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2024
Corrigé de l’épreuve de Mathématiques MPI – MP – PSI – PC
Exponentielle de matrices
Dans ce problème on s’intéresse au calcul d’exponentielles de matrices et à son lien avec la résolution de systèmes
différentiels.
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3. Déterminer PA−1 .
1 1 1 1 0 0 1 1 1 1 0 0
PA I3 = 1 0 1 0 1 0 ∼L 0 −1 0 −1 1 0
L2 ←L2 −L1
0 −1 −1 0 0 1 0 −1 −1 0 0 1
1 1 1 1 0 0 1 0 0 1 0 1
∼L 0 −1 0 −1 1 0 ∼L 0 −1 0 −1 1 0
L3 ←L3 −L2
0 0 −1 1 −1 1 L1 ←L1 +L2 +L3 0 0 −1 1 −1 1
1 0 0 1 0 1 1 0 1
∼L 0 1 0 1 −1 0 d’où finalement PA−1 = 1 −1 0
L2 ←−L2
L3 ←−L3 0 0 1 −1 1 −1 −1 1 −1
Soit t ∈ R, X ′ (t) = AX(t) ⇔ PA−1 X ′ (t) = DPA−1 X(t) ⇔ Y ′ (t) = DY (t) en posant Y (t) = PA−1 X(t).
On en déduit que X(t) = PA Y (t), ainsi d’après les questions 2 et 4 :
K1 et
1 1 1
∃(K1 , K2 , K3 ) ∈ R3 , ∀t ∈ R, X(t) = 1 0 1 K2 e−t
0 −1 −1 K3 e2t
1 K1 + K2 + K3 = 1
De plus X(0) = 0 ⇔ K1 + K3 = 0 ⇔ (K1 , K2 , K3 ) = (1, 1, −1)
0 −K2 − K3 = 0
e + e−t − e2t
t
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8. Déterminer PB ∈ GL3 (R) vérifiant B = PB T PB−1 .
On cherche donc 3 vecteurs U1 , U2 et U3 tels que BU1 = U1 , BU2 = 2U2 et BU3 = U2 + 2U3 . On pouvait
ici résoudre
chaque système,
le second ayant déjà été résolu, soit constater que X1 , X2 et X3 convenaient.
1 1 1
Ainsi PB = 1 0 1 = PA convient (et cette matrice est bien inversible d’après 2).
0 −1 −1
Soit t ∈ R, X ′ (t) = BX(t) ⇔ PB−1 X ′ (t) = DPB−1 X(t) ⇔ Y ′ (t) = T Y (t) en posant Y (t) = PB−1 X(t)
On en déduit que X(t) = PB Y (t), ainsi d’après les questions 8 et 9 :
K1 et
1 1 1
∃(K1 , K2 , K3 ) ∈ R3 , ∀t ∈ R, X(t) = 1 0 1 (K2 + K3 t)e2t
0 −1 −1 K3 e2t
0 K1 + K2 + K3 = 0
De plus X(0) = 1 ⇔ K1 + K3 = 1 ⇔ (K1 , K2 , K3 ) = (0, −1, 1)
0 −K2 − K3 = 0
(t − 1)e2t + e2t
t
La solution du système différentiel recherchée est donc t 7→ e2t = e2t 1
−(t − 1)e2t − e2t −t
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2 Exponentielle de matrices : convergence et propriétés
Pour toute matrice A ∈ Mn (C), son coefficient en ligne i et colonne j sera noté (A)i,j ou Ai,j lorsqu’il n’y a
pas d’ambiguïté.
On munit Mn (C) de la norme || · ||∞ définie par ||A||∞ = max 2 |Ai,j |.
(i,j)∈J1,nK
k
X 1 p
On définit pour tout entier naturel k le polynôme Ek = X .
p=0
p!
l’exponentielle d’une matrice A ∈ Mn (C) comme étant, lorsqu’elle existe, la limite de la suite
On définit !
k
X 1
Ap .
p=0
p!
k∈N
n
X n
X
∀(i, j) ∈ J1, nK2 , |Ci,j | ⩽ |Ai,p ||Bp,j | ⩽ ||A||∞ ||B||∞ = n ||A||∞ ||B||∞
p=1 p=1
12. Montrer par récurrence que ∀A ∈ Mn (C), ∀p ∈ N⋆ , ||Ap ||∞ ⩽ np−1 ||A||p∞ .
||Ap+1 ||∞ = ||AAp ||∞ ⩽ n||A||∞ .||Ap ||∞ ⩽ np ||A||∞ .||A||p∞ ⩽ n(p+1)−1 ||A||p+1
∞
Q11 Hp
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k
X 1 p
lim λ1 0 ··· 0
k→+∞
p=0
p!
eλ1 0 ··· 0
.. .. ..
.. .. ..
0 . . . 0 . . .
= =
.. .. .. . .. ..
..
. .
. 0 . . 0
k 0 ··· 0 eλn
X 1 p
0 ··· 0 lim λn
k→+∞
p=0
p!
15. Soit (A, B) ∈ (Mn (C))2 et soit P ∈ GLn (C) tels que A = P BP −1 . Montrer que eA = P eB P −1 .
k k k
!
X 1 −1 p
X 1 p −1
X 1 p
A
e = lim (P BP ) = lim (P B P ) = lim P B P −1
k→+∞
p=0
p! k→+∞
p=0
p! k→+∞
p=0
p!
k
!
X 1 p
=P lim B P −1 = P eB P −1
k→+∞
p=0
p!
Ainsi eA = P eB P −1 .
k
(A + B)k X k 1 i k−i X 1 1
Puisque A et B commutent : ∀k ∈ N, = AB = Ai B j , ainsi :
k! i=0
i k! i! j!
i+j=k
i⩾0
j⩾0
N
! N
N N X N N
X 1 i X 1 X X 1 1 X 1 1 i j X X 1 1 i j
∀N ∈ N, ∆N = A Bj − Ai B j = AB − AB .
i=0
i! j=0
j! i! j! i=0 j=0
i! j! i! j!
k=0 i+j=k k=0 i+j=k
i⩾0 i⩾0
j⩾0 j⩾0
1 1 i j
Notons Mi,j la matrice A B pour tous les entiers i ∈ J0, N K et j ∈ J0, N K.
i! j!
N X
X N XN X
Représentons en bleu les termes de Mi,j et en rouge ceux de Mi,j :
i=0 j=0 k=0 i+j=k
i⩾0
j⩾0
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j =0 j =1 j =2 ··· j = N −1 j =N
Le membre de droite à pour limite e||A||∞ e||B||∞ − e||A||∞ +||B||∞ = 0 d’après les propriétés de l’exponentielle
réelle. Finalement, par passage à la limite lim ∆N = 0 d’où eA+B = eA eB .
N →∞
18. Soit A ∈ Mn (C). En déduire que eA est inversible et déterminer son inverse.
k
! k
!
A −A A+(−A) 0Mn (C)
X 1 p X 1
e e =e =e = lim 0 = lim In + 0Mn (C) = In
k→+∞
p=0
p! Mn (C) k→+∞
p=1
p!
Ainsi eA est inversible et a pour inverse e−A .
L
e e sera donc le polynôme interpolateur de Lagrange de la fonction exponentielle sur C aux points λ1 , ..., λn .
(L1 , · · · , Ln ) comportant n = dim (Cn−1 [X]) polynômes, il suffit de montrer la liberté de la famille :
n
X
Soit (α1 , · · · , αn ) ∈ Cn tel que αp Lp = 0C[X] , on obtient en évaluant en λi :
p=1
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n
X 1 si p = i
∀i ∈ J1, nK, αp Lp (λi ) = 0C or Lp (λi ) = δp,i = , ainsi ∀i ∈ J1, nK, αi = 0C .
0 sinon
p=1
La famille est donc libre et (L1 , · · · , Ln ) est une base de Cn [X].
Or F est de dimension finie, donc l’existence de la limite de (Rk (A))k∈N équivaut à l’existence des limites de
N
X
ses coordonnées (ck1 , · · · , ckn ) ; et dans ce cas lim Rk (A) = lim (ckp )Fp ∈ F
k→+∞ k→+∞
p=1
A A
Il vient alors e = lim Ek (A) = lim Rk (A) ∈ F donc e est un polynôme en A.
k→+∞ Q21 k→+∞ |{z }
∈F
Remarque : on pouvait également montrer que F était fermé en tant qu’image réciproque de {0} par l’ap-
plication (continue) de projection sur un supplémentaire de F (puisque Mn (C) est de dimension finie) et
parallèlement à F .
23. Soit (M, N ) ∈ (Mn (C))2 et soit P ∈ GLn (C) tels que M = P N P −1 .
Montrer que ∀Q ∈ C[X], Q(M ) = P Q(N )P −1 .
d
X
Soit Q un polynôme à valeurs complexes et de degré d ∈ N, alors : ∃(q0 , · · · , qp ) ∈ Cp+1 , Q = qp X p
p=0
d d d d
!
−1 p
X X X X
qp M p = qp P N p P −1 = P qp N p P −1 = P Q(N )P −1
Q(M ) = qp P N P =
p=0 p=0 p=0 p=0
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λ1 0 · · · 0
.
0 . . . . . . ..
24. Soit A = P DP −1 avec P ∈ GLn (C) et D = .. . .
. Montrer que eD = P −1 Le e (A)P .
. .
. . . 0
0 · · · 0 λn
e e (λ1 ) 0 · · ·
L 0
.. .. ..
D
0 . . . e e (P −1 AP ) = P −1 L
e e (A)P ainsi eD = P −1 L
e = . =L
e e (D) = L e e (A)P .
Q14 .. .. .. Q23
. . 0
0 ··· 0 L e e (λn )
On a vu en question 24 que eD = P −1 L
e e (A)P , de plus eD = P −1 eA P d’après la question 15,
−1 e −1 A
d’où par transitivité P Le (A)P = P e P et donc eA = L e e (A).
Dans cette partie on considère à nouveau les matrices A, B et T telles que définies dans la partie 1.
26. E = etA | t ∈ R est-il un R-espace vectoriel ?
Si E était un espace vectoriel, il serait un sous espace vectoriel de Mn (R). Dès lors il contiendrait la matrice
nulle, or d’après la question 18, les exponentielles de matrices sont des matrices inversibles, ce qui est absurde.
On en déduit donc que E n’est pas un espace vectoriel.
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−1 3 −1 −4 3 −1 −2 0 −2
Or (A + I3 )(A − 2I3 ) = −1 3 −1 −1 0 −1 = −2 0 −2 ,
3 −3 3 3 −3 0 0 0 0
−3 3 −1 −4 3 −1 6 −6 0
(A − I3 )(A − 2I3 ) = −1 1 −1 −1 0 −1 = 0 0 0
3 −3 1 3 −3 0 −6 6 0
−1 3 −1 −3 3 −1 −3 3 −3
et (A + I3 )(A − I3 ) = −1 3 −1 −1 1 −1 = −3 3 −3
3 −3 3 3 −3 1 3 −3 3
1 0 1 1 −1 0 −1 1 −1
Ainsi ∀t ∈ R⋆ , etA = et 1 0 1 + e−t 0 0 0 + e2t −1 1 −1
0 0 0 −1 1 0 1 −1 1
−t
e + et − e2t e2t − e−t et − e2t
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et et
t
e + (1 − 2t)e2t te2t et − (t + 1)e2t
1 1 1 0
= 1 0 1 (1 − t)e 2t
(t − 1)e 2t 2t
−te = et − e2t e2t et − e2t
2t 2t 2t
0 −1 −1 −e e −e (2t − 1)e2t −te2t (t + 1)e2t
t 2t 2t t
e − (t + 1)e2t
e + (1 − 2t)e te
Ainsi ∀t ∈ R, etB = et − e2t e2t et − e2t .
2t 2t
(2t − 1)e −te (t + 1)e2t
Fin du corrigé
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