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COURS DE CM

Chapitre 3 :

DIMENSIONNEMENT
DES MEMBRURES
TENDUES

PRÉSENTÉ PAR : M. SERIGNE TOUBA THIAM, INGÉNIEUR GÉNIE CIVIL NOVEMBRE 2021
COURS DE CM

INTRODUCTION
En construction métallique, le dimensionnement des membrures travaillant en traction ne
pose pas de problème particulier parce que leur comportement est simple et la forme de la
section n’a pas d’influence sur la résistance.

I. GENERALITES

I.1. Définition :
Un élément de structure soumis à la traction pure est une membrure sollicitée par une force
appliquée au centre de gravité de la section et tendant à l’allonger.
Dans les assemblages des éléments travaillant en traction, il n’est pas toujours possible de
transmettre la force de traction sans qu’il y ait excentricité par rapport au centre de gravité
de la section. La force excentrée produit ainsi des contraintes de flexion qui pourraient
s’avérer plus importantes que celles engendrées par l’effort de traction lui-même d’où la
nécessité d’en tenir compte.
Si on a un chargement cyclique et qu’on doit envisager la rupture par fatigue, on doit aussi
tenir compte des excentricités.

I.2. Comportement des membrures tendues :


Le comportement général d’une éprouvette soumise à un essai de traction est caractérisé
par deux contraintes à savoir :
§ la limite élastique (fy ou se)
§ et la contrainte de rupture ou limite ultime (fu ou sR)
Si la contrainte appliquée dépasse la limite élastique, il se produit une plastification de la
section avec des déformations permanentes.
Si elle dépasse la limite ultime alors c’est la rupture de la pièce qui se produit.
Le comportement d’une membrure en traction, bien que semblable à celui d’une
éprouvette, ne lui est pas identique à cause de la présence des contraintes résiduelles. Ce

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sont en fait des contraintes parallèles à l’axe longitudinal de la pièce (contraintes normales
de traction et de compression) résultant du refroidissement différentiel qui se produit lors
du soudage ou du laminage. Ces contraintes sont en équilibre interne.

II. AIRE NETTE DES MEMBRURES TENDUES ASSEMBLEES PAR BOULONNAGE :

Dans le cas d’un assemblage soudé, toute la section est disponible pour résister à l’effort de
traction appliqué. Cependant, on préfère, en général, réaliser les assemblages sur le chantier
par boulonnage alors que les pièces de transfert requises pour l’assemblage sont soudées à
l’usine où il est plus facile d’avoir une soudure de bonne qualité.
Dans le cas d’un assemblage boulonné, on doit tenir compte de la présence des trous qui
modifient le comportement de la pièce. En effet, en plus de réduire l’aire de la section
disponible, ils produisent des concentrations de contrainte à leur voisinage. Par conséquent,
pour le calcul de la résistance en traction, on tient compte de la présence des trous en
enlevant l’aire perdue pour utiliser l’aire de la section nette.
De façon générale, on définit l’aire de la section brute comme la somme des produits
largeur par épaisseur de tous les éléments constituant la section alors que l’aire de la
section nette est la somme des produits largeur nette par épaisseur.
Ag = S b t
A n = S bn t
Où Ag est l’aire brute, b la largeur brute, An l’aire nette, bn la largeur nette et t l’épaisseur.
Dans le calcul de la largeur nette, il faut distinguer deux cas dépendant de la disposition des
trous.
Si les trous sont alignés, il suffit de considérer une section droite c’est à dire
perpendiculaire à l’axe longitudinal de la pièce. Dans ce cas, la largeur nette est égale à :

bn = b - ∑ d0 où d0 est le diamètre des trous égal au diamètre des boulons + 2 mm

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Trous alignés dans l’âme d’un profilé en I

Si par contre, les trous sont disposés en quinconce, il faut considérer différentes sections
(droites ou brisées) et on adopte comme largeur nette la plus faible des valeurs obtenues.

Lorsqu’on considère une section brisée, on calcule la largeur nette en soustrayant de la


largeur brute la somme des diamètres des trous de la section brisée et en ajoutant la quantité
P12/4P2 pour chaque pas franchi par la section brisée, P1 étant défini comme étant le pas ou
espacement longitudinal des trous et P2 l’écartement ou espacement transversal des trous.
La largeur nette d’une section brisée est donc égale à :

bn = b - ∑ d0 + ∑ (P12/4P2)

Trous en quinconce dans l’âme d’un profilé en I


Si la membrure en traction comprend des trous dans deux plans ou plus (cas d’une cornière
par exemple), il suffit pour le calcul de la largeur nette, de déplier la section et d’appliquer
les équations vues précédemment.

III. DETERMINATION DE LA RESISTANCE EN TRACTION

Pour la détermination de la résistance en traction, il faut tenir compte de trois cas de figure
selon le type de la section sollicitée :

§ Dans le cas d’une section brute, on se sert de la formule :

Npl = A.fy /gMo où Npl est la résistance plastique de la section brute

fy = la limite élastique de l’acier

A = l’aire brute

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gMo = le facteur partiel de sécurité égal à 1 pour les sections brutes de
classe 1, 2, 3 et 1,1 dans le cas d’aciers non agrées.

§ Dans le cas d’une section nette ordinaire, on utilise la formule :

Nu = 0,9 Anet.fu / gM2 où Nu = résistance ultime de la section nette au droit des trous de
fixation

Anet = aire nette

fu = contrainte de rupture de l’acier

gM2 = coefficient partiel de sécurité égal à 1,25

§ Dans le cas d’un assemblage par boulons précontraints, on utilise la formule :

Nnet = Anet.fy /gMo où Nnet = résistance plastique de section nette pour les assemblages par
boulons précontraints à l’E.L.U.

La résistance en traction de la membrure est assurée si la relation suivante est respectée :

N £ NR avec NR = Min [Npl ; Nu ; Nnet]

où N = effort axial pondéré de traction

NR = résistance en traction de la membrure.

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IV. CALCUL DES GOUSSETS

Les goussets sont utilisés comme pièces de transfert dans les assemblages et ils peuvent
être soumis à une combinaison d’efforts axiaux, de moment fléchissant et d’effort
tranchant selon la position de la section considérée. La méthode de calcul utilisée comporte
trois étapes :

§ vérification de l’écrasement du gousset autour des boulons (voir chap. III).

§ vérification de la déchirure du gousset.

§ vérification des efforts au niveau de quelques sections du gousset

Dans les calculs on admet que les boulons utilisés pour assembler un gousset et une
membrure tendue se partagent également l’effort de traction.

On vérifie la déchirure du gousset à l’aide de l’inéquation suivante :


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0,9 An fy ³ N ou An = (le - Sdo) t.

le est la largeur effective et elle se définit selon l’hypothèse de Whitmore comme étant la
distance obtenue en traçant deux droites orientées de 30° par rapport à l’axe de la pièce et
partant des boulons du premier rang jusqu’à leur intersection avec une droite
perpendiculaire à l’axe de la pièce et passant par le centre des boulons du dernier rang.

Remarques concernant le calcul des goussets :

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Remarque : Pour éviter les vibrations excessives, il est recommandé de limiter


l’élancement maximum d’un élément tendu (défini comme étant le rapport sa longueur et
son rayon de giration minimum) à une valeur maximale égale à 300.

lmax = l £ 300
imin

Poutrelles IPN :
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Poutrelles IPE :

Poutrelles IPE-A :

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Poutrelles IPE-R :

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Poutrelles UPN :

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