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Ex 2:

 (Matrices diagonalisables)

0 1 0 ... 0
 .. . . .. 
 . 0 1 . . 
.
 
 .. . . . . . . . . . 0  ∈ Mn (C) avec n ≥ 2.
Soit J =  
 
 0 1 
1 0 ... 0
1) Montrer que χJ = X n − 1.
2iπ
2)Soit ω = e n . Justifier que J est semblable à D = Diag(1, ω, .., ω n−1 ).

Réponse:

X −1 0 . . . 0

.. . . ..
. X −1 . .
.

1) χJ (X) = .
. .. . .
. . . . 0 .
.
0
−1

−1 0 . . . X
On développe
par rapport à la 1ère colonne,

X −1 0 . . . 0
−1 0 ... 0
.. .
. X −1 . . . ..

.. ..
X −1 . .
χJ (X) = X .. . . . . . . . . .
n+1

+ (−1) (−1) .
. 0 .. ... ..

. 0
0 −1

0
... 0 X −1
0 ... X
= X n + (−1)n+1 (−1)(−1)n−1 = X n − 1.
2ikπ
n−1 n−1
n (X − e n ) = (X − ω k ): scindé sur C
Q Q
2) χJ = X − 1 = à racines simples donc J est diagonal-
k=0 k=0
isable et de valeurs propres
 1, ω, ..., ω n−1 qui sont
 toutes simples.
1
 ω (0) 
D’où J est semblable à  .
 
..
 (0) . 
ω n−1

Remarque (matrices diagonalisables)


Soit A ∈ Mn (K) diagonalisable
 de valeurs propres λ1 , ..., λr dont
 les multiplicités sont m1 , ..., mr . Alors
λ1 Im1 0 ... 0
 0 λ I
2 m2 0 . .. 
 −1
∃P ∈ GLn (K) tel que A = P  P .

 . .. 
0 ... 0 λr Imr

III) Réduction en dimension finie/3) Trigonalisation :

Dans la suite, K = R ou C, n ∈ N∗ et E désigne un K-espace vectoriel de dimension n.

Définition :
1) Soit u ∈ L(E). On dit que u est trigonalisable s’il existe une base B de E telle que MB (u) soit
triangulaire supérieure.
2) Soit A ∈ Mn (K). On dit que A est trigonalisable dans Mn (K) s’il existe P ∈ GLn (K) et T ∈ Mn (K)
triangulaire supérieure tels que A = P T P −1 .

Proprièté: Soit u ∈ L(E), B une base de E et A = MB (u). Alors u est trigonalisabe ssi A est
trigonalisable dans Mn (K).

1
Théorème : Soit u ∈ L(E). Alors u est trigonalisable ssi χA est scindé sur K.

Remarque :  
α1 (∗)
1) Soit u ∈ L(E) trigonalisable. Alors il existe une base B de E telle que MB (u) = 
 .. .

.
(0) αn
n
Q
χu = (X − αi ) :scindé sur K.
i=1
r
(X − λi )mi avec les λi sont les vp de u et les mi leurs multiplicités.
Q
Or, dans ce cas, χu =
i=1
Donc les coefficients α1 , ..., αn sont, dans leur ensemble, les λi avec chaque λi est comptée avec sa
multiplicité mi .

2) Toute matrice triangulaire inférieure est trigonalisable et donc semblable à une matrice triangu-
laire supérieure.

Corollaire : Si E est un C-ev, tout endomorphisme u de E est trigonalisable.

Ex1 : Soit A ∈ Mn (C) tel que Sp(A) = {1}. Montrer que ∀k ∈ N∗ , T r(Ak ) = n.
 La matrice A ∈
Réponse Mn (C) donc trigonalisable. De plus Sp(A) = {1}. Alors il existe P ∈ GLn (C)
1 (∗)
et T = 
 ..  ∈ Mn (C) tel que A = P T P −1 .

.
(0) 1
1k
 
(∗)
∀k ∈ N∗ , Ak = P T k P −1 = P 
 ..  −1
P .
.
(0) 1k
Ce qui implique que T r(Ak ) = T r(T k ) = n.

Proposition: Soit u ∈ L(E) trigonalisable. Alors


r
P
i) T r(u) = mi λi
i=1
r
λm
Q i
ii) det(u) = i
i=1
où λ1 , ..., λr sont les valeurs propres de u et m1 , ..., mr sont leus multiplicités respectivement.

Preuve:  
α1 (∗)
Comme u est trigonalisable, alors il existe une base B de E telle que MB (u) = 
 .. .

.
(0) αn
n
Q
χu = (X − αi ).
i=1
r
(X − λi )mi .
Q
Or, dans ce cas, χu =
i=1
Donc les coefficients α1 , ..., αn sont, dans leur ensemble, les λi avec chaque λi est comptée avec sa
multiplicité mi .
P n Pr
T r(u) = T r(MB (u)) = αi = mi λi .
i=1 i=1
n r
λm
Q Q i
det(u) = det(MB (u)) = αi = i .
i=1 i=1
Ex 2:

2
 
a b ... b
. 
 b a . . . .. 

Soit a, b ∈ K tel que b 6= 0 et A = 
 .. . . . .
 ∈ Mn (K) avec n ≥ 2.

 . . . b 
b ... b a
Donner rg(A − (a − b)In ) puis déduire χA . 
b b ... b
. 
 b b . . . .. 

Réponse: *) A − (a − b)In =   .. . . . .
.

 . . . b 
b ... b b
Donc rg(A − (a − b)In ) = 1 puisque b 6= 0.
**)On a rg(A − (a − b)In ) = 1 < n puisque n ≥ 2 donc a − b ∈ Sp(A).
De plus, dim Ea−b (A) = n−rg(A−(a−b)In ) = n−1 donc m(a−b) ≥ n−1 et par suite (X −(a−b))n−1
divise χA .
Comme χA est de degré n unitaire alors χA = (X − (a − b))n−1 (X − c) avec c ∈ K.
Il en résulte que χA est scindé sur K et par suite A est trigonalisable.
Alors T r(A) = (n − 1)(a − b) + c et donc c = na − (n − 1)(a − b) = a + (n − 1)b.
D’où χA = (X − (a − b))n−1 (X − (a + (n − 1)b)) .

Ex 3: 
1 1
. 
1 (0) .. 


Soit A =   ∈ Mn (K) avec n ≥ 3.
 .. 
 (0) . 1 
1 ... 1 1
1) Donner rg(A − In ).
2) Sachant que det(A) =2 − n, calculer χA.
0 1
. 
0 (0) .. 


Réponse: 1) A − In =  
.
.
 (0) . 
. 1 
1 ... 1 0
   
0 1
 ..   .. 
Dans cette matrice ∀1 ≤ i ≤ n − 1, Ci =  . ) et Cn =  . .
   
 0   1 
1 0
Donc rg(A − In ) = 2.
2) On a rg(A−In ) = 2 < n car n ≥ 3 donc 1 ∈ Sp(A) et dim E1 (A) = n−2 ce qui implique m(1) ≥ n−2.
La matrice A est trigonalisable sur Mn (C) donc admet deux autres valeurs propres λ1 , λ2 dans C.
De plus, T r(A) = (n − 2) × 1 + λ1 + λ2 et det(A) = 1n−2 λ1 × λ2 .
Donc λ1 + λ2 = 2 (1) et λ1 × λ2 = 2 − n (2).
(1) λ2 = 2 − λ1 .
(2) λ1 (2 − λ1 ) = 2 − n.

λ21 − 2λ1 + 2 − n = 0 √ √
∆0 = 1 − (2 − n) = n − 1 Donc
√ λ 1 = 1 − √n − 1 ou λ1 = 1 + n − 1. √ √
Dans le 1er cas λ2 = 2−(1− n − 1) = 1+ n − 1 et dans le 2ème cas λ2 = 2−(1+ n − 1) = 1− n − 1
. √ √
Enfin χA = (X − 1)n−2 (X − λ1 )(X − λ2 ) = (X − 1)n−2 (X − (1 − n − 1))(X − (1 + n − 1)).

Exemples de trigonalisation pratique :

3
 
−3 2
Ex 4: Soit A = ∈ M2 (R) .
−2 1
1) Donner une base B 0 = (V1 , V2 ) de M2,1 (R) tel que V1 soit un vp ~ de A.
2) Trigonaliser A et calculer Ak pour k ∈ N∗ .
Réponse: 1) χA =X 2 − T  r(A)X 2
 + det(A) = X + 2X + 1 = (X + 1) .
2

−2 2 1
A + I2 = , V1 =
−2 2 1
(A + I2 )V1= 0 donc V1 est un − → de A.
vp
1
Soit V2 =
0
0
La famille B = (V1 , V2 ) est une famille libre de M2,1 (R) qui est de dimension 2 donc c’est une base de
M2,1 (R).
2) Soit fA l’endomorphisme
  de M2,1 (R) canoniquement associé à A.
−1 b
MB 0 (fA ) =
0 c
c + 1 = T r(MB 0 (fA )) = T r(A) =2 donc c = −1.
1 −3
fA (V2 ) = AV2 = A =
0 −2
     
−3 b 1
= bV1 − V2 = − donc b = −2.
−2 b 0
 
−1 −2
D’où MB 0 (fA ) =
0 −1
   
−1 −2 1 1
Soit T = MB (fA ) =
0 et P =
0 −1 1 0
Alors A = P TP .−1

−1 −2
2) Soit T = ,
0 −1
      
0 −2 2 0 −2 0 −2 0 0
N = T + I2 = , N = = .
0 0 0 0 0 0 0 0
k
On a T k = (N − I2 )k = Cki N i (−I2 )k−i car N et I2 commutent.
P
i=0
(−1)k 0 −2(−1)k−1 k (−1)k 2(−1)k k
     
0
Donc T = (−1) I2 +(−1)k−1 kN =
k k + = .
0 (−1)k 0 0 0 (−1)k
Finalement, Ak =P T k P −1 . 
−3 2 0
Ex 5 : Soit A =  −2 1 0  ∈ M3 (R).
0 0 1
1) Donner une base B 0 = (V1 , V2 , V3 ) de M3,1 (R) tel que V1 et V2 soient des −
→ de A.
vp
2)Trigonaliser A.

Réponse: 1)χA = (X+ 1)2 (X − 1).


0
Pour λ = 1, V1 =  0  est un − → de A associé à 1.
vp
1
 
−2 2 0
Pour λ = −1, A + I3 =  −2 2 0 .
0 0 2
 
1
Soit V2 =  1  , V2 est un − → de A associé à −1.
vp
0
La famille (V1 , V2 ) est libre car formée par 2 vecteurs non colinéaires.

4
 
1 0 1 1

Soit V3 =  0  , 0 1 0 6= 0 .
0 1 0 0
0
Donc B = (V1 , V2 , V3) est une basede M3,1 (R).
1 0 α
Soit T = MB 0 (fA ) =  0 −1 β .
0 0 γ
 = −1.
γ = T r(T ) = T r(A) 
−3
fA (V3 ) = AV3 =  −2 .
0
       
−3 0 1 1
Donc  −2  = αV1 + βV2 − V3 = α  0  +β  1  −  0 
0 1 0 0
Donc α = 0et β = −2. 
1 0 0
Donc T =  0 −1 −2 .
0 0 −1
 
0 1 1
Soit P =  0 1 0 . Alors A = P T P −1 .
1 0 0

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