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CPGE AGADIR MPSI 2021-2022

PROBLÈMES DE POLYNÔMES
(CORRECTION)

PROBLEME 1

1 a Par récurrence finie sur k. Pour k = 0, 1 et −1 sont racines de Pn = Pn(0) de multiplicité n.


Soit k ∈ J0, n − 1K et supposons que 1 et −1 sont racines de P (k) de multiplicité n − k > 1.
Alors, 1 et −1 sont racines de P (k+1) de multiplicité (n − k) − 1 = n − (k + 1).
b Pour k = 0, il n’y a rien à démontrer. Soit k ∈ J0, n − 1K et supposons Pn(k) admet au moins
k racines x1 , . . . , xk dans ] − 1, 1[ deux à deux distinctes. D’après la question précédente,
−1 et 1 sont aussi racines de Pn(k) . On pose x0 = −1 et xk+1 = 1. Comme P (k) est dérivable,
alors, d’après le théorème de Rolle, pour tout i ∈ J0, kK, il existe yi ∈ ]xi , xi+1 [ tel que
(Pn(k) )0 (yi ) = 0 car P (k) (xi ) = P (k) (xi+1 ) i.e. Pn(k+1) (yi ) = 0. Ainsi, Pn(k+1) admet au


moins k + 1 racines deux à deux distinctes.


0
c • ∀n ∈ N, Pn+1 = 2(n + 1)X(X 2 − 1)n = 2(n + 1)XPn .
• ∀n ∈ N∗ , 00
Pn+1 = 2(n + 1)Pn + 2(n + 1)XPn0 . Or Pn+1 = (X 2 − 1)n+1 = (X 2 − 1)Pn .
0
Donc Pn+1 = 2XPn + (X 2 − 1)Pn0 . Par suite, 2(n + 1)XPn = 2XPn + (X 2 − 1)Pn0 ,
i.e. 2nXPn = (X 2 − 1)Pn0 i.e. 2nX(X 2 − 1)Pn−1 = (X 2 − 1)Pn0 . D’où Pn0 = 2nXPn−1 .
00
Par conséquent, Pn+1 = 2(n + 1)Pn + 2(n + 1)X × 2nXPn−1
= 2(n + 1)Pn + 4n(n + 1)X 2 Pn−1
= 2(n + 1)Pn + 4n(n + 1)(X 2 − 1)Pn−1 + 4n(n + 1)Pn−1
= (2(n + 1) + 4n(n + 1))Pn + 4n(n + 1)Pn−1
= 2(n + 1)(2n + 1)Pn + 4n(n + 1)Pn−1 .
2 Soit (Ln )n∈N la suite de polynômes définie par : Ln = Pn(n) .
a • L0 = P0(0) = P0 = 1 .
• L1 = P10 = 2X .
• L2 = P200 = (P20 )0 = (((X 2 − 1)2 )0 )0 = (4X(X 2 − 1))0 = (4X 3 − 4X)0 = 12X 2 − 4 .
• L3 = P3000 = ((((X 2 − 1)3 )0 )0 )0 = ((6X(X 2 − 1)2 )0 )0 = ((6X 5 − 12X 3 + 6X)0 )0
= (30X 4 − 36X 2 + 6)0 = 120X 3 − 72X .
b Puisque Pn est de degré 2n et de coefficient dominant 1, alors, sa dérivée n-ème Ln est de degré
(2n)!
n et de coefficient dominant 2n(2n − 1) . . . (n + 1) = .
n!
c On a Pn (X) = Pn (−X). En dérivant n fois cette égalité on obtient Pn(n) (X) = (−1)n P (n) (−X)
i.e. Ln (X) = (−1)n Ln (−X). Ainsi, si n est pair, Ln est pair, et si n est impair, Ln est impair.
d D’après 1 b , Ln = Pn(n) admet au moins n racines dans ] − 1, 1[ deux à deux distinctes.
Or deg Ln = n, donc Ln admet exactement n racines distinctes et elles sont dans ] − 1, 1[.
e D’après la formule de Leibniz,
n  
X n
Ln = ((X − 1)n (X + 1)n )(n) = ((X − 1)n )(n−k) ((X + 1)n )(k)
k=0
k
n   n  2
X n n! k n! n−k
X n
= (X − 1) (X + 1) = n! (X − 1)k (X + 1)n−k .
k=0
k k! (n − k)! k=0
k

1
f Ln (1) = 2n n! et Ln (−1) = (−1)n 2n n!.
n  
(n+1)
X n
g En dérivant n fois la relation P 0 X (k) Pn(n−k) .
n+1 = 2(n+1)XPn , on obtient Pn+1 = 2(n+1)
k=0
k

Cette somme ne contient que deux termes non nuls. Ainsi Ln+1 = 2(n+1)(XLn +nPn(n−1) ) (∗).
00
En dérivant n − 1 fois la relation Pn+1 = 2(n + 1)(2n + 1)Pn + 4n(n + 1)Pn−1 , on obtient

Ln+1 = 2(n + 1)(2n + 1)Pn(n−1) + 4n(n + 1)Ln−1 (∗∗).

En effectuant l’opération (2n + 1) × (∗) − n × (∗∗), il vient


(n + 1)Ln+1 = 2(n + 1)(2n + 1)XLn − 4n2 (n + 1)Ln−1 .
Après simplification par n + 1, on obtient Ln+1 = 2(2n + 1)XLn − 4n2 Ln−1 .
n  
2 n
X n
h On a Pn = (X − 1) = (−1)n−k X 2k .
k=0
k
n    
(n)
X n n−k 2k (n)
X
n−k n (2k)!
Donc Ln = Pn = (−1) (X ) = (−1) X 2k−n .
k=0
k n k (2k − n)!
k>
2

k n (2n − 2k)!
X  
Autre façon d’écrire la formule : Ln = (−1) X n−2k .
n k (n − 2k)!
k6
2

2
PROBLEME 2

1 T2 = 2XT1 − T0 = 2X 2 − 1 .

T3 = 2XT2 − T1 = 2X(2X 2 − 1) − X = 4X 3 − 3X .

T4 = 2XT3 − T2 = 2X(4X 3 − 3X) − (2X 2 − 1) = 8X 4 − 8X 2 + 1 .

T5 = 2XT4 − T3 = 2X(8X 4 − 8X 2 + 1) − (4X 3 − 3X) = 16X 5 − 20X 3 + 5X .

2
>>> def T(n,x):
if n == 0: return 1
if n == 1: return x
else: return 2*x*T(n-1,x)-T(n-2,x)

3 a Montrons, par récurrence à pas double sur n ∈ N, que deg Tn = n et que le coefficient dominant
de Tn est 2n−1 si n > 1 et 1 si n = 0. Le résultat est évident pour n = 0 et n = 1.
Soit n ∈ N et supposons le résultat vrai pour n et n + 1 et montrons le pour n + 2.
Soit deg(2XTn+1 ) = deg(2X) + deg(Tn+1 ) = 1 + (n + 1) = n + 2 > n = deg(Tn ).
Donc, deg Tn+2 = deg(2XTn+1 − Tn ) = deg(2XTn+1 ) = n + 2.
De plus, le coefficient dominant de Tn+2 est celui de 2XTn+1 .
Par suite, il est égal à 2 × 2(n+1)−1 = 2n+1 = 2(n+2)−1 . D’où le résultat.

b Montrons, par récurrence à pas double sur n ∈ N, que Tn (−X) = (−1)n Tn (X).
Pour n = 0 et n = 1 c’est évident. Soit n ∈ N et supposons la propriété vraie pour n et n + 1.

Alors Tn+2 (−X) = 2(−X)Tn+1 (−X) − Tn (−X)


 
= − 2X(−1)n+1 Tn+1 (X) + (−1)n Tn (X)
 
= −(−1)n+1 2XTn+1 (X) − Tn (X)
= (−1)n+2 Tn+2 (X).
D’où, Tn a la parité de n.
c Par récurrence double sur n ∈ N. C’est évident pour n = 0 et n = 1.
Soit n ∈ N et supposons la propriété vraie pour n et n + 1. On a

Tn+2 (cos θ) = 2 cos θTn+1 (cos θ) − Tn (cos θ)



= 2 cos θ cos (n + 1)θ − cos(nθ)
 
= 2 cos θ cos θ cos(nθ) − sin θ sin(nθ) − cos(nθ)
= (2 cos2 θ − 1) cos(nθ) − 2 sin θ cos θ sin(nθ)
= cos(2θ) cos(nθ) − sin(2θ) sin(nθ)

= cos (n + 2)θ .

De même, Tn+2 (ch θ) = 2 ch θTn+1 (ch θ) − Tn (ch θ)



= 2 ch θ ch (n + 1)θ − ch(nθ)
 
= 2 ch θ ch θ ch(nθ) + sh θ sh(nθ) − ch(nθ)
= (2 ch2 θ − 1) cos(nθ) + 2 sh θ ch θ sh(nθ)
= ch(2θ) ch(nθ) + sh(2θ) sh(nθ)

= ch (n + 2)θ .

3
d Pour θ = 0, on a Tn (1) = 1 . Pour θ = π, on a Tn (−1) = cos(nπ). Donc, Tn (−1) = (−1)n .
 
π π
Pour θ = , on a Tn (0) = cos n .
2 2

Si n = 2p avec p ∈ N, alors Tn (0) = cos(pπ) i.e. Tn (0) = (−1)p . Sinon, Tn (0) = 0 .

e On sait que Tn (cos θ) = cos(nθ). En dérivant cette égalité par rapport à θ, on obtient
sin nθ
− sin θ Tn0 (cos θ) = −n sin(nθ). Donc, pour θ ∈ ]0, π[, on a Tn0 (cos θ) = n .
sin θ
f Puisque x 7→ Tn (x) est une fonction polynômiale, elle est de classe C ∞ .
sin nθ
En particulier, lim Tn0 (x) = Tn0 (1). Or ∀θ ∈ ]0, π[, Tn0 (cos θ) = n ∼ n2 ,
x→1 sin θ θ→0

donc, en faisant tendre θ vers 0, on aura Tn0 (1) = n2 .


Par ailleurs, pour tout x ∈ [−1, 1], il existe θ ∈ R tel que x = cos θ.
Montrons, par récurrence sur n, que ∀n ∈ N, | sin nθ| 6 n| sin θ|.
Pour n = 0, c’est évident. Soit n ∈ N et supposons | sin nθ| 6 n| sin θ|. Alors

sin (n + 1)θ = | sin θ cos nθ + cos θ sin nθ|
6 | sin θ|| cos nθ| + | cos θ|| sin nθ|

6 | sin θ| + n| sin θ| Par H.R. et | cos | 6 1
= (n + 1)| sin θ|
sin nθ
Récurrence établie. Si θ 6≡ 0[π], alors |Tn0 (x)| = |Tn0 (cos θ)| = n 6 n2 .
sin θ
Donc, ∀x ∈ ] − 1, 1[, |Tn0 (x)| 6 n2 , et, par continuité, l’inégalité est valable sur [−1, 1].
g Soit a ∈ [−1, 1] une racine de Tn . Il existe θ ∈ R tel que a = cos θ.

Alors, Tn (cos θ) = Tn (a) = 0. Donc, cos(nθ) = 0.


 
π π kπ π kπ
Il existe alors k ∈ Z tel que nθ = +kπ i.e. θ = + . D’où, a = cos + .
2 2n n 2n n
Réciproquement, un tel réel est racine de Tn .
π kπ
Pour tout k ∈ Z, on pose θk = + et ak = cos θk .
2n n
Puisque cosinus est strictement décroissante sur [0, π] et 0 < θ0 < θ1 < · · · < θn−1 < π,
alors −1 < an−1 < · · · < a1 < a0 < 1.
Ainsi, Tn admet n racines deux à deux distinctes. Or Tn est degré n, donc ce sont les seules.

h D’après la question précédente, Tn admet n racines réelles deux à deux distinctes.


Or deg Tn = n, donc Tn est scindé à racines simples. D’où, la factorisation de Tn :
n−1
Y   
π kπ
Tn = X − cos + .
k=0
2n n

i Si |x| 6 1, il existe θ ∈ R tel que x = cos θ. Donc


∀n ∈ N∗ , |Tn (x)| = |Tn (cos θ)| = | cos(nθ)| 6 1.
Si |x| > 1, il existe θ ∈ R∗ tel que x = ch θ. Donc
∀n ∈ N∗ , |Tn (x)| = |Tn (ch θ)| = | ch(nθ)| > 1.
j D’après la question précédente, les solutions éventuelles de |Tn (x)| = 1 sont dans [−1, 1].
Soit alors x ∈ [−1, 1]. Il existe θ ∈ R tel que x = cos θ. Donc,
|Tn (x)| = 1 ⇔ |Tn (cos θ)| = 1 ⇔ | cos(nθ)| = 1 ⇔ ∃k ∈ Z, nθ = kπ.

4
   
kπ kπ
D’où, |Tn (x)| = 1 ⇔ ∃k ∈ Z, x = cos
⇔ ∃k ∈ J0, nK, x = cos ,
n n
car la fonction cosinus est surjective sur [0, π]. On en déduit que les solutions de l’équation
 

|Tn (x)| = 1 sont les réels cos , où k ∈ J0, nK.
n
4 a Pour tout m ∈ N, on note Pm la propriété Pm : ∀n > m, 2Tn Tm = Tn+m + Tn−m .
Montrons cette propriété par récurrence à pas double.
Pour m = 0, on a ∀n > 0, Tn+m + Tn−m = 2Tn = 2Tn Tm car Tm = T0 = 1.
Pour m = 1, on a ∀n > 1, Tn+m + Tn−m = Tn+1 + Tn−1 = 2XTn = 2T1 Tn = 2Tn Tm .
Soit m ∈ N et supposons la propriété vraie pour m et m + 1 et montrons qu’elle est vraie pour
m + 2. Soit n ∈ N tel que n > m + 2. Alors n > m et n > m + 1 et donc, par hypothèse de
récurrence, 2Tn Tm = Tn+m + Tn−m et 2Tn Tm+1 = Tn+m+1 + Tn−m−1 . Alors,
Tn+m+2 + Tn−m = (2XTn+m+1 − Tn+m ) + (2XTn−m−1 − Tn−m )
= 2X(Tn+m+1 + Tn−m−1 ) − (Tn+m + Tn−m) )
= 2X(2Tn Tm+1 ) − (2Tn Tm ) = 2Tn (2XTm+1 − Tm ) = 2Tn Tm+2 .
b Pour m = 0, on a ∀n ∈ N, Tm ◦ Tn = T0 ◦ Tn = 1 = T0 = Tmn .
Pour m = 1, on a ∀n ∈ N, Tm ◦ Tn = T1 ◦ Tn = X ◦ Tn = Tn = Tmn .
Soit m ∈ N et supposons la propriété vraie pour m et m + 1 et montrons qu’elle est vraie pour
m + 2. Soit n ∈ N. Par hypothèse de récurrence, on a
Tm ◦ Tn = Tmn et Tm+1 ◦ Tn = T(m+1)n .
Alors, Tm+2 ◦ Tn = (2XTm+1 − Tm ) ◦ Tn = 2Tn (Tm+1 ◦ Tn ) − Tm ◦ Tn = 2Tn T(m+1)n − Tmn .
D’après la question précédente, on a
2Tn T(m+1)n = Tn+(m+1)n + T(m+1)n−n = T(m+2)n + Tmn .
D’où, Tm+2 ◦ Tn = T(m+2)n . Récurrence établie

5 Soit n ∈ N et θ ∈ R. Alors !
n  
inθ
 n
 X n n−k k
Tn (cos θ) = cos(nθ) = Re e = Re (cos θ + i sin θ) = Re (cos θ) (i sin θ)
k=0
k
jnk jnk
2   2  
X n X n
= (−1)k (cos θ)n−2k (sin θ)2k = (−1)k (cos θ)n−2k (1 − cos2 θ)k
k=0
2k k=0
2k
jnk
2  
X
k n
Donc, le polynôme Tn − (−1) X n−2k (1 − X 2 )k s’annule sur [−1, 1] qui est infini.
k=0
2k
jnk jnk
2   2  
X
k n n−2k 2 k
X n k
Donc, Tn = (−1) X (1 − X ) ou encore Tn = X n−2k X 2 − 1 .
k=0
2k k=0
2k

6 Soit n ∈ N. Alors ∀θ ∈ R, Tn (cos θ) = cos(nθ). En dérivant il vient


∀θ ∈ R, − sin θTn0 (cos θ) = −n sin(nθ).
En redérivant il vient
∀θ ∈ R, − cos θTn0 (cos θ) + sin2 θTn00 (cos θ) = −n2 cos(nθ) = −n2 Tn (cos θ).

Donc ∀x ∈ [−1, 1], −xTn0 (x) + (1 − x2 )Tn00 (x) = −n2 Tn (x).

Comme [−1, 1] est infini, alors ∀n ∈ N, (1 − X 2 )Tn00 − XTn0 + n2 Tn = 0.

5
X
7 Tn est un polynôme de degré n et a la parité de n. Alors Tn s’écrit Tn = ak X n−2k .
n
06k6
2
En injectant dans l’équation de la question précédente, on obtient
n−k
 
X n
En déduire que, ∀n ∈ N∗ , Tn = (−1)k 2n−2k−1 X n−2k .
n n − k k
06k6
2
 p 
8 a Soit x ∈ [1, +∞[. On pose θ = argch x = ln x + x2 − 1 . Alors

1 nθ
e + e−nθ

Tn (x) = Tn (ch θ) = ch(nθ) =
2
 √ 2  √   −n 
1 1  n 
 
n ln x+ x −1 −n ln x+ x2 −1
p p
= e +e = x + x2 − 1 + x + x2 − 1
2 2
 p  p 
Or x + x2 − 1 x − x2 − 1 = 1, donc
 n 
1 p
2
n  p
2
Tn (x) = x+ x −1 + x− x −1 .
2

b ∀θ ∈ R, Tn (cos θ) = cos(nθ). Donc


 
1 iθ 1 inθ 1  iθ n n 
e + e−iθ + e−inθ = + e−iθ
 
∀θ ∈ R, Tn = e e .
2 2 2
    
1 1 1 1
On en déduit que, ∀z ∈ C, |z| = 1 ⇒ Tn z+ = zn + n .
2 z 2 z
Or les nombre complexes de module 1 sont infinies, donc les polynômes
  
n 1 1 1
X Tn X+ et (X 2n + 1)
2 X 2
sont égaux. D’où     
∗ 1 1 1 n 1
∀z ∈ C , Tn z+ = z + n .
2 z 2 z
1
9 On pose Q = Tn . Puisque Tn est de degré n et de coefficient dominant 2n−1 , alors Q est
2n−1
un polynôme unitaire de degré n. Puisque ∀x ∈ [−1, 1], |Tn (x)| 6 1 et |Tn (1)| = 1, alors
1
max |Tn (x)| = 1, et par suite, max |Q(x)| = .
x∈[−1,1] x∈[−1,1] 2n−1
(−1)k
 

On pose, pour tout k ∈ J0, nK, bk = cos . Alors, ∀k ∈ J0, nK, Q(bk ) = .
n 2n−1
1
Supposons que max |P (x)| < = max |Q(x)|. Alors, le polynôme P − Q change de
x∈[−1,1] 2n−1 x∈[−1,1]

signe sur chaque intervalle ]xk , xk+1 [, où k ∈ J0, n − 1K, et par suite, il admet n racines deux à
deux distinctes. Mais P et Q sont deux polynômes unitaires de degré n, donc P − Q est un polynôme
de degré 6 n − 1. De plus, il admet n racines.
D’où, P − Q = 0 i.e. P = Q, ce qui absurde, car max |P (x)| < max |Q(x)|.
x∈[−1,1] x∈[−1,1]
1
Par conséquent, max |P (x)| > .
x∈[−1,1] 2n−1

6
PROBLEME 3

PARTIE I : ANALYSE.

1 Si Q = 0 alors P 2 = 1 et donc P = ±1 .
2 a Puisque Q 6= 0 et P 2 = 1 + (X 2 − 1)Q2 alors P 2 n’est pas un polynôme constante et par suite
P n’est pas constant. D’où deg(P ) > 1.
b On a 2 deg P = deg(P 2 ) = deg(1 + (X 2 − 1)Q2 ) = deg((X 2 − 1)Q2 ) = 2 + 2 deg Q.
D’où, deg(Q) = n − 1 .
3 dom(P 2 ) = dom(P )2 et dom(1 + (X 2 − 1)Q2 ) = dom((X 2 − 1)Q2 ) = dom(Q2 ) = dom(Q)2 .
D’où, dom(Q) = ± dom(P ) .
4 On a P 2 − (X 2 − 1)Q2 = 1. Donc, en posant U = P et V = −(X 2 − 1)Q, on a P U + QV = 1.
C’est une identité de Bézout. D’où P ∧ Q = 1.
5 En dérivant la relation (E), on a 2P 0 P = 2XQ2 + 2(X 2 − 1)Q0 Q et en simplifiant par 2 et en
factorisant par Q, on a P 0 P = Q(XQ + (X 2 − 1)Q0 ). Donc Q divise P P 0 . Or P ∧ Q = 1, alors,
d’après le théorème de Gauss, Q divise P 0 .
6 Puisque Q divise P 0 , et P et Q0 sont de même degré, alors ils sont associés.
7 On a dom(P 0 ) = n dom(P ) et dom(Q) = ± dom(P ). Donc, P 0 = ±nQ .
8 Si P 0 = nQ, alors P 02 = n2 Q2 et P 00 = nQ0 , et donc P 0 P 00 = n2 QQ0 . De même si P 0 = −nQ.
9 En dérivant la relation (E), on a 2P 0 P = 2XQ2 + 2(X 2 − 1)Q0 Q, et en simplifiant par 2 et en
multipliant par n2 , on a n2 P 0 P = Xn2 Q2 + (X 2 − 1)n2 Q0 Q.
Donc, n2 P 0 P = XP 02 + (X 2 − 1)P 0 P 00 . Puis, en simplifiant par P 0 , on obtient,

n2 P = XP 0 + (X 2 − 1)P 00 i.e. n2 P − XP 0 + (1 − X 2 )P 00 = 0 .
n
X n
X n
X
k 0 k−1 00
10 On a P = ak X . Donc, P = kak X et P = k(k − 1)ak X k−2 . Alors,
k=0 k=1 k=2
n
X n
X n
X
(En ) ⇔ n2 ak X k − X kak X k−1 + (1 − X 2 ) k(k − 1)ak X k−2 = 0
k=0 k=1 k=2
n
X n
X n
X n
X
⇔ n2 ak X k − kak X k + k(k − 1)ak X k−2 − k(k − 1)ak X k = 0
k=0 k=1 k=2 k=2
n
X n
X
⇔ n2 a0 + n2 a1 X + n2 ak X k − a1 X − kak X k
k=2 k=2
n−2
X n
X
+ (k + 2)(k + 1)ak+2 X k − k(k − 1)ak X k = 0
k=0 k=2

n a0 + 2a2 + (n − 1)a1 + 6a3 X + (2n − 1)an−1 X n−1


2 2


n−2
X 
+ (n2 − k2 )ak + (k + 2)(k + 1)ak+2 X k = 0
k=2

2
⇔ n a0 + 2a2 = 0, (n2 − 1)a1 + 6a3 , (2n − 1)an−1 = 0
et ∀k ∈ J2, n − 2K, (n2 − k2 )ak + (k + 2)(k + 1)ak+2 = 0
−n2 −(n2 − 1)a1 −(n2 − k2 )
⇔ a2 = a0 , a3 = , an−1 = 0 et ∀k ∈ J2, n − 2K, ak+2 = ak
2 6 (k + 2)(k + 1)
2 2
−(n − k )
⇔ an−1 = 0 et ∀k ∈ J0, n − 2K, ak+2 = ak (k = 0 et k = 1 inclus).
(k + 2)(k + 1)

7
11 Si n est pair alors par récurrence : an−1 = an−3 = · · · = a1 = 0. Ainsi, les coefficients impairs
sont nuls et donc P est pair. Si n est impair alors an−1 = an−3 = · · · = a0 = 0. , Ainsi les
coefficients pairs sont nuls et donc P est impair.
(−1)0 n−0
 
n
12 Par récurrence sur k. Pour k = 0, an−2×0 = an = an × × .
40 n−0 0
Soit k ∈ N tel que 0 6 2(k + 1) 6 n, et supposons que la propriété est vraie pour k.
(n − 2k − 1)(n − 2k)
Alors, an−2(k+1) = an−2k−2 = an−2k (Selon 10 car n − 2k − 2 ∈ J0, n − 2K)
(n − 2k − 2)2 − n2
(n − 2k − 1)(n − 2k) (−1)k n−k
 
n
= × an × ×
(n − 2k − 2)2 − n2 4k n−k k
(n − 2k − 1)(n − 2k) (−1)k n (n − k)!
= × an × × ×
(−2k − 2)(2n − 2k − 2) 4k n−k k!(n − 2k)!
(−1)k+1 n (n − k − 1)!
= an × × ×
4k+1 n−k−1 (k + 1)!(n − 2k − 2)!
(−1)k+1 n − (k + 1)
 
n
= an × × × .
n
4k+1 n − (k + 1) k+1
X
k
13 Soit An = ak X un polynôme unitaire de degré n.
k=0

Si n est pair i.e. n = 2p avec p ∈ N, alors An est solution de (En ) si, et seulement si, An pair et
(−1)p−k
 
2p p+k
∀k ∈ J0, pK, ak = × .
(p − k)k p+k p−k
Le cas où n est impair est similaire. D’où, l’existence et l’unicité de An .
1 3
14 A1 = X, A2 = X 2 − , A3 = X 3 − .
2 4
P P
15 Puisque P est solution de (En ) alors est une solution unitaire de (En ). Donc,
= An
dom P dom P
±1 0 ±1
i.e. P = dom(P )An . Ainsi, P = αAn avec α = dom P ∈ C∗ . Par suite, Q = P = αA0n .
n n
PARTIE II : SYNTHÈSE.
1 On a n2 P 2 + (1 − X 2 )P 02 = n2 α2 A2n + α2 (1 − X 2 )A02
n.

Donc, (n2 P 2 +(1−X 2 )P 02 )0 = 2n2 α2 A0n An − 2α2 XA02 2 2 0 00


n + 2α (1 − X )An An
= 2α2 A0n (n2 An − XA0n + (1 − X 2 )A00
n ) = 0 car An vérifie (En ).

2 c = n2 (P (0))2 + (P 0 (0))2 = n2 α2 An (0)2 + α2 A0n (0)2 .


3 a Puisque n est pair, An est pair. Donc son coefficient d’indice 1 est nul. D’où A0n (0) = 0.
(−1)p 2p − p (−1)p
 
2p
b Si on note a0 le terme constant alors An (0) = a0 = × = .
4p 2p − p p 22p−1
c (P, Q) est solution ⇔ P 2 + (1 − X 2 )Q2 = 1 ⇔ n2 P 2 + (1 − X 2 )n2 Q2 = n2
⇔ n2 P 2 + (1 − X 2 )P 02 = n2 ⇔ c = n2 ⇔ n2 α2 An (0)2 = n2
α2
⇔ 4p−2 = 1 ⇔ α2 = 24p−2 ⇔ α = ±22p−1 ⇔ α = ±2n−1 .
2
4 a Puisque n est impair, An est impair. Donc son coefficient d’indice 0 est nul. D’où An (0) = 0.
(−1)p 2p + 1 − p
 
2p + 1 n
b Si a1 est le coefficient de X alors A0n (0) = a1 = × = (−1)p p .
4p 2p + 1 − p p 4
c (P, Q) est solution ⇔ c = n2 ⇔ α2 A0n (0)2 = n2
α2
⇔ 2p = 1 ⇔ α2 = 42p ⇔ α = ±4p ⇔ α = ±2n−1 .
4
!
n−1
2
5 Les solutions de (E) sont (±1, 0) et ±2n−1 An , ± A0n , où n ∈ N∗ .
n

8
PROBLEME 4

Partie I

1 Soit P = λ ∈ C un polynôme constant. Alors P est solution de (Ea,b ) ⇔ λ = λ2 ⇔ λ ∈ {0, 1}.

2 a On pose Q = (P (X + a))2 . On a, pour tout α ∈ C,


α est racine de P ⇔ P (α) = 0 ⇔ (P (α))2 = 0 ⇔ Q(α − a) = 0 ⇔ α − a est racine de Q.
Si on note α1 , . . . , αr les racines distinctes de P , alors les racines de Q sont α1 − a, . . . , αr − a
qui sont distinctes. Ainsi, (P (X + a))2 possède r racines distinctes.

b Pour tout α ∈ C, α est racine de P (X 2 ) ⇔ P (α2 ) = 0 ⇔ α2 est racine de P ⇔ il existe


i ∈ J1, rK, α2 = αi i.e. α est racine carrée complexe de αi .
Pour tout i ∈ J1, rK, si αi 6= 0 alors αi admet exactement deux racines carrées complexes et
si αi = 0 alors αi admet une seule racine carrée complexe qui est 0 lui-même. Donc, si 0 n’est
pas racine de P alors P (X 2 ) admet 2r racines distinctes et si 0 est racine de P alors P (X 2 )
admet 2(r − 1) + 1 racines distinctes i.e. 2r − 1 racines distinctes.
c Soit P ∈ Sa,a . Alors P (X 2 ) = (P (X + a))2 . On note r le nombre des racines distinctes de
P . Si 0 est racine de P alors, d’après ce qui précède, 2r − 1 = r i.e. r = 1 et sinon 2r = r
i.e. r = 0 ce qui n’est pas possible car P est non contant. En conclusion, P admet 0 pour seule
racine complexe. D’où P est de la forme P = λX n avec (λ, n) ∈ C∗ × N∗ .

d Si P ∈ Sa,a , alors P = λX n et donc λX 2n = λ2 (X + a)2n . Donc, λ = 1 et a = 0.


Réciproquement, si a = 0 et λ = 1 alors X n est solution de (E0,0 ). Ainsi, si a 6= 0, Sa,a = ∅
et S0,0 = {X n | n ∈ N∗ }.
n
3 a On a P (α) = 0. Donc P (α2 ) = P (α)P (α + 1) = 0. Soit n ∈ N et supposons P (α2 ) = 0
n n+1
alors P ((α2 )2 ) = 0 i.e. P (α2 ) = 0.
n
b Pour tout n ∈ N, α2 est une racine de P . Or P ne peut pas avoir une infinité de racines, alors
n m n
−2m
il existe m < n tel que α2 = α2 . Donc, soit α = 0, soit α2 = 1. D’où |α| = 1.
c On a P ((α − 1)2 ) = P (α − 1)P (α − 1 + 1) = P (α − 1)P (α) = 0. Donc, par la même méthode
précédente, |α − 1| ∈ {0, 1}.

d Soit α une racine de P . Si |α| =


6 0 et |α| =
6 1 alors, d’après ce qui précède, |α| = 1 et |α−1| = 1
2 1
i.e. (α − 1)(α − 1) = 1 i.e. |α| − 2 Re α + 1 = 1 i.e. Re α = .
1 2
Ainsi |α| = 1 et Re α = . D’où α = −j où α = −j 2 .
2
e Supposons par l’absurde que −j est racine de P alors d’après 3 a , on a P ((−j)2 ) = 0 i.e.
P (j 2 ) = 0 i.e. j 2 est racine de P ce qui est absurde. De même −j 2 n’est pas racine de P .

f D’après ce qui précède, si P ∈ S0,1 alors P = λX n (X − 1)m .


Donc λX 2n (X 2 − 1)m = λX n (X − 1)m × λ(X + 1)n X m
i.e. λX 2n (X − 1)m (X + 1)m = λ2 X n+m (X − 1)m (X + 1)n .
D’où λ = 1 et n = m. La réciproque est évidente.

Partie II

4 Soit P ∈ Sa,b . On pose λ = dom(P ). Alors dom(P (X 2 )) = λ et dom(P (X + a)P (X + b)) = λ2 .


Donc λ = λ2 . D’où λ = 1.

9
5 Soit (P, Q) ∈ (Sa,b )2 . On a
(P Q)(X 2 ) = P (X 2 )Q(X 2 ) = P (X+a)P (X+b)Q(X+a)Q(X+b) = (P Q)(X+a)(P Q)(X+b).
D’où P Q ∈ Sa,b .
6 a • Puisque P et Q sont unitaires et de même degré n, alors le coefficient de X n dans P − Q est
nul. Or deg(P − Q) 6 n d’où deg(P − Q) < n i.e. m < n.
• On a deg(P (X + a)D(X + b)) = deg(D(X + a)Q(X + b) = n + m et (P (X + a)D(X + b))
et (D(X + a)Q(X + b)) sont de même coefficient dominant λ alors le coefficient de X n+m
dans D est 2λ 6= 0. D’où deg D = n + m.
b D(X 2 ) = P (X 2 ) − Q(X 2 ) = P (X + a)P (X + b) − Q(X + a)Q(X + b)
= P (X + a)P (X + b) − P (X + a)Q(X + b) + P (X + a)Q(X + b) − Q(X + a)Q(X + b)
= P (X + a)(P (X + b) − Q(X + b)) + (P (X + a) − Q(X + a))Q(X + b)
= P (X + a)D(X + b) + D(X + a)Q(X + b) = R(X).
c Supposons, par l’absurde, que D 6= 0. On a deg(R(X)) = deg(D(X 2 )). Donc n + m = 2m.
Donc n = m absurde.
d Les éléments de Sa,b sont de degrés deux à deux distincts.
7 L’ensemble {deg P | P ∈ Sa,b } est une partie non vide de N car Sa,b 6= ∅. Donc, il admet un
minimum et par suite il existe P ∈ Sa,b tel que deg P = d. D’après 6 d , P est unique.

Partie III

8 a X n − 1 est un polynôme de degré n dont les racines sont les racines nième de l’unité qui sont
en nombre n.
n−1 n−1
Y    n 
Y A(z) A(z)
b V (z) = (A(z) − ωk B(z)) = (B(z))n − ωk = (B(z))n −1 .
k=0 k=0
B(z) B(z)
D’où V (z) = (A(z))n − (B(z))n = U (z).
c Puisque les racines de B sont en nombre fini, alors les racines de U − V sont en nombre infini,
n−1
Y
et par suite U − V = 0 i.e. U = V . D’où An − B n = (A − ωk B).
k=0

9 Supposons que P n ∈ Sa,b . Alors, P n (X 2 ) = P n (X + a)P n (X + b). On pose A = P (X 2 )


n−1
Y
et B = P (X +a)P (X +b). Alors, An = B n i.e. An −B n = 0. Donc, (A−ωk B) = 0.
k=0

Par suite, il existe k ∈ J0, n − 1K tel que A − ωk B = 0 i.e. A = ωk B. Comme A et B sont


unitaires alors ωk = 1, et par suite, A = B. D’où, P ∈ Sa,b .
10 a deg(M r ) = r deg M = rd = δrs et deg(P s ) = s deg P = sn = δrs.
b Puisque Sa,b est stable par produit, alors M r et P s sont éléments de Sa,b et, d’après 6 d , on
en déduit que M r = P s .
c Pour tout α ∈ C, on a
α est racine de P ⇔ P (α) = 0 ⇔ P s (α) = 0 ⇔ M r (α) = 0 ⇔ M (α) = 0
⇔ α est racine de M.
q
Y q
Y
On note λ1 , . . . , λq ces racines distinctes et P = (X − λk )αk et M = (X − λk )βk
k=1 k=1

les factorisations des polynômes P et M dans C[X].

10
q
Y q
Y
d On a P s = (X − λk )αk s et M r = (X − λk )βk r . Comme P s = M r , alors pour
k=1 k=1
tout k ∈ J1, qK, αk s = βk r, et par suite, s divise βk r. Or s ∧ r = 1, donc s divise βk .
q q q
!s
Y Y Y
e M = (X − λk )βk = (X − λk )γk s = (X − λk )γk = Qs .
k=1 k=1 k=1
s
Puisque M ∈ Sa,b alors Q ∈ Sa,b . Comme Q est unitaire alors, d’après 9 , Q ∈ Sa,b .
f Puisque M est le polynôme minimal de Sa,b alors deg M 6 deg Q i.e. s deg Q 6 deg Q.
Donc, s = 1 car deg Q > 1 et s > 1. D’où P = M r .

11 D’après ce qui précède si P ∈ Sa,b , il existe n ∈ N∗ tel que P = M n . Réciproquement si P = M n


avec n ∈ N∗ alors P ∈ Sa,b car M ∈ Sa,b et Sa,b est stable par produit.

11

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