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El Mehdi Salmani
La prospection
électrique
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Les illustrations et les commentaires seront examinés pendant les séances de cours ,Pr. El Mehdi Salmani
Introduction
La géophysique de surface comprend nombre de méthodes qui, à partir de la
mesure d’un ou de plusieurs paramètres physiques (densité, résistivité
électrique,…), permettent d’imager le sous-sol.
Les méthodes fondées sur la mesure du paramètre " résistivité " sont
actuellement les plus répandues, les plus développées et les plus diversifiées
(méthodes imaginées en l9l2 par les frères Schlumberger).
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Sommaire
I. INTRODUCTION GENERALE
1. Rappels : Loi d’Ohm et la résistivité électrique
2. Principe de mesure
a. Cas de deux électrodes
b. Cas d’un milieu inhomogène
II. LES METHODES DE PROSPECTION ELECTRIQUE
1. Les différents montages
a. Montage Wenner
b. Montage Schlumberger
c. Montage dipôle
d. Montage à trois points
2. La résistivité des terrains
3. La loi d'Archie : Cas d'une roche saturée
III. CONTEXTE PETROLIER
1. Introduction
2. Les méthodes de terrain
a. Le sondage vertical
b. Traînée et cartes de résistivité
c. Les pseudo-sections
d. Cartes de potentiel
3. Étude du problème inverse : Terrain à deux couches
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I. INTRODUCTION GENERALE
1. Rappels : Loi d’Ohm et la résistivité électrique
Les terrains présentent une résistance au passage du courant électrique.
Cette résistance électrique, R, dépend de la nature des terrains (argile, sable, calcaire), de leur
degré d'humidité, et de la nature des eaux qui les baignent.
La résistance, R, peut donc permettre de caractériser un matériau.
La loi d'Ohm stipule que la résistance électrique, R, est donnée par le quotient de la
différence de potentiel DV , appliquée aux bornes d'un matériau par le courant, I, qui circule,
DV
soit : R =
I (1.1)
Cependant, en prospection électrique la notion de résistance n'a pas vraiment de signification
puisque si on prend deux échantillons de longueur différente du même matériau, ils n'auront
pas la même résistance, tandis que deux échantillons de matériaux différents peuvent
présenter la même valeur.
Puisque la résistance dépend de la géométrie du corps, on doit se baser sur une propriété qui,
tout en caractérisant la facilité à laisser passer le courant, est indépendante de la géométrie de
l'échantillon choisi.
Cette propriété s'appelle la résistivité électrique r , et est reliée à la résistance, R, par :
l
R= r
S (1.2)
Où ℓ (en m) est la longueur du matériau et S (en m2) sa section, r s’exprime donc en W .m.
la résistivité électrique est la propriété physique qui détermine la capacité de ce milieu à
s’opposer au passage d’un courant électrique.
L’inverse de la résistivité est la conductibilité s exprimée en mho/m.
Lorsqu’un courant électrique continu (ou alternatif très basse fréquence) traverse le sous-sol,
celui-ci se comporte comme une résistance dans un circuit électrique. La relation entre le
champ électrique dans un conducteur et le courant provoqué par ce champ ou encore
entre le courant électrique, la tension et la résistance est exprimé par la Loi d’Ohm:
dV
I =-
R (1.3)
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2. Principe de mesure
La mesure de la résistivité se fait par l'envoi dans le sous-sol d'un courant continu et par la
mesure de la différence de potentiel crée par le passage de ce courant du fait de la
résistance ohmique du sous-sol. Dans un milieu homogène isotrope, les filets de courant
rayonnent autour de l'électrode ponctuelle d'injection. Les équipotentielles dessinent des
sphères centrées sur l'électrode d'injection.
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rI 1
Le potentiel en A est : VA =
2p rA
rI 1
Le potentiel en B est : VB = -
2p rB
Dans la pratique, la mesure de la résistivité électrique apparente du sous-sol se fait à partir
d’un dispositif quadripôle (AMNB) et d’un résistivimètre (Fig ci-dessous): ampèremètre
(A) et voltmètre (V).
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Les lois qui régissent les phénomènes électriques étant linéaires, il est possible d’additionner
algébriquement les potentiels créés par les sources de courant (A et B). La résistivité
apparente du sous-sol s'exprime dès lors par:
DVMN
rapp = K
I
Où K est un facteur géométrique qui tient compte de la géométrie du système d’acquisition
qui s'écrit:
2p
K=
1 1 1 1
( - - + )
AM BM AN BN
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Sondage électrique
La mise en œuvre passe par plusieurs étapes résumées sur la figure ci-dessous. Les
mesures successives de résistivités apparentes (écartement croissant des électrodes) sont
reportées sur un diagramme bilogarithmique en fonction de la longueur AB du dispositif (ou
de la demie longueur). Cette représentation n’est pas exploitable en l’état. La deuxième
étape consiste à résoudre un problème inverse, en estimant un modèle de résistivités (1D)
qui génèrerait dans les mêmes conditions des résistivités apparentes calculées les plus proches
possibles de celles mesurées (courbe noire (Fig ci-dessous)). Un des paramétrages de cette
étape est la définition du nombre de couches supposées, cette information « à priori » est très
importante pour limiter la variabilité des solutions possibles. On peut aussi, pour des
terrains de deux ou trois couches au maximum, se passer de cette étape numérique et
identifier les propriétés des couches par comparaison des mesures à des abaques
(approche traditionnelle nécessitant une certaine expertise).
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2p VM - VN
ra =
f I
Ce paramètre présente trois propriétés principales :
• ρa ne dépend pas de I.
• ρa dépend de la conguration géométrique utilisée.
• ρa est une sorte de moyenne des résistivités du milieu.
Avant d’aborder le problème inverse conduisant à la modélisation du milieu à partir des
observations de surface, donnons deux exemples qualitatifs (Fig ci-dessous).
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Figure. Terrains inhomogènes. Deux exemples qualitatifs de terrains inhomogènes. Conséquences pour les
valeurs de ρa.
Dans le premier, des filons verticaux de résistivité supérieure au milieu encaissant
( r ' >> r entraîne r a > r ) .
Dans le deuxième, une couche résistante se trouve au-dessus d’une couche plus conductrice
( r 2 << r1 entraîne r a < r1 ) .
Figure. Quelques montages classiques du quadripôle ABMN. On représente ici les trois montages les plus
utilisés : le montage Wenner, AM =MN =NB =l ; le sondage électrique Schlumberger où AB =L et MN =l
avec I << L et symétrie par rapport à O ; le montage du dipôle AB =MN =l et BM =nl.
a. Montage Wenner
Les points AMNB sont alignés et distants l’un par rapport au suivant de la longueur l.
Calculons son facteur géométrique (Fig ci-dessus) :
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1 1 1 1 1
f = - - + =
l 2l 2l l l
b. Montage Schlumberger
Il consiste à prendre symétriquement par rapport à O centre de AB = L les points MN distants
de I << L (Fig ci-dessus). On a :
L -1 L +1
MA = = BN ; NA= = MB
2 2
Et le facteur géométrique :
æ ö
ç 1 1 ÷ æ 1 1 ö æ 2l ö 8l
f = 2ç - ÷ = 4ç - ÷ = 4ç 2 2 ÷ » L2
L -1 L +1 è L -1 L + 1 ø è L -l ø
ç ÷
è 2 2 ø
c. Montage dipôle
Les points A et B ainsi que M et N sont distants de l et B est distant de M de nl (Fig ci-
dessus). On peut écrire :
Les points A et B ainsi que M et N sont distants de l et B est distant de M de nl (Fig ci-
dessus). On peut écrire :
MA = ( l + 1) l = NB; NA= ( n + 2 ) l; MB=nl
Le facteur géométrique est :
1æ 1 1 1 1 ö -2
f = ç - - + ÷=
l è n + 1 n n + 2 n + 1 ø l ( n ( n + 1)( n + 2 ) )
Pour un terrain homogène, on peut résumer les caractéristiques des différentes configurations
de la façon suivante (Loke, 2013).
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.Wenner
- force du signal élevée (utile dans un environnement bruité (en milieu urbain)) pour une
longueur de quadripôle donnée ;
- particulièrement sensible aux variations verticales de résistivité (adaptée à la détection
d'objets horizontaux) ;
- relativement moins sensible aux changements horizontaux de résistivité (non idéale pour
la détection d'objet verticaux) ;
- la profondeur d'investigation moyenne est d'environ 0,5 fois l'espacement entre les
électrodes M et N (profondeur d’investigation relativement modérée comparée
aux autres dispositifs).
. Dipôle-Dipôle
- le signal mesuré est plus faible par rapport au cas de la configuration Wenner (à longueur
de quadripôle égale) et donc plus sensible au bruit ;
- bonne résolution horizontale ;
- très sensible aux variations latérales de résistivité (détection de structures verticales) ;
- moins sensible aux variations verticales ;
- profondeur d'investigation plus faible comparée à la méthode Wenner.
. Pôle-Pôle :
. Pôle-Dipôle :
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. Wenner-Schlumberger :
- force du signal mesurée plus élevée que pour le dipôle-dipôle mais plus faible que
le Wenner ;
- sensible à la fois aux structures verticales et horizontales ;
- profondeur d'investigation légèrement supérieure à celle du Wenner (pour le même
écartement des électrodes extérieures AB).
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r r = r w af - m
Avec : ρw = résistivité de l eau d imbibition ; Ø = porosité ; a = facteur qui dépend de la
lithologie et qui varie entre 0.6 et 2 (a < 1 pour les roches à porosité inter granulaire et a > 1
pour les roches à porosité de fracture) ; m = facteur de cimentation (Il dépend de la forme des
pores, de la compaction et varie entre 1,3 pour les sables non consolidés à 2,2 pour les
calcaires cimentés). On a l'habitude de regrouper sous le terme de facteur de formation F = a
Ø -m.
Notez que cette relation n’est plus valable si la roche contient de l’argile. En effet, la
présence d’argile dans une roche poreuse contribue largement à augmenter sa conductivité
électrique, puisqu’il contribue à accroître la concentration des ions dans la phase aqueuse.
La saturation : La loi d'Archie a été établie pour des roches saturées en eau, il faut
maintenant tenir compte d'un nouveau paramètre: la saturation.
La loi d'Archie devient alors :
r r = F r w Sw- n
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Figure. Résistivité ´électrique de quelques matériaux du sous-sol. Selon Palacky, in Le P’tit Vert.
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FIGURE
Sur la figure ci-dessus, le courant est injecté entre les électrodes A et B et la résistivité
est mesurée par les électrodes M et N. Les électrodes A, M et N sont immergées dans la boue
de forage qui est un liquide conducteur. Afin d'obtenir les valeurs de la résistivité
apparente à différents niveaux de profondeur, les sondes (M, N) sont remontées
progressivement.
En 1930, ce protocole expérimental a été complété par la mesure des potentiels en
absence de champ extérieur. Il s'agit des potentiels électrochimiques spontanés dus aux
pénétrations de la boue de forage dans les couches de la roche. Ces potentiels
qualifiés en 1927 de parasites, apportent des informations sur la perméabilité de la roche.
La combinaison des deux mesures: celles de la résistivité apparente et celle des
potentiels spontanés représente un outil puissant de prospection. En effet, si une couche d'une
roche est à la fois perméable et résistante il y a une forte probabilité d'y trouver du pétrole.
Cela a permis à l'entreprise des frères Schlumberger de s'imposer sur le marché en évinçant le
carottage mécanique - plus coûteux et moins précis.
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d. Cartes de potentiel
On trace les lignes équipotentielles sur une carte et on les compare aux lignes théoriques (en
terrain homogène). On obtient :
rI é 1 1 1 1 ù
VM - VN = - - +
2p ë MA MB NA NB úû
ê
Sur ces cartes, les anomalies correspondent à des anomalies de terrains, les équipotentielles
s’écartent dans les zones conductrices (minerais conducteurs par exemple).
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Une première approche peut être faite sur des structures simples en couches horizontales
parallèles et nous allons procéder de la même façon qu’en sismique réfraction, en
commençant par la résolution du problème direct sur un modèle à deux couches.
ra ær Lö
= Fç 2 , ÷
r1 è r1 h ø
La fonction F est difficile à établir et on préfère dans l’analyse qui suit raisonner sur des
abaques construits point par point. En abscisse de ces abaques on porte le logarithme du
rapport L/h, en ordonnée le logarithme du rapport ρ2/ρ1 (figure ci-dessus).
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