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FACTEUR DE

PUISSANCE
SOMMAIRE

Introduction 1
1. Conséquences d’un mauvais facteur de puissance 2
2. Eléments consommateurs d’énergie réactive 2
3. Principe d’amélioration du facteur de puissance 3
4. Intérêts de la compensation du facteur de puissance 4
5. Les différents modes de compensation du facteur de puissance 4
6. Les techniques de compensation du facteur de puissance 5
Conclusion 6
Sources 6
Facteur de puissance – septembre 2010 – Pr. G. LOUM

Introduction

Tout récepteur électrique absorbe une puissance S dite apparente qui se décompose en une
puissance active P, transformée en énergie (mécanique, thermique, lumineuse,…) et en une
puissance réactive Q, nécessaire à la magnétisation des circuits magnétiques ou correspondants aux
pertes inductives.

La puissance active P est associée à un courant actif Ia tandis que la puissance réactive Q est associée
à un courant réactif Ir. Ces deux courants se combinant pour donner le courant I appelé par le
récepteur.

La puissance réactive Q ne fournit aucun travail utile même si elle correspond à un échange d’énergie
entre le réseau et le récepteur. En outre, elle est nulle pour des récepteurs purement résistifs
(lampes à incandescence par exemple). La relation liant les trois puissances ci-dessus précitées, est
la suivante :

Le rapport de la puissance active à la puissance apparente définit le facteur de puissance. Celui-ci


apparait comme un facteur de réduction de la puissance utile dans le cas des récepteurs inductifs
(moteurs par exemple) pour lesquels fp < 1.

Si le régime de fonctionnement du récepteur est sinusoïdal (c’est-à-dire s’il n’y a pas


d’harmoniques), le facteur de puissance dépend des caractéristiques du récepteur et notamment du
déphasage  que celui-ci engendre entre le courant qui le traverse et la tension à ses bornes :

Par conséquent,

Le facteur de puissance est d’autant plus proche de 1 que la puissance réactive Q demandée au
réseau est faible devant la puissance active P. Il est d’autant meilleur que lorsque sa valeur tend vers
1. En Côte d’Ivoire, le facteur de puissance est considéré comme bon lorsque sa valeur est supérieure
à 0,86. En deçà, le consommateur paie des pénalités à la CIE.

S
S Q
Q

P P
Angle  faible, cos élevé, S faible Angle  élevé, cos faible, S élevée
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Même si l'énergie réactive est utile pour magnétiser les machines, sa circulation a des
influences importantes sur le choix des matériels et le fonctionnement des réseaux. En effet,
elle augmente la valeur de S et par conséquent celle du courant appelé par la charge. En
effet (k=1 en monophasé et k=3 en triphasé) :

Si la charge fonctionne à puissance et tension constante, un mauvais facteur de puissance


élève la valeur de I. Les conséquences de cette augmentation de I sont nombreuses.

1. Conséquences d’un mauvais facteur de puissance

Le facteur de puissance a une grande influence sur la sécurité et la rentabilité d’une installation. En
effet, une faible valeur du facteur de puissance présente de nombreux inconvénients :
 Il amoindrit le rendement d’une installation :
Si le cos est mauvais, la puissance utile s’en trouve considérablement réduite (P= S.Cos). Par
contre, Q devient important et entraine de ce fait, d’importantes pertes par échauffement dans les
enroulements, les conducteurs et dans les organes de coupure. Ceci a pour conséquence, une chute
notable du rendement.
 Il entraine des chutes de tension importantes dans les câbles, et les surcharges.
Le cos étant faible, les valeurs du courant réactif sont élevées. Elles augmentent de ce fait, les
chutes de tension, et surchargent les câbles. Ceux-ci ne permettent plus de transporter toute
l’énergie utile pour laquelle ils sont prévus. Un cos φ faible peut conduire à une augmentation des
sections d’un facteur multiplicateur qui va de 1,25 pour cos = 0,8 à 2,5 pour cos = 0,4.
 Il réduit la durée de vie de l’appareillage et compromet ainsi la sécurité.
Ceci est dû aux fréquentes surcharges qui concourent à un échauffement excessif, et partant,
entrainent l’usure prématurée du matériel et de l’appareillage.
 Il soumet l’exploitant à des paiements de pénalité pour consommation abusive d’énergie
réactive
 Il entraîne un surdimensionnement des installations neuves : câbles, transformateur,
appareillage de protection, support de c(S), etc. ...
 Il entraîne également des renforcements prématurés des installations existantes
 Il ne laisse pas de réserve de marche au secondaire du transformateur.

2. Eléments consommateurs d’énergie réactive

Les principaux sont :

 Les moteurs asynchrones qui tournent à vide. Ils absorbent de l'énergie réactive, avec un
d'autant plus bas que la charge est faible (voir tableau).
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Moteur asynchrone
Tg
standard chargé à
0% 0,17 5,80

25% 0,55 1,52

50% 0,73 0,94

75% 0,80 0,75

100% 0,85 0,62

 Les transformateurs sous-chargés c’est-à-dire fonctionnant pratiquement à vide (un


transformateur à vide consomme essentiellement un courant réactif).
 Les éclairages non compensés
 Les lignes et les câbles
 Les inductances
 Certains équipements électroniques

3. Principe d’amélioration du facteur de puissance

L'amélioration du cos d’une installation électrique s’avère nécessaire. Le principe est d’apporter par
un moyen extérieur, l’énergie réactive indispensable au fonctionnement des récepteurs. Il s’agit de
compenser toute ou partie de l’énergie réactive apporter par le réseau, sans pour autant augmenter
la puissance active. Cette compensation peut être réalisée en :
 Faisant fonctionner une machine synchrone en compensateur synchrone (moteur surexcité)
 En installant des batteries de condensateurs
La deuxième possibilité constitue la solution la plus efficace et la plus simple à mettre en œuvre. Les
condensateurs (voir figure ci-dessous) apportent l’énergie QC pour compenser Q1. Ce qui fait passer
S1 à S2 et cos 1 à cos 2.

QC
S1 Q1
S2
1
Q2
2

P
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Compensation de l’énergie réactive (P=cte)

La valeur de la capacité équivalente des condensateurs à installer (couplés en étoile dans le cas
triphasé) s’obtient par :

4. Intérêts de la compensation du facteur de puissance


La compensation de l’énergie réactive conduit à des gains et des économies d’énergie
important :

 Suppression de la facturation des consommations excessives d'énergie réactive


 Possibilité de réduction de la puissance souscrite en kVA
 Diminution des pertes dans les conducteurs à puissance active constante
 Augmentation de la puissance active transportée à courant apparent constant
(transformateur soulagé)
 Diminution de la chute de tension.

5. Les différents modes de compensation du facteur de puissance


La compensation d’une installation peut être réalisée de différentes façons. Elle peut être globale,
partielle ou locale. Des critères technico-économiques en déterminent le choix. En principe, la
compensation idéale est celle qui permet de produire l’énergie réactive à l’endroit même où elle est
consommée et en quantité ajustée à la demande.

 Compensation globale
C’est l’implantation centralisée en tête d’installation, représentant la solution la plus économique et
convient lorsqu'on cherche essentiellement à supprimer les pénalités et soulager le poste de
transformation.

 Compensation partielle
C’est l’implantation locale ou par secteur, qui est généralement la solution utilisée lorsque
l’installation est étendue et comporte des ateliers dont les régimes de charge sont différents.

 Compensation individuelle
La batterie est raccordée directement aux bornes de chaque récepteur de type inductif (notamment
moteurs). Cette compensation individuelle est à envisager lorsque la puissance du moteur est
importante par rapport à la puissance souscrite. La puissance en kVAR de la batterie représente
environ 25% de la puissance en kW du moteur. Lorsqu’elle est possible, cette compensation produit
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l’énergie réactive à l’endroit même où elle est consommée et en quantité ajustée aux besoins. Un
complément, en tête de l’installation, n’est pas à exclure.

6. Les techniques de compensation du facteur de puissance

On utilise généralement deux méthodes selon la puissance de la batterie à installer :

 Compensation fixe
On met en service l’ensemble de la batterie dans un fonctionnement “tout ou rien”. La mise en
service peut être manuelle (par disjoncteur ou interrupteur), semi-automatique (par contacteur) ou
asservie aux bornes des moteurs. Ce type de compensation est utilisé lorsque la puissance réactive
est faible (<15% de la puissance du transformateur) et la charge relativement stable.
 Compensation automatique ou en « gradins »
Ici, l’ensemble des batteries de condensateurs est fractionnée en gradins, avec possibilité de mettre
en service plus ou moins de gradins, en général de façon automatique. Ce type de compensation est
installé en tête de la distribution BT ou d'un secteur important. Cela permet une régulation pas à pas
de l’énergie réactive. L’enclenchement et le déclenchement des gradins sont pilotés par un relais
varmétrique.

En présence d’harmoniques dus aux équipements d’électroniques de puissance, des phénomènes de


résonances peuvent être observés. Pour réaliser la compensation, il faudra éventuellement associer
des inductances aux condensateurs afin de constituer un filtre anti harmoniques assurant également
la fonction de compensation d’énergie réactive. L’organigramme de la page suivante aide à choisir la
compensation appropriée.

Conclusion
Il est du rôle du service installation, ou du service entretien d’une entreprise, d’établir un relevé
détaillé du facteur de puissance de chacun des équipements, et d’en assurer la compensation
optimale. Il doit aussi vérifier périodiquement que les conditions de fonctionnement n’ont pas
changé, et améliorer éventuellement les compensations existantes. Le coût d’une telle opération est
sans commune mesure avec le résultat obtenu, par la diminution des incidents, l’augmentation de la
durée de vie des appareils de coupures et de protection, l’économie d’entretien et l’efficacité des
investissements.

Sources
Catalogue 2007-2008, Distribution basse tension, Schneider Electric

La compensation de l’énergie réactive, Intersections, Novembre 2006, Schneider Electric


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