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Dimensionnement des installations énergétiques

I- Dimensionnement d’une installation électrique


L’étude d’une installation électrique en BT consiste à déterminer précisément :
- La puissance nécessaire au(x) source(s) d’énergie(s) (transformateurs, GE, etc…) ;
- Les canalisations (natures et sections des câbles ou jeux de barres) ;
- Les protections électriques et réglages associées (disjoncteurs ou fusibles).

Chaque ensemble constitué par la canalisation et sa protection doit répondre simultanément


aux conditions suivantes :
- Véhiculer le courant d’emploi permanent et ses éventuelles pointes transitoires ;
- Ne pas générer de chutes de tension susceptibles de nuire au fonctionnement de certains
récepteurs, exemple : démarrage d’un moteur qui entraîne une chute de tension importante.

1- La puissance d'une installation électrique


Afin de concevoir une installation, il est nécessaire d’estimer le plus justement possible la
puissance maximale (puissance d’utilisation) que devra fournir le distributeur d’énergie.

Il est nécessaire, pour cette estimation, d'évaluer quelques facteurs prenant en compte :

- La diversité (le non fonctionnement simultané de tous les récepteurs pour un groupe
donné),
- Le niveau d'utilisation réel des récepteurs installés (par exemple un moteur électrique
n'est généralement pas utilisé à sa pleine capacité de charge, etc.),
- Le niveau d'utilisation prévisionnel des récepteurs installés et des extensions de
charges possibles.

a- Puissance d’utilisation Pu (KVA)

De fait les récepteurs ne fonctionnent pas tous ni en même temps ni à pleine charge : des
facteurs de simultanéité (ks) et d'utilisation (ku) permettant de pondérer la puissance
apparente maximale réellement absorbée par chaque récepteur et groupes de récepteurs.

La puissance d'utilisation Pu (kVA) est la somme arithmétique de ces puissances apparentes


pondérées.

Facteurs d'utilisation (ku) :

Le régime de fonctionnement normal d'un récepteur peut être tel que sa puissance utilisée
soit inférieure à sa puissance nominale installée, d'où la notion de facteur d'utilisation. Le
facteur d'utilisation s'applique individuellement à chaque récepteur. Ceci se vérifie pour des

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équipements comportant des moteurs susceptibles de fonctionner en dessous de leur pleine
charge.

Dans une installation industrielle, ce facteur peut être estimé en moyenne à 0,75 pour les
moteurs. Pour l'éclairage et le chauffage, il sera toujours égal à 1.

Facteurs de simultanéité (ks)

Par expérience, on sait que dans la pratique, toutes les charges d'une installation donnée ne
fonctionnement jamais simultanément. Il y a toujours un certain degré de diversité dont on tient
compte par l'utilisation d'un facteur (ks).

Remarque : dans la pratique, le terme le plus couramment utilisé est le facteur de diversité, mais il est
utilisé en remplacement du facteur de simultanéité. Il sera donc toujours ≤ 1.

Exemple d'application des facteurs ku et ks

La Figure 1 ci-dessous montre un exemple d'estimation de la valeur de la puissance d'utilisation à tous


les niveaux d'une installation, à partir des charges jusqu'au point d'alimentation.

Dans cet exemple, à la somme des puissances absorbées de 126,6 kVA correspond une puissance
d'utilisation aux bornes du transformateur de 58 kVA seulement.

Fig. 1 – Exemple d'estimation des puissances (les facteurs utilisés à titre d'exemple n'ont qu'une
valeur indicative)
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2- Compensation de la puissance réactive

a- Définition du facteur de puissance


Le facteur de puissance est un indicateur de la qualité de la conception et de la gestion d'une
installation électrique. Il repose sur deux notions très basiques : les puissances active et
apparente.
Le facteur de puissance cos 𝝋 est le rapport de la puissance active P (kW) sur la puissance
apparente S (kVA) :
cos 𝝋 = P/S La valeur du facteur de puissance sera comprise entre 0 et 1.

b- Définition de la puissance réactive


Pour la plupart des charges électriques comme les moteurs, le courant I est en retard sur la
tension V d'un angle φ.
Si les courants et tensions sont des signaux parfaitement sinusoïdaux, on peut utiliser un
diagramme de représentation vectorielle.

Fig. 2 – Diagramme vectoriel des puissances

Dans ce diagramme, on peut voir que :


Facteur de Puissance : P/S = cos 𝝋
Cette formule est applicable pour des tensions et courants sinusoïdaux. C'est pourquoi le
facteur de puissance est alors appelé "Facteur de puissance de déplacement".
Q/S = sin 𝝋
Q/P = tan 𝝋
Une formule simple est obtenue, liant les puissances apparente, active et réactive :

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Un facteur de puissance proche de l'unité signifie que la puissance apparente S est minimale.
Cela signifie que le dimensionnement de l'équipement électrique est minimal pour le transfert
d'une puissance active donnée P à la charge. La puissance réactive est alors faible par rapport
à la puissance active.

Fig. 3 – Exemple de calcul de puissance active et réactive

c- Amélioration du facteur de puissance


Améliorer le facteur de puissance d'une installation consiste à installer une batterie de
condensateurs qui agit en tant que source d'énergie réactive. Cette disposition s'appelle la
compensation de l'énergie réactive de l'installation.
Une charge inductive avec un facteur de puissance de faible valeur nécessite que le réseau en
amont, les génératrices et le réseau de transport, lui fournissent un courant réactif inductif
(en retard de 90° par rapport au système de tensions) ce qui génère des pertes en ligne et des
chutes de tension importantes. Si une batterie de condensateurs est installée en parallèle sur
la charge, son courant réactif (capacitif) suivra le même chemin que le courant réactif
(inductif) de la charge dans le réseau en amont : les 2 courants s'additionnent dans le réseau
amont. Comme indiqué sur la figure 4, le courant capacitif Ic (qui est en avance de 90° par
rapport au système de tensions) de la batterie de condensateurs est en opposition de phase
avec le courant inductif IL (qui est en retard de 90° par rapport au système de tension) et, par
suite, les 2 courants s'additionnant dans le réseau amont l'intensité du courant réactif amont
résultant sera fortement réduit voir annulé si les courants Ic et IL sont égaux (Ic = IL).

Fig. 4 – Modifications des courants consécutives à l’amélioration du facteur de puissance

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La Figure 5 reprend le diagramme de la figure 2 pour illustrer le principe de compensation
partielle par réduction de la puissance réactive importante Q d'une installation à une valeur
plus faible Q' au moyen d'une batterie de condensateurs de puissance réactive Qc. Par suite,
la valeur de la puissance apparente de l'installation S a été réduite à la valeur S'.

Fig. 5 – Schéma de principe de la compensation : Qc = P (tan φ - tan φ’)

d- Exemple d'une installation avant et après compensation

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Fig. 6 – Comparaison technico-économique d'une installation avant et après compensation

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