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Chapitre 2 : Généralité sur l’énergie électrique et


la puissance réactive

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1 Introduction
Le deuxième chapitre de ce rapport se concentre sur un aspect essentiel de la gestion de l'énergie
électrique : la compensation d'énergie réactive. Dans les systèmes électriques, en plus de l'énergie
active qui est convertie en travail utile, il existe une composante d'énergie réactive qui circule
dans le réseau. L'énergie réactive ne produit pas de travail utile, mais elle est nécessaire pour le
fonctionnement des dispositifs électriques tels que les moteurs, les transformateurs et les
condensateurs.

La compensation d'énergie réactive est le processus de gestion et de contrôle de cette énergie


réactive dans le réseau électrique. L'objectif principal de la compensation est d'optimiser
l'efficacité énergétique et d'améliorer la qualité de l'alimentation électrique. En compensant
l'énergie réactive, on réduit les pertes d'énergie, on améliore la stabilité du système électrique et
on augmente la capacité du réseau à fournir une alimentation électrique fiable et de haute qualité.

De plus, nous aborderons les critères de dimensionnement des dispositifs de compensation


d'énergie réactive, en tenant compte des caractéristiques du réseau électrique et des charges
connectées

Ce chapitre vise à fournir une compréhension approfondie de la compensation d'énergie réactive


et de son importance dans la gestion efficace de l'énergie électrique. En comprenant les concepts
et les techniques de la compensation, vous serez en mesure d'optimiser les performances de votre
réseau électrique, de réduire les coûts d'exploitation et de répondre aux exigences croissantes en
matière d'efficacité énergétique.

2 Généralité sur la qualité de l’énergie électrique


La qualité de l’énergie électrique concerne tous les acteurs du domaine énergétique, qu’ils soient
producteurs, distributeurs, consommateurs d’électricité, ou fabricants d’équipements. Elle est
devenue un sujet de grand intérêt ces dernières années, essentiellement pour les raisons suivantes

• Des impératifs économiques

Les perturbations électriques (coupures, creux de tension, harmoniques, surtensions …) ont


un coût élevé pour les industriels car elles engendrent des arrêts de production, des pertes de
matières premières, une baisse de la qualité de la production, un vieillissement prématuré des
équipements, les retards de livraisons, etc.

• La généralisation des équipements sensibles aux perturbations et/ou générateurs de


perturbations. Ces équipements ont la particularité d’être à la fois sensibles aux
perturbations de la tension et générateurs de perturbations. Ces dispositifs dégradent donc
la qualité de la tension.

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• L’ouverture du marché de l’électricité.

La libération du marché de l’énergie électrique fait que la qualité de l’énergie est devenue un
des critères de choix d’un fournisseur d’énergie plutôt qu’un autre de la part des
consommateurs. Les fournisseurs se doivent donc fournir à leurs clients une énergie avec une
qualité maximale.

2.1 Qualité de l’énergie électrique


La qualité de l’énergie électrique peut être considérée comme une combinaison de la qualité de
la tension et de la qualité du courant.

1.6.3 Qualité de la tension


L’énergie électrique est distribuée sous la forme d’une tension constituant un système sinusoïdal
triphasé dont les paramètres caractéristiques sont les suivants :
• L’amplitude des trois tensions, la forme d’onde, la fréquence, la symétrie du système
triphasé. Cette symétrie est caractérisée par l’égalité des modules des trois tensions et de
leur déphasage relatif.
La mesure de ces paramètres permet de juger la qualité de la tension. Une détérioration de l'un
d'entre eux ou de plusieurs à la fois laisse supposer la présence d'une anomalie dans le réseau
électrique.

1.6.4 Qualité du courant


La qualité du courant se caractérise de la même manière que pour les tensions par quatre
paramètres :
• Amplitude, fréquence, forme d’onde, symétrie.
Le terme « qualité du courant » est rarement utilisé, car la qualité du courant est étroitement liée
à la qualité de la tension et la nature des charges. Pour cette raison, « la qualité de l’énergie
électrique » est souvent réduite à « la qualité de la tension ».
C’est l’hypothèse que nous ferons dans la suite de ce document, où le terme de « qualité de
l’énergie » s’applique uniquement à celle de la tension.

4.7 Définitions
2.2.1 Energie active
Elle résulte de la puissance active P (kW), l'énergie active est la quantité d'énergie réellement
utilisée pour effectuer un travail utile dans un système électrique et constitue une mesure
fondamentale pour évaluer la consommation ou la production d'énergie électrique. Elle s’exprime
en kilo watt heure (kWh).

2.2.2 Energie réactive


Elle sert à la magnétisation des circuits magnétiques des machines (transformateurs et moteurs).
De plus, les lignes et les câbles consomment ou produisent de la puissance réactive suivant leur
charge. Elle s’exprime en kilo var heure (kVarh). Elle correspond à la puissance réactive Q
(kVar) des récepteurs.

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1.6.3 Energie apparente
L’énergie apparente (kVAh) est la somme vectorielle des deux énergies précédentes. Elle
correspond à la puissance apparente S(kVA) des récepteurs, somme vectorielle de P(kW) et
Q(kVAr)

2.3 Composante active et réactive du courant


A chacune des énergies active et réactive, correspond un courant.

2.3.1 Courant actif (Ia)


Le courant actif (Ia) est en phase avec la tension du réseau.il engendre la puissance active.

2.3.2 Courant réactif (Ir)


Le courant réactif (Ir) est déphasé de 90° par rapport au courant actif, soit en retard (récepteur
inductif), soit en avance (récepteur capacitif). Il est nécessaire pour l’excitation magnétique des
récepteurs.

2.3.3 Courant apparent (It)


Le courant apparent (It) est le courant résultant qui parcourt la ligne depuis la source jusqu’au
récepteur. Si les courants sont parfaitement sinusoïdaux, on peut utiliser la représentation de
Fresnel.

Figure 1: Composition vectorielle de courant

Les courants actifs, réactifs et apparents sont liés par les relations suivantes :

It = √𝐼𝑎2 + 𝐼𝑟2

Ia = I*cos 𝜑

Ir = I*sin 𝜑

2.4 Composante active et réactive de la puissance


Le diagramme précédent établi pour les courants est aussi valable pour les puissances, il suffit
de multiplier chaque courant par la tension du réseau. On définit aussi :

2.4.1 La puissance active


On appelle puissance active la puissance qui se transforme intégralement en énergie mécanique,
thermique et lumineuse, etc. La puissance active est le produit de la tension par la composante
du courant en phase avec elle :

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• En monophasé : P= VI cos
• En triphasé : P= √3 UI cos

Elle se mesure en W (watts) ou en KW à l'échelle industrielle.

1.6.2 La puissance réactive


On appelle puissance réactive la quantité Q fournie pour l’excitation magnétique des récepteurs.
Elle est consommée par les circuits inductifs et fournie par les circuits capacitifs. La puissance
réactive est le produit de la tension par la composante du courant réactif, en quadrature avec elle
:

• En monophasé : Q= VI sin
• En triphasé : Q= √3 UI sin

Elle se mesure en VAR (Voltampères réactifs), ou en kVar à l’échelle industrielle.

1.6.3 La puissance apparente


On appelle puissance apparente la quantité S fournie par le réseau au récepteur, qui est la
résultante vectorielle des deux puissances précédentes :

• En monophasé : S= VI
• En triphasé : S = √3 UI

Elle se mesure en VA(Voltampères) ou en kVA à l’échelle industrielle.

2.5 Facteur de puissance


2.5.1 Définition

Le facteur de puissance (cos) est une mesure de l’efficacité avec le système électrique convertit
le courant électrique fourni par le fournisseur d’électricité en une puissance de sortie utile.

Le facteur de puissance est indiqué sur la facture d’énergie électrique de tous les clients possédant
un poste de transformation électrique quel que soit sa puissance , lorsque qu’il est faible, cela
signifie que l’entreprise n’utilise pas correctement l’électricité, ce qui se traduit par des pénalités
imposée par le distributeur sur la facture d’énergie électrique de l’entreprise dans la rubrique
Majoration, mais il possible d’améliorer (corriger) ce facteur pour avantage de réduction des
factures d’électricité dans la rubrique Bonification, augmentation de la capacité du système,
amélioration des conditions de tension.

Le facteur de puissance FP (cos) est égal par définition à :

𝑆
Cos =
𝑃

Représentations graphiques :

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Figure 2 : Triangles des puissances et des courants

1.6.2 Amélioration du facteur de puissance

L'installation de condensateurs permet de compenser l'énergie réactive de la composante


fondamentale et d'obtenir un à peu près égal à 1. Par contre, il n'est pas possible de compenser
par des condensateurs l'énergie réactive due aux harmoniques. Il en résulte qu'en présence
d'harmoniques, il est impossible d'obtenir un facteur de puissance égal à 1 en installant des
condensateurs. Pour obtenir un facteur de puissance égal à 1, il faut éliminer les courants
harmoniques par un filtre actif.

Cependant, il faut noter que le distributeur d'énergie ne fait payer au client que l'énergie réactive
due à la composante fondamentale. Il faudra donc calculer (et non Fp) pour déterminer la
puissance réactive des condensateurs qu'il faut installer pour réduire ou supprimer la facture
d'énergie réactive

1.6.3 Avantages d’un bon facteur de puissance

L'amélioration du facteur de puissance d'une installation présente de multiples avantages d'ordre


économique et technique et permet de réduire la facture d'électricité.

Un bon facteur de puissance c’est :

• Cos élevé, proche de 1.


Ou
• Tan faible, proche de 0.

Un bon facteur de puissance permet d’optimiser une installation électrique et apporte les
avantages suivants :
• La suppression de la facturation d’énergie réactive.
• La diminution de la puissance souscrite en KVA.
• L’amélioration du niveau de tension en bout de ligne.
• La limitation des pertes d’énergie active dans les câbles compte-tenue de la diminution
de l’intensité véhicule dans l’installation
• L’apport de puissance disponible supplémentaire au niveau des transformateurs de

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puissance si la compensation est effectuée au secondaire.
• Diminution de la section des câbles : La réduction de la consommation d’énergie réactive
aide à la diminution de la section des câbles.
• Diminution des pertes en ligne : Les pertes dans les conducteurs sont proportionnelles
au carré du courant transporté et sont mesurées par les compteurs d'énergie active (kWh)
de l'installation.
• Réduction de la chute de tension.

1.6.4 Les causes d’un faible facteur de puissance

En général dans une installation bien dimensionnée, la valeur de cos est convenable lorsque
chaque machine absorbe une puissance active proche de sa puissance nominale.
Cependant, une telle installation consomme une puissance réactive dont une partie est due au
courant magnétisant des transformateurs et des moteurs asynchrones, et qui est indépendante de
la puissance active absorbée.
Si cette puissance active diminue, il en est de même pour cos 𝜑, ce qui correspond à une mauvaise
utilisation des investissements et à un risque de pénalisation tarifaire.

Un facteur de puissance de faible valeur à souvent pour causes de mauvaises conditions


d’utilisation du matériel. Ces conditions correspondent, par exemple :

• Pour les transformateurs : fonctionnement à vide, fonctionnement à faibles charge.


• Pour les moteurs asynchrones : fonctionnement à vide, fonctionnement à faible charge
fréquents, auxquelles il convient d’ajouter parfois un niveau de tension d’alimentation
trop élevé.
• Pour l’éclairage fluorescent : une mauvaise conception

1.6.5 . Inconvénients d’un faible facteur de puissance

Un mauvais facteur de puissance dans une installation entraine de nombreux inconvénients tel
que :

• Intensité de courant en ligne trop élevée ce qui engendre l’augmentation des pertes
d’énergie active dans les câbles.
• La facturation de l’énergie réactive
• Augmentation de la puissance souscrite en kVA
• Saturation des transformateurs.
• Dégradation de la qualité de l’installation électrique.

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3 Compensation de la puissance réactive
3.1 Définitions
Compenser la puissance réactive, c'est fournir cette énergie à la place du réseau de distribution
par l'installation d'une batterie de condensateurs, source d'énergie réactive de puissance Qc, qui
s’oppose à l’énergie réactive de l’installation à laquelle on veut effectuer la compensation, et qui
conduit à la diminution d’énergie réactive totale et aussi l’énergie apparente totale.

• Pourquoi compenser l’énergie réactive ?

L'objectif de la compensation d'énergie réactive est de réduire le courant appelé sur la source
d’énergie qui est en générale le transformateur. Pour limiter les courants en ligne et donc l'énergie
réactive absorbée par l'installation, on doit donc installer des sources d'énergie réactive locales
en parallèle à l’installation : On appelle cette technique " Compensation de l'énergie réactive ".

3.2 Intérêts de la compensation de l’énergie réactive


Intérêts Economiques :

Ils matérialisent l’impact de la compensation sur une installation et permettent d’évaluer le temps
de retour de l’investissement consenti pour compenser. Ces avantages sont les suivants :

• Suppression de la facturation des consommations excessives d’énergie réactive


• Réduction de la puissance souscrite en kVA
• Diminution de l’énergie active consommée en kWh
• Diminution des pertes d’énergie (pertes Joule)
• Un condensateur ne consomme qu’une très faible puissance active ce n’est pas le cas des
machines tournantes
• Suppression des pénalités pour consommation excessive d’énergie réactive

Intérêts Techniques :

Ils résultent de la réduction du courant réactif appelée Ces avantages sont les suivants :

• Diminution de la chute de tension Des charges à faible facteur de puissance alimentées


par les lignes de distribution moyenne tension surchargée sont souvent à l’origine de
chutes de tension.
• Diminution des pertes en ligne à puissance active constante Les pertes dues à la
résistance des conducteurs sont intégrées dans la consommation enregistrée par les
compteurs d’énergie active (kWh). Elles sont proportionnelles au carré du courant
transporté et diminuent au fur et à mesure que le facteur de puissance augmente.
• Augmentation de la puissance active disponible au secondaire du transformateur
L’installation de moyens de compensation aux bornes aval d’un transformateur
surchargé permet de dégager une réserve de puissance utilisable pour une extension

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éventuelle de l’usine sans avoir à changer le transformateur et ainsi de différer un
investissement important.
• Augmentation de la puissance active transportée par les lignes à pertes égales. Un
accroissement d’activité oblige souvent à transporter une puissance active plus
importante à fin de satisfaire aux besoins énergétiques des récepteurs. La mise en place
de batterie condensateurs lorsque la charge du réseau électrique est relativement faible
(cos φ entre 0.5 et 0.8) en permettra le transport sans modification des lignes électriques
existantes.

3.3 Principe de la compensation


La circulation de l’énergie réactive sur les réseaux de distribution entraîne, du fait d’un courant
appelé plus important :

Des surcharges au niveau des transformateurs, L’échauffement des câbles d’alimentation, Des
pertes supplémentaires, Des chutes de tension importantes. Pour ces raisons, il est nécessaire de
produire l’énergie réactive au plus près possible des charges, pour éviter qu’elle ne soit appelée
sur le réseau, c’est ce qu’on appelle "compensation de l’énergie réactive".

L’installation d’un condensateur générateur d’énergie réactive est un moyen simple et souple
pour l’amélioration du facteur de puissance.

Figure 3: Compensation de la puissance réactive

La figure ci-dessus illustre le principe de compensation de la puissance réactive (Q avant) d’une


installation à une valeur plus faible (Q après) par la mise en œuvre d’une batterie de
condensateurs de puissance (Q condensateur), dans le même temps la puissance apparente passe
de S2 avant à S2 après.

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3.4 Compensation d’énergie réactive à l’aide des batteries
condensateurs
Une batterie de condensateurs est un générateur de puissance réactive nécessaire pour alléger la
puissance apparente des réseaux en amont des lieux de consommation. Ce composant passif du
réseau est sollicité particulièrement pendant les périodes de forte consommation (période de
pointe et de surcharge). Sa disponibilité sur le réseau pendant ces périodes est très souhaitable
pour réduire les chutes de tensions et les pertes en réseau et donc pour optimiser le coût du
kilowattheure.

Les batteries de condensateurs sont actuellement le moyen le plus économique et le plus simple
de production d’énergie réactive dans ces installations industrielles aussi bien que dans le réseau
public.

3.5 Relation entre la puissance des condensateurs et l'amélioration


du cos 

Il s'agit de déterminer la puissance réactive à installer pour obtenir le cos désiré.


Supposons qu'en un point du réseau de puissance active P et réactive Q, on désire améliorer cos
pour obtenir cos’, ou passer de tan à tan’.
On installe des condensateurs de puissance réactive Q’.

Figure 4:Puissance réactive avant et après la compensation

Avec :
• Q : Puissance réactive Avant compensation
• Q’ : Puissance réactive Apres compensation
• Qc : puissance de la batterie de condensateurs en kvar
• φ : déphasage avant compensation ;
• φ’ : déphasage après compensation ;
• P : La puissance active

𝑄
D’après le triangle on a : tan 𝜑 =
𝑃
′ 𝑄′
Et tan 𝜑 =
𝑃

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Puisque : Qc = Q-Q’

D’où la puissance réactive de la batterie de compensation est :

Qc = P*(tan 𝜑 − tan 𝜑′)

3.6 Différents types de compensation


La position des condensateurs dans l'installation indique le mode de compensation choisi qui
peut être :

• Compensation globale
• Compensation par secteur
• Compensation individuelle

Figure 5 : Type de compensation

3.6.1 Compensation globale CG :


Elle est implantée au niveau du TGBT, cette compensation consiste à placer une seule batterie
de condensateur au niveau du poste de distribution.
Ce mode de compensation est économique du fait que toute la puissance de compensation est
concentrée en un point.

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Les avantages :
• Suppression de la facturation d’énergie réactive
• Augmentation de la puissance disponible au secondaire du transformateur
• Solution la plus économique

3.6.2 Compensation par secteur CS :


Cette compensation consiste à placer une batterie de condensateur par groupe de machines. Elle
est réservée aux consommateurs de puissances élevées et aux ateliers fonctionnant à des régimes
différents. Cette compensation est considérée la meilleure du fait qu’elle est économique et
techniquement réalisable.

Les avantages :

• Suppression de la facturation d’énergie réactive


• Réduction des pertes en ligne entre le transformateur et les TD secteur
• Solution économique
1.6.3 Compensation individuelle CI :

Cette compensation est techniquement idéale, puisqu’elle produit l’énergie réactive à l’endroit
où elle est consommée. Elle est réservée aux consommateurs individuels de petite puissance
(moteurs, appareils d’éclairage) dont la puissance réactive est relativement importante, ou bien
aux gros consommateurs de puissance, influençant les dimensions de l’installation.

Les avantages :

• Suppression de la facturation d’énergie réactive


• Réduction des pertes sur toute la ligne entre le transformateur et la charge
• Compensation d’énergie réactive au plus près des appareils consommant du réactif

3.7 Mode de compensation

La compensation peut être réalisée avec deux familles de produits :

• Les condensateurs de valeurs fixes ou batterie fixe


• Les batteries de condensateurs en gradins avec régulateur (ou batteries automatiques) qui
permettent d'ajuster la compensation aux variations de consommation de l'installation.

Le choix s’effectué selon le caractère suivant :

• Si : Qc⁄Sn ≤ 15% alors : Compensation fixe.


• Si : Qc⁄Sn > 15% alors : Compensation automatique.

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Avec :
• Sn (kVA) : Puissance apparente du transformateur HT/BT
• Qc (kVAr) : Puissance de batteries de condensateurs

3.7.1 Compensation fixe :


La puissance réactive fournie par la batterie de condensateur est constante quelle que soit la
variation du facteur de puissance et de la charge des récepteurs, donc de la consommation
d’énergie réactive de l’installation.
La mise sous tension de ces batteries est :
Soit manuelle par disjoncteur ou interrupteur
Soit semi-automatique par contacteur commandé à distance Ce type de batterie est généralement
utilisé dans les cas :

• D’installations électrique à charge constante fonctionnant24/24h.


• De compensation individuelle (locale) des moteurs.

3.7.2 Compensation automatique

La puissance réactive fournie par la batterie de condensateurs modulable en fonction des


variations du facteur de puissance et de la charge des récepteurs donc de la consommation
d’énergie réactive de l’installation. Ces batteries sont composées d’une association en parallèle
de gradins (gradin=condensateur + contacteur).

La mise en hors service de tout ou d’une partie de la batterie étant asservie à un régulateur Var
métrique intégré. Ces batteries sont également utilisées dans le cas :

• D’installation électrique à charge variable


• De compensation de tableaux généraux ou gros départ

4 Généralités sur les harmoniques


La présence d'harmoniques dans les systèmes électriques signifie que le courant et la tension sont
déformés et s'écartent de formes d'ondes sinusoïdales. Les courants harmoniques sont causés par
des charges non linéaires connectées au système de distribution, Sur la Figure sont représentées
des ondes de courant pour des charges non linéaires monophasées (en haut) et triphasées (en bas).

4.1 Définitions
4.1.1 Les harmoniques

Une harmonique est une composante sinusoïdale d’un signal périodique, de fréquence multiple
de celle du signal fondamental.

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Les déformations harmoniques sont des grandeurs aléatoires qui sont souvent la résultante des
perturbations issues d’appareils distincts et transmis par le réseau. Cette transmission peut
s’effectuer avec atténuation s’il n’y a pas de résonance ou avec amplification dans le cas
contraire.
La fréquence de résonance dépend de l’impédance, l’acuité de cette résonance est fonction du
coefficient de surtension de cette impédance qui est directement liée aux charges de la clientèle.

4.1.2 Charges non linéaires


Une charge est dite « non-linéaire » si le courant absorbé n'est pas sinusoïdal lorsqu'elle est
alimentée par une tension sinusoïdale. Ce type de récepteur est généralement générateur
d'harmoniques. Cette classe de charges englobe les alimentations à découpage, moteurs au
démarrage, mise sous tension de transformateurs, les convertisseurs statiques, les circuits
magnétiques saturés, les lampes à décharges, ...

Figure 6: Pollution de l'énergie électrique

4.2 Décomposition d’un signal périodique

Fourier a démontré que toute fonction périodique y(t) non sinusoïdale de fréquence F peut être
représenté selon la décomposition harmonique sous la forme d’une somme composée :
• D’un terme sinusoïdal à la fréquence F de valeur efficace. Ce terme est appelé le
fondamental ;
• De termes sinusoïdaux dont les fréquences sont égales à n fois la fréquence F du
Fondamental et de valeurs efficaces. Ces autres fréquences multiples du fondamental sont

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appelées harmoniques
• D’une éventuelle composante continue d’amplitude.
4.3 Courants harmoniques
Dans la plupart des cas, les harmoniques présents sur les réseaux électriques proviennent de
l'utilisation de charges non linéaires. On appelle « charge » un équipement ou une installation
connectée au réseau électrique et consommant de l'énergie à 50 Hz. On dit qu'une charge est non
linéaire quand, soumise à une tension sinusoïdale à 50 Hz, elle n'absorbe pas un courant
sinusoïdal à 50 Hz. Ces charges se comportent approximativement comme des sources de courant
harmonique, c'est-à-dire que le courant harmonique est fixé par la charge et non par l'impédance
ou la tension du réseau auquel elles sont raccordées.
4.4 Tensions harmoniques
On peut également parler de source de tension pour décrire l'état d'un réseau perturbé par une
forte charge non linéaire. En effet, dans ce cas, si l'on s'intéresse à l'étude du Chapitre I généralités
sur les harmoniques 5 raccordement d'un récepteur de faible puissance, sa connexion au réseau
ne modifie pas sensiblement le niveau précédent.

4.5 Sources des harmoniques

La présence des harmoniques sur les réseaux de distribution électrique est l'effet de l'utilisation
des charges ayant des comportements non linéaires ; en appliquant une tension sinusoïdale à leurs
bornes elles absorbent des courants non sinusoïdaux en émettant ces mêmes courants vers le
réseau. Ces courants harmoniques lorsqu’ils traversent l’impédance interne des générateurs
donnent naissance après la loi d’ohm à des tensions harmoniques qui s’ajoutent aussi à la
fondamentale en dégradant ainsi la tension de la source. La circulation des courants harmoniques
dans les lignes et entre les charges est difficile à prédire et à contrôler

4.6 Effets des harmoniques

De nombreux effets des harmoniques sur les installations et les équipements électriques peuvent
être cités tels que les déformations des formes d’ondes entrainant des dysfonctionnements,
l’augmentation des valeurs crêtes créant des claquages de diélectriques ou des valeurs efficaces
induisant des échauffements. Voici les principaux effets liés aux harmoniques :
• Surcharge des réseaux de distribution due à l'augmentation des courants efficaces,
• Surcharge des conducteurs neutres, dont le courant peut dépasser les courants de phase,
• Surcharge, vibrations et vieillissement prématuré des générateurs, des condensateurs de
compensation d’énergie réactive, transformateurs et moteurs ainsi que bourdonnement
(buzzing) accru du transformateur,
• Surcharge et vieillissement prématuré des condensateurs de correction du facteur de
puissance,

4.7 Phénomène de résonnance :

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L’association sur les réseaux d’éléments capacitifs et inductifs entraîne l’apparition des
phénomènes de résonance. Ceux-ci se manifestent par des valeurs extrêmement élevées ou
extrêmement faibles des impédances. Ces variations d’impédance vont modifier les courants et
tensions présents sur le réseau.

Ce risque sera augmenté si le réseau est peu chargé en récepteurs actifs. Dans ces conditions, les
courants harmoniques du rang de résonance sont alors intenses dans le réseau et présentent un
risque pour les condensateurs.

Pertes dans les transformateurs :

Les courants harmoniques circulant dans les transformateurs provoquent une augmentation des
pertes dans les bobinages par effet Joule. Par ailleurs, les tensions harmoniques sont responsables
de pertes fer par hystérésis et par courant de Foucault.

Des pertes dans les conducteurs


Les câbles et les jeux de barres sont considérés comme une résistance en série avec une
inductance. Donc, des pertes par effets de joule supplémentaires seront créées par les
harmoniques. Par conséquent, les câbles doivent être surdimensionnés. En guise de conclusion
sur l’effet de la pollution harmonique, les harmoniques ont un grand impact économique et
technique sur l’installation à savoir :
❖ L’augmentation des dépenses énergétiques ;
❖ Mauvais fonctionnement d’une machine ;
❖ Le vieillissement accéléré du matériel ;
❖ Les pertes de productivité ;

4.8 Calcul de fréquence de résonnance

La possible résonance du système dépend de la fréquence du rang harmonique (fn) auquel résonne
le système :

L'ordre 𝐡𝟎 de la fréquence propre de résonance entre la réactance du système et la batterie de


condensateur est donné par la formule :

𝑆𝑐𝑐 fn = f1*h0
h0 = √
𝑄𝑐

Avec :
• Scc : puissance de court-circuit du transformateur
• Qc : puissance réactive de la batterie de condensateurs
• fn : fréquence du rang harmonique n auquel résonne le système
• f1 : fréquence fondamentale (50 Hz)
• h0 : Rang

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Plus la puissance de court-circuit (Scc) est élevée, plus la fréquence s'éloigne des fréquences
harmoniques dangereuses.

5 Conclusion
Dans ce chapitre nous avons présenté le principe de la compensation de l’énergie réactive dans
les installations industrielles ainsi que les différents modes de compensation avec les avantages
et les inconvénients de chaque mode.
Le choix et le dimensionnement de la batterie de compensation pour assurer la continuité de
service est parmi les moyens les plus usités pour la répartition des puissances égales sur les
secondaires des transformateurs, une réduction des chutes de tension et des économies sur la
facture d’électricité. Pour les installations de moyenne tension et de forte puissance, la
compensation de l’énergie réactive contribue à la stabilité du réseau électrique.

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Chapitre 3 : Analyse de la qualité d’énergie d’une
usine à Agadir

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1 Problématique
L’objectif global de la Stratégie Nationale de l’Efficacité Energétique est d’atteindre une
économie d’énergie de 20% à l’horizon 2030.

Le secteur industriel marocain s’est engagé dans une dynamique de croissance qui s’est fortement
consolidée depuis 2009.L’objectif de la stratégie national est de réduire la consommation
énergétique à 22% dans le secteur de l’industrie à l’horizon 2030.

Figure 7 : L’objectif de la stratégie national pour chaque secteur

La qualité d'énergie dans une usine est un enjeu crucial pour garantir le bon fonctionnement des
équipements et la réduction des coûts énergétiques. L'analyse de la qualité d'énergie dans une
usine est devenue une préoccupation majeure pour les entreprises qui cherchent à optimiser leur
efficacité énergétique et à réduire leurs coûts. Cependant, les perturbations électromagnétiques,
les harmoniques, les transitoires et les déséquilibres peuvent altérer la qualité de l'énergie
électrique et avoir des conséquences négatives sur la performance des équipements et des
machines.

L'utilisation de la compensation d'énergie réactive permet de corriger ces perturbations et


d'améliorer la qualité d'énergie. Comment peut-on mesurer la qualité d'énergie dans une usine,
en prenant en compte la compensation de l'énergie réactive ? Comment peut-on déterminer le
niveau optimal de compensation pour garantir une qualité d'énergie optimale tout en réduisant
les coûts énergétiques ? Quels sont les avantages et les limites de la compensation de l'énergie
réactive dans une usine ?
Sous l'étiquette l'unité de congélation des fruits de mer à AGADIR adopte l’efficacité
20
énergétique, d'une part pour améliorer leur compétitivité et leur performance environnementale
en garantissant une qualité d'énergie optimale dans leur usine et d'autre part pour contribuer à la
réussite de la stratégie énergétique.

2 Introduction
Ce chapitre présente la démarche suivie pour l’analyse de la qualité d’énergie électrique et le
dimensionnement des batteries de compensation pour la compensation d’énergie réactive de
l’usine.
Le dimensionnement se base par les étapes suivantes :
• Installation de l’analyseur de réseau dans le TGBT de l’usine
• Analyse de résultats
• Calcul de l’énergie réactive de la batterie de compensation
• Choix de batterie de compensation

3 Description générale de projet


➢ Usine : Unité de congélation des fruits de mer
➢ Section : arrivée générale
➢ Activité du l’usine : unité industrielle (des chambres froide)
➢ Transformateur : 500 kVa
➢ Batterie de compensation : aucune

4 Appareil de mesure
Les mesures relevées par un analyseur de réseau ar6 de circutor.
Un analyseur de réseau est un instrument de mesure qui permet de mesurer les paramètres de
tension de courant de puissance et d'énergie utiles à un diagnostic complet d'une installation
électrique. Afin de localiser anticiper prévenir et résoudre les problèmes de qualité du réseau sur
les systèmes de distribution d'énergie électrique.

Figure 8: Analyseur de réseau ar6 de circutor

21
4.1 Description de connecteur

Figure 9 : Description connecteur de l’analyseur

➢ Entrées de tension :
Les entrées de tension de l’AR6 sont disposées sur la partie avant de l’équipement, comme
montré sur l’image 2. Elles sont marquées avec les légendes U1 (UA), U2 (UB), U3 (UC), UN
(UN) et ou earth et identifiées avec différentes couleurs (en fonction du modèle d’adhésif
identificateur choisi par l’utilisateur.
➢ Entrées de courant :
Les entrées de courant de l’analyseur sont également disposées sur la partie avant de l’analyseur
comme montré sur l’image 2. Ces entrées de courant sont identifiées avec les légendes I1 (IA),
I2 (IB), I3 (IC), IN (IN) et I leak. Les couleurs d’identification dépendent de l’adhésif
identificateur choisi par l’utilisateur.
➢ Port USB :
Port de communications USB type B, destiné au téléchargement de données enregistrées par
l’analyseur. En connectant l’analyseur à un ordinateur, l’équipement, est reconnu comme un
disque de mémoire externe et, par conséquent, pour télécharger les fichiers stockés, il n’est pas
nécessaire de communiquer avec l’équipement, il suffit simplement de traîner les fichiers au
répertoire souhaité de l’ordinateur ou de le télécharger avec le software Power vision plus.
➢ Module d’extension :
Ce module n’est pas livré avec l’équipement de base. La position du module d’expansion sur
l’équipement est montrée. Dans le cas où l’utilisateur aurait acquis un module de mesure spéciale
ou avec des caractéristiques spéciales pour augmenter les caractéristiques de l’analyseur, il doit
l’installer à cet emplacement destiné aux modules d’expansion.
➢ Alimentation auxiliaire :
C’est la rainure destinée au connecteur de la source d’alimentation de l’AR6.

4.9 Les fonctions analysées :

22
Les possibilités de mesure d'un analyseur de réseau on y retrouvera bien évidemment la mesure
de tension (V) courant (A) puissance (W, VAR et VA) et énergie (Wh, VARh et VAh). Mais il
y a aussi des fonctions moins communes comme : Le calcul du facteur de puissance, Calcul du
facteur K, Mesure et calcul et affichage des harmoniques, Taux de distorsion harmonique (THD).

Figure 10 : Paramètres électriques mesurés

.
4.10 Schémas de connexion
Mesure de la tension et du courant des trois phases et du neutre, tension entre neutre et terre et
courant de fuite.

Figure 11: Schémas de connexion triphasé avec neutre

5 Point de mesure
On choisit d’installer l’analyseur de réseau au départ principale du poste, car c’est un
emplacement clé pour mesurer les caractéristiques électriques du système dès sa sortie du
transformateur, avant que l'énergie ne soit distribuée dans le réseau de distribution.

23
Nous avons donc placé l'analyseur de réseau à la sortie du transformateur, juste avant l'entrée
dans le réseau de distribution.

Figure 12 : Point de mesure

Les paramètres électriques mesurés à ce point peuvent inclure la tension, le courant, la fréquence,
la puissance, ainsi que les paramètres de qualité d'alimentation tels que le taux d'harmoniques et
le facteur de puissance.

Les mesures réalisées à ce point peuvent aider à comprendre le fonctionnement du poste, à


identifier les éventuels problèmes de performance ou de sécurité, et à optimiser l'efficacité
énergétique du système.

6 La norme EN50160

24
Dans notre étude, nous avons utilisé la norme EN 50160 comme référence pour évaluer la qualité
de l'alimentation électrique du réseau étudié.

6.1 Définition
La norme EN50160 est une norme européenne qui définit les limites acceptables pour les
caractéristiques électriques de l'alimentation électrique publique basse tension, c'est-à-dire la
tension de l'alimentation électrique fournie aux consommateurs finaux. Cette norme établit des
critères de qualité de l'alimentation électrique tels que la tension, la fréquence, le taux
d'harmoniques, le facteur de puissance et la stabilité de la tension, et fournit des directives pour
mesurer et évaluer ces caractéristiques.

La norme EN50160 a été élaborée pour garantir que la qualité de l'alimentation électrique répond
aux exigences des équipements électriques et électroniques utilisés dans les bâtiments
résidentiels, commerciaux et industriels. Elle est largement utilisée pour évaluer la qualité de
l'alimentation électrique dans les réseaux de distribution basse tension en Europe et dans d'autres
parties du monde.

La conformité à la norme EN50160 peut aider à garantir la performance et la sécurité des


équipements électriques et électroniques, à optimiser l'efficacité énergétique et à réduire les coûts
d'exploitation. Les résultats de l'analyse de la qualité de l'alimentation électrique conformément
à cette norme peuvent aider les ingénieurs et les exploitants de réseaux électriques à comprendre
les caractéristiques électriques de leur système et à identifier les éventuels problèmes de
performance ou de sécurité.

6.2 Les exigences


Les exigences de la norme EN 50160 sont essentielles pour garantir un fonctionnement sûr et
fiable des équipements électriques. Voici un aperçu des exigences de la norme :

➢ Tension nominale : la tension nominale doit être +/- 10 %.

➢ Variation de tension : la tension ne doit pas varier de plus de +/- 10 % de la tension


nominale pendant les périodes de charge normales.

➢ Fluctuations : les fluctuations de tension ne doivent pas dépasser +/- 3 % de la tension


nominale.

➢ Les harmoniques ne doivent pas dépasser 8 % pour les harmoniques impairs et 5 % pour
les harmoniques pairs.

➢ Perturbations électromagnétiques : les perturbations électromagnétiques telles que les


transitoires et les éclairs ne doivent pas perturber le fonctionnement normal des
équipements électriques.

25
Figure 13 : THDU autorisé selon la norme EN 50160

7 Analyse des résultats


Dans cette partie, je vais présenter les données recueillies à l'aide de l'analyseur de réseau sur le
système électrique de l’usine. On examiner la qualité de l'alimentation électrique, le déséquilibre,
la distorsion harmonique et les autres paramètres importants.
Je vais également discuter des résultats obtenus et proposer des solutions pour améliorer la
qualité de l'alimentation électrique dans notre installation.

7.1 Analyse de la fréquence


On prend on considération que la fréquence nominale est égale 50Hz.

Figure 14: Graphe de la fréquence pendant la période de mesure

26
Pendant la période de mesure on a la fréquence est varié entre 50.09Hz (max) 49.86Hz (min).
Alors :
(49.86Hz) -0.28% < 50Hz < (50.09Hz )0.18%

Donc la fréquence de l’installation électrique est compatible avec les exigences de la norme
EN50160 qui autorise un écart de 50Hz ±1%.

7.2 Analyse de la tension

On considère une tension nominale de réseau de 400V.

Figure 15 : Graphe de la tension pendant la période de mesure

Figure 16: Graphe de tension pendant un jour

Le graphe de tension représente la variation de la tension électrique mesurée à différents moments

27
de la journée.

D’après le graphe on observe que la tension varie avec une plage acceptable allant de 393.88V à
418.2V.
Donc conformément aux exigences de la norme EN50160 qui autorise un écart de ±10%.

(393.88V [-1,53%] < 400V < 418.2V [+4.55%])

7.3 Analyse de courant

Figure 17: Graphe de courant


D’après le graphe le courant appelé par l’installation pendant la période de mesure est varié entre
0A (à cause de coupure de l’électricité) et 437.15 A.
Le niveau de charge est très variable à l’image de la régulation de charge due aux fonctionnement
des groupes froids.
7.4 Le déséquilibre
Le déséquilibre de mesure est une mesure importante lors de l'analyse des réseaux électriques
triphasés. Il s'agit d'une mesure de l'asymétrie des tensions ou des courants entre les phases.
Le déséquilibre de mesure peut avoir des conséquences importantes sur la performance et la
sécurité des équipements électriques, notamment des pertes d'énergie, des surchauffes dans les
équipements et une réduction de leur durée de vie.

Lors de notre étude, nous avons mesuré le déséquilibre moyen de tension sur le réseau électrique
triphasé étudié.
Le tableau présente le déséquilibre moyen entre phase et phase :

Tableau 1: Le déséquilibre entre les phases

28
Déséquilibre de tension
Phase 1-2 Phase 2-3 Phase 31
0,28% 0,69% 0,41%

Alors la tension de réseau est bien équilibrée au niveau des 3 phases (équilibre moyen de 0,46%).
Donc conformément à l’exigence de la norme qui autorise un équilibre entre 0% et 2%.
7.5 Analyse des puissances
La puissance active

Figure 18: Graphe de la puissance active

Figure 19 : Graphe de la puissance active pendant un jour

Le graphique ci-dessous montre la consommation de puissance active pour l’usine au cours d'une
journée de travail.
La puissance est variée entre 0KW à cause de coupure d’électricité avec des pics allant jusqu’à

29
279.24KW.
En analysant le graphique, on peut voir que les variations de la puissance active sont
principalement liées aux besoins de l'installation.
Donc la puissance active maximale appeler par le transformateur est 279.24KW.
Puissance apparente

Figure 20: Graphe de la puissance apparente

La puissance apparente maximale appelée le transformateur pendant la période de mesure est de


302.14kVA.
Ce qui représente un taux de charge brute pour le transformateur de 60.4% maximum.
Puissance réactive

Figure 21 : Graphe de la puissance réactive

Le graphe de la puissance réactive ci-dessous montre les mesures prises pendant une période de

30
24 heures dans le système électrique de l’usine.

On peut voir que la puissance réactive varie tout au long de la journée entre 0KVar et 150.39KVar
avec des pics correspondant aux périodes de charge maximale.
Une augmentation de la puissance réactive peut indiquer une surcharge ou une mauvaise
utilisation de l'équipement électrique, qui est justifié par l'absence de batteries de compensation.

Donc les besoins instantanés de l’installation en énergie réactive, pour atteindre un facteur de
puissance égal à 1, est de 150.39 kVAR.
D’après l’analyse des graphes, on peut voir que les variations des puissances dû à la mise en
marche des équipements de production et de réfrigération de l'usine.
Ces informations peuvent aider les décideurs de l'usine à mieux comprendre les besoins
énergétiques de leur activité et à prendre des mesures pour optimiser leur consommation
d'énergie.
7.6 Analyse de facteur de puissance
Ce graphe, présente l'évolution du cos phi en fonction du temps.

Figure 22 : Graphe du facteur de puissance

La courbe montre les variations de cos phi au fil du temps et permet de mettre en évidence les
périodes de consommation d'énergie réactive et les périodes de production d'énergie réactive.

Le graphique montre que le cos phi varie considérablement à l’avec des valeurs minimales
atteignant 0,8 et des valeurs maximales atteignant 0,99, avec un cos phi moyen égal 0,88.

Les mesures de cos phi les plus faibles ont été enregistrées lors de l'utilisation de charges
inductives telles que des moteurs.

Les valeurs les plus élevées ont été enregistrées lorsque des charges résistives.

31
Ces résultats indiquent que la consommation d'énergie réactive est importante dans notre système
électrique, ce qui peut entraîner une surconsommation d'énergie et des pertes de puissance.

7.7 Analyse des harmoniques

Figure 23 : Graphe des harmoniques

Figure 24: Graphe des harmoniques pendant un jour

Selon l’exigence de la norme EN50160, le THD en Tension ne doit pas dépasser 8%.
Dans notre cas le THD (Le Taux de Distorsion harmonique) est varié entre 2.08% et 8.09%.
Pour le THD Courant est varié entre 0% et 55% avec des pics allant jusqu’à 64.72%.
Ces niveaux d'harmoniques peuvent affecter la qualité de l'énergie électrique, provoquer des
pertes d'énergie et endommager les équipements du système.

32
Donc le réseau est fortement pollué.

Figure 25: Graphe de spectre harmonique pour chaque rang

Le graphique montre que les niveaux d'harmoniques sont relativement faibles pour les premières
harmoniques (jusqu'à la 4ème harmonique).
Cependant, à partir de la 5ème harmonique, les niveaux d'harmoniques commencent à augmenter.
On constate que dans cette installation électrique on a un niveau moins important des rang paire
(négligeables au secteur industriel) et des harmoniques impair des rangs 5, 7, 11, et 13.
Le principal rang d’harmonique généré par les charges est H5 (250 Hz) et H7 (350 Hz).
Recommandations
Apres l’analyse des résultats on constate que :
➢ Pour améliorer l'efficacité énergétique du système, nous recommandons l'installation des
batteries de condensateurs de correction du cos phi pour réduire la consommation
d'énergie réactive et améliorer la puissance active.
➢ Le réseau est fortement pollué, alors pour réduire les niveaux d'harmoniques et améliorer
la qualité de l'énergie électrique, nous recommandons l'installation de filtres anti-
harmoniques pour supprimer les harmoniques indésirables.

8 Calcul de La puissance réactive


Dans cette section, nous présentons le calcul de l'énergie réactive des batteries.
La détermination de la compensation d’une installation s’effectue en 5 étapes :

➢ Calcul de la puissance réactive.


➢ Choix du mode de compensation

33
➢ Choix du type de compensation.
➢ Prise en compte des harmoniques.
➢ Choix de la batterie de compensation
Alors il faut déterminer la puissance réactive Qc (kvar) à installer afin d’augmenter le facteur de
puissance cosφ.
On sait que :

𝑸c’= 𝑷 × (𝒕𝒂𝒏𝛗 − 𝒕𝒂𝒏𝛗′)

D’après l’analyse on a :
✓ La puissance active consommé est 279.24KW.
✓ Le facteur de puissance moyen est 0.88.
✓ Le facteur de puissance souhaiter est 0,99.

D’après l’application numérique on trouve que :

Qc’ = 150,57KVar

D’après les mesures, le besoin instantané de l’installation en énergie réactive est 150,57 KVAR.
8.1 La zone d’implantation
Pour le cas étudier on va effectuer une compensation globale au niveau du TGBT, à cause de
plusieurs avantages comme :

➢ Suppression de la facturation d’énergie réactive.


➢ Augmentation de la puissance disponible au secondaire du transformateur.
➢ Solution la plus économique.

Figure 26 : La zone de compensation

8.2 Choix de mode de compensation


𝑸𝒄
Le choix du mode de compensation sera déterminé en calculant le ratio :
𝑺𝒕

34
Avec :
QC = Puissance en kvar du système de compensation
ST = Puissance en kVA du transformateur HTA/BT
Pour notre cas on a : Qc = 150,57KVar
St =500Kva
Donc d’apprès l’application numérique :

Ratio = 30,11%  15%

Donc on a une compensation automatique.

8.3 Calcul de la fréquence de résonance

Un calcul de la fréquence de résonnance, et une étude de la corrélation entre le besoin en


énergie réactive et les niveaux d’harmoniques générés sur toute la courbe de charge, devront
être préalablement faits et pris en compte pour tout dimensionnement de batteries de
compensation.

On sait que :

𝑺𝒔𝒄
f = f0*h h=√
𝑸𝒓

Avec :
• f0 : la fréquence fondamental
• h : le rang harmonique
• Ssc : la puissance de cout circuit de réseau KVA au point de raccordement des
condensateurs.
• Qr : La puissance de condensateur.

D’après la plaque signalétique de transformateur de l’usine on trouve :

✓ Puissance de court-circuit en amont du transformateur MT/BT : Scc amont = 150MVA


(Icc= 4kA, Un = 22kV)
✓ Puissance de court-circuit du transformateur côté BT : Scc TR = 11,9 MVA
(Sn= 500kVA, Ucc = 4,2%)
Donc d’après l’application numérique on trouve :

h = 8.62

35
Donc la fréquence propre de résonance du système est proche du rang harmonique 9.
D’où :

f =50 x 8,62probable.
Le risque de résonance est donc moyennement = 431 HzL’harmoniques de rang 9 pourra être
amplifiés en cas d’utilisation de batteries de compensation standard. Mais, le niveau très faible de ces
harmoniques limite le risque de résonnance en courant.

8.4 Choix de la batterie


Pour atténuer ces harmoniques un filtrage est nécessaire, dans le cas d’un réseau fortement pollué
en harmoniques il est préconisé d’utiliser des batteries de condensateurs avec Self Anti-
harmoniques.
Pour cette installation j’ai choisi des batteries de condensateurs type VARfix®S.

2.1.1 Les bonnes raisons de choisir le système VARsys®

1.Gamme entièrement testée et certifiée :


• Toute la gamme a été testée en laboratoire.
• Certificat de conformité aux normes IEC
61921 : 2017 et IEC 61439-1 : 2014.
• 100% des armoires sont contrôlées en
atelier avant livraison (6 contrôles) et
100% des condensateurs (10 contrôles).
2.Conception facilitant l'entretien préventif :
• 100% des connexions sont accessibles en
face avant.
• Contrôle des serrages par thermographie
infrarouge grandement facilité.

3.Condensateurs cylindriques 3 VARcap® sur-


renforcés
• Technologie à film auto-cicatrisant.
• Courant d’appel accru : capacité jusqu’à
500.Ir
• Supporte jusqu'à 2xIn (la norme n’exige
que 1,3)
• Durée de vie très élevée : Jusqu’à
240.000h.
• Conçus en Allemagne. Figure 27: Armoire de compensation

4.Protection électrique optimale


• Chaque gradin est protégé par fusibles rapides à haut pouvoir de coupure (Protection par
Disjoncteur en option) ;
• Emplacement réservé pour installer un disjoncteur de tête si besoin ;
36
• Jeu de barre renforcé. Courant de court-circuit supporté > 35kA/1s.

5.Triple protection contre les échauffements


• Mesure de la température par thermostat externe placé aux endroits les plus judicieux –
1er niveau de protection ;
• Capteur de température intégré au régulateur Genius : 2ème niveau de protection
• Système breveté de prévention des incendies de type Fipres® permettant la détection des
échauffements anormaux au niveau de chaque connexion et de chaque condensateur (en
option) : 3ème niveau de protection.
6.Relais Varmétrique intelligent le plus avancé du marché Genius® A316
• Mesure du courant et de la tension sur les 3 phases ;
• Fonction équilibrage des phases ;
• Fonction analyseur de réseaux ;
• Mesure de la charge harmonique des condensateurs (CHL) et du THD ;
• Communication RS485.
7.Système Harmony® de protection individuelle des gradins
• Détection du phénomène de résonance harmonique ;
• Détection de la surcharge au niveau des condensateurs ;
• Détection de la perte de capacité des condensateurs.

2.1.2 Les composants de l’armoire de compensation :

Condensateurs VARCap®

VarCap® est un condensateur cylindrique en aluminium


basse tension, spécialement conçu pour offrir une longue
durée de vie avec de faibles pertes dans des conditions
standard, difficiles et sévères.

Figure 28:Condensateurs VARCap®

Selfs anti-harmoniques
La gamme de Selfs anti-harmoniques VARSelf® est destinée à
protéger les condensateurs dans les réseaux pollués en évitant le
phénomène de résonance harmonique.
La gamme VARSelf® est composée de plusieurs fréquences au
choix, selon le rang d’harmonique existant dans l’installation dans
laquelle la batterie de compensation doit être installée
Figure 29 : Filtre

37
Contacteurs KMC
Les contacteurs de la série KMC sont utilisés pour le contrôle
automatique des batteries de condensateurs triphasés.
Ils sont équipés de résistances de précharge connectées via
des contacts à fermeture anticipée qui font partie intégrante
des contacteurs KMC.
Ce type particulier de contacts a pour but de connecter
pendant un temps très court jusqu’à 5ms, lors de la fermeture
du contacteur des résistances qui limitent le courant de
connexion des condensateurs. Ces résistances sont ensuite
exclues lorsque l’opération de fermeture est terminée et que
la capacité de courant est transmise aux contacts principaux. Figure 30 : Contacteur KMC

Relais varmétriques

• Mesure du courant et de la tension sur 1 phase (Genius


A109) ou sur les 3 phases (Genius A316) ;
• Gestion très avancée des gradins : possibilité de
programmer n’importe quelle valeur de puissance de
condensateur (multiples non obligatoires) ;
• Gestion de gradins capacitifs et/ou inductifs simultanément
• Fonction équilibrage de la charge (gestion de gradins
monophasés, biphasés et/ou triphasés) ;
• Mesure de la puissance réelle de chaque gradin (P et Q) ;
• Mesure de la charge harmonique des condensateurs (CHL)
permettant de détecter le phénomène de résonance ;
• Mesure du taux de distorsion harmonique THD U et THD
Figure 31: Relais varmétriques
etc.

L’installation d’une nouvelle batterie de compensation risquera, à cause du phénomène de


résonnance, d’augmentent considérablement les harmoniques de rangs 5 à 7.
Nous poussons à recommander une batterie de compensation muni de selfs anti-harmoniques de
rang inférieur à 5.
Pour notre installation on choisit une batterie VARSys®S4– équipé de Self Anti Harmonique
215Hz de 175KVAR avec contacteur.
La valeur 215 Hz, il est possible d’utiliser une batterie accordée sur le rang 4,3 car elle est mieux
adaptée pour fonctionner dans un réseau fortement pollué et assurera ainsi une durée de vie plus
élevée des condensateurs et une absorption plus limitée des courants harmoniques.

3 Choix des éléments de protection


2.1 Choix de disjoncteur et la section de câbles

La batterie de compensation doit être protégée en amont par un disjoncteur.

38
On se base sur la fiche technique de la batterie de compensation :

Donc pour notre batterie on a besoin d’un disjoncteur de 630A avec une section de câbles de
120mm2.

On choisit un disjoncteur Schneider de 630A.

4.11 Schéma général de l’installation

Schéma principal qui montre le point de l’installation d’armoire de compensation protège par un
disjoncteur de 630A.

39
Figure 32: Schéma principal de l'installation

4 Le cout de l’installation
Le tableau suivant présente le prix de chaque composant de l’installation :

Tableau 2: Le devis de l'installation en DHs

Désignation des fournitures et ouvrages Prix HT Quantité Prix total HT


Armoire de compensation 175KVAR Meier 22900,00 1 22900,00
Disjoncteur Schneider 630A 10000,00 1 10000,00
Cable 1*35mmT 98,00 10 980,00
Cable 3*120mm 705,00 10 7050,00
Installation et mise en service 2700,00 1 2700,00
Prix total HT 43630,00
TVA 20% 8726,00
Prix total TTC 52356,00

D’après le devis on a 52356,00 DH comme un cout total pour le projet.

40
5 Le gain
D’après l’analyse des données on a :

Avant l’installation des batteries de compensation :


➢ Cos phi moyen est 0,88
➢ Puissance active maximale consommée est environ 279,24KW.
➢ La puissance apparente maximale enregistrée est 302KVA, ce qui correspondra à un taux
de charge des deux transformateurs de 60,4%.
D’après l’installation de la batterie de compensation :
➢ Cos phi = 0,99
➢ La puissance active 279 KW
𝑃
➢ La puissance apparente S = = 281,81 Kva
𝐶𝑜𝑠𝜌
Le tableau présente le taux de charge avant et après l’installation des batteries de compensation :

Tableau 3 : Le taux de charge avant et après la compensation

Avant la Apres la
compensation compensation
Cos Phi 0,88 0,99
Puissance Active KW 279,24 279,24
Puissance apparente KVA 302 281,81
TR % 60,4% 56,4%

Avant l'installation des batteries de compensation, le taux de charge du réseau était de 60,4%.
Cependant, après l'installation des batteries, ce taux a été réduit à 56,4%.

Donc on a une réduction de 20,19 KVa de la puissance apparente.


Cette réduction de 4% représente un gain important en termes d'efficacité énergétique, et
témoigne de l'efficacité des batteries à absorber l'excès d'énergie réactive.

En plus de cette amélioration, l'utilisation des batteries permet également de réduire les coûts
d'électricité liés à la surconsommation d'énergie réactive, ainsi que les pertes d'énergie dans le
réseau.

6 Conclusion
Cette étude a permis de mettre en évidence l'importance de l'analyse de la qualité de l'énergie
électrique dans l’industrie. En identifiant les problèmes spécifiques et en proposant des
recommandations adaptées. La mise en œuvre de ces recommandations contribuera à optimiser
l'efficacité énergétique et à assurer un fonctionnement continu des équipements électriques,
garantissant ainsi la productivité et la compétitivité de l'usine

41
Conclusion générale

42
Référence

https://pprime.ma/pourquoi-pprime/
https://www.academia.edu/search?q=compensation%20de%20la%20puissance%20r%C3%A9a
ctive
https://fr.scribd.com/home
https://fr.electrical-installation.org/frwiki/Accueil
scribd.vpdfs.com_qualite-de-l-x27-energie-electrique (2).pdf
scribd.vpdfs.com_influence-des-harmoniques-et-des-desequilibres-sur-la-compensation-de-l-
x27-energie-reactive-des-reseaux-electriques-de-distribution.pdf
Thèse Méthodes d’analyse de la qualité de l’énergie électrique. Application aux creux de tension
et à la pollution harmonique
Batterie de compensation.pdf
https://blog.formatis.pro/compensation-denergie-reactive/

43
Annexe

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