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LA PETROGRAPHIE SEDIMENTAIRE

La pétrographie sédimentaire est la science qui étudie et décrit les roches sédimentaires.
Chaque roche est caractérisée par son faciès pétrographique, c'est à dire l'ensemble de ses
caractères paléontologiques et lithologiques.
L'étude de chaque faciès doit conduire à la reconstitution de son milieu de genèse. Ce milieu
est la résultante d'un ensemble de conditions biologiques, physico-chimiques et topographiques
qui se sont perpétrées durant un certain temps, dans une aire déterminée.
Les roches sédimentaires, engendrées par des mécanismes de la géodynamique externe, à la
surface du globe terrestre, proviennent d'un sédiment (de sedere = être assis) formé par les
actions conjuguées de trois processus successifs (Fig. 1) :
- altération, ablation, érosion voire destruction de roches préexistantes aboutissant à la libération
d'éléments dissous ou solides, en fonction du climat et du relief,
- transport éolien ou aquatique des résidus de l'altération,
- sédimentation de ces résidus, c'est à dire dépôt terrestre, lacustre où interviennent les
propriétés dynamiques, chimiques, physiques et biologiques du milieu.

Le sédiment devient une roche sédimentaire à la suite de transformations immédiates ou


retardées, post-sédimentaires, appelées diagenèse qui entraîne la lithification ou lapidification
du sédiment. La diagenèse comprend la compaction, la recristallisation, la cimentation et la
métasomatose.Tous ces phénomènes sont cycliques et aboutissent à la formation des différents
types de roches sédimentaires (Fig. 2)
I- Les roches sédimentaires détritiques (ou clastiques)
Les roches sédimentaires détritiques se forment à partir de roches préexistantes et sont
constituées de fragments de roches et de minéraux. Elles représentent 85 % des roches
sédimentaires présentes à la surface de la Terre

Figure 3 : abondance relative des différents types de roches sédimentaires


La classification des roches détritiques se base sur la taille (granulométrie) des particules. Elle
est donnée dans le tableau 1
Tableau 1 : classification des roches sédimentaires d’origine détritique

A- Les Rudites ou conglomérats


Les conglomérats sont des roches détritiques consolidées, généralement sédimentaires, parfois
volcaniques, constituées de fragments unis par un ciment naturel. Lorsque les fragments sont
anguleux, il s'agit d'une brèche, lorsqu'ils sont arrondis (galets), d'un poudingue. Mais il peut
exister des conglomérats où les éléments anguleux et arrondis coexistent (tillites). Les
fragments grossiers doivent représenter au moins 10 % de la roche et leur dimension doit être
supérieure à 2 millimètres (rudites). Le terme « microconglomérat » est parfois utilisé pour
désigner une roche dont les éléments grossiers ont une taille voisine de cette valeur ; dès que la
taille en est inférieure, on a affaire à un grès. Lorsque les fragments et le ciment proviennent de
la même formation, le conglomérat est monogénique. Il est polygénique dans le cas contraire.

Tableau 2 Classification des conglomérats

Les conglomérats contiennent rarement des fossiles ; ils fournissent néanmoins de précieux
renseignements aux paléogéographes et aux paléoclimatologues. L'examen des éléments
grossiers peut en outre donner des indications sur l'origine géographique et géologique des
matériaux originels, le stade de surrection et le processus de démantèlement des reliefs, le mode
de façonnement, de transport et de dépôt des éléments.

A-1 les brèches


Les brèches d'éboulement proviennent du démantèlement d'un relief en voie de formation :
brèche liasique de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées). Ce sont des brèches
intraformationnelles monogéniques. Elles peuvent prendre naissance sous l'eau et, dans ce cas,
la cimentation est généralement rapide
Les brèches de pente, ou brèches d'éboulis, se forment à sec. Elles peuvent être polygéniques
et les fragments qui les constituent sont souvent classés. L'éclatement des roches est
généralement dû à un phénomène atmosphérique : gel, dessiccation, variations brusques de
température, d'où le nom de brèches météoriques qui leur est parfois attribué.
Les brèches de dessiccation sont des brèches intraformationnelles monogéniques dues à la
fragmentation de vases desséchées en blocs légèrement déplacés et ressoudés lors de
l'inondation suivante.
A-2 les poudingues
Contrairement aux fragments anguleux que contiennent les brèches, les galets des poudingues
ont subi un certain transport. Ils peuvent provenir de blocs et de cailloux véhiculés par les cours
d'eau et déposés au pied du relief : poudingues de piémont. Parmi les plus développés de ces
poudingues de piémont, postérieurs à la surrection d'une chaîne de montagnes et témoins de son
érosion, il faut citer : pour les Alpes, les poudingues miocènes et pliocènes de Riez-Valensole
en Provence (épaisseur : 2 000 m, étendue : 2 000 km2) . Mais les poudingues peuvent aussi
témoigner de l'étalement de galets sur un rivage. Ils apparaissent souvent lors d'une
transgression (poudingue de base), tel celui qu'on observe à la base des grès triasiques, mais
peuvent apparaître à n'importe quel niveau d'une formation. Il suffit pour cela d'un apport
fluviatile qui s'étale sur une plage, ou même sur le continent, dans une zone basse : poudingue
sparnacien de Nemours, au sud de Fontainebleau.
B- Les Arénites ou les grès (sables)
Les grès sont des roches sédimentaires détritiques provenant de la consolidation d'un sable,
généralement quartzeux, par un ciment naturel. Les éléments des grès appartiennent à la classe
granulométrique des arénites (de 2 mm à 0,05 mm) ; au-dessous de cette dimension, on a des
lutites, encore appelées pélites. On peut différencier les grès d'après :
- la nature des éléments détritiques (grès quartzeux, micacés, glauconieux,
coquilliers...);
- la nature du ciment (grès siliceux, calcaires, ferrugineux...)
- leur degré de cohésion (grès « tendres » qui s'effritent facilement (grès « pouf » des
carriers), grès moyens (grès « paf »), grès durs, sonores sous le choc (grès « pif »)
- leur origine – pédologique ou tectonique . Les nombreuses classifications qui ont été
proposées pour les roches gréseuses (L. Cayeux, F. J. Pettijohn, etc.), et qui ne seront
pas décrites ici, font intervenir, soit séparément, soit conjointement, la plupart de ces
caractères.

Plus généralement on distingue : Les arkoses ou grès grossiers (Grains anguleux, feldspath >20
%) ; Les Grauwackes ou grès sombres à ciment argileux (origine marine ou orogénique) ; Les
molasses ou grès mixtes à calcite, quartz et tests (originelacustre ou littorale) ; Les grès
micacés, siliceux ou calcaires ; enfin les quartzites
Certains grès rouge dans les séries géologiques ont suscité l'intérêt parce qu'ils sont de bons
repères cartographiques et parce qu'ils témoignent de conditions particulières de dépôt. Les grès
rouges traduisent un faciès continental détritique, plus ou moins grossier, appartenant
généralement aux sédiments post-orogéniques groupés sous le nom de « molasses ». Ils tiennent
leur couleur rouge d'oxydes de fer, associés parfois à des oxydes de manganèse, élaborés par
une pédogenèse de type latéritique ou de type « cuirassement », fréquente en milieu
intertropical. Au cours de l'histoire géologique, les formations gréseuses rouges ont pris une
importance considérable à des périodes bien déterminées : à la fin des temps protérozoïques, au
milieu du Paléozoïque (continent des Vieux Grès rouges), au Permo-Trias (continent des
Nouveaux Grès rouges).

C- Les Lutites ou Pelites


Le terme « pélite » (du grec pelos, boue) désigne traditionnellement une grande variété de
roches sédimentaires formées d'éléments fins. Certains auteurs, cependant, le réservent aux
sédiments meubles (poudres ou argiles, limons ou silts) constitués par ces éléments ; d'autres
appellent au contraire pélites les seules roches issues de la consolidation de ces sédiments et
préfèrent désigner l'ensemble des roches à grains fins (diamètre inférieur à 50 μm), consolidées
ou non, du nom de « lutites » (lutum, boue).De même que l'opinion des auteurs diverge sur
l'attribution du mot « pélite » à des lutites consolidées ou non, de même il existe des nuances
concernant la limite granulométrique supérieure à leur attribuer (50 ou 64 μm). Les auteurs
anglo-saxons introduisent une distinction en appelant « silt-stones » les pélites à grains de la
classe des silts (diamètre compris entre 50 et 2 μm) et « claystones » ou « mudstones » celles à
grains de la classe des poudres (< 2 μm).
Plus generalement , on distingue :
Les pélites quartzeuses, ou microquartzites, sont des roches très dures à cassure esquilleuse ou
conchoïdale ; elles sont parfois colorées en noir par de la matière organique .Le ciment des
microquartzites peut, comme celui de leurs équivalents gréseux, être contemporain du dépôt
(ciment primaire) ou s'être formé postérieurement, par exemple à la suite de circulation d'eaux
chargées en silice.
Les pélites quartzo-argilo-micacées sont les plus répandues. Elles entrent dans la séquence de
la plupart des flyschs, soit qu'elles résultent du dépôt de particules en suspension apportées par
les fleuves sur le plateau ou le talus continental (sédimentation primaire), soit qu'elles marquent
la phase terminale de la grano-décroissance qui caractérise les séquences de turbidites
(resédimentation). C'est dire qu'elles sont largement représentées parmi les roches
sédimentaires. Ces pélites détritiques sont généralement pauvres en fossiles mais peuvent
conserver de belles empreintes (flysch à helminthoïdes). Souvent laminées (shales), elles
présentent des lits très fins alternativement gréseux et micacés. La nature des minéraux argileux
donne de précieuses indications sur le régime bioclimatique des continents d'origine, à
condition que l'on tienne compte des triages ayant pu survenir avant et pendant le dépôt, et des
transformations consécutives à la diagenèse.
Les grauwackes (« roches grises », en anglais greywakes, lorsqu'elles sont à grains fins, font
partie des pélites. Ce sont alors des microgrès quartzo-feldspathiques dans lesquels entrent des
débris et des minéraux de roches volcaniques (augite, hornblende, etc.)
La présence éventuelle de micro-organismes ou de débris végétaux ou animaux peut conférer
aux pélites un grand intérêt stratigraphique. On rencontre ces roches dans de nombreux niveaux
de la série géologique, où elles représentent généralement d'anciennes boues ayant évolué en
milieu lacustre ou marin. Bien souvent, les pélites entrent dans la constitution d'ensembles
sédimentaires, soit sous forme de ciment comme dans les molasses ou dans les tillites, soit en
tant que composant d'une séquence comme dans les flyschs. À ce dernier titre, elles jouent un
rôle important dans la morphologie des régions montagneuse
D- les Marnes
Les marnes sont intermédiaires entre les calcaires et les argiles, On passe ainsi des calcaires
marneux, qui ne contiennent que 5 à 35 p. 100 d'argile, aux marnes argileuses (de 65 à 95 p.
100 d'argile) par l'intermédiaire des marnes sensu stricto (de 35 à 65 p. 100).
Comme les argiles, les marnes sont tendres, finement poreuses (elles happent à la langue),
friables quand elles sont sèches, plastiques lorsqu'elles sont mouillées. Mais, à la différence des
argiles, elles font effervescence avec les acides à cause de la présence du calcaire. La finesse
des particules constitutives (minéraux argileux, carbonates et, parfois, silice en faible quantité)
place les marnes dans le groupe des lutites, ou pélites.
Suivant la composition minéralogique, on peut distinguer des marnes dolomitiques,
glauconieuses, magnésiennes, gypseuses, micacées, sableuses, humifères.

II- Les roches sédimentaires d’origine chimique et biochimique


Les roches sédimentaires d’origine chimique sont formées à partir de la précipitation
ou la cristallisation de substances (ions ou sels minéraux) dissoutes dans l'eau. Les plantes et
les animaux peuvent extraire les substances dissoutes dans l’eau pour constituer leurs tests ou
leurs os et ce sont leurs restes qui constituent les roches sédimentaires d’origine biochimique.
Les roches sédimentaires d’origine chimique et biochimique sont classées d’après la
composition chimique.
A- Les roches carbonatées
Les roches carbonatées sont formées essentiellement de calcite (CaCO3), d’aragonite
(CaCO3) ou de dolomite CaMg (CO3)2. Les roches carbonatées riches en calcite (ou
aragonite) sont appelées calcaires, alors que celles riches en dolomite forment les dolomies.
Les calcaires constituent plus de 10 % des roches sédimentaires. L’eau de mer contient une
grande quantité de carbonate de calcium (CaCO3) dissoute. De nombreux organismes utilisent
ce carbonate de calcium pour former leurs squelettes et autres parties dures de leurs corps.
Quand ces organismes meurent, les courants marins brisent ces fragments en petits morceaux
appelés sédiments bioclastiques. La roche formée par la lithification de ces sédiments est
appelée calcaire bioclastique, ce qui indique que cette roche s’est formée par des processus
biologique et clastique. D’autres calcaires et les dolomies résultent de la précipitation directe
de carbonates (origine chimique) : dolomies primaires, stalactites, stalagmites, calcaires
lithographiques, travertins.
Pour faire la différence entre calcaires et dolomies, on utilise le test de l’acide. Les calcaires
font effervescences à l’acide (HCl), alors que les dolomies ne le font pas. En général, les
dolomies contiennent toujours un certain pourcentage de calcite et vice-versa (les calcaires
contiennent aussi un certain pourcentage de dolomite). Si la roche contient plus de 50 % de
dolomites, c’est une dolomie. Si elle contient plus de 50 % de calcite, c’est un calcaire.
Principaux constituants des roches carbonatées

 éléments figurés (Allochèmes) Formés par précipitation chimique ou biochimique à


l'intérieur du bassin et organisés en éléments complexes distincts. La plupart du temps
ils ont subit un certain transport :
- Bioclastes : tout fossile (entier ou cassé), transporté ou non à l'exclusion des
organismes constructeurs ou encroûtants comme les stromatolithes (calcaires construits)
- Oolithes : aragonite microgrenue ou calcite magnésienne ; la succession de couches
concentriques est interprétée comme une alternance de périodes calmes (stagnation dans
une dépression) et de périodes agitées (transport dans un milieu ouvert)
- Pellets : pelotes elliptiques constituées de boue calcaire, généralement riches en
matière organique, dépourvues de toute structure interne, bien calibrés et de petite taille
(la dimension la plus courante : 40 µm à 800 µm). Elles sont en grande partie d'origine
fécale
- Intraclastes : ils groupent les fragments de sédiments carbonatés (boue),
contemporains du dépôt, de taille variable, généralement faiblement consolidés, qui ont
été érodés (par les vagues, la tectonique, etc.) de parties voisines du fond de la mer et
redéposés pour former un nouveau sédiment
- Extraclastes: formés à l'extérieur du milieu de sédimentation, ces fragments de roches
carbonatées proviennent du remaniement et du transport d'un sédiment déjà compacté
- Agrégats : constitués d'éléments composites, hétérogènes ou non, le plus souvent
jointifs et pouvant être entourés d'une pellicule d'origine algaire par exemple
 Le liant (matrice et ciment : orthochèmes) C'est la phase de liaison qui va cimenter
les éléments figurés Elle peut être primaire et sous forme de boue (matrice) ou
secondaire par précipitation diagénétique précoce outardive (ciment).
- Sparite : ciment formé de cristaux de calcite > 63 µm (voir > 80 µm) engrenés les
uns dans les autres, aux clivages visibles, transparents en lumière naturelle). La sparite,
d'origine chimique, résulte : de la précipitation progressive entre les éléments et de la
recristallisation d'une boue calcaire.
- Microsparite : ciment transparent dont les cristaux s'individualisent mal à cause de
leur petite taille comprise entre 10 et 80 µm (voir entre 20 et 63 µm ou même entre 4
et 10 µm)
- Micrite : Il s'agit d'un matériel fin (boue cryptocristalline), d'aspect granuleux,
grumeleux, gris ocre ou brunâtre, à cristaux indiscernables car < 10 µm (voir < 20 µm
jusqu’à 2 µm) (quand la platine tourne, la teinte de polarisation ne change pas). Elle est
apportée en même temps que les éléments figurés et constitue la gangue ou le liant Elle
résulte : de la précipitation physico-chimique ou biochimique directe et de micro-débris
d'organismes
B- Classification chimique et minéralogique (Cayeux) des roches carbonatées
* En fonction des teneurs en minéraux carbonatés (calcite, dolomite).
* En fonction des teneurs en minéraux argileux (argile, calcite).
* En fonction des teneurs en carbonates, en silice et en argiles.
Un calcaire n’est que rarement pur. Il peut contenir des proportions importantes de
dolomite, argile ou quartz. Il existe donc des roches de composition intermédiaires entre
deux pôles.
- Les roches calcaréo-dolomitiques

-Les roches calcaréo-argileuse

- Les grès calcaires


Classification structurale de Dunham (1962)

La classification de DUNHAM définit la proportion relative des éléments figurés, de la


phase de liaison, ainsi que l'arrangement structural des allochèmes (texture). Elle est fondée sur
trois critères essentiels :
- La présence ou l'absence (<1%) de boue carbonatée. Sont considérées comme particules de
boue les fractions de taille inférieure à 20 µm.
- La proportion (inférieur ou supérieure à 10%) de grains présents dans la roche. Les grains
étant les éléments de taille supérieure à 20 µm.
- La disposition jointive (grain-supported) ou non-jointive (mud-supported) de ces grains.
Ces critères permettent de distinguer quatre catégories de roches grainstones, packstones,
wackestones et mudstones.
Deux autres catégories s'ajoutent à cette classification :
- BOUNDSTONE = calcaire construit (calcaire corallien, algaire) = biolithite,
- CACAIRE CRISTALLIN (cristalline carbonates) : calcaire formé uniquement par de la
sparite. Il s’agit de roches transformées par une recristallisation qui a totalement effacé la
texture sédimentaire.
B- Les roches siliceuses
Elles se forment par précipitation de la silice (SiO2) dans des eaux saturées (origine
chimique) ou par extraction de la silice de l’eau de mer par des organismes pour constituer
leurs tests qui par accumulation et lithification donneront des roches dures (origine
biochimique). Ces roches sont essentiellement formées d’opale (silice hydratée) et de
calcédoine. Le terme chert est utilisé pour désigner l’ensemble des roches siliceuses d’origine
chimique ou biochimique.
Les principales roches siliceuses d’origine biochimique sont : les radiolarites formées
par les tests de radiolaires (zooplancton marin) et les diatomites formées par l’accumulation
de tests de diatomées (algues siliceuses).
La principale roche siliceuse d’origine chimique est le silex, accident siliceux en
milieu calcaire. C’est une roche qui a été utilisée comme outils (flèches, haches, pour allumer
le feu) par les hommes préhistoriques.
C-Les roches salines ou évaporites

Il s’agit d’un groupe de minéraux d’origine chimique, qui précipitent suite à des
concentrations par évaporation intense, généralement dans des eaux peu profondes ou des lacs
salés dans des milieux désertiques. Les principales roches évaporitiques sont : le gypse (CaSO4-
2H2O) et l’anhydrite (CaSO4), le sel gemme ou halite (NaCl) et le sel de potasse ou sylvite
(KCl).
E- Les roches carbonées
Roches constituées essentiellement de composés du carbone organique. La roche
formée par accumulation des restes de plantes est le charbon. Les phytoplanctons
microscopiques et bactéries sont les sources principales de matière organique contenue dans
le sédiment. La transformation des composés organiques dans les sédiments forment les
hydrocarbures (pétrole et gaz naturel).

F- Les roches phosphatées


Les roches phosphatées (phosphate) sont essentiellement d’origine organique (dents et os
d’animaux) et sont constituées d’apatite.

G- Les roches ferrifères


Les roches ferrifères sont des roches sédimentaires très riches en fer (au moins 15% ) avec une teneur
en fer pouvant atteindre 65%. La majorité des gisements ferrifères semblent s'être formée en milieu
marin. Ces roches se présentent sous deux types :

Les minéraux constitutifs de ces roches sont :


- L'hématite Fe2O3 : dans les BIF elle forme des lamines ou des niveaux massifs et dans
les gisements du phanérozoiques ce sont des ooïdes.
- La goethite FeOOH forme en général des ooïdes.
- La magnétite Fe3O4 cristaux octaédriques
- La limonite FeOOHnH2O c’est un mélange de goethite, d'argiles et d'eau, est un produit
de l'altération subaérienne des oxydes de fer.
- La berthierine Fe4Al2 (Si2Al2O10(OH)8 est un phyllosilicate du groupe des
serpentines. La berthierine est un minéral primaire qui se transforme en chamosite à
partir de 120-160°C.
- La chamosite (Fe2+,Mg)5Al(AlSi3O10)(OH)8 est une chlorite. Berthierine et
chamosite forment souvent des ooïdes (déformés) dans les sédiments ferrifères
phanérozoïques.
- La greenalite Fe2-3 (Si2O5 )(OH)4 : c’est un phyllosilicate du groupe
kaolinite/serpentine. on la trouve généralement en péloïdes.
- La glauconite KMg(Fe,Al)(SiO3 )63H2O est généralement observée sous la forme de
péloïdes
- La sidérite FeCO3 remplace généralement des ooïdes et des bioclastes et peut former
des ciments.
- La pyrite FeS2 cristaux cubiques de couleur jaune vif

Les Structures et Textures des Roches ferrifères (TPE)


Cas des BIF (Banded Iron Formation)
Les BIF sont d'âge Archéen (-3 800 à -2 000 Ma) à Protérozoïque ils sont constitués
d’alternance de lits de silice et d’hématite de dimension millimétrique à centimétrique. Ils se
présentent sous deux sous types: le sous type Lac supérieur (BIF de très grande extension) et le
sous type Algoma (de petite taille, situé à proximité de volcans).
 Formations ferriferes precambriennes
Le fer réduit (Fe2+ ) est soluble dans l'eau ; le fer oxydé (Fe3+ ) est insoluble. Puisque du Fe3+
(insoluble) marin a précipité à l'Archéen, c'est que l'eau de mer de cette époque contenait du fer
en solution, forcément sous sa forme soluble Fe2+ . Cela prouve bien que la mer de cette époque
était réduite, comme l'était l'atmosphère sus-jacente. - On suppose que l'atmosphère
précambrienne était pauvre en O2 et plus riche en CO2 . La plus grande richesse en CO2 aurait
diminué le pH des eaux de surface, avec comme conséquence une altération continentale plus
efficace - Le modèle sédimentaire de mise en place de ces roches ferrifères fait appel à des
courants de fond qui remonteraient vers les plate-formes continentales très stables des eaux
anoxiques acides riche en Si, Fe et Mn en plus des apports fluviatiles

 Formations ferriferes phanerozoïques


Les plus importantes de ces formations sont les oolithes ferrifères, constituées d'hématite-
chamosite dans le Paléozoïque et de goethite-berthierine dans le Mésozoïque. Il s'agit de
périodes caractérisées toutes deux par un haut niveau marin, de larges zones pénéplanées et un
climat chaud et humide, responsable d'une importante altération chimique continentale.
L'interprétation de ces oolithes ferrifères anciennes est délicate car les équivalents actuels sont
rares: on en observe au lac Tchad et sur l’île de Mahengetang en Indonésie.
H- Les roches Alumineuses
Encore appelées bauxites ou latérite des roches silico-alumineuses, Ce sont des gisements
résiduels qui se développent directement au dépens d'un substratum silico-alumineux (roches
intrusives (granites) ou éruptives (basalte), métamorphiques, sédimentaires) à partir d'un profil
d'altération de type latéritique. Ils se forment en prédominance d'un climat chaud et humide en
période stable (phase de biostasie).Les ions solubles (Ca, Na, K, Mg, Si) sont lessivés sous le
couvert végétal et entraînés par les cours d'eau.La qualité du gisement sera donc fonction du
drainage, si le drainage est mauvais la présence argiles (kaolinite, smectites) matérialise une
désilicification partielle

Formations des bauxites primaires


Les bauxites sont constituées de minerais d'aspect variable : d'hydroxydes d'Al qui sont des
minéraux de très petite taille (microcristallin = quelques dm) à l'aspect terreux blanc à rouge
et composé essentiellement de gibbsite : Al(OH)3, boehmite et diaspore : AlO(OH) +gangue =
oxydes de fer et argiles.
Il existe 2 types principaux de gisements de bauxites :
- les bauxites primaires (résiduelles, autochtones) définie comme des pures
latéritique car elles se développent directement aux dépens d'une roche mère à
partir d'un profil d'altération,
- les bauxites secondaires (détritiques) dites allochtones qui résulte de l'érosion d'un
gisement résiduel, lorsque les bauxites primaires ne sont pas protégées par un toit
(ancienne cuirasse latéritique), elles peuvent être démantelées et re-déposées vers
l'aval dans un piège mécanique. Il n'existe alors ici aucune relation
bauxites/substratum : c'est un dépôt sédimentaire. Ici, on assiste à la prédominance
d'une certaine instabilité tectonique ou climatique (phase de rhexistasie) dans 2
configurations : i) Piégeage direct de la bauxite = bauxites allochtones, ii)
Démantèlement de latérites alumineuses qui sont piégées en aval puis évolution de
ce sédiment en bauxite dans un nouveau gisement.

Les Structures et Textures des Roches bauxtiques (TPE)

Formations des bauxites secondaires

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