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Le Domaine Intraplaque
Maghrébin
Chapitre III
Les Monts des ksour constituent la partie occidentale de L’Atlas saharien, situés au sud de la meseta
oranaise et au nord de la plateforme saharienne, ils s’étendent depuis la terminaison oriental du haut Atlas
Marocaine à l’Ouest jusqu’à Djebel amour à L’Est, ces Monts des ksour peuvent être subdivisée du NW
au SE en quatre secteur (Antar-Guettar, Mekalis, kerdacha, Ain Ouarka).
Les Monts des ksour correspondent à une région montagneuse qui peut atteindre jusqu’à 2000m
d’Altitude ou plus (Djebel M’Zi ; 2145 m, Djebel Aissa; 2236m, Djebel Mekther; 2020m). Ces reliefs
montagneux progressent vers le nord (haut plateaux) par des reliefs moins développés environ 1200m
d’altitude, tandis qu’au sud n’atteignent que 800m d’altitude.
II. Contexte géologique :
II.1 du point de vue lithostratigraphique :
Lors de la compression atlasique, les structures ENE–OSOet NE–SO correspondent à des structures
inversées, essentiellement à des failles inverses et à des décro-chevauchements sénestres.
Ces failles coïncident généralement avec les axes des principales rides anticlinales.
Les cœurs de ces rides étroites sont souvent jalonnés par des intrusions .
Les failles transverses ONO–ESE et NO–SE sont décrochantes dextres.
Les prémices de l'ouverture atlantique provoquent la mise en place de bassins de dimensions variées, qui
apparaissent dès le Trias et le début du Jurassique, et qui sont liés à des failles actives synsédimentaires
généralement décrochantes.
L'Atlas saharien occidental offre un exemple de tels bassins souvent en transtension sur décrochement (Kazi
Tani, 1986; Aït Ouali, 1991, Yelles Chaouche et al., 2001).
Le bassin des Ksour (ou bassin atlasique occidental) est composé de deux sillons séparés par une ride
anticlinale de direction SO-NE, la ride Souiga-Mélah (Kazi Tani, 1986), ou ride de Zerga de Sfissifa (Kacemi et
al., 2013).
Cette ride correspond en fait à l'Accident Nord Atlasique (ANA) (Cornet, 1952, Menchikoff, 1946 puis Galmier,
1951 et Du Dresnay, 1951) qui sépare un sillon préatlasique au Nord, d'un sillon atlasique au Sud. Selon Kazi
Tani (1986) le sillon préatlasique est limité au Nord par l'accident Sud Mésétien (ASM) (chaînons bordiers
Antar- Guettaï).
Les axes des structures majeures de l’Atlas saharien occidental se répartissent selon deux directions
principales avec, par ordre de fréquence : N040–050 et N010-N035.
Ce segment de l'Atlas montre des terrains principalement jurassiques qui constituent de grandes
structures généralement anticlinales orientées NE-SO selon l'axe de la structure, (l'anticlinal de
Boulerhfad).
Le Crétacé est toutefois représenté dans de larges synformes où se dressent parfois des synclinaux
perchés d'âge Cénomano-Turonien (le synclinal de Rhoundjaïa).
Ces anticlinaux sont une réponse en surface d'une tectonique compressive qui traduit les principaux
accidents profonds des reliefs soit par des failles inverses ou des chevauchements soit par des
décrochements dextres ou senestres, souvent jalonnés par des pointements triasiques Djebel Djara,
Djebel Boulerhfad, etc….
Du point de vue géodynamique:
Les Monts des Ksour ont connu trois phases de subsidence, depuis la dislocation de la Pangée au cours du
trias, jusqu’au crétacé supérieur. Les dépôts dans ces phases sont essentiellement carbonates et deltaïques
(Kacemi, 2013).
la première phase correspond à la subsidence initiale( tectonique) qu’on appelle pré rift et rift, produite au
cours du Trias au jurassique inferieur, la destruction de la Pangée qui a débuté au trais provoque une
transgression eustatique qui a accentué au lias inferieur (Auboin, 1977), par la création d’un espace de
sédimentation de plus en plus subsident.
Cette transgression provoque des dépôts littoraux puis de Plateforme externe et de bassin rhombique au
Lias supérieur par la réactivation des failles normales en décrochements senestres. C’est la phase de
l’extension maximum.
la seconde phase correspond à la subsidence par gravité (subsidence de maturité), qui se produit au cours
du jurassique moyen et supérieur jusqu’au crétacé inferieur.
Ce bassin continu à s’approfondir d’avantage dans les Monts des Ksours, dont les dépôts deltaïques s’est
installé au cours de Bathonien suite à une phase régressive active jusqu’au Kimméridgien inférieur ou cette
dernière est interrompue par une transgression marine. Mais ce système deltaïque se réinstalle de nouveau
au cours de Kimméridgien supérieur.
la troisième phase : dure du Vraconien jusqu’au Turonien (crétacé supérieur), elle coïncide avec la phase
du comblement causée par l’ouverture de l’Atlantique.
Cette phase se traduit par l’arrivée d’une autre transgression dès la fin de Barrémien qui recouvre tout
le bassin et qui enregistre le plus haut niveau eustatique à l’Aptien supérieure, qui coïncide avec le début de
l’Ouverture de l’Atlantique Sud au crétacé supérieure.
III . Généralités sur les deltas :
L'embouchure d'un cours d'eau dans la mer représente un domaine intermédiaire où s'affrontent les influences
marines et fluviatiles.
Le fleuve apporte des matériaux qui s'accumulent et gagnent sur la mer; la mer déblaie et remanie les
matériaux apportés.
Le résultat dépend du rapport de force existant entre le fleuve et la mer. Lorsque le fleuve a une influence
dominante, il construit un delta; lorsque la mer est dominante, l'embouchure est un estuaire.
L'apport continu des sédiments dans le delta fait avancer ce dernier dans le domaine marin: c'est la
progradation deltaïque.
Front de delta
C'est le lieu de rencontre des eaux douces chargées de sédiments et des eaux salées.
La forme de sédimentation est différente selon la densité de l'eau du fleuve, fonction de la charge, et la taille
des particules transportées.
Si la densité de l'eau douce est voisine de celle de la mer, la charge se dépose rapidement en une barre de
front de delta.
Pour une densité d'eau douce plus grande, la charge forme un courant de densité qui suit le fond et gagne le
large.
Les barres sableuses progradent vers le large.
Dans les deltas à dominance de vagues, les sables sont remobilisés par la mer et étalés en barres parallèles
à la côte constituant une plage ou un cordon isolant une lagune (cas du Po).
Dans les deltas à dominance de marées, les barres sableuses forment des îles allongées séparant les
chenaux tidaux.
Prodelta
Il s'y dépose des sédiments fins généralement bioturbés car trés riches en matière organique d'origine continentale.
L'accumulation deltaïque progresse sur la plate-forme et présente une forte épaisseur si la marge est subsidente ou lorsque la
progadation atteint la bordure de la plate-forme et se poursuit sur le talus.
Le fluage des argiles prodeltaïques écrasées par les sables sus-jacents et la pente entraînent la formation de diapirs, de slumps
et de failles normales listriques, dispositif structural favorable au piègeage des hydrocarbures.
II.4: Les anciens deltas :
La construction d'un delta dépend de la variation du niveau marin, du taux de sédimentation et du taux de
subsidence.
La progradation du delta se produit en période de stabilité ou de descente du niveau marin avec un apport
détritique suffisant.
Une montée rapide du niveau marin ennoie le système deltaïque qui est recouvert de sédiments marins
transgressifs: ce phénomène a lieu pour une remontée eustatique rapide ou pour un fort taux de subsidence.
D'autre part, au cours de la progradation, les chenaux se multiplient et changent de place; la surface du delta
augmente et son taux de croissance se ralentit. De plus le prodelta atteint des zones plus profondes; la
croissance est encore plus ralentie quand le delta arrive au talus.
La période de progradation d'un delta ne dure que quelques milliers d'années. Les chenaux se déplacent et
le delta est abandonné; un autre lobe deltaïque est édifié plus loin. Le delta du Mississipi n'a que 7000 ans
environ: pendant cette période 7 lobes deltaïques se sont succédés.
La période d'abandon est plus longue; elle se traduit par une sédimentation fine réduite riche en matière
organique et la transgression des argiles et carbonates marins. Les grands bassins sédimentaires
deltaïques sont fait d'un empilement cycles progradation/abandon dont l'épaisseur totale atteint plusieurs
milliers de mètres en zone subsidente.
Le seul critère définitif est fourni par la présence de fossiles marins dans un dépôt de type fluviatile.
La superposition des faciès détritique dans un delta est caractéristique; la suite est régressive: les argiles
marines de la plate-forme sont surmontées par les argiles du prodelta, par les sables du front puis par les
sables et galets des chenaux: la séquence est granocroissante et stratocroissante.
La présence de structures de courant bidirectionnelles dans un dépôt fluviatile indique l'action de la marée,
donc un milieu deltaïque.
IV: le delta des Ksour :
Le delta des Ksour est alimenté par le fleuve paléo-Niger (dorsale réguibat)
C’est un delta sous influence fluviatile puis de marée (kimméridgien supérieur) et enfin sous influence des
vagues dans un contexte climatique tropicale (carb) humide (détritique) et chaud avec la présence de
beaucoup de kaolinite .
Sur le plan structural , c’est un delta de plate forme stable et subsidente (6000m).
Les première édifices sont d'âge Bathonien supérieur- oxfordien inf.
Une transgression a l’oxfordien –kimméridgien inférieur a causé le recul du delta et sa déviation vers le nord.
Se sont plus des dépôts d’estuaire et de delta avec des chenaux gréseux à remplissage sableux.(les
accumulations sableuse sont de plus en plus réduite .