Géologie Régionale

Le domaine méridional : le Sahara

ou domaine cratonique
2eme année Géomorphologie
Année universitaire 2022-2023
L2/S2

U.S.T.B - Faculté des Sciences de la Terre et de

l’Univers
 Le Sahara
Superficie et pays
• En Afrique du Nord, il s'étend sur 5 000 km d'ouest en est, de l'océan
Atlantique à la mer Rouge, et couvre plus de 8,5 millions de km2 (30 %
de la surface du continent africain). Ce qui en fait la plus grande étendue
de désert chaud (aride) dans le monde.
• Il s'étend sur le territoire de 10 États : le Mali, la Mauritanie, le Niger, le
Tchad, le Soudan, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et l'Égypte, ainsi que
sur le territoire de l’ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental.
CARTE DU SAHARA ET PAYS CONCERNÉS
 DOMAINES MORPHROSTRUCTURAUX SAHARIENS

• Le Sahara s'étend au sud de l'Atlas saharien. Il représente 84 %

des 2.382.000 km² de la superficie du pays et se compose en
Algérie des domaines morphostructuraux suivants :
Plateaux, (regs et hamadas à patine siliceuse le plus souvent ) et
de dépressions (sebkhas et gueltas)

De vastes régions de sables, le Grand Erg occidental et le Grand

Erg oriental qui constituent les principaux ensembles de reliefs
dunaires du désert saharien.
DOMAINES MORPHROSTRUCTURAUX SAHARIENS
.. SUITE

Au sud du Sahara s'étend le massif volcanique du Hoggar,

qui est une succession de hauts-plateaux et de montagnes
désertiques, qui culminent à 2 908 m d'altitude au mont
Tahat (Atakor).
LES GRANDS ENSEMBLES DU DOMAINE CRATONIQUE
• Sur le plan morpho structurale, on distingue trois
grands domaines :
• • Le massif du Hoggar (Bouclier tergui)

• • Le bouclier de Reguibat (Eglab-Yetti)

• • La plate-forme saharienne
Carte des domaines
morpho-structuraux de
l’Algérie
 LE MASSIF DU HOGGAR .1

• Le Hoggar, est aussi appelé chaine panafricaine. Avec ces 550 000
km2 de superficie, il est le plus important constituant du bouclier
Touareg. Il se prolonge, au sud-ouest, au Mali, par le Massif des
Iforas, et à l'Est, au Niger, par le Massif de l'Aïr.
• D’Ouest en Est, ll se subdivise en trois grands domaines :
le Hoggar occidental, le Hoggar central et le Hoggar oriental.
• Les corrélations entre ces trois blocs sont possibles par le biais de la
géochronologie, les analyses lithologiques et les reconstitutions
géodynamiques.
Subdivision structurale
du bouclier Touareg
avec les grands
accidents qui le
découpent.
En rouge, le môle d’In
Ouzzal.
L’histoire du Hoggar a enregistré le passage de trois événements tectono-
métamorphiques :

Evènement archéen correspondant à la deuxième époque géologique du

Précambrien. Il s'étend de -3,85 milliards d'années à -2,5 milliards d'années.

Evènement éburnéen, appelé aussi Paléoprotérozoïque ou Protérozoïque

inférieur s’étend de −2, 5 milliards d’années, à −1,6 milliards d’années.
Rappel : Sur l'échelle des temps géologiques, le Protérozoïque est le
dernier éon du Précambrien.
Evénement panafricain entre 800 et 600 millions d’années, épisode
tectonique et thermique lorsqu'une série de ceintures mobiles formèrent les plus
anciens cratons d'Afrique
 1.1- Le Hoggar occidental
• Le Hoggar occidental, nommé aussi chaîne Pharusienne ou encore
Panafricaine, est séparée en deux parties par l'unité granulitique de l'In
Ouzzal, le rameau occidental et le rameau oriental.
• IL est né de la collision, au panafricain (630-570Ma), entre le Craton
Ouest Africain et le Bouclier Touareg
Granulites : Roche
métamorphique, de teinte
claire et à grain fin, issue
d'une transformation
opérée sous hautes
température et pression.
• Sur le plan lithostratigraphique, le Hoggar occidental est
constitué par :
• Le môle archéen d’In Ouzzal, formé de gneiss,
charnockites, cipolins et quartzites ferrugineux ;
• Les formations mésoprotérozoïques comprennent des
marbres, amphibolites, quartzites, micaschistes et, localement,
des intrusions à composition komatiitiques.
• Les formations néoprotérozoïques comportent des méta-
pélites, marbres, dolomies et quartzites et localement de coulées
andésitiques.
RAPPEL DE LA STRATIGRAPHIE GLOBALE

Le Protérozoïque est un
temps (durée) géologique
appelé ÉON compris entre
la fin de l'Archéen qui
succède à l’Hadéen et le
début du Phanérozoïque. Ce
dernier regroupe le
Paléozoïque, le Mésozoïque
et le Cénozoïque.
 Le Hoggar central 1.2
• Le Hoggar central comprend des « terranes » d’âge archéen (les
datations les plus anciennes remontent à 3,3 Ga) à
paléoprotérozoïque et mésoprotérozoïque, affectés par trois
orogènes (Eburnéenne ~2 Ga ; Kibarienne ~1 Ga ; Panafricaine
~600 Ma). Le socle archéen à paléoprotérozoïque (môle
d’Issalane) comprend des méta-sédiments (pélites et marbres),
méta-basites, migmatites et des gneiss (granodioritiques à
tonalitiques).
• Le Mésoprotérozoïque est constitué de marbres, cipolins,
amphibolites, quartzites et micaschistes. Les principaux
accidents N-S sont jalonnés de séries volcano-sédimentaires et
plutoniques du Néoprotérozoïque.
• En géologie, un terrane
(raccourci pour terrane
tectonostratigraphique) est un
morceau de croûte terrestre
(pas forcément sur toute son
épaisseur), bloc tectonique ou
microcontinent qui s'est
détaché d'une plaque
tectonique, déplacé
latéralement puis s’est
aggloméré avec une
plateforme continentale ou un
craton.
Exemple de l’évolution d’une terrane en Amérique du Nord
La subduction continue
le long de la bordure
ouest de l'Amérique du
Nord a entraîné un
certain nombre de
terranes continentaux
vers la côte.
Les premières collisions ont eu lieu au début du Trias, alors que les
terranes de Quesnel, Cache Creek et Stikine se sont combinés pour
former le Superterrane intermontagnard, ainsi nommée parce qu'elle
forme le plateau intérieur de la Colombie-Britannique, entre les
Rocheuses à l'est et la chaîne côtière à l'ouest.
 SUBDUCTION

• La subduction est un processus d'enfoncement

d'une plaque tectonique sous une autre plaque de
densité plus faible, en général une plaque océanique
plus récente ou sous une plaque continentale.
• Conséquences : un volcanisme andésitique,
causant une lave visqueuse, ou explosif. Elle
peut aussi causer une sismicité, un épaississement
crustal ou la formation de plis et de failles.
 LE HOGGAR ORIENTAL 1.3
• Le Hoggar oriental est situé entre l'accident 8°30' et la limite
Est du Hoggar. C'est la partie la moins connue du Bouclier
Touareg. Il est composé de 3 terranes et se caractérise par :
Des protolithes de socle archéen granito-gneissique
Une série volcano-sédimentaire, comprenant basaltes,
rhyodacites, sédiments clastiques et pélites noires, recristallisés
dans le faciès schiste vert
Des lanières d’ophiolites et des granodiorites (ces dernières
datées à 725 Ma), qui recoupent les ensembles précédents.
 ..LE HOGGAR ORIENTAL, SUITE ET FIN
• L’ensemble des terranes du Hoggar oriental sont recouverts, en
discordance, par l’épaisse série de Tiririne (environ 8000m
d’épaisseur, déposée entre -660 et -585 Ma) qui comprend. Elles
comprennent :
 A la base, la trilogie dolomies-grès-jaspes (jaspes
correspondant souvent à des méta-rhyolites),
 Au sommet, des turbidites, grès, conglomérats, arkoses,
grauwackes, le tout coiffé par des grès fluviatiles.
• Cette série est affectée par une schistosité (faciès schistes verts) et
recoupée par des intrusions de granites calco-alcalins et des
complexes volcano-plutoniques à dominante acide.
 Le bouclier de Reguibat (Eglab-Yetti) .2

• Le bouclier Reguibat, qui constitue la partie Nord du Craton

Ouest-Africain, s’étire d’est en ouest, sur 1 500 km. Il est limité
au nord par le bassin de Tindouf et au sud par le Bassin de
Taoudeni.
• Deux domaines structuraux peuvent y être distingués : le massif
des Yetti à l'ouest et les Eglab à l'est.
• Sur le plan morphologique, c’est un reg où affleure le socle
archéen dégagé par l’érosion. Le Reguibat représente le témoin
de l’orogenèse éburnéenne dont l'édification remonte à plus de
2 Ga.
 les Eglab yetti

Le bouclier Tourag

En trait blanc
discontinu, le craton
Ouest africain

Le bouclier Reguibat
 Géologie du Reguibat.2.1
• Selon Gevin (1951) et Buffière et al. (1965), les séries des
Eglab, d’Aftout et d’Oued Souss appartiennent au Système
Supérieur Reguibat (SSR). Des formations plutono-
métamorphiques foliées et verticalisées forment le
Système de Base Reguibat (SBR).
• A l’Ouest, le massif du Yetti est essentiellement composé
de séries volcano-sédimentaires fortement plissées
appartenant probablement au SBR, recoupées par des
granites appartenant au SSR.
 Système de Base Reguibat (SBR) .2.1.1

• Il se caractérise par des roches à divers degré de métamorphisme. Dans le

massif des Eglab, le SBR comprend :
 Les séries de Chenachene-Erg Chech à l’Est.
 La série de Chegga à l’Ouest.
Ces séries se composent de gneiss à biotite ou amphibole, d’amphibolites et
de leptynites. Elles constituent le substratum des séries du Yetti et d’Akilet
Deilel, ainsi que celle de Oued Souss.
Les roches des séries de Chegga, Chenachene et Erg Chech constituent le
socle métamorphique des Eglab.
 Système Supérieur Reguibat (SSR) .2.1.2
• Les séries supérieures affleurent dans les Eglab entre les Erg Chech et
Channachène et sont :
• ➢ La série d’Akilel-Deïlel à l’ouest, chevauche la série de Yetti. Elle est
constituée d’un ensemble doléritique (Une dolérite est un microgabbro,
c'est-à-dire une roche magmatique dense, dure et massive, finement
grenue, correspondant à un magma basaltique qui s'est solidifié lentement
dans un filon, puis a subi un métamorphisme léger)) et un ensemble
volcanique.
• ➢ La série d’Oued Souss au centre et à l’est repose en discordance sur le
SBR et forme la base SSR. Il s’agit de dépôt volcano-sédimentaire et
volcanique.
 Les séries de couverture du SSR
On distingue deux enchaînements :

 La série de Guelb El-Hadid : C’est une

série postérieure au volcanisme Eglab,
elle est gréso-conglomératique.

 La série de Hank : Les formations des

Eglab sont recouvertes au sud par la
série carbonatée à Stromatholites de
Hank. Au dessus s’étale les tillites de
l’Ordovicien supérieur suivi du reste de
la série paléozoïque du bassin de
Tindouf.
 La plate-forme saharienne .3
• La plate-forme saharienne, est située au
sud de l'Algérie alpine et appartient au
craton Nord-Africain. Elle comprend un
socle précambrien sur lequel repose en
discordance une puissante couverture
sédimentaire, structurée au Paléozoïque
en plusieurs bassins séparés par des plus
zones élevées.
 ..La plate-forme saharienne; suite
Dans cette vaste zone intra-cratonique, les effets de la tectonique
panafricaine, calédonienne, hercynienne ou alpine sont peu
importants, sauf dans les zones d'accidents majeurs ; c'est pour
cela que toute la zone phanérozoîque du Sahara reste un domaine
de vaste plate-forme très peu déformée d'où le nom de Plate-
forme saharienne (PFS).
3. LA PLATE-FORME SAHARIENNE
Limite septentrionale : accident sud atlasique
• 3.1 Structure
D’ouest en est on distingue:
• a) Les bassins de Tindouf et de Reggane situés sur la limite N et NE du
bouclier Reguibat, avec une couverture sédimentaire de 8000 m d’épaisseur.
• b) Le bassin de Béchar bordé au N par l’Atlas saharien et à l'ouest par la
chaîne d'Ougarta (monts de Saoura, 890m).
• c) Le bassin d'Ahnet-Timimoun, limité au N par l'Oued Namous, à l‘W par
la chaîne d'Ougarta, au S par le bouclier Touareg et à l‘E par la dorsale
d'Idjerane-Mzab. La couverture serait en moyenne de 4000 m.
d) Les bassins du Mouydir et de l'Aguemour-Oued Mya, limités à l‘W
par la dorsale d'Idjerane-Mzab et à l‘E par la dorsale Amguid-El Biod.
Au Sud, les sédiments paléozoïques affleurent dans le Mouydir. Au
nord, dans la dépression d'Aguemour-Oued Mya, comblée par une
puissante série paléozoïque et méso-cénozoïque (5000m à Oued Mya).

e) Le bassin d'Illizi-Berkine est limitée à l‘Ouest par la dorsale

d'Amguid-El Biod et à l‘Est par le môle de Tihemboka et les confins
tuniso-libyens. Dans le bassin de Ghadamès, la couverture
sédimentaire (supérieure à 6000 m)
 Stratigraphie et tectonique .3.2
• Les phases d’érosion consécutives aux déformations
tectoniques au cours des différents cycles orogéniques
(panafricain, hercynien, alpin…etc.) ont modelé la Plate-forme
Saharienne en un certain nombre de bassins d’orientation N-S à
NO-SE et Dômes. Elle est constituée de terrain d’âge
paléozoïque, mésozoïque et cénozoïque.
• La couverture sédimentaire est formée de séries d'âge
phanérozoïque (541 MA) déposées sur une surface de
discordance ayant raviné le socle ancien précambrien. Au-
dessus de la discordance les séries sédimentaires commencent
par des formations continentales d'âge cambrien supérieur.
 Quelques rappels sur la géologie de l’Algérie
L'Algérie est divisé en deux grandes unités structurales

Domaine orogénique du Nord de l'Algérie,

instable depuis le Cénozoïque (65,5 millions
d’années) et la chaîne alpine dont la structuration
n'est pas encore terminée à cause du approchement
des plaques africaine et européenne. Un accident
tectonique majeur appelé accident sud-atlasique,
constitue sa limite au sud.
Géologiquement, le Nord de l'Algérie est divisé en deux sous-domaines :
 Le sous-domaine des nappes de charriage ou allochtone : appelé
chaîne des Maghrébides, est constitué d'unités allochtones charriées
sur la marge africaine.
 Le sous-domaine atlasique : constitué de matériel autochtone d'âge
Mésozoïque, et où s'est édifié au Cénozoïque une chaîne
intracontinentale représentée par l'Atlas saharien à l'Ouest et au centre
et par les Aurès à l'Est.
 Entre ces deux sous-domaines s'étend la zone tabulaire des Hautes
Plaines, constituée de terrains méso-cénozoïques tabulaires qui
reposent sur un socle paléozoïque plissé et métamorphisé durant
l’orogenèse hercynienne.
Domaine cratonique :
Localisé dans le Sahara algérien, ce domaine est
stable depuis plus de 550 millions d'années ;

Constitué de deux boucliers où affleurent des roches

métamorphiques et magmatiques représentant les
témoins de deux anciennes chaînes de montagnes, et
d'une plateforme appelée plateforme saharienne,
structurée en bassins sédimentaires remplis de
sédiments du Néoprotérozoïque et du Phanérozoïque.