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BASSIN SEDIMENTAIRE ET OCEANOLOGIE

Pr YAO N’GORAN JEAN-PAUL

Université FHB Cocody


Définition: Océanologie
Ensemble des activités humaines nées de la
conjonction des connaissances océanographiques
et de l'utilisation du domaine océanique Jean
Marie Pérès, 1966

Ensemble des disciplines scientifiques ayant


pour objet l'étude et la description des
phénomènes biologiques et géologiques qui ont
leur siège dans les océans et pour application la
mise au point des techniques d'exploitation et de
protection des ressources marines Trésor de la
Langue Française CNRS 2001-2007
Définition
Bassin en tant que
domaine d’affaissement
A l’origine de tous les
bassins, existe un
affaissement.
I-Objetifs/Définition
Objectifs: Cette étude répond à un
double objectif :comprendre les
processus de mise en place de la
couverture de la plate forme en tant
que formation récente par opposition
au socle _ en vue de justifier les
techniques permettant d’en exploiter
des ressources (en particuliers le
Pétrole)
L’affaissement
superficiel de la croûte
continentale a des
causes multiples.
-Surcharge lithosphétique
-Refroidissement de la
lithosphère
-Étirement de la lithosphère
-Flexion de la lithosphère
vers le large.
Classification des bassins
On peut les distinguer sur la base des
mécanismes qui les génèrent, c.-à-d. des
mécanismes responsables de leur
subsidence (Fig. I.1).
bassins sédimentaires en fonction du contexte tectonique. A : rift continental. B
: marge passive avec structuration en demi-grabens et bassin océanique. C :
bassins d'arrière-arc, d'avant-arc et fosse océanique en zone de subduction. D
: bassins liés à une faille transformante (décrochement dextre).
 Les bassins associés à des zones de
divergence de plaques tectoniques.
Ces bassins se forment là où la croûte
terrestre est étirée et amincie:
• rifts continentaux (Fig. I.1A) : c'est le début
de la phase d'ouverture. Le substrat est une
croûte continentale. Les remplissages
sédimentaires consistent en dépôts
continentaux de cônes alluviaux, de lacs, de
fleuves (exemple : graben du Rhin). Du
volcanisme est souvent associé, suite à
l'extension crustale (basaltes des plateaux,
basaltes alcalins,…);
• rifts océaniques : à partir d'un certain stade,
le rift continental est envahi par la mer. Les
sédiments sont variés, depuis des dépôts
continentaux jusqu'à des dépôts beaucoup
plus profonds (exemple : sud de la mer
Rouge). Le volcanisme est intense et évolue
vers des tholéiites;
• marges passives et bassins océaniques (Fig. I.1B) : c'est
l'évolution ultime des rifts continentaux. Les marges
continentales sont structurées en demi-grabens et de la
croûte océanique nouvellement formée sépare les
continents. Le volcanisme est réduit au niveau des
marges passives et les sédiments sont très variés, depuis
des dépôts de plate-forme jusqu'à des dépôts pélagiques
(exemple : océan Atlantique). Les épaisseurs
sédimentaires diminuent depuis la marge continentale
vers le bassin océanique. La subsidence résulte du jeu
des failles normales, de la charge sédimentaire et du
refroidissement progressif de la croûte océanique.
 Les bassins associés à des zones de
convergence de plaques (Fig. I.1C)
• fosses océaniques : ce sont des dépressions
océaniques profondes localisées au niveau
des zones de subduction. Les sédiments
consistent en dépôts pélagiques, associés à
des turbidites si le continent est proche. Ces
sédiments sont rapidement et intensément
déformés suite à la subduction: ils
constituent le prisme d'accrétion (exemple:
fosse du Japon);
• bassins d'avant-arc : géographiquement
proches des précédents, situés comme leur
nom l'indique en avant des arcs volcaniques,
sur la plaque supérieure. Leur subsidence
serait due à la flexure de cette plaque suite à
l'entraînement par la plaque subductée. La
déformation est moins intense que dans le
prisme d'accrétion et les sédiments sont à
caractère moins profonds et plus riches en
dépôts volcano-sédimentaires (exemple : mer
Tyrrhénienne (entre Italie-Espagne));
• bassins d'arrière-arc: ces bassins
ressemblent par leur mécanisme de
subsidence et par leur remplissage aux
bassins liés à la divergence de deux
plaques. Les dépôts volcano-sédimentaires y
sont cependant mieux représentés (exemple:
mer du Japon);
bassins d'avant-chaîne : lorsque la subduction
de deux plaques se poursuit par une collision
continentale, l'épaississement de la plaque
continentale supérieure provoque une
subsidence due à la surcharge. Les apports
en provenance de la chaîne en voie d'érosion
sont énormes et les dépôts sont variés
(marins, continentaux). Le volcanisme est
rare (exemple: plaine du Pô).
 Les bassins associés à des zones où
les plaques continentales coulissent le
long de failles transformantes (Fig.
I.1D) : ces bassins s'ouvrent suite à des
changements dans la direction de failles
décrochantes ou à la présence de zones
de relais. Les sédiments sont
continentaux et le volcanisme est rare
(exemple: bassin de la mer Morte le long
de la faille du Levant).
 Les bassins intra-montagneux: ces
bassins se forment en contexte
d'extension après collision. Ils sont emplis
de sédiments continentaux (cônes
alluviaux, évaporites, lacs, charbon,
rivières,…) (divers exemples dans les
Andes et l'Himalaya).
 Les bassins intracontinentaux en
contexte atectonique: ces bassins
stables et à subsidence relativement
faible résultent d'un amincissement
modéré de la croûte (sans apparition de
rift) ou d'un refroidissement du manteau.
La subsidence peut être entretenue par
la surcharge sédimentaire. Les
sédiments sont continentaux (lacustres,
désertiques, etc.) voire marins et ne sont
pas plissés (exemple : Bassin de Paris).
L'enregistrement géologique montre que
certains bassins possèdent une histoire
polyphasée et peuvent passer d'un type à
l'autre. C'est bien sûr le cas des rifts
continentaux qui peuvent évoluer en marge
passive/bassins océaniques et aussi celui
des fosses océaniques/bassins d'arrière-
arc/bassins d'avant-arc qui peuvent être
repris dans un bassin d'avant-chaîne lors
d'une collision continentale.
II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

a. Evolution des bassins : contenant

Evolution de la morphologie du "contenant" vers un nouveau type de bassin est contrôlée par
l'évolution des conditions géodynamiques dans le temps.

Evolution géodynamique des bassins

Le passage d'un type de bassin vers un autre peut se faire dans 2 contextes différents :

(1) Contraintes et contexte géodynamique ne changent pas.

(2) Contraintes et contexte géodynamique changent complètement.


II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

a. Evolution des bassins : contenant (1) Contraintes et contexte géodynamique ne changent


pas.

Exemple : Contexte d'extension, du rift à


Rift
continental l'océan.

EXTENSION
Marges passives
+
Océan étroit

Marges passives
+
Bassins océaniques
II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

a, Evolution des bassins : contenant (2) Contraintes et contexte géodynamique


changent complètement.

Exemple : Inversion tectonique

Marge passive EXTENSION


(failles normales)

Inversion
tectonique

Chaînes de montagnes
COMPRESSION
+
Bassin flexural
(failles inverses)
II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

a. Evolution des bassins : contenant (2) Contraintes et contexte géodynamique


changent complètement.

Exemple : Du bassin cratonique au


bassin d'avant-pays

Rocheuses

Grandes
plaines

Plaines nord-américaines / Rocheuses


II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

a. Evolution des bassins : contenant (2) Contraintes et contexte géodynamique


changent complètement.

Exemple : Du bassin cratonique au


bassin d'avant-pays

Bassin cratonique Héritage structurale

Chaînes de montagnes
COMPRESSION
+
Bassin flexural
(failles inverses)

Plaines nord-américaines / Rocheuses


II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

a. Evolution des bassins : contenant (2) Contraintes et contexte géodynamique


changent complètement.

Exemple : Du bassin cratonique au


bassin d'avant-pays

Bassin Aquitain / Pyrénées


II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

a. Evolution des bassins : contenant (2) Contraintes et contexte géodynamique


changent complètement.

Exemple : Du bassin cratonique au


bassin d'avant-pays

Bassin cratonique Héritage structurale

Chaînes de montagnes
COMPRESSION
+
Bassin flexural
(failles inverses)

Bassin Aquitain / Pyrénées


II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

a. Evolution des bassins : contenant

Evolution des bassins sédimentaires / cycles orogéniques ( "cycle Wilson")

Déchirure Bassin de rift


continentale

Bassin cratonique

Equilibrage thermique Divergence


Erosion continentale Océanisation
Marge passive
Bassin océanique

Collision Convergence
Orogénèse / érosion reliefs Subduction
Bassin flexural Bassin avant et arrière arc
II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

b. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Dans les bassins, l'évolution du remplissage dans le temps (nature des environnements
sédimentaires, le volume et la géométrie des accumulations) va répondre à 2 grands types de
variations :

Variations du niveau marin


- Contrôle

- Enregistrement
Variations des apports sédimentaires

(volume et nature)
II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

b. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Contrôle

Variations du niveau marin contrôlées essentiellement par :

Tectonique des plaques :


• Variations de vitesse d'expansion Cycle de 1 à 100 Ma
des dorsales

Climat / perturbations orbitales :


• Cycle de Milankovitch Cycle de 20 à 100 Ka
II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

b. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Contrôle tectonique


• Variations de vitesse d'expansion des dorsales

Bas niveau

Haut niveau

Cycle de 1 à 100 Ma
II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

b. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Contrôle tectonique


• Variations de vitesse d'expansion des dorsales
Variations de vitesse d'expansion des
dorsales sont à l'origine de grandes
transgressions/régressions.

Transgressions sur les domaines


épicontinentaux, fonctionnement de
ces bassins sédimentaires (mer
épicontinentales).

Exemples des grandes transgressions


Mésozoïques des bassins parisiens et
aquitains.
Cycle de 1 à 100 Ma
II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

b. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Contrôle climatique


• cycle de Milankovitch et glacio-eustatisme Cycles orbitaux

Cycles climatiques
(variation insolation)
alternance

période froide période chaude


Stockage d'eau sous Glace stockée sur les
forme de glace sur continents relâchée
les continents dans les océans
(Glaciers et calotte)

Haut niveau
Bas niveau

Cycle de 20 à 100 Ka
n.b : effet thermique qui dilate ou contracte directement les océans
II. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

b. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Enregistrement

Ces variations du niveau marin (en plus de la subsidence) vont contrôler la quantité
d'espace disponible pour la sédimentation dans les bassins.

• Contrôle le fonctionnement ou l'arrêt de certains bassin (bassins epicontinentaux)

• Séquençage des dépôts, contrôle de la géométrie des dépôts et contrôle de la


migration des dépôts vers l'aval ou l'amont du bassin (marge passive)

stratigraphie séquentielle
III: NOTIONS DE STRATIGRAPHIE
SEQUENTIELLE
Dans ce chapitre il sera question de définir la stratigraphie séquentielle
et de comprendre la mise en place des séquences de dépôts.

RAPPEL SUR LES CONCEPTS DE LA STRATIGRAPHIE


SEQUENTIELLE
La stratigraphie séquentielle ou allostratigraphie tente de donner une
interprétation génétique (au sens de genèse des processus) à la
géométrie des dépôts sédimentaires. Cette méthode de la
stratigraphie se base sur la reconnaissance des séquences de
dépôts, et les cortèges sédimentaires observés par stratigraphie
sismique corrélé par des levées de terrain et des forages. La
répartition des sédiments dans un bassin est contrôlée par l'espace
d'accommodation, place disponible pour la sédimentation, entre le
fond du bassin et la surface de l'eau. Cet espace varie dans le
temps selon trois principaux facteurs:
- les apports sédimentaires : Ils comblent l'espace disponible, et
forment des séquences de dépôts limitées par des lacunes (le
temps n'étant pas enregistré en continu à causes des arrêts de
sédimentation et de l’érosion).
- la subsidence : Sous le poids des sédiments le bassin s'enfonce et
crée de l'espace d'accommodation.
- l'eustatisme : C'est la fluctuation des niveaux marins, directement
relié à l'espace d'accommodation. Les augmentations du niveau
marin sont qualifiées de transgression, et les baisses de
régressions. C'est le facteur qui à la vitesse de variation la plus
rapide, et l'on estime que c'est le principal facteur qui contrôle les
migrations des corps sédimentaires. Il dépend lui-même de
nombreux autres facteurs comme l'astronomie, la variation de la
température et la fonte des glaces, la variation du volume du bassin
océanique... (figure 8).
Notion d’espace disponible ou potentiel
d’accommodation
La géométrie des corps sédimentaires, et leur
localisation dans un bassin marin, sont une
réponse à la diminution ou à l’augmentation de
l’espace disponible, entre le fond du bassin et le
niveau de la mer, pour le dépôt des sédiments.
Les variations de l’espace disponible résultent des
effets de deux facteurs principaux : les variations
eustatiques et la tectonique (VAIL et al., 1991).
Figure 8 : Espace disponible ou
accommodation (GUILLOCHEAU et al.,
2003)
Dans un bassin l’accommodation peut être
défini comme la résultante de l’eustatique et
de la tectonique (subsidence, soulèvement)
avec prise en compte des apports
sédimentaires
(Production primaire et flux détritique). Le
niveau relative fluctue et conditionne les
variations de l’espace disponible.
Notion de séquence de dépôt
Une séquence de dépôt (figure 10) est définie comme une
succession des cortèges de dépôt. Ces cortèges sont
constitués par des strates génétiquement reliées, et limité
par des surfaces de discontinuité stratigraphique qui
passent latéralement à des surfaces de concordance. Une
séquence de dépôt est mise en place durant un cycle
complet de variations du niveau marin relatif (figure 10b).
Elle constitue l’unité de base en stratigraphie séquentielle
(MITCHUM et al., 1977; VAIL et al.,1977,1987,1991 ; VAN
WAGONER et al., 1990). Deux types de séquences sont
définis :
- la séquence de type 1 : elle est associée à un cycle de type 1
qui commence par une chute du niveau marin relatif plus bas
que la bordure de la plate-forme ;
- la séquence de type 2 : elle se forme durant un cycle de type 2
qui débute par une baisse moins importante du niveau marin
relatif, lequel se maintient sur la plate-forme.
Cortèges de dépôt
Suivant la position du niveau de la mer par rapport à la morphologie
plate-forme/talus, quatre types de cortèges de dépôt sont définis
(figure 10) :
le Cortège de Bas Niveau marin (CBN) : Il est édifié lors d’une chute
du niveau marin en bordure de plate-forme (type 1). Il est constitué
d’un cône sous marin de bassin (CSB), d’un cône sous-marin de
talus (CST) et d’un prisme de bas niveau marin (PBN).
le Cortège Transgressif (CT) : Il se forme lors de l’élévation du niveau
marin. Ce cortège. Se distingue aisément par son allure
rétrogradante (figures 9 et 10a) ;
le Cortège de Haut Niveau marin (CHN) : Il est édifié lorsque la
remontée du niveau marin continue puis culmine avant de baisser
par la suite (figure 10b). Ce cortège est caractérisé par son allure
générale progradante (figures 9 et 10a) ;
le Cortège de Bordure de Plate-forme (CBP) : Quand le niveau
marin ne chute pas au-delà de la bordure de plate-forme (cycle de
type 2), il se forme le cortège de bordure de plateforme, en
remplacement du cortège de bas niveau.
Surfaces et architectures stratigraphiques
Surfaces stratigraphiques
Une séquence de dépôt est composée des cortèges
sédimentaires, lesquels sont limités par des
surfaces de discontinuité stratigraphique (ou leur
équivalent latéral concordant). Trois types de
discontinuités sont distingués : la limite de
séquences (LS), la surface de transgression (ST)
et les surfaces basales de progradation qui
comprennent d’une part la surface d’inondation
maximale (SIM) et d’autre part celle associée à un
cône sous-marin (figure 10).
Limites de séquence (LS)
Une limite de séquence est une surface de discontinuité
stratigraphique en domaine proximal, liée à une chute
du niveau marin, pouvant passer à une surface de
concordance en domaine distal. La limite de séquence
est latéralement continue (figure 10a, 10b), une surface
très répandue couvrant au moins un bassin entier. Elle
semble apparaître synchrone dans beaucoup de
bassins à travers le monde. Elle est prise
habituellement comme une ligne temps (VAIL et al.,
1977 ; VAIL et TODD, 1981 ; VAIL et al., 1984 ; HAQ et
al., 1988 ; HUNT et TUCKER, 1992 ; EMBRY, 1995).
Deux types possibles de discordances sont distinguées
selon que le niveau marin relatif chute plus bas que la
bordure de la plate-forme ou, au contraire, se maintient
sur celle-ci. Dans le premier cas, la discordance est
dite de type 1 (LS 1). Tandis que dans le deuxième
cas, elle est dite de type 2 (LS 2).
Figure 9 : Séquences de dépôt progradation et rétrogradation (x 10
– 100 ka)(GUILLOCHEAU, 1995).
Figure 10 : Modèle schematique d’une séquence de dépôt avec ses cortèges
sédimentaires (VAIL et al., 1987, 1991,in MBANI , 2008).
Figure 10 : Modèle schematique d’une séquence de dépôt avec ses cortèges
sédimentaires (VAIL et al., 1987, 1991,in MBANI , 2008).
Surface d’inondation maximale (SIM)
Deux types de surfaces d’inondation maximale se
distinguent :
- la SIM stratigraphique : La surface d’inondation
maximale (SIM) définie sur la base sédimentologique,
à partir des modèles d’empilement des strates, est
située au dessus de la strate de rétrogradation
(correspondant à une surface basale de progradation)
(Figure 10a). Selon CATUNEANU et al. (1998), la
formation de cette surface enregistre une très faible
diachronie qui est liée aux taux de transport
sédimentaire. Mais cette diachronie est si faible qu’elle
ne peut être déterminée par les techniques de
datations courantes (biostratigraphie, radiométrie);
maintenant ainsi sa valeur de ligne temps
(CATUNEANU, 2002).
- la SIM bathymétrique : La surface indiquant la
profondeur d’eau maximale est définie à partir de
l’analyse des pics d’abondances fauniques.
NAISH et KAMP (1997) soulignent que la SIM
bathymétrique, identifiée sur la base des
assemblages fossiles apparaît souvent au sein
des cortèges de haut niveau marin.
On notera donc que ces deux SIM ne définissent
pas les mêmes surfaces. Celles-ci ne se forment
pas au même moment (CATUNEANU, 2002).
Architectures stratigraphiques
Sur la base de la migration des “offlap breaks”, zone de contacte
plateau continental-talus, cinq types de géométries de dépôts
peuvent être décrits à partir d’un profil de dépôt (Figure 11) :
le système rétrogradant (HOMEWOOD et al., 2000) qui est
l’équivalent de la géométrie transgressive (CATUNEANU, 2006) ;
le système de transgression avec accrétion (CATUNEANU, 2006) ;
le système de progradation-aggradation (HOMEWOOD et al., 2000)
qui correspond au système de régression normale de haut niveau
de CATUNEANU (2006) ;
le système de progradation pure (HOMEWOOD et al., 2000) ;
le système de progradation forcée (HOMEWOOD et al., 2000 ;
CATUNEANU, 2006).
Une variation du rapport Accommodation/Flux sédimentaire (A/S)
induit une progradation, une aggradation ou une rétrogradation du
profil de dépôt. Le cas de régression forcée est indépendant des
variations de flux sédimentaires car ne peut s’expliquer que par
une baisse de l’espace disponible (A<0).
Figure 11 : Agencement des cortèges de
dépôt (HOMEWOOD et al., 2000).
HIERARCHISATION DES SEQUENCES DE DEPOTS
L’application des concepts de la stratigraphie séquentielle permet de
classer et d’ordonner les séquences en six cycles (VAIL et al., 1991 ;
HARDENBOL et al., 1998).
Cycle de premier ordre
Le cycle de premier ordre ou «Cycle Pangéen» a une durée moyenne
de 250 Ma. Il est lié aux mouvements tectoniques des plaques
lithosphériques. Il engendre la méga-séquence de dépôt.
Cycle de deuxième ordre
Le cycle de deuxième ordre, d’une durée de 3 à 50 Ma (HARDENBOL et
al., 1998), est un cycle de faciès transgressif/régressif qui résulte des
changements à long terme de la subsidence et de l’eustatisme. Il aboutit
à la formation d’une super séquence.
Cycle de troisième ordre
Le cycle de troisième ordre a une durée de 0,5 Ma à 3 Ma. Il est lié aux
changements à moyen terme du climat, de l’eustatisme et de la
tectonique. C’est ce cycle qui engendre la séquence de dépôt (VAIL et
al., 1987, 1991).
Cycles de quatrième, cinquième et sixième ordre
Les cycles de 4ième ordre (0,08 à 0,5 Ma), de 5ième
ordre (0,03 à 0,08 Ma) et de 6ième ordre (0,01 à 0,03
Ma) sont en relation avec les perturbations
climatiques de type Milankovitch (DUVAL et
CRAMEZ, 1998). Ces perturbations provoquent des
variations eustatiques en raison soit de la variation
du volume océanique par dilatation de l’eau de mer
soit des fluctuations du volume des calottes
glaciaires, sous l’effet de l’insolation. Ces cycles
engendrent des paraséquences.
Conclusion partielle
La stratigraphie séquentielle est une méthode d'étude des
couches sédimentaires passées grâce à la détermination
de séquences géométriques. Elle permet d’identifier les
intervalles et les séquences de dépôts (types 1 et 2) avec
ses cortèges sédimentaires, servant à classer et
d’ordonnés les séquences en cycles (Six cycles
répertoriés) selon leur structure. L’intérêt est d’identifier
l’âge des séquences et de visualiser les variations du
niveau marin à différentes échelles d'observation à l’aide
d’outils diagraphique.
Après avoir définit ce concept, divers matériels et
méthodes utilisés pour atteindre nos objectifs seront
développés dans la deuxième partie consacrée aux
matériels et méthodes.
Biostratigraphie
Géologie du Pétrole
Géophysique
Géochimie
sédimentologie
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Enregistrement Stratigraphie séquentielle

Définition : La stratigraphie séquentielle est une méthode dérivée des


concepts de stratigraphie sismique développés au cours des années 80 [Vail et
al., 1987; Posamentier et al., 1988; Posamentier et Vail, 1988]. Le principe de
base est que les séries sédimentaires s'organisent en une succession logique
d'unités de dépôts isochrones contrôlées par des variations relatives du
niveau de la mer (relatives par rapport au fond du bassin)

Ces variations relatives sont contrôlées par :

• l'eustatisme (variation absolue du niveau marin)


• la tectonique au sens large (subsidence ou soulèvement du bassin)
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Enregistrement Stratigraphie séquentielle

Accommodation : L'empilement des séries sédimentaires dans un bassins


n'est rendu possible que par la création permanente d'espace ouvert à la
sédimentation entre le fond du bassin (substratum) et le niveau de la mer. Cette
création d'espace est appelée accomodation [Vail et al., 1987]
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Enregistrement Stratigraphie séquentielle

Séquence de dépôt :

• comme en stratigraphie sismique, la séquence de dépôt est composée d’une


suite relativement conforme de strates génétiquement liées, limitée à son mur et
à son toit par des discontinuités.

• Dans le modèle de stratigraphie séquentielle, on considère une séquence de


dépôt comme l'ensemble des sédiments déposés lors d'un cycle complet de
variations du niveau relatif de la mer (bas niveau / haut niveau relatif)
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Enregistrement Stratigraphie séquentielle

Point
d'inflexion
Chute relative
du niveau marin

Discontinuité

Une séquence =
un cycle bas-haut niveau
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations du niveau marin : Enregistrement Stratigraphie séquentielle

Régression Trait de côte

Sédimentation Sédimentation marine


continentale
Transgression

Régression

Séquence

• Prisme de bas niveau


• Cortège transgressif
• Prisme de haut niveau
• Prisme de rebord de plateau (type 2)
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Dans les bassins, l'évolution du remplissage dans le temps (nature des environnements
sédimentaires, le volume et la géométrie des accumulations) va répondre à 2 grands types de
variations :

Variations du niveau marin


- Contrôle

- Enregistrement
Variations des apports sédimentaires

(volume et nature)
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations des apports sédimentaires : contrôle

Dans un bassin sédimentaire, les variations des apports sédimentaires, en termes


de quantité et de nature des apports, vont être contrôlées essentiellement par trois
facteurs :

• La tectonique

• Le climat

• Les variations du niveau marin


I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations des apports sédimentaires : contrôle • La tectonique

• Contrôle de la quantité des apports


sédimentaire :
Relief créer = potentielle zone à éroder
potentielle source de
sédiments détritiques

• Contrôle de la nature des apports sédimentaire :


Diversité des écailles tectoniques (croûte granitique, croûte océanique obductée,
ancien bassin sédimentaire, …)
Diversité des sédiments détritiques
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations des apports sédimentaires : contrôle • Le climat

• Contrôle de la quantité des apports


sédimentaire :
Eau = principale agent d'érosion
Erosion d'autant plus forte que la Apport terrigènes
pluviométrie est forte (et inversement) d'autant plus forts
(ou plus faible)

• Contrôle de la nature des apports sédimentaire :

Climat froid ou tempéré + érosion sédimentation détritique terrigène

Climat intertropical + faible apports terrigènes possibilité de sédimentation


carbonatée biogénique
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations des apports sédimentaires : contrôle • Les variations du niveau marin

En un point donné du bassin, ces variations vont contrôler :

• la nature des apports sédimentaire:

Continental

Sable grossier
Silt et argile

• la quantité des apports sédimentaire


Ex : Cônes turbiditiques fonctionnant en
bas niveau marin
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations des apports sédimentaires : contrôle

Dans un bassin sédimentaire, les variations des apports sédimentaires, en termes


de quantité et de nature des apports, vont être contrôlées essentiellement par trois
facteurs :

• La tectonique

• Le climat Facteurs interdépendants

• Les variations du niveau marin


I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations des apports sédimentaires : Enregistrement

• Enregistrement de variation de Variations des volumes déposés


quantité des apports sédimentaire au court du temps

Ex : Sédimentation carbonatée Si une situation donnée perdure


Variations de l'épaisseur des bancs
marge grasse (apports forts)
marge maigre (apport faibles)
Bancs épais
(Production biogénique forte)

Bancs en "plaquettes"
(Production biogénique faible)
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Variations des apports sédimentaires : Enregistrement

• Enregistrement des variations de la nature des apports sédimentaire :

Détritique terrigène
Type de (siliceuse, argileuse, …)
Faciès sédimentaires
sédimentation
Carbonatée Interprétation en termes de
(chimique et biochimique) paléoenvironnements
(environnements de dépôts,
climats, source des apports,
mécanismes de dépôt, …)
Continentale (fluviatile, lacustre, …)

Environnement Marin littoral / Néritique


de dépôts
Marin profond
I. Les bassins sédimentaires: genèse, diversité, évolution

C. Evolution des bassins : contenu (remplissage du bassin)

Dans les bassins, l'évolution du remplissage dans le temps (nature des environnements
sédimentaires, le volume et la géométrie des accumulations) va répondre à 2 grands types de
variations :

Variations relatives du niveau marin


- Contrôle

- Enregistrement
Variations des apports sédimentaires

(volume et nature)

Evolution des sédiments


après sédimentation DIAGENESE
(compaction, cimentation,
dissolution/recristallisation)

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