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FONCTIONS VECTORIELLES DE LEIBNIZ

Les objectifs
1- Objectifs généraux
L’objectif de cette leçon est de :
– Définir une fonction vectorielle de Leibniz
– Utiliser la fonction vectorielle de Leibniz pour définir le barycentre
– Utiliser la fonction vectorielle pour simplifier certains calculs barycentriques et
problème de ligne de niveau
2- Objectifs Spécifiques

– Reconnaitre si une fonction vectorielle est constante ou bijective


– Simplifier une fonction vectorielle de Leibniz en fonction de la somme des coéffi-
cients
– Utiliser la forme simplifié pour resoudre les problèmes de lieux de points.

Pre-requis
Pour aborder cette leçon, l’élève doit savoir :
– La notion de vecteur (Somme, construction, produit scalaire)
– La notion de bijection
– La notion de construction en géométrie.

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Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
Introduction générale
En géométrie affine ou euclidien, les fonctions vectorielles sont des fonctions qui, à
des points associent des vecteurs. Ces fonctions sont très intimement liées à la notion
de barycentre qui permet d’en donner une forme simplifiée. Elles donnent une définition
formelle à la notion de barycentre.

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Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES

Table des matières


1 Généralité 4
1.1 Point pondéré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Système de points pondérés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Définitions et Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

2 Applications 9
2.1 Existence du barycentre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.2 Coordonnées barycentrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.3 Lignes de niveau ou surfaces de niveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.1 Fonction scalaire de Leibniz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.2 Relation fonction vectorielle et scalaire de Leibniz . . . . . . . . . . 12
2.4 Etude des lignes de niveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
n
αi M A2i . . . . . . . 15
P
2.4.1 Lignes de niveau de l’application g : M 7−→
i=1
MA
2.4.2 Lignes de niveau de l’application M 7−→ MB
. . . . . . . . . . . . . 18
2.4.3 Ligne de Niveau de M 7−→ kϕ(M )k . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.4.4 Ligne de niveau M 7→ g(M ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

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Généralité

1 Généralité
Dans toute la suite de notre travail E désigne le plan affine ou l’espace et V désigne le
plan vectoriel ou l’espace vectorielle associé à E.

1.1 Point pondéré


On appelle point pondéré de E tout couple (A, α) avec A ∈ E et α ∈ R.

1.2 Système de points pondérés


Soit n ∈ N∗ , A1 , A2 , . . . , An , n points de E, α1 , α2 , . . . , αn ∈ R{(A1 , α1 ), (A2 , α2 ), . . . , (An , αn )}
est appelé système de points pondérés.
Notation : On note (Ai , αi )1≤i≤n la système de points pondérés.

1.3 Définitions et Propriétés


Définition
1. (Fonctions vectorielles de Leibniz) :
Soit n ∈ N∗ et (Ai , αi )1≤i≤n un système de points pondérés. On appelle Fonction
vectorielle de Leibniz associé à ce système l’application qui à tout point M de E
n
P −−→
associe le vecteur ϕ(M ) = αi M Ai .
i=1
ϕ: E −→ V
Pn −−→
M 7−→ αi M A i
i=1

Exemple 1. Considérons le système de points pondérés (A, 2), (B, 1), (C, −2). Alors la
−−→ −−→ −−→
fonction de Leibniz associée à ce système est ϕ : M 7−→ 2M A + M B − 2M C.
Activité
1. On considère le fonction de Leibniz ϕ qui à tout réel M associe ϕ(M ) =
−−→ −−→ −−→
aM A + bM B + cM C, a, b, c ∈ R.
On suppose que a + b + c = 0.
1. Calculer ϕ(A), ϕ(B) et ϕ(C).
−→ −→
2. Justifier que ϕ(A) − ϕ(B) = (a + b + c)AB et ϕ(A) − ϕ(C) = (a + b + c)AC.
3. En déduire que ϕ(A) = ϕ(B) = ϕ(C).
4. Montrer que pour tout M de E, ϕ(M ) = →

u avec →

u est un vecteur constant qui ne
dépend pas de M .
Solution
1. On a :
−→ −→ −→ −→ −→
ϕ(A) = aAA + bAB + cAC = bAB + cAC
−→ −−→ −−→ −→ −−→
ϕ(B) = aBA + bBB + cBC = aBA + cBC
−→ −−→ −→ −→ −−→
ϕ(C) = aCA + bCB + cCC = aCA + bCB
4
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1.3 Définitions et Propriétés Généralité

−→
2. Justifions que ϕ(A) − ϕ(B) = (a + b + c)AB
−→ −→ −→ −−→
ϕ(A) − ϕ(B) = bAB + cAC − aBA − cBC
−→ −→ −→ −−→
= bAB + cAC + aAB + cCB
−→ −→ −−→
= (a + b)AB + c(AC + CB)
−→ −→
= (a + b)AB + cAB
−→
= (a + b + c)AB
−→
De même, ϕ(A) − ϕ(C) = (a + b + c)AC
3. Déduisons que ϕ(A) = ϕ(B) = ϕ(C)
On a :
−→
ϕ(A) − ϕ(B) =
(a + b + c)AB
−→
= 0.AB car a + b + c = 0


= 0
Donc ϕ(A) = ϕ(B)


De même ϕ(A) − ϕ(C) = 0 . Donc ϕ(A) = ϕ(C)
Ainsi, ϕ(A) = ϕ(B) = ϕ(C)
4. Montrons que pour tout point M de E, ϕ(M ) = →

u avec →

u est un vecteur constant
qui ne dépend pas de M .
On a :
−−→ −−→ −−→
ϕ(M ) = aM A + b M B + c M C
−−→ −−→ −→ −−→ −→
= aM A + b(M A + AB) + c(M A + AC)
−→ −→ −−→
= (a + b)AB + c(AC + CB)
−−→ −→ −→
= (a + b + c)M A + bAB + cAC
−→ −→
= bAB + cAC car a + b + c = 0
−→ −→
Donc ϕ(M ) = bAB + cAC ne dépend pas de M .
Proposition
1. Soit (Ai , αi )1≤i≤n , n ∈ N∗ un système de n points pondérés.
n
P Pn −−→
Si = 0, alors la fonction vectorielle de Leibniz ϕ(M ) = M Ai est constante.
i=1 i=1

Preuve
1. Soit (Ai , αi )1≤i≤n , n ∈ N un système de n points pondérés et ϕ la
Pn
fonction vectorielle associée à ce système tel que = 0. Montrons que ϕ est
i=1
constante :
Soit Ω un point de E, montrons que pour tout point M de E, ϕ(M ) = ϕ(Ω).
En utilisant la relation de Chasles, on a :
On a :
n
P −−→ −−→
ϕ(M ) = αi (M Ω + ΩAi )
i=1 −−→ P
P n n − −→ n
P
= αi M Ω + ΩAi or =0
i=1 i=1 i=1
n −
P −→
Donc ϕ(M ) = ΩAi = ϕ(Ω). Ainsi, ϕ est constante.
i=1

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1.3 Définitions et Propriétés Généralité

Exemple 2. Considérons la fonction vectorielle ϕ associée au système de points pondérés


(A, 2), (B, 1), (C, −3)
−−→ −−→ −−→
ϕ : M 7−→ 2M A + M B − 3M C.
On a : 2 + 1 − 3 = 0 donc ϕ est constante.
En utilisant la relation de Chasles, on a :
−−→ −→ −−→ −→ −−→ −→
ϕ(M ) = 2(M A + AA) + (M A + AB) − 3(M A + AC)
−−→ −−→ −−→ −→ −→
= 2M A + (M A − 3M A) + (AB − 3AC)
−→ −→
ϕ(M ) = AB − 3AC
ϕ ne dépend pas de M donc ϕ est une constante.

Exercice d’application : On considère la fonction vectorielle de Leibniz ϕ : M 7−→


2−−→ −−→ −−→
k M A − k M B − 2M C, k ∈ R.
Déterminer les valeurs de k pour lesquelles ϕ est constante.
Solution
Déterminons les valeurs de k pour lesquelles ϕ est constante :
ϕ est constante si k 2 − k − 2 = 0 c’est-à-dire k = −1 ou k = 2.
Donc ϕ est constante pour k ∈ {−1, 2}.
Activité
2. On considère la fonction de Leibniz ϕ qui à tout point M associe ϕ(M ) =
−−→ −−→ −−→
aM A + bM B + cM C.
On suppose que a + b + c 6= 0.
−−→
1. Montrer que pour tout point M et N de E, ϕ(M ) − ϕ(N ) = (a + b + c)M N .
2. Justifier que si M 6= N , alors ϕ(M ) 6= ϕ(N ).
3. En déduire que ϕ est injective.
4. Montrer que pour tout vecteur →

u de V, il existe un unique point M de E tel que


ϕ(M ) = u .
5. En déduire que ϕ est surjective.
6. Déduire de 3) et 5) que ϕ est bijective.
Solution :
−−→
1. Montrons que pour tout point M et N de E, ϕ(M ) − ϕ(N ) = (a + b + c)M N . Soit
M, N deux points de E
On a :
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
ϕ(M ) − ϕ(N ) = aM A + b M B + c M C − aN A − b N B − c N C
−−→ −−→ −−→
= aM N + b M N + c M N
−−→
= (a + b + c)M N
2. Justifions que si M 6= N , alors ϕ(M ) 6= ϕ(N ).
−−→ → − −−→ → −
Si M 6= N alors M N 6= 0 et (a + b + c)M N 6= 0 car a + b + c 6= 0 par hypothèse.


Ainsi, on a ϕ(M ) − ϕ(N ) 6= 0 c’est-à-dire ϕ(M ) 6= ϕ(N ).
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1.3 Définitions et Propriétés Généralité

3. D’après la question précédente, si M 6= N , Alors ϕ(M ) 6= ϕ(N ).Ce qui prouve que
ϕ est injective.
4. Montrons que pour tout vecteur →

u de V, il existe un unique point M de E tel que
ϕ(M ) = →

u.
Soit O un point de E.
On a :
−−→ −−→ −−→ −
ϕ(M ) = →

u ⇔ aM A + bM B + cM C = → u
−−→ −→ −−→ −−→ −−→ −→
⇔ a(M O + OA) + b(M O + OB) + c(M O + OC) = → −
u
−−→ −→ −−→ −→ →

⇔ (a + b + c)M O = −(aOA + bOB + cOC) + u
−−→
⇔ (a + b + c)OM = (ϕ(O) − → −
u
−−→
ϕ(O) − →

 
1
⇔ OM = a+b+c u
−−→
ϕ(O) − →

 
1
Donc il suffit de prendre le point M tel que : OM = a+b+c u . De plus
cette définition du point M est unique.
5. D’après la question 4) pour tout vecteur →

u de V, il existe un unique point M de E


tel que ϕ(M ) = u . Ce qui montre que ϕ est surjective.
6. D’après 3) ϕ est injective et d’après 5) ϕ est surjective, donc ϕ est bijective.

Proposition
2. Soit (Ai , αi )1≤i≤n , n ∈ N∗ un système de n points pondérés.
n
P Pn −−→
Si = 0, alors la fonction vectorielle de Leibniz ϕ : M 7−→ αi M Ai est bijective.
i=1 i=1

Preuve
2. Nous allons montrer que ϕ est injective et surjective.
– Injection : Montrons que pour tout point M et N de E (M 6= N ) ⇒ ϕ(M ) 6= ϕ(N ).
Soient M, N deux points de E.
On a : n
P −−→ P n −−→
ϕ(M ) − ϕ(N ) = αi M Ai − αi N A i
i=1 i=1
Pn −−→ P n −−→
= αi M Ai + αi A i N
i=1 −−→i=1
 Pn
= αi M N
i=1
−−→ →
− P n −−→ →
− Pn
Si M 6= N alors M N 6= 0 et par la suite αi M N 6= 0 car αi 6= 0 par
i=1 i=1


hypothèse. Donc ϕ(M )−ϕ(N ) 6= 0 c’est-à-dire ϕ(M 6= ϕ(N )). Ainsi ϕ est injective.
– Surjection : Montrons que pour tout vecteur →−u de V, il existe un unique point M


de E tel que ϕ(M ) = u .
Soit O un point quelconque de E. On a :

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1.3 Définitions et Propriétés Généralité

n −−→ −
ϕ(M ) = →
− αi M A i = →
P
u ⇔ u
i=1
n −−→ −−→
αi (M O + OAi ) = →

P
⇔ u
i=1
n −−→ P n −−→ −
OAi = →
P
⇔ αi M O + u
i=1 i=1
n −−→ − P n −−→ −
αi M O = → OAi = →
P
⇔ u − u − ϕ(O)
i=1 i=1
n −−→
αi OM = ϕ(O) − → −
P
⇔ u
i=1
−−→ 1




⇔ OM = P n ϕ(O) − u
αi
i=1
−−→
ϕ(O) − →

 
1
Il suffit donc de prendre l’unique point M tel que OM = n
P u .
αi
i=1

Exemple 3. On considère A, B et C trois points distincts et non alignés de E.ϕ la fonction


−−→ −−→ −−→
vectorielle de Leibniz définie par : pour tout point M de E ϕ(M ) = M A + M B + 2M C.
1. Justifier que ϕ est bijective.
−→
2. Déterminer et construire le point MO tel que ϕ(MO ) = AB.
Solution
1. Justifions que ϕ est bijective.
On a : 1 + 1 + 2 = 4 6= 0 donc d’après la proposition 4, ϕ est bijective.
−→
2. Déterminons et construisons le point M0 tel que ϕ(MO ) = AB.
On a :
−→ −−−→ −−−→ −−−→ −→
ϕ(MO ) = AB ⇔ MO A + MO B + MO C = AB
−−−→ −−−→ −→ −−−→ −→ −→
⇔ MO A + (MO A + AB) + 2(MO A + AC) = AB
−−−→ −→ −→ −→
⇔ 4MO A + AB + 2AC = AB
−−−→ −→
⇔ 4MO A = −2AC
−−−→ −→
Donc AMO = 21 AC.
A
M0

Exercice
D d’application
u E :
On considère le rectangle ABCD et ϕk la fonction vectorielle de Leibniz qui à tout
−−→ −−→ −−→ −−→
point M de E associe le vecteur ϕk (M ) = k 2 M A − k M B + M C − 3M D k ∈ R.

1. Déterminer les valeurs de k pour lesquelles ϕk est constante et pour chaque valeur
de k déterminer le vecteur d’origine A représentant du vecteur ϕk (M )
2. Pour k ∈ R\{−1, 2}. Justifier que ϕk est bijective.


3. Pour k ∈ R\{−1, 2}. Justifier l’existence d’un unique point M0 tel que ϕ(M0 ) = 0 .
−−→
4. Déterminer en fonction de k le vecteur AM0 .
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Applications

Solution :
1. Déterminons les valeurs de k pour lesquelles ϕk est constante et pour chaque valeur
de k déterminons le vecteur d’origine A représentant du vecteur ϕk (M ) :
ϕk est constante si k 2 − k + 1 − 3 = 0
Donc ϕk est constante pour k = −1 ou k = 2.
On a :
−−→ −−→ −−→ −−→
ϕ−1 (M ) = M A + M B + M C − 3M D
−−→ −−→ −→ −−→ −→ −−→ −−→
= M A + (M A + AB) + (M A + AC) − 3(M A + AD)
−→ −→ −−→
= AB + AC − 3AD
Donc,
−−→ −−→ −−→ −−→
ϕ2 (M ) = 4M A − 2M B + M C − 3M D
−−→ −−→ −→ −−→ −→ −−→ −−→
= 4M A − 2(M A + AB) + (M A + AC) − 3(M A + AD)
−→ −→ −−→
= −2AB + AC − 3AD
2. Pour k ∈ R\{−1, 2}. Justifions que ϕk est bijective.
Pour k ∈ R\{−1, 2}, on a k 2 − k − 2 6= 0 donc d’après la proposition 2, ϕk est
bijective.
3. Pour k ∈ R\{−1, 2}. Justifions l’existence d’un unique point M0 tel que ϕ(M0 ) =


0 :


Pour k ∈ R\{−1, 2}, ϕk est bijective donc surjective et puisque 0 ∈ V alors il existe


un unique point M0 ∈ E tel que ϕ(M0 ) = 0
−−→
4. Déterminons en fonction de k le vecteur AM0 :

− −−→ −−−→ −−−→ −−−→ → −
ϕ(M ) = 0 ⇔ k 2 M0 A − k M0 B + M0 C − 3M0 D = 0
−−→ −−→ −→ −−→ −→ −−→ −−→ →

⇔ k 2 M0 A − k(M0 A + AB) + (M0 A + AC) − 3(M0 A + AD) = 0
−−→ −→ −→ −−→
⇔ (k 2 − k − 2)M0 A = k AB − AC + 3AD
−−→ 1
 −→ −→ −−→
⇔ AM0 = k2 −k−2 − k AB + AC − 3AD
Donc,

−−→ 1  −→ −→ −−→
AM0 = − k AB + AC − 3AD
k2 − k − 2

2 Applications

2.1 Existence du barycentre


Activité
3. .
On considère A, B et C trois points non alignés et ϕ la fonction vectorielle de Leibniz
−−→ −−→ −−→
définie par ϕ(M ) = 2M A + M B − M C, pour tout M ∈ E.


1. Justifier l’existence d’un unique point M0 tel que ϕ(M ) = 0 .
2. Déterminer et construire M0 .
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2.1 Existence du barycentre Applications

Solution :


1. Justifions l’existence d’un unique point M0 tel que ϕ(M ) = 0 .


On a : 2 + 1 − 1 = 2 6= 0 donc ϕ est bijective et puisque 0 ∈ V, il existe un unique


point M0 tel que ϕ(M ) = 0 .
2. Déterminons M0

− −−→ −−−→ −−−→ → −
ϕ(M ) = 0 ⇔ 2M0 A + M0 B − M0 C = 0
−−→ −−→ −→ −−→ −→ →

⇔ 2M0 A + (M0 A + AB) − (M0 A + AC) = 0
−−→ −→ −→
⇔ 2M0 A = −AB + AC
Donc,

−−→ 1 −→ −→ −−→ 1 −−→


AM0 = AB − AC AM0 = CB
2 2

Construction de M0 .
A M0

C B

u
DéfinitionD E
2. Soit (Ai , αi )1≤i≤n un système de points pondérés. Soit ϕ la fonction
n
P
vectorielle de Leibniz associée à ce système pondéré (Ai , αi )1≤i≤n tel que αi 6= 0.
i=1
On appelle Barycentre des points A1 , A2 , . . . , An affectés des coefficients respectifs
n
P −−→ → −
α1 , α2 , . . . , αn , l’unique points G de E tel que ϕ(G) = αi M A i = 0 .
i=1
Notation :
A1 A2 ... An
On note G = bar(A1 , α1 ), (A2 , α2 ), . . . , (An , αn ) ou encore G = bar
α1 α2 ... αn
−→ −−→ −→ →

Exemple 4. L’unique point G vérifiant GA + 2GB + 3GC = 0 est le barycentre des
points (A, 1), (B, 2), (C, 3).

Remarques
1. Lorsque tous les coefficients α1 , α2 , . . . , αn sont nuls et égaux, on dit que G est
l’isobarycentre des points A1 , A2 , . . . , An .
2. L’isobarycentre de deux points A et B est le milieu de [AB].
3. L’isobarycentre de trois points non alignés A, B et C est le centre de gravité du
triangle ABC.

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2.2 Coordonnées barycentrique Applications

2.2 Coordonnées barycentrique


Activité
4. .

− → −
Soit (O, i , j ) un repère du plan. (Ai , αi )1≤i≤n un système de points pondérés. ϕ : M 7−→
Pn −−→
αi M Ai la fonction vectorielle de Leibniz associée au système de points. G le barycentre
i=1
du système de point (Ai , αi )1≤i≤n .
Pn −→
1) Montrer que ϕ(O) = ( αi )OG
i=1

− → −
2) En déduire les coordonnées du point G dans le repère (O, i , j ).
Solution
n
P −→
1) Montrons que ϕ(O) = ( αi )OG.
i=1
On a :
n
X −−→
ϕ(O) = αi OAi
i=1
n
X −→ −−→
= αi (OG + GAi )
i=1
n n n
X −→ X −−→ X −−→ →

= ( αi )OG + αi GAi or αi GAi = ϕ(G) = 0
i=1 i=1 i=1
n
P −→
Donc ϕ(O) = ( αi )OG.
i=1

− → −
2) Déduisons les coordonnées du point G dans le repère (O, i , j ).
Pn −→
D’après ce qui précède, ϕ(O) = ( αi )OG.
i=1
−→ 1 1
Pn −−→
Donc OG = n
P ϕ(O) = n
P ( αi OAi ).
( αi ) ( αi ) i=1
i=1 i=1
n
P n
P
α i xi α i yi
i=1 i=1
Donc xG = Pn et yG = Pn où xi et yi sont les coordonnées de Ai dans le
αi αi
i=1 i=1

− → −
repère (O, i , j ).
Proposition →
− → −
3. Soit (O, i , j ) un repère du plan. (Ai , αi )1≤i≤n un système de points
pondérés ; G = bar{(A1 , α1 ), (A2 , α2 ), · · · , (An , αn )} ; xi et yi les coordonnées de Ai dans

− → −
le repère (O, i , j ).
Les coordonnées xG et yG du point G sont données par
n
P n
P
α i xi αi y i
i=1 i=1
xG = Pn , yG = Pn
αi αi
i=1 i=1
! ! !

− → − 1 −2 3
Exemple 5. Soit (O, i , j ) un repère orthonormé. A , B et C .
2 3 4
G = bar{(A, 2), (B, 3), (C, 2)}.
11
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2.3 Lignes de niveau ou surfaces de niveau Applications


− → −
Déterminer les coordonnées du point G dans le repère (O, i , j ).
Solution
Déterminons les coordonnées du point G.
2×1+3×(−2)−2×3
On a : xG = = − 10 et yG = 2×2+3×3−2×4
= 53 .
!2+3−2 3 2+3−2
10
−3
Donc G 5
.
3

Remarques
1) La formule du calcul des coordonnées du barycentre est valable aussi dans un repère

− →− → −
(O, i , j , k ) de l’espace.
2) Dans le plan complexe rapporté à un repère orthonormé, l’affixe zG du point G est
donnée par :
n
P
αi zi
i=1
zG = Pn où zi est l’affixe du point Ai .
αi
i=1

2.3 Lignes de niveau ou surfaces de niveau


2.3.1 Fonction scalaire de Leibniz
Définition
3. Fonction scalaire de Leibniz
Soit (Ai , αi )1≤i≤n un système de points pondérés. On appelle fonction scalaire de Leibniz
associé au système (Ai , αi )1≤i≤n , l’application g : E −→ R qui à tout point M de E associe
n
αi M A2i .
P
g(M ) =
i=1

2.3.2 Relation fonction vectorielle et scalaire de Leibniz


Activité
5. .
On considère la fonction scalaire de Leibniz qui à tout M ∈ E associe g(M ) = M A2 +
M B 2 − 2M C 2 et la fonction vectorielle de Leibniz ϕ qui à tout M associe ϕ(M ) =
−−→ −−→ −−→
M A + M B − 2M C.
1) Justifier que ϕ est constante. On pose ϕ(M ) = →

u
2) Soit N un point quelconque de E. En utilisant la relation de Chasles, montrer que
−−→ −
g(M ) = g(N ) + 2M N · →
u
Solution

1) Justifions que ϕ est constante.


1 + 1 − 2 = 0, donc ϕ est constante. Posons ϕ(M ) = →

u.

12
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.3 Lignes de niveau ou surfaces de niveau Applications

−−→ −
2) Soit N ∈ E, montrons que g(M ) = g(N ) + 2M N · →
u.

−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→


g(M ) = (M N + N A)2 + (M N + N B)2 − 2(M N + N C)2
−−→ −−→ −−→ −−→
= N A2 + N B 2 + N C 2 + 2M N · (N A + N B − 2N C)
−−→
= g(N ) + 2M N · ϕ(N )
−−→ −
g(M ) = g(N ) + 2M N · →
u

Proposition
4. Soit (Ai , αi )1≤i≤n un système de points pondérées,
ϕ : E −→ V g : E −→ R
n −−→ et n
αi M A2i
P P
M 7−→ αi M A i M 7−→
i=1 i=1
les fonctions vectorielles et scalaires respectivement de Leibniz.
Pn −−→
Si αi = 0, alors ϕ est constante et pour tout N ∈ E, g(M ) = g(N ) + 2M N · ϕ(N ).
i=1
−−→ −
En posant ϕ(N ) = → −u , g(M ) = g(N ) + 2M N · → u.

Preuve n
P −−→
3. Soit ϕ et g définies par pour tout M ∈ E, ϕ(M ) = αi M Ai et g(M ) =
i=1
n n
αi M A2i
P P
tel que αi = 0.
i=1 i=1
Soit N ∈ E. En utlisant la relation de Chasles, on a :
n
X −−→ −−→
g(M ) = αi (M N + N Ai )2
i=1
n
X −−→ −−→
= αi (M N 2 + N A2i + 2M N · N Ai )
i=1
n n n
X
2
X −−→ X −−→
= ( αi )M N + αi N A2i + 2M N · αi N A i
i=1 i=1 i=1
n n
X −−→ X −−→
= αi N A2i + 2M N · αi N A i
i=1 i=1
−−→
= g(N ) + 2M N · ϕ(N )
−−→ −
En posant varphi(N ) = →

u , on a : g(M ) = g(N ) + 2M N · →
u.

Activité
6. .
On considère la fonction scalaire de Liebniz qui à tout M ∈ E associe g(M ) = M A2 +
−−→ −−→
M B 2 + 2M C 2 et la fonction vectorielle ϕ qui à tout M ∈ E associe ϕ(M ) = M A + M B +
−−→
2M C.


1) Justifier qu’il existe un unique G ∈ E tel que ϕ(G) = 0 .
2) En utilisant la relation de Chasles et le point G, montrer que g(M ) = g(G) + 4M G2
Solution

13
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications



1) Justifions qu’il existe un unique G ∈ E tel que ϕ(G) = 0 .


1 + 1 + 2 = 4, donc il existe un unique G ∈ E tel que ϕ(G) = 0 .
2) montrons que g(M ) = g(G) + 4M G2 . On a :
−−→ −→ −−→ −−→ −−→ −→
g(M ) = (M G + GA)2 + (M G + GB)2 + 2(M G + GC)2
−−→ −→ −−→ −→
= GA2 + GB 2 + 2GC 2 + 4M G2 + 2M G · (GA + GB + 2GC)
−→ −−→ −→ → −
= g(G) + 4M G2 car GA + GB + 2GC = 0

Donc g(M ) = g(G) + 4M G2 .


Proposition
5. Soit (Ai , αi )1≤i≤n un système de points pondérées,
ϕ : E −→ V g : E −→ R
n −−→ et n
αi M A2i
P P
M 7−→ αi M A i M 7−→
i=1 i=1
les fonctions vectorielles et scalaires respectivement de Leibniz.
Pn →

Si αi 6= 0, alors il existe un unique G ∈ E tel que ϕ(G) = 0 et g(M ) = g(G) +
i=1
n
αi M G2
P
i=1

Preuve n
P −−→
4. Soit ϕ et g définies par : pour tout M ∈ E, ϕ(M ) = αi M Ai et g(M ) =
i=1
n n
αi M A2i
P P
tel que αi 6= 0.
i=1 i=1
n
αi M G2 . On a :
P
Montrons que g(M ) = g(G) +
i=1
n
X −−→ −−→
g(M ) = αi (M G + GAi )2
i=1
n
X −−→ −−→
= αi (M G2 + GA2i + 2M G · GAi )
i=1
n n n
X X −−→ X −−→
= αi M G2 + αi GA2i + 2M G · αi GAi
i=1 i=1 i=1
n
X −−→
= g(G) + αi M G2 + 2M G · ϕ(G)
i=1
n
X →

= g(G) + αi M G 2 car ϕ(G) = 0
i=1

2.4 Etude des lignes de niveau


Définition
4. Soit k ∈ R et g une fonction scalaire de Leibniz du plan P dans R ou
de l’espace E dans R.
1) On appelle ligne de niveau k de g, l’ensemble (Ek ) des points M de P tels que :
g(M ) = k.
14
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

2) On appelle surface de niveau k de g, l’ensemble (Sk ) des points M de P tels que :


g(M ) = k.

n
αi M A2i
P
2.4.1 Lignes de niveau de l’application g : M 7−→
i=1

Activité
7. .
Soit k ∈ R, (Ai , αi )1≤i≤n un système de n points pondérées, g une fonction scalaire de
n
αi M A2i . On se propose d’étudier la
P
Leibniz qui à tout point M ∈ P associe g(M ) =
i=1
n
P
ligne de niveau (Ek ) de l’application g définie par g(M ) = k avec αi 6= 0.
i=1

Solution
n n
αi 6= 0, d’après la proposition 2, g(M ) = g(G)+ αi M G2 où G = bar{(A1 , α1 ), · · · (An , αn )}.
P P
Puisque
i=1 i=1
On a :
n
X
g(M ) = k ⇔ g(G) + αi M G 2 = k
i=1
k − g(G)
⇔ M G2 = n
P
αi
i=1

k−g(G)
Posons ρ = n
P
αi
i=1
– Si ρ < 0 alors (Ek ) = ∅
– Si ρ = 0 alors (Ek ) = {G}

– Si ρ > 0 alors (Ek ) est le cercle de centre G et de rayon ρ.

Propriété n
P
1. Soit (Ai , αi )1≤i≤n un système de n points pondérées tel que αi 6= 0 ;
i=1
n
αi M A2i ;
P
g une fonction scalaire de Leibniz qui à tout point M ∈ P associe g(M ) =
i=1
k ∈ R.
n
αi M A2i est soit ∅, soit {G} ou soit un cercle de
P
La ligne de niveau k de g : M 7−→
i=1
centre G.

Exemple 6. ABC est un triangle isocèle en A tel que AB = AC = 3cm, BC = 2cm et


I est milieu de [BC]. On donne G = bar{(A, −1), (B, 1), (C, 1)} et g : M 7−→ −M A2 +
M B2 + M C 2.
−→ −

1) Montrer que AG = 2AI.
2) Déterminer et construire l’ensemble (E) des points M du plan tel que g(M ) = 2.
Solution

15
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

B I C

−→ −

1) Montrons que AG = 2AI.

G = bar{(A, −1), (B, 1), (C, 1)} ⇔ ϕ(G) = 0


−→ −−→ −→ → −
⇔ −GA + GB + GC = 0
−→ −→ −→ −→ −→ →

⇔ −GA + (GA + AB) + (GA + AC) = 0
−→ −→ −→ −→ −→ − → −→
⇔ GA = −(AB + AC) = −(AI + IB + AI + IC)
−→ −→
⇔ AG = 2AI
−→ −→
Donc AG = 2AI.
2) Déterminons et construisons l’ensemble (E) des points M du plan tel que g(M ) = 2.
On sait que g(M ) = g(G) + M G2 .
g(M ) = 2 ⇔ g(G) + M G2 = 2 ⇔ M G2 = 2 − g(G) = 2 + GA2 − GB 2 − GC 2 .
√ √
Or AG = 2AI = 2 9 − 1 = 4 2 et BG = CG = 3
D’où M G2 = 2 + 32 − 9 − 9 = 16. Donc (E) est le cercle de centre G et de rayon 4.

Activité
8. .
Soit k ∈ R, (Ai , αi )1≤i≤n un système de n points pondérées, g une fonction scalaire de
n
αi M A2i . On se propose d’étudier la
P
Leibniz qui à tout point M ∈ P associe g(M ) =
i=1
n
P
ligne de niveau (Ek ) de l’application g définie par g(M ) = k avec αi = 0.
i=1

Solution
n
P −−→
Puisque αi = 0, alors d’après la proposition 1, g(M ) = g(N ) + 2M N · ϕ(N ) pour
i=1
tout point N ∈ E avec ϕ la fonction vectorielle de Leibniz associée au système des points
n
P
(Ai , αi )1≤i≤n . Or ϕ est constante car αi = 0.
i=1

16
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

Posons ϕ(N ) = →

u , on a donc :
−−→ −
g(M ) = k ⇔ g(N ) + 2M N · → u =k
−−→ →
⇔ 2M N · − u = k − g(N )
n
αi N A2i
P
−k +
−−→ →
⇔ NM · − u = i=1
= k0
2


– Si →

u = 0 , alors on peut avoir deux cas :
• Si k 0 = 0 alors l’ensemble solution est le plan tout entier i.e (Ek ) = P
• Si k 0 6= 0 alors (Ek ) = ∅


– Si →
−u 6= 0 , on considère la droite (D) de repère (N, →

u ) et le point P tel que
−−→ →
NP = − u.
−−→ −
Soit H le projeté orthogonal de M sur (D). On a donc N M · →
u = NH × NP .
Ainsi on a : g(M ) = k ⇔ N H × N P = k 0 . M appartient donc à la droite perpendi-
culaire à (D) en H.

Propriété n
P
2. Soit (Ai , αi )1≤i≤n un système de n points pondérées tel que αi = 0 ;
i=1
n
αi M A2i ;
P
g une fonction scalaire de Leibniz qui à tout point M ∈ P associe g(M ) =
i=1
k ∈ R.
n
αi M A2i est :
P
La ligne de niveau k de g : M 7−→
i=1


– ∅ ou P si →−u = 0
– Une droite de vecteur normale → −u si →

u 6= 0 avec →

u = ϕ(M ) un représentant de la
fonction vectorielle de Leibniz.

Exemple 7. ABC est un triangle isocèle en A tel que AB = AC = 3cm, BC = 2cm


et I est milieu de [BC].ϕ et g les fonctions définies pour tout M ∈ E par ϕ(M ) =
−−→ −−→ −−→
−2M A + M B + M C et g(M ) = −2M A2 + M B 2 + M C 2 .
Déterminer et construire l’ensemble (E) des points M du plan tel que g(M ) = 20.

Solution
−−→
Puisque −2 + 1 + 1 = 0 alors ϕ est constante. On a : g(M ) = g(N ) + 2M N · ϕ(N ) pour
tout N ∈ E.

17
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

−−→
En particulier pour N = A on a g(M ) = g(A) + 2M A · ϕ(A).
−−→
g(M ) = 20 ⇔ g(A) + 2M A · ϕ(A) = 20
−−→ −→ −→
⇔ AB 2 + AC 2 + 2M A · (AB + AC) = 20
−−→ − → −→ − → −→
⇔ AB 2 + AC 2 + 2M A · (AI + IB + AI + IC) = 20
−−→ − →
⇔ AB 2 + AC 2 + 2M A · 2AI = 20
−−→ − →
⇔ 4M A · AI = 20 − AB 2 − AC 2
−−→ − → AB 2 + AC 2 − 20 16 + 16 − 20
⇔ AM · AI = = =3
4 4
−−→ − →
⇔ AM · AI = 3
⇔ AH × AI = 3 √
3 55
⇔ AH = AI =
AI 2

6 55
⇔ AH =
55
avec H projeté orthogonal de M sur (AI).

6 55
(E) est donc la droite perpendiculaire à (AI) passant par H tel que AH = 55
.

(E)

B I C

MA
2.4.2 Lignes de niveau de l’application M 7−→ MB

Activité
9. .
Soit A et B deux points distincts du plan P, M un point de P distinct de B et k un
MA
nombre réel. f : M 7−→ MB
une application.
On se propose de déterminer l’ensemble (Ek ) des points M du plan tel que f (M ) = k.
1) Etudier les cas k < 0 et k = 0
2) Déterminer le cas k = 1
3) On suppose k ∈ R+ \ {0, 1}. Montrer que f (M ) = k ⇔ g(M ) = 0 où g : M 7−→
M A2 − k 2 M B 2 .
4) Déterminer l’ensemble (Ek ) pour k ∈ R+ \ {0, 1}.
Solution
18
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

1) Etudions la ligne de niveau k pour k < 0 et k = 0.


MA
– Si k < 0, MB
= k n’a pas de solution donc (Ek ) = ∅
MA
– Si k = 0, MB
= 0 ⇔ M A = 0 ⇔ M = A. Donc (E0 ) = {A}.
2) Déterminons E1
MA
f (M ) = 1 ⇔ MB
= 1 ⇔ M A = M B. Donc M appartient à la médiatrice du
segment [AB].
3) On suppose que k ∈ R+ \ {0, 1}.
Montrons que f (M ) = k ⇔ g(M ) = 0.
On a :
MA M A2
f (M ) = k ⇔ =k⇔ = k2
MB M B2
⇔ M A2 − k 2 M B 2 = 0
⇔ g(M ) = 0 o g : M 7−→ M A2 − k 2 M B 2 .

4) Déterminons l’ensemble (Ek ) pour k ∈ R+ \ {0, 1}.


On a : k ∈ R+ \ {0, 1} alors 1 − k 2 6= 0. Posons G = bar{(A, 1), (B, −k 2 )}
g(M ) = 0 ⇔ M A2 − k 2 M B 2 = 0
⇔ M G2 − k 2 M G2 + GA2 − k 2 GB 2 = 0
⇔ (1 − k 2 )M G2 = k 2 GB 2 − GA2
k 2 GB 2 − GA2
⇔ M G2 =
1 − k2
D’autre part,


G = bar{(A, 1), (B, −k 2 )} ⇔ ϕ(G) = 0
−→ −−→ →−
⇔ GA − k 2 GB = 0
−→ k 2 −→
⇔ AG = 2 AB
k −1
−→ k 2 −→
⇔ GA = AB
1 − k2
−−→ 1 −→
De même, GB = 1−k 2 AB.

D’où on a    
AB 2 k4 AB 2
k2 (1−k2 )2
− (1−k2 )2
g(M ) = 0 ⇔ M G2 =
1 − k2
k 2 AB 2
⇔ M G2 =
(1 − k 2 )2
 k 2
⇔ M G2 = · AB 2
1 − k2
 2
k
Posons ρ = 1−k 2 · AB 2 , ρ > 0.

(Ek ) est donc le cercle de centre G et de rayon ρ.
Propriété
3. Soit A et B deux points distincts du plan P, M un point de P distinct
de B et k un nombre réel.
19
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

MA
La ligne de niveau k de l’application f : M 7−→ MB
est soit l’ensemble vide, soit le point
A, soit la médiatrice de [AB], soit le cercle de centre G = bar{(A, 1), (B, −k 2 )} de rayon
√ 
k
 2
ρ où ρ = 1−k 2 · AB 2 .

Exemple 8. On considère A et B deux points du plan tel que AB = 3cm.


Déterminer et construire l’ensemble (E) des points M du plan tel que :
MA MA MA
a) MB
= −2, b) MB
= 0, c) MB
= 2.
Solution
MA
a) MB
= −2 n’a pas de solution donc (E) = ∅.
MA
b) MB
= 0 ⇔ M A = 0 ⇔ M = A. Donc (E) = {A}.
MA √
c) MB
= 2, (E) est le cercle de centre G = bar{(A, 1), (B, −4)} et de rayon ρ où
2 2
ρ = ( −3 ) · AB 2 = 4.

A B G

2.4.3 Ligne de Niveau de M 7−→ kϕ(M )k


n −−→
P
Dans cette partie, ϕ : M 7−→ M Ai
i=1

Activité
10. .
Soit (Ai , αi )1≤i≤n un système de points pondérés du plan. ϕ la fonction de Leibniz associée
à ce système, k ∈ R.
Déterminer et construire l’ensemble (Ek ) vérifiant kϕ(M )k = k.
Solution :
– Si k < 0 alors (Ek ) = ∅
– Si k ≥ 0
n
1er cas :
P
6= 0 alors il existe un point unique G = bar{(Ai , αi )1≤i≤n }.
i=1
n
P −−→ −−→ k
On a : kϕ(M )k = k ⇔ k αi M Gk = k ⇔ kM Gk = P
n .
i=1
| αi |
i=1
– Si k = 0 alors M = G donc E0 {G}.
k
– Si k > 0 alors (Ek ) est le cercle de centre G et de rayon ρ = P
n .
| αi |
i=1

20
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

n
2e cas : = 0 alors ϕ est constante et égale à un vecteur →

P
u indépendant de M .
i=1
On a donc kϕ(M )k = k ⇔ k→

uk=k
– Si cette dernière égalité est vraie alors (Ek ) = P.
– Si cette dernière égalité est fausse alors (Ek ) = ∅.

Proposition
6. Soit (Ai , αi )1≤i≤n un système de points pondérés du plan. ϕ : M 7−→
n −−→
P
M Ai , la fonction de Leibniz associée à ce système, k ∈ R.
i=1
L’ensemble des points M du plan tel que kϕ(M )k = k est soit ∅, {G}, un cercle de
centre G ou le plan P.

Exemple 9. (Exercice 21 page 51 CIAM)


Soit ABCD un carré.
1. Construire le barycentre G des points pondérés (A, 2), (B, −1) et (C, 1).
−−→ −−→
2. Déterminer et construire l’ensemble des points M du plan tels que : k2M A − M B +
−−→ −→
M Ck = kABk.
Solution :
1. Construisons le barycentre G des points pondérés (A, 2), (B, −1) et (C, 1). On a :

− −→ −−→ −→ → − −→ −−→
ϕ(G) = 0 ⇔ 2GA − GB + GC = 0 ⇔ AG = 21 CB.

A B

D C

−−→ −−→ −−→


2. Déterminons l’ensemble des points M du plan tels que : k2M A − M B + M Ck =
−→ −−→ −→ −−→ −→
kABk ⇔ k2M Gk = kABk ⇔ kM Gk = kABk 2
.
−→
kABk
Donc l’ensemble des points M est le cercle de centre G et de rayon 2
.

2.4.4 Ligne de niveau M 7→ g(M )


−−→
\ −−→
Dans cette partie, g(M ) = M es(M A, M B)

21
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

Activité
11. .
Soit A et B deux points distincts du plan. M un point de la droite (AB) distinct de A et
de B.
−−→
\ −−→
Déterminer en fonction de la position de M M es(M A, M B)
Solution
−−→
\ −−→
– Si M ∈ [AB] et distinct de A et B,M es(M A, M B) = π
M
A B

−−→
\ −−→
– Si M ∈
/ [AB], M es(M A, M B) = 0
M

A B

Propriété
4. Soit A et B deux points distincts du plan. L’ensemble des points M du
−−→
\ −−→
plan tels que M es(M A, M B) = 0 est la droite (AB) privée du segment [AB].
C D
A B

Propriété
5. Soit A et B deux points distinct du plan. L’ensemble des points M du
−−→
\ −−→
plan tels que M es(M A, M B) = π est le segment [AB] privé des points A et B.
C D
A B

Activité
12. .
Soit A et B deux points distincts du plan. α un nombre réel appartenant à ] − π, 0[∪]0, π[.
−−→
\ −−→
On se propose de déterminer l’ensemble des points M tels que M es(M A, M B) = α.
Solution
−→
\ −→
Soit P un point tel que M es(AP , AB) = α̂ et O le point d’intersection de la médiane
de [AB] et de la perpendiculaire à (AP ) en A.C le cercle de centre O passant par A et B.

O
B

−−→
\ −−→
Tous les points M situés à l’arc coloré vérifie M es(M A, M B) = α̂.

22
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

Propriété
6. Soit A et B deux points distincts du plan. α un nombre réel élément
−→
\ −−→
de ] − π, 0[∪]0, π[ ; O le point de la médiane de [AB] tel que M es(OA, OB) = 2α. (C) le
cercle de centre O passant par A et B.
−−→
\ −−→
L’ensemble des points M du plan tels que M es(M A, M B) = α est l’un des deux arcs,
privés des points A et B définis sur C par la corde [AB].

Exemple 10. Soit A et B deux points du plan. Déterminer et construire l’ensemble des
points M du plan tel que
−−→
\ −−→ π
a) M es(M A, M B) =
6
−−→
\ −−→ π
b) M es(M A, M B) =
2
−−→
\ −−→ 2π
c) M es(M A, M B) =
3
mettre trois figure ici ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !

Exercice 1. N˚23 page 51 CIAM


Soit ABC un triangle tel que AB = 7, BC = 4 et AC = 5. On désigne par I le milieu
du segment [BC].
1. En utilisant le théorème de médiane, calculer AI.
2. Déterminer et construire l’ensemble (E) des points M du plan tels que 2M A2 −
M B 2 − M C 2 = 58 (On pourra développer 2M A2 − M B 2 − M C 2 = 58 par rapport
à I).
3. On désigne par D le barycentre des points pondérés (A, −1), (B, 1), (C, 1).
(a) Quelle est la nature du quadrilatère ABCD.
(b) Déterminer et construire l’ensemble (Γ) des points M du plan tels que 2M A2 −
M B 2 − M C 2 = 25.
Solution
1. Calculons AI en utilisant le théorème de la médiane.

C D

A B

23
Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé
2.4 Etude des lignes de niveau Applications

BC 2
2 AB 2 + AC 2 −
BC
2AI 2 + = AB 2 + AC 2 donc AI 2 = 2 = 49 + 25 − 8 = 33.
2 √ 2 2
Donc AI = 33
2. Déterminons et construisons l’ensemble (Γ) des points M du plan tels que 2M A2 −
M B 2 − M C 2 = 58.
On a :
−−→ − → −−→ −→ −−→ −→
2M A2 − M B 2 − M C 2 = 58 ⇔ 2(M I + IA) − (M I + IB) − (M I + IC) = 58
−−→ −→ −→ −→
⇔ 2IA2 − IB 2 − IC 2 + 2M I.(2IA − IB − IC) = 58
−−→ −

⇔ 2IA2 − IB 2 − IC 2 + 4M I.2IA = 58
−−→ −→ → −
⇔ IM .IA = 0
(E) est donc la partie perpendiculaire à (AI) passant par I.
3. On désigne par D le barycentre des points pondérés (A, −1), (B, 1), (C, 1).
(a) Nature du quadrilatère ABCD.
−−→ −−→ −−→ →
− −−→ −→ −→
On a, −DA + DB + DC = 0 ⇔ AD = AB + AC. ABCD est u parallélo-
gramme.
(b) Déterminons et construisons l’ensemble (Γ) des points M du plan tels que
2M A2 − M B 2 − M C 2 = 25.
D’après a) D = bar{(A, 1), (B, −1), (C, −1)}
On a : −M D2 + DA2 − DB 2 − DC 2 = 25
D’où
M D2 = DA2 − DB 2 − DC 2 − 25
= (2AI)2 − AC 2 − AB 2
= 4AI 2 − AB 2 − AC 2 − 25
= 4 × 33 − 49 − 25 − 25
= 33

Donc Γ est le cercle de centre D et de rayon 33

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Mémoire DIPES II Ahmat Djibrine c ENS 2014 Yaoundé

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