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LES FONTES

Abdoulaye Diawara
Ludovic Josset
TM2

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Sommaire :

Introduction…………………………………………………………...3
II. Objectif Général ………………………………………………......8
III. Théorie générale sur les fontes……………………………………9
IV. Fontes grises : …………………………………………………...12
V. Fontes malléables :………………………………………………17
VI. Fontes à graphite sphéroïdal, à matrice perlitique et
martensitique…………………………...…………………………..23
VII. Fontes blanches : ………………….……………………………26
VIII. Fontes alliées : ……………………...…………………………29
Conclusion :……………… …………………...…………………….31
Bibliographie……………………………………………...................32

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Introduction :

Les fontes sont des alliages de fer et de carbone de teneur théorique en carbone
comprise entre 2,1% et 6,67% et une teneur pratique voisine de 3%. Elle peut être modifiée
par une variation de la teneur en éléments carburigènes
Il existe deux types de fontes, on distingue les fontes blanches des fontes grises. C’est la
forme du carbone qui détermine si la fonte sera blanche ou grise :
- Dans les fontes blanches, le carbone est combiné au fer sous forme de cémentite
(carbure de fer : Fe3C)
- Dans les fontes grises, le carbone apparaît à l’état libre sous forme de lamelles,
nodules, ou sphères de graphite.
Les fontes sont souvent composées de six éléments chimiques voici leur composition
moyenne :
Carbone : 3 à 4%
Silicium : 0.5 à 2.5%
Manganèse : 0.4 à 1%
Phosphore : 0 à 2%
Soufre : <= 0.12%

Carbone total : quantité totale de carbone contenue dans la fonte, sous n’importe quelles de
ses formes. Ces quantités s'expriment presque toujours sous forme de pourcentage en poids.

Carbone graphitique : pourcentage de carbone pur cristallisé dans le système hexagonal, on


en parle seulement lorsque la totalité du carbure ne se présente pas sous cette forme dans la
fonte. C'est un constituant très tendre et très friable n'ayant aucune cohésion.
Eutectique : se situe à 4.3% de C pour les fontes grises et à 4.25% de C pour les fontes
blanches. Dans le cas d'une fonte alliée on se sert de l'indice de saturation du carbone Sc.

Sc = % Ct / D

Avec D = 4.25 ou 4.3 -(0.31 Si) - (0.25 P) + 0.07 (Mn -2S) - (0.14 Cr) - (0.11 Ni) - (0.16 Al) -
(0.4 Mo)
 
 Si Sc > 1 : Fonte hypoeutectique
 Si Sc < 1 : Fonte hypereutectique

Le graphite cristallise dans un réseau hexagonal compact. Il est caractérisé par sa


forme (A à E), sa répartition (A I à A VI) et ses dimensions.

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Les différentes répartitions de graphite :
Il existe plusieurs types de graphite normalisés. Pour les fontes grises, ces types de graphite
avec les analyses thermiques correspondantes sont :

 Type A : graphite en lamelles désorientées

Lamelles de graphite

 Type B : graphite en rosette :

Rosette

 Type C : graphite hypereutectique

Grande lamelle
primaire
proeutectique

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 Type D : graphite fin interdendritique de surfusion

Dendrites

Les lamelles de graphite très petites dont la répartition fait apparaître généralement les
cristaux de solidification primaire (dendrites)
Ce type de graphite est le plus souvent observé dans deux fontes : celles ayant une haute
teneur en silicium puis refroidies rapidement ainsi que celles fortement désulfurées et coulées
sous vide.

 Type E : Graphite interdendritique en lamelles orientées

Lamelles de
graphite

Cette répartition s’observe souvent sur les fontes à faibles teneur en carbone (très
hypoeutectiques)

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 Type N : Graphite en nodules (fontes malléables)

Graphite en

Les différentes formes de graphite :

Le graphique est de répartition A mais possède plusieurs formes, voici ses différentes formes :

I - Graphite Lamellaire II - Graphite "crabe" ou "étoilé" III -

V - Graphite Nodulaire VI - Graphite Sphéroïdale

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Il existe plusieurs dimensions pour chaque forme de graphite, ci-dessous voici les dimensions
du graphite selon ses formes :
 Pour le graphite lamellaire, de répartition A et de forme I, les dimensions du graphite
sont :

Dimension 1 Dimension 2 Dimension 3

Dimension 4 Dimension 5 Dimension 6

Dimension 7 Dimension 8

7
 Pour le graphite sphéroïdale ou nodulaire, de forme IV à VI, les dimensions du graphite, sont :

Dimension 1 Dimension 2 Dimension 3 Dimension 4

Dimension 5 Dimension 6

II) Objectif Général 

Au cours de ce TP, on étudiera les différentes catégories de fontes, à savoir : les fontes
grises, les fontes malléables, les fontes à graphite sphéroïdal, les fontes blanches et les fontes
alliées.
L’étude s’effectuera au niveau des caractéristiques mécaniques, des structures
métallographiques et des traitements applicables à chaque fonte.

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III) Théorie générale sur les fontes

1. Diagramme fer – carbone :


Pour les fontes grises, on se réfère au diagramme stable fer‐carbone tandis que pour les
fontes blanches et les aciers, on se réfère au diagramme métastable fer‐cémentite. Les
diagrammes stable et métastable sont souvent montrés superposés car lors du refroidissement
d’une fonte à partir de l’état liquide, il y a souvent passage du diagramme stable au
diagramme métastable dans le domaine comportant de l’austénite. 

Nous étudions dans ce TP des fontes hypoeutectiques, eutectiques et hypereutectiques.

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2. Elément d'addition des fontes:

Carbone : on le trouve sous forme de graphite et combiné au fer. On a remarqué que


l'augmentation du carbone graphitique se fait plus rapidement que celle du carbone total. C'est
pour cette raison que l'on peut dire que le carbone est un élément graphitisant.

Chrome : c'est un élément très durcissant et carburigène. Il affine la perlite, améliorant ainsi


les caractéristiques mécaniques.

Cuivre : éléments soluble dans le fer jusqu'à 1.5%. C'est un graphitisant et il stabilise le


graphite et affine la perlite.

Étain : cet élément est intéressant dans les pièces courantes de fonderie, lorsque l'on veut
obtenir une matrice perlitique. Ainsi avec 0.1% de Sn seulement, on transforme une matrice
ferrito-perlitique en une matrice perlitique.

Manganèse : il est maintenu à une teneur suffisante pour neutraliser le soufre en formant du
sulfure de manganèse (MnS). Cette teneur minimale est fixée à :
                                                               Mn = 1.7 %S + 0.3
Au-dessus de cette proportion, il agit comme un faible stabilisant des carbures. En outre il
affine la perlite et de ce fait élève la résistance à la traction. Sa teneur dans les fontes grises
est généralement de 0.5 à 0.8%.

Molybdène : élément carburigène, il favorise la formation de structure aciculaire et affine


celle -ci Bonne action sur la résistance aux chocs. On l'associe souvent au nickel et au chrome
en addition de 0.3 à 1%. On peut en trouver jusqu'à 10% dans les fontes blanches.

Nickel : soluble dans le fer, il n'est pas carburigène. C'est un élément graphitisant, trois fois
moins énergétique que le silicium. Il affine la structure et plus on en ajoute, plus il modifie
celle-ci qui passe de perlite en martensite, puis en austénite.

Phosphore : sa teneur varie en pratique de 0.05 à 1.5%. C’est un élément graphitisant même
si il est carburigène, a partir d'une teneur de 0.1% environ, il forme un eutectique  Fe-Fe3C-
Fe3P fondant à 983°C, la Steadite. Cet eutectique phosphoreux ou steadite, crée des
difficultés d'usinage et peut engendrer des porosités. Cependant le phosphore améliore
beaucoup la fluidité et la coulabilité des fontes, tant que la composition n'est pas
hypereutectique. Pour cette raison on emploie des fontes phosphoreuses de 0.7 à 1.2% de
phosphore pour la fabrication des pièces à parois minces. Le phosphore peut provoquer une
surfusion est ainsi déplacer le point eutéctique vers la droite d’où son importance dans le
calcul du carbone équivalent.

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Silicium : c'est un élément présent lors de
l’élaboration d’une fonte, pour comprendre
les effets du silicium sur une fonte il faut
analyser le diagramme fer/carbone/silicium
C’est un élément graphitisant puissant, il
déplace les points de transformation vers la
gauche, ainsi pour 2% de silicium,
l'eutectique se trouve à 3.7% au lieu de 4.3%
de carbone, et l'eutectoïde à 0.6% de carbone
au lieu de 0.8% de carbone. Il augmente
également la température eutectique. Ces
deux actions combinées font diminuer
l'intervalle de solidification pour une teneur
en carbone donné, d'où une meilleure fluidité.
On en trouve généralement de 1% à 3%.
Il faut donc prendre en compte le carbone équivalent pour savoir si une fonte sera eutéctique,
hypoeutéctique ou hypereutéctique

%Céq = %C + (%Si + %P)

Soufre : c'est un élément nuisible qui diminue la coulabilité. Il stabilise les carbures et rend la
fonte dure, fragile et poreuse. On combat son effet par une addition de manganèse.

3. Caractéristiques principales des fontes :

Les fontes sont toutes des alliages destinés à la fonderie. Elles se distinguent des autres
alliages par leur excellente coulabilité (ce terme regroupe l'inertie thermique et la fluidité de
l'alliage en fusion). Au moment de la solidification, la quantité de carbone précipitant sous la
forme de graphite dans la matrice métallique dépend des autres éléments présents
(essentiellement le silicium) et des vitesses de refroidissement.

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IV. Etude des fontes grises hypo et hypereutectiques

Une fonte est grise (aspect de la cassure) lorsqu’elle contient du silicium qui favorise
l’apparition du graphite. Le Silicium est un élément graphitisant comme le phosphore,
l’aluminium, le nickel, le cuivre, le titane et le calcium.
Dans les fontes grises, la plupart du carbone se trouve sous forme de lamelles de
graphite, formées par la solidification suivant le diagramme fer-graphite. Ce graphite
donne aux fontes une cassure d'aspect gris, d'où leur nom.

Leur structure est constituée de :


 Graphite : dans l'espace, les particules de graphite se présentent comme des feuilles
au profil plus ou moins tourmenté. Au microscope, elles apparaissent alors sous forme
de bâtonnets aux extrémités effilées. Leur longueur peut atteindre le millimètre.
 Matrice : comme dans les aciers, la matrice à l'état brut de coulée est composée de
ferrite, perlite, ou d'un mélange des deux. On y trouve en plus des cristaux d'eutectique
phosphoreux lorsque celui-ci dépasse 0.1% environ. Elle peut également contenir des
carbures, lorsque la vitesse de refroidissement est importante ou lorsqu'elle contient
des éléments carburigènes.
 Ferrite : elle est plus dure que celle des aciers en raison de sa teneur en silicium plus
élevée. La tendance à sa formation croît avec la quantité de carbone équivalent et
celles des éléments graphitisants, mais elle diminue avec la vitesse de refroidissement
(sauf s'il y a du graphite de type D).
 Perlite : sa dureté croît avec la finesse de ses lamelles, sa qualité et sa finesse
dépendent de la composition chimique de la fonte et augmentent avec la vitesse de
refroidissement.

Influence du graphite :

Si les lamelles de graphite n'ont que très peu d'influence sur la résistance à la compression,
par contre il diminue considérablement la résistance à la traction de la matrice.
D'une part car il diminue la section efficace (section de l’éprouvette où s’effectue
l’allongement dû à la traction), d'autre part car les lamelles du fait de leur forme créent un
effet d'entaille.
De ce fait lorsqu'un acier et une fonte présentent une dureté identique, la résistance à la
traction de la fonte est beaucoup plus faible que celle de l'acier.

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Exemple :
                * XC38 recuit HB = 180  Rm = 600 N/mm
                * Fonte grise  HB = 200  Rm = 200 N/mm

Influence de la structure de la matrice :


               
L'influence des différents constituants est identique à celle qu'ils auraient dans un acier, mis à
part la dureté de la ferrite qui est plus importante que dans le cas d'un acier (effet durcissant
du silicium).

Influence de l'épaisseur :

Les caractéristiques mécaniques dépendent beaucoup de l'épaisseur des pièces, car celle-ci fait
varier la vitesse de refroidissement qui elle-même a une grande influence sur la grosseur et la
répartition du graphite ainsi que lorsque l'épaisseur des pièces diminue, la résistance et la
fragilité augmentent, d'où la composition chimique de la fonte devra être adaptée aux
épaisseurs des pièces pour obtenir les caractéristiques mécaniques voulues.

 Utilisation des fontes grises :

Perlitiques : Pièces de machines outils-cylindre d’automobile de moteurs Diesel, de


compresseurs, de pompes, de tambours, de freins…

Sorbitiques : Pièces de forme simple devant résister à l’usure par frottement : chemises de
moteurs, matrices d’emboutissage, galets, engrenage, cames…

Martensitiques : Pièces de forme compliquées devant résister à l’usure : corps de pompe


pour liquides abrasifs, cylindres et chemises de moteur Diesel, guides, galets, cames

Austénitiques : Faciles à usiner, pièces devant résister à la corrosion pour l’industrie


chimique, industrie du pétrole, du papier, savonnerie…

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Elles sont obtenues par refroidissement lent.
Les fontes grises sont beaucoup moins dures que les fontes blanches, l’aptitude à la
déformation est faible.
Dans le cas d’un refroidissement en coquille, la partie superficielle est souvent blanche (fonte
à cémentite), la partie centrale est grise (fonte à graphite) et la zone intermédiaire est dite
« truitée », c’est-à-dire qu’on a à la fois du graphite et de la cémentite. Cette fonte
intermédiaire est obtenue grâce à la différence de refroidissement entre le bord et le cœur de
la pièce.
Certains traitements peuvent modifier la structure de ces fontes. On peut, par un traitement au
magnésium, provoquer la sphéroïsation du graphite : ce sont les fontes à graphite sphéroïdal.
On peut également, en décarburant une fonte blanche, obtenir une fonte malléable qui
présente des nodules de graphite.

1. Fonte grise hypoeutectique (recuit à 900°C) :

 Cycle thermique du traitement :

Ce traitement de recuit de ferritisation consiste à maintenir pendant  3 heures à 900°C, puis à


refroidir lentement, dans un premier temps jusqu’à 600°C dans un four fermé puis ensuite à
l’air.

 Micrographie avant attaque : Nodule de graphite

- Fonte grise hypoeutectique

- Traitement de recuit à 900°C

- Sans attaque

- Dureté : 163 HV30


Cette fonte est de forme VI avec du graphite en nodule, le traitement thermique associée
semble avoir fait diffuser le carbone et en a fait des- Grossissement :
amas appelés « nodules ».
x100

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 Micrographies après attaque :

- Fonte grise hypoeutectique Graphite Perlite - Fonte grise hypoeutectique

- Traitement de recuit à 900°C - Traitement de recuit à 900°C

- Attaque : 20s au Nital 4% - Attaque : 20s au Nital 4%

- Dureté : 163 HV30 - Dureté : 163 HV30

- Grossissement : x50 - Grossissement : x500

 Observations :

Le graphite est en nodule et la structure est ferrito-perlitique, l’éssentiel du carbone semble


donc être sous forme de graphite, la matrice est pauvre en carbone ce qui justifie une structure
ferrito-perlitique

2. Fonte grise hypereutectique :

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La dureté n’a pas été effectuée afin de préserver l’échantillon.

 Structure sans attaque :

Grandes lamelles de graphite rectilignes sans


orientation

- Fonte grise hypereutectique

- Sans Attaque 

- Grossissement : x100

On observe sur cet échantillon des lamelles de graphite hypereutectique, de répartition C et de


forme I.
Le graphite est de dimension 4.

Cémentite Perlite
 Micrographies après attaque : Graphite

- Fonte grise hypereutectique - Fonte grise hypereutectique

- Attaque : 5s au Nital 4% - Attaque : 5s au Nital 4%

- Grossissement : x100 - Grossissement : x500

 Observations :

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Ces micrographies présentent une structure composés de cémentite, de perlite, et de graphite
de répartition C et de forme 1.

V. Fontes malléables à cœur blanc et noir

Il existe trois catégories de fontes malléables :

- Fonte malléable à cœur blanc


- Fonte malléable à cœur noir
- Fonte malléable perlitique

L'intérêt des fontes malléables est que tout en gardant de bonnes propriétés de coulabilité des
fontes, ces matériaux ont des caractéristiques mécaniques se rapprochant de l'acier.
 

 Fabrication et structure :
Les pièces à obtenir sont d'abord moulées en fonte blanche. Tout le carbone est donc combiné
sous forme de cémentite. Cette cémentite est ensuite transformée entièrement ou du moins en
grande partie en graphite par traitement thermique. Suivant le type de fonte malléable à
obtenir, différentes techniques de fabrication sont utilisées en partant de composition
légèrement différente :
 
 Pour les fontes malléables à cœur blanc :
 
 %C %Si % Mn %S  %P
               
2.7 à 3.2 0.6 à 0.9 0.2 à 0.5 0.08 à 0.25 0.05 à0.15                 
 

 Pour les malléables à cœur noir :


 
  %C %Si % Mn %S  %P
 
2.7 à 2.8 1 à 1.7 0.3 à 0.65 0.06 à 0.2 0.08 à 0.15

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1. Fonte malléable à cœur blanc

               
Les pièces sont placées dans un four à atmosphère oxydante. Elles sont chauffées aux
environs de 1000°C et maintenues à cette température. La superficie des pièces commence à
se décarburer, puis le carbone présent à l'intérieur des pièces diffuses vers la surface où il est
brûlé. Les durées du traitement peuvent atteindre 60 à 90 heures.
Dans les parties minces, la structure obtenue est entièrement ferritique et sans carbone. Dans
les parties plus épaisses on peut trouver à cœur quelques nodules de graphite et de la perlite.
On traite de cette manière les pièces relativement minces le plus souvent inférieures à 10 mm.
 

 Obtention :
Elle est obtenu grâce à la décarburation à 1000° d’une fonte blanche c’est un traitement
semblable au traitement de ferritisation.

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 Structure Sans Attaque :

Nuance : Fonte Malléable à cœur


blanc

Grossissement : X100

Attaque : sans

Dureté : 128 HV30

 Structure Avec Attaque

Nuance : Fonte Malléable à cœur Nuance : Fonte Malléable à cœur


blanc blanc

Grossissement : X50 grossissement : X200

Attaque : 45secondes Attaque : 45secondes

Dureté : 128 HV30 Dureté : 128 HV30

 Observations :

La structure est ferrito-perlitique, structure caractéristique des aciers hypoeutectoïde. Cette


fonte a subi un traitement de malléabilisation, qui n’a pas été entièrement réussi. Dans la
théorie, il ne devrait plus y avoir de carbone mais dans la pratique il en reste encore, constaté
grâce à la présence de perlite.

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2. Fonte malléable à cœur noir

Son traitement a évolué dans le temps et actuellement, on la traite le plus souvent de la


façon suivante : chauffage vers 930°C, après un maintien, variable, refroidissement (qui peut
être rapide) jusqu'à 730 740°C. Maintien, puis refroidissement final. On obtient donc par ce
traitement une structure entièrement ferritique parsemée de nodules de graphite de forme IV
répartis de façon uniforme.
On traite par cette méthode des pièces dont l'épaisseur va généralement jusqu'à 50 à 60 mm.
Remarque : le temps de traitement dépend de l'épaisseur des pièces, mais on remarque qu'à
épaisseur égale, le traitement est plus court pour une malléable à cœur noir que pour une
malléable à cœur blanc.

3. Fonte malléable perlitique

Cette nuance est obtenue à partir d'une malléable à cœur noir, selon deux méthodes
différentes :
- Le début du traitement est identique à celui de la malléable à cœur noir, on le termine
par un refroidissement rapide au passage de la température eutectoïde pour qu'il
subsiste environ 0.8 à 1% de carbone combiné dans la matrice (ce qui formera une
matrice perlitique). On utilise à cet effet le refroidissement à l'air froid soufflé ou à
l'huile. On pratique ensuite un revenu à haute température de façon à globuliser la
perlite pour améliorer la ductilité et l'usinabilité. Cette méthode est assez délicate car il
est difficile d'éviter la formation de ferrite.
- La seconde méthode consiste à effectuer un traitement de trempe et de revenu sur une
fonte malléable à cœur noir. On réchauffe les pièces à 850 870°C et on trempe à l'huile
généralement, le revenu effectué entre 550 et720°C amènera la fonte à la dureté
recherchée. On obtient ainsi une structure de martensite revenue.
 
 Obtention :
On ne fait pas subir ici de recuit de malléabilisation. Ce traitement consiste à augmenter les
caractéristiques mécaniques des fontes et donc augmenter la résilience et l’élasticité.
Une fonte malléable à cœur noir peut être obtenue grâce à un traitement de graphitisation
effectué sur une fonte blanche.
Ce traitement se base sur la transformation de la cémentite :
Fe3C γ + Cgr

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L’intérêt de telles fontes est qu’elles ont une bonne coulabilité tout en gardant de bonnes
caractéristiques mécaniques
 Structure sans attaque

Nodules de graphite

Nuance : Fonte malléable à cœur


noir

grossissement : X100

Attaque : sans

Dureté : 155HV30

 Observations :
Ce graphite est de forme IV, la particularité de ce graphite c’est qu’il est obtenu après un
traitement de malléabilisation.

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 Structure avec attaque :

Nuance : Fonte malléable à


cœur noir

Grossissement : X50

Attaque : 20secondes

Dureté : 155HV30

Graphite
de type IV

Perlite

 Observation :
La structure est ferrito-perlitique, le traitement de malléabilisation aurait dû rendre la matrice
ferritique, mais en pratique il est dur d’avoir une structure entièrement ferritique.

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VI. Fontes à graphite sphéroïdal, à matrice perlitique et
martensitique :

Ces fontes sont caractérisées par un graphite de solidification sphéroïdal ( de forme VI)
réparti de manière uniforme dans la matrice ferritique, ferrito-perlitique, perlitique ( à l'état
brut de coulée).
 

 Elaboration :

La fonte de base destinée à la transformation en GS peut être élaborée dans l'un des
quelconques fours généralement utilisés en fonderie. Elle peut avoir une composition
chimique variable, mais une très faible teneur en soufre, généralement inférieure à 0.02%.
 

 %C %Si % Mn %S  %P

2.7 à 2.8 1 à 1.7 0.3 à 0.65 0.06 à 0.2 0.08 à 0.15

 %C %Si % Mn %P  %S

3.2 à 4.0 1.8 à 2.8 0.18 à 0.8 <=0.06  <= 0.02

 
 
 Désignation normalisée :
 
La fonte à graphite sphéroïdal est désignée par le symbole FGS suivi de deux nombres :
- Le premier représentant la valeur minimale de la résistance à la traction en N/mm
- Le deuxième représente la valeur minimale de l'allongement en %

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1. Fonte Grise Spheroïdal :

 Structure Sans attaque :


Graphite
sphéroïdal

Nuance : Fonte à graphite


sphéroïdal

Grossissement: X100

Attaque : sans

Dureté : 277HV30
Observations :

Fontes à graphite de forme VI et de répartition N (spheroïdal), la valeur de la répartition du


graphite est de 5.
 Structure Après attaque :

Nuance : Fonte à graphite sphéroïdal

Grossissement : X500

Attaque : 3 secondes

Dureté : 277HV30

Graphite spheroïdal

Perlite lamellaire

Perlite
 Observations :
Cette fonte à graphite spheroïdal présente une matrice de perlite lamellaire, et de perlite, la
perlite lamellaire semble se regrouper autour du graphite sphéroïdal.

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2. Fonte Grise Sphéroïdale Martensitique

 Structure Avant attaque :

Nuance : Fonte à graphite sphéroïdal


martensitique

grossissement : X100

Attaque : sans

Dureté : 451HV30

 Observations :
Cette structure présente du graphite sphéroïdal donc de répartition N et de dimensions 6.

 Structure après attaque :

Nuance : Fonte à graphite sphéroïdal


martensitique

grossissement : X1000

Attaque : 5 secondes

Dureté : 451HV30

Graphite spheroïdal

Aiguilles de Martensite

 Observations :

La matrice présente seulement des aiguilles de martensite et du graphite sphéroïdal.


On en déduit que cet échantillon est bien une fonte grise à graphite sphéroïdal de matrice
martensitique.
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VII. Fontes blanches

Les fontes blanches sont des fontes dépourvues de graphite, la teneur en carbone des
fontes est d’au moins 2,03%, de teneur pratique entourant les 3%. Il existe des fontes blanches
hypoeutectique (teneur en carbone entre 2.03 et 4,3%), des fontes eutectiques (4 ,3% de
carbone) et des fontes hypereutectique (plus de 4,3% de carbone).

Une fonte blanche ne contient pas (ou très peu) de silicium, mais a une teneur de l’ordre de 1
à 2% de manganèse, et son refroidissement a été rapide. Le manganèse est un des éléments
qui favorisent la formation de cémentite en faisant précipiter un carbure double, Fe3C, Mn3C,
c’est un élément carburigène et antigraphitisant. Les fontes blanches sont essentiellement
formées de perlite et cémentite. Elles sont dures mais fragiles.

Leur solidification se fait suivant le diagramme fer-cémentite. De ce fait, leur structure est
formée d'un réseau important de carbures et d'une matrice perlitique. Leur cassure présente un
aspect métallique blanc brillant. Ces fontes ont une bonne coulabilité, légèrement inférieures
aux fontes grises. Il ne faut pas confondre fonte blanche avec les fontes trempées, il ne s'agit
pas là d'une fonte martensitique. Une fonte de composition comparable à celle d'une fonte
grise, coulée contre un refroidisseur peut se transformer en fonte blanche sur une certaine
épaisseur. Cela permet d'allier de bonnes caractéristiques de résistance à l'usure avec une
meilleure capacité de résistance aux chocs. Dans la zone de transition entre la fonte blanche et
la fonte grise, existe une structure intermédiaire (fonte blanche dans laquelle sont insérées des
lamelles de graphite) dite fonte truitée. Par rapport aux aciers, les fontes blanches présentent
une dureté élevée, d'où une grande résistance à l'usure par frottement et par abrasion, par
contre cette dureté les rend fragiles et pratiquement inusables par les moyens courants.

1. Fonte blanche hypoeutectique :

Nuance : Fonte Blanche


Hypoeutectique

Grossissement : X50

Attaque : 10secondes

Localisation : Bord

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Nuance : Fonte Blanche
Hypoeutectique

grossissement : X200

Attaque : 10secondes

Cémentite

Perlite

Nuance : Fonte Blanche


Hypoeutectique

grossissement : X500

Attaque : 10secondes

 Observations :
Cet échantillon présente des dendrites, avec de la cémentite (en blanc) et de la perlite (en
noir).

2. Fonte Blanche hypereutectique

Nuance : Fonte Blanche


Hypereutectique

grossissement : X100

Attaque : 10secondes

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Cémentite

Nuance : Fonte Blanche


Perlite Hypereutectique

Grossissement : X200

Attaque : 10secondes
Lédéburite

 Observations :
Sur cet échantillon on distingue, de la lédéburite transformée et de larges bandes de cémentite
la perlite apparait en noir et la cémentite en blanc.

 Conclusion :
Les fontes blanches ont une structure différente, la fonte hypereutectique présente un nombre
important de lédéburite (inexistant dans les hypoeutectiques) de plus de larges bandes de
cémentite sont aussi présente. La cémentite ne se présente pas (ou très peu) sous forme de
perlite libre, car la perlite est dans a lédéburite.

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VIII. Fontes Blanches alliées

1. Fonte Blanche alliée au manganèse

Les fontes à teneur élevée en manganèse sont utilisées pour économiser le nickel sans
présenter toutefois tous les avantages des fontes au nickel. Le manganèse est antigraphitisant.

Nuance : Fonte Blanche alliée au


manganèse

Grossissement : X500

Attaque : 10secondes

Lédéburite

Cémentite

Perlite

 Observations :
Il n’y a pas de graphite, la structure est composée de cémentite (en blanc) et de perlite (en
sombre), on remarque aussi la présence de lédéburite.

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2. Fonte Nihard

 Fontes au Nickel de manière générale :


Selon la teneur en Ni de la fonte il est possible d’obtenir différentes structures sans traitement
thermiques. Ces structures sont classées selon le %Ni croissant :
- perlitique
- sorbitique 
- martensitique
- austénitique

 Fontes Ni-hard :

Les fontes Nihard (Ni pour nickel et hard pour dur), sont des fontes au nickel et au chrome
(carburigène) à basse teneur en Si. On obtient grâce à l’addition de ces éléments, une fonte
blanche qui résiste très bien à l’abrasion. Ces fontes servent essentiellement au transport de
matières abrasives, ou à l’élaboration de corps et pistons de pompes, socs de charrues, pièces
de broyeurs et concasseurs, plaque d’usure, meules et moules pour l’industrie mécanique.

Aiguille de martensite

Lédéburite

Cémentite

Perlite

Nuance : Fonte Nihard

Grossissement : X1000

Attaque : 35secondes
30
Dureté : 454 HV30
Observations :

Il n’y a pas de graphite, il y a présence de lédéburite, de cémentite(en blanc) et de perlite(en


sombre).
On en déduit que cette fonte est une fonte blanche de structure lédéburitique et perlitique,
avec des bandes de cémentites.

Conclusion générale

 Fonte Grise hypoeutectique recuit (900°C) de dureté 163HV30 a une structure


composée de perlite et de graphite.

 Fonte Grise Hypereutectique a une structure composée de cémentite, perlite et de


graphite

 Fonte malléable à cœur blanc de dureté 128HV30 a une structure Ferrito-perlitique

 Fonte malléable à cœur noir de dureté 128HV30 a une structure Ferrito-perlitique

 Fonte à graphite spheroïdal de dureté 277HV30 a une structure composée de perlite,


perlite lamellaire et graphite spheroïdal

 Fonte à graphite spheroïdal martensitique de dureté 451HV30 a une structure


composée de Martensite, graphite sphéroïdal

 Fonte blanche hypoeutectique a une structure composée de dendrite de cémentite et de


perlite

 Fonte blanche hypereutectique a une structure composée de bandes de cémentites et de


lédéburite

 Fonte alliée au manganèse de dureté 639HV30 a une structure composée de


Lédéburite, cémentite et de perlite

 Fonte Nihard de dureté 454HV30 a une structure composée de lédéburite, cémentite et


de perlite

Les fontes sont très appréciées pour leurs coulabilités et leurs résistances à l’usure, ce qui
constitue leur emploi essentiel. Les fontes sont élaborées grâce à leur coulabilité permettant
des formes compliquées.
Après avoir été coulées afin d’avoir les propriétés mécaniques plus avantageuses des aciers
doux, il est possible de faire un traitement de malléabilisation, ce traitement constitue en une
diffusion du carbone en nodule, puis d’un traitement provoquant l’élimination du carbone.

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Théoriquement, tout le carbone est éliminé, il ne reste que du fer pur, en pratique il n’est pas
possible d’éliminer tout le carbone.

Les fontes malléables à cœur noir dans une matrice ferritique des nodules de graphite, les
fontes malléables à cœur blanc provoquent la disparition de la majorité du carbone.

D’autre part, on remarque que les éléments d’additions jouent un rôle déterminant lors de
l’élaboration. Les fontes peuvent être utilisées dans des domaines divers tels que les
laminoirs, les boulets de démolition pour leur résistance à l’abrasion, dans le secteur
automobile (boite de vitesse, pièces moteurs) pour leur bonne coulabilité et leur grande
dureté.

Bibliographie

- Précis de métallurgie
- Cours de technologie 2ème année
- Documentation C.D.I
- Divers sites internet

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