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CLE-SVT (S3)
Pr. A. MINOUBI
1
Introduction
La sédimentologie (ou pétrologie sédimentaire) est une branche de la géologie qui étudie les
processus de formation des roches sédimentaires. Elle possède des applications en géologie
pétrolière et pour la recherche et l'exploitation de substances utiles (mines de potasse, de
bauxite, de gypse, …).
L’étude des formations sédimentaires est capitale pour les raisons suivantes :
Les roches peuvent être classées en trois grands groupes qui sont les roches ignées ou
magmatiques, les roches sédimentaires et les roches métamorphiques.
Roches volcaniques
25°
150-200° Ex:Basalte
Roches filoniennes
Ex. Basalte
Ex: Basalte
Ex: Microgranite
Ex. M icrogranite
400-500°
Ex:Microgranite
Réservoir
800-1200° magmatique
Dans ce chapitre, on va étudier les étapes de ce cycle géologique impliquant les processus
sédimentaires.
Les roches sédimentaires ne représentent que 8% de la croûte terrestre. Elles forment 75%
de la surface des continents et probablement une proportion encore plus grande de la surface
des fonds océaniques.
Une exception notable est cependant fournie par les sédiments d'origine volcanique,
où les particules sont injectées directement dans le milieu de dépôt.
Les différents processus de formation des roches sédimentaires font donc l'objet de ce cours.
Ils seront d'abord traités séparément dans l'ordre de leur intervention dans le cycle géologique:
l'altération, l'érosion, le transport, le dépôt et la diagenèse.
II- L'altération
Tous les processus qui altèrent une roche déjà formée (magmatique, sédimentaire ou
métamorphique) et exposée à l’atmosphère, à l’hydrosphère et à la biosphère.
L’altération a généralement pour effet de rendre les roches moins cohérentes, ce qui facilite
leur désintégration par l’érosion.
Si l'on examine un sable fluviatile dans la partie amont du bassin versant d'une zone où
affleurent des granites (30 à 50% plagioclases, 5 à 35% FK, 5 à 10% quartz), on constatera
paradoxalement que le quartz en est un minéral essentiel. Dans la partie aval du système
fluviatile, il peut même être pratiquement seul. C'est l'altération qui est responsable de
l'augmentation de la proportion de quartz (minéral résistant) dans les sédiments.
Les premiers minéraux altérés sont ceux qui cristallisent les premiers et à haute température
(Olivine, anorthite, etc.), alors que les derniers seront ceux qui terminent la série de Bowen et
qui cristallisent à basse température (Quartz, muscovite, albite, feldspath potassique, etc.).
Figure 7 : Altération des minéraux silicatés suivant l’ordre de leur apparition selon la suite
réactionnelle de Bowen
Dans le cas du quartz, il faut ajouter le fait que ce minéral possède aussi une bonne résistance
aux chocs car il ne se clive pas.
L’ensemble des actions qui fractionnent ces roches sont d’ordre physique (mécanique),
chimique ou biologique:
Les processus physiques provoquent une fragmentation mécanique de la roche sans affecter
la composition des minéraux.
Les processus mis en œuvre dans l'altération physique sont les suivants:
- la décompression survient lorsque des roches ayant subi un enfouissement sont libérées de
la pression lithostatique par enlèvement des formations surincombantes. Des joints de
décompression, pratiquement parallèles à la surface du sol se développent progressivement.
- l'usure mécanique (Abrasion) par des grains détritiques emportés par le vent, l'eau, la
glace.
- l'altération provoquée par l'action chimique de composés produits par des organismes
(plantes, microbes,...)
Cours de sédimentologie SVT (S3) Pr. A. MINOUBI
9
L'ingestion de matériaux par des animaux vivant dans les sols est un processus faisant
intervenir en même temps les deux types de mécanismes cités.
L'action des microorganismes est importante et ne se limite pas à la production de CO2. Des
colonies microbiennes croissent à surface des roches s'infiltrent dans les fractures à la
recherche d'éléments essentiels à la vie.
L'altération microbienne se manifeste surtout sous la forme d'une dissolution par des acides
organiques dont le plus fréquent est l'acide oxalique.
L'attaque des minéraux par ces acides libère des cations métalliques qui, combinés aux anions
organiques donneront naissance à des complexes organo-métalliques (dans le cas des
oxalates, combinés au calcium issu de la dissolution des carbonates, cela donnera naissance à
CaC2O4 (oxalate de calcium), fréquent dans les sols).
Certains minéraux (halite, calcite) sont dissous totalement et leurs ions sont évacués en
solution.
D'autres minéraux, comme les micas ou les feldspaths sont transformés en d'autres
espèces minérales (surtout en argiles), souvent de granulométrie plus fine et plus
facilement mobilisables par l'érosion.
La plupart des réactions impliquées dans l'altération nécessitent la présence d'eau et d'air.
Dans la molécule de H2O, chaque atome d’hydrogène met en commun un électron pour créer
une liaison covalente avec l’oxygène : les atomes d’hydrogène ne créent donc aucun doublet
électronique libre, contrairement à l’oxygène qui en a six électrons en doublet libre associés
par deux. Deux liaisons covalentes O-H s’établissent pour former la molécule d’eau
théoriquement neutre et avec deux hydrogènes de part et d’autre de l’Oxygène (Figure).
En fait, et ceci est fondamental, les liaisons covalentes O-H ne sont pas symétriques car
l'oxygène attire beaucoup plus à lui les électrons que l'hydrogène. Ainsi la molécule d’eau (la
liaison O-H est polarisée) devient singulière et elle se comportera comme un dipôle dont la
force d’attraction vis-à-vis d’un ion détermine sa solubilité.
La force d’attraction de la molécule d’eau bipolaire dépend du potentiel ionique (PI) qui
détermine le comportement des ions, il s’écrit :
C'est le rapport Z/r; il détermine le comportement des ions. La classification établie par
GOLDSCHMIDT distingue trois groupes d'ions d'après la valeur du potentiel ionique:
La répartition des charges électriques à la surface de l'ion explique son comportement vis-à-
vis de l'eau.
* oxyanions solubles: leur potentiel ionique est grand, leur surface est fortement chargée. Ces
--
ions dissocient les H+ des molécules d'eau et s'associent avec les O : les ions soufre donnent
des ions sulfates (SO4)2-, les ions carbone des carbonates (CO3)2-, les ions phosphore des
phosphates (PO4)3-...
* hydrolysats: la dissociation de l'eau est partielle en H+ et OH-. Les cations s'unissent aux
OH- et forment des hydroxydes insolubles (Fe2 O3, Al2 O3...)
* cations solubles: leur potentiel ionique et leur densité de charge de surface sont faibles. Ils
n'ont pas d'action sur la molécule d'eau et restent dispersés.
La valeur du potentiel ionique permet donc d'expliquer le lessivage des cations solubles et
des oxyanions comme le potassium, les sulfates, l'immobilité relative des hydrolysats
comme l'Al (OH)3 (gibbsite).
Les gros ions peu chargés sont mobiles (K+, Ca++, Fe+ ...)
Les petits ions très chargés se combinent avec O et sont mobiles (Si, S, P...)
Les ions de taille et charge moyenne se combinent avec OH et sont immobiles (Fe3+, Al3+...)
**La mise en solution: c'est la réaction la plus simple, faisant intervenir de l'eau, ou un acide.
Comme exemple:
• la solubilité du quartz est très faible (6 ppm dans les eaux de surface); la réaction de mise
en solution est la suivante:
• la calcite, par contre est beaucoup plus soluble, parce que l'eau de pluie se charge en CO2 et
agit comme un acide faible lorsqu'il est en contact avec la calcite (environ 2000 ppm). La
réaction est la suivante:
• la halite et les autres halogénures sont très solubles (solubilités de l'ordre du millier de
ppm).
La déshydratation est le processus inverse. Les réactions les plus importantes sont:
**hydrolyse. Cette réaction est le processus par lequel un cation d'un minéral est remplacé
par le H+ d'une solution acide. Cette réaction a pour conséquence de détruire le minéral (mise
en solution complète) ou de le convertir en une nouvelle espèce.
Comme les eaux météoriques contiennent du CO2 dissout, les réactions se présentent comme
suit:
qu'une température élevée va les favoriser. L'humidité est également importante, puisque
beaucoup de réactions se passent en milieu aqueux. L'altération chimique est donc
prééminente en climat chaud et humide. En climat froid, même si les précipitations sont
abondantes, l'eau est à l'état de neige ou de glace, favorisant plutôt l'altération physique.
Figure 12 : influence du climat sur le profil d'altération. En climat tempéré, l'altération est
surtout mécanique. L'altération chimique est faible et consiste surtout dans le départ de
cations très solubles comme Na+ et Ca++ des minéraux les moins stables; une arène est
créée. En climat tropical, l'altération est surtout chimique. L'eau abondante et chaude
provoque une mise en solution de la plupart des minéraux, avec reprécipitation des ions Fe,
Al, Si sur place (cuirasse). L'horizon riche en argile résulte de processus de néoformation à
partir des minéraux de la roche mère et à partir des ions venant des horizons
supérieurs. Enfin, à la base du profil, on retrouve la roche-mère avec une zone d'arénitisation
très peu développée.
III- L’EROSION
L’érosion peut être entendue comme la perte graduelle de substance (d'un élément du
relief terrestre). En géologie, c’est l’ensemble des facteurs agissant au voisinage de la
surface terrestre et modelant son relief. C’est aussi l’ensemble des actions externes des
agents atmosphériques, des eaux, des glaciers qui provoquent la dégradation du relief.
L’érosion est l’une des manifestations de l’activité externe de la Terre. De manière
générale, elle est responsable de l’aplanissement des reliefs au cours du temps,
engendrant parfois des transformations de paysage spectaculaires. Il existe différents
agents et différents types d’érosion dont les principaux sont: l’érosion éolienne, glaciaire,
marine et par les eaux de ruissellement.
Le vent soufflant sur une surface désertique balaie les particules les plus fines et peut faire
apparaître la surface rocheuse (hamadas sahariennes). Lorsque le sol comporte des
matériaux de taille variée (sols alluviaux, par exemple), la déflation élimine la fraction la plus
fine, laissant sur place un désert pavé de cailloux (reg).
Lorsque le sol est argileux, on observe la formation de longues rigoles métriques (yardangs).
Figure 14 : yardangs
III- 1- 1- Corrasion
Les grains de quartz transportés par le vent polissent les cailloux résiduels en façonnant des
dreikanters ou des cailloux tétraédriques (suivant le nombre de faces), caractérisés par des
facettes planes réunies par des angles émoussés. Les grains transportés eux-mêmes sont
piquetés et mats, subsphériques. Ils sont appelés "ronds-mats"en morphoscopie et
présentent des croissants et des figures en V, dûs aux chocs.
La concentration plus grande des grains de sable à proximité du sol provoque une érosion
différentielle avec la formation de rochers en champignons (appelé aussi roche-
champignon ou champignon de pierre, est une formation géologique sculptée par l'érosion
qui lui donne un aspect extérieur rappelant celui des champignons communs).
Figure 17 : Rocher-champignon
Lorsqu'elle s'exerce sur des roches où alternent lits, lamines,... durs et plus tendres, la
corrasion provoque une érosion différentielle qui met en évidence le contraste de dureté.
Le refus d'infiltration peut aussi provenir de l'affleurement d'une nappe d'eau ou encore de la
formation d'une croûte imperméable par l'impact des gouttes de pluie.
En terrains argileux ou schisteux, où, après une forte pluie, les eaux empruntent les fissures
du sol, les élargissent progressivement en chenaux parallèles qui fusionnent par écroulement
des crêtes qui les séparent. En même temps, les têtes des chenaux reculent vers l'amont
(érosion régressive). Ce processus est responsable de la formation des "bad lands".
Figure 18: Formation de "bad lands" par érosion régressive dans un versant;
En terrain calcaire, l'usure et la dissolution par les eaux de ruissellement forment les lapiez,
structures verticales suivant les lignes de plus grande pente. Les eaux courantes peuvent
former des cupules de dissolution.
Figure 19: Formes de dissolution par les eaux courantes et de ruissellement. A: vue générale
de la paroi calcaire surplombant la rivière; la partie inférieure (blanche) est régulièrement
inondée par les crues de la rivière, alors que la partie supérieure est toujours exondée. Des
formes de dissolution différentes en résultent: lapiez (B) verticaux dans la partie supérieure
de la paroi et cupules (C) dans la partie inférieure.
Dans des dépôts très hétérogènes (moraines) la présence de blocs très lourds rend l'argile
sur laquelle ils reposent plus compacte et la protège des eaux ruissellement, ce qui favorise la
naissance des cheminées de fées ou demoiselles coiffées.
Les chaos granitiques sont dus à la mobilisation de l'arène (sable issu de la désagrégation du
granite), ce qui dégage les boules de granite non altéré, empilées en désordre.
Figure 21: A: formation d'un chaos granitique par desquamation des granites le long des
joints; B: évacuation de l'arène et basculement des blocs ainsi dégagés, avec formation d'un
chaos.
Figure 22: Exemple célèbre de paysage ruiniforme. Il s'agit de grès et d'argiles tertiaires.
Figure 23: Schéma montrant la disposition théorique des cuestas et de leur réseau
hydrographique.
donnera naissance à un front très disséqué par l'érosion et donc très sinueux au contraire d'une
formation résistante épaisse ou de pendage élevé.
Figure 24: Cuesta formée par les grès (Jurassique) reposant sur les argilites et siltites rouges
plus tendres.
Les torrents forment la partie amont des systèmes fluviatiles, localisés dans des régions à
forte pente. Un torrent comprend trois parties:
-le bassin de réception, sorte de cirque où se rassemblent les eaux de ruissellement et où
dominent les processus d'érosion.
- le chenal d'écoulement, souvent étroit et à pente forte.
-le cône de déjection où sont déposés les matériaux mobilisés
Rivières et fleuves :
a. Erosion verticale :
L'eau des rivières et des fleuves provient d'une part des nappes aquifères dont la surface
supérieure correspond au lit des cours d'eau (alimentation permanente) et d'autre part du
ruissellement sur les versants (alimentation occasionnelle).
Le réseau fluviatile peut être conséquent (il suit la ligne de plus grande pente du terrain et est
perpendiculaire au rivage) ou subséquent (il s'écoule dans les substrats tendres en contournant
les terrains les plus résistants).
A un moment déterminé et en un point déterminé de son cours, tout écoulement d'eau possède
une certaine énergie. Cette énergie dépend du débit et de la vitesse.
Une partie de l'énergie du cours d'eau est utilisée par le transport de la charge (sable,
galets,...); une autre partie est consommée par les frottements internes entre les filets d'eau,
surtout si le régime est turbulent. Le surplus est disponible pour éroder.
Si l'énergie brute n'est pas suffisante pour le transport et les frottements, le cours d'eau non
seulement ne peut éroder, mais dépose une partie de sa charge.
En s'enfonçant par érosion, les cours d'eau creusent des vallées qui possèdent un profil
caractéristique en "V".
Figure 26: A: acquisition du profil d'équilibre par un cours d'eau. B: modification du profil
d'équilibre lors d'une montée ou d'une baisse du niveau de base. C: profil longitudinal d'une
vallée glaciaire; après disparition du glacier, les parties de la vallée situées en amont d'un
verrou peuvent abriter un lac.
La décroissance générale de la pente du profil s'explique par le fait que le débit augmente
vers l'aval et que la granulométrie des sédiments transportés diminue. Il ne faut cependant
pas croire que le profil d'équilibre des fleuves tend à s'annuler complètement au voisinage de
la mer, puisqu'ils ont encore une charge à transporter.
Dans la plupart des cas, le lit des cours d'eau est délimité par des berges, définissant le lit
mineur. Au-delà des berges se situe la plaine d'inondation ou lit majeur.
Figure 27: Lit majeur et lit mineur révélés suite à une inondation.
Une terrasse se forme chaque fois que le cours d'eau s'encaisse dans ses propres alluvions
(reprise d'érosion): la surface du lit majeur est alors suspendue au-dessus du cours d'eau. Si le
phénomène se reproduit à plusieurs reprises, on a formation de terrasses étagées ou
emboîtées.
Figure 28: Terrasses étagées et terrasses emboîtées. A: les chutes du niveau de base
provoquent un encaissement successif avec des terrasses de plus en plus jeunes vers le bas; B:
la première chute du niveau de base est très accentuée, provoquant un profond encaissement;
par la suite, les chutes du niveau de base ne sont plus aussi fortes et n'entament plus que la
terrasse la plus ancienne.
b. Erosion latérale :
En plus de l'érosion verticale, se produit dans les rivières une érosion latérale, conduisant à
la formation d'une plaine alluviale. Ce type d'érosion apparaît quand le profil d'équilibre est
presque réalisé et que l'érosion verticale devient faible.
Comme l'érosion latérale est fortement contrôlée par la résistance des roches à l'érosion, la
largeur de la plaine alluviale est variable et généralement réduite dans les roches dures. Le
mécanisme de l'érosion latérale est lié principalement au développement des méandres.
Figure 30: formation des méandres par érosion de la rive concave et sédimentation sur la
rive convexe. L'ensemble se déplace vers l'aval. Recoupement de méandre et développement
d'un méandre abandonné.
Une fois formés, les méandres ont tendance à se déplacer vers l'extérieur et vers l'aval du
cours d'eau par érosion sur la rive concave (où la vitesse du courant est la plus forte) et
dépôt sur la rive convexe (où la vitesse est la plus faible). L'accumulation des sédiments se
fait sous la forme de point bars ou lobes de méandre. Le recoupement des méandres génère
des méandres abandonnés.
Figure 40: Développement d'un point bar par dépôt de sédiment le long de la rive convexe;
de petites rides de courant se forment au sommet
Figure 41: Exemple de méandre recoupé. Le cours actuel de la rivière est figuré en trait
plein; le cours parcourant l'ancien méandre en tiretés
Il faut remarquer que le développement des méandres est aussi le reflet d'un certain équilibre
entre érosion et transport: un chenal sinueux étant plus long qu'un chenal rectiligne, sa
pente est plus faible et la vitesse du courant (et donc la possibilité de transporter des
sédiments) est plus réduite.
Une rivière n'est donc pas libre de développer indéfiniment des méandres; il faut qu'elle
conserve assez de puissance pour transporter sa charge, sinon son chenal se comble, des
inondations de plus en plus fréquentes se produisent et il apparaît un tracé moins sinueux.
Les formes d'érosion qui résultent de la dissolution de roches (surtout calcaires) par les eaux
douces sont très particulières. Elles reçoivent le nom de morphologie karstique. Les
différents éléments d'un paysage karstique sont schématisés à la figure ci-dessous.
Figure 42: Eléments géomorphologiques d'un paysage karstique. (1) terrains non karstiques;
(2) canyon; (3) reculée; (4) vallée sèche; (5) résurgence de rivière; (6) perte; (7) doline; (8)
ouvala; (9) lapiez; (10); aven; (11) grotte; (12) source vauclusienne; (13) rivière souterraine.
sur un cirque au fond duquel s'observe en général une résurgence et les vallées sèches sont des
vallées abandonnées suite à l'infiltration souterraine d'une rivière par une perte.
Figure 44: Stries glaciaires sur une roche usée par l'action d'un glacier
Les principaux agents de l'érosion marine sont les vagues et les courants, auxquels
on peut ajouter l'action des embruns emportés par le vent (altération chimique).
Figure 46 : Formation de taffoni (cavités) sur une falaise de basalte, par l'action corrosive
des embruns. Cap d'Agde, France.
Figure 47: A: sable quartzeux éolien dont les grains ont un aspect "rond-mat" . B: sable
marin, également quartzeux, dont les grains ont un aspect "émoussé-luisant"
La principale forme d'érosion littorale (côtière) est la falaise. On distingue les falaises vives,
encore battues par la mer et les falaises mortes, séparées de la mer par une zone de dépôt.
Figure 48: Falaise vive: e: encoche d'érosion; b: blocs tombés de la falaise; g: cordon de
galets de craie formés par usure du matériel de la falaise.
Le matériel érodé peut s'accumuler dans les zones les plus calmes et un rivage dentelé où les
zones les plus résistantes forment des caps peut évoluer vers une certaine régularisation par
érosion-accumulation. La côte tendra dans ce cas à prendre une orientation perpendiculaire à
la houle dominante.
Figure 49: formes d'érosion et accumulation littorale. A: Réfraction de la houle autour d'un
cap et naissance d'une zone d'eau plus calme où l'énergie est dispersée et où se forme une
plage de fond de baie. B: exemple : Baie de S. Bouzid (atlantique maroc)
IV- LE TRANSPORT
Les sédiments sont transportés depuis les zones sources jusqu'aux zones de dépôt par trois
processus:
Les écroulements ou avalanches de roches affectent des versants rocheux raides. L'instabilité
peut être provoquée par la décompression, par une modification de la pente (érosion, sape
par la mer, travaux de génie civil) ou encore par un changement des propriétés mécaniques
(saturation en eau, fonte du permafrost). Les glissements en masse correspondent au
déplacement de matériel par translation ou rotation le long d'une surface de rupture.
Dans ces types de processus, les fluides ne jouent qu'un rôle mineur, par leur effet lubrifiant
à la base des unités transportées. Ces phénomènes déplacent des masses considérables de sols
et débris rocheux sur des distances courtes (de l'ordre du km).
Leur impact sédimentaire est pourtant important, car ils mettent les matériaux mobilisés à la
disposition du système fluviatile.
Les particules sédimentaires sont en suspension dans un fluide, mais leur mouvement est dû
à la gravité, non au déplacement du fluide lui-même (contrairement à un écoulement
liquide conventionnel).
Les écoulements de grains se déclenchent lorsque la pente d'un dépôt est supérieure à la pente
d'équilibre. Les particules sont maintenues en mouvement par des forces dispersives dues aux
multiples collisions entre les grains.
De grandes stratifications entrecroisées peuvent être produites, mais chaque unité est
homogène et ne présente pas de structure interne.
L'exemple le plus connu de grain flow est l'avalanche de sable provoquée au revers d'une
dune devenue trop raide.
Les debris flows sont mal classés avec localement un granoclassement inverse à la base. Les
plus gros blocs se situent à l'avant de la coulée et forment des levées sur le côté.
Figure 52 : Répartition latérale des différentes classes granulométriques dans une coulée de
débris.
Les mudflows sont des écoulements de boue sous l'action de la gravité. Si cette boue contient
de gros éléments (galets, blocs), on parle alors de debris flow.
Ces écoulements ont l'aspect du béton frais et se mettent en mouvement lorsque de fortes
pluies ont saturé d'eau leur fraction fine. Leur vitesse de propagation peut atteindre une
centaine de km/h et ils provoquent le déplacement de blocs de taille parfois considérable. Le
maintien en suspension de ces gros éléments est dû à la rigidité de la matrice et à sa densité
relativement forte. Lorsque les forces de gravité deviennent moins fortes que les forces de
frottement (internes et sur le fond), la coulée s'arrête: on dit qu'elle gèle.
Les courants de turbidité sont des écoulements gravitaires dans lesquels le sédiment est
maintenu en suspension par la turbulence du fluide interstitiel. Ils se produisent lorsqu'un choc
(tremblement de terre, vague) ébranle une masse de sédiment. Ce mélange d'eau et de
sédiment (25 mg/l à 1 kg/l) possède une densité plus grande que celle de l'eau et se déplace
vers le bas sous l'effet de la gravité. Insistons une fois de plus sur le fait que ce n'est pas le
fluide qui fait se mouvoir le courant de turbidité, mais la pesanteur. Le fluide ne fait que
maintenir les particules en suspension.
Dans le cas des turbidites de moyenne densité, une séquence idéale a été mise en évidence et
formalisée: il s'agit de la séquence de Bouma (1962). Elle comprend de la base au sommet :
* Ecoulement de fluides :
Plusieurs facteurs régissent la capacité d'un fluide à mobiliser et transporter des sédiments.
Par exemple, la masse volumique de l'eau de mer est d'environ 1,03 g/cm3, celle de l'eau
douce de 1 g/cm3, celle de la glace de 0,9 g/cm3. Par contre, la masse volumique de l'air est
très faible, de l'ordre de 0,001 g/cm3.
En ce qui concerne la viscosité, celle de l'air est très faible, celle de la glace est élevée et celle
de l'eau est intermédiaire.
Les principales différences entre sédiments éoliens (sable fin et silt), glaciaires (galets,
sable, boue) et alluviaux sont la conséquence de ces masses volumiques et viscosités
distinctes.
Dans un écoulement laminaire, les filets d'eau restent parallèles entre eux: ce régime
tranquille est réalisé par exemple pour un écoulement d'eau étalé sur de grandes surfaces ainsi
que pour des fluides visqueux comme les coulées boueuses.
Dans un régime turbulent, les filets d'eau se mélangent, forment des tourbillons et ne restent
plus parallèles entre eux ni parallèles au fond. Ceci a une conséquence importante quant à la
capacité d'érosion et de transport du fluide: la composante ascendante des tourbillons et
filets d'eau maintient les sédiments en suspension ou favorise leur érosion.
La mise en mouvement d'une particule sur le fond peut être largement expliquée par le
théorème de Bernoulli.
Brièvement, il établit que la somme des énergies cinétiques (de vitesse) et piézométriques
(de pression) d'un fluide sur un objet doit être constante. En d'autres termes, cela signifie
que quand la vitesse d'un courant s'accélère autour d'un objet, la pression diminue. Ce
phénomène est le même pour un grain au fond d'un chenal et est responsable de sa mise en
suspension.
-Saltation: les particules moyennes (sables entre 1µm et 1mm) se déplacent par bonds
successifs.
-Suspension: les particules fines ou poussières (entre 1,0 et 0,1 µm) sont transportées en
suspension dans l’air (loess), souvent sur de grandes distances.
La glace est un fluide très visqueux qui s'écoule de manière laminaire à des vitesses pouvant
atteindre quelques dizaines de mètres par an. Le matériel charrié par les glaciers est très
hétérogène : des blocs aux argiles.
Des blocs métriques peuvent être transportés sur des centaines de kilomètres. Ils sont
abandonnés et constituent des « blocs erratiques: exotiques».
L'eau est un fluide de densité et de viscosité moyenne qui peut charrier des particules dont la
taille varie des galets aux argiles. L'eau est l'agent de transport sédimentaire le plus important.
Ainsi, les rivières, les marées, et les autres courants océaniques déplacent plus de 25 milliards
de tonnes de sédiments par an sous forme solide et dissoute.
Les matériaux détritiques sont transportés d’autant plus loin qu’ils sont plus petits jusqu’à des
milliers de km pour les grands fleuves.
La manière dont les particules sont transportées dans l’eau dépend de leur taille et de la
vitesse d’écoulement. Trois modes ont été reconnus :
Transport par traction ou roulement : les grains restent toujours en contact avec le fond
et se déplacent en roulant et en glissant.
La granulométrie des particules sédimentaires a donc une influence majeure sur leur transport
(et sur leur vitesse de sédimentation). Ces relations sont synthétisées par le diagramme de
Hjulström.
La zone « érosion » correspond à une situation où la particule est arrachée du fond du cours
d’eau et mise en transport.
++ Transport en solution
Cet aspect du transport d’une rivière est souvent négligé; pourtant la quantité de matière
transportée en solution est considérable; En climat tempéré une rivière de plaine transporte
plus de matière en solution qu’en suspension. Les éléments chimiques transportés en solution
sont de la silice, des carbonates dissous, du calcium, des sulfates etc…
V. La sédimentation:
Les particules transportées par un fluide en mouvement vent, rivière, courant marin) se
déposent quand celui-ci ralentit ou s'arrête.
*Les sédiments charriés par les glaciers s'accumulent lorsque la glace fond.
*Le matériel déplacé en masse sous l'action principale de la gravité (éboulement, glissement) se
sédimente quand un nouvel état d'équilibre est atteint.
*Les substances transportées en solution dans un lac ou dans une mer précipitent et s'accumulent
sur le fond lorsque les conditions physico-chimiques sont favorables.
Les sédiments déposés forment des couches (ou strates) d'épaisseur et d'extension variables.
La granulométrie des particules, la texture des sédiments, la géométrie des dépôts sont
d'importants indices sur l'agent de transport, sa vitesse au moment du dépôt, sa direction, etc.
Les dépôts sédimentaires peuvent être classés en quatre catégories principales d'après le
processus qui a transporté les particules :
*Les dépôts de courant de traction: Formés de graviers et de sables transportés par roulement
et saltation, ils se déposent en lamines obliques aux fonds des rivières.
*Les dépôts de décantation : sont formés de sédiments fins (argiles, silts, débris
d'organismes) qui ont été transportés en suspension. Ces dépôts présentent en général un
litage horizontal (lamines parallèles). Les sédiments lacustres accumulés en eau calme sont,
pour la plupart, des dépôts de décantation.
*Les dépôts glaciaires ou diamictites, s'accumulent après la fonte d'un glacier. Très mal
classés et chaotiques (pas de tri).
Plusieurs types de classification des structures sédimentaires ont été suggérés. Relevons
surtout les classifications basées sur :
* la position des figures dans les sédiments (au mur, au toit ou dans la couche
sédimentaire),
De fait, la plupart des structures sédimentaires peuvent être réparties entre structures pré-,
syn- et post-dépôt.
*Les structures pré-sédimentaires sont observées à la surface supérieure des bancs constitués
(et à la surface inférieure des nouveaux bancs sous la forme de contre-empreintes) avant le
dépôt de nouveaux sédiments. Elles sont à rapporter le plus souvent à des processus
d'érosion.
Exemple: traces de glissement d'objets sur le fond. Beaucoup de ces structures fournissent des
indications sur la direction et le sens des courants.
On relève les réarrangements hydrostatiques (figures de charge), les structures dues aux
déplacements latéraux de masses de sédiments (slumps), les structures de dessiccation, les
structures dues à la pédogenèse, etc.
Les "flute casts" sont formés par affouillement du fond par les courants. Ils sont
reconnaissables par leur forme allongée ou triangulaire dont la "queue" indique le sens du
courant. En section, ils sont asymétriques avec la partie la plus profonde pointant vers
l'amont. Ce sont donc d'excellents indicateurs des paléocourants. On les observe souvent à la
base des turbidites et également dans certains chenaux fluviatiles.
Figure 63 : Flute casts dans un grès fin. La flèche indique le sens du courant.
Les figures en croissant ("crescent marks") prennent naissance lorsqu'un objet posé sur le
fond provoque une déflexion (déviation) des lignes de courant. Il en résulte une érosion à
l'avant de l'objet et un dépôt à l'arrière. La forme de la figure est contrôlée par la géométrie de
l'objet. Cette figure est très fréquente en milieu littoral.
Figure 64 : Figure en croissant formée autour d'un fragment de tourbe; la flèche indique le sens du
courant.
A beaucoup plus grande échelle, on peut rapprocher les tombolos, forme d'accumlulation
littorale, des figures en croissant. Les tombolos se développent en arrière d'îlots rocheux à la
faveur de zones plus calmes.
Figure : à gauche: développement d'un tombolo par accumulation de sédiments en arrière d'un îlot
rocheux. A droite: tombolo
Les marques de ruissellement ("rill marks") sont des figures d'érosion dendritiques mm-cm
formées par un système de "micro-rivières" lors du retrait des eaux sur les plages. La
divergence des ramifications se fait vers l'aval (=dans le sens du ruissellement).
Figure 65 : Marques de ruissellement ("rill marks") à la surface d’une plage; la flèche indique
le sens du courant.
Empreintes d'objets
Les figures de traction ("groove marks") sont des rainures (stries) creusées dans le sédiment
sous-jacent par des objets traînés sur le fond par les courants, voire par des icebergs. Ils se
présentent sous la forme de crêtes rectilignes, étroites et allongées de quelques mm à plusieurs
dizaines de cm, souvent parallèles entre elles. Ce sont de bons indicateurs de la direction des
courants (mais pas de leur sens).
Les figures d'impact ("tool marks") sont des empreintes formées par des objets transportés
par les courants venant épisodiquement en contact avec le fond (objets en saltation). Ces
objets peuvent être des fragments de sédiment ou des tests d'organismes.
Les fentes de retrait ("desiccation cracks") s'observent dans des sédiments fins soumis à la
dessiccation dans les environnements côtiers et lacustres. Elles s'organisent en réseaux
polygonaux de maille millimétrique à plurimétrique. Les fissures entre les polygones sont
ouvertes et peuvent être ultérieurement remplies par des sédiments.
Les empreintes de cristaux. Sous des conditions favorables, des cristaux variés (glace, halite,
gypse) se développent à la surface des sédiments non consolidés. Même si ces cristaux sont
ultérieurement dissous, leur empreinte peut être conservée. A noter que les cristaux de sel et
de gypse peuvent se former aussi bien en milieu aérien qu'aquatique.
Bourrelet de sédiment : L'avancée/retrait des vagues sur une plage donne naissance à un petit
bourrelet de sédiment, formant des lignes sinueuses et recoupées ("swash marks").
Figure71: Lignes dues à l'avancée/retrait des vagues sur une plage sableuse.
Les gouttes de pluie ("rain drops"). Les gouttes qui frappent la surface d'un sédiment non
consolidé y creusent de petits cratères circulaires ou elliptiques. Le bord du cratère est en très
léger relief par rapport à la surface du sédiment, ce qui permet de les différencier des
structures produites par des bulles d'air qui s'échappent du sédiment.
Les rides ("ripples") sont très communes sur les surfaces des bancs alors que les dunes et
mégarides ("sand waves", "megaripples") sont assez rarement préservées. La migration
latérales des dunes et rides donne naissance à différents types de stratifications obliques.
Les rides de vagues sont formées par l'action des vagues sur un sédiment non cohérent, en
général dans la gamme des sables fins. Leur coupe transversale est typiquement symétrique.
Les rides de courant sont générées par l'action de courants unidirectionnels. L'asymétrie qui
les caractérise permet donc de déduire le sens du courant : pente forte en aval, pente faible
en amont.
Les dunes et mégarides, de taille plus importante (échelle du dm-m en coupe transversale),
peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres d'extension horizontale. Leur surface est
porteuse de petites rides et elles se caractérisent par de grandes stratifications obliques dues à
leur déplacement latéral.
Le litage ("bedding") est l'expression de la stratification à l'échelle du banc (cm et plus) tandis
que la lamination représente la stratification à l'échelle du mm et en deçà, au sein des bancs.
Litage et lamination sont produits par des changements plus ou moins périodiques dans la
sédimentation (variations de la granulométrie, de la composition des sédiments).
Les traces de déplacement et de repos. En milieu sous-aquatique, les pistes sont généralement
produites par des arthropodes.
Le terme diagénèse désigne l'ensemble des processus physiques et chimiques qui affectent
les sédiments après leur dépôt et les transforme progressivement en roches sédimentaires.
Une fois déposés, les sédiments sont recouverts par des couches successives et se retrouvent
en profondeur dans des conditions de température et de pression plus élevées qu'à la
surface. En effet, avec la profondeur, la température s'accroît en moyenne de 3°C par 100 m
et la pression augmente d'environ une atmosphère tous les 4.5 m.
Au moment de leur dépôt, ces sédiments sont tout d'abord mélangés avec de l'eau, puis, sous
leur propre poids, ils vont se compacter et se déshydrater pour finalement former une roche
compacte dont les grains (sables) sont unis par un ciment. Cette roche sédimentaire d'origine
détritique porte le nom de grès.
Processus biochimique: dû à l'activité des êtres vivants (bactéries dans les zones
superficielles puis macro et microbenthos dans les zones plus profondes notamment
pour les sédiments déposés dans l'eau) qui rendent le milieu de plus en plus acide et
réducteur ainsi le fer rouge en milieu oxydant devient-il vert en milieu réducteur ;
processus physico-chimique: perte d'eau, dissolution de certains minéraux, circulation de
fluides interstitiels, précipitation ou cristallisation, épigénisation (transformation d'un minéral
en un autre minéral de même composition chimique globale par réarrangement des réseaux
cristallins; par exemple l'aragonite se transforme en calcite plus stable, la silice en opale ou en
calcédoine) ou métasomatose (remplacement d'un minéral le carbonate de calcium par un
autre minéral comme la pyrite de fer, processus qu'on retrouve dans les phénomènes de
fossilisation des ammonites pyriteuses par exemple).
Les sédiments sont généralement d'origine détritique (débris d'anciennes roches), mais ils
peuvent également comporter, en plus ou moins grandes quantités, des restes d'organismes et
de fossiles (le plus souvent microscopiques) et des minéraux apparus par transformations
chimiques. Selon le pourcentage de chacun de ces divers éléments, on distingue donc entre
roches détritiques, roches biochimiques et roches chimiques. Les sédiments sont
++ Les grains se rapprochent entre eux et se réarrangent de façon à supporter cette charge,
Figure79 : Compaction
Exemples: augmentation de la taille moyenne des cristaux par coalescence dans une masse
déjà cristallisée; "inversion" de l'aragonite en calcite (l'aragonite étant 8% plus dense que la
calcite).
Exemple:
V. LA SEDIMENTATION:
La sédimentation est l’ensemble de processus par lesquels les particules en mouvement
cessent de se déplacer et se déposent dans un bassin sédimentaire pour devenir des
sédiments. Un bassin sédimentaire est une dépression à fond plat ou concave où les sédiments vont
s’accumuler.
Les particules transportées par un fluide en mouvement vent, rivière, courant marin) se
déposent quand celui-ci ralentit ou s'arrête.
*Les sédiments charriés par les glaciers s'accumulent lorsque la glace fond.
*Le matériel déplacé en masse sous l'action principale de la gravité (éboulement, glissement) se
sédimente quand un nouvel état d'équilibre est atteint.
*Les substances transportées en solution dans un lac ou dans une mer précipitent et s'accumulent
sur le fond lorsque les conditions physico-chimiques sont favorables.
Les sédiments déposés forment des couches (ou strates) d'épaisseur et d'extension variables.
La granulométrie des particules, la texture des sédiments, la géométrie des dépôts sont
d'importants indices sur l'agent de transport, sa vitesse au moment du dépôt, sa direction, etc.
Les dépôts sédimentaires peuvent être classés en quatre catégories principales d'après le
processus qui a transporté les particules :
*Les dépôts de courant de traction: Formés de graviers et de sables transportés par roulement
et saltation, ils se déposent en lamines obliques aux fonds des rivières.
*Les dépôts de décantation : sont formés de sédiments fins (argiles, silts, débris
d'organismes) qui ont été transportés en suspension. Ces dépôts présentent en général un
litage horizontal (lamines parallèles). Les sédiments lacustres accumulés en eau calme sont,
pour la plupart, des dépôts de décantation.
*Les dépôts glaciaires ou diamictites, s'accumulent après la fonte d'un glacier. Très mal
classés et chaotiques (pas de tri).
Plusieurs types de classification des structures sédimentaires ont été suggérés. Relevons
surtout les classifications basées sur :
* la position des figures dans les sédiments (au mur, au toit ou dans la couche
sédimentaire),
De fait, la plupart des structures sédimentaires peuvent être réparties entre structures pré-,
syn- et post-dépôt.
*Les structures pré-sédimentaires sont observées à la surface supérieure des bancs constitués
(et à la surface inférieure des nouveaux bancs sous la forme de contre-empreintes) avant le
dépôt de nouveaux sédiments. Elles sont à rapporter le plus souvent à des processus
d'érosion.
Exemple: traces de glissement d'objets sur le fond. Beaucoup de ces structures fournissent des
indications sur la direction et le sens des courants.
On relève les réarrangements hydrostatiques (figures de charge), les structures dues aux
déplacements latéraux de masses de sédiments (slumps), les structures de dessiccation, les
structures dues à la pédogenèse, etc.
Les "flute casts" sont formés par affouillement du fond par les courants. Ils sont
reconnaissables par leur forme allongée ou triangulaire dont la "queue" indique le sens du
courant. En section, ils sont asymétriques avec la partie la plus profonde pointant vers
l'amont. Ce sont donc d'excellents indicateurs des paléocourants. On les observe souvent à la
base des turbidites et également dans certains chenaux fluviatiles.
Figure 63 : Flute casts dans un grès fin. La flèche indique le sens du courant.
Les figures en croissant ("crescent marks") prennent naissance lorsqu'un objet posé sur le
fond provoque une déflexion (déviation) des lignes de courant. Il en résulte une érosion à
l'avant de l'objet et un dépôt à l'arrière. La forme de la figure est contrôlée par la géométrie de
l'objet. Cette figure est très fréquente en milieu littoral.
Figure 64 : Figure en croissant formée autour d'un fragment de tourbe; la flèche indique le sens du
courant.
A beaucoup plus grande échelle, on peut rapprocher les tombolos, forme d'accumlulation
littorale, des figures en croissant. Les tombolos se développent en arrière d'îlots rocheux à la
faveur de zones plus calmes.
Figure65 : à gauche: développement d'un tombolo par accumulation de sédiments en arrière d'un îlot
rocheux. A droite: tombolo
Les marques de ruissellement ("rill marks") sont des figures d'érosion dendritiques mm-cm
formées par un système de "micro-rivières" lors du retrait des eaux sur les plages. La
divergence des ramifications se fait vers l'aval (=dans le sens du ruissellement).
Figure 66 : Marques de ruissellement ("rill marks") à la surface d’une plage; la flèche indique
le sens du courant.
Empreintes d'objets
Les figures de traction ("groove marks") sont des rainures (stries) creusées dans le sédiment
sous-jacent par des objets traînés sur le fond par les courants, voire par des icebergs. Ils se
présentent sous la forme de crêtes rectilignes, étroites et allongées de quelques mm à plusieurs
dizaines de cm, souvent parallèles entre elles. Ce sont de bons indicateurs de la direction des
courants (mais pas de leur sens).
Les figures d'impact ("tool marks") sont des empreintes formées par des objets transportés
par les courants venant épisodiquement en contact avec le fond (objets en saltation). Ces
objets peuvent être des fragments de sédiment ou des tests d'organismes.
Les fentes de retrait ("desiccation cracks") s'observent dans des sédiments fins soumis à la
dessiccation dans les environnements côtiers et lacustres. Elles s'organisent en réseaux
polygonaux de maille millimétrique à plurimétrique. Les fissures entre les polygones sont
ouvertes et peuvent être ultérieurement remplies par des sédiments.
Les empreintes de cristaux. Sous des conditions favorables, des cristaux variés (glace, halite,
gypse) se développent à la surface des sédiments non consolidés. Même si ces cristaux sont
ultérieurement dissous, leur empreinte peut être conservée. A noter que les cristaux de sel et
de gypse peuvent se former aussi bien en milieu aérien qu'aquatique.
Bourrelet de sédiment : L'avancée/retrait des vagues sur une plage donne naissance à un petit
bourrelet de sédiment, formant des lignes sinueuses et recoupées ("swash marks").
Figure72: Lignes dues à l'avancée/retrait des vagues sur une plage sableuse.
Les gouttes de pluie ("rain drops"). Les gouttes qui frappent la surface d'un sédiment non
consolidé y creusent de petits cratères circulaires ou elliptiques. Le bord du cratère est en très
léger relief par rapport à la surface du sédiment, ce qui permet de les différencier des
structures produites par des bulles d'air qui s'échappent du sédiment.
Les rides ("ripples") sont très communes sur les surfaces des bancs alors que les dunes et
mégarides ("sand waves", "megaripples") sont assez rarement préservées. La migration
latérales des dunes et rides donne naissance à différents types de stratifications obliques.
Les rides de vagues sont formées par l'action des vagues sur un sédiment non cohérent, en
général dans la gamme des sables fins. Leur coupe transversale est typiquement symétrique.
Les rides de courant sont générées par l'action de courants unidirectionnels. L'asymétrie qui
les caractérise permet donc de déduire le sens du courant : pente forte en aval, pente faible
en amont.
Les dunes et mégarides, de taille plus importante (échelle du dm-m en coupe transversale),
peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres d'extension horizontale. Leur surface est
porteuse de petites rides et elles se caractérisent par de grandes stratifications obliques dues à
leur déplacement latéral.
Le litage ("bedding") est l'expression de la stratification à l'échelle du banc (cm et plus) tandis
que la lamination représente la stratification à l'échelle du mm et en deçà, au sein des bancs.
Litage et lamination sont produits par des changements plus ou moins périodiques dans la
sédimentation (variations de la granulométrie, de la composition des sédiments).
Les traces de déplacement et de repos. En milieu sous-aquatique, les pistes sont généralement
produites par des arthropodes.
Le terme diagénèse désigne l'ensemble des processus physiques et chimiques qui affectent
les sédiments après leur dépôt et les transforme progressivement en roches sédimentaires.
Une fois déposés, les sédiments sont recouverts par des couches successives et se retrouvent
en profondeur dans des conditions de température et de pression plus élevées qu'à la
surface. En effet, avec la profondeur, la température s'accroît en moyenne de 3°C par 100 m
et la pression augmente d'environ une atmosphère tous les 4.5 m.
Au moment de leur dépôt, ces sédiments sont tout d'abord mélangés avec de l'eau, puis, sous
leur propre poids, ils vont se compacter et se déshydrater pour finalement former une roche
compacte dont les grains (sables) sont unis par un ciment. Cette roche sédimentaire d'origine
détritique porte le nom de grès.
Processus biochimique: dû à l'activité des êtres vivants (bactéries dans les zones
superficielles puis macro et microbenthos dans les zones plus profondes notamment
pour les sédiments déposés dans l'eau) qui rendent le milieu de plus en plus acide et
réducteur ainsi le fer rouge en milieu oxydant devient-il vert en milieu réducteur ;
processus physico-chimique: perte d'eau, dissolution de certains minéraux, circulation de
Les sédiments sont généralement d'origine détritique (débris d'anciennes roches), mais ils
peuvent également comporter, en plus ou moins grandes quantités, des restes d'organismes et
de fossiles (le plus souvent microscopiques) et des minéraux apparus par transformations
chimiques. Selon le pourcentage de chacun de ces divers éléments, on distingue donc entre
roches détritiques, roches biochimiques et roches chimiques. Les sédiments sont
généralement meubles et riches en eau. La diagenèse consiste en leur transformation
chimique, biochimique et physique en roches sédimentaires compactes.
++ Les grains se rapprochent entre eux et se réarrangent de façon à supporter cette charge,
Figure80 : Compaction
Exemples: augmentation de la taille moyenne des cristaux par coalescence dans une masse
déjà cristallisée; "inversion" de l'aragonite en calcite (l'aragonite étant 8% plus dense que la
calcite).
Exemple:
La plus grande partie des matériaux érodés parvient à la mer, cependant de nombreux
facteurs interrompent le transport des sédiments et provoquent des accumulations et des
dépôts transitoires pendant une durée plus ou moins longue. La sédimentation continentale
ne représente qu'un volume négligeable par rapport à celui des sédiments marins et pourtant
les dépôts continentaux sont incontournables pour comprendre l'histoire de la Terre.
Les glaciers laissent de nombreuses traces de leurs passages dans le paysage sous forme de
dépôts de toutes sortes :
*Les moraines :
Dans les milieux glaciers, les moraines sont des accumulations détritiques très complexes et
variées. Les sédimentologues utilisent souvent le terme de till comme synonyme de dépôt
morainique. Les caractéristiques sédimentologiques majeures des moraines sont l'absence de
stratification (à la différence des dépôts fluviatiles) et l'hétérogénéité de la granulométrie.
On distingue:
**Moraine latérale : lorsqu'elle se trouve sur ses côtés
**Moraine frontale: de forme conique, formée par la réunion des moraines latérales au front
du glacier.
**Moraine médiane: formée par la réunion de deux moraines latérales de deux glaciers qui se
rejoignent.
**Moraine de fond ou Till (tillite lorsqu’elle est consolidée).
* Les eskers :
Un esker est une colline allongée composée de dépôts fluvio-glaciaires déposés par une
rivière sous-glaciaire.
* Les kettles :
Un kettle est un petit lac (dépression) généralement circulaire formé par le moulage d'un bloc
de glace isolé du glacier et pris dans des sédiments.
*Les kames :
Dépôts fluvio-glaciaires dans des dépressions qui forment de petits monticules après la fonte.
Un bloc erratique est un rocher pouvant peser plusieurs centaines de tonnes et déposé par un
glacier lors de sa fonte.
Les rivières sont surtout des agents de transport. Elles déposent parfois aux endroits où la
vitesse diminue, le long de leur cours et à leur embouchure.
En contexte fluviatile, les premiers corps sédimentaires à se former sont les cônes alluviaux
("alluvial fans"). Ces cônes se développent (principalement en milieu désertique ou
montagnard) au débouché d'un canyon dans une vallée ou une plaine, quand le courant
fluviatile ralentit brutalement. Au fur et à mesure de sa décélération, le courant perd sa
capacité de transport et dépose sa charge sédimentaire.
Dans le fond des rivières (chenal) se forment des amas de galets et de sables. Lors des
crues, la rivière envahit sa plaine d’inondation et dépose des matériaux généralement plus
fins: les limons.
Dans leur partie inférieure, les systèmes fluviatiles possèdent un profil à gradient faible et la
plupart des matériaux grossiers ont été déjà déposés. Leur tracé devient plus sinueux (des
méandres).
B: réseau à méandres
Dans les rivières à méandres, la sédimentation se fait sur la rive convexe sous forme d’une
barre de méandre. La barre s’accroît latéralement en même temps que la migration du
méandre. Elle est constituée de sable disposé en litage oblique.
Des levées latérales bordent les chenaux; elles sont dues au ralentissement des courants au
niveau de la bordure du lit mineur. L'existence de ces levées, formant relief, est à l'origine du
développement de zones marécageuses en dépression, lorsque l'on s'écarte du cours de la
rivière.
Ces zones sont basses, mal draînées et servent de bassin de décantation pour les particules
les plus fines lors des inondations de la plaine alluviale. En particulier, lors des grandes crues,
des eaux peuvent emprunter des ouvertures au sein des levées.
Des sédiments relativement grossiers sont amenés ainsi dans les dépressions latérales où ils
constituent des dépôts en forme de langues surbaissées, par suite de l'ouverture progressive
des brèches.
Ce sont les dépôts éoliens qui constituent la majeure partie des sédiments actuels. Les roches
sédimentaires d'origine désertique sont caractérisées par des grains sableux arrondis et dépoli
(rond-mat) bien classés et à matrice argileuse pauvre et des galets à trois faces dépolies. Les
dépôts de sables forment les dunes (barkhanes, seifs, ergs...). Les régions d'accumulation
des sables alternent avec des régions dénudées. L'accumulation, en périphérie des régions
désertiques, des fines poussières forment également des lœss.
La hauteur et la forme des dunes sont variables selon le régime des vents et de leur charge en
sables (hauteur entre 5 et 10m et longueur d’onde de quelques centaines de m). A l’origine
d’une dune se trouve un obstacle (relief, végétation) qui ralentit la vitesse du vent,
provoquant à l’aval (sous le vent) le dépôt des grains de sable. Les dunes sont asymétriques:
la pente la plus faible est celle exposée au vent.
**Barkhanes:
Une barkhane est une dune en forme de croissant qui se prolonge par deux cornes allongées
dans la direction du vent. Ce vent fait rouler le sable pour qu'il remonte la pente du dos de la
dune jusqu'à la crête et vienne former de petites avalanches sur le versant plus pentu du
front. Ce phénomène fait avancer la dune.
** Dunes paraboliques:
En forme de croissant dont les cornes à l’inverse de celle de la barkhane pointent face au
vent. Les extrémités d'une formation sableuse sont fixées par de la végétation qui en arrête la
progression, tandis que la partie centrale continue à avancer. Elles sont typiques des déserts
côtiers.
Se forment lorsque le vent souffle dans deux directions convergentes. Elles sont parallèles au
sens du vent.
**Dunes transversales:
**Dunes en étoiles :
Sont pyramidales, avec au moins trois côtés qui partent de leur sommet. Elles se forment
dans les régions connaissant des vents multidirectionnels.
**Microdunes ou Ripples :
Ce sont des ondulations centimétriques qui couvrent la surface des dunes. Comme les
dunes, elles sont asymétriques et leur crête est perpendiculaire à la direction du vent.
Champ de dunes (à ne pas confondre avec les regs); le Grand Erg Oriental du Sahara couvre
des milliers de km2 (Merzouga, désert Marocain).
* Les poussières
Alors que le vent ne mobilise chaque année au Sahara que 10 à 20 millions de tonnes de
sables, c’est 60 à 200 millions de tonnes de poussières qu’il est susceptible d’exporter. Ces
poussières sont aspirées lors de tempêtes désertiques par un mouvement cyclonique très
violent et demeurent pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois en suspension dans l’air
sous forme de nuages de poussières: lithométéores qui sont transportées très loin par le vent
parfois d’un continent à un autre sous forme de pluies rouges ou de neiges colorées.
Les dépôts anciens de poussières éoliennes constituent les loess: c’est une poudre formée de
particules très fines (limons, argiles, silice et calcaire). Le loess est une roche meuble
homogène sans stratification généralement de couleur jaunâtre.
Sont des milieux de transition entre continent et océan (la zone littorale). Cette zone soumis à
deux ensembles de processus, les processus continentaux et les processus marins. Elle est le
lieu d'arrivée de tout le matériel érodé sur le continent, mais il est aussi le lieu de transit de ces
matériaux qui seront redistribués dans l'océan.
Une partie du matériel sédimentaire du littoral provient de l'érosion des côtes, mais, en
volume, le gros de ce matériel provient de l'érosion des surfaces continentales et est amené au
littoral en des points bien spécifiques, les deltas, qui constituent la décharge des grands cours
d'eau.
Dans le cours d'eau les sédiments sont canalisés et sont transportés souvent avec une vitesse
assez élevée. Lorsque la charge du cours d'eau arrive dans la mer, le courant perd son énergie
et les sédiments se dispersent, en s'étalant sur un delta : une zone d'accumulation triangulaire
en plan (de là le terme de delta).
Les deltas se développent lorsque les rivières amènent au milieu marin plus de sédiment que
ce que l'érosion marine peut mobiliser. Dans une première approche, on peut subdiviser un
delta en plusieurs sous-environnements: la plaine deltaïque avec son système fluviatile et son
complexe littoral; le front deltaïque fortement incliné; et le pro-delta qui fait la transition avec
la plate-forme marine.
Figure 98 : delta
VIII- 2- 2- Les estuaires
Sont des embouchures avec un seul chenal unique. Ils se forment plutôt lorsque
l’hydrodynamisme est dominé par de forts courants côtiers ou les marées.
Les estuaires apparaissent une fois le fleuve apport peu de matériaux grossier, surtout des
suspensions fines et des matières en solution, et quand l’hydrodynamisme marin
est fort. Fortes marées, forte houle, courants littoraux. La mer avance dans le continent, et les
eaux salées marines pénètrent profondément dans la vallée fluviale.
Une lagune est un lac d’eau de mer ou saumâtre avec une connexion transitoire (ex. marées
hautes) ou permanente avec la mer (bras de mer ; sédiments poreux permettant à l’eau de mer
de percoler…) mais où l’évaporation dépasse les apports d’eau.
Les dépôts lagunaires peuvent être carbonatés (concentration en Calcium après évaporation,
puis précipitation de CaCO3 et dolomitisation du haut fond) ou gypseux (si la concentration
est plus poussée, du gypse, CaSO4 2H2O, se dépose) puis si le phénomène continue il peut se
déposer du sel gemme NaCl.
La zone littorale: zone de contact entre mer et continent; elle est caractérisée par de
multiples courants côtiers souvent variables.
Le talus continental constitue une véritable marche d’escalier de plus de 2000 m de
dénivellation.
Le glacis continental représente une zone d’accumulation au pied de la pente continentale
la plaine abyssale caractérisée par une mobilité des eaux relativement faible.
i). Sédimentation néritique : c’est l’ensemble des dépôts accumulés dans des domaines peu
immergés (plateau continental) caractérisés par:
ii). Sédimentation pélagique : c’est l’ensemble des particules détritiques fines et des
squelettes animaux et restes de végétaux (planctoniques), se déposant dans le plateau
continental, le talus continental, le glacis continental et l’océan profond (Plaines Abyssales)
Au niveau du talus continental les pentes relativement fortes provoquent des glissements,
initiateurs de courants de turbidité. Des turbidites se déposent en bas des pentes. Ils sont
caractérisés par un grano-classement vertical: sables surmontés par des argiles.
Les sédiments abyssaux sont sous forme de boues organogènes et des boues terrigènes
(argileuses).
Les récifs coralliens: se retrouvent sur les plateaux continentaux calcaires ou les plateformes
insulaires en zone tropicale. Ce sont des structures naturelles sous-marines construites par les
coraux (des animaux marins à squelette calcaire). Les récifs servent d’abris à des milliers
d’espèces vivant en communauté: mollusques, poissons, algues…etc