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UNIVERSITE DE LIKASI
Faculté de sciences
Département de géologie

COURS DE MECANIQUE DE SOLS ET DE ROCHES

AKILIMALI MUKESI CELESTIN

Chef des travaux

Edition 2021
1

I. Introduction
Ce cours de mécanique de sols et des roches est l’un de module de résistance
de géo matériau destine aux étudiants de géologie dans le but de déterminer
les comportements mécaniques de sols et des roches a des contraintes
(charge)
Le sol dérivant de l’altération et érosion de roches se différencie de ces
dernières par la cohésion et par la résistance à la compression, ceci veut dire
que les différentes études mécaniques menées au laboratoire de la
mécanique des sols et des roches sont presque similaires à condition de tenir
compte de la friabilité et de la faiblesse de sols.
En quoi la mécanique des roches est-elle spécifique ?
La roche à l’échelle d’ingénierie est Discontinue, Inhomogène,
Anisotrope, et Non-linéairement Elastique. La mécanique des roches traite
du comportement des roches lorsque les conditions limites sont modifiées
par l’ingénierie
a. Origine des roches
La roche est une substance solide composée de minéraux.
La formation des roches dépend de 3 origines : les roches ignées du magma,
les roches sédimentaires de la lithifaction des sédiments et les roches
métamorphiques par métamorphisme, comme illustré par le cycle de la
roche.
2

1. Minéraux
Les roches sont composées de minéraux, principalement des silicates. Les
silicates importants constituant les roches sont les feldspaths, le quartz,
l’olivine, le pyroxène, l’amphibole, le grenat et le mica.
Les minéraux ont différentes propriétés ; leur structure cristalline, leur
dureté et leur clivage, qui influencent les propriétés de la roche.
Dans les roches, les cristaux minéraux sont souvent massifs, granulaires ou
compacts, et uniquement visibles au microscope.

2. Les textures des roches


Les roches sédimentaires, ignées et métamorphiques ont différentes textures
dues à leurs différentes origines.
Les deux formes principales de texture sont clastiques et imbriquées.
La résistance de la roche est une résistance structurelle de la composition
des minéraux. Cela est régi par :
• La résistance des minéraux, et
• La liaison entre les minéraux.
Les microstructures imbriquées des roches ignées et métamorphiques
mènent généralement à un matériel rocheux à haute résistance, tandis que
les microstructures des roches sédimentaires mènent souvent à un matériel
rocheux à basse résistance, particulièrement lorsque la cimentation est
faible.
Toute faiblesse existante dans une matrice de matériel de rocheux
(microfissures, pores, grains faibles et cimentation) affaiblissent aussi le
matériel rocheux.
3. Les joints des roches
Les joints sont les principales discontinuités des roches. Ils sont
normalement disposés en systèmes parallèles.
3

Ils sont généralement considérés comme


éléments du massif rocheux.
L’espacement des joints est généralement
de l’ordre que quelques centimètres à
quelques dizaines de centimètres. Pour
l’ingénierie, les joints sont des éléments
constants du massif rocheux.

Les failles
Les failles sont des fractures planes de la roche qui mettent en
évidence un mouvement relatif. Les failles ont différentes échelles, les plus
grandes sont à la frontière des plaques
tectoniques.
Les failles ne consistent généralement
pas en une fracture simple et nette, elles
forment souvent des zones de failles.
Les failles de grande échelle, zone de
failles et de cisaillement, sont grandes
et avec une influence localisée. Elles
sont souvent traitées séparément du
massif rocheux.

Les plis
Le pli est le résultat de la flexion d’une strate rocheuse sous l’effet d’une
force tectonique ou d’un mouvement. Les plis ne sont généralement pas
considérés comme éléments du massif rocheux. Ils sont souvent associés à
un haut degré de fracturation et à des roches relativement faibles et tendres.
4

4. Les plans de stratification


La stratification est l’interface entre les couches de roche
sédimentaire. Elles sont une influence géologique isolée des activités
mécaniques. Elles créent une interface de deux matériaux rocheux.
Cependant, certains plans de stratification peuvent aussi devenir des zones
potentielles d’altération et de poches d’eau souterraines.

5. La roche à l’échelle de l’ingénieur


Pour les travaux de génie civil, p.ex. Fondations, glissements de
terrain et tunnels, l’échelle des projets se situe généralement entre quelques
dizaines de mètres et quelques centaines de mètres.
La roche à l’échelle de l’ingénierie est généralement une masse en
place. Cette masse, que l’on nomme souvent massif rocheux constitue tout
le rocher in situ. Il est formé de la roche intacte et des discontinuités (joints,
failles, etc.).
5

6. Composition des massifs rocheux


Un massif rocheux contient du matériau rocheux sous forme de blocs de
roche intacte de tailles variées, et des discontinuités qui coupe le massif sous
forme de fractures, joints, failles, plans de stratification et dykes.
Massif rocheux = Matrice rocheuse + Discontinuités

7. Rôle des joints rocheux dans le comportement d’un massif rocheux


• Coupe la roche en plaques, blocs et coins, libres de tomber et de bouger ;
• Agissent comme plan de faiblesse pour le glissement ;
• Facilite l’écoulement d’eau et crée des réseaux d’écoulement ;
• Entraîne de grandes déformations ;
• Change la distribution et l’orientation des contraintes ;
Le comportement d’un massif rocheux est largement régi par la présence de
joints.
8. Inhomogénéité des roches
L’inhomogénéité représente une propriété variant selon les zones. Beaucoup
de matériaux de construction ont des degrés d’inhomogénéité divers. Les
roches sont formées par la nature et montrent de grandes inhomogénéités
dues à :
a) Minéraux différents constituant la roche
b) Liaisons différentes entre les minéraux
c) L’existence de pores
6

d) L’existence de microfissures

9. Inhomogénéité des roches


L’inhomogénéité est la cause de l’initiation de la fissuration menant à la rupture de
la matrice rocheuse.
Si certains éléments de la matrice rocheuse sont très faibles, ils commencent à se
rompre plus tôt et entraînent souvent une baisse de la résistance totale de la roche.

10. L’inhomogénéité des massifs rocheux


L’inhomogénéité des massifs rocheux est
principalement due à l’existence des discontinuités.
Les massifs rocheux peuvent aussi être
inhomogènes en raison d’un mélange de plusieurs
types de roches, d’interstatification et d’intrusions.

11. Anisotropie
L’anisotropie est définie comme une
propriété différente selon la direction.
L’anisotropie s’observe aussi bien dans
les roches que les massifs rocheux.
L’ardoise est une roche fortement
anisotrope. Les phyllithes et les
schistes métamorphiques et les
argilites sédimentaires montrent aussi
de l’anisotropie.

L’anisotropie des massifs rocheux est


contrôlée par les joints, et les couches
sédimentaires.

En quoi la mécanique des sols est-elle spécifique ?


La spécificité de la mécanique de sols réside par sa structure ; en effet un sol est un
mélange :
D’éléments solides : provient de la désagrégation mécanique et/ou chimique
d’une roche mère. On distingue les minéraux non argileux, les minéraux
argileux et les sols organiques
7

D’eau : existe sous plusieurs formes (eau de constitution, inter feuillets, liée
et libre)
De gaz : contenu dans les vides, c’est l’air pour un sol sec ou mélange d’air
et de vapeur d’eau pour un sol humide.
Et par sa composition minéralogique, sa teneur en eau et par sa teneur en
matière organique.
Vu les ouvrages de génie civil dont les fondations sont posées dans les sols
exigent la maitrise des paramètres mécaniques de ces sols vis-à-vis de la
stabilité de ces fondations.
Cette situation exige au géotechnicien des connaissances approfondies de la
mécanique des sols
Définitions, but et applications
La mécanique de sol et de roche, comme son nom l’indique, revient à
étudier les lois et paramètres mécaniques qui permettent de comprendre et
de prédire les comportements des sols et/ou des massifs rocheux.
1. Les roches et sols
Les roches du point de vue de mineurs et constructeurs des matériaux
constitutifs de l’écorce terrestre (géo-matériau) qui ont une cohésion (sens
géologique) non affectée par l’eau et une résistance à la compression
simple>20 Mpa. Contrairement au sol meuble. L’étude de ce dernier fait
l’objet de la mécanique de sol (géotechnique) la limite sol-roche est assez
mal définit, car subjective. La distinction entre mécanique de sols et
mécanique de roches est assez théorique.
2. But de la mécanique de roche et des sols
Le but principalement mécanique de sol et de roche est de déterminer le plus
précisément possible la sécurité de stabilité de pente de talus, la sécurité de
construction de génie civil, la sécurité de la stabilité d’une exploitation
minière carrière ou souterraine en vue de réduire les risques d’accident qui
peuvent-être très grave. Pour ce faire la mécanique de roche et de sols
étudient entre autres les phénomènes de la déformation et de la rupture.
3. Domaine d’application
En géologie : le géologue est intéressé principalement par :
• La déformation de roches et des massifs rocheux au cours des ères géologiques
• La déformation de failles diaclase, schistosité,
• L’altération des massifs,
• Les phénomènes sismiques.
En exploitation minière problèmes d’exploitation des réserves minérales
• Exploitation de gisement à grande profondeur,
• Laisser le moins possible les minerais inexploités de réduire au max les piliers de
soutènements pour juger la sécurité correspondant à sa méthode d’exploitation, le
8

mineur doit sans cesse améliorer sa connaissance du comportement du massif rocheux


soumis à des états contraints qui jusqu’à présent n’étaient habituels.
En génie civil le constructeur est toujours confronte aux problèmes de
stabilité, des excavations souterraines, de talus et des massifs de fondation
de construction.
Les ouvrage de génie civil deviennent de plus en plus grands par exemple :
• Centrale hydroélectrique souterraine 25 mètres de long et 50 mètres de haut ;
• Barrage avoisinant 300 mètres de hauteur ;
• Tunnels avec de profondeur considérable
CHAPITRE 1
LES SOLS : Structure-propriétés – Identification et
Classification
1- Eléments constitutifs d’un sol
Un sol est un mélange :
• D’éléments solides : Provenant de la désagrégation mécanique et/ou chimique
d’une roche mère.
On distingue les minéraux non argileux (∅>2µm et ayant le même comportement
que la roche mère : Sols pulvérulents), les minéraux argileux (kaolinite, illite et
montmorillonite) et le sols organiques (vases et tourbes)
• D’eau : Existe sous plusieurs formes (eau de constitution, interfeuillets, liée et
libre).
• De gaz : Contenu dans les vides, c’est l’air pour un sol sec ou mélange d’air et
de vapeur d’eau pour un sol humide.

2- Paramètres de définition des sols

2-1 Modèle élémentaire d’un sol


Un sol étant composé de grains solides, d’eau et d’air, on peut rassembler chaque phase en un
volume partiel unique de section unit. Les notations suivantes sont Utilisées :
Volumes Poids

Wa=0
Air
Va
Ww
Vw Eau

Ws
Vs
Grains solides
10

Va : volume de l’air. Vw : volume de l’eau.


Vs : volume des grains solides. Vv = Va + Vw : volume des vides.
V = Vv + Vs : volume total du sol
W w : poids de l’eau Ws : poids des grains solides
W = Ww + Ws : poids total

2-2 Les poids volumiques


• Le poids volumique (spécifique) total ou humide :
𝑊
γ=
𝑉

• Le poids volumique des grains solides :


𝑊𝑠
γs=
𝑉𝑠

• Le poids volumique du sol sec :


𝑊𝑠
γd=
𝑉

• Le poids volumique de l’eau :


𝑊𝑤
γw= = 10kN/ m³
𝑉𝑤

• Poids volumique du sol saturé


𝑊
γsat=
𝑉

• Poids volumique déjaugé


g ' =gsat-gw

• La gravité spécifique :
𝛾𝑆
GS=
𝛾𝑊

2.3 Les paramètres d’état

Ils indiquent dans quelles proportions existent les différentes phases d’un sol.
On définit :
11

𝑊𝑤
• La teneur en eau : ω%= × 100
𝑊𝑠
𝑉𝑣
• L’indice des vides : e=
𝑉𝑠
𝑉𝑤
• Le degré de saturation : Sr%= ×100
𝑉𝑣
𝑉𝑣
• La porosité : η =
𝑉

Tous ces paramètres ne sont pas indépendants. Ils sont reliés par des relations que l’on peut
retrouver à l’aide du modèle élémentaire. Exemple de formules :

𝛾
• γd =1−𝜔
• γd=1+𝑒
γ 𝑠

𝛾𝑠
• e=
𝛾𝑑
𝜔𝐺𝑆
• Sr=
𝑒
3. Identification des sols

Pour caractériser un sol, il faut déterminer les paramètres de nature et les paramètres d’état.

Les paramètres de nature indiquent les caractéristiques intrinsèques du sol. IIs ne varient pas au
cours du temps (poids volumique des grains solides, granularité, argilosité, limites d’Atterberg,
teneur en matières organiques,…).

Les paramètres d’état sont fonction de l’état du sol et caractérisent le comportement du sol sous
l’effet d’un chargement donné (teneur en eau, indice des vides, porosité, Equivalent de sable,...).

Nous regroupons dans ce paragraphe les essais géotechniques de laboratoire classiques qui
permettent de caractériser un sol.
12

γ
3.1 La masse volumique des particules solides s
Sa détermination se fait à l’aide d’un pycnomètre. Une masse de sol sec ms est introduite dans un

pycnomètre conteneant de l’eau distillée. Aprés avoir éliminé toutes les bulles d’air, on mesure le

volume d’eau déplacé par les grains solides vs.

N.B : Pour les sols (à part les sols organiques) : 26 kN/m3 ≤ γS ≤ 28 kN/m3

3.2 Les essais granulométriques

Ils permettent d’obtenir la répartition en pourcentage des grains solides selon leurs dimensions.
Deux types d’essais sont envisageables selon le sol à tester :
• Par tamisage (par voie humide ou sèche) pour les éléments de diamètre
∅ ≥ 80µm.
• Par sédimentométrie pour les éléments de diamètre ∅ < 80µm.

Les résultats sont traduits sous forme d’une courbe granulométrique, tracée dans des axes semi-
logarithmiques, à partir de laquelle on peut déterminer :
• Le coefficient d’uniformité de Hazen :

Cu=dd60
10
• Le coefficient de courbure :
d30
Cc=d10×d60
N.B : di : diamètre correspondant à i% de pourcentage de tamisat cumulé.

Fig. 1.1 : Exemple de détermination des di :


13

• d10 =0.17

• d30 = 0.58
• d60= 1.80
3.3 Essais sur sols pulvérulents

Le comportement de ces sols dépend des paramètres qui caractérisent le squelette solide, à savoir
les dimensions des grains et l’indice des vides. Les essais les plus courants sont :
a) Equivalent de sable (ES%) : Permet de caractériser la propreté des sables et le
type de sol analysé.

Tableau 1.1 : Caractérisation des sols à partir de la valeur de E.S


ES Type de sol

0 Argile pure
20 Sol plastique
40 Sol non plastique
100 Sable pur et propre

b) Densité relative (ou indice de densité) : Permet de caractériser la compacité d’un


sol grénu et son aptitude à supporter des charges.

𝑒𝑚𝑎𝑥−𝑒
ID=
𝑒𝑚𝑎𝑥−𝑒𝑚𝑖𝑛

Avec :
• e : indice des vides du sol en place.
• emax : indice des vides du sol à l’état le plus lâche.
• emin : indice des vides du sol à l’état le plus dense.
14

Tableau 1.2 : Compacité d’un sol en fonction de l’indice de densité


ID Compacité du sol

0 Très lâche
<0.5 Lâche
0.5 Moyennement
>0.5 dense très
compact très bien
1 compact

3.4 Essais sur les sols fins

Le comportement de ces sols dépend :

• de la composition minéralogique (types de minéreaux argileux)

Les argiles sont composées d’alumino-silicates hydratés. Les grains solides ont
une forme de plaquette. Ils sont formés par un empilement de feuillets (composés
d’une superposition de couches octaédriques et tétraédriques constituées par un
maillage d’ions Si, O, OH, Al et Mg) :

• les feuillets 1/1 sont formés d’une couche tétraédrique et d’une couche
octaédrique (kaolinite),

les feuillets 2/1 sont formés d’une couche octaédrique entourée de deux
couches tétraédriques (illite, smectite).
Si
Al Al 0,96 nm
Si 0,72 nm Si

Feuillet 1/1 Feuillet 2/1

Le tableau 1.3 présente les familles d’argile et leurs caractéristiques.

Tableau 1.3 Familles d’argile et leurs caractéristiques

Noms Feuillets Nombre de Dimension d’une Surface


élémentaires feuillets par particule l x e spécifique
particule (µm x µm) (m²/g)

Kaolinite 100 – 150 1 x 0,1 20 - 70

Illite 10 0,3 x 0,01 10 - 40

Montmorillonite 1 0,1 x 0,01 100

• De la structure
Dispersée : contact face-face entre les particules floculée :
contact bord-face entre les particules
• De la teneur en eau ω%.
Elle est obtenue par passage a l’étuve a 105°C d’une quantité de sol. C’est le rapport de la masse d’eau
évaporée a la masse du sol sec (grains solides).

a) Les limites d’Atterberg


Suivant la consistance d’un sol remanié, qui est fonction de sa teneur en eau, on distingue 4 états
schématisés comme suit :
16

ωs, ωl et ωp sont les limites d’Atterberg déterminées en laboratoire sur la fraction du sol passant au
tamis 0.40mm (méthode de la coupelle de Casagrande et du rouleau et appareil de retrait).

A partir de ces limites, on peut déterminer :

L’indice de plasticité « Ip »

Ip=ωL-ωp
Tableau 1.4 : Type de sol en fonction de Ip
Indice de plasticité (%) Type de sol

< 1% Pulvérulent

1%<Ip<7% Sable argileux

7%<Ip<17% Argile sableuse

Ip>17% Argile

L’indice de consistance : « Ic »

ωL−ω
Ic=
𝐼𝑝

Tableau 1.5 : Etat de consistance du sol en fonction de Ic


Indice de consistance Consistance du sol

Ic ≤ 0 Liquide

0 < Ic < 1 Plastique

Ic = 1 Solide plastique

Ic >1 Solide ou semi solide.


17

L’indice de liquidité « IL »

𝜔−𝜔𝑝
IL=
𝐼𝑝
Tableau 1.6 : Etat de consistance du sol en fonction de « IL »
Indice de liquidité Consistance du sol

IL < 0 Très dure

0 < IL ≤1 Dure à très plastique

IL>1 Fluide

b) Valeur du bleu de méthylène : « VBS »


Elle représente la quantité de bleu pouvant être adsorbée sur les surfaces internes et externes des
particules du sol. La valeur VBS s’exprime en masse de bleu pour 100g de sol.

Tableau 1.7 : Type de sol en fonction de la valeur «VBS »


VBS Type de sol

0,1 Sol insensible à l’eau

0,2 Seuil au-dessus duquel le sol est sensible à


l’eau.

1,5 Seuil distinguant les sols sablo- limoneux des


sols sablo- argileux.

2,5 Seuil distinguant les sols limoneux peu


plastiques de sols limoneux moyennement
plastiques

6 Seuil distinguant les sols limoneux et les sols


argileux

8 Seuil distinguant les sols argileux des sols très


argileux.
18

b) Teneur en carbonate : % de CaCo3

L’essai est réalisé au calcimètre Dietrich-Fruhling afin de déterminer la teneur pondérale en carbonates
d’un sol qui est le rapport entre la masse de carbonate contenue dans le sol à sa masse sèche totale. La
détermination se fait par décomposition du carbonate de calcium CaCo3 contenu dans le sol par l’acide
chlorhydrique.

Tableau 1.8 : Type de sol en fonction du % en CaCo3


Teneur en Carbonate en % Type de sol

0 - 10 Non marneux

10 - 30 Faiblement marneux

30 - 70 Marneux

70 - 90 Calco - marneux

90 - 100 Calcaireux – crayeux

c) La teneur en matières organiques : « MO »

C’est le quotient de la masse de matières organiques contenues dans un échantillon de sol par la masse
totale des particules solides minérales et organiques. Sa détermination se fait par calcination.

Tableau 1.9 : Type de sol en fonction du % en MO


Teneur en matières organiques (MO%) Type de sol

MO < 3 Non organique

3 < MO < 10 Faiblement organique

3 < MO < 30 Moyennement organique

MO > o Très organique

4 - Classification des sols


Elle consiste à regrouper les sols qui ont une nature, un état et un comportement similaires par rapport à
une application géotechnique particulière (routes, fondations, etc..)
19

En première approximation, on peut adopter, lorsque les dimensions des grains sont peu différentes, la
classification suivante selon le diamètre moyen des grains

4.1 Classification des sols non organiques ( MO < 3%) On


distingue :
- Les sols grénus (plus de 50% des éléments solides ont un ∅>80µm)
- Les sols fins (plus de 50% des éléments solides ont un ∅>80µm).
a) Les sols grénus
On adopte la classification des laboratoires des ponts et chaussées (LPC). (tableau 1.10
et figure 1.10 : diagramme de plasticite pour les éléments fins ). b) Les sols fins :
Utiliser le diagramme de Casagrande (Figure 1.2).

4.2 Classification des sols organiques (MO>3%)


Les caractéristiques utilisées pour la classification de ces sont :
- La teneur en matières organiques : % MO
• sol « fo » pour 3% < MO < 10%
• Sol « mo » pour 10% < MO < 30%
• Sol « to » pour MO > 30%
- Les limites d’Atterberg pour le sols « fo » (utiliser le diagramme de Casagrande en
rajoutant le terme « fo »).
- Les résultats du test d’humification Von Post pour les sols « mo » et « to ». On obtient
10 classes de sols organiques de H1 à H10 .
20

Tableau 1.10 Classification des sols grenus


(plus de 50% des éléments > 80µm)

Symboles
Définitions L.P.C. Conditions Appellations
CU = D60 < 4
D10
Moins de 5% Gb et Grave propre bien
Graves Plus de 50% d’éléments < 1 < CC = (D30)² < 3 graduée
des éléments 80µm D10 . D60
> Une des conditions de Grave propre mal
80µm ont un Gb non satisfaite graduée
diamètre > Gm
2mm Plus de 12% GL Limites d’Atterberg au- Grave limoneuse
d’éléments < dessous de A
80µm
GA Limites d’Atterberg au-dessus Grave argileuse
de A
CU = D60 > 6
D10
Moins de 5% Sb Et Sable propre bien
Sables Plus de 50% d’éléments < gradué
des éléments 80µm 1 < CC = (D30)² < 3
> D10 . D60
80µm ont un
Une des conditions de Sable propre mal
diamètre >
Sm Sb non satisfaite gradué
2mm
Plus de 12% SL Limites d’Atterberg au- Sable limoneux
d’éléments < dessous de A

80µm
Si 5% d’éléments < 80µm < 12%, on utilise un double
symbole

Figure 1.2. Classification des sols fins Diagramme de plasticité


21

CHAPITRE 2

CONTRAINTES DANS LES SOLS

1- Notions de contraintes
Soit un solide à la surface duquel s’exercent des forces.

n δF
II
δs
M S
P

I I

σ normale

δF
tangeante

0
τ
fig 2.1
En coupant ce solide par un plan fictif (P), l’élément de surface « δs », autour r du point « M »
sur la surface « S », est soumis à une force δF (fig 2.1).
la contrainte au point « M »est le vecteur

Cette contrainte se décompose en une contrainte normale σ et une contrainte tangentielle τ


En mécanique des sols, pour déterminer l’état de contraintes autour d’un point « M » dans le sol,
il suffit de connaître les composantes des forces s’exerçant sur les faces d’un parallélépipède
centré autour du point « M » et dont les arêtes sont parallèles aux axes Ox, Oy, Oz.
L’état de contraintes au point M est défini par une matrice symétrique appelée tenseur de
contraintes :
22

Parmi les facettes autour du point M, il existe 3 plans privilégiés pour lesquels la contrainte
tangentielle est nulle (τ = 0). Ces 3 plans sont appelés plans principaux,
Leurs directions normales, directions principales et les contraintes correspondantes, contraintes
principales, notées σ1 : Contrainte principale majeure.
σ2 : Contrainte principale intermédiaire.
σ3 : Contrainte principale mineure.
Avec : σ1 ≥σ2 ≥ σ3

2- Cercle de Mohr
Pour étudier l’état de contraintes autour d’un point, on utilise une représentation appelée
diagramme de Mohr qui consiste à représenter le r vecteur contrainte fdans un système d’axes
(σ,τ). Dans le cas bidimentionnel, cas très fréquent en géotechnique, le cercle de Mohr est le lieu
des extrémités des vecteurs contraintes et les contraintes principales se réduisent à deux.

2-1 Méthode analytique


Dans le système de repère (Ox, Oy) le tenseur de contraintes s’écrit :

La condition de nullité du moment résultant :


Connaissant les contraintes sur les facettes de normales ox et oz, on peut déterminer les
contraintes sur n’importe qu’elle autre facette inclinée d’un
angle « θ »
23

fig 2.2

Si l’on écrit la première condition d’équilibre (somme des forces est nulle), on aura l’état de
contrainte sur le plan incliné de « θ »

Le lieu de contraintes dans le plan (σ,τ) est défini par la relation :

C’est l’équation d’un cercle (cercle de Mohr):


• de centre de coordonnées

• de rayon

L’orientation des plans principaux est obtenue pour τθ=0, soit :

Il existe donc deux plans principaux dont l’orientation est donnée par θ1 et θ2 Les contraintes
principales majeure et mineure sont déterminées à partir de l’équation du cercle
24

fig3.3 : Cercle de Mohr

A noter que, si les directions x et z sont principales (σx = σ3 ; σz = σ1 et τxz=0) on trouve :

2- 2 Méthode graphique
Il s’agit de déterminer l’état de contraintes sur le plan incliné d’un angle θ et dont
les valeurs des contraintes principales σ1 et σ3 sont connues.

σθ τθ
σ
θ

σ
fig3.4
25

La démarche utilisée pour résoudre ce problème est la suivante :

• De σ1, on trace une parallèle au plan de σ1


• De σ3, on trace une parallèle au plan de σ3
• L’intersection des deux plans donne le pôle « P »
• Du pôle « P », on trace la parallèle à la facette sur laquelle on veut trouver l’état de
contraintes (σθ et τθ)
• L’intersection de cette droite avec le cercle donne σθ et τθ

On doit souligner enfin que, en mécanique des sols, on adopte la convention de signes suivante :
σ >0 en compression
σ <0 en traction
3- Contraintes dues au poids propre du sol
Le poids du sol augmente avec la profondeur ; réparti sur une unit é de surface
horizontale à une profondeur donnée, il correspond à la pression ou contrainte due au poids
propre. Pour un sol de poids volumique γ (en kN/m3), et à une profondeur z (en m), la contrainte
verticale est :

3-1 Cas d’un sol sec


Le poids volumique intervenant dans le calcul de la contrainte est γd.
Dans le cas d’un sol stratifié en plusieurs couches de différents poids volumiques et différentes
hauteurs :

3-2 Cas d’un sol saturé


Noyé dans l’eau interstitielle, l’élément de sol est allégé d’un poids équivalent au
poids volumique de l’eau multiplié par son propre volume. Ainsi la contrainte totale sera (σv)
supportée par le squelette solide et l’eau.
D’après la loi de Terzaghi :
26

u: pression interstitielle,
v : contrainte effective transmise au squelette solide.
NB : Le poids volumique intervenant dans le calcul de la contrainte totale est γsat.
(γ’: poids volumique déjaugé)

Exemple : Traçons les diagrammes de variation de σ v, σ’v et u en fonction de la profondeur

Diagrammes de
Variation des contraintes
totales, effectives et
interstitielles en fonction de la profondeur.

4- Contraintes dues aux surcharges

Les dépôts de sol sont normalement stables, à moins que des circonstances naturelles ou
un chargement artificiel ne contribuent à y accroître les contraintes effectives et qu’un tassement
s’en résulte. On sait qu’un abaissement de la nappe augmente la contrainte effective, mais divers
types de surcharges induisent également des contraintes (∆σ) dans le sol. Il s’agit :
• Des charges ponctuelles.
• Des charges uniformément réparties sur les surfaces rectangulaires et circulaires.
• Des charges en forme de remblai de longueur supposée infinie

4-1 Cas d’une surcharge uniformément répartie sur toute la surface q Dans ce cas et quelle que
soit la profondeur z, on a :
∆σ =q

4-2 Cas d’une surcharge ponctuelle Q


En considérant le sol comme milieu semi-infini élastique non pesant, la contrainte
verticale due à la force ponctuelle Q est calculée d’après la formule de Boussinesq :
27

Cette équation peut s’écrire sous une forme plus simple :


∆σ = Iz (Q/z2).
où Iz est un facteur d’influence de contrainte verticale déterminé en fonction de r/z par des
abaques.

4-3 Cas d’une surcharge circulaire uniforme q

∆σ

∆ = −σ q (1 (r²z+z²))
Ou bien : ∆σ = Iz q (Iz : facteur d’influence fonction r/R et z/R).

4-4 Cas d’une surcharge rectangulaire uniforme q

Sous l’effet d’une charge rectangulaire de largeur « b » et de longueur « l », la contrainte induite


∆σ sous l’un des coins de cette charge, est donnée par :
∆σ = Iz q
Iz : facteur d’influence fonction de b/z et l/z.
28

Chapitre 3

Hydraulique de sols
3.1 Introduction
Nous avons jusqu’à présent considéré l’eau interstitielle comprise dans les pores du sol
comme étant à l’état stationnaire. Dans ce chapitre, l’accent sera mis sur les mouvements
de l’eau dans les sols.
La perméabilité est le paramètre clef caractérisant l’écoulement de l’eau dans les sols.
Pour introduire ce paramètre nous serons amenés à définir au préalable un certain nombre
de notions telles que la vitesse fictive, la charge hydraulique ou bien le gradient
hydraulique.
1.2 Hypothèses et définitions
1.2.1 Hypothèses de bases
L’étude de l’écoulement de l’eau dans les sols repose sur les deux hypothèses suivantes :
• le sol est saturé,
• l’eau et les grains sont incompressibles.
De plus, nous traiterons dans ce cours uniquement du cas des régimes permanents,
c’està-dire des écoulements stabilisés pour lesquels la vitesse et la pression de l’eau en
tous points du massif sont indépendantes du temps (par opposition, on appelle régime
transitoire un régime non stabilisé où la pression et la vitesse de l’eau varient avec le
temps).
1.2.2 Vitesse de l’eau dans les sols
L’eau qui s’écoule dans un sol circule dans les interstices entre les grains qui forment des
canaux de tailles variables. Les trajectoires réelles des filets liquides sont assez tortueuses
(Fig. 1.1a) et il n’est pas possible de définir les vitesses réelles de l’eau.
Comme on s’intéresse essentiellement au mouvement global du fluide on définit des
trajectoires fictives rectiligne (Fig. 1.1b,c) et des vitesses moyennes.
29

(a) (b)

(c)
FIGURE 1.1 – (a) Illustration de la vitesse réelle de l’eau s’écoulant à travers un sol; (b
& c) hypothèse d’un milieu homogène où les filets d’eau sont rectilignes pour la définition
de la vitesse fictive (vitesse de Darcy).

Pour les calculs on définit la vitesse fictive moyenne (ou vitesse de Darcy) v :

,
où q est le débit de l’eau s’écoulant dans un tube de sol au travers d’une surface d’aire
totale S (grains + vides) telle que défini sur la figure 1.1b.
1.2.3 Charge hydraulique et perte de charge
Charge hydraulique

La charge hydraulique représente l’énergie d’une particule fluide de masse unité. On


évalue la charge hydraulique hM en un point M par l’équation de Bernouilli :

,
où :
• vM est la vitesse de l’eau au point M,

• uM est la pression de l’eau en M, ici est directement mesuré par la hauteur d’eau dans
un tube piézométrique (ou piézomètre, voir la figure 1.2).
• zM altitude du point M par rapport à un plan de référence,
• g est l’accélération de la pesanteur.
La charge hydraulique s’exprime en hauteur de colonne d’eau (longueur).
30

Dans les sols la vitesse de l’eau vM est en général faible et le terme (représentant

l’énergie cinétique de l’eau) est alors négligeable par rapport aux autres termes
(correspondant à l’énergie potentielle de l’eau).
On utilise donc en général l’expression suivante de la charge :

FIGURE 1.2 – Valeur de la charge en entrée (point A) et en sortie (point B) d’un


écoulement horizontal, et détermination de la perte de charge.
Mesure de la charge en un point : le piézomètre
Dans le tube piézomètrique tel que représenté sur la figure 1.2, il y a équilibre
hydrostatique entre A et A’ (A’ se trouvant à la surface de l’eau) :

Or en A’, uA0 = 0, d’où hA = zA0 ; l’altitude du niveau d’eau dans le piézomètre indique
donc la charge hydraulique en A.
Par ailleurs on a aussi :
uA = γW(zA0 − zA)
31

donc la hauteur d’eau entre les points A et A’ nous renseigne sur la pression d’eau uA en
A.
Perte de charge
• Dans le cas de l’écoulement d’un fluide parfait (incompressible et non visqueux) dans
un sol, la charge reste constante entre deux points le long de l’écoulement.
• Dans le cas de l’eau qui a une viscosité non nulle, il y a interaction (frottement) de l’eau
en circulation avec les grains du sol engendrant une dissipation d’énergie ou de charge. On
constate alors entre deux points le long d’un écoulement une perte de charge.
La perte de charge ∆h subie par l’eau circulant depuis un point A vers un point B est
égale à ∆hAB = hA − hB.
Un exemple de calcul est donné sur la figure 1.2.
Remarque : La charge hydraulique est une valeur relative, l’altitude zM étant une fonction
de la position du plan de référence, elle est donc définie à une constante près. Cela ne pose
pas de problème car c’est la variation (perte) de charge entre deux points qui est le
paramètre fondamental (et non sa valeur absolue en chacun des points).
1.2.4 Gradient hydraulique
Le gradient hydraulique i se définit comme la perte de charge par unité de longueur
d’écoulement. Sur la figure 1.2 la distance que parcours l’eau pour aller du point A au
point B est notée LAB, le gradient hydraulique correspondant est alors donné par :

1.2.5 Loi de Darcy (1856)


La loi de Darcy est la loi fondamentale de l’hydraulique des sols. Cette loi expérimentale
exprime que la vitesse fictive v de l’eau et le gradient hydraulique i sont proportionnels :
v = k .i
Le coefficient k est le coefficient de perméabilité (ou simplement « la perméabilité »),
sa dimension est celle d’une vitesse. Il permet de quantifier la perméabilité des sols : un
sol très perméable aura un coefficient élevé, tandis qu’un sol peu perméable aura un
coefficient faible.
Des ordres de grandeur de k sont donnés dans le tableau ci-dessous (à titre indicatif : pour
k = 10−8 m/s, v = 30 cm/an pour un gradient hydraulique unitaire !).
Pour les sables à granulométrie étroite, la valeur de k peut être estimée à partir de
l’expression empirique de Hazen :
k = 104 (d10)2
32

avec k en m/s et d10 en m.


1.3 Réseau d’écoulement
Dans les exemples cités précédemment, l’eau s’écoulait à travers le sol dans une seule
direction, soit à l’horizontale, soit à la verticale. Ce type d’écoulement appelé écoulement
unidimensionnel est le plus simple. On peut directement appliquer l’équation de Darcy
pour calculer le débit d’eau traversant l’élément de sol.
Dans la plupart des ouvrages de génie civil où la circulation de l’eau dans le sol joue un
rôle important, l’écoulement est tridimensionnel, c’est-à-dire que l’eau peut s’écouler
suivant les trois directions de l’espace à la fois. A cause des difficultés que présenterait
l’étude d’un tel écoulement, il est souvent possible de le simplifier en le considérant
comme un écoulement bidimensionnel qui traverse le sol suivant des trajets à la fois
horizontaux et verticaux (Fig. 1.3).

FIGURE 1.3 – Problèmes bidimensionnels d’écoulement d’eau dans les sols.


1.3.1 Description analytique
La loi de Darcy demeure valable avec les écoulements bidimensionnels. Toutefois,
puisque les ouvrages peuvent prendre diverses formes, les filets d’eau présentent des
directions et des longueurs variables. Par conséquent, les expressions mathématiques à
utiliser se complexifient.
Dans le cas du régime permanent l’équation de continuité s’écrit :
33

Cette équation représente le fait que puisque l’eau est incompressible, le volume d’eau qui
entre dans un élément de sol, tel que représenté sur le figure 1.4, doit être égal au volume
d’eau qui en sort.
Or la loi de Darcy donne (en supposant que la perméabilité k est identique dans les
directions horizontales et verticales) :

et

FIGURE 1.4 – Flux d’eau à travers une surface élémentaire d’un sol.
L’équation de continuité s’écrit alors :

En simplifiant par k on a alors :

Cette dernière équation est une équation de Laplace, elle nous renseigne sur la valeur de
la charge h en tous points de notre problème bidimensionnel. Toutefois, il faut pour cela
résoudre cette équation, de manière analytique dans les cas simples, à l’aide de méthodes
numériques dans les cas complexes.
Une fois cette équation résolue, la charge est connue et la vitesse de l’eau peut être déduite
de la relation de Darcy (vx = k.∂h/∂x et vy = k.∂h/∂y)
1.3.2 Description graphique
La solution de l’équation de Laplace peut-être schématisée graphiquement par un réseau
de lignes appelé réseau d’écoulement.
Cas simple de l’écoulement unidimensionnel
La figure 1.5 présente le réseau d’écoulement pour un écoulement unidimensionnel
horizontal. Le réseau d’écoulement est composé de lignes de courant et de lignes
équipotentielles.
34

• Les lignes de courant indiquent le chemin moyen suivi par l’eau. En fait, un réseau
d’écoulement comporte une quantité infinie de lignes de courant. Dans notre exemple, par
simplification, nous n’en avons tracé que trois. Ces lignes divisent le sol en tubes de courant
dont le nombre est noté Nt (ici Nt = 2). Les lignes de courant sont tracées de telle façon que le
débit d’eau dans chaque tube de courant soit identique.
• Les lignes équipotentielles regroupent tous les points ayant la même charge
hydraulique. Elles sont perpendiculaires à la direction d’écoulement de l’eau, donc
perpendiculaires aux lignes de courant, et aussi innombrables que ces dernières. Ici, seules cinq
équipotentielles sont tracées, de telle façon que les pertes de charge entre chacune des
équipotentielles soient identiques (ici notées ∆h0).

FIGURE 1.5 – Réseau d’écoulement unidimensionnel.


Connaissant la perte de charge totale ∆h et le nombre d’espaces Np entre les
équipotentielles on a :

Les lignes de courant et les équipotentielles forment des carrés curvilignes (dans notre
exemple simple, les carrés sont parfaits). Chaque carré subit la même perte de charge
et est traversé par le même débit d’eau.
L’équation de Darcy pour une maille (un carré) du réseau s’écrit :
35

où ∆h0/λ représente le gradient hydraulique pour la maille considérée. Etant donné que
pour une maille, l’eau s’écoule à travers une surface d’aire δ.P, le débit qt traversant la
maille et s’écoulant donc un tube de courant s’écrit :

Les mailles étant des carrés (curvilignes) λ = δ ; de plus ∆h0 = ∆h/Np, donc :

Pour calculer le débit total Q, on multiplie le débit dans un tube par le nombre de tubes :

Pour une profondeur P unitaire, le débit total par unité de profondeur est :

Cette expression du débit est également valable pour un écoulement bidimensionnel


tel que présenté ci-après !
Cas d’écoulements bidimensionnels
La figure 1.6 présente la vue en coupe d’une palplanche enfoncée dans le fond d’un lac.
Le côté aval étant maintenu à sec par pompage, l’eau s’écoule dans le dépôt de sol en
passant sous la palplanche.
36

FIGURE 1.6 – Réseau d’écoulement bidimensionnel sous une palplanche.


• Le réseau d’écoulement bidimensionnel tracé est constitué de 6 lignes de courant qui
forment 5 tubes de courant identifiés par des chiffres arabes.
• Les lignes équipotentielles sont au nombre de onze, créant ainsi dix pertes de charges
égales, représentées par des chiffres romains. La première ligne équipotentielle, là où il n’y a
pas encore de perte de charge, se confond avec la ligne AB, tandis que la dernière, ayant la
charge hydraulique la plus faible, correspond à la ligne CD.
• Les lignes de courant et les équipotentielles se croisent à angle droit formant des carrés
curvilignes dont la longueur moyenne λ est égale à la hauteur moyenne δ. On peut vérifier que
la hauteur moyenne est égale à la longueur moyenne lorsque qu’un cercle s’inscrit dans le carré
curviligne.
Pour un carré curviligne donné, plus la distance λ entre deux équipotentielles est
courte, plus le gradient hydraulique i = ∆h0/λ est élevé, et plus la vitesse de l’eau est
grande (v = k i). Ainsi l’eau suivant le chemin 2 s’écoule plus rapidement que l’eau
suivant le chemin 1.
En fait, plus un carré est petit, plus la vitesse de l’eau à l’intérieur est grande. L’eau
atteint sa vitesse maximale le long de la palplanche, car c’est là qu’elle parcourt le distance
la plus faible pour une même perte de charge (gradient hydraulique le plus élevé).
1.4 Forces d’écoulement
1.4.1 Forces sur un élément de sol - phénomène de boulance
Dans une nappe en équilibre hydrostatique (sans écoulement), l’action de l’eau sur le
squelette solide se réduit à la poussée d’Archimède s’exerçant sur les grains vers le haut.
Mais lorsqu’il y a écoulement, apparaît une perte de charge qui traduit une dissipation
d’énergie par frottement visqueux du fluide sur les grains du sol. On voit ainsi apparaître
sur les grains du sol, une force créée par l’eau dirigée dans le sens de l’écoulement.
Considérons le cas d’un écoulement vertical ascendant (homogène) tel que représenté sur
la figure 1.7. Le point M se trouve à une profondeur D et la point A est à la verticale de
M.
37

FIGURE 1.7 – Ecoulement vertical ascendant au sein d’un massif de sol saturé.
La contrainte verticale effective en M s’écrit :

Ainsi l’écoulement ascendant engendre sur le squelette granulaire un effet qui


s’oppose à la gravité. Il en résulte une réduction de la contrainte effective égale à i.γW .D.
Pour une valeur de i suffisamment élevée la contrainte effective s’annule puis devient
négative (dirigée vers le haut). Les grains du sol sont alors en suspension dans l’eau et ne
peuvent supporter aucune charge. On dit que le sol est dans un état de boulance.
Le gradient hydraulique critique ic est le gradient hydraulique pour lequel la contrainte
effective s’annule (la boulance s’initie) :
38

Le phénomène de boulance peut provoquer des accidents graves si des constructions sont
fondées sur le sol où il se produit, ou si le terrain lui-même fait partie de l’ouvrage : digue
ou barrage en terre, fond de fouille, ...
Dans tous les problèmes d’hydraulique des sols, il importe de vérifier que les gradients
hydrauliques ascendants réels sont suffisamment inférieurs au gradient critique ic.
Dans le cas des sables le gradient critique est en général très voisin de 1.
1.4.2 Phénomène de renard
Le phénomène de boulance apparaît dans le cas d’un écoulement vertical ascendant. Dans
le cas général d’un écoulement, vertical ou non, en milieu perméable, l’eau peut atteindre
localement des vitesses élevées susceptibles d’entraîner les particules fines du sol (Fig.
1.8). De ce fait, le sol étant rendu localement plus perméable, la vitesse de l’eau augmente
et le phénomène s’amplifie. Des éléments plus gros vont être entraînés tandis que
l’érosion progressera de manière régressive (de l’aval vers l’amont) le long d’une ligne
de courant (Fig. 1.8). Un conduit se forme par où l’eau s’engouffre et désorganise
complètement le sol (Fig. 1.9). C’est le phénomène de renard.

FIGURE 1.8 – Progression d’un renard dans un massif de sol.

FIGURE 1.9 – Désordre causé dans un barrage en terre suite au développement d’un
renard le long d’une conduite.
39
40

CHAPITRE4

TASSEMENT ET CONSOLIDATION DES SOLS

1- Notions de déformation
Sous l’application de charges, le sol comme tout solide se déforme. Pour déterminer les
déformations qui ont lieu dans toutes les directions autour du point M du sol, il suffit de
connaître le svaleurs des déformations dans les directions Ox,Oy et Oz autour de ce point.
On définit ainsi le tenseur de déformations :

Les déformations sont reliées aux déplacements u,v,w par les relations :

εi j sont les deformations de cisaillement


La variation de volume du petit élément autour du point M est :
∆V/V = εx + εy + εz (4.1)
Il existe aussi trois directions principales pour lesquelles les déformations angulaires son
nulles (γi j =0). Ces directions sont appelées directions
principales de déformation, et les déformations principales sont notées : ε1 , ε2 et ε3.
2- Relations contraintes - déformations
Ces relations sont appelées « lois de comportement » puisqu’elles permettent de
caractériser la réponse d’un matériau sous l’effet d’un chargement. Dans le domaine de
déformations élastiques dans un solide isotrope, les relations entre les contraintes et les
déformations (loi Hooke) sont :

E : module d’élasticité longitudinal. ν : coefficient de Poisson.


G : module de cisaillement transversal.
41

G = E/[2(1+ν)]
E et ν peuvent être déterminés à partir des résultats d’essais en laboratoire ou
in-situ.

3- Tassements des sols-Consolidation


Sous l’effet d’un chargement donné (fondation, remblai, etc..), le sol se déforme. On sait
que dans la plus part des cas, la surface du sol est horizantale et les charges sont verticales;
les déformations et par conséquent les déplacements, seront dans la même direction. Ils
sont appelés tassements.

Pour un sol, les tassements résultent essentiellement de sa compressibilité (diminution de


volume) qui est dû :
- à la compression du squelette solide,
- à l’évacuation de l’eau contnu dans les vides,
- et à la compression de l’eau et de l’air contenus dans les vides. A noter que
pour les contraintes courantes l’eau et le squelette solide peuvent être
considérés incompressibles.

Dans le cas des sols grénus (sable et gravier ayant un coefficient de


perméabilité élevé), saturés ou non, le tassement est immédiat ∆hi.

Pour les sols fins saturés (faible coefficient de perméabilité), sous l’action d’une charge,
l’eau libre ne peut s’évacuer immédiatement et supporte toutes les contraintes appliquées
( suppressions interstitielles ∆u=∆σ) pendant la phase de construction de l’ouvrage ; on
aura le tassement immédiat ∆hi. La transmission des contraintes au squelette solide se fait
progressivement au cours du drainage de l’eau et les surpressions interstitielles diminuent.
Cet écoulement s’arrête lorsque ∆u s’annule; on obtient donc le tassement à long
terme ou le tassement final de consolidation primaire ∆hc
σ σ', u
42

3.1 Relations entre le tassement, l’indice des vides et la contrainte effective

Pour une couche de sol de hauteur « h » et d’indice des vides initial « e0 », après un
chargement donné et à un instant « t », on a ;

∆h et e sont le tassement et l’indice des vides à l’instant « t »


Pour déterminer la relation entre l’indice des vides et la contrainte « σ : due à l’action des
charges », on doit réaliser un essai oedomètrique qui permet d’étuier la consolidation des
sols ( amplitudes et durée des tassements pour une charge donnée)

L’ essai consiste à placer un échantillon de sol saturé dans un moule cylindrique


indéformable (module oedométrique) et de le charger verticalement (charge constante)
jusqu’à dissipation des surpressions interstitielles, tout en mesurant les tassements.

En appliquant un chargement discontinu par paliers et en déterminant la contrainte


effective σ’ et l’indice des vides « e » pour chaque palier de chargement, on peut tracer la
courbe : e= f (logσ’) appelée courbe oedométrique. Cette courbe peut être schématisée par
la figure suivante.
43

On déduit de cette courbe : - L’indice de compression (pente de la droite BC):Cc=− ∆e


(4.5) ∆logσ'
- L’indice de gonflement ( pente de la droite DC): Cs=−∆log '∆eσ (4.6)
- La pression de pré consolidation :σp’ C’est la plus grande contrainte qu’a
supporté le sol durant son histoire géologique.

Le rapport de sur consolidation (Roc)nous permet de connaître l’état de consolidation du


sol. Il est défini par :
Roc=σσ''op (4.7)
σ0’ : Contrainte effective vertivale du sol en place
• Si Roc = 1, le sol est normalement consolidé, c.à.d qu’il n’a
jamais été le ite d’une érosion ou supporté des surcharges
(Glaciers..) qui en suite ont disparue. Ces sols sont sujettis à
développer des grands tassements, puisque toute surcharge peut
augmenter la contrainte effective à un niveau que le sol n’a
jamais atteint, ce qui pourra réduire considérablement l’indice
des vides.
• Si Roc > 1, le sol est surconsolidé. Dans ce cas les tassements
seront très faibles tant que la contrainte effective finale est
inférieure à la pression de préconsolidation. Dans le cas
contraire les tassements seront plus prononcés.

• Si Roc < 1 , le sol est sousconsolidé. C’est le cas des sols en


cours de formation (vases,etc..) .
44

3- Evolution du tassement au cours du temps


4-2 Tassement final de consolidation primaire

Pour une couche de sol de hauteur « h », d’indice de compression « Cc », d’indice de


gonflement «Cs » et de pression de préconsolidation « σp’ », si la contrainte verticale
initiale due aux poids propres du sol est « σ0’ », calculée au centre de la couche et si le
chargement provoque un supplément de contrainte ∆σ (défini dans le chapitre3), les
tassements se calculent comme
suit :

• Roc = 1 : le sol est normalement consolidé :

• Roc > 1 : le sol est sur consolidé :

Deux cas peuvent se présenter :

On doit noter que :


- Si le sol est composé de plusieurs couches compressibles, le tassement total sera
la somme des tassements de chaque couche.
- Si la hauteur de la couche est supérieure à 3m, on subdivisera la couche en sous
couches.

4-3 Tassement à un instant « t »

le tassement à un temps donné ∆hc(t) est calculé en fonction du tassement


final ∆hc, à partir de la formule suivante :
∆hc(t) = U. ∆hc
U : étant le degré de consolidation moyen défini à un instant « t »par la relation :
45

∆u(t) : surpression interstitielle au temps t.


∆u(o) : surpression interstitielle à l’instant initiale (∆σ).
Pour déterminer le degré de consolidation « U », il suffit de déterminer l’équation de
u(z,t).
La théorie de consolidation unidimensionnelle de Terzagi, basée sur des hypothèses
simplifiées nous donne l’équation de consolidation en fonction du coefficient de
consolidation : Cv (déterminé à partir de la courbe du tassement en fonction du temps pour
un des paliers de chargement de l’essai oedométrique).
On peut alors déterminer le degré de consolidation U pour un temps « t », ou plutôt pour
un facteur temps « Tv » fonction du temps, Cv et des conditions de drainage :
Tv C tv.
= 2
H'
H’ : représente le chemin de drainage.
Pour une couche de hauteur h :
H’ = h/2 si la couche est doublement drainée.
H’ = h si couche est simplement drainée.
Le tableau suivant donne les valeurs de U en fonction deTv

U Tv U Tv
(%) (%)
12 0,01 70 0,40

20 0,03 80 0,57

30 0,07 90 0,85

40 0,13 95 1,20

50 0,20 99 2,00

60 0,29 100 2,08


Notons que pour la fin de la consolidation primaire (U=100%), on prendra
Tv=2.08 ( correspondant à un degré de consolidation de 99.5%)
5- Contrainte effective et pression interstitielle au cours du temps

A une profondeur « z » et a un instant « t » donnés, le degré de consolidation Uz est calculé


à partir de la relation :

Uz est déterminé en fonction de Tv et Z/H’.


(Z est comptée à partir du niveau supérieur de la couche compressible étudiée).
La pression interstitielle : u(z,t)=(1-Uz)∆σ(z).
La contrainte effective : σ’(z,t) = Uz. ∆σ(z), puisque u(z,0)= ∆σ(z).
46

CHAPITRE 5

LA RESISTANCE AU CISAILLEMENT DES SOLS

1- Comportement élastoplastique des sols

Dans les chapitres précédents, on a étudié le comportement des sols sous faibles taux de
chargement (domaine élastique). Dans ce chapitre, nous traitons les grandes déformations,
c’est à dire le comportement des sols à l’état d’écoulement plastique ou à l’état de rupture.

La loi de Hooke n’est plus valable, on utilise alors une nouvelle loi appelée :
- Critère d’écoulement plastique qui représente la frontière du domaine
d’élasticité.
- Ou le critère de rupture représenté par la courbe intrinsèque qui est
l’enveloppe des cercles de Mohr correspondant à la rupture.

Au moment de la rupture d’un sol, il y a un glissement entre les particules solides, d’où le
terme de résistance au cisaillement.

Tout sol présente une résistance au cisaillement qui est due au frottement inter-granulaire
(contact entre les grains) et aux forces d’attraction entre les particules dans le cas des sols
fins.
du à la dureté des grains et à l’état de surface de contact.

On définit aussi la rupture dans un sol à partir des courbes contraintesdéformations dans
des essais à déformation contrôlée.

fig 5.1
1 : Comportement élastique parfaitement plastique.
2 : Comportement élasto-plastique écrouissable.
3 : Comportement élasto-plastique écrouissable.
47

La connaissance de la résistance au cisaillement d’un sol ( ou de sa courbe intrinsèque


modelisée généralement par le critère de rupture de Coulomb) sert pour la résolution d’un
grand nombre de problèmes de Génie Cicil :
- Capacité portante des fondations superficielles et profondes.
- Stabilité des ouvrages de soutènement.
- Stabilité des talus, pentes et barrages, etc..
2- Comportement à court terme et à long terme des sols
(cas des sols saturés)
Un sol saturé soumis à des forces, subit une variation de volume. L’eau est incompressible,
alors cette variation a lieu s’il y a mouvement de l’eau ( apport ou export).
Dans le cas d’un sol grenus, on sait que sa perméabilité est élevée, donc l’écoulement de
l’eau est très rapide. Le comportement de ce sol, de même que sa résistance, ne sont régis
que par celui du squelette solide.
Dans le cas d’un sol fin saturé, la perméabilité est très faible, l’écoulement de l’eau est
très lent et le changement de volume se traduit par une surpression (export de l’eau) ou
une dépression (apport d’eau) dans l’eau interstitielle.

On considère donc deux comportements extrêmes du sol :


- Un comportement à court terme (C.T) : L’eau n’a pas eu encore le temps
de s’évacuer et le sol se déforme à volume constant. Il s’agit alors d’un
comportement non drainé (étude en contraintes totales).
- Un comportement à long terme (L.T) : Au bout d’un temps assez long
(fin de la consolidation primaire), l’eau libre s’est évacuée. Le comportement du sol est
régi uniquement par celui du squelette solide (étude en contraintes effectives).

3- Détermination des paramètres de résistance des sols en laboratoire Les principaux


essais de laboratoire sont :
a) Essai de cisaillement direct.
b) Essai tri axial.
c) Essai de compression simple.
La réalisation des essais « a » et « b » nécessite deux phases :
o Phase1 : Remise sous l’état de contraintes en places (saturation et
application de contraintes jusqu’à u=0).

o Phase 2 : Cisaillement proprement dit.

Selon le drainage pendant l’une ou l’autre de ces deux phases, on distingue trois types
d’essais :
• Essai non consolidé non drainé (UU).

• Essai consolidé non drainé (CU).

• Essai consolidé drainé (CD).


48

3-1 Essai de cisaillement direct

L’échantillon de sol, placé dans deux demi-boites qui peuvent glisser l’une par rapport à
l’autre, est soumis sur l’élément supérieur à une contrainte normale
(σ =N/S, S :section horizontale de la boite de cisaillement), puis à un effort de cisaillement
T jusqu’à la rupture tout en mesurant le déplacement horizontal de la demi boite.

fig 5.2 Boite de cisaillement


Trois échantillons identiques doivent être testés, pour trois contraintaintes normales
différentes
Les valeurs des contraintes de cisaillement à la rupture sont représentées en fonction des
contraintes normales τ = f (σ).
Cette représentation n’est autre que la traduction graphique de l’équation de Coulomb :
τrupt = C + σrupt tg ϕ (5.1)

a) Essai Consolidé Drainé (C.D)


49

c’,ϕ’ : Les paramètresrésistance au cisaillement c’ : Cohésion non


drainée.
ϕ’ : Angle de frottement interne effectif.
b) Essai non consolidé non drainé (U.U) Essai réalisable pour les sols fins

τ3 τ2 τ1 τ = Cu

Cu

σ σ σ

Fig 5.4 Cu : Résistance au cisaillement non drainé.


3-2 Essai triaxial :
Pour trois éprouvettes identiques ( ∅=36 mm, h=2∅) d’un sol donné, on applique pour
chacune les états de contraintes représentés comme suit :

PHASE1 PHASE2

σ3

σ3

σ3 ∆σ1
σ3 Effort du
σ3 : Pression hydrostatique piston
= σ’v0 ∆σ1

Fig 5.5 : Champs de contraintes à l’appareil triaxial

A la rupture, on note les valeurs des contraintes principales : σ1 = σ3 + ∆σ1


et σ3
50

∆σ1 = σ1 - σ3 étant le déviateur de contraintes.

a) Essai non consolidé non drainé (UU).


L’essai étant rapide, la représentation ne peut se faire qu’en contraintes totales (fig 5.6)

Essai 1 : σI3 et σI1 ; Essai 1 : σII3 et σII1 ; Essai 1 : σIII3 et σIII1


L’orientation du plan de rupture : α =π/4
Cu= (σ1 - σ3)/2 (5.2)
NB : Cet essai ne permet pas la détermination des paramètres effectifs même en mesurant
la pression interstitielle.
Le critère de rupture est :
- En terme de contraintes appliquées sur le plan de rupture :
τ = Cu σ =(σ1 + σ3)/2
- En terme de contraintes principales : Cu =(σ1 - σ3)/2

b) Essai Consolidé Drainé (C.D)


(Essai très lent : Contraintes effectives)

FIG5.7 résultats de l’essai cd a l’appareil triaxial

Orientation du plan de rupture : α =π/4 + ϕ’/2 Le critère de rupture est :


En terme de contraintes sur le plan de rupture : τ = c’ + σ’tg ϕ’
En terme de contraintes principales : σ’1 =
σ’3 Kp +2 c’√Kp. (5.3)
Kp = tg² (π/4 +ϕ’/2)
51

c) Essai Consolidé non Drainé (C.U)


Il a pour but :
- la détermination des paramètres de résistance effectifs (c’, ϕ’) en mesurant
la pression interstitielle à la rupture.
- La détermination des paramètres de résistance consolidés non drainés
(Ccu, ϕcu)
- L’étude de la variation de la cohésion non drainée en fonction de la
pression de consolidation.

La représentation des résultats peut se faire en contraintes totales et en contraintes


effectives ( fig 5.8)

Fig 5.9 cu= f (σ ‘c)

L’orientation du plan de rupture : α =π/4 + ϕ’/2 Le critère de rupture est :


- En termes des contraintes
effectives :
52

σ’1 = σ’3Kp + c’√Kp. (5.4)


Kp = tg² (π/4 +ϕ’/2)
τ = c’ + σ’tg ϕ’
- En terme des contraintes
totales :
σ1 = σ3Kp +2 Ccu√Kp. Kp =
tg² (π/4 +ϕcu/2) (5.5)
τ = Ccu + σtg ϕcu
L’accroissement de la cohésion non drainée est : ∆Cu = λ ∆ σ’c (5.6)
∆ σ’c : l’accroissement de la pression de consolidation.
3-3 Essai de compression simple
L’essai consiste à appliquer une charge axiale sur l’échantillon du sol et l’augmenter
progressivement jusqu’à la rupture. L’essai étant rapide, les résultats sont représentées en
contraintes totales (fig 5.10)

σ1

α
σ1

τCu
τ=

σ
σ1
σ
fig 5.1 Résultats de l’essai de compression simple

Orientation du plan de rupture : α =π/4


La cohésion non drainée est : cu = σ1 / 2
53

CHAPITRE 6

LA PORTANCE DES FONDATIONS POUSSEE ET


BUTEE DES TERRES

1- Introduction

La fondation superficielle, élément inferieur d’un ouvrage, permet de transmettre à une


couche de sol peu profonde, dans des conditions favorables, les charges issues de la
superstructure.

Selon le chapitre B.1 du fascicule 62 titre V : En règle générale on peut considérer qu’une
fondation est superficielle lorsque sa hauteur d’encastrement D est inférieure à 5 fois sa
largeur.

De point de vue comportement mécanique, si l’on soumet une fondation à un chargement


croissant, le sol est en équilibre élastique au début de de l’application de la charge; il le
garde pour les valeurs faibles valeurs de celle-ci. Lorsque la charge devient importante, le
sol se met progressivement à l’équilibre plastique et au moment de la rupture :

- Dans le cas d’une semelle, il se produit un coin rigide sous la base


de la semelle qui s’enfonce dans le sol en le refoulant de part et
d’autre( fig 6.1a)
- Dans le cas d’une fondation profonde (pieu) on obtient une zone de
rupture lovcale sous la pointe du pieu (fig 6.1b)

Fig 6.1-a Schéma de rupture sous une semelle chargée


54

fig 6.1-b Rupture sous un pieu

Un projet de fondation est donc très délicat, il doit répondre à trois sortes de
préoccupations :
- une bonne reconnaissance du sol support.
- les tassements doivent être inférieurs aux tassements admissibles
définis pour l’ouvrage
- les contraintes doivent être compatibles avec la résistance à la
rupture du sol : C’est le problème de la capacité portante.

La contrainte de cisaillement le long du plan de rupture est donnée par :


- Pour un sol pulvérulent : τ = σ . tgϕ - Pour un sol cohérent :
A court terme : τ = Cu
A long terme : τ = c’ + σ’tg ϕ’

La capacité portante est la pression maximale que peut supporter le sol avant la rupture.
La contrainte admissible est la pression maximale qui puisse être appliquée par une
structure sur le sol, sans qu’il y ait des tassements excessifs et des risques de rupture du
sol

2- Calcul de capacité portante

Dans le cas d’une semelle filante de largeur B, encastrée à une profondeur D dans le sol
et soumise à une charge verticale centrée (fig 6.2), l’équation générale de la charge limite
est :

Nγ, Nq, Nc : facteurs de portance donnés en fonction de l’angle de frottement


55

interne du sol ϕ sous la base de la fondation

fig 6.2
2-1 Rupture à court terme et à long terme

A court terme, Les calculs sont menés en contraintes totales en utilisant


cu et ϕu = 0 (Nγ =o, Nq =1 et Nc =5,14)

ql= 5 u++(q γ1D) (6.2)


A long terme, les calculs sont menés en contraintes effectives avec c’ et
ϕ’

q= 21γ'2BN γ+ c'Nc+ +(q γ'1D)Nq (6.3) l

2-2 Effet de la présence d’une nappe

Il y a lieu de déjauger les poids volumiques si les sols correspondants sont immergés :

o Pour une nappe affleurant à la surface du sol (sol saturé) :

(6.4)

2o Pour une nappe à grande profondeur (sol sec ou humide) :


(6.5)

2-3 Influence de la forme de la semelle

L’équation générale de la capacité portante est modifiée par l’introduction des


coefficients de forme : Sγ, Sc, Sq

ql= 21γ2BN λSγ+ cN cSc+ +(q γ1D)NqSq (6.6)


Tableau 6.1 - Coefficients de forme
56

Fondations Rectangulaires Carrées Circulaires

Sγ 1-0.2B/L 0.8 0.6


Sc 1+0.2B/L 1.2 1.3
Sq 1 1 1

2-4 Influence de l’excentrement de la charge

Si l’excentricité « e » est parallèle à « B » , on remplace dans tout ce qui précède B par


une largeur réduite B’ = B - 2.e
Si l’excentricité « e’ » est parallèle à « L » , on remplace L par une lorgueur réduite L’ =
L - 2.e’.

Figure 6.3

La charge de rupture QL est :


o QL =ql .B’. L’ (semelle rectangulaire ou carrée)
o QL = ql.π.B’B /4 (semelle circulaire) (6.7)

2-5 Influence de l’inclinaison de la charge

L’équation générale de la capacité portante est modifiée par l’introduction des coefficients
minorateurs : iγ, ic et iq
qu= 21γ2BN λiγ+ cN cic+ +(q γ1D)Nq iq (6.8)
Pour une inclinaison δ de la charge par rapport à la verticale, le DTU 13.12 propose les
relations suivantes pour les coefficients d’inclinaison :

o iγ = (1-δ/ϕ’)² (6.9)
o ic= iq = (1-2δ/π)²
57

2-6 Cas d’un sol bicouche

On utilise dans la pratique la méthode de la semelle fictive qui consiste à diffuser la


pression sous un angle de répartition de l’ordre de 27° (fig 6.4 )

Figure 6.4

On calcule la portance du sol (2) sous l’effet de la pression q1 , avec :

B q2
= q1
(6.10)
B+ h+
γ1 h1

3- Calcul de la contrainte admissible

On prend pour la pression admissible :


qadm = charge des terres enlevées + capacité portante nette
FS

Fs étant le coéfficient de sécurité pris généralement égal à 3.


On vérifie ensuite que la pression moyenne appliquée sous la fondation est inférieure à
qadm.

N.B : Dans le cas d’une semelle posée à une profondeur d en fond de fouille après un
premier creusement de D ( cave, sous-sol, etc …) : fig6.5
58
59

Chapitre 7

Stabilité des pentes

1.Définition du problème
Sont concernées par des problèmes de stabilité :
Les pentes de sols naturelles, les pentes ou talus de sols d’origine anthropique (remblais,
terrassements, digues et barrages, etc.…).
1.1Causes des glissements de terrain :
Les principales causes d’instabilité des pentes sont liées à :
• L’application de surcharges sur la pente ou le remblai (ex : fondations
d’ouvrages),
• Des modifications du profil de la pente (ex : construction d’une route ;
mise en place d’un mur de soutènement),
• Des modifications des conditions hydrauliques (pluie, modification des
conditions de drainage),
• Des modifications des caractéristiques mécaniques du sol à long terme.
1.2Principe des méthodes de calcul
Les principales méthodes de calcul de stabilité des pentes sont basées sur la recherche
d’un coefficient de sécurité en supposant que le sol est à l’équilibre limite le long d’une surface
de glissement (autrement dit on suppose que la rupture du sol survient simultanément en tous
points de la surface de glissement). On traite le problème en le supposant bidimensionnel, c’est-
à-dire qu’on considère une tranche d’épaisseur unité : la surface de glissement est alors
représentée par une ligne de glissement.
Cette ligne de glissement n’est pas connue et il s’agit donc de rechercher la ligne la
plus défavorable. On commence par faire certaines hypothèses quant à sa forme en fonction du
type de configuration ou du problème à traiter (Fig. 2.1). Les cas habituellement envisagés sont :

• glissement plan parallèle à la pente (Fig. 2.1a),


• glissement plan non parallèle à la pente,
• glissement circulaire (cas le plus couramment employé, (Fig. 2.1c)),
• glissement suivant une ligne polygonale,
• glissement suivant une courbe non circulaire.
Dans ce chapitre nous n’aborderons que les trois premiers types de glissement.
60

(a)

(c)
FIGURE 2.1 – Différents types de glissements en fonction de la forme de leur ligne de glissement : (a)
glissement plan, (b) glissement complexe en partie circulaire et en partie plan, (c) glissements circulaires.

On considère qu’il y a glissement (c’est-à-dire rupture le long de la ligne de glissement)


lorsque la contrainte de cisaillement mobilisée (ou motrice) τmoteur le long de la ligne de
glissement (Fig. 2.2) est égale ou supérieure à la contrainte de cisaillement résistante τrésistant (soit
la contrainte de cisaillement à la rupture).
Pour une ligne de glissement donnée on définit le facteur de sécurité F tel que :

Pour une pente donnée une multitude (voire une infinité) de lignes de glissements sont
possibles. Une pente sera considérée comme stable si le facteur de sécurité F est suffisamment
grand pour chacune des lignes de glissement. Autrement dit, vérifier la stabilité d’une pente
revient à rechercher la ligne de glissement conduisant à la plus petite valeur de F. Pour les cas
courants, la valeur minimale généralement admise est F=1,5 pour avoir une sécurité suffisante

FIGURE 2.2 – Compétition entre la contrainte de cisaillement motrice et la contrainte de cisaillement


résistante le long de la ligne de glissement.
61

2.2Glissement plan et parallèle à la pente


Ce type de glissement est envisageable dans une pente de grande longueur (pente naturelle),
ou s’il y a une stratification des couches de sol parallèle à la pente comme sur la Figure 2.1a.
Dans ce cas la ligne de glissement est supposée rectiligne et parallèle à la pente.
2.2.1Contrainte verticale sur une facette parallèle à la pente
Pour une facette telle que représentée sur la Figure 2.3a, située à une profondeur h et inclinée
d’un angle β par rapport à l’horizontale (égale à l’angle de la pente), la contrainte verticale σV est
déduite du poids W d’une tranche de sol de largeur dx :
W = γ hdx
Par ailleurs, pour une tranche de largeur dx la surface dA de la facette est telle que :

soit :
Finalement la contrainte verticale est donnée par :

Comme indiqué sur la Figure 2.3b cette contrainte verticale peut être décomposée suivant :
• Une composante normale à la facette :
σn = σV cosβ = γ h cos2 β
• Une composante tangente à la facette qui constitue une contrainte de cisaillement motrice
vis-à-vis du glissement :
τmoteur = σV sinβ = γ h cosβ sinβ

(a) (b)
FIGURE 2.3 – (a) contrainte verticale exercée sur une facette parallèle à la pente et (b) décomposition
de cette contrainte verticale suivant le repère lié à la facette.

2.2Facteur de sécurité
La contrainte de cisaillement maximum à laquelle peut résister le sol sur une facette parallèle à
la pente est donnée par le critère de Mohr-Coulomb :
62

τrésistant = σn tanϕ0 + c0 = γ h cos1 β tanϕ0 + c0


On en déduit alors le facteur de sécurité :

Remarque 1 : pour une cohésion nulle, c0 = 0, le facteur de sécurité est égal à 1 pour β = ϕ0.
Ainsi pour un sol pulvérulent l’angle maximum formé par une pente correspond à l’angle de
frottement de ce sol.
Remarque 2 : pour c0 > 0 la pente peut former un angle supérieur à ϕ0, mais il existe une épaisseur
maximum de la couche de sol cohérente h au-delà de laquelle la pente n’est plus stable. En effet,
on peut exprimer h pour F = 1 à partir de l’expression ci-dessus :

2.2.3 Cas d’un sol saturé avec écoulement parallèle à la pente


On considère que les lignes de courant et la surface libre sont parallèles à la pente et au plan de glissement
comme représenté sur la Figure 2.4. Les équipotentielles étant normales aux lignes de courant elles sont
également normales à la ligne de glissement.

FIGURE 2.4 – Réseau d’écoulement d’eau avec une surface libre et des lignes de courant

parallèles à la pente, par définition les équipotentielles sont alors normales à la pentes.

.
63

On détermine la pression interstitielle u sur la ligne de glissement, au point B sur la Figure 2.4,
en écrivant que les charges hydrauliques en A et en B sont identiques (car sur la même
équipotentielle) :

or uA = 0 car sur la surface libre, alors la pression interstitielle sur la ligne de glissement est :
uB = γW (zA − zB) = γW hW
Quel que soit le point considéré sur la ligne de glissement, hW est inchangé, par conséquent la
pression interstitielle (u = γW hW) est identique en tout point de la ligne de glissement (qui constitue
une ligne « isobar »).
Réécrivons la contrainte de cisaillement résistante en tenant compte de la contrainte effective
normale à la ligne de glissement :
résistant
Le facteur de sécurité devient alors :

On remarque que le terme supplémentaire relatif à la pression d’eau contribue de manière


négative au facteur de sécurité et vient donc réduire la stabilité de la pente. En effet la pression
interstitielle réduit la contrainte effective sur la ligne de glissement ce qui entraîne une réduction
de la résistance au cisaillement due au frottement.

2.3Glissement plan non parallèle à la pente : coin de Coulomb

Soit le talus de la Figure 2.5 incliné d’un angle β. On suppose une ligne de glissement rectiligne
ES inclinée d’un angle θ et passant par le pied du talus. Contrairement au cas précédent, l’analyse
de la stabilité au glissement du coin de sol situé au-dessus de la ligne de glissement s’effectue en
force (et non en contrainte) en comparant la force tangente (ou cisaillant) résistante Trésistant sur la
ligne ES à la force tangente motrice Tmoteur :

2.3.1 Cas sec


Le poids W du coin de sol se décompose suivant un repère lié à la ligne de glissement ES en :
• Une composante normale à ES : N = W cosθ ,
• Une composante tangente à ES qui est motrice vis-à-vis du glissement : Tmoteur = W sinθ .
La force tangente résistante est déterminée en écrivant le critère de Mohr-Coulomb en force :
64

Trésistant = N tanϕ0 + c0 lES = W cosθ tanϕ0 + c0 lES


où ϕ0 et c0 sont respectivement l’angle de frottement et la cohésion (en kPa) le long de la ligne de
glissement et lES la longueur du segment ES.

FIGURE 2.5 – Glissement d’un coin de sol (coin de Coulomb) au-dessus de la ligne de glissement SE :
définition des forces motrices et résistantes le long de cette ligne de glissement.
Finalement le facteur de sécurité s’écrit :

Pour statuer sur la stabilité de la pente on recherchera l’inclinaison de la ligne de glissement θ (≤


β) qui conduira à la plus petite valeur de F.
Remarque 1 : comme dans le cas du glissement parallèle à la pente, F = 1 pour un sol non
Cohésif lorsque θ = ϕ0.
Remarque 2 : cette méthode est simplifiée dans le sens où on ne vérifie que l’équilibre des forces,
l’équilibre des moments est implicitement vérifié en supposant les forces concourantes (on ne
connaît pas la répartition des contraintes normales le long de la ligne de glissement).
2.3.2Ligne de glissement immergé : prise en compte de la pression interstitielle
En présence d’eau on définit U comme la force résultante de la distribution des pressions
interstitielles le long de la ligne de glissement ES. On en déduit la composante normale effective
N0 du poids du coin de sol :
N0 = N − U = W cosθ − U
La force tangente résistante est déterminée en écrivant le critère de Mohr-Coulomb en force :
Trésistant = N0 tanϕ0 + c0 lES = W cosθ tanϕ0 − U tanϕ0 + c0 lES
Le facteur de sécurité s’exprime alors :
65

A nouveau on remarque que la pression d’eau joue un rôle défavorable vis-à-vis du facteur de
sécurité et de la stabilité de la pente.
2.4 Glissement circulaire, méthode des tranches
L’hypothèse d’une ligne de glissement circulaire associée à la méthode des tranches est
aujourd’hui couramment mise en œuvre dans les bureaux d’études.
• La ligne de glissement étant circulaire elle est définie par un rayon R et un centre O comme
sur la Figure 2.6. En cas de rupture le sol situé au-dessus de la ligne de glissement subit
un mouvement de rotation autour du point O.
• Le massif de sol au-dessus de la ligne de glissement est découpé en tranches verticales.
La méthode des tranches revient à considérer pour chaque tranche l’équilibre des forces
perpendiculaires à la ligne de glissement et l’équilibre des moments par rapport au centre
de rotation O.
Il existe plusieurs variantes de la méthode des tranches :
• La méthode de Fellenius pour laquelle les forces transmises d’une tranche à l’autre ne
sont pas prises en compte. Cette méthode n’est alors pas une méthode exacte puisque
toutes les équations de la statique ne sont pas vérifiées,
• La méthode de Bishop dans laquelle les forces d’interaction inter-tranches sont prises en
comptes. Cette méthode est plus rigoureuse que la précédente et est couramment
employée en bureau d’études.
Seule la méthode de Fellenius est abordée dans ce cours, elle n’est certes pas exacte mais elle
donne des résultats corrects en première approximation, elle est simple à mettre en œuvre tout en
restant proche sur le principe de la méthode de Bishop.
2.4.1Méthode de Fellenius dans le cas général
La partie du sol susceptible de glissée est découpée en n tranches. Une tranche courante i est
définie par (voir Fig. 2.6) :
• Sa largeur bi (éventuellement variable d’une tranche à l’autre),
• L’inclinaison moyenne αi (soit au centre de la tranche) de la tangente à la ligne de
glissement,
66

Remarque : lorsque le poids de la tranche a un rôle moteur vis à vis du glissement, l’angle αi est
compté positivement, tandis qu’il est compté négativement lorsque le poids de la tranche tend à
s’opposer au glissement,
par son poids Wi qui est déduit du poids volumique du sol et de la surface de la tranche, ainsi que
des éventuelles surcharges appliquées à la surface de la pente.
Actions du poids normales et tangentes à la ligne de glissement
Pour chaque tranche le poids Wi comprend :

FIGURE 2.6 – Forces motrices et résistantes s’appliquant pour chaque tranche de sol i le long
de la ligne de glissement circulaire ; en présence d’eau la force de pression d’eau Ui (équivalente
à la distribution des pressions interstitielles le long de la ligne de glissement) vient réduire la
force normale de compression Ni sur la ligne de glissement et donc la force de frottement
résistante.

• Une composante normale à la ligne de glissement : Ni = Wi cosαi.


En présence d’eau à la base de la tranche i on définit Ui comme la force résultante des pressions
interstitielles sur cette base. La composante normale effective s’écrit alors :

• Une composante tangente à la ligne de glissement :


Ti moteur = Wi sinαi
Remarque : la composante tangente n’est motrice que si αi est positif. Si αi est négatif alors
67

Ti moteur le sera également, ce qui correspondra bien à une force tangente résistante (qui s’oppose
au glissement), en revanche le signe de la composante normale Ni restera inchangé.
Expression de la force résultante des pressions interstitielles
On considère le cas décrit sur la Figure 2.6 où les pressions interstitielles sont connues sur les
limites à gauche, ui gauche, et à droite, ui droite, de la tranche i; on suppose également que la pression
d’eau varie linéairement le long de la ligne de glissement entre ces deux limites. La force
résultante de pression sur la base de la tranche est alors égale à l’aire de la distribution de pression
de forme trapézoïdale s’étalant sur une longueur (ou surface en considérant une profondeur
unitaire au problème) Ai :

Action tangente résistante et facteur de sécurité


Connaissant la force normale effective Ni0 s’appliquant sur la base de la tranche i on en déduit, en
écrivant le critère de Mohr-Coulomb en force, la force tangente résistante pour cette tranche :

Ti résistant
où ϕ0i et c0i sont respectivement l’angle de frottement et la cohésion du sol à la base de la tranche
i.
On définit le facteur de sécurité comme :

où Mrésistant et Mmoteur sont les moments au centre O dûs respectivement aux forces Ti résistant et Ti
moteur (avec un bras de levier égal au rayon R). Les forces normales à la ligne de glissement étant
portées par des rayons du cercle et donc concourantes en O n’engendrent pas de moment en ce
point. Par conséquent :
68

Comme dans le cas du coin de Coulomb, la vérification de la stabilité de la pente repose sur la
recherche du cercle de glissement (centre O et rayon R) conduisant à la plus petite valeur de F.
2.4.2Méthode de Fellenius à court terme (ϕu =0 et cu 6=0)
Dans ce cas la répartition des pressions interstitielles le long de la surface de glissement n’est pas
connue au moment de la rupture du sol. Le calcul est effectué en contraintes (ou forces) totales
et en prenant en compte les caractéristiques mécaniques du sol mesurées avec des conditions
d’essai non consolidé, non drainé (essai triaxial UU) : cu et ϕu (ϕu étant généralement nul dans ces
conditions). Le coefficient de sécurité devient alors :

2.4.3Abaques

Des abaques permettant de déterminer le facteur de sécurité F ont été établies pour des cas de

figure simples : absence de nappe d’eau, talus à pente constante prolongé en tête en pieds par des

plans horizontaux.

• L’abaque de Biarez-Nègre (Figure 2.8) convient pour une vérification de la stabilité à

long terme (calculs en contraintes effectives avec ϕ0 et c0).

• L’abaque de Jambu (Figure 2.7) a été établi pour les matériaux fins en condition non

drainée, soit à court terme (calculs en contraintes totales avec cu).


69

FIGURE 2.7 – Abaque de Jambu pour la détermination à court terme dans les sols fins
(conditions non drainées) du facteur de sécurité d’une pente en supposant une surface de
glissement circulaire.
70

FIGURE 2.8 – Abaque de Biarez-Nègre pour la détermination à long terme (conditions


drainées) du facteur de sécurité d’une pente en supposant une surface de glissement circulaire.

2.4.4Prise en compte d’un renforcement par clous


La mise en place de clous constitue une possibilité de renforcement d’une pente lorsque celle-ci
ne présente pas une sécurité suffisante vis-à-vis du glissement. Les clous doivent être
suffisamment longs pour traverser la ligne de glissement la plus défavorable, et sont des éléments
de renforcement passifs (c’est-à-dire non précontraints)
Caractéristiques d’un clou
Un clou est constitué d’une armature en acier (barre type acier HA, ou tube) mis en place dans
un forage réalisé au préalable. Cette armature est ensuite scellée dans le sol par injection d’un
coulis de scellement (voir la Fig. 2.9). On distingue deux diamètres différents propres au clou :
• le diamètre de l’armature,
• le diamètre total du clou en prenant en compte le coulis de scellement.
Un clou est caractérisé par sa résistance à la traction TR qui est le minimum de :
• la résistance intrinsèque du clou Rn qui est une force déduite du diamètre de l’armature
et de la contrainte limite de résistance de l’acier,
• de la résistance de l’ancrage qui est fonction de la contrainte de frottement qs à l’interface
clou/coulis de scellement, du diamètre total du clou, et de la longueur d’ancrage du clou
(soit la longueur de la partie du clou située au-delà de la ligne de glissement).
Remarque : qs peut être déduite des propriétés de rupture du sol (telle que la pression limite
71

pl) à partir de relations empiriques, ou bien à partir d’un essai d’arrachement du clou.

FIGURE 2.9 – A gauche, réalisation d’un clou à l’aide d’une barre autoforante : la barre
d’ancrage est utilisée comme barre de forage équipée à son extrémité d’un taillant perdu, la
barre est constituée d’un tube en acier à travers duquel est injecté après forage le coulis de
scellement. A droite, têtes de clous équipées de plaques de répartition avant bétonnage (par béton
projeté) de la paroi clouée (source : atlas-fondations.fr)

Actions résistantes additionnelles apportées par le clou


Considérons le clou représenté sur la Figure 2.10, situé dans une tranche i, incliné d’un angle βi
par rapport à l’horizontale. L’effort de traction TRi qui se développe dans ce clou (par déformation
du sol mettant en traction le clou) contribue de deux manières différentes à la réduction du facteur
de sécurité.
• La composante tangentielle à la ligne de glissement :
ti = TRi cos(αi + βi)
s’oppose à la force tangente motrice due au poids de la tranche, cette dernière s’écrit alors :
Ti moteur = Wi sinαi − ti ;
• La composante normale à la ligne de glissement :
ni = TRi sin(αi + βi)
vient accroître la force normale de compression sur la ligne de glissement et donc la partie de la
force tangente résistante due au frottement, d’où :

Ti

Facteur de sécurité
Compte tenu de la présence de clous le facteur de sécurité s’écrit :
72

Remarque : un clou peut également être sollicité en cisaillement au niveau de la ligne de


glissement (en plus de la sollicitation en traction). Ainsi il est possible de tenir compte de l’effet
stabilisateur apporté par la résistance intrinsèque du clou au cisaillement dans des expressions
plus riches du facteur de sécurité.

FIGURE 2.10 – La force de traction TRi se développant dans un clou permet de stabiliser une
pente : la composante normale ni à la surface de glissement permet d’augmenter la résistance au
glissement par frottement et la composante tangente ti s’oppose à l’action motrice du poids de la
tranche de sol.

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