Vous êtes sur la page 1sur 15

ELEMENTS DE LA GEOLOGIE

Technicien Spécialisé Génie Civil : Tronc Commun

Année 2020-2021
1. Définition : c’est quoi la géologie ?
La géologie (Gé (terre), Logos (discours, parole)) est une science qui a pour objectif la reconstitution
de l’histoire de la terre depuis ses origines (l’âge des plus anciennes roches connues approche les 4
milliards d’années) jusqu’à nos jours par le biais de l’étude des matériaux constitutifs accessibles à
l’observation.
Il s’agit d’une science récente dont les précurseurs furent LEONARD DE VINCI et BERNARD PALISSY
aux XVe et XVIe siècles. Au passage du XVIIIe et XIXe siècles, HUTTON, WERNER, CUVIER et DARWIN
lui donnèrent une nouvelle impulsion en introduisant les notions de plutonisme (distinction entre
roches ignées roche et roche sédimentaires). WEGENER formule l’hypothèse de la dérive des
continents au début du XXe siècle, mais ce n’est que depuis une trentaine d’année que la tectonique
des plaques ou tectonique globale a donné un cadre cohérent à beaucoup d’observation jusque-là
disparate.
1.1 La forme de la terre
La terre à pratiquement la forme d’une sphère de 6370 Km de rayon, composée de couche
concentrique (la croûte, le manteau, le noyau et la graine) (Fig1) dont la densité d augmente avec la
profondeur de 2,7 à 12,0 La zone la mieux connue est la lithosphère : formée de la croûte et d’une
partie du manteau supérieur, épaisse de 70 Km (sous les océans) à 150 KM (sous les continents),
Elle est considérée comme rigide et découpée en plaques mobiles qui flottent sur l’asthénosphère
relativement visqueuse.
La terre est une planète en constante évolution tant en profondeur sous l’action des contraintes
tectoniques internes (séismes et volcans) qu’en surface par l’effet des agents atmosphériques qui
façonnent le relief, en effet, des courants de convection dans le manteau engendre la mobilité des
plaques (l’affrontement entre deux plaques est à l’origine de la formation des chaînes de
montagnes) et l’expansions des fonds océaniques.
1.2 La structure interne de la terre
La structure interne de la Terre désigne la répartition de l'intérieur de la Terre en enveloppes
(couches) emboîtées : principalement la croûte terrestre, le manteau et le noyau, selon
le modèle géologique actuel, qui s'efforce de décrire leurs propriétés et leurs comportements au
cours des temps géologiques (Fig. 1).

Le noyau :
1 : le noyau interne
2 : le noyau externe
Le manteau Fig. 1
3 : le manteau inférieur
4 : le manteau supérieur
La croûte terrestre

Pour repérer ces couches, les sismologues utilisent les ondes sismiques, et une loi : Dès que la
vitesse d'une onde sismique change brutalement et de façon importante, c'est qu'il y a changement
de milieu, donc de couche. Cette méthode a permis, par exemple, de déterminer l'état de la matière
à des profondeurs que l'homme ne peut atteindre. (Manteau profond - noyau) Ces couches sont
délimitées par les discontinuités comme la Discontinuité de Mohorovic, celle de Gutenberg, nommée
d'après le sismologue Beno Gutenberg, ou bien celle de Lehmann.
Le noyau et graine : riche en fer, nickel (Fe, N)

Manteau : riche en Silice, Magnésium (Si, Mg)

Croûte terrestre : riche en Silice, Aluminium, Cuivre (Si, Al, Cu)


Les principales caractéristiques des différentes enveloppes de la terre interne sont récapitulées
dans le tableau suivant :

2. Les roches
2.1 Définition

Les roches sont des matériaux naturels généralement solides et formés essentiellement ou en
totalité, par un assemblage de minéraux, comportant parfois des fossiles, du verre résultant du
refroidissement rapide d'un liquide ou des agrégats d'autres roches.

Les roches sont classées selon nombreux critères, en différents groupes. En fonction des modes et
des milieux de formation, on distingue les roches exogènes (sédimentaires et résiduelles) formés à
la surface de l’écorce terrestre, et les roches endogènes (magmatiques et métamorphiques) issues
des profondeurs.
➢ Les roches sédimentaires

Représentant 75 % de la surface émergée, elles résultent de l’accumulation de fragments, débris de


roche ou de coquille, et/ou de la précipitation à partir de solutions, donnant respectivement des
roches détritiques, biogènes et physico-chimiques. L’étude des conditions de dépôt et des
processus de sédimentation relève de la sédimentologie ; une étude sédimentologique peut être
nécessaire pour expliquer certaines propriétés des roches (anisotropie, hétérogénéité, par
exemple).
Les roches sédimentaires se présentent en strates issues des dépôts successifs, et leur aspect
actuel résulte de la diagenèse ,c’est-à-dire d’une transformation d’un dépôt meuble en roche plus
ou moins cohérente.
Les roches détritiques, composées d’au moins 50 % de débris (fragments de roches et/ou de
minéraux) provenant de l’érosion d’un continent, sont classées selon leur granularité, selon la
forme et la nature des grains, et selon le degré de cimentation (Tableau 1)

Dimension de la majorité des grains Roche consolidée Roche meuble


>2 mm Conglomérat, Brèche Graviers, blocs
63 µm à 2 mm Grès Sable
2 µm à 63 µm Siltite Limon
< 2 µm Argilité Argile

Tableau 1 : Classification des roches détritiques


➢ Les roches résiduelles

L’altération météorique des masses rocheuses sous différents climats transforme progressivement,
par des processus de lessivage, d’hydratation, etc., les roches affleurantes et laisse sur place de
nouveaux types de roches, dites résiduelles, tels que les sols (au sens pédologique), les bauxites et
les argiles résiduelles.
Le facteur essentiel de l’altération chimique est l’eau qui intervient selon divers processus en
fonction du climat et du type de roche : oxydation du fer ferreux en fer ferrique pour les silicates et
les sulfures, hydratation des oxydes de fer, de l’anhydrite, accompagnée d’une augmentation de
volume, ou dissolution du gypse, des carbonates et des cations des silicates. L’altération des
minéraux se fait dans l’ordre de fragilité décroissante : les ferromagnésiens (olivine, pyroxènes)
étant attaqués en premier et le quartz en dernier, les gabbros seront donc plus facilement altérés
que les granites.
Les variétés de sols sont fonction du type de climat et de la roche mère. Des régions froides vers
les pays tropicaux humides, nous passons des podzols aux sols bruns riches en matière organique,
puis aux croûtes calcaires (pays périméditerranéens) et aux sols ferralitiques à hydroxydes de fer
et aluminium qui forment les
carapaces latériques.
Les bauxites, qui constituent des minerais d’aluminium (au moins 40 % Al2O3), se développent en
milieu tropical humide aux dépens de tous les types de roches mères alumineuses (magmatiques,
métamorphiques ou sédimentaires).
Les argiles résiduelles sont des roches restées sur place après lessivage ou altération des
formations d’origine (argiles de décalcification par exemple).
➢ Les roches magmatiques
Elles résultent de la cristallisation de magmas à différentes profondeurs de l’écorce terrestre. Les
roches volcaniques à structure vitreuse ou microlithique (gros cristaux noyés dans une pâte
amorphe) cristallisent rapidement à la surface et les roches plutoniques à structure grenue
cristallisent très lentement à quelques kilomètres de profondeur. Certaines roches telles que les
roches filoniennes ont une structure intermédiaire dite microgrenue (gros cristaux dans une masse
de petits cristaux visibles seulement au microscope).
La nature du magma, acide (c’est-à-dire riche en silice), basique (pauvre en silice) ou intermédiaire,
détermine le type de roche (tableau 2). Les roches grenues les plus courantes sont les granites
constitués principalement de quartz, de feldspaths et de micas, puis les diorites à plagioclases
(feldspaths calco-alcalins), amphiboles, biotites et rares quartz, et les gabbros à plagioclases,
pyroxènes et olivine.

Type de magma Roche plutonique Roche volcanique


Acide Granite Rhyolite
Intermédiaire Diorite Andésite
Basique Gabbro Basale

Tableau 2 : nomenclature des roches magmatiques les plus répondues

3. Les domaines de la géologie


Classiquement, la géologie comprend 4 domaines, à savoir :

- La minéralogie : ce domaine de la géologie a pour but de recenser, de reconnaître et de définir les


propriétés et les conditions physico-chimiques d'apparition de toutes les espèces minérales.

Dans le monde minéral, on distingue deux grands groupes : les minéraux silicatés et les minéraux
non silicatés.

- La pétrographie (étude descriptive des roches), appelée aussi la science des roches, est une
discipline qui a pour but de définir les caractéristiques physiques des roches, de les nommer et de
les classer.

Une roche est un assemblage naturel de minéraux de même nature ou de nature différente et
présentant une certaine homogénéité statistique.

Les roches sont le plus souvent dures et cohérentes, elles peuvent être liquides (pétrole) ou
gazeuses (gaz naturel), meubles (sable) ou tendres (argiles), spongieuses et légères (tourbe).

- La stratigraphie, appelée aussi science de la terre, est une discipline qui étudie la succession des
différentes couches géologiques ou strates et permet ainsi de retracer l'histoire de la planète.

Elle étudie l'agencement spatial et la succession temporelle des roches.

- La tectonique : est une discipline qui étudie les déformations de la partie superficielle de la terre
et qui se traite de l’échelle du centimètre (microtectonique) à l’échelle du continent (tectonique
globale).

4. La géologie appliquée au génie civil


4.1 Le rôle du géologue
En génie civil, l’étude d’un projet doit passer par la connaissance du terrain qui constitue soit le
support (fondation) ou l’enveloppe (tunnel) de l’ouvrage, soit un matériau constitutif de celui-ci
(granulats, enrochements).

Ainsi dans tout projet de génie civil, le géologue intervient en concertation avec le maître d'œuvre et
en liaison avec les différentes spécialités :

-à l'amont des études dans le choix du site en fonction des impératifs techniques ou économiques et
dans la définition des reconnaissances à effectuer.

Le géologue doit à cette étape identifier les contraintes majeures liées à la nature des terrains, à la
structure, à la morphologie et aux évolutions actives.

-au cours des études géotechniques et au cours des travaux dans la réorientation éventuelle du
projet pour cause de résultats non conformes aux hypothèses de départ ou si un incident se produit
(glissement de terrain, venues d'eau, ...)

4.2 Etudes géologiques : les méthodes typiques


Outre la consultation des cartes géologiques et l’observation des photographies aériennes, le
géologue met en œuvre plusieurs méthodes d’étude, les plus typiques de la géologie étant
présentées ci-après :

-La levée du terrain : Le premier travail du géologue est la reconnaissance de surface basée sur
une cartographie à grande échelle (1/ 5 000 à 1/ 500). Une attention particulière est portée aux
formations superficielles, qui sont généralement les plus concernées par les travaux.

Le modèle géologique élaboré à la suite de cette première phase de travaux sera précisé par une
campagne de sondages carottés ou destructifs accompagnés de diagraphies (γ-ray notamment).

-L'étude structurale : est l'étude des déformations subies à différentes échelles par les roches ainsi
que la recherche des forces ou contraintes qui en sont la cause.

Les résultats obtenus à l'issu d'une étude structurale trouvent leur application dans la
compréhension de la tectonique d'une région.

En génie civil, cette étude permet de :

Faciliter la résolution des problèmes hydrologiques car la circulation des eaux souterraines est
fonction de la disposition des roches.

Faciliter la prospection des ingénieurs qui doivent déterminer les conditions nécessaires à
l'édification de bâtiments.

-Prélèvement et étude d’échantillons : Le prélèvement d’échantillons concerne notamment les


niveaux susceptibles de poser problème tels que : les niveaux argileux, synonymes de barrières
imperméables, de risque de gonflement et de plans de rupture potentiels ; les niveaux de gypse
(risques de dissolution) ; les niveaux altérés ; etc.

L’étude des terrains mobilise différentes techniques qui vont de l’observation rapide aux essais de
laboratoire :
a- Reconnaissance/observation rapide
Elle repose sur l’observation naturaliste, à l’œil nu, tant sur le plan pétrographique que sur le plan
structural. Elle peut rapidement fournir des données exploitables qui serviront à orienter les
programmes de reconnaissance complémentaires (présence de failles, de pendages défavorables,
de terrains compressibles, de roches solubles, etc.).
b- Études en laboratoire
Les études de laboratoire comprennent en général :
— pour les matériaux rocheux, une détermination pétrographique au microscope optique polarisant
et, éventuellement, une identification de minéraux ou de microstructures particulières au
microscope électronique à balayage.
— pour les sols, une granulométrie et une détermination qualitative des minéraux argileux à l’aide
de diffractogramme aux rayons X ;
— des analyses chimiques visant à quantifier les proportions en différents éléments (majeurs et
traces) de manière à préciser la nature des matériaux ou à identifier des matières polluantes.
Par ailleurs, on effectue sur les échantillons les essais classiques d’identification et les essais
mécaniques correspondant au problème posé.
4.3 Outils de base du géologue
Toute étude géologique commence par l’examen de la documentation disponible. Deux sources sont
fondamentales : la carte géologique et la photographie aérienne.
✓ Cartes géologiques : Définition
La carte géologique est une carte topographique sur laquelle sont reportées en couleur des
informations sur les terrains de surface (lithologie, âge) et sur les structures.
La carte géologique comprend deux documents :
— la carte proprement dite, assortie d’une légende géologique ,qui donne la signification des
différentes couleurs et signes
employés, et d’une légende technique (matériaux exploités, carrières, sources, etc.) ;
— la notice explicative qui contient un aperçu géographique et géologique, la description détaillée
des différents terrains (échelle stratigraphique), un résumé de l’histoire tectonique régionale, des
indications sur les ressources du sous-sol (hydrogéologie, mines, carrières), et une documentation
générale.
✓ Eléments fondamentaux d’une carte géologique :
Lorsqu’un géologue est chargé de cartographier une région, son premier outil est la carte
topographique sur laquelle les différents terrains seront représentés par une couleur affectée d’une
notation (Tableau Echelle stratigraphique internationale)
4.4 Principe de notation et de figuration
Sur une carte géologique les différents terrains et sont désignés par des notations et généralement
affectés de couleurs qui indiquent leur âge géologique quand on le connaît (Couleurs-Tableau).
Pour la notation : elle comporte un corps principal et des signes. Le corps principal est une lettre
qui rappelle la nomenclature des divisions stratigraphiques : c pour le Crétacé, j pour le Jurassique,
affectés d’un chiffre en arabe ou en romain (C1, C2, C3. Ou CI, CII, CIII...).
Pour la légende géologique
Elle est imprimée en marge de la carte, les différentes couches représentées par leur couleur et la
notation correspondante sont disposés sous forme d’un petit rectangle dans l’ordre de
superposition normale (de bas en haut on va de de la couche la plus ancienne vers la couche la plus
récente). Devant chaque couche sont rappelées brièvement : l’âge, la nature lithologique et
l’épaisseur quand on la connait.
✓ Coupes géologiques
a- Généralités
La coupe géologique représente la section des terrains par un plan vertical.
A la différence du profil topographique, la coupe géologique exige une certaine part d’interprétation
(on représente en effet des terrains cachés en profondeur et on ne connaissant que la partie qui
affleure). Il nous est alors possible de l’allure la plus vraisemblable des terrains telle qu’elle se
déduit logiquement des indications de la carte.
Certaines coupes géologiques sont visibles dans la nature : bord des routes, tranchées de chemins
de fer, carrières, gorges profondes et verticales de torrents (d’oueds), falaises marines….
b- Les figurés de la coupe géologique
Alors que sur la carte les différents terrains se distinguent par une notation et une couleur, sur la
coupe, nous utilisons un figuré.

Les figurés doivent rendre compte des caractères lithologiques des formations représentées.
Les figurés se dessinent en rapport avec les limites des couches et non avec l’horizontal, autrement
dit, les traits des figurés seront parallèles ou perpendiculaires aux limites des couches (voir fig. 2) :

Fig.2 : Disposition des figurés dans des couches déformées


c- La coupe géologique : marche à suivre

Etape 1 : Exécuter le profil topograpique orienté avec le plus grand soin (15 à 20 minutes).
Etape 2 : Repérer toutes les couches géologiques qui affleurent le long du trait de coupe (couleurs
et indices) ; Chercher les correspondances dans la légende.
Etape 3 : On commence par dessiner la couche la plus récente dont on connaît le toit et le mur
partout où elle affleure.
Etape 4 : une fois dessinée, cette première couche et du même coup remarquons-le la couche la
plus récente qui lui est proposé). On fait de même pour les couches sous-jacentes en respectant à
chaque fois l’épaisseur et les limites de chaque couche.
Dans la même couche, l’épaisseur doit rester constante tout le long de son tracé (sauf pour la
couche superficielle car elle a été soumise à l’érosion).
Etape 5 : les alluvions laissées par les rivières lors des crues n’interviennent pas dans la structure
géologique, on les représente à la fin par un trait à crayon plus épais sur le tracé du profil
Etape 6 : mettre correctement les figurés avce beaucoup de soin.

d- La présentation finale de la coupe géologique

Ces remarques concernant la présentation de votre travail sont valables pour toutes les
constructions de structures géologiques. (Fig.3)
Centrer convenablement votre dessin
Indiquer le titre en majuscule
Rappeler l’échelle des longueurs et l’échelle des hauteurs
Indiquer l’orientation de la coupe, la toponymie et l’hydrographie.
Faire une légende correcte comprenant : les rectangles faits à la règle avec les figurés
correspondants aux couches, l’âge, une description rapide et synthétique de la nature
lithologique des couches et enfin, leur épaisseur (il faut simplement résumer la légende de la
carte).
En respectant les proportions, représenter une réduction de votre carte avec la situation de
votre trait de coupe.
Fig.3 : exemple de coupe géologique

✓ La photographie aérienne et télédétection


Les photographies aériennes, qu’elles soient en noir et blanc, en couleur ou en fausse couleur
(infrarouge), se révèlent précieuses dans l’étude d’une région, du fait qu’elles permettent :
— d’obtenir une vision globale due à la perception à distance ;
— de dresser des constats objectifs (l’information est figée à une date donnée) ;
— d’effectuer des zooms sur certains secteurs à étudier en détail
à l’aide de photos à différentes échelles ;
— d’étudier des mouvements évolutifs au moyen de photos prises à plusieurs dates (glissements
lents, modification du trait de côte, etc.).
Les photos aériennes sont, de plus, commodes à utiliser. Il s’agit, en outre, d’un outil discret, non
destructif et bon marché.

L’utilisation la plus courante des photographies aériennes découle de la possibilité de restitution du


relief par vision stéréoscopique. Cette particularité est obtenue grâce à la technique de prise de vue
verticale avec recouvrement partiel des clichés : chaque objet se trouve photographié sous deux
angles différents et peut être vu en relief à l’aide de lunettes stéréoscopiques.
La morphologie du terrain est donc perceptible de même que les unités lithologiques et
structurales: l’analyse du modèle renseigne sur la nature des matériaux de surface ou de
subsurface, sur les structures géologiques et sur les évolutions géodynamiques récentes ou actives
(néotectonique, glissements de terrain, etc.).

L’imagerie satellitaire permet aisément de saisir des structures de grandes dimensions, mais son
utilisation pour des études ponctuelles est freinée par la résolution, qui n’est pas encore du niveau
de celle des photos aériennes, et par le prix élevé. L’imagerie radar permet de s’affranchir des
conditions climatiques (présence d’une couverture nuageuse), mais son utilisation demande une
solide expérience.
Photographie aérienne de la ville de Ouarzazate

a- Interprétation des photographies aériennes

Contrairement à une carte, les entités qui figurent sur une photographie aérienne ne sont pas
généralisées ni exprimées sous forme de symboles. Les photographies aériennes enregistrent
toutes les entités visibles à la surface de la Terre telles que vues d'en haut. Bien que les entités
soient visibles, elles ne sont pas toujours faciles à identifier. On appelle photo-interprétation le
processus d'étude et de collecte des renseignements requis pour identifier les diverses entités
anthropiques et naturelles. Lorsque correctement interprétées, les photographiques aériennes
constituent une excellente source de données spatiales pour l'étude de l'environnement de la Terre.
5. Résultats de l'étude géologique : conclusion
La reconnaissance géologique en fournissant toutes les informations nécessaires sur le sous-sol,
permet d’élaborer un modèle géologique qui sert de base à l’implantation, au dimensionnement et à
la planification d’exécution des ouvrages.
En cas de structure complexe, plusieurs hypothèses peuvent être admises, le modèle étant affiné
par des reconnaissances complémentaires ou en cours de travaux. Le plus souvent, ce modèle sera
présenté à deux dimensions (profil en long d’un tracé routier, par exemple).

L’étude géologique doit également permettre de détecter des anomalies, ou du moins de suspecter
leur présence : cavités karstiques dans du rocher, gros blocs noyés dans une formation de sols fins,
zones faillées et broyées, poches d’altération dans une roche saine, venues d’eau ponctuelles, etc.
En guise de conclusion, l’étude géologique doit fournir une représentation du terrain reflétant au
mieux la réalité géométrique et physique actuelle, accompagnée d’un commentaire soulignant les
éventuelles anomalies.

Pour être efficace dans ce domaine, le géologue doit connaître suffisamment les principes des
méthodes de calcul ainsi que les particularités techniques des ouvrages. Il doit s’efforcer de réunir
le maximum de données géométriques (structure détaillée du site) et de valeurs mesurées
représentatives des propriétés physiques, mécaniques, et hydrauliques des matériaux, obtenues par
des moyens de reconnaissance appropriés.

Vous aimerez peut-être aussi