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PETROGRAPHIE
Par
TANOH YAO PARFAIT
Ingénieur des Mines
Co-Fondateur ONG JIDD-AFRIQUE
parfaityao69@gmail.com
www.jiddafrique.blogspot.com
Sommaire
CHAPITRE I : NOTION DE BASE DE PÉTROGRAPHIE
CHAPITRE II : DESCRIPTION MACROSCOPIQUE DES ROCHES MAGMATIQUES
CHAPITRE II : DESCRIPTION MACROSCOPIQUE DES ROCHES METAMORPHIQUES
CHAPITRE III : DESCRIPTION MACROSCOPIQUE DES ROCHES EXOGENES
CHAPITRE IV : FABRICATION D’UNE LAME MINCE
CHAPITRE I : NOTION DE BASE DE PÉTROGRAPHIE
I. DÉFINITION
La pétrographie est la science qui étudie les roches. Elle consiste en la description des roches.
La description des roches se fait à deux échelles :
- Echelle macroscopique
- Echelle microscopique
La description macroscopique consiste à décrire la roche à l’œil nu. Elle se fait selon plusieurs
critères tels que la texture, la couleur. C’est elle qui fait l’objet de ce cours.
La description microscopique est une observation de la roche au microscope à partir de lames
minces. Elle s’intéresse particulièrement à la composition minéralogique de la roche.
Le but recherché dans une étude pétrographique est de donner un nom à la roche décrite.
Cependant, seule la description microscopique peut réellement réaliser ce dessein. La
description macroscopique ne suffit donc pas pour nommer une roche mais elle est impérative.
Par ailleurs, par expérience, le géologue peut attribuer un nom à la roche après une description
macroscopique mais ce nom doit être suivi d’un point d’interrogation.
Figure 1: Cristaux de Stilibite déposés dans une cavité de roche volcanique (Nouvelle-
Ecosse)
1. Roches magmatiques
Les roches magmatiques sont issues d'un magma. Elle peuvent avoir refroidi lentement et en
profondeur, elles sont alors bien cristallisées (on parle de roches cristallines): ce sont les roches
plutoniques. Ou bien elles peuvent aussi s'être écoulées ou avoir projetées par explosion en
surface et donner ainsi des roches volcaniques en coulées (plus liquides) ou en amas, pitons ou
cheminées (laves plus visqueuses), ou en dépôts de cendres ou autres produits de plus grande
taille (cendres< lapillis<bombes). Les roches volcaniques cristallisent plus rapidement que les
a) Roches plutoniques
Les roches plutoniques se forment par cristallisation et différenciation d'un magma.
En
fonction de leur point de fusion, différents minéraux cristallisent successivement dans la
chambre de magma. Les minéraux riches en fer précipitent d’abord et ont tendance à descendre
parce qu’ils sont plus lourds que le liquide restant : Il y a formation d’un gabbro.
Le liquide s’enrichit progressivement en silicium et aluminium et cristallise peu à peu : il y a
formation d’un granite.
Les roches plutoniques ont une texture grenue. La texture grenue existe sous plusieurs types :
- Texture grenue normale
- Texture grenue porphyroïque
- Texture grenue aplitique
b) Roches filoniennes
Elles se forment en semi-profondeur avec un refroidissement plus ou moins lent du magma.
Les minéraux formés ne sont pas visibles à l’œil nu. Par contre, il y a des exceptions de
cristallisation qui offrent aux roches des cristaux de très grandes tailles (pegmatite).
Les textures de ces roches sont :
- Texture microgrenue
- Texture microgrenue porphyrique
- Texture doléritique (exception)
- Texture pegmatitique (exception)
c) Roches éruptives
Le magma basaltique est plus fluide que le magma granite. Ainsi, le magma basaltique est celui
qui atteint le plus souvent la surface en provoquant les éruptions volcaniques.
2. Roches sédimentaires
Les roches sédimentaires sont issues d'un sédiment par diagénèse. Les sédiments se déposent
dans les bassins sédimentaires (et donc dans l'eau de mer), sauf quelques sédiments lacustres
(de lacs non salés) ou franchement terrestres (éboulis, sédiments glaciaires comme le lœss...).
Un sédiment est une accumulation d'éléments d'origine biologique, minérale et chimique. Le
sédiment est un milieu de vie, il comporte encore une grande quantité d'eau. Au cours de la
diagénèse (augmentation de la pression et de la température par enfouissement), l'eau est
expulsée et la vie se raréfie. Les éléments d'origine biologique (squelettes, coquilles, tests,
fragments de végétaux....) et de la précipitation par les organismes vivants d'éléments chimiques
(calcaire et silice essentiellement) semblent être présents dans toutes les roches sédimentaires.
les éléments minéraux issus de la dégradation d'autres roches (éléments détritiques) par
l'érosion essentiellement et accumulés dans les bassins à la suite de leur transport par les fleuves
peuvent être en plus ou moins grande quantité. Des éléments minéraux d'origine volcanique
(pyroclastique ou volcanosédimentaire) comme des cendres peuvent aussi former des couches
sédimentaires très épaisses ou se mélanger à des particules d'autres origines.
les éléments de précipitation chimique pure forment parfois de grandes accumulations
exploitées par l'homme (mines de roches nommées évaporites car issues de l'évaporation de
l'eau de mer comme par exemple le sel de mer : chlorure de sodium (NaCl ou halite) ou le
gypse...).
Une roche sédimentaire est souvent un mélange d'éléments de différentes tailles et
3. Roches métamorphiques
Les roches métamorphiques sont issues de la transformation de roches ignées ou sédimentaires
sous l'effet de température et/ou de pressions élevées. Deux grands types de métamorphisme
produisent la majorité des roches métamorphiques : le métamorphisme de contact et le
métamorphisme régional. Un troisième type est plus restreint : le métamorphisme de choc.
La schistosité
C’est un débitage en feuillets parallèles des minéraux de la roche. La texture est caractérisée
par une orientation préférentielle des minéraux, dont l'aplatissement ou l'allongement se
développent dans une même direction. Les feuillets ont la même composition minéralogique.
Cette structure caractérise les schistes.
L’intersection de deux familles de schistosité entraine la formation de linéation.
La foliation
C’est une structure de roches métamorphiques, où à la schistosité s’ajoute une différenciation
pétrographique entre les feuillets. C’est une alternance de bande sombres et bandes claires de
minéraux.
- Texture granoblastique
La roche est essentiellement composée de minéraux sous forme de grains (quartz). Elle est
caractéristique des quartzites et granulites.
- Texture lépidoblastique
Les roches sont essentiellement composées de micas disposés en lits parallèles (les
micaschistes).
- Texture granolépidoblastique
C’est la combinaison des deux premières textures citées ci-haut (gneiss).
- Texture nematoblastique
Les minéraux (amphiboles et pyroxènes) ont une orientation dans les roches sous forme
d’aiguille. Elle caractérise les amphibolites, les pyroxénites, les amphibolopyroxénites.
- Texture cataclastique
Les roches de cette texture contiennent des minéraux broyés. C’est l’exemple des mylonites.
L’aspect
L’aspect d’une roche peut être massive ou vacuolaire (présence de vacuoles ou vides). L’aspect
définit la manière dont la roche se présente à vue d’œil.
La couleur
La couleur est en général définie en fonction de la proportion des minéraux présents dans la
roche soit qu’ils soient sombres soit qu’ils soient clairs ; dans le cas des roches magmatiques.
Par contre, dans le cas des roches métamorphiques et sédimentaires, la couleur de la roche est
la couleur observée (vert, rouge rouille, noir, …).
La texture
Elle définit le mode d’agencement des minéraux. Les textures dépendent du type de roches, de
leur origine et surtout du mode de formation de la roche. Ainsi, les roches magmatiques ont des
La structure
Certaines roches ont des structures particulières et définisse une famille de roche. C’est le cas
des roches métamorphiques. Les roches magmatiques et sédimentaires ne présentent pas de
structures particulières. La structure est donc un critère de reconnaissance typique aux roches
métamorphiques.
La composition minéralogique
Elle consiste à citer les minéraux qui composent la roche. Certains minéraux sont
reconnaissables à l’œil nu (quartz, feldspaths, mica, …).
Faciès
Il indique le degré du métamorphisme. C’est un critère de description des roches
métamorphiques.
Le groupe
Chaque famille de roche comprend différents groupes.
La famille
La roche peut être magmatique, métamorphique, sédimentaire ou résiduelle.
L’origine
Les roches ont des origines différentes. Certaines proviennent de roches préexistantes.
L’aspect
L’aspect de la roche magmatique peut être massif ou vacuolaire. L’aspect vacuolaire indique la
présence de vides (petits creux) dans la roches.
La couleur
La couleur est en général définie en fonction de la proportion des minéraux présents dans la
roche soit qu’ils soient sombres soit qu’ils soient clairs ; dans le cas des roches magmatiques.
Les minéraux sombres sont les minéraux ferromagnésiens (olivine, pyroxène, biotite,
amphibole). En fonction de la proportion de de ces minéraux, on distingue :
- Les roches leucocrates constituées de 0-35% de minéraux sombres
- Les roches mésocrates qui renferment entre 35-65% de minéraux sombres
- Les roches mélanocrates renfermant entre 65-90% de minéraux sombres et
- Les roches holomélanocrates avec plus de 90% de minéraux sombres.
La texture
Les roches magmatiques peuvent avoir les textures suivantes :
- Texture grenue
- Texture microgrenue
- Texture microlitique
- Texture vitreuse ou hyaline
La composition minéralogique
Les roches magmatiques sont constitués de minéraux dits « minéraux cardinaux ». Les
proportions en ces minéraux servent à différencier les roches. Ce sont : quartz, feldspaths,
plagioclases.
- Granitoïdes
Ils contiennent entre 20-60% de quartz (granite, pegmatite, granodiorite, mircogranite,
rhyolite).
- Syénitoïdes
Ils peuvent être définit comme des granites avec peu ou sans quartz riche en feldspath alcalin.
Ils contiennent généralement entre 0-20% de quartz et 35-100% feldspath alcalin (syénite).
- Diotitoïdes
Ils sont constitués entre 0-20% de quartz, entre 0-35% de feldspath alcalin et entre 65-100% de
plagioclase (diorite, gabbro, basalte).
La famille
La famille est « roche magmatique ».
L’origine
Les roches peuvent être d’origine plutonique, filonienne ou volcanique.
Composition
Aspect Couleur Texture Groupe Famille Origine Nom
minéralogique
Leucocrate Grenue Quartz Granitoïde
Plutonique
Massif Mesocrate Microgrenue Feldspath Syenitoïde Roche
Filonienne ?
Vacuolaire Mélanocrate Microlitique Plagioclase Dioritoïde magmatique
Volcanique
Holomélanocrate Vitreuse Etc..
Tristan TURLAN propose un petit programme bien pratique qui permet de placer dans le
double triangle une roche dont on connaît la composition modale. Vous obtenez le nom de la
roche.
Exercice
Déterminez en utilisant le triangle de Streickeisen les roches dont les compositions
minéralogiques sont représentées dans le tableau suivant :
Roches
A B C D
Quartz 13 17 22 60
Plagioclase 12 15 35 05
Feldspath K 38 45 29 25
Minéraux
Biotite 15 05 05 04
Amphibole 12 10 02 02
Pyroxène 07 05 03 01
Olivine 00 02 00 02
Minéraux opaques 03 01 04 01
Solution
Roche A
Calcul de la composition modale des trois minéraux essentiels :
Composition
Aspect Couleur Texture Groupe Famille Origine Nom
minéralogique
Quartz Quartzolite
Quartz, feldspath, Plutonique
Grenue biotite, muscovite, Granite
amphibole, tourmaline
Quartz, feldspath,
Plutonique Aplite
biotite, muscovite
Leucocrate Quartz, feldspath,
Pegmatitique biotite, muscovite, Filonienne Pegmatite
tourmaline
Quartz, feldspath,
Microgrenue biotite, muscovite, Filonienne Microgranite
Granitoïde
amphibole, tourmaline
Roche magmatique
Quartz, feldspath,
Microlitique Volcanique Rhyolite
biotite, amphibole
Quartz, feldspath,
Massif Grenue biotite, amphibole, Plutonique Granodiorite
tourmaline, plagioclase
Quartz, feldspath,
Microlitique biotite, amphibole, Volcanique Rhyodacite
tourmaline, plagioclase
Mesocrate
Quartz, biotite,
Grenue amphibole, tourmaline, Plutonique Tonalite
plagioclase
Quartz, biotite,
Microlitique amphibole, tourmaline, Volcanique Dacite
plagioclase
Plagioclase, pyroxène,
Grenue Plutonique Gabbro
Dioritoïde
biotite
Plagioclase, pyroxène,
Melanocrate Doléritique* Filonienne Dolérite
biotite
Plagioclase, pyroxène,
Microlitique Volcanique Basalte
biotite
*La texture doléritique est la texture typique à la dolérite. Elle est aussi qualifiée de texture
intergranulaire. Dans cette texture, les cristaux de plagioclases automorphes sont jointifs, cimentés par
des minéraux ferromagnésiens xénomorphes de haute température.
L’aspect
L’aspect de la roche métamorphique peut être massif ou vacuolaire. Par ailleurs, l’aspect de la
roche est défini par l’éclat qu’offre les minéraux de la roche. On dira par exemple qu’on
chloritoschiste a un aspect satiné.
La couleur
Ici, il s’agit de la couleur observée (vert foncée, rouge rouille, noir, …).
La structure
Les roches métamorphiques possèdent trois types de structures : la schistosité, la foliation et la
structure équante. Les deux premières sont des structures dites orientées.
La paragenèse
C’est l’ensemble des minéraux présents dans la roches. Il s’agit de la composition
minéralogique de la roche métamorphique.
Le faciès
Il indique le degré du métamorphisme. Il existe en général trois faciès :
- Le faciès schiste vert qui indique un faible degré de métamorphisme
- Le faciès amphibolite qui indique un métamorphisme de degré moyen
- Le faciès granulite caractérisé par un fort degré de métamorphisme.
L’origine
Lorsque la roche qui subit le métamorphisme est d’origine sédimentaire, on ajoute le préfixe
« para » au nom de la roche. Par contre, quand la roche métamorphique provient d’une roche
magmatique, on ajoute le préfixe « ortho ».
La famille
C’est la famille des « roches métamorphiques ».
Gris Quartz
Vert Schisteuse Feldspath Schiste vert
Massif Ortho… Roche
Noir Foliée Biotite Amphibolite ?
Vacuolaire Para… métamorphique
Rouge Equante Amphibole Granulite
… Etc..
Roche métamorphique
Verte (chlorite et Schiste vert (Magmatique Roche verte
amphibole) basique)
Equante
Schiste vert
Grise Quartz Amphibolite Para (grès) Quartzite
Granulite
Schiste
Minéraux invisibles
Verte foncée Chloritoschiste
(chlorite, sericite, Schiste vert
Gris- argentée Séricitoschiste
muscovite)
Schiste ardoisier
Micas très abondant
Satiné Schistosité (biotite et/ou Para (argile)
Gris-clair Micaschiste
muscovite), quartz
Schiste vert
(très petits cristaux)
Amphibolite
Micas (biotite et/ou
Gris-clair
muscovite), grenat, Micaschiste à grenat
Gris-foncé
quartz
Ortho Amphibolite (ortho-
Massif Gris-verdâtre Equante Amphiboles Amphibolite
(gabbro) amphibole)
Les roches exogènes proviennent des roches préexistantes et sont composées de roches
sédimentaires et de roches résiduelles. Les roches sédimentaires sont issues de l’altération,
L’aspect
Massif ou vacuolaire, l’aspect de la roche sédimentaire peut aussi être meuble ou consolidé.
Dans une roche meuble, les éléments (minéraux) sont séparés (exemple : le sable). Dans
certaines roches, les éléments sont englobés ou pris dans un ciment en formant un tout
cohérent : on dit que la roche sédimentaire est consolidée (exemple : conglomérat).
La couleur
De même que les roches métamorphiques, la couleur des roches sédimentaires sont les couleurs
observées (blanc, rouge rouille, …).
La texture
La texture des roches sédimentaires est fonction de la taille des grains d’où le terme de
granulaire. Le terme « granulaire » désigne une structure qui se présente sous forme de grains.
En minéralogie, « granulaire » définit des agrégats de minéraux en forme de grains
sensiblement isométriques.
Les roches en général sont composées de grains de taille hétérogène. On distingue des roches à
grain (très) grossier (cm et plus), à grain moyen (mm), à grain (très) fin (100-10 microns, visible
au microscope optique mais non à l'œil nu), à grain ultrafin (moins d’un micron, invisible même
au microscope optique).
On distingue ainsi :
- La texture granulaire (grain moyen de l’ordre du mm)
- La texture hétérogranulaire (grain très grossier allant du cm et plus)
- La texture microgranulaire (grains fins à ultrafin de l’ordre du micron)
La composition minéralogique
Il s’agit de citer les différents minéraux visibles et identifiables.
La réaction à l’HCl
L’acide chlorhydrique (HCl) réagit de diverses manières avec certains minéraux. Cependant,
Le test à l'acide chlorhydrique est un test utile pour la détection du calcaire.
Le calcaire est une roche sédimentaire composée de carbonate de calcium CaCO3. Lorsqu’on
verse quelques gouttes d’acide chlorhydrique HCl, la roche se met à mousser : on parle
d’effervescence. La réaction se déroule en deux phases :
- Le calcaire réagit avec l’acide chlorhydrique pour former un sel (le chlorure de calcium
CaCl2 ) et de l’acide carbonique H2CO3. On écrit l’équation :
On résume avec cette dernière réaction pour dire que, si la roche est calcaire, elle fera
effervescence à l'acide selon la réaction suivante :
Le test à l’HCl de la roche peut être positif (la roche régit avec le HCl) ou négatif (pas de
réaction avec le HCl).
Le groupe
Les roches exogènes sont divisées en deux grands groupes : les roches sédimentaires et les
roches résiduelles. Les roches sédimentaires comportent aussi des sous-groupes qui sont : les
roches sédimentaires détritiques, chimiques, et biochimiques.
La famille
C’est la famille des « roches exogènes ».
Composition Réaction à
Aspect Couleur Texture Groupe Famille Nom
minéralogique l’HCl
Quartz, Détritique
Blanc, Granulaire
Consolidé Mica, Positif Chimique Roche
Rouge, Microgranulaire ?
Meuble Calcaire, Négatif Biochimique exogène
Etc.… Hétérogranulaire
Etc.. Résiduelle
Composition Réaction à
Aspect Couleur Texture Groupe Famille Nom
minéralogique l’HCl
Rouille Quartz, minéraux de
Sédimentaire Grès ferrugineux
foncée fer
Quartz, minéraux Brèche
Consolidé Gris Hétérogranulaire
argileux (conglomérat)
Quartz, minéraux Négatif Détritique Poudingue
Gris
argileux (conglomérat)
Meuble Gris Quartz Galet
Microgranulaire Quartz, mica,
Roche exogène
Noir Grès bitumineux
Consolidé feldspath Détritique
Blanche Hétérogranulaire Feldspath Grès feldspathique
Grès à ciment
Blanche Calcaire, quartz Positif
calcaire
Consolidé Minéraux de fer,
Rouille minéraux Latérites
d’aluminium
Hydroxyde
Rouille Granulaire Bauxite
d’alumine Négatif Résiduelle
Cuirasse
Massif Noire Riche en manganèse
manganifère
Microgranulaire
Rouille Cuirasse
Amphiboles
marron ferrugineux
Introduction
Une étude pétrographique s’effectue aux échelles macroscopique et microscopique. Après la
description macroscopique de la roche, il est impératif d’étudier à une échelle plus réduite les
différents éléments qui constituent la roche (minéraux).
La plupart des minéraux en grains qui constituent les roches ne se laissent pas traverser par les
rayons lumineux. Pour les observer au microscope, il est nécessaire de réaliser une préparation
de très faible épaisseur appelée lame mince.
La confection de lames minces pétrographiques est pratiquement le seul moyen pour examiner
au microscope polarisant, en lumière transmise, des échantillons de roches, d'altérites et de sols,
dans le but de déterminer leur composition minéralogique ainsi que les relations de texture et
de structure existant entre les éléments qui les composent.
Ces déterminations impliquent, pour ce faire, de réduire une tranche de roche ou de sol à une
épaisseur de 30 microns (30 μm). Toute une suite d'opérations longues et délicates sont
nécessaires pour arriver à cette fin.
La réalisation d’une lame comporte en général 5 étapes complétées d’une première étape
préliminaire. Elle est réalisée par un « lithopréparateur ».
On peut considérer la lumière comme un ensemble d'ondes dont chacune vibre dans un plan,
perpendiculairement à la direction de propagation de la lumière, ce plan variant d'une onde à
l'autre. La lumière est donc un phénomène vibratoire caractérisé par une longueur d'onde, une
vitesse de propagation V et une fréquence de vibration (seule grandeur indépendante de la
nature du milieu traversé). Dans le vide, la célérité de la lumière est C= 299600 Km/s. Dans
toute matière, la vitesse de la lumière, V, est inférieure et le rapport N=C/V représente une
grandeur caractéristique des minéraux transparents. Ce rapport N, correspondant à l'indice de
réfraction, est utilisé pour différencier optiquement les solides, comme les minéraux et les
liquides. Plus l'indice de réfraction d'un minéral est grand, plus il est réfringent, moins la
lumière s'y propage rapidement.
L'observation microscopique des minéraux en lame mince ne peut s'effectuer qu'avec l'aide d'un
matériel bien adapté à de telles observations. On utilise alors un microscope polarisant, dont sa
fonction est de mettre en évidence des minéraux invisibles à travers la lumière "naturelle".
- Lampe : émission de lumière blanche ou ensemble d'ondes électromagnétiques dont les plans
de vibrations sont quelconques.
- Polariseur : système optique qui ne laisse passer que les vibrations lumineuses contenues dans
un un plan de vibration bien déterminé (plan de polarisation P), en général fixe.
- Diaphragme et surcondenseur : ne laisse passer qu'une certaine quantité de lumière.
- Platine tournante : Support des lames mince dont la rotation permet la recherche des
caractéristiques des minéraux.
- Section d'un minéral en lame mince. La plupart sont biréfringentes, c'est à dire qu'elles
transforment la lumière polarisée en deux vibrations se propageant dans deux plans
perpendiculaires et à des vitesses différentes ; ce qui définit l'indice maximum n g et l'indice
minimum np de la section.
- Objectifs de grossissements usuels entre 2 et 63
- Analyseur escamotable, dispositif qui, comme le polariseur, ne laisse passer que les vibrations
contenues dans un plan A, perpendiculaire à P. Il redresse les deux vibrations issues de la lame
mince dans ce plan A, ou elles sont en condition d'interférence (éventuellement lentille de
Bertrand, qui permet d'observer dans le plan focal image de l'objectif des figures dites de
"lumière convergente").
- Oculaires de grossissements usuels 8 à 12.
- Oeil de l'observateur.
Dans les milieux non cristallisés (verres, liquides, gaz), ainsi que dans les cristaux cubiques,
l'indice de réfraction N est invariant quelle que soit la direction de propagation dans la matière.
Ces milieux sont des milieux isotropes.
Dans les cristaux non cubiques (milieux anisotropes), la vitesse de la lumière est fonction de la
direction de propagation. En pénétrant dans un cristal anisotrope, un rayon lumineux se
dédouble dès qu'il frappe l'interface air-minéral en deux rayons polarisés dont les directions de
vibration sont perpendiculaires entre elles. Les vitesses de propagation des deux rayons sont
différentes. Cette double réfraction due à l'anisotropie du cristal produit un rayon ordinaire et
un rayon extraordinaire qui ont été découverts sur le spath d'Islande (calcite). Les vitesses de
propagation de ces rayons étant différentes, il se produit à la sortie du cristal entre ces deux
rayons une différence de marche, l'un des rayons ayant acquis un retard optique par rapport à
l'autre. La différence entre les indices dans la direction de vibration des rayons ordinaires et
extraordinaires est appelée biréfringence. Celle-ci peut être déterminée au moyen du
microscope.