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Cours d’AEP : les ressources en eau qualité/ les eaux de consommation qualité
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SOMMAIRE
1 Généralités
2 Différents types d'eaux naturelles
2.1 Cycle de l'eau
2.2 Eaux météoriques
2.3 Eaux de surface
2.3.1 Eaux de rivière
2.3.2 Eaux de ruissellement
2.3.3 Eaux dormantes
2.3.4 Eaux de sources émergeantes
2.4 Eaux souterraines
2.4.1 Eaux des nappes libres
2.4.2 Eaux des nappes captives
2.4.3 Eaux des nappes alluviales
3 Caractéristiques des eaux naturelles
3.1 Les constituants biologiques
3.1.1 Les protozoaires
3.1.2 Les helminthes
3.1.3 Les organismes libres
3.2 Les constituants micro biologiques
3.2.1 Les bactéries
3.2.2 Les virus
3.2.3 Les indicateurs de pollution biologique et/ ou micro biologique
3.2.3.1 Caractéristiques des indicateurs usuels de pollution
3.2.3.2 Autres indicateurs
3.3 Les Constituants physico-chimiques
3.4 Quelques unités d'évaluation quantitative de qualité
4 Classes de qualité des ressources en eau
4.1 Tableau comparatif des eaux de surface et des eaux souterraines
4.2 Classes de qualité des ressources en eau - Usages potentiels
4.3 Classes de qualité des ressources en eau - Traitements appropriés
5 Eau de consommation - Eau potable
5.1 Les caractéristiques principales d'une eau potable
5.2 Caractérisation des eaux de consommation
5.2.1 limites de qualité des eaux brute destinées à la consommation ou à la production
d'eau potable
5.2.1.1 Références de l'Union Européenne
5.2.1.2 Références françaises
5.3 Suivi et contrôle de la qualité des eaux de consommation.
5.3.1 Les types d'analyses
5.3.2 Détermination des types d'analyses
5.3.3 Les fréquences d'analyses
Annexe 1 Maladies liées des insuffisances dans les domaines de l'Eau et de
l'Assainissement
Annexe 2 Directives de Qualités pour l'Eau de boisson
Annexe 3 Directives pour le suivi et contrôle de la qualité de l'eau de boisson
Annexe 4 Extraits du code français de la santé publique: articles traitant du suivi
et contrôle de la qualité de l'eau de boisson
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1 Généralités
Pour traiter l’eau, il est nécessaire de la connaître dans son état original et dans sa
destination. Connaître l’eau, c’est pouvoir la caractériser du point de vue physico-
chimique et/ou bactériologique.
La molécule d’eau répond à la formule chimique H2O. Chacun de ces atomes qui
composent la molécule d’eau possèdent divers isotopes:
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1 Deutérium D
H 1
1 3
Tritium T
1
17
O
16 8
O
8 18
O
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L’eau absolument pure n’existe pas à l’état naturel. En effet dans son cycle, elle va
entraîner et dissoudre des matières vivantes et inertes.
Ainsi dans la suite du cours il s’agira de l’eau considérée comme mélange. Les
éléments constitutifs du mélange peuvent être classés en trois grands groupes:
.les matières en suspensions
.les matières colloïdales (en suspension)
.les matières dissoutes
N.B. Les colloïdes sont formées d’amas atomiques ou moléculaires de tailles très
variables. Elles sont en général chargées négativement et sont à l’origine de la couleur
et de la turbidité des eaux.
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2- Différents types d’eaux naturelles
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2.3 Eaux de surface
Ce terme s’applique à toutes eaux ruisselantes ou stockées à la surface de la terre. Ce
sont les eaux de ruissellement, les eaux de rivière, les eaux dormantes (lacs, barrages,
étangs), les eaux de sources émergeantes. Ces eaux se caractérisent par les contacts,
eaux /atmosphère et eaux /sol
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2.4- Eaux souterraines
Ce sont des eaux de réservoirs souterrains. La composition de ces eaux dépend de la
nature et du mode d’alimentation de la nappe. A tout moment l’eau est en contact avec
le terrain dans lequel il stagne ou circule: il s’établit un équilibre entre les compositions
des terrains et des eaux.
Ce sont en général des eaux de bonne qualité si les roches traversées sont perméables
en petit. Elles sont caractérisées par,
• une absence de MES et d’O2
• une forte concentration en CO2
• une température constante mais élevée
Les réservoirs d’eaux souterraines sont appelés nappes. On en distingue trois types.
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3- Caractéristiques des eaux naturelles
De l’analyse du cycle de l’eau il apparaît que l’eau pure n’existe pas à l’état naturel.
Au cours de son cycle l’eau se charge d’un certain nombre d’impuretés qui sont:
Constituants biologiques
- protozoaires
- helminthes
- les organismes libres
Constituants micro biologiques
- bactéries
- virus
Constituants physico-chimiques
- composés minéraux intéressant la santé
- composés organiques intéressant la santé
- composés organoleptiques
- composés radioactifs
Les organismes formant le plancton jouent un rôle très important dans les systèmes
d’AEP parce qu’ils perturbent le traitement, produisent des substances toxiques et
hébergent des germes pathogènes pour l’homme.
Les algues sont généralement responsables des saveur et odeur, couleur et turbidité.
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La présence de ces micro-organismes témoigne de la présence de matières fécales et
partant de celle d’organismes pathogènes.
3.2.3.1- Caractéristiques des indicateurs de pollution
Pour être efficaces les indicateurs devraient,
• être très abondants dans les excréments humains et/ou animaux et absents ou
simplement peu nombreux dans les autres milieux
• être faciles à isoler, à identifier et à dénombrer
• être incapables de se développer dans l’eau
• vivre plus longtemps que les germes pathogènes dans l’eau
• être plus résistants que les micro-organismes pathogènes aux désinfectants
• être sans risque pour le manipulateur
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Pour le contrôle de la qualité d’eau potable ils sont rarement recommandés parce
qu’ils persistent dans les eaux modérément chargées en sels .
Quand ces bactéries font office d’indicateurs complémentaires, le rapport du nombre
des coliformes fécaux à celui des streptocoques fécaux doit être supérieur à 3 pour
situer l’origine de la pollution fécale dans les eaux brutes fortement polluées.
Le désinfectant
Certains désinfectant ont un caractère rémanent : des concentrations subsistent dans
l’eau et peuvent faire face à des pollutions postérieures au traitement.
Pour certaines limites de concentration il est établi que les conditions d’existence et/ou
de développement des germes pathogènes sont très difficiles.
Exemple : pour une eaux de réseau de distribution qui contient 0,2mg de chlore par litre
les chances de retrouver dans cette eau des indicateurs de pollution biologique (donc
de germes pathogènes) sont pratiquement nulles.
TH = TCa + TMg
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TH = Tp + TT
TA = OH- + (CO3--)/2
3.3.3- Conductivité
La conductivité d’une solution ou son inverse, la résistivité est liée à la concentration
ionique. Il traduit le degré de minéralisation de la solution
3.3.4- La couleur :
Elle peut avoir trois causes naturelles :
- minérale par des composés ferreux, de l'argile.
- animale par des urochromes.
- végétale par les acides humiques
Une cause industrielle: les eaux usées
Les risques sont très inégaux en fonction de la cause, mais la couleur représente un
indicateur de présomption de pollution si elle dépasse l'équivalent de 15mg/l de Pt ou
degrés Hazen.
3.3.5- Le pH :
Il peut baisser par dissolution du gaz carbonique ou monter au contact de la chaux
présente dans le sol.
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Une eau acide peut être agressive, et peut attaquer les métaux en se chargeant
d'éléments indésirables comme le cuivre ou le plomb.
Une eau trop alcaline peut favoriser le dépôt de tartre ; on parle d’eau incrustantes.
Le pH peut renseigner sur les conditions de coagulation/floculation et sur le degré
d’efficacité de certains désinfectant comme le chlore.
3.3.10- Le fluor
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Les fluorures de calcium et de sodium sont utilisées dans l'industrie de l'acier. Ils
rentrent également dans la composition d'engrais et sont source de pollution des eaux.
Le fluor est un élément nécessaire pour l'émail dentaire. La carence en fluor entraîne la
survenue de carie dentaire.
La carence aiguë est exceptionnelle, l'ingestion de 5 - 15g de fluorures entraîne des
vomissements, des douleurs abdominales, des diarrhées, des gastro-entérites
hémorragique, des convulsions, des abcès de tétanie due à l'hypocalcémie avec
modification des électro-cardiogrammes .
L'intoxication chronique se rencontre lors de la consommation prolongée d'eau de
boisson contenant un excès de fluor. Cliniquement, il apparaît une dystrophie dentaire,
un squelette dense, un épaississement de la voûte crânienne, un élargissement des
vertèbres.
On estime qu'une absorption journalière de 20 à 80mg par litre de fluorures pendant 10
0 20 ans peut provoquer une fluorose invalide.
Les premiers signes d'hyperminéralisation peuvent apparaître toutefois après 2 à 4 ans
d'exposition.
Il n'y a pas de traitement de la fluorose. Il faut assurer une prophylaxie en contrôlant sa
teneur dans les eaux de boisson.
3.3.12- Le fer :
Outre la géologie du sol, le fer peut provenir de conduites en mauvais état.
La présence de bactéries réductrices peut transformer le fer ferrique insoluble en fer
ferreux soluble.
Bien qu'il ne soit pas toxique, il donne à l'eau un mauvais goût.
3.3.13- Le manganèse :
Il donne un mauvais goût à l'eau et peut produire des dépôts gris à noir sur les
sanitaires et le linge.
3.3.15- Le sodium
Il est prouvé que l'ingestion de fortes doses de sodium joue un rôle important de le
développement de l'hypertension chez les sujets prédisposés.
3.3.16- L'amiante
Il est établi que l'exposition professionnelle aux fibres d'amiante contenues dans l'air
présente des dangers sanitaires
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3.3.17- Le chlore dissous
On ne le trouve que dans les eaux traitées auxquelles il garantit une qualité
bactériologique jusqu'au robinet du consommateur. Au dessus de 0,5mg/litre, il peut
donner un goût désagréable à l'eau.
Avec une eau qui contient de la matière organique Le chlore peut former des
chloramines qui sont cancérigènes.
3.3.18- La température
La masse volumique et la viscosité de l’eau varient avec sa température. La
température est associée à certaines interprétions de résultats d’analyse.
Exemple : étude l’équilibre calco carbonique.
3.3.19- La turbidité
Elle définit l’aspect plus ou moins trouble de l’eau. Elle est en rapport directe avec les
MES.
3.4.1- La concentration
Elle représente le rapport de la masse de corps dissous ou dispersé dans un certain
volume d’eau. Elle peut s’exprimer soit en mg/l soit g/m3 ,soit en g/l .
3.4.2- L’équivalent-gramme
C’est le quotient de la masse molaire d’un corps par le nombre de charges de même
signe portées par les ions que libère en solution aqueuse une molécule de ce corps.
H3PO4 en solution aqueuse 3H+ + PO43- ;
Alors un équivalent-gramme de H3PO4 est égal à 1/3 de la masse d’une mole de H3PO4.
3.4.3- La normalité
Une solution normale est celle qui contient un équivalent-gramme du corps considéré
par litre de solution.
On utilise des multiples et sous multiples de la solution normale. N/10 ; N/25 ; N/100
etc..
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4.1- Tableau comparatif des qualités des eaux de surface et eaux souterraines
Caractéristiques Eaux de surface Eaux souterraines
Température Variable suivant les saisons Relativement constante
Micro polluants minéraux et Présents dans les eaux de Généralement absents, mais
organiques pays développés, mais une pollution accidentelle
susceptibles de disparaître subsiste beaucoup plus
rapidement après la longtemps
suppression de la source
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Solvants chlorés Rarement présents Souvent présents
Remarques
- La qualité d’une eau dépend de nombreux paramètres
- On a coutume d’attribuer à une eau la qualité qui est donnée par le paramètre
mesuré le plus défavorable
- Cette qualité est celle qui, d’après les seuils figurant dans la grille, est atteinte par au
moins 10% des plus mauvaises mesures de ce paramètre
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Classe 1A : Elle caractérise les eaux considérées comme exemptes de pollution aptes
à satisfaire les usages les plus exigeants en qualité.
Classe 1B : D'une qualité légèrement moindre, ces eaux peuvent néanmoins satisfaire
tous les usages
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Classe de qualité 2 :
Dans cette classe d’eau on retrouve essentiellement les eaux souterraines et certaines
eaux superficielles dont la turbidité peut varier brutalement en fonction de la
pluviométrie.
Ces eaux ont généralement les mêmes caractéristiques que celles de la classe de
qualité 1 mais une concentration en MES exigeant la mise en œuvre d’un procédé de
filtration avec ajout de coagulant suivi d’une désinfection
MES < 25 ou NTU < 20, azote ammoniacal < 0,5mg/l
Classe de qualité 3 :
Cette classe d’eau concerne essentiellement des eaux superficielles riches en matières
en suspension.
La filière de traitement la plus utilisée comporte :
une préoxydation dont le rôle est :
. d’oxyder l’azote ammoniacal (cela peut être fait au chlore en évitant la formation
de THM)
. d’éliminer les algues
. d’améliorer la coagulation floculation
Une clarification par coagulation floculation, décantation puis filtration
Classe de qualité 4 :
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Cette classe de qualité concerne la plupart des eaux de surface, en particulier celles
dont le COT ou la couleur est importante et qui contiennent même de façon épisodique
des micro polluants (pesticides en particulier).
Ces eaux se caractérisent également par des concentrations élevées en algues.
En plus des composants de la filière ci-dessus on peut retrouver une étape d’affinage
qui comprendra une adsorption sur charbon actifs en grain
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Paramètres physico-chimiques
Paramètres organoleptiques
Paramètres physico-chimiques liés à la structure naturelle des eaux
Paramètres concernant les substances indésirables
Paramètres concernant les substances toxiques
Autres paramètres
Remarques :
L’OMS classe les paramètres physico-chimiques en trois grandes familles :
les constituants minéraux importants sur le plan sanitaire
les polluants organiques importants sur le plan sanitaire
les constituants importants sur le plan organoleptique.
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4- maladies transmises par des insectes qui vivent Fièvre jaune moustique
près de l’eau (vecteurs en relation avec l’eau). Dengue et fièvre hémorragique moustique
Les infections sont transmises par des moustiques, Fièvre de l’ouest du Nil et de la vallée du Rift moustique
des mouches, des insectes qui se reproduisent dans Encéphalites à arbovirus moustique
l’eau ou qui piquent au voisinage de l’eau. Ils sont Filaire de Bancroft moustique
particulièrement actifs et agressifs si l’eau est Paludisme* (malaria) moustique
stagnante. Ils ne sont pas affectés par les dispositifs Onchocercose* Simulie
d’assainissement. Trypanosome* (maladie du sommeil) mouche Tsé Tsé
*
Les eaux usées domestiques n’ont pratiquement pas
d’influence sur ces maladies
Source : Manuel de l’IRC : Alimentation en eau des petites collectivités (août 1983)
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Un paramètre ne devient un critère qu’à partir du moment où il est choisi pour établir une norme. C’est ainsi par
exemple que si la présence de calcium est bien un paramètre quantifiable, elle ne constitue cependant pas un
critère de qualité de l’eau du robinet et ne donne pas lieu à une norme.
La norme fixe pour chacun des paramètres retenus comme critères une valeur chiffrée, qui définit soit un
maximum à ne pas dépasser, soit une quantité minimum, soit encore une fourchette comprise entre un minimum
et un maximum.
en priorité, celle de la santé publique : fournir au consommateur une eau sûre, garantie contre tous les
risques immédiats ou à long terme – réels, potentiels, ou même simplement supposés. La qualité sanitaire de
l’eau des français est aujourd’hui une des meilleures du monde ;
la recherche du confort et de l’agrément du consommateur est également prise en compte : offrir une eau
agréable à boire, claire, inodore et équilibrée en sels minéraux.
Il ne faut pas en conclure que tout dépassement de la norme comporte un risque pour le consommateur. Par
exemple, lorsque la teneur maximale de l’eau en argent est fixée à 10 µg par litre, cela ne signifie pas qu’une
teneur de 11 µg comporte un risque immédiat d’intoxication.
Les normes s’appuient en général sur les travaux médicaux établissant les doses maximales admissibles (DMA),
c’est-à-dire la quantité de telle ou telle substance qu’un individu peut absorber sans danger quotidiennement
tout au long de sa vie. Sur cette base, on calcule quelle quantité maximale peut être apportée par l’eau, en
prenant une confortable marge de sécurité.
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Les nombreux contrôles dont l’eau potable fait l’objet ont pour but, non seulement de vérifier la conformité
aux normes de l’eau du robinet, mais également la conformité de l’ensemble du processus de production et
de distribution.
une surveillance permanente des exploitations des services de distribution (régies municipales ou
sociétés déléguées). L’article L.19 du code de la santé publique précise en effet que « quiconque offre
au public de l’eau en vue de l’alimentation humaine, à titre onéreux ou gratuit, est tenu de s’assurer que
cette eau est propre à la consommation », et l’article 21 précise que « tout concessionnaire d’une
distribution d’eau potable est tenu (…) de faire vérifier la qualité de l’eau qu’il distribue ».
L’ETAT CONTROLE
Le rôle et les responsabilités des autorités
L’eau est un produit local. Les contrôles officiels sont donc effectués localement, à l’échelon départemental,
sous l’autorité des préfets.
La collectivité locale, qui peut être la commune ou un organisme intercommunal (syndicat, district,
communauté urbaine…), est responsable de la fourniture de l’eau et de sa qualité.
Elle est tenue de faire vérifier la qualité de l’eau depuis la ressource jusqu’à la mise à disposition de l’usager.
Le maire de chaque commune est responsable de l’hygiène publique. Il a l’obligation d’informer le public.
Le préfet est responsable des services de l’Etat. A ce titre, il donne délégation à la Direction départementale
des affaires sanitaires et sociale (DDASS) qui relève du ministère de la santé. Le service Santé-
Environnement de la DDASS réalise les programmes de contrôle réglementaire. Le préfet transmet les
résultats au maire qui est tenu de les afficher ou de les mettre à disposition de ses administrés.
d’autre part la qualité sanitaire et la conformité aux normes des installations de production, de
stockage et de distribution.
Ces contrôles s’opèrent sur les ressources (qualité des eaux brutes avant traitement), sur les traitements,
sur les réseaux de distribution.
Ils portent sur l’ensemble des paramètres retenus pour l’établissement des normes de qualité de l’eau. Ils
concernent donc la qualité organoleptique, la qualité physico-chimique et la qualité bactériologique de l’eau.
Ils s’exercent par des analyses effectuées sur des prélèvements.
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Le décret 89-3 modifié du 3 janvier 1989 précise les étapes du cycle de la production et de la distribution
d’eau potable où les prélèvements doivent être pratiqués, de façon à permettre un contrôle complet :
au niveau de la ressource
La qualité de la ressource est contrôlée sur un échantillon prélevé au point de puisage (dans le cours d’eau
ou la nappe souterraine). Il s’agit de vérifier que l’eau brute utilisée pour la production de l’eau potable entre
bien dans une des catégories autorisées ;
Les critères de classement prennent en compte de nombreux paramètres de différente nature, concernant
les caractéristiques physico-chimiques de l’eau, la présence de substances « indésirables » ou toxiques, la
présence de pesticides, la qualité microbiologique, ainsi que la couleur de l’eau (décret n°90 330 du 10 avril
1990, annexe III).
Il faut souligner que c’est le facteur le plus mauvais de l’analyse qui détermine le classement de l’eau.
Les eaux qui ne satisfont pas au moins aux critères retenus pour la catégorie « médiocre » sont exclues de
l’utilisation pour la production d’eau potable.
au niveau de la production, c’est-à-dire après traitement et avant l’envoi de l’eau dans le réseau de
distribution. Il s’agit de vérifier l’efficacité et la fiabilité des traitements mis en œuvre ;
au niveau du réseau de distribution : contrôle de la qualité de l’eau après stockage et durant son
parcours dans les canalisations.
Ces sept types d’analyses se combinent pour constituer des programmes standard établis en fonction de la
nature des eaux à analyser et du point de prélèvement.
Les programmes standard d’analyse peuvent être adaptés aux spécificités locales.
Le programme peut être simplifié, et les fréquences d’échantillonnages réduites, si la qualité des eaux est
restée conforme aux normes au cours des trois années précédentes et si les points de captage sont
entourés de périmètres de protection.
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Inversement, le programme peut être renforcé si la protection des points de captage est insuffisante, si la
qualité des eaux brutes subit d’importantes variations, ou simplement si les vérifications opérées par la
DDASS le justifient.
Le renforcement ou l’allégement du programme d’analyse est décidé par arrêté préfectoral. En règle
générale, le renforcement du programme ne doit pas entraîner une hausse du coût des analyses supérieure
à 20 %.
Pour qu’une analyse ait un caractère officiel, il faut que le prélèvement ait été effectué par un agent de la
DDASS ou d’un laboratoire agréé.
Les laboratoires agréés sont répartis en trois groupes :
- les « laboratoires de référence », il en existe cinq au niveau national ;
- les « laboratoires régionaux », il en existe un par région administrative ;
- les « laboratoires départementaux », il en existe un par département.
Il n’y a pas de relation hiérarchique entre eux, mais le potentiel scientifique et technique des laboratoires de
référence et des laboratoires régionaux est plus important que celui des laboratoires départementaux.
La liste des laboratoires agréés est régulièrement mise à jour par arrêté ministériel.
Le laboratoire remet les résultats des analyses au directeur de la DDASS et à l’exploitant du service de l’eau,
qui en supporte le coût.
La DDASS, sous l’autorité du préfet, met ces données à la disposition des autorités locales concernées :
mairies ou organismes intercommunaux.
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Analyses types
EMPLACEMENT RESSOURCE PRODUCTION DISTRIBUTION
Au point de puisage, Après traitement et avant refoulement En réseau
avant traitement ou
(R) au point de puisage en l’absence de traitement (P)
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POPULATION DESSERVIE D
Eau non désinfectée (nd) Eau désinfectée (d)
500 habitants 2 4
2 000 habitants 6
5 000 habitants 12
10 000 habitants 24 24
30 000 habitants 60
50 000 habitants 90
100 000 habitants 150 240
150 000 habitants 210
300 000 habitants 390 720
Pour les populations inférieures à 500 habitants, le nombre d’analyses D est à 2 dans le cas d’eaux non désinfectées et 4 dans le cas d’eaux
désinfectées.
Pour les populations supérieures à 500 habitants, le nombre d’analyses à effectuer est obtenu par interpolation linéaire entre les chiffres fixés dans
les colonnes D, le chiffre étant arrondi à la valeur entière la plus proche.
Pour les populations supérieures à 300 000 habitants, le nombre d’analyses à effectuer est obtenu par extrapolation linéaire, le chiffre étant arrondi
à la valeur entière la plus proche.
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La loi sur l’eau du 3 janvier 1992 prévoit que les données relatives à la qualité de
l’eau établies à la suite des contrôles sanitaires usuels ou exceptionnels « en des termes
compréhensibles par tous ».
La loi Barnier DU 2 février 1995 fait obligation aux maires et gestionnaires des
services des eaux d’établir un rapport annuel sur le prix et la qualité du service de l’eau.
- à partir du 1er janvier 1998, pour les communes de plus de 30 000 habitants,
- à partir du 1er janvier 1999, pour les communes compris entre 10 000 et
30 000 habitants,
- à partir du 1er juillet 2000, pour les communes de moins de 10 000 habitants.
Toute personne qui le désire peut obtenir communication des résultats des
analyses de qualité de l’eau potable de sa commune en les demandant à la mairie, qui dispose
des analyses de la DDASS. Elle peut également se renseigner auprès de la société de service
des eaux, dans le cas où la commune a choisi la formule de la délégation de son service à une
entreprise.
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L’EXPLOITANT SURVEILLE
Surveillance et prévention
L’exploitant, qu’il s’agisse d’une gestion municipale directe ou d’une gestion déléguée à une société, a
l’obligation de faire fonctionner le réseau de production et de distribution conformément aux normes en
vigueur.
Il est tenu de surveiller en permanence la qualité des eaux, et de tenir à la disposition du directeur de la
DDASS les résultats des vérifications qu’il opère.
Des variations de la qualité de l’eau peuvent se produire de manière très soudaine au niveau de la
ressource, par exemple à l’occasion d’une pollution accidentelle.
Aussi, des contrôles ponctuels opérés à un moment donné ne suffisent pas à garantir une qualité constante.
C’est pourquoi les sociétés de service des eaux possèdent leurs propres dispositifs de surveillance et leurs
propres laboratoires, dotés des moyens les plus modernes et les plus performants.
Alors que les contrôles officiels interviennent a posteriori, l’auto surveillance des exploitants vise à prévenir
toute anomalie dans la qualité de l’eau distribuée.
Le dispositif doit être décentralisé, pour pouvoir apprécier la qualité de l’eau au pompage, pendant la
production, le traitement, le stockage et le transport.
C’est pourquoi la surveillance de la qualité s’exerce à trois niveaux, à travers trois types d’analyses
complémentaires que permettent aujourd’hui les progrès techniques en matière d’automatisme et
d’analyses:
des analyses automatiques permanentes pratiquées sur les lieux mêmes de pompage, de
production et de distribution ;
des analyses spécifiques et fines, plus exigeantes en matériel et en hommes, dans un laboratoire
central.
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1-Généralités
On distingue,
Le besoin unitaire au niveau d'un usage particulier, qui est la quantité d'eau
nécessaire pour une certaine utilisation: par exemple pour une douche.
Le besoin global par jour pour un usager, qui est la somme des besoins unitaires
résultant de l'utilisation qu'il a faite de l'eau .
La demande qui est la quantité d'eau à prélever dans le milieu naturel à chaque
instant pour faire face à la couverture des différents besoins, prenant en compte
les pertes prévisionnelles depuis le prélèvement à l'utilisation.
N.B.
Pour avoir les besoins totaux il faut ajouter ceux de l'arrosage du jardin, du lavage
des voitures etc…
Pour les villes africaines les bureaux d'études sont confrontés à deux situations :
. Les besoins domestiques couvrant effectivement l'ensemble des différents usages
de l'eau à la maison et,
. Les besoins domestiques solvables: ce que réellement l'usager va en prendre au
réseau, tenant compte de son pouvoir d'achat. La différence pouvant être ou non
couverte par d'autres points d'eau alternatifs.
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Comme le tableau le montre les chiffres varient beaucoup avec des écarts très
prononcés.
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Le coefficient de pointe journalier peut atteindre 3 dans les zones semi rurales et
rurale des pays sahéliens par contre il est nettement plus faible dans les pays
équatoriaux.
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Pn = P0 *( 1+a)n
Pn = Population à l’année n (année généralement d’échéance du projet)
P0 = Population à l’année de référence : généralement année du dernier
recensement.
n = nombre d’année qui sépare l’année de Pn de l’année de P0
a = taux d’accroissement de la population
Remarques
Besoins domestiques
Ils sont difficiles à évaluer. Ils sont déterminés par des enquêtes socio-économiques.
Besoins annexes
Généralement les plages de valeurs ci-après sont recommandées pour l’évaluation
des besoins annexes (services et établissements publics) dans les avant projets
sommaires.
Ecole sans internat 3 à 5 litres par jour et par élève
Ecole / caserne avec internat 30 à 60 litres par jour et par élément
Hôpitaux 150 à 200 litres par jour et par lit
Administration 5 à 10 litres par employé et par jour
Abattoir moderne 300 litres par bête abattue
Abattoir en semi urbain 50 litres par bête abattue
Les statistiques des sociétés africaines d’eau montrent que les besoins annexes
représentent 30% des besoins domestiques.
52
53
Prod Cons Prod Cons Prod Cons Prod Cons Prod Cons
J 2004 1335 13424 14839 5383 4753 3342 2778 1494 1459
F 2187 1730 13479 14704 4826 4450 3447 2910 1221 1214
M 2549 2079 16251 15115 4624 4285 4657 3550 1420 1409
A 2577 2021 15495 16095 3532 3131 3890 3332 2914 2761
M 2224 1774 15375 14110 2068 2068 3680 3425 2723 2583
J 1598 1294 11700 11656 2976 2812 2694 1345 2633 2536
J 1425 1149 10619 10381 3827 3745 2288 1557 2745 2697
A 1033 890 9062 8766 3961 3601 2267 1576 2575 2510
S 961 820 9926 9160 3654 3472 1895 1334 2559 2553
O 1405 1068 12198 12047 5084 4025 2472 1704 2778 2721
N 1392 1069 13144 13011 4288 3736 2750 1957 2740 2574
D 1757 1528 14733 14733 5000 4500 3609 2724 2540 2512
Total 21112 16757 155406 154617 49223 44578 36993 28192 28339 27529
Tableau de relevé des productions et des consommations (extrait de rapport technique ONEA)
BP : branchement privé
BF : borne fontaine / point d’eau collectif
4.3- Relation entre besoin moyen journalier Qmj et les autres types de besoins
53
54
Qmj
Qmh =
24
5- Demande en eau
Comme le montre la structure d’un système d’AEP, il existe une différence entre les
quantités et/ou débits prélevés à la ressource et ceux mis à la disposition des
usagers pour la couverture de leurs besoins. La ressource identifiée doit être en
mesure de couvrir (entre deux renouvellements) la demande en eau.
54
55
- Quand la ressource est constituée d'eaux souterraines captées par forage ou par
puits ou de source on raisonnera sur le débit de production journalière =
Qex ( m 3 / h ) x nombre d' heures de fonctionnement par jour qui doit être ≥ à la demande en
production du jour de pointe.
- Quand il s'agit d'un cours d'eau on s'intéresse au débit d'étiage qui est ≥ à la
demande en production du jour de pointe. Attention aux autres usages en aval et
au débit sanitaire.
5.2.3- Cas des eaux souterraines: sources émergeantes ou nappes captées par
forage ou puit
Les débits journaliers d'exploitation des ouvrages doivent couvrir la demande du jour
de pointe. Il ne faut pas perdre de vue que généralement,
Il n'est pas recommandé d'exploiter un forage 24h / 24;
55
56
EXERCICES D'APPLICATION
EXERCICE I
La population de Kongoussi est de 17 900 habitants au recensement général de la
population de 1996. Les études socio-économiques font ressortir un taux
d'accroissement constant de 3,50% de la population jusqu'en 2006 et de 4,5% de
2006 à 2015 (bitumage de la route et retour de retraités).
L'ONEA exploite actuellement les eaux souterraines (09 forages) pour l'alimentation
en eau de la ville. La multiplication des forages donc des équipement de pompage et
d'adduction à travers la ville engendre des problèmes de gestion et d'exploitation.
Aussi l'ONEA envisage de recourir aux eaux de surface.
Le plan de développement de l'ONEA prévoit une consommation moyenne (sur la
période couvrant octobre à juin) de 30 litres par jour et par habitant dans des centres
semi urbain comme Kongoussi jusqu'à l'horizon 2015.
Les statistiques montrent que dans la zone, pour les retenues d'eau, les 2/3 vont à
l'évaporation et à l'infiltration.
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57
EXERCICE II
Evaluation des besoins et demande en eau / dimensionnement des adductions
Les recensements généraux de la population de Kamboinsé de 1993 et de 2003 ont
donné respectivement des populations de 6000 et de 8460 habitants.
L'étude des besoins en eau fait ressortir un besoin moyen global de 25 litres par jour
et par habitant.
1- Il vous est demandé d'évaluer la capacité de production journalière requise à un
(des) ouvrage (s) de captage d'eaux souterraines pour la couverture des besoins en
eau de jour de pointe de la population de Kamboinsé jusqu'à l'horizon 2013.
4- Le pompage se fera 24 heures par jour: il sera installé deux pompes fonctionnant
une seule à la fois (12 heures par jour par pompe). Quel avantage y a t il à prévoir
un pompage de 24 heures par jour.
Dimensionnez cette conduite pour un débit de 20m3 / heure
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EXERCICE III
Evaluation de débits de dimensionnement de tronçons
Calculez les débits de dimensionnement des tronçons du réseau de distribution ci-après.
A
C
5l/s
2l/s E
D 3l/s
B
4l/s
58
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BC 5,00 0,00
BD 0,00 6,00
DE 3,00 0,00
DF 4,00 7,00
N.B.
Les débits indiqués sont ceux de l'heure de pointe
BIBLIOGRAPHIE
Dégremont:
Mémento Technique de l'eau Tome 1 et Tome 2 (1989)
OMS
Directives de qualités pour l'eau de boisson
Volume 1 recommandations (1985)
Volume 3 contrôle de la qualité de l'eau de boisson (1986)
59
60
Qualité de l'eau
Une eau de bonne qualité est essentielle à la santé humaine et à celle des ressources
biologiques ainsi qu'à la pratique d'activités récréatives sécuritaires (à court, moyen
et long terme).
Des organismes internationaux (OMS), régionaux (UE) et nationaux responsables de
la qualité de l'eau établissent des directives ou normes de concentration pour les
différents éléments pouvant être présents dans l'eau.
Des limites étant fixées étant fixées, il devient relativement facile de définir une eau
de qualité.
Elle devrait présenter un goût agréable, ne pas dégager d'odeur déplaisante, avoir un
aspect esthétique acceptable et être dépourvue d'agents physiques, chimiques ou
biologiques nocifs.
Pollution de l'eau
La pollution de l'eau est une modification néfaste des eaux causée par l'ajout de
substances susceptibles d'en changer la qualité, l'aspect esthétique et son utilisation
à des fins humaines. L'agent polluant peut être d'origine physique, chimique ou
biologique et provoquer une gêne, une nuisance ou une contamination.
Les résultats des analyses sont comparés aux normes et critères de qualité en
fonction des usages de l'eau.
60
61
La consommation d'une eau contaminée par des porteurs de germes ou des malades
ou son utilisation pour la préparation des aliments ou la toilette, et même son
inhalation sous forme de vapeur ou d'aérosols peut provoquer une infection.
Le tableau ci-dessous indique quelques unes des maladies hydriques les plus courantes et l'agent
pathogène associé.
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Le tableau ci-dessous répertorie quelques-unes des maladies liées à une exposition excessive de
certains éléments.
Eléments Maladies
Toxines des cyanobactéries Impact sur le foie, le cerveau… suivant le type de
toxine produite
Arsénic Arsénicisme
Fluorure Fluorose
Plomb Saturnisme
Nitrates (nitrites) Méthémoglobinémie
Pour les substances chimiques, les valeurs guides qui sont préconisées par l’OMS sont calculées à
partir d'études de toxicité effectuées sur des animaux de laboratoire.
Une valeur guide est calculée à partir de la dose journalière tolérable qui est une estimation de la
quantité d'une substance présente dans l'eau de boisson , exprimée en fonction du poids corporel (mg
par kg de poids corporel qui peut être ingérée quotidiennement pendant toute la vie sans risque
appréciable pour la santé.
La valeur guide (VG) est alors calculée à partir de la DJT à l'aide de la formule,
VG = (DJT*pc*p)/C
pc = poids corporel (60 kg pour un adulte, 10kg pour un enfant, 5kg pour un nourrisson,
p = proportion de la DJT attribuée à l'eau de boisson
C = consommation journalière d'eau de boisson (2 litres pour un adulte, 1 litre pour enfant et
nourrisson).
Les facteurs d'incertitude ont été déterminés par consensus au sein d'un groupe d'experts.
62
63
L'eau de boisson n'étant généralement pas la seule source d'exposition de l’homme aux substances,
les valeurs guide calculées selon la méthode des DJT tiennent compte des autres sources d'exposition
en attribuant un pourcentage de la DJT à l'eau de boisson.
Cette pondération peut varier géographiquement suivant l'évaluation faites par les autorités de
l'importance du mode d'exposition.
Les valeurs guide sont calculées pour chaque substance séparément sans tenir compte des
interactions possibles mais on considère que les marges de sécurité choisies sont suffisamment larges.
Les moyens disponibles sur le terrain pour estimer la qualité de l'eau sont les suivants:
- L'enquête sanitaire, complété par l'analyse bactériologique;
- Les analyses physico-chimiques.
Les indicateurs usuels qui permettent de remplir l'un de ces trois objectifs sont présentés dans le
tableau ci-dessous:
Objectifs Indicateurs
Recherche d'une pollution fécale enquête sanitaire
analyse bactériologique
Analyse avant traitement (floculation, décantation, analyse bactériologique
filtration, chloration, ) demande en chlore
pH
turbidité
conductivité
Analyse après traitement analyse bactériologique
chlore résiduel libre
aluminium
pH
turbidité
conductivité
Caractérisation du milieu (eau souterraine) conductivité
température
pH
cations (calcium, magnésium, potassium,
sodium)
anions (chlorure, sulfate, nitrate, alcalinité)
éléments traces (fer, manganèse, fluorure…)
Caractérisation du milieu (eau de surface) conductivité
température
pH
turbidité
cations (amonionique, potassium)
anions (nitrate, nitrite)
éléments traces (fer, manganèse)
oxydabilité et DBO
oxygène dissous
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64
indice biologique
Analyse en vue de caractériser l'aptitude à conductivité
l'irrigation cations
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65
Inorganiques
- métaux lourds (As,Cd, Cr,
Cu, Hg, Ni, Pb, Se, Zn,
etc….
- cyanures, sulfates,
sulfures
Sources
Rejets de matières organiques Rejets de substances Rejets domestiques et Rejets d'origine humaine ou Papetières, industrie du
d'origine humaine, animale et organiques par les industries agricoles animale entraînant l'apparition pétrole et du textile
industrielle par les industries agricoles, pétrolière et d'organismes pathogènes
agro-alimentaires, les chimiques, les papetières, etc. Rejets de produits azotés par dans l'eau Rejets d'eaux usées
papetières, les municipalités les fabriquants d'explosifs et municipales non traitées
Rejets de substances d'engrais
inorganiques par les industries Activités agricoles
chimiques, métallurgiques,
minières et de traitements de
surface.
Répercussions environnementales
Diminution de la Effets immédiats ou latents Prolifération d'algues et de Création d'un milieu propice à Rend peu attrayante la
concentration d'oxygène dans (peut s'accumuler lentement plantes aquatiques le long des la propagation de certaines pratique d'activités récréatives
l'eau, entraînant la disparition dans les tissus pour agir rivières des régions agricoles. maladies infectieuses Certaines formes de pollution
de certaines espèces progressivement sur les La décomposition de ces esthétique telles les matières
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aquatiques organismes vivants) plantes entraîne une Rend nécessaire le traitement en suspension, peuvent
diminution de la concentration de l'eau destinée à la détruire le frayères
Odeurs nauséabondes Selon la nature de la d'oxygène dans l'eau et crée consommation
substance, la dose rejetée et un milieu défavorable pour la
Enrichissement des eaux en l'espèce en cause, elle peut faune aquatique Entrave la pratique de
éléments nutritifs (azote, aller jusqu'à détruire des certaines activités récréatives
phosphore) occasionnant la espèces animales et Peut entraîner une
prolifération de végétation végétales, affaiblissant ainsi détérioration de la qualité Entraîne la fermeture des
aquatique un maillon de la chaîne esthétique des plans d'eau zones de cueillette de
alimentaire mollusques
Phénomène de
bioamplification pouvant avoir
des effets chez les humains
66
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4- maladies transmises par des insectes qui vivent Fièvre jaune moustique
près de l’eau (vecteurs en relation avec l’eau). Dengue et fièvre hémorragique moustique
Les infections sont transmises par des moustiques, Fièvre de l’ouest du Nil et de la vallée du Rift moustique
des mouches, des insectes qui se reproduisent Encéphalites à arbovirus moustique
dans l’eau ou qui piquent au voisinage de l’eau. Ils Filaire de Bancroft moustique
sont particulièrement actifs et agressifs si l’eau est Paludisme* (malaria) moustique
stagnante. Ils ne sont pas affectés par les Onchocercose* Simulie
dispositifs d’assainissement. Trypanosome* (maladie du sommeil) mouche Tsé Tsé
*
Les eaux usées domestiques n’ont pratiquement pas
d’influence sur ces maladies
Source : Manuel de l’IRC : Alimentation en eau des petites collectivités (août 1983)
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