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QUALITE DES EAUX NATURELLES ET


DES EAUX DE CONSOMMATION
-----------------------------------
BESOINS & DEMANDE EN EAU

(Tirage mars 2006)

Bèga Urbain OUEDRAOGO


Ingénieur de l’Equipement Rural
DESS Génie Sanitaire&Environnement

Cours d’AEP : les ressources en eau qualité/ les eaux de consommation qualité
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SOMMAIRE
1 Généralités
2 Différents types d'eaux naturelles
2.1 Cycle de l'eau
2.2 Eaux météoriques
2.3 Eaux de surface
2.3.1 Eaux de rivière
2.3.2 Eaux de ruissellement
2.3.3 Eaux dormantes
2.3.4 Eaux de sources émergeantes
2.4 Eaux souterraines
2.4.1 Eaux des nappes libres
2.4.2 Eaux des nappes captives
2.4.3 Eaux des nappes alluviales
3 Caractéristiques des eaux naturelles
3.1 Les constituants biologiques
3.1.1 Les protozoaires
3.1.2 Les helminthes
3.1.3 Les organismes libres
3.2 Les constituants micro biologiques
3.2.1 Les bactéries
3.2.2 Les virus
3.2.3 Les indicateurs de pollution biologique et/ ou micro biologique
3.2.3.1 Caractéristiques des indicateurs usuels de pollution
3.2.3.2 Autres indicateurs
3.3 Les Constituants physico-chimiques
3.4 Quelques unités d'évaluation quantitative de qualité
4 Classes de qualité des ressources en eau
4.1 Tableau comparatif des eaux de surface et des eaux souterraines
4.2 Classes de qualité des ressources en eau - Usages potentiels
4.3 Classes de qualité des ressources en eau - Traitements appropriés
5 Eau de consommation - Eau potable
5.1 Les caractéristiques principales d'une eau potable
5.2 Caractérisation des eaux de consommation
5.2.1 limites de qualité des eaux brute destinées à la consommation ou à la production
d'eau potable
5.2.1.1 Références de l'Union Européenne
5.2.1.2 Références françaises
5.3 Suivi et contrôle de la qualité des eaux de consommation.
5.3.1 Les types d'analyses
5.3.2 Détermination des types d'analyses
5.3.3 Les fréquences d'analyses
Annexe 1 Maladies liées des insuffisances dans les domaines de l'Eau et de
l'Assainissement
Annexe 2 Directives de Qualités pour l'Eau de boisson
Annexe 3 Directives pour le suivi et contrôle de la qualité de l'eau de boisson
Annexe 4 Extraits du code français de la santé publique: articles traitant du suivi
et contrôle de la qualité de l'eau de boisson

Besoins & demande en eau

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1 Généralités
Pour traiter l’eau, il est nécessaire de la connaître dans son état original et dans sa
destination. Connaître l’eau, c’est pouvoir la caractériser du point de vue physico-
chimique et/ou bactériologique.
La molécule d’eau répond à la formule chimique H2O. Chacun de ces atomes qui
composent la molécule d’eau possèdent divers isotopes:

2
1 Deutérium D
H 1
1 3
Tritium T

1
17
O
16 8
O
8 18
O
8

Il existe de multiples combinaisons entre ces isotopes. Toutefois on a pu établir que la


combinaison la plus courante à l’état naturel est la forme H2O.

L’eau absolument pure n’existe pas à l’état naturel. En effet dans son cycle, elle va
entraîner et dissoudre des matières vivantes et inertes.
Ainsi dans la suite du cours il s’agira de l’eau considérée comme mélange. Les
éléments constitutifs du mélange peuvent être classés en trois grands groupes:
.les matières en suspensions
.les matières colloïdales (en suspension)
.les matières dissoutes

N.B. Les colloïdes sont formées d’amas atomiques ou moléculaires de tailles très
variables. Elles sont en général chargées négativement et sont à l’origine de la couleur
et de la turbidité des eaux.

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2- Différents types d’eaux naturelles

2.1 Cycle de l’eau


Les différentes eaux utilisées pour l’alimentation des hommes se présentent sous les
formes naturelles décrites dans le cycle de l’eau ci-après.

2.2- Eaux météoriques: eaux de pluie


Au contact de l’atmosphère, les eaux de pluie dissolvent les gaz atmosphériques, en
particulier :
. L’oxygène et l’azote;
. Les gaz provenant des activités industrielles: acides, hydrogène sulfuré, gaz
carbonique.
Ces eaux sont généralement mobilisées pour l’alimentation à l’échelle familiale (collecte
des eaux de pluie tombant sur les toitures), à l’échelle de petites communautés
(aménagement de surfaces imperméabilisées (impluvium) afin de collecter les eaux de
pluie qui y tombent).

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2.3 Eaux de surface
Ce terme s’applique à toutes eaux ruisselantes ou stockées à la surface de la terre. Ce
sont les eaux de ruissellement, les eaux de rivière, les eaux dormantes (lacs, barrages,
étangs), les eaux de sources émergeantes. Ces eaux se caractérisent par les contacts,
eaux /atmosphère et eaux /sol

2.3. 1 Eaux de rivière


Leur composition varie avec:
. La nature des terrains traversés
. Le régime des pluies
. La nature des rejets apportés par les eaux de ruissellement
(déchets domestiques, agricoles, et industriels).

2.3.2- Eaux de ruissellement


En zone rurale elles ont généralement les mêmes caractéristiques que les eaux de
rivière. En zone urbaine on note des concentrations élevées d’hydrocarbure (présence
de véhicules) et de métaux lourds (lessivage des toits)

2.3.3- Eaux dormantes


Les qualités de ces eaux dépendent
• de la géologie du terrain réservoir
• de la température: une température élevée favorisera le développement des
planctons et modifiera les concentrations en O2 et en CO2
• de la nature des vents: la présence de vents assurera une agitation qui favorisera le
dégazage du CO2
• du développement des algues (modification des concentrations en O2 et en CO2

Les eaux dormantes sont le siège de diverses manifestations:


A la surface, s’opèrent des échanges en O2 et CO2 avec l’atmosphère et la
lumière favorise le développement des organismes chlorophylliens avec production
d’O2.
Au fond de ces eaux il n’y a généralement pas d’O2 (cette profondeur dépend du
développement chlorophyllien en surface), et il s’y produit des réactions avec libération
de CO2, CH4 (méthane), NH3 (ammoniaque) et H2S.
C’est ainsi que les lacs subissent des évolutions au cours de leur vie et se transforme
en étang ou marécage: diminution des profondeurs par comblement, coloration des
eaux (vert à brun) transparence réduite, déficit en O2 dans les couches profondes,
biomasse plus importante, apparition d’algues bleues. Tous ces éléments sont
caractéristiques de l’eutrophisation: vieillissement des lacs par enrichissement en
matière organique par production photosynthétique d’algues et par apports extérieurs
de diverses matières.

2.3.4- Eaux de sources émergeantes


Au point d’émergence elles ont pratiquement les mêmes compositions que les eaux
souterraines. Au cours de leur écoulement elles rentrent en contact d’autres terrains et
avec l’atmosphère et s’enrichissent en d’autres matériaux et gaz.

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2.4- Eaux souterraines
Ce sont des eaux de réservoirs souterrains. La composition de ces eaux dépend de la
nature et du mode d’alimentation de la nappe. A tout moment l’eau est en contact avec
le terrain dans lequel il stagne ou circule: il s’établit un équilibre entre les compositions
des terrains et des eaux.
Ce sont en général des eaux de bonne qualité si les roches traversées sont perméables
en petit. Elles sont caractérisées par,
• une absence de MES et d’O2
• une forte concentration en CO2
• une température constante mais élevée

Les réservoirs d’eaux souterraines sont appelés nappes. On en distingue trois types.

2.4.1- Eaux des nappes libres:


Elles sont directement alimentées par les eaux de ruissellement et leur niveau varie
beaucoup avec les saisons. On les retrouve dans les terrains poreux (sables, grès,
alluvions...)

2.4.2- Eaux des nappes captives:


Elles sont emprisonnées entre deux formations imperméables. L’eau y pénètre à travers
des fissures ou fractures des roches. Dans le cas des roches calcaires les fissures
originelles sont progressivement élargies par dissolution dans l’eau chargée de CO2
Cela conduit à des cavernes importantes avec parfois formation de cours d’eau
souterrains.

2.4.3- Eaux des nappes alluviales:


Ce sont les nappes situées dans les terrains alluvionnaires sur lesquels circule un cours
d’eau. La composition de ces eaux est largement influencée par celle des eaux de la
rivière

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3- Caractéristiques des eaux naturelles
De l’analyse du cycle de l’eau il apparaît que l’eau pure n’existe pas à l’état naturel.
Au cours de son cycle l’eau se charge d’un certain nombre d’impuretés qui sont:
Constituants biologiques
- protozoaires
- helminthes
- les organismes libres
Constituants micro biologiques
- bactéries
- virus
Constituants physico-chimiques
- composés minéraux intéressant la santé
- composés organiques intéressant la santé
- composés organoleptiques
- composés radioactifs

3.1- Les constituants biologiques


3.1.1- Les protozoaires
Trois protozoaires intestinaux pathogènes pour l’homme sont transmissibles par l’eau
de boisson : Entamoeba histolytica, Giardia lamblia et Balantidium coli. Ils sont
responsables de nombreuses gastro-entérites.
Faute de méthodes qualitatives et quantitatives normalisées, on ne recommande pas
de programme de surveillance.
Les moyens les plus efficaces pour prévenir l’infection sont le suivi et contrôle de la
qualité des ressources, la protection des captages et un traitement approprié.
Les micro-organismes coliformes ne sont pas de bons indicateurs de Giardia ou
d’Entamoeba histolytica présent dans l’eau traitée à cause de la plus grande résistance
de ces protozoaires à la désinfection.

La coagulation floculation, la décantation et la filtration sont recommandées pour


éliminer les protozoaires contenues dans les eaux de surface et les eaux souterraines
non protégées.
L’ébullition de l’eau est un excellent moyen de lutte contre les trois protozoaires

3.1.2- Les helminthes


Tous les helminthes ne sont pas véhiculés par l’eau ; aussi il n’est pas recommandé de
les surveiller de façon continue.
Les helminthes pouvant être transmis par l’eau de boisson sont regroupés en trois
grandes catégories : les trematoda, les cestoda (ténias) et les nematoda (vers ronds).
L’eau peut servir à de nombreux vers parasites de l’homme ou des animaux (ténia,
bilharzies, ascaris etc ).
Les helminthes, leurs œufs et leurs larves ne sont pas éliminés par la désinfection, par
contre ils le sont par la filtration.

3.1.3- Les organismes libres


Le plancton consiste en organismes microscopiques ou très petits vivants
essentiellement en suspension dans l’eau ;
Le phytoplancton regroupe des bactéries libres, des champions et des algues
Le zooplancton se compose de protozoaires libres, de vers etc… .
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Les organismes formant le plancton jouent un rôle très important dans les systèmes
d’AEP parce qu’ils perturbent le traitement, produisent des substances toxiques et
hébergent des germes pathogènes pour l’homme.
Les algues sont généralement responsables des saveur et odeur, couleur et turbidité.

3.2- Constituants micro biologiques


Le danger le plus commun et le plus répandu qui menace les eaux en général et les
eaux de consommation en particulier est la pollution directe ou indirecte par les eaux
usées, les déchets divers ou les défections humaines et/ou animales.
Les organismes vivants rencontrés dans les eaux à traiter ou dans les eaux de
consommation sont essentiellement : les bactéries, les virus, les champignons, les
amibes, les vers et les insectes.
Un micro-organisme est dit pathogène quand il est capable de proliférer dans un
organisme pluricellulaire en provoquant chez ce dernier des troubles de santé plus ou
moins graves.
Les micro-organisme non pathogènes sont dits saprophytes.

3.2.1- Les bactéries


Ce sont des organismes microscopiques unicellulaires, isolés ou coloniaux. Les
principales bactéries pathogènes émises dans le milieu naturel par des porteurs saints
ou malades sont essentiellement :
 les bacilles de la fièvre typhoïde
 les bacilles dysentériques
 les vibrions cholériques
 le staphylocoque doré, responsable de nombreuses infections cutanées
 Eschérichia Coli

3.2.2 - Les virus


Ce sont des agents pathogènes extrêmement petits, visibles seulement au microscope
électronique. Ils vivent essentiellement dans l’intestin d’un sujet porteur et sont éjectés
en grand nombre avec les matières fécales (108 unités /g de matière fécale).
On peut trouver dans l’eau, les virus suivants :
• les entérovirus responsable, de la poliomyélite
• les virus de l’hépatite : seule l’hépatite A est transmissible par l’eau ; le type B est
transmissible par transfusion sanguine
• les adérovirus qui attaquent les voies respiratoire et les yeux
• les rotarovirus qui sont responsables des maladies diarrhéiques (20 à 70 des
diarrhées infantiles)

3.2.3- Les indicateurs de pollution biologique et/ou micro biologique


Les eaux de consommation devraient être exemptes de germes pathogènes. Ces
derniers sont très nombreux.
Aujourd’hui il est techniquement possible de déceler la présence de nombreux
organismes pathogènes. Seulement les méthodes servant à les dénombrer sont
souvent longues et complexes.
Aussi les hygiénistes chargés du suivi de la qualité des eaux de consommation
procèdent à la recherche d’organismes normalement présents dans les déjections
humaines et/ou animales à sang chaud.

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La présence de ces micro-organismes témoigne de la présence de matières fécales et
partant de celle d’organismes pathogènes.
3.2.3.1- Caractéristiques des indicateurs de pollution
Pour être efficaces les indicateurs devraient,
• être très abondants dans les excréments humains et/ou animaux et absents ou
simplement peu nombreux dans les autres milieux
• être faciles à isoler, à identifier et à dénombrer
• être incapables de se développer dans l’eau
• vivre plus longtemps que les germes pathogènes dans l’eau
• être plus résistants que les micro-organismes pathogènes aux désinfectants
• être sans risque pour le manipulateur

3.2.31.1- Indicateurs usuels de pollution biologiques


Ce sont généralement des germes (en forme de bâtonnets ) témoins de contamination
fécale. La famille des coliformes constitue de bons indicateurs de pollution fécale.

Les coliformes (coliformes totaux)


Le terme coliforme se rapporte à des bactéries aptes à se développer en présence de
sels biliaires et capables de faire fermenter le lactose à 35 ou 37°C en produisant de
l'acide et de l'aldéhyde dans les 24 à 48 heures.

Ils présentent l’avantage d’être faciles à déceler et à dénombrer dans l’eau.


Il s’agit des espèces, Escherichia Coli, Citrobacter, entérobacter et Klebsiella .

La présence des coliformes n’est pas directement liée à celle de virus.

La présence de coliformes traduit soit un traitement inefficace soit une contamination


postérieure au traitement.

Les coliformes peuvent provenir du sol et/ou de la végétation ; c’est pourquoi la


présence d’un petit nombre (1 à 10/100ml) dans les eaux souterraines non traitées peut
n’avoir qu’une signification réduite dans le domaine sanitaire si elle ne s’accompagne
pas de coliformes fécaux.

Les coliformes fécaux (thermotolérants)


Ce sont des coliformes capables de faire fermenter le lactose à 44 ou 44,5 °C ; il s’agit
de Escherichia coli, de Citrobacter et de Klebsiella.
Seul Eschérichia coli est d’origine fécale certaine : il apparaît en grandes quantités dans
les déjections humaines et animales et ne se trouve que rarement dans les milieux qui
n’ont pas été l’objet d’une pollution fécale.

3.2.3.1.2- Autres indicateurs de pollution fécale


Si il subsiste le moindre doute, présence de coliformes avec absence de coliformes
fécaux et de E. coli on pourra utiliser d’autres indicateurs pour confirmer ou infirmer la
nature fécale de la pollution.

Les streptocoques fécaux (S.F.)


Leur apparition dans l’eau est en général l’indice d’une pollution fécale. Ils sont plus
résistants aux désinfectants que les coliformes.

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Pour le contrôle de la qualité d’eau potable ils sont rarement recommandés parce
qu’ils persistent dans les eaux modérément chargées en sels .
Quand ces bactéries font office d’indicateurs complémentaires, le rapport du nombre
des coliformes fécaux à celui des streptocoques fécaux doit être supérieur à 3 pour
situer l’origine de la pollution fécale dans les eaux brutes fortement polluées.

Clostridiales réductrices des sulfites


Ce sont des organismes produisant des spores ; le plus caractéristique est Clostridiale
perfringens normalement présent en plus petit nombre dans les fèces que E. Coli.
Généralement on ne tient pas compte de ces micro-organismes dans la surveillance de
routine des réseaux de distribution : ils tendent à survivre et à s’accumuler et on risque
alors de les rencontrer très loin dans le temps et l’espace du point de vue de l’origine de
la pollution.

Le désinfectant
Certains désinfectant ont un caractère rémanent : des concentrations subsistent dans
l’eau et peuvent faire face à des pollutions postérieures au traitement.
Pour certaines limites de concentration il est établi que les conditions d’existence et/ou
de développement des germes pathogènes sont très difficiles.
Exemple : pour une eaux de réseau de distribution qui contient 0,2mg de chlore par litre
les chances de retrouver dans cette eau des indicateurs de pollution biologique (donc
de germes pathogènes) sont pratiquement nulles.

3.3- Les constituants physico-chimiques

3.3.1- Le titre hydro timétrique total ou dureté totale : TH


Il est relatif à l’ensemble des cations métalliques présents , à l’exception des ions
alcalins. Il renseigne sur la teneurs en cations Ca++ , Mg++ Fe++ etc.
En général le TH est assimilé à la seule teneur en calcium et magnésium, éléments
dominants dans les eaux naturelles.
Les eaux dures s’opposent à cuisson des aliments et se présentent mal pour la lessive :
elles empêchent le savon de mousser.
Le TH ne présente aucun risque pour la santé, mais peut provoquer l'entartrage des
installations de chauffage, des fers à repasser ou des cafetières électriques. Sa
grandeur est dépendante de la géologie du sol qu'elle traverse et en général elle varie
peu dans le temps. Une eau dure consommera plus de détergents et d'adoucissants
dont les rejets sont indésirables dans l'environnement.
Une eau trop douce peut être agressive et solubiliser des traces de métaux.
L'utilisation d'un adoucisseur doit être surveillée car une eau adoucie doit avoir une
dureté > à 15°f pour être potable.

3.3.1.1- Dureté (titre) Calcique : TCa


Elle est relative à la seule teneur de l’eau en calcium. Le calcium joue un rôle important
dans l’équilibre calcocarbonique.

3.3.1.2- Dureté (titre) Magnésique : TMg


Elle est relative à la seule teneur de l’eau en magnésium

TH = TCa + TMg

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3.3.1.3- Dureté Permanente Tp / Dureté Temporaire TT


La dureté permanente tire son nom du fait qu’elle subsiste après ébullition de l’eau,
alors que la dureté temporaire a été précipitée sous forme de carbonates insolubles par
cette opération.
La dureté temporaire se trouvant ainsi à l’état de précipité ne réagit plus avec les
réactifs utilisés pour le dosage.

TH = Tp + TT

3.3.2- Titres alcali métriques


Les espèces basiques présentes dans l’eau se présentent en général sous les formes
OH- , CO--3 , HCO-3 , PO4---
Il faut préciser que certaines de ces espèces, OH- et HCO-3 sont incompatibles les
unes avec les autres, donc ne peuvent pas exister à la fois dans l’eau.

3.3.2.1- Titre alcali métrique simple TA


Il ne concerne que les fonctions fortes

TA = OH- + (CO3--)/2

3.3.2.2- Titre alcali métrique complet TAC


Il est relatif à l’ensemble des fonctions basiques

TAC = OH- + CO--3 + HCO-3


En raison de la non coexistence de OH- et HCO-3 on à donc à faire aux deux cas
suivants
TAC = OH- + CO--3
Ou
TAC = CO--3 + HCO-3

3.3.3- Conductivité
La conductivité d’une solution ou son inverse, la résistivité est liée à la concentration
ionique. Il traduit le degré de minéralisation de la solution

3.3.4- La couleur :
Elle peut avoir trois causes naturelles :
- minérale par des composés ferreux, de l'argile.
- animale par des urochromes.
- végétale par les acides humiques
Une cause industrielle: les eaux usées
Les risques sont très inégaux en fonction de la cause, mais la couleur représente un
indicateur de présomption de pollution si elle dépasse l'équivalent de 15mg/l de Pt ou
degrés Hazen.

3.3.5- Le pH :
Il peut baisser par dissolution du gaz carbonique ou monter au contact de la chaux
présente dans le sol.

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Une eau acide peut être agressive, et peut attaquer les métaux en se chargeant
d'éléments indésirables comme le cuivre ou le plomb.
Une eau trop alcaline peut favoriser le dépôt de tartre ; on parle d’eau incrustantes.
Le pH peut renseigner sur les conditions de coagulation/floculation et sur le degré
d’efficacité de certains désinfectant comme le chlore.

3.3.6- Les nitrates :


Ils peuvent arriver dans l'eau directement sous cette forme par le lessivage des nitrates
produits dans le sol par la décomposition des matières organiques ou par celui des
engrais naturels ou de synthèse.
La grande solubilité des nitrates fait que les taux trouvés dans certains captages
peuvent varier très vite en fonction des précipitations atmosphériques.
Les nitrates peuvent aussi se former dans l'eau par l'oxydation de l'ammoniaque
résultant de la décomposition de matière organique. Dans ce cas des nitrites peuvent
aussi être présents (phase intermédiaire de l'oxydation).
Les risques liés aux nitrates sont surtout importants pour le nourrisson et le fœtus. La
toxicité est due aux nitrites formés par la réduction des nitrates dans l'estomac, et
conduit au blocage de la fonction oxygénante de l'hémoglobine. La méthémoglobinémie
provoque une cyanose qui peut conduire à la mort par asphyxie.
Les mêmes effets peuvent se produire chez les animaux jeunes.
Une autre toxicité suspectée des nitrates après réduction en nitrites, est la formation de
nitrosamines au contact des aliments. Bien que leur pouvoir carcinogène ne soit pas
définitivement démontré ,elles font partie des éléments hautement indésirables.
La teneur limite d'une eau potable est de 50mg/l , mais l'eau utilisée pour la préparation
des biberons ne devrait pas dépasser 20mg/l.

3.3.7-Les nitrites : NO2-


Ils sont rares dans l'eau puisque l'oxydation les transforme rapidement en nitrates. Leur
présence révèle une pollution en cours souvent accompagnée d'une microbiologie
positive. lls peuvent être le témoin d'une pollution par les hydrocarbures qui en se
décomposant consomment l'oxygène et bloquent la transformation des nitrites en
nitrates.

3.3.8- L'ammonium : NH4-


Peu toxique à faible dose l'ammoniaque dissout est la première étape de la nitrification
et révèle un risque micro biologique. En fonction du pH, on le trouvera sous forme
d'ammoniaque (pH<6) ou d'ion ammonium (pH> 11 ), ou d'un mélange des deux entre
ces pH .

3.3.9- Les chlorures


Essentiellement présents en bordure du littoral ils proviennent d'infiltration de l'eau de
mer. Ils sont un indicateur de pollution durable car ne s'éliminent pas lors des
opérations de traitement de l'eau.
En concentration normale les chlorures ne présentent pas de risques pour la santé
(sauf pour les personnes soumises à un régime hyposodé), mais rendent l'eau
corrosive et peuvent attaquer le béton et charger l'eau en traces de métaux
indésirables.

3.3.10- Le fluor

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Les fluorures de calcium et de sodium sont utilisées dans l'industrie de l'acier. Ils
rentrent également dans la composition d'engrais et sont source de pollution des eaux.
Le fluor est un élément nécessaire pour l'émail dentaire. La carence en fluor entraîne la
survenue de carie dentaire.
La carence aiguë est exceptionnelle, l'ingestion de 5 - 15g de fluorures entraîne des
vomissements, des douleurs abdominales, des diarrhées, des gastro-entérites
hémorragique, des convulsions, des abcès de tétanie due à l'hypocalcémie avec
modification des électro-cardiogrammes .
L'intoxication chronique se rencontre lors de la consommation prolongée d'eau de
boisson contenant un excès de fluor. Cliniquement, il apparaît une dystrophie dentaire,
un squelette dense, un épaississement de la voûte crânienne, un élargissement des
vertèbres.
On estime qu'une absorption journalière de 20 à 80mg par litre de fluorures pendant 10
0 20 ans peut provoquer une fluorose invalide.
Les premiers signes d'hyperminéralisation peuvent apparaître toutefois après 2 à 4 ans
d'exposition.
Il n'y a pas de traitement de la fluorose. Il faut assurer une prophylaxie en contrôlant sa
teneur dans les eaux de boisson.

3.3.11- Les sulfates :


ils proviennent principalement du gypse présent dans le sol .Une teneur élevée peut
produire des effets laxatifs et peut rendre l'eau agressive vis à vis du béton.

3.3.12- Le fer :
Outre la géologie du sol, le fer peut provenir de conduites en mauvais état.
La présence de bactéries réductrices peut transformer le fer ferrique insoluble en fer
ferreux soluble.
Bien qu'il ne soit pas toxique, il donne à l'eau un mauvais goût.

3.3.13- Le manganèse :
Il donne un mauvais goût à l'eau et peut produire des dépôts gris à noir sur les
sanitaires et le linge.

3.3.14- Les phosphates :


Pratiquement absents des eaux naturelles les phosphates proviennent essentiellement
des activités humaines: pollutions fécales, agricoles ou ménagères (lessives).
Ils peuvent provoquer des troubles digestifs par leur capacité tampon, mais surtout
peuvent déséquilibrer l'environnement en favorisant la prolifération du phytoplancton.

3.3.15- Le sodium
Il est prouvé que l'ingestion de fortes doses de sodium joue un rôle important de le
développement de l'hypertension chez les sujets prédisposés.

3.3.16- L'amiante
Il est établi que l'exposition professionnelle aux fibres d'amiante contenues dans l'air
présente des dangers sanitaires

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3.3.17- Le chlore dissous
On ne le trouve que dans les eaux traitées auxquelles il garantit une qualité
bactériologique jusqu'au robinet du consommateur. Au dessus de 0,5mg/litre, il peut
donner un goût désagréable à l'eau.
Avec une eau qui contient de la matière organique Le chlore peut former des
chloramines qui sont cancérigènes.

3.3.18- La température
La masse volumique et la viscosité de l’eau varient avec sa température. La
température est associée à certaines interprétions de résultats d’analyse.
Exemple : étude l’équilibre calco carbonique.

3.3.19- La turbidité
Elle définit l’aspect plus ou moins trouble de l’eau. Elle est en rapport directe avec les
MES.

3.4- Quelques unités d'évaluation quantitative de qualité

3.4.1- La concentration
Elle représente le rapport de la masse de corps dissous ou dispersé dans un certain
volume d’eau. Elle peut s’exprimer soit en mg/l soit g/m3 ,soit en g/l .

3.4.2- L’équivalent-gramme
C’est le quotient de la masse molaire d’un corps par le nombre de charges de même
signe portées par les ions que libère en solution aqueuse une molécule de ce corps.
H3PO4 en solution aqueuse 3H+ + PO43- ;
Alors un équivalent-gramme de H3PO4 est égal à 1/3 de la masse d’une mole de H3PO4.

3.4.3- La normalité
Une solution normale est celle qui contient un équivalent-gramme du corps considéré
par litre de solution.
On utilise des multiples et sous multiples de la solution normale. N/10 ; N/25 ; N/100
etc..

3.4.4- Le milliéquivalent par litre : meq/l


On pratique on utilise le meq/litre. C’est la concentration d’une solution N/1 000.

3.4.5- Le degré français


Le degré français correspond à la concentration d’une solution N/5 000
1 meq/litre = 5°F

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4-Classes de qualité des ressources en eaux

4.1- Tableau comparatif des qualités des eaux de surface et eaux souterraines
Caractéristiques Eaux de surface Eaux souterraines
Température Variable suivant les saisons Relativement constante

Turbidité, MES Variable, souvent élevée Faible à nulle (sauf en terrain


karstique)
Couleur Liée surtout aux MES Liée surtout aux matières en
solution

Minéralisation globale Variable en fonction des Sensiblement constante, mais


terrains, des précipitations, généralement plus élevée que
des rejets... les eaux de surface de la
même région

Fe et Mn divalents Généralement absents sauf Généralement présents


( à l’état dissous ) en profondeur des pièces de
l’eau en état d’eutrophisation

CO2 agressif Généralement absent Souvent présent en grande


quantité

O2 dissous Le plus souvent au voisinage Absent la plupart du temps


de la saturation. Absent dans
le cas d’eaux très polluées

H2S Généralement absent Souvent présent

NH4 Présent seulement dans les Présent fréquemment sans


eaux polluées être un indice systématique
de pollution bactérienne

Nitrates NO3- Peu abondants en général Teneur parfois élevée

Silice Teneur en général modérée Teneur souvent élevée

Micro polluants minéraux et Présents dans les eaux de Généralement absents, mais
organiques pays développés, mais une pollution accidentelle
susceptibles de disparaître subsiste beaucoup plus
rapidement après la longtemps
suppression de la source

Eléments vivants Bactéries ( dont certaines Ferro Bactéries fréquentes


pathogènes ), virus, plancton,
( animal et végétal )

Cours d’AEP : les ressources en eau qualité/ les eaux de consommation qualité
16
Solvants chlorés Rarement présents Souvent présents

Caractère eutrophe Fréquent. Accentué par les Non


températures élevées
( Source Mémento Technique de l'eau: Degrémont Tome 1 )

4.2-Classes de qualité des ressources en eau - Usages potentiels

Tableau récapitulatif des critères d’appréciation globale


de la qualité de l’eau des rivières
1A 1B 2 3
Conductivité µS/cm à 20°C ≤ 400 400 à 750
Température ≤ 20 20 à 22
pH 6,5 à 8,5 6,5 à 8,5
MES (mg/l) ≤ 30 ≤ 30
O2 dissous (mg/l) >7 5à7
O2 dissous en % de saturation > 90% 70 à 90
DBO5 (mg/l) ≤3 3à5
Oxydabilité (mg/l) ≤3 3à5
DCO (mg/l) ≤ 20 20 à 25
NH4 (mg/l) ≤ 0,1 0,1 à 0,5
MO3 (mg/l)
N total (Kjedahl) ≤1 1à2
Fe (mg/l) ≤ 0,5 0,5 à 1
Mn (mg/l) ≤ 0,1 0,1 à 0,25
F (mg/l) ≤ 0,7 0,7 à 1,7
Cu (mg/l) ≤ 0,02 0,02 à 0,05
Zn (mg/l) ≤ 0,5 0,5 à 1
As (mg/l) ≤ 0,01 ≤ 0,01
Cd (mg/l) ≤ 0,001 ≤ 0,001
Cr (mg/l) ≤ 0,05 ≤ 0,05
CN (mg/l) ≤ 0,05 ≤ 0,05
Pb (mg/l) ≤ 0,05 ≤ 0,05
Se (mg/l) ≤ 0,01 ≤ 0,01
Hg (mg/l) ≤ 0,0005 ≤ 0,0005
Phénol (mg/l) ≤ 0,001
Détergents (mg/l) ≤ 0,2 ≤ 0,2
S.E.C. (mg/l) <0,2 0,2 à 0,5

Coliformes (Nbre/ 100ml) ≤ 50 50 à 5 000 5 000 à


Esch. Coli (Nbre/ 100ml) ≤ 20 20 à 2 000 50 000
Strep. Féc. (Nbre/ 100ml) < 20 20 à 1 000 20 à 2 000
20 à 1 000
Ecart de l’indice biotique par
rapport à l’indice normal 1 2 ou 3 4 ou 5 6 ou 7
( Source Mémento Technique de l'eau: Degrémont Tome 1 )

Remarques
- La qualité d’une eau dépend de nombreux paramètres
- On a coutume d’attribuer à une eau la qualité qui est donnée par le paramètre
mesuré le plus défavorable
- Cette qualité est celle qui, d’après les seuils figurant dans la grille, est atteinte par au
moins 10% des plus mauvaises mesures de ce paramètre
Cours d’AEP : les ressources en eau qualité/ les eaux de consommation qualité
17

Classe 1A : Elle caractérise les eaux considérées comme exemptes de pollution aptes
à satisfaire les usages les plus exigeants en qualité.

Classe 1B : D'une qualité légèrement moindre, ces eaux peuvent néanmoins satisfaire
tous les usages

Classe 2 : Qualité "passable" : suffisante pour l’irrigation, les usages industriels, la


production d’eau potable après un traitement poussé. L’abreuvage des animaux est
généralement toléré. Le poisson y vit mais sa reproduction peut y être aléatoire. Les
loisirs liés à l’eau sont possibles lorsqu’ils ne nécessitent que des contacts
exceptionnels avec l’eau.

Classe 3 : Qualité médiocre ; juste apte à l’irrigation, au refroidissement et à la


navigation. La vie piscicole peut subsister dans ces eaux, mais cela est aléatoire en
périodes de faibles débits ou de fortes températures par exemple.

Hors Classe: Eaux dépassant la valeur maximale tolérée en classe 3 pour un ou


plusieurs paramètres. Elles sont considérées comme inaptes à la plupart des usages et
peuvent constituer une menace pour la santé publique.

4.3- Classes de qualité des ressources en eau - Les traitements appropriés


La complexité d’une filière de traitement est directement liée à la qualité de la
ressource.
Ces ressources peuvent être classées selon 4 types en fonction des valeurs maximales
des principaux paramètres de potabilité

Classification des ressources en eau – classe de qualité d’eau brute

Cours d’AEP : les ressources en eau qualité/ les eaux de consommation qualité
18

( Source: Mémento de la Lyonnaise des eaux )

Classe de qualité 1 : désinfection


Certaines eaux souterraines dont la qualité varie peu ne nécessitent que d’un traitement
de désinfection. Cela est valable si NTU < 0,5, pH < 8 et COT < mg/l

Classe de qualité 2 :
Dans cette classe d’eau on retrouve essentiellement les eaux souterraines et certaines
eaux superficielles dont la turbidité peut varier brutalement en fonction de la
pluviométrie.
Ces eaux ont généralement les mêmes caractéristiques que celles de la classe de
qualité 1 mais une concentration en MES exigeant la mise en œuvre d’un procédé de
filtration avec ajout de coagulant suivi d’une désinfection
MES < 25 ou NTU < 20, azote ammoniacal < 0,5mg/l

Classe de qualité 3 :
Cette classe d’eau concerne essentiellement des eaux superficielles riches en matières
en suspension.
La filière de traitement la plus utilisée comporte :
 une préoxydation dont le rôle est :
. d’oxyder l’azote ammoniacal (cela peut être fait au chlore en évitant la formation
de THM)
. d’éliminer les algues
. d’améliorer la coagulation floculation
 Une clarification par coagulation floculation, décantation puis filtration

Classe de qualité 4 :

Cours d’AEP : les ressources en eau qualité/ les eaux de consommation qualité
19
Cette classe de qualité concerne la plupart des eaux de surface, en particulier celles
dont le COT ou la couleur est importante et qui contiennent même de façon épisodique
des micro polluants (pesticides en particulier).
Ces eaux se caractérisent également par des concentrations élevées en algues.
En plus des composants de la filière ci-dessus on peut retrouver une étape d’affinage
qui comprendra une adsorption sur charbon actifs en grain

Cours d’AEP : les ressources en eau qualité/ les eaux de consommation qualité
20

5- L'eau de consommation / Eau potable


5.1- Les caractéristiques principales d’une eau potable

Une eau potable est :


- Une eau qui ne fait courir aucun risque pour la santé de l’homme à court, moyen
et long terme.
- Une eau qui est acceptée du point de vue organoleptique par le consommateur
- Une eau qui ne se dégrade pas durant son transport jusqu’au point d’utilisation
- Une eau qui ne dégrade pas les ouvrages de transport et de stockage

Les usages de l’eau potable sont essentiellement:


- La boisson (besoins physiologiques)
- La préparation des aliments
- L’industrie alimentaire

NB : la tendance actuelle est de prendre en compte les autres usages domestiques

5.2- Caractérisation des eaux de consommation


Que ce soit pour caractériser les eaux naturelles ou les eaux de consommation, on
fait toujours appel à deux grands groupes de paramètres :

Paramètres physico-chimiques
Paramètres organoleptiques
Paramètres physico-chimiques liés à la structure naturelle des eaux
Paramètres concernant les substances indésirables
Paramètres concernant les substances toxiques
Autres paramètres

Paramètres biologiques & micro biologiques (vivants)


Paramètres micro biologiques (bactéries et les virus)
Paramètres biologiques (protozoaires, helminthes, organismes libres : champignons,
algues).

Remarques :
L’OMS classe les paramètres physico-chimiques en trois grandes familles :
les constituants minéraux importants sur le plan sanitaire
les polluants organiques importants sur le plan sanitaire
les constituants importants sur le plan organoleptique.

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21

5.2.1- Limites de qualité des eaux brutes destinées à la consommation


ou aux traitements pour la production d'eau de consommation

5.2.1.1- Références de l'Union Européenne


Selon l’Union Européenne toutes les eaux brutes ne peuvent pas être utilisées pour
la production d’eau destinée à la consommation. En effet, elle fixe des limites de
qualité pour les eaux brutes destinées à des traitements pour la production d’eau
potable.

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5.2.1.2- Références françaises


Selon le code de la santé publique du Ministère français de la Santé Publique et de
l’Assurance Maladie, suivant le traitement qui sera appliqué les eaux des cours
d’eau, des canaux, des lacs et des étangs doivent répondre aux exigences de
qualité ci-après :

A1 : Traitement physique simple et désinfection


A2 : Traitement normal physique, chimique et désinfection
A3 : Traitement physique, chimique poussé, affinage et désinfection

Exigences de qualité des eaux douces superficielles utilisées ou destinées


à être utilisées pour la production d'eau destinée à la consommation

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5.3- Surveillance contrôle de la qualité des eaux de consommation

5.3.1- Les types d’analyses


Les types d'analyse à réaliser ou à faire réaliser selon les situation peuvent être
- des analyses réduites,
- des analyses sommaires,
- des analyses complètes,
- des analyses particulières.

5.3.2-Détermination des types d’analyses


L’application des types d’analyses dépend de :
- Du point d'analyse dans le système d'AEP : ressource, production, distribution
- De l’origine de l’eau : Eaux souterraines, Eaux de surface

5.3.3- Fréquences des analyses


Les fréquences des analyses varient selon l’emplacement
A la ressource et à la production (usine) les fréquences sont fonction du débit
journalier (m3 /jour) ;
A la distribution les fréquences d’analyses sont fonction de l’importance de la
population desservie

24
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ANNEXE I : Maladies liées à des insuffisances dans les domaines de l’Eau et de


l’Assainissement
CATEGORIRES MALADIES
1- Maladies transmises par l’eau. L’eau n’agit que Chloréra
comme véhicule passif de l’agent infectieux. Toutes Typhoïde
ces maladies sont liées à un manque Dysenterie bacillaire
d’assainissement. Hépatite virale
Leptospirose
Giardiasis
Gastro-entérite

2- Maladies dues au manque d’eau et à une Gale


mauvaise hygiène personnelle qui créent des Maladies infectieuses de la peau
conditions favorables leur développement. Les Lèpre, poux et typhus
infections intestinales de ce groupe dépendent aussi Trachome, conjonctivite
de l’absence d’installations convenables pour Dysenterie bacillaire, dysenterie amibienne
l’évacuation des déchets humains. Salmonellose
Diarrhée à entérovirus
Paratyphoïde
Ascaridiose
Trichocéphalose
Entérobiose
Ankylostomiase

3- maladies transmises par des agents infectieux Schistosomiase (urinaire et anale)


diffusés par contact avec l’eau ou ingestion d’eau. Dracunculose (ver de guinée)
Une partie essentielle du cycle vital de l’agent Bilharziose
infectieux se passe dans un animal aquatique ; Filariose
certaines de ces maladies sont aussi liées à une Onchocercose
mauvaise évacuation des déchets. Ascaridiose

4- maladies transmises par des insectes qui vivent Fièvre jaune moustique
près de l’eau (vecteurs en relation avec l’eau). Dengue et fièvre hémorragique moustique
Les infections sont transmises par des moustiques, Fièvre de l’ouest du Nil et de la vallée du Rift moustique
des mouches, des insectes qui se reproduisent dans Encéphalites à arbovirus moustique
l’eau ou qui piquent au voisinage de l’eau. Ils sont Filaire de Bancroft moustique
particulièrement actifs et agressifs si l’eau est Paludisme* (malaria) moustique
stagnante. Ils ne sont pas affectés par les dispositifs Onchocercose* Simulie
d’assainissement. Trypanosome* (maladie du sommeil) mouche Tsé Tsé

5- maladies dues à des agents infectieux contractées Clonorchiose poisson


le plus souvent en mangeant du poisson ou Diphyllobothriase poisson
d’autres aliments mal cuits. (Maladies en liaison Fasciolopsiase plantes comestibles
avec l’évacuation des matières fécales) Paragonimiase coquillages

*
Les eaux usées domestiques n’ont pratiquement pas
d’influence sur ces maladies
Source : Manuel de l’IRC : Alimentation en eau des petites collectivités (août 1983)

25
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ANNEXE II : Normes nationales du Burkina de qualité pour l’eau de Boisson


- d'inspirations OMS édition 1994 -

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ANNEXE 3 : Liste minimales des paramètres obligatoires pour un contrôle de qualité


de l'est destinée à la consommation humaine
- extrait des normes nationales du Burkina d'inspirations OMS édition 1994 -

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ANNEXE IV: Réglementation françaises sur la qualité de l'eau de boisson et sur la


Surveillance et le contrôle (extraits des documents du Centre d'Information
sur l'eau -C.I. eau)

LES NORMES DE QUALITE


Qu’est –ce qu’une norme ?
Un paramètre est un élément dont on va rechercher la présence et la quantité (exemple : le sodium).
La norme est représentée par un chiffre, qui fixe une limite supérieure à ne pas dépasser (pour le sodium : 150
mg maximum par litre) ou une limite inférieure à respecter.
Un critère donné est rempli lorsque la norme est respectée pour un paramètre donné.

34
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Un paramètre ne devient un critère qu’à partir du moment où il est choisi pour établir une norme. C’est ainsi par
exemple que si la présence de calcium est bien un paramètre quantifiable, elle ne constitue cependant pas un
critère de qualité de l’eau du robinet et ne donne pas lieu à une norme.

La norme fixe pour chacun des paramètres retenus comme critères une valeur chiffrée, qui définit soit un
maximum à ne pas dépasser, soit une quantité minimum, soit encore une fourchette comprise entre un minimum
et un maximum.

Comment les critères ont-ils été choisis ?


Les critères sélectionnés par le ministère de la Santé reflètent deux préoccupations
constantes :

 en priorité, celle de la santé publique : fournir au consommateur une eau sûre, garantie contre tous les
risques immédiats ou à long terme – réels, potentiels, ou même simplement supposés. La qualité sanitaire de
l’eau des français est aujourd’hui une des meilleures du monde ;

 la recherche du confort et de l’agrément du consommateur est également prise en compte : offrir une eau
agréable à boire, claire, inodore et équilibrée en sels minéraux.

Quelle signification faut-il donner aux normes ?


Les normes de qualité de l’eau potable sont très rigoureuses.

Il ne faut pas en conclure que tout dépassement de la norme comporte un risque pour le consommateur. Par
exemple, lorsque la teneur maximale de l’eau en argent est fixée à 10 µg par litre, cela ne signifie pas qu’une
teneur de 11 µg comporte un risque immédiat d’intoxication.

Les normes s’appuient en général sur les travaux médicaux établissant les doses maximales admissibles (DMA),
c’est-à-dire la quantité de telle ou telle substance qu’un individu peut absorber sans danger quotidiennement
tout au long de sa vie. Sur cette base, on calcule quelle quantité maximale peut être apportée par l’eau, en
prenant une confortable marge de sécurité.

La plupart des normes prennent leurs sens sur le long terme.


C’est pourquoi la réglementation française n’utilise jamais les termes « eau potable » ou « potabilité de l’eau ».
En effet, une eau qui ne respecterait pas tous les critères de qualité requis pourrait cependant être bue sans danger
et s’avérer potable de fait.

LA QUALITE DE L’EAU DU ROBINET


DE NOUVELLES NORMES, POUR PLUS DE « PRECAUTION »
La France a modifié sa réglementation en matière de qualité de l’eau par le décret 2001-1220 du 20 décembre
2001 », relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, à l’exclusion des eaux minérales naturelles ». Ce
texte met en conformité le droit français avec la directive européenne du 3 novembre 1998. Une remise à jour des
textes français et européens était en effet devenue nécessaire, pour actualiser les normes de qualité, (les travaux
préparatoires à leur établissement datant d’une vingtaine d’années) et tenir compte de l’évolution des
connaissances scientifiques et médicales. Ce nouveau décret est encore plus centré sur des impératifs purement
sanitaires. L’eau du robinet ne doit pas contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes ou de
substances susceptibles de constituer un danger potentiel pour la santé des personnes. Comme la nouvelle
directive européenne, la nouvelle réglementation française traduit donc un renforcement du principe de
précaution, en matière de qualité de l’eau.

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36

La nouvelle réglementation de la qualité de l’eau depuis décembre 2003


Limites de qualité des eaux destinées à la consommation
humaine (depuis décembre 2003)
PARTIE A : PARAMETRES Fluorures 1,5 mg/l
MICROBIOLOGIQUES Hydrocarbures aromatiques polycycliques 0,1 µg/l
Mercure total 1 µg/l
Escherichia coli et entérocoques 0/100 ml Microcystine-LR 1 µg/l
Nickel 20 µg/l
Nitrates 50 mg/l
PARTIE B : PARAMETRES 0,1 mg/l
Nitrite²s**
CHIMIQUES
Acrylamide 0,10 µg/l Pesticides*** 0,1 µg/l
Antimoine 5 µg/l Total des pesticides 0,5 µg/l
Arsenic 10 µg/l Plomb* 10 µg/l
Baryum 0,7 mg/l Sélénium 10 µg/l
Benzène 1 µg/l Tétrachloroéthylène et trichloroéthylène 10 µg/l
Benzo(a)pyrène 0,01 µg/l Total des trihalométhanes* 100 µg/l
Bore 1 mg/l Turbidité* 1 NFU
Bromates* 10 µg/l
Cadmium 5 µg/l
Chrome 50 µg/l
Chlorure de vinyle 0,5 µg/l * cas particuliers (voir calendrier page 25)
Cuivre 2 mg/l ** 0,1 mg/l de nitrites en sortie des installations de traitement, 0,5
mg/l au point de conformité : de plus la somme des paramètres
nitrates (divisé par 50 ) et nitrites (divisé par 3) doit être
inférieure à 1 ;
Cyanures totaux 50 µg/l *** 0,03 µg/l pour l’aldrine, la dieldrine, l’heptachlore et
l’heptachloroépoxyde.
1,2 – dichloroéthane 3 µg/l
Epichlorhydrine 0,1 µg/l

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Référence de qualité des eaux destinées


à la consommation humaine (depuis décembre 2003)
Aluminium total 200 µg/l Manganèse 50 µg/l
(500 µg/l pour Germes aérobies ± 10 fois
l’eau chaude) revivifiables à 22°C et à 37°C la valeur
habituelle
Ammonium 0,1 mg/l Oxydabilité au permanganate de potassium 5 mg/l 02
Bactéries coliformes 0/100 ml Odeur Acceptable
Chlore libre et total Absence d’odeur ou Saveur Acceptable
de saveur
désagréable
Cuivre 1 mg/l Sodium 200 mg/l
Chlorites 0,2 mg/l Sulfates 250 mg/l
Bactéries sulfito-réductrices 0/100 ml Température (sauf dans les DOM) 25°C
et spores
Couleur ≤ 15 mg/l de Turbidité 0,5 NFU
platine 2 NFU au
robinet
Conductivité ≥ 180, ≤ 1 000 Radioactivité : DTI 0,1 mSv/an
µS/cm à 20°C
Concentration en ions ≥ 6,5 ≤ 9 unités pH Tritium 100 Bq/l
hydrogènes
Carbone organique total 2 mg/l
Equilibre calcocarbonique Pas d’agressivité
Fer total 200 µg/l

Paramètres de qualité de l’eau :


Les évolutions du décret du 20.12.2001 par rapport au décret
du 03.01.1989
NOUVEAUX PARAMETRES NORMES PLUS SEVERES PARAMETRES QUI
DEVIENNENT INDICATEURS
Coloration
Chimiques Ammonium (0,5 à 0,1 mg/l) Aluminium total
Turbidité à la mise en Arsenic (50 à 10 µg/l) Sulfates
distribution
Bore Plomb (50 à 10 µg/l) Turbidité au robinet
Baryum Nickel (50 à 20 µg/l) Odeur
Bromates Antimoine (10 à 5 µg/l) Saveur, Cuivre (aussi
paramètre chimique)
Chlorures de vinyle Bactéries coliformes
HAP (4 substances) NORMES PLUS SOUPLES
Benzène
Microcystine LR Chlorures (200 à 250 mg/l)
Acrylamide Sodium (150 à 200 mg/l)
1-2 Dichloroéthylène Nitrites (0,1 à 0,5 mg/l)
Tri et Tétrachloroéhylène Cuivre (1 à 2 mg/l
- aussi indicateur 1 mg/l
THM (4 substances)
Epichlorhydrine

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Micrologiques NORMES INCHANGEES PARAMETRES QUI


DISPARAISSENT
Entérocoques
Température Magnésium
Indicateurs pH Potassium
Conductivité Nitrates Résidu sec
Equilibre calcocarbonique Fer total Azote Kjeldahl
Carbone organique total Oxydabilité au KmnO4 Hydrocarbures dissous
Chlore libre et total Manganèse Phénols
Chlorites Fluorures Agents de surface
Radioactivité Tritium Cadmium Zinc
Radioactivité dose totale Cyanures totaux Phosphore
indicative
Germes aérobies revivifiables Chrome total Agent
à 22 et 37 ° C
Bactéries sulfito-réductrices y Mercure total HAP (6 substances)
compris les spores
Selenium Salmonelles
Benzo(a)pyrène Staphylocoques pathogènes
Pesticides totaux Bactériophages fécaux
Pesticides par substance Entérovirus
Escherichia coli Clostridium sulfito-réducteurs

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LES CONTROLES DE QUALITE


La production d’eau est soumise à des normes de qualité très exigeantes; pour respecter ces normes, l’eau
brute doit passer par des traitements souvent extrêmement sophistiqués.

Les nombreux contrôles dont l’eau potable fait l’objet ont pour but, non seulement de vérifier la conformité
aux normes de l’eau du robinet, mais également la conformité de l’ensemble du processus de production et
de distribution.

La fonction des contrôles est double :


 déceler toute anomalie en temps utile ;
 prévenir toute défaillance dans la qualité de l’eau distribuée.

QUI A LA RESPONSABILITE DES CONTROLES ?

La qualité de l’eau potable est ainsi soumise à deux types de


contrôles :
 un contrôle officiel, ponctuel, qui relève de la compétence des pouvoirs publics ; il correspond à une
photographie de la situation à un moment donné ;

 une surveillance permanente des exploitations des services de distribution (régies municipales ou
sociétés déléguées). L’article L.19 du code de la santé publique précise en effet que « quiconque offre
au public de l’eau en vue de l’alimentation humaine, à titre onéreux ou gratuit, est tenu de s’assurer que
cette eau est propre à la consommation », et l’article 21 précise que « tout concessionnaire d’une
distribution d’eau potable est tenu (…) de faire vérifier la qualité de l’eau qu’il distribue ».

L’ETAT CONTROLE
Le rôle et les responsabilités des autorités
L’eau est un produit local. Les contrôles officiels sont donc effectués localement, à l’échelon départemental,
sous l’autorité des préfets.

La collectivité locale, qui peut être la commune ou un organisme intercommunal (syndicat, district,
communauté urbaine…), est responsable de la fourniture de l’eau et de sa qualité.
Elle est tenue de faire vérifier la qualité de l’eau depuis la ressource jusqu’à la mise à disposition de l’usager.

Le maire de chaque commune est responsable de l’hygiène publique. Il a l’obligation d’informer le public.

Le préfet est responsable des services de l’Etat. A ce titre, il donne délégation à la Direction départementale
des affaires sanitaires et sociale (DDASS) qui relève du ministère de la santé. Le service Santé-
Environnement de la DDASS réalise les programmes de contrôle réglementaire. Le préfet transmet les
résultats au maire qui est tenu de les afficher ou de les mettre à disposition de ses administrés.

Quelle est la fonction des contrôles officiels


Les contrôles officiels ont pour but de vérifier
 d’une part la qualité physique, chimique et sanitaire de l’eau distribuée ;

 d’autre part la qualité sanitaire et la conformité aux normes des installations de production, de
stockage et de distribution.

Ces contrôles s’opèrent sur les ressources (qualité des eaux brutes avant traitement), sur les traitements,
sur les réseaux de distribution.
Ils portent sur l’ensemble des paramètres retenus pour l’établissement des normes de qualité de l’eau. Ils
concernent donc la qualité organoleptique, la qualité physico-chimique et la qualité bactériologique de l’eau.
Ils s’exercent par des analyses effectuées sur des prélèvements.

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40

Les prélèvements : où et comment sont-ils faits ?


Pour que l’échantillon prélevé soit représentatif de l’eau que l’on veut analyser, un certain nombre de
précautions doivent être prises. L’eau doit être prélevée dans des flacons particulièrement propres. Dans les
lacs ou les réservoirs, le choix du point de prélèvement doit intégrer les variations des paramètres dues à la
profondeur, au vent, aux pluies, à la température. Il faut laisser couler assez longtemps les eaux des réseaux
ou des forages pour obtenir une eau d’une qualité constante. La conservation des échantillons en vue de
l’analyse fait également l’objet d’une attention particulière en fonction des paramètres recherchés.

Le décret 89-3 modifié du 3 janvier 1989 précise les étapes du cycle de la production et de la distribution
d’eau potable où les prélèvements doivent être pratiqués, de façon à permettre un contrôle complet :

 au niveau de la ressource
La qualité de la ressource est contrôlée sur un échantillon prélevé au point de puisage (dans le cours d’eau
ou la nappe souterraine). Il s’agit de vérifier que l’eau brute utilisée pour la production de l’eau potable entre
bien dans une des catégories autorisées ;

LES NORMES DE L’EAU BRUTE


Les eaux brutes utilisables sont classées en trois catégories de qualité : A1, bonne ; A2, moyenne ,
A3, médiocre.

Les critères de classement prennent en compte de nombreux paramètres de différente nature, concernant
les caractéristiques physico-chimiques de l’eau, la présence de substances « indésirables » ou toxiques, la
présence de pesticides, la qualité microbiologique, ainsi que la couleur de l’eau (décret n°90 330 du 10 avril
1990, annexe III).
Il faut souligner que c’est le facteur le plus mauvais de l’analyse qui détermine le classement de l’eau.

Les eaux qui ne satisfont pas au moins aux critères retenus pour la catégorie « médiocre » sont exclues de
l’utilisation pour la production d’eau potable.

 au niveau de la production, c’est-à-dire après traitement et avant l’envoi de l’eau dans le réseau de
distribution. Il s’agit de vérifier l’efficacité et la fiabilité des traitements mis en œuvre ;

 au niveau du réseau de distribution : contrôle de la qualité de l’eau après stockage et durant son
parcours dans les canalisations.

Les analyses : quel est leur contenu ?


La réglementation codifie plusieurs types d’analyses, plus ou moins poussées, définies en fonction des
paramètres retenus pour l’établissement des normes.
On distingue ainsi :
 l’analyse bactériologique réduite (B1)
 l’analyse bactériologique sommaire (B2)
 l’analyse bactériologique complète (B3)
 l’analyse physico-chimique réduite (C1)
 l’analyse physico-chimique sommaire (C2)
 l’analyse physico-chimique complète (C3)
 les analyses physico-chimiques particulières (C4),
subdivisées en 4 types (de a à d) correspond à 4
groupes de substances déterminés.

Ces sept types d’analyses se combinent pour constituer des programmes standard établis en fonction de la
nature des eaux à analyser et du point de prélèvement.

Les programmes standard d’analyse peuvent être adaptés aux spécificités locales.
Le programme peut être simplifié, et les fréquences d’échantillonnages réduites, si la qualité des eaux est
restée conforme aux normes au cours des trois années précédentes et si les points de captage sont
entourés de périmètres de protection.

40
41

Inversement, le programme peut être renforcé si la protection des points de captage est insuffisante, si la
qualité des eaux brutes subit d’importantes variations, ou simplement si les vérifications opérées par la
DDASS le justifient.

Le renforcement ou l’allégement du programme d’analyse est décidé par arrêté préfectoral. En règle
générale, le renforcement du programme ne doit pas entraîner une hausse du coût des analyses supérieure
à 20 %.

Les analyses des laboratoires agréés


Les prélèvements sont analysés par des laboratoires agréés par le ministre de la Santé, sur proposition du
Conseil supérieur d’hygiène publique de France. Ces laboratoires sont les seuls habilités à effectuer des
analyses à caractère officiel.

Pour qu’une analyse ait un caractère officiel, il faut que le prélèvement ait été effectué par un agent de la
DDASS ou d’un laboratoire agréé.
Les laboratoires agréés sont répartis en trois groupes :
- les « laboratoires de référence », il en existe cinq au niveau national ;
- les « laboratoires régionaux », il en existe un par région administrative ;
- les « laboratoires départementaux », il en existe un par département.

Il n’y a pas de relation hiérarchique entre eux, mais le potentiel scientifique et technique des laboratoires de
référence et des laboratoires régionaux est plus important que celui des laboratoires départementaux.

La liste des laboratoires agréés est régulièrement mise à jour par arrêté ministériel.
Le laboratoire remet les résultats des analyses au directeur de la DDASS et à l’exploitant du service de l’eau,
qui en supporte le coût.
La DDASS, sous l’autorité du préfet, met ces données à la disposition des autorités locales concernées :
mairies ou organismes intercommunaux.

Quelle est la fréquence des analyses ?


La fréquence des analyses est variable. Elle est déterminée en fonction de plusieurs facteurs :
- au niveau de la ressource et dans l’usine de traitement, la fréquence est fonction du débit journalier ;
elle est d’autant plus élevées que le débit est plus important ;
- au niveau de la distribution, elle est déterminée en fonction du nombre d’utilisateurs desservis par le
réseau, et d’autant plus élevée que ce nombre est plus grand.

41
42

Analyses types
EMPLACEMENT RESSOURCE PRODUCTION DISTRIBUTION
Au point de puisage, Après traitement et avant refoulement En réseau
avant traitement ou
(R) au point de puisage en l’absence de traitement (P)

(R.P) (R.S) (P1) (P2) (P3) (D)

Origine de l’eau Eaux Eaux Eaux Eaux Eaux Eaux Eaux


Souterraines superficielles souterraines et souterraines superficielles souterraines et souterraines et
eaux eaux eaux
superficielles (P2P) (P2S) superficielles superficielles
Analyses types B1 B1 - - - - -
- - - - - - B2
- - B3 - - - -
- - - - - - C1
- - C2 - - - -
C3 C3 - C3 C3 - -
- C4a - - C4a C4a -
C4b C4b - - - - -
- C4c - - - C4c -
- C4d - - - - -

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Fréquences annuelles d’analyse (échantillons prélevés à la ressource et en usine)

DEBIT JOURNALIERS (m3) FREQUENCES ANNUELLES D’ECHANTILLONNAGE


R.P. R.S. P.1 P2P P2S P3
Inférieur à 100 - - 1 - - -
De 100 à 399 ½ 2 2,5 ½ 1 1/5
De 400 à 999 ½ 2 2,5 ½ 1 1/5
De 1 000 à 1 999 ½ 2 3,5 ½ 1 1/5
De 2 000 à 5 999 1 3 7 1 1 ½
De 6 000 à 9 999 2 6 8 1 1 ½
De 10 000 à 19 99 2 6 14 2 2 1
De 20 000 à 29 999 4 12 22 3 3 1
De 30 000 à 59 999 4 12 42 6 6 1
De 60 000 à 99 999 4 12 70 10 10 1
Egal ou supérieur à 100 000 4 12 140 20 20 1

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Fréquences annuelles d’analyse (échantillons prélevés en distribution)

POPULATION DESSERVIE D
Eau non désinfectée (nd) Eau désinfectée (d)
500 habitants 2 4
2 000 habitants 6
5 000 habitants 12
10 000 habitants 24 24
30 000 habitants 60
50 000 habitants 90
100 000 habitants 150 240
150 000 habitants 210
300 000 habitants 390 720
 Pour les populations inférieures à 500 habitants, le nombre d’analyses D est à 2 dans le cas d’eaux non désinfectées et 4 dans le cas d’eaux
désinfectées.
 Pour les populations supérieures à 500 habitants, le nombre d’analyses à effectuer est obtenu par interpolation linéaire entre les chiffres fixés dans
les colonnes D, le chiffre étant arrondi à la valeur entière la plus proche.
 Pour les populations supérieures à 300 000 habitants, le nombre d’analyses à effectuer est obtenu par extrapolation linéaire, le chiffre étant arrondi
à la valeur entière la plus proche.

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45

Comment les usagers sont-ils informés ?


En dehors des situations de crise, où l’information des consommateurs revêt une
importance capitale, il existe un certain nombre de mesures destinées à mettre les informations
à la disposition du public en temps normal.

La loi sur l’eau du 3 janvier 1992 prévoit que les données relatives à la qualité de
l’eau établies à la suite des contrôles sanitaires usuels ou exceptionnels « en des termes
compréhensibles par tous ».

Le décret du 26 septembre 1994 impose l’affichage en mairie des résultats et


analyses transmis par les DDASS.

La loi Barnier DU 2 février 1995 fait obligation aux maires et gestionnaires des
services des eaux d’établir un rapport annuel sur le prix et la qualité du service de l’eau.

Le rapport du maire est présenté au conseil municipal et adressé au préfet. Dans


les communes de plus de 3 500 habitants, il doit être mis à la disposition du public.

L’arrêté ministériel du 10/07/96 prévoit, en outre, qu’une note de synthèse sur la


qualité de l’eau, préparée par la DDASS dans chaque département, sera jointe une fois par an
aux factures d’eau :

- à partir du 1er janvier 1998, pour les communes de plus de 30 000 habitants,
- à partir du 1er janvier 1999, pour les communes compris entre 10 000 et
30 000 habitants,
- à partir du 1er juillet 2000, pour les communes de moins de 10 000 habitants.

Toute personne qui le désire peut obtenir communication des résultats des
analyses de qualité de l’eau potable de sa commune en les demandant à la mairie, qui dispose
des analyses de la DDASS. Elle peut également se renseigner auprès de la société de service
des eaux, dans le cas où la commune a choisi la formule de la délégation de son service à une
entreprise.

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46

L’EXPLOITANT SURVEILLE
Surveillance et prévention
L’exploitant, qu’il s’agisse d’une gestion municipale directe ou d’une gestion déléguée à une société, a
l’obligation de faire fonctionner le réseau de production et de distribution conformément aux normes en
vigueur.

Il est tenu de surveiller en permanence la qualité des eaux, et de tenir à la disposition du directeur de la
DDASS les résultats des vérifications qu’il opère.

Des variations de la qualité de l’eau peuvent se produire de manière très soudaine au niveau de la
ressource, par exemple à l’occasion d’une pollution accidentelle.

Aussi, des contrôles ponctuels opérés à un moment donné ne suffisent pas à garantir une qualité constante.
C’est pourquoi les sociétés de service des eaux possèdent leurs propres dispositifs de surveillance et leurs
propres laboratoires, dotés des moyens les plus modernes et les plus performants.

Alors que les contrôles officiels interviennent a posteriori, l’auto surveillance des exploitants vise à prévenir
toute anomalie dans la qualité de l’eau distribuée.

Les dispositifs de surveillance


Ils diffèrent d’un service des eaux à l’autre. Cependant, en simplifiant beaucoup, on peut décrire le processus
de façon schématique.

Le dispositif doit être décentralisé, pour pouvoir apprécier la qualité de l’eau au pompage, pendant la
production, le traitement, le stockage et le transport.
C’est pourquoi la surveillance de la qualité s’exerce à trois niveaux, à travers trois types d’analyses
complémentaires que permettent aujourd’hui les progrès techniques en matière d’automatisme et
d’analyses:
 des analyses automatiques permanentes pratiquées sur les lieux mêmes de pompage, de
production et de distribution ;

 des analyses fréquentes et systématiques effectuées dans des laboratoires de terrain ;

 des analyses spécifiques et fines, plus exigeantes en matériel et en hommes, dans un laboratoire
central.

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47

BESOINS & DEMANDE EN EAU

47
48

1-Généralités
On distingue,
 Le besoin unitaire au niveau d'un usage particulier, qui est la quantité d'eau
nécessaire pour une certaine utilisation: par exemple pour une douche.
 Le besoin global par jour pour un usager, qui est la somme des besoins unitaires
résultant de l'utilisation qu'il a faite de l'eau .
 La demande qui est la quantité d'eau à prélever dans le milieu naturel à chaque
instant pour faire face à la couverture des différents besoins, prenant en compte
les pertes prévisionnelles depuis le prélèvement à l'utilisation.

2- Evaluation des besoins en eau


2.1- Les différents besoins
2.1.1- Les besoins des usages domestiques
Ils couvrent les différents usages de l'eau dans la maison (hors gaspillage)
Chasse d'eau -WC- 8 à 10 litres d'eau par usage, lavabo, douche, machine à laver;
etc.
Des enquêtes réalisées dans divers pays donnent les chiffres consignés dans le
tableau ci-dessous (les chiffres sont en l/j/ personne).

Pays Boisson et Lavage Lavage Hygiène WC Divers Total


cuisine Vaisselle linge
G.B. 4,6 13,7 13,7 45,5 49,9 46,0

Belgique 4 11 à 20 11 à 20 38,0 42,0 22,0 126 à 146

RFA 3à6 4à6 20 à 40 30 à 55 20 à 40 26 à 30 100 à 170

Suède 10,0 20,0 20,0 55,0 50,0 9,0 164,0

USA 11,0 14,0 33,0 170,0 - 11,0 240,0

Source: Lyonnaise de Eaux

N.B.
Pour avoir les besoins totaux il faut ajouter ceux de l'arrosage du jardin, du lavage
des voitures etc…
Pour les villes africaines les bureaux d'études sont confrontés à deux situations :
. Les besoins domestiques couvrant effectivement l'ensemble des différents usages
de l'eau à la maison et,
. Les besoins domestiques solvables: ce que réellement l'usager va en prendre au
réseau, tenant compte de son pouvoir d'achat. La différence pouvant être ou non
couverte par d'autres points d'eau alternatifs.

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49

2.1.2- Les besoins des services publics


Ils couvrent les différents besoins pour les services publics: écoles, hôpitaux,
bâtiments publics, arrosage des chaussées, arrosage des jardins publics, abattoirs,
installations sanitaires publics.
Les chiffres existants dans les différents ouvrages sont ceux relevant d'enquêtes et
ou de données d'exploitation dans les pays développés.
En Afrique généralement les bureaux d'étude évaluent les besoins des services
publics à 30% des besoins domestiques pour les grands centres et centres semi
urbain.

2.1.3- Les besoins des commerces et des bureaux


Ils concernent les boulangeries, les maisons de commerce, les restaurants, les
hôtels, les bureaux, etc.
Généralement les bureaux d'études en Afrique les intègrent dans les besoins de
services publics

2.1.4- Les besoins des industries


On notera que, dans l'industrie, le besoin dépend de nombreux facteurs :
économiques, techniques, psychologiques, l'abondance et donc le prix de l'eau

Produits m3 d'eau /tonne


Acier 6 à 300
Savon 1 à 35
Plastique 1à2
Papier 80 à 1 000
Bière 8 à 25
Sucre 3 à 400

Comme le tableau le montre les chiffres varient beaucoup avec des écarts très
prononcés.

2.1.5- Les besoins du cheptel (besoins pastoraux)


 Bovins: abreuvement de 60 litres tous les deux jours, soit 30 litres par jour
 Petits ruminants: 4 litres par jour
En Afrique tropicale l'animale de référence est un bovin de 250kg vif: 1 UBT (Unité
de Bétail Tropical )
Petits ruminants: 0,1 UBT
Chevaux : 1 UBT
Remarque:
Les informations ci-dessus sont extraits de Techniques rurales en Afrique: hydraulique pastorale
(République française, secrétariat d'état aux affaires étrangères chargé de la coopération -1973

Les besoins en eau varient dans l’espace et dans le temps.

49
50

3.- variation des besoins


3.1- Variation dans l’espace
Pour un centre urbain donné, on retrouve,
Des zones à habitats dits bas standings, moyens standings, hauts standings
Des zones industrielles
Des zones administratives
Des zones commerciales
Etc. …

3.2- Variation dans le temps


Les besoins domestiques varient,
d’une saison à l’autre : période chaude & période froide
d’une année sèche à une année pluvieuse : l’existence d’autres points d’eau
alternatifs
est souvent tributaire de la pluviométrie
d’un jour ouvrable à un jour non ouvrable
d’une heure creuse (heure de faible consommation) à une heure de pointe (heure de
forte consommation)

Les besoins industriels varient,


d’une période de forte production à une période de faible production: très souvent
les productions sont tributaires de la demande
des heures d’activités aux heures d’arrêt

3.3- Les coefficients de variation


Pour traduire l’importance des variations des besoins en eau l’on prend une
référence qui est le besoin moyen. Suivant la situation on s’intéressera au,
besoin moyen annuel ⇒ on dispose de données sur plusieurs années
besoin moyen mensuel ⇒ on dispose de données sur plusieurs mois
besoin moyen journalier ⇒ on dispose de données sur plusieurs jours
besoin moyen horaire ⇒ on dispose de données sur plusieurs heures

Le rapport (besoin de pointe ) / (besoin moyen) est appelé coefficient de pointe


On parlera alors de
 Coefficient de pointe annuel
 Coefficient de pointe mensuel
 Coefficient de journalier
 Coefficient de pointe horaire
Généralement l’on s’intéresse aux coefficients de pointe mensuel, journalier et
horaire :
On s’intéresse aux besoins de l’heure de pointe du jour de pointe du mois de pointe.
Chacun de ces coefficients de pointe ont leur importance dans la taille
Soit des ouvrages de mobilisation des ressources en eau
Soit des ouvrages de traitement
Soit des ouvrages de distribution

50
51

3.3.1- Coefficient de pointe mensuel : Cpm


Les différents ouvrages du système d’AEP doivent être en mesure de satisfaire les
différents besoins du mois de pointe.

Consommation du mois de pointe 12x consommation du mois de pointe


C pm = =
Commation moyenne mensuelle consommation annuelle

3.3.2 - Coefficient de pointe journalier Cpj


C’est un facteur qui dépend de plusieurs paramètres: présence et niveau de
pérennité de points d’eau concurrents; importance des variations saisonnières. Il
traduit les écarts de consommation entre les jours de l’année. C’est le rapport de la
consommation journalière la plus élevée sur la consommation moyenne journalière.
Généralement le jour de plus forte consommation se retrouve dans le mois de plus
forte consommation.

Consommation du jour de pointe


C jp = généralement on se refère aux données du mois de pointe
Consommation moyenne journalière

Le coefficient de pointe journalier peut atteindre 3 dans les zones semi rurales et
rurale des pays sahéliens par contre il est nettement plus faible dans les pays
équatoriaux.

3.3.3- Coefficient de pointe horaire Cph


Il est très lié à l’étalement des activités sur 24 heures. Plus la zone est fortement
urbanisée, plus le coefficient de pointe horaire est faible.
Il est nécessaire pour l’évaluation des besoins à apporter aux usagers à l’heure de
pointe.

Consommation de l' heure de pointe 24 x consommation de l' heure de pointe


C ph = =
consommation moyenne horaire Consommation du jour de pointe

A titre indicatif on peut donner les valeurs ci-après


 Grandes ville Cph = 1,5 à 2,0
 Villes moyennes Cph = 2,5
 Milieu rural Cph = 3à4-6

4- Evaluation des besoins en eau d’une communauté donnée


Les systèmes d’AEP étant destinés à apporter l’eau nécessaire à l’alimentation et au
développement socioéconomique. Il s’avère nécessaire que pour l’évaluation des
besoins globaux l’on connaisse la zone d’étude sur les plans démographique et
socioéconomique.
L’évaluation des besoins en eau part des besoins moyens se rapportant aux
différents usagers.

L’évaluation des besoins tient compte de la situation actuelle et de celle à venir.


L’échéance d’un projet est l’horizon de fonctionnement optimal des équipements
Il existe deux méthodes d’évaluation des besoins en eau.
NB : l’accroissement de la population suit une loi exponentielle de type

51
52

Pn = P0 *( 1+a)n
Pn = Population à l’année n (année généralement d’échéance du projet)
P0 = Population à l’année de référence : généralement année du dernier
recensement.
n = nombre d’année qui sépare l’année de Pn de l’année de P0
a = taux d’accroissement de la population

4.1- La méthode détaillée ou méthode analytique


Elle repose une enquête socio-économique visant
à identifier les différents usagers;
à déterminer leur niveau de vie (pouvoir d’achat, volonté à payer etc);
à évaluer les besoins spécifiques moyens journaliers des différents usagers.

Remarques
Besoins domestiques
Ils sont difficiles à évaluer. Ils sont déterminés par des enquêtes socio-économiques.

Besoins annexes
Généralement les plages de valeurs ci-après sont recommandées pour l’évaluation
des besoins annexes (services et établissements publics) dans les avant projets
sommaires.
Ecole sans internat 3 à 5 litres par jour et par élève
Ecole / caserne avec internat 30 à 60 litres par jour et par élément
Hôpitaux 150 à 200 litres par jour et par lit
Administration 5 à 10 litres par employé et par jour
Abattoir moderne 300 litres par bête abattue
Abattoir en semi urbain 50 litres par bête abattue
Les statistiques des sociétés africaines d’eau montrent que les besoins annexes
représentent 30% des besoins domestiques.

4.2- la méthode globale forfaitaire


Elle consiste à retenir un besoin global forfaitaire moyen de consommation
spécifique et à l’appliquer à la population totale : Ce besoin moyen prend en compte
les besoins des services, des industries etc.
Ce besoin moyen global est évalué à partir de données de consommation de centres
semblables déjà équipés de mini système d’AEP et dont la ressource couvre à tout
moment et à toute saison la demande en eau.
Remarque:
Très souvent les pays disposent de plans quinquennaux ou décennaux de
développement du secteur de l’hydraulique. Ces plans de développement sur la
base d’étude socioéconomique et d’analyse de statistique de besoins ont
recommandé des objectifs

Les tableaux ci-dessous donnent des informations sur les consommations


Observées dans de petits centres au Burkina Faso.
Période SABOU KOUPELA KONGOUSSI KOMPIENGA GOROM
6 730 habitants 13 200 habitants 8 766 4 774 5 050
habitants habitants habitants

52
53

Prod Cons Prod Cons Prod Cons Prod Cons Prod Cons
J 2004 1335 13424 14839 5383 4753 3342 2778 1494 1459
F 2187 1730 13479 14704 4826 4450 3447 2910 1221 1214
M 2549 2079 16251 15115 4624 4285 4657 3550 1420 1409
A 2577 2021 15495 16095 3532 3131 3890 3332 2914 2761
M 2224 1774 15375 14110 2068 2068 3680 3425 2723 2583
J 1598 1294 11700 11656 2976 2812 2694 1345 2633 2536
J 1425 1149 10619 10381 3827 3745 2288 1557 2745 2697
A 1033 890 9062 8766 3961 3601 2267 1576 2575 2510
S 961 820 9926 9160 3654 3472 1895 1334 2559 2553
O 1405 1068 12198 12047 5084 4025 2472 1704 2778 2721
N 1392 1069 13144 13011 4288 3736 2750 1957 2740 2574
D 1757 1528 14733 14733 5000 4500 3609 2724 2540 2512

Total 21112 16757 155406 154617 49223 44578 36993 28192 28339 27529

Tableau de relevé des productions et des consommations (extrait de rapport technique ONEA)

VILLES Nbre BP Nbre BF BP BF


POPULATI PRODUCTION m3 /an m3/an
ON ( l /J/h)
Moyenne pointe

SABOU 6 730 8.6 12.8 32 4 4 738 10 080

KOUPELA 13 200 32 39 295 24 44 274 104 492

KONGOUSSI 8 766 15.4 20.5 103 12 13 182 30 070

KOMPIENGA 4 774 18.4 27 28 7 3 720 21 043

GORO-GOROM 5 050 15.4 19.4 36 10 6 964 12 463

Répartition des consommations entre Branchement privé et borne fontaine

BP : branchement privé
BF : borne fontaine / point d’eau collectif

4.3- Relation entre besoin moyen journalier Qmj et les autres types de besoins

4.3.1- Besoins en eau du jour de pointe : Q jp (débit de pointe journalier)


C’est généralement la consommation du jour le plus chaux de l’année.
Q jp = C pj x Q mj

4.3.2- Besoin moyen horaire Qmh (débit moyen horaire )

53
54

Qmj
Qmh =
24

4.3.3- Besoin de l'heure de pointe Qph (débit de pointe horaire )


Les besoins en eau sur 24 heures varient d'une heure à l'autre. Le rapport de la
consommation de l'heure de pointe sur la consommation moyenne horaire donne le
coefficient horaire de pointe.
Le débit de l'heure de pointe est utilisé pour le dimensionnement du réseau de
distribution.

5- Demande en eau
Comme le montre la structure d’un système d’AEP, il existe une différence entre les
quantités et/ou débits prélevés à la ressource et ceux mis à la disposition des
usagers pour la couverture de leurs besoins. La ressource identifiée doit être en
mesure de couvrir (entre deux renouvellements) la demande en eau.

De l’exhaure à la couverture des besoins, les différentes techniques mises en œuvre


engendrent des « pertes en eau » : eau perdue soit suite à des fuites sur réseau
(adduction et distribution), ou au stockage (débordement de réservoirs), soit pour
nécessité d’exploitation : lavage des filtres, purges de boues des décanteurs etc.
Aussi parle t on de perte au réseau, de perte à la production ⇒ rendement de
réseau, rendement de l’usine de traitement pour la production d’eau potable.

L’importance des pertes est fonction de la nature, de l’état (dégradation) et de


l’importance des ouvrages constitutifs du système.
Dans le cas d’un système qui exploite des eaux souterraines, il n’y a pas de
traitement qui engendre des pertes. Les pertes sont constatées pratiquement
seulement sur le réseau et les ouvrages de stockages; Aussi il est recommandé 0 ≤
Cp ≤ 5 %.
Pour les systèmes exploitant des eaux de surface, l’importance des pertes au
traitement est considérable ; aussi peut on être amené à évaluer les pertes à 30%
des besoins domestiques journaliers.

5.1- Demande en production au jour de pointe Pjp


La production doit couvrir les besoins sur le réseau de distribution augmentés des
pertes au réseau de distribution.

Pjp = C pr xQ jp = C pr xCCpj xQm avec C pr = Coefficient de perte sur le réseau

5.2- Demande à l’exhaure – capacité de la ressource


La capacité de la ressource doit couvrir les besoins au réseau de distribution
augmentés de l’ensemble des pertes de tout le système.

D jp = C pt xPjp avec C pt = Coefficient de perte au traitement


Quand la ressource est constituée,
- d'un réservoir d'eau de surface on raisonnera de capacité de stockage entre deux
renouvellements (deux saisons) avec prise en compte des prélèvements pour
l'AEP, des évaporations et des infiltrations (et éventuellement autres usages).

54
55

- Quand la ressource est constituée d'eaux souterraines captées par forage ou par
puits ou de source on raisonnera sur le débit de production journalière =
Qex ( m 3 / h ) x nombre d' heures de fonctionnement par jour qui doit être ≥ à la demande en
production du jour de pointe.

- Quand il s'agit d'un cours d'eau on s'intéresse au débit d'étiage qui est ≥ à la
demande en production du jour de pointe. Attention aux autres usages en aval et
au débit sanitaire.

5.2.1- Cas d'une retenue (réservoir d'eau constitué par un barrage)


 L'ouvrage existe, il faut disposer,
- de la courbe hauteur - Volume de la retenue (côte de déversoir, côte de prise)
- des périodes de non apport à la retenue
- des données sur les infiltrations et les évaporations
- des données sur les différents prélèvements mensuels
On trace sur le graphique courbe hauteur volume, la courbe de tarissement (courbe
d'exploitation des eaux de la retenue: à l'observation des premiers apports le plan
d'eau doit être au-dessus de la prise.

 L'ouvrage est à construire, il faut disposer


- des périodes de non apport à la retenue
- des données sur les infiltrations et les évaporations
- des données sur les différents prélèvements mensuels
- des données topographiques de cuvette de retenue
- des caractéristiques du bassin versant (Superficie, coefficient de ruissellement,
pluviométrie annuelle, etc…)
On détermine alors le volume à stocker pour la couverture de la demande durant la
saison de non apport et on procède au calage de la cote de déversoir. On évalue
ensuite les apports durant la période d'apport (par prudence on se réfère à la
pluviométrie de l'année sèche

5.2.2- Cas d'un cours d'eau permanent


La demande journalière de pointe est comparée au débit journalier d'étiage.
Le débit d'exhaure journalier en période d'étiage - la demande du jour de pointe doit
être > 0 ; Dans certaines législations nationales ou internationales, cette différence
tenir compte:
D'un débit sanitaire,
D'un débit arrêté en commun accord avec le ou les pays en aval (notion de gestion
intégrée).

5.2.3- Cas des eaux souterraines: sources émergeantes ou nappes captées par
forage ou puit
Les débits journaliers d'exploitation des ouvrages doivent couvrir la demande du jour
de pointe. Il ne faut pas perdre de vue que généralement,
 Il n'est pas recommandé d'exploiter un forage 24h / 24;

55
56

 Il ne faut exploiter un forage au-delà de son débit d'exploitation déterminé par


l'essai de pompage.

EXERCICES D'APPLICATION
EXERCICE I
La population de Kongoussi est de 17 900 habitants au recensement général de la
population de 1996. Les études socio-économiques font ressortir un taux
d'accroissement constant de 3,50% de la population jusqu'en 2006 et de 4,5% de
2006 à 2015 (bitumage de la route et retour de retraités).
L'ONEA exploite actuellement les eaux souterraines (09 forages) pour l'alimentation
en eau de la ville. La multiplication des forages donc des équipement de pompage et
d'adduction à travers la ville engendre des problèmes de gestion et d'exploitation.
Aussi l'ONEA envisage de recourir aux eaux de surface.
Le plan de développement de l'ONEA prévoit une consommation moyenne (sur la
période couvrant octobre à juin) de 30 litres par jour et par habitant dans des centres
semi urbain comme Kongoussi jusqu'à l'horizon 2015.

Les statistiques montrent que dans la zone, pour les retenues d'eau, les 2/3 vont à
l'évaporation et à l'infiltration.

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57

Qu'elle devrait être la capacité minimale de la retenue pour couvrir la consommation


de la ville (entre deux apports) jusqu'en 2015 sachant que les derniers apports sont
observés en fin septembre et les premiers le 30 juin.
N.B. Tous les mois seront considérés ayant 30 jours.

EXERCICE II
Evaluation des besoins et demande en eau / dimensionnement des adductions
Les recensements généraux de la population de Kamboinsé de 1993 et de 2003 ont
donné respectivement des populations de 6000 et de 8460 habitants.
L'étude des besoins en eau fait ressortir un besoin moyen global de 25 litres par jour
et par habitant.
1- Il vous est demandé d'évaluer la capacité de production journalière requise à un
(des) ouvrage (s) de captage d'eaux souterraines pour la couverture des besoins en
eau de jour de pointe de la population de Kamboinsé jusqu'à l'horizon 2013.

Les différentes études et réalisations hydrogéologiques dans le village font ressortir


un débit moyen d'exploitation des forages de 8m3/heure pour une durée
d'exploitation recommandée de 15 heures par jour.
2- Combien de forages faudrait il réaliser pour l'horizon 2013?

Des analyses bactériologiques et physico-chimiques révèlent que l'eau des


différentes nappes répond qualitativement aux normes nationales. Le système de
distribution retenu est la borne fontaine. Les études prévoient un traitement au
chlore avant distribution.
3- Maintenez-vous ou rejetez-vous cette disposition? Justifiez votre réponse.

4- Le pompage se fera 24 heures par jour: il sera installé deux pompes fonctionnant
une seule à la fois (12 heures par jour par pompe). Quel avantage y a t il à prévoir
un pompage de 24 heures par jour.
Dimensionnez cette conduite pour un débit de 20m3 / heure

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58

5- Comment déterminez-vous le débit de dimensionnement de la conduite de


distribution RI de longueur 1200m.
Dimensionnez cette conduite pour un débit de 50m3 / heure sachant qu'il est requis
une pression
au sol ≥ 10m au nœud I; Pour le diamètre commercial que vous aurez retenu,
donnez la pression au sol en I.

REMARQUES: Les canalisations seront en PVC pression Class 4 (10 bars)


Pour chaque conduite à dimensionner vous indiquerez le diamètre commercial
retenu
Cote du plan d'eau dans la bâche: 260,00m
Cote de déversement dans le réservoir 280,00m
Cote minimale exploitable dans le réservoir: 278,00
Cote au sol du point I: 262,50m
Les pertes de charge singulières seront négligées

EXERCICE III
Evaluation de débits de dimensionnement de tronçons
Calculez les débits de dimensionnement des tronçons du réseau de distribution ci-après.

A
C
5l/s

2l/s E
D 3l/s
B

4l/s

Tronçon Débit prélevé au nœud aval Débit prélevé uniformément au long

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(l/s) du tronçon (l/s)


AB 2,00 0,00

BC 5,00 0,00

BD 0,00 6,00

DE 3,00 0,00

DF 4,00 7,00

N.B.
Les débits indiqués sont ceux de l'heure de pointe

BIBLIOGRAPHIE

Dégremont:
Mémento Technique de l'eau Tome 1 et Tome 2 (1989)

Lyonnaise des eaux


Mémento du gestionnaire de l'alimentation en eau et de l'assainissement (1994)
Tome 1: eau dans la ville, alimentation en eau

CIR: Centre International de Référence pour l'AEP et l'Assainissement


Alimentation en eau des petites collectivités (août 1983)

OMS
Directives de qualités pour l'eau de boisson
Volume 1 recommandations (1985)
Volume 3 contrôle de la qualité de l'eau de boisson (1986)

Documents du Centre d'Information sur l'eau C.I.eau

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60

Qualité de l'eau

Aptitude de l'eau, déterminée par ses caractéristiques physiques, chimiques,


biologiques ou organoleptiques, à servir à un usage défini ou à permettre le
fonctionnement d'un milieu donné.

Une eau de bonne qualité est essentielle à la santé humaine et à celle des ressources
biologiques ainsi qu'à la pratique d'activités récréatives sécuritaires (à court, moyen
et long terme).
Des organismes internationaux (OMS), régionaux (UE) et nationaux responsables de
la qualité de l'eau établissent des directives ou normes de concentration pour les
différents éléments pouvant être présents dans l'eau.
Des limites étant fixées étant fixées, il devient relativement facile de définir une eau
de qualité.
Elle devrait présenter un goût agréable, ne pas dégager d'odeur déplaisante, avoir un
aspect esthétique acceptable et être dépourvue d'agents physiques, chimiques ou
biologiques nocifs.

Pollution de l'eau
La pollution de l'eau est une modification néfaste des eaux causée par l'ajout de
substances susceptibles d'en changer la qualité, l'aspect esthétique et son utilisation
à des fins humaines. L'agent polluant peut être d'origine physique, chimique ou
biologique et provoquer une gêne, une nuisance ou une contamination.

Comment mesure-t-on la qualité de l'eau?


Les scientifiques (chimistes) prélèvent des échantillons d'eau, les analysent en
laboratoire (recherche de concentration de paramètres définis par les organismes
responsables de la qualité de l'eau) à l'aide d'instruments et de méthodes
spécialisées.

Les résultats des analyses sont comparés aux normes et critères de qualité en
fonction des usages de l'eau.

Les maladies liées à l'eau


 Les risques microbiologiques

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La consommation d'une eau contaminée par des porteurs de germes ou des malades
ou son utilisation pour la préparation des aliments ou la toilette, et même son
inhalation sous forme de vapeur ou d'aérosols peut provoquer une infection.

Le tableau ci-dessous indique quelques unes des maladies hydriques les plus courantes et l'agent
pathogène associé.

Type Nom Maladie Données épidémiologiques


d'agent
Parasite Ascaris Ascaridiose 1 millions de cas /an
Lumbricoides
Sarcoptes acabiei Gale 300 millions cas /an
Dracunculus Dracunculose Plus de 5 millions de cas / an
mendinensis (ver de Guinée)
Schistosoma Schistosomiase 200 millions de cas /an
haematobium, (bilharziose)
S. japonicum,
S. mansoni
Onchocerca volvulus Onchocercose 18 millions de cas
(par mouche simulie) (cécité des rivières)
Salmonella typhi, Fièvre typhoîde et 17 millions
Salmonella paratyphi paratyphoîde
Legionella Légionellose
pneumophila -------
Bactérie Leptopira spp Leptopirose De 0,1 à 1 pour100 000 habitants
par an dans les climats tempérés
et 10 ou plus pour 100000
habitants /an sous les tropiques
humides
Vibrio cholerae Cholera 384 000 cas / an
Campylobacter jejuni Campylobactériose A l'origine de 5 à 14%de
ou Campylobacter Coli diarrhées dans le monde

Virus Transmis par culex Encéphalite 30 000 50 000 cas signalés en


tritaeniorhynchus et japonaise Asie chaque année
culex vishnui
4 types transmis par Dengue et dengue 50 - 100 millions dengue / an et
le moustique Culex hémorragique 500 000 cas de dengue
aedes hémorragique /an
Chlamydia Trachome 360 millions de cas /an
trachomatis
Entameba histolytica Diarrhée -----
Protozoair Cryptosporidium Diarrhée ---
e parvum

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Source: OMS (www.caducee.net/dossierSpecialises/sante-publique)

 Les risques chimiques

L'eau contient de nombreux oligo-éléments qui sont bénéfiques à faible


concentration, comme le fer ou le fluorure mais sont toxiques à plus fortes doses
pour l’homme Certains Eléments tels que l'arsenic, la cyanure ou le plomb sont
dangereux même à faible concentration.

Le tableau ci-dessous répertorie quelques-unes des maladies liées à une exposition excessive de
certains éléments.

Eléments Maladies
Toxines des cyanobactéries Impact sur le foie, le cerveau… suivant le type de
toxine produite
Arsénic Arsénicisme
Fluorure Fluorose
Plomb Saturnisme
Nitrates (nitrites) Méthémoglobinémie

Pour les substances chimiques, les valeurs guides qui sont préconisées par l’OMS sont calculées à
partir d'études de toxicité effectuées sur des animaux de laboratoire.
Une valeur guide est calculée à partir de la dose journalière tolérable qui est une estimation de la
quantité d'une substance présente dans l'eau de boisson , exprimée en fonction du poids corporel (mg
par kg de poids corporel qui peut être ingérée quotidiennement pendant toute la vie sans risque
appréciable pour la santé.

La dose journalière tolérable (DJT) = DSEIO ou DMEIO / FI


DSEIO = dose sans effet indésirable observé,
DMEIO = dose minimale ayant un effet indésirable observé,
FI = Facteur d'incertitude

La valeur guide (VG) est alors calculée à partir de la DJT à l'aide de la formule,

VG = (DJT*pc*p)/C

pc = poids corporel (60 kg pour un adulte, 10kg pour un enfant, 5kg pour un nourrisson,
p = proportion de la DJT attribuée à l'eau de boisson
C = consommation journalière d'eau de boisson (2 litres pour un adulte, 1 litre pour enfant et
nourrisson).

Les facteurs d'incertitude ont été déterminés par consensus au sein d'un groupe d'experts.

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L'eau de boisson n'étant généralement pas la seule source d'exposition de l’homme aux substances,
les valeurs guide calculées selon la méthode des DJT tiennent compte des autres sources d'exposition
en attribuant un pourcentage de la DJT à l'eau de boisson.
Cette pondération peut varier géographiquement suivant l'évaluation faites par les autorités de
l'importance du mode d'exposition.

Les valeurs guide sont calculées pour chaque substance séparément sans tenir compte des
interactions possibles mais on considère que les marges de sécurité choisies sont suffisamment larges.

Les indicateurs de qualité / présentation générale

Les moyens disponibles sur le terrain pour estimer la qualité de l'eau sont les suivants:
- L'enquête sanitaire, complété par l'analyse bactériologique;
- Les analyses physico-chimiques.

Le choix de la méthode s'effectue en fonction de l'objectif poursuivi:


 Recherche de pollution par les matières fécales;
 Caractérisation se l'eau avant de la traiter, ou dans le but de déterminer si le traitement est
efficace;
 Caractérisation du milieu: connaître la qualité d'une mare ou d'un cours d'eau avant de l'exploiter
pour l'approvisionnement d'une installation, d'un camp de réfugiés ou d'un village ou encore
connaître la signature chimique de l'eau des forages afin de mieux comprendre le système
aquifère, ou encore pour savoir si l'eau être utilisée pour l'irrigation.

Les indicateurs usuels qui permettent de remplir l'un de ces trois objectifs sont présentés dans le
tableau ci-dessous:
Objectifs Indicateurs
Recherche d'une pollution fécale  enquête sanitaire
 analyse bactériologique
Analyse avant traitement (floculation, décantation,  analyse bactériologique
filtration, chloration, )  demande en chlore
 pH
 turbidité
 conductivité
Analyse après traitement  analyse bactériologique
 chlore résiduel libre
 aluminium
 pH
 turbidité
 conductivité
Caractérisation du milieu (eau souterraine)  conductivité
 température
 pH
 cations (calcium, magnésium, potassium,
sodium)
 anions (chlorure, sulfate, nitrate, alcalinité)
 éléments traces (fer, manganèse, fluorure…)
Caractérisation du milieu (eau de surface)  conductivité
 température
 pH
 turbidité
 cations (amonionique, potassium)
 anions (nitrate, nitrite)
 éléments traces (fer, manganèse)
 oxydabilité et DBO
 oxygène dissous

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 indice biologique
Analyse en vue de caractériser l'aptitude à  conductivité
l'irrigation  cations

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Les types de pollution


Organique Contaminants Biogénique Microbienne Visuelle
(par les engrais) ou esthétique
- Polluants associés
Matières organiques (DBO) Organiques Substances nutritives ou Bactéries et virus - colorants (couleur)
- acides de résines nutriments - coliformes fécaux - odeurs
- acides gras - azote - streptocoques - matière en suspension
- huiles et graisses - phosphore - entérocoques (turbidité)
- pesticides - escherichia coli - objets flottants, débris,
- substances - pseudomonas aeruginosa matières huileuses
organochlorées - giardia lambia - algues
- HAP, BPC,
phénols,benzène, toluène,
dioxines, furanes…

Inorganiques
- métaux lourds (As,Cd, Cr,
Cu, Hg, Ni, Pb, Se, Zn,
etc….
- cyanures, sulfates,
sulfures
Sources
Rejets de matières organiques Rejets de substances Rejets domestiques et Rejets d'origine humaine ou Papetières, industrie du
d'origine humaine, animale et organiques par les industries agricoles animale entraînant l'apparition pétrole et du textile
industrielle par les industries agricoles, pétrolière et d'organismes pathogènes
agro-alimentaires, les chimiques, les papetières, etc. Rejets de produits azotés par dans l'eau Rejets d'eaux usées
papetières, les municipalités les fabriquants d'explosifs et municipales non traitées
Rejets de substances d'engrais
inorganiques par les industries Activités agricoles
chimiques, métallurgiques,
minières et de traitements de
surface.
Répercussions environnementales
Diminution de la Effets immédiats ou latents Prolifération d'algues et de Création d'un milieu propice à Rend peu attrayante la
concentration d'oxygène dans (peut s'accumuler lentement plantes aquatiques le long des la propagation de certaines pratique d'activités récréatives
l'eau, entraînant la disparition dans les tissus pour agir rivières des régions agricoles. maladies infectieuses Certaines formes de pollution
de certaines espèces progressivement sur les La décomposition de ces esthétique telles les matières

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aquatiques organismes vivants) plantes entraîne une Rend nécessaire le traitement en suspension, peuvent
diminution de la concentration de l'eau destinée à la détruire le frayères
Odeurs nauséabondes Selon la nature de la d'oxygène dans l'eau et crée consommation
substance, la dose rejetée et un milieu défavorable pour la
Enrichissement des eaux en l'espèce en cause, elle peut faune aquatique Entrave la pratique de
éléments nutritifs (azote, aller jusqu'à détruire des certaines activités récréatives
phosphore) occasionnant la espèces animales et Peut entraîner une
prolifération de végétation végétales, affaiblissant ainsi détérioration de la qualité Entraîne la fermeture des
aquatique un maillon de la chaîne esthétique des plans d'eau zones de cueillette de
alimentaire mollusques

Phénomène de
bioamplification pouvant avoir
des effets chez les humains

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Maladies liées à des insuffisances dans les domaines de l’eau et de l’assainissement


CATEGORIRES MALADIES
1- Maladies transmises par l’eau. L’eau n’agit que Chloréra
comme véhicule passif de l’agent infectieux. Typhoïde
Toutes ces maladies sont liées à un manque Dysenterie bacillaire
d’assainissement. Hépatite virale
Leptospirose
Giardiasis
Gastro-entérite

2- Maladies dues au manque d’eau et à une Gale


mauvaise hygiène personnelle qui créent des Maladies infectieuses de la peau
conditions favorables leur développement. Les Lèpre, poux et typhus
infections intestinales de ce groupe dépendent Trachome, conjonctivite
aussi de l’absence d’installations convenables pour Dysenterie bacillaire, dysenterie amibienne
l’évacuation des déchets humains. Salmonellose
Diarrhée à entérovirus
Paratyphoïde
Ascaridiose
Trichocéphalose
Entérobiose
Ankylostomiase

3- maladies transmises par des agents infectieux Schistosomiase (urinaire et anale)


diffusés par contact avec l’eau ou ingestion d’eau. Dracunculose (ver de guinée)
Une partie essentielle du cycle vital de l’agent Bilharziose
infectieux se passe dans un animal aquatique ; Filariose
certaines de ces maladies sont aussi liées à une Onchocercose
mauvaise évacuation des déchets. Ascaridiose

4- maladies transmises par des insectes qui vivent Fièvre jaune moustique
près de l’eau (vecteurs en relation avec l’eau). Dengue et fièvre hémorragique moustique
Les infections sont transmises par des moustiques, Fièvre de l’ouest du Nil et de la vallée du Rift moustique
des mouches, des insectes qui se reproduisent Encéphalites à arbovirus moustique
dans l’eau ou qui piquent au voisinage de l’eau. Ils Filaire de Bancroft moustique
sont particulièrement actifs et agressifs si l’eau est Paludisme* (malaria) moustique
stagnante. Ils ne sont pas affectés par les Onchocercose* Simulie
dispositifs d’assainissement. Trypanosome* (maladie du sommeil) mouche Tsé Tsé

5- maladies dues à des agents infectieux Clonorchiose poisson


contractées le plus souvent en mangeant du Diphyllobothriase poisson
poisson ou d’autres aliments mal cuits. (Maladies Fasciolopsiase plantes comestibles
en liaison avec l’évacuation des matières fécales) Paragonimiase coquillages

*
Les eaux usées domestiques n’ont pratiquement pas
d’influence sur ces maladies
Source : Manuel de l’IRC : Alimentation en eau des petites collectivités (août 1983)

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