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Support de Cours

Les eaux en industrie agroalimentaire


Donné par : Dr YAHIA CHERIF Asma
Chapitre I : Les ressources en eau

Chapitre II : Caractéristiques des eaux utilisées


en IAA
* Les eaux potables
* Les eaux non potables
* Les procédés membranaires

Chapitre III : Caractéristiques des eaux rejetées


par l’IAA
Introduction
L’eau est une source précieuse ;
essentielle à la vie de l’être humain
et tous les types de plantes et
d’animaux ainsi qu’au
fonctionnement de nombreux
secteurs de l'économie.
Exemple de bilan hydrique à l’équilibre en température ambiante de 20°C.
Un homme peut survivre sans
manger mais en buvant 40 jours
sans effort physique (L’homme
ne stocke pas d’eau et peut
transpirer 1 litre d’eau par jour).
Sans manger ni boire, il meurt
en 3 jours.
La croissance démographique en
Algérie

Selon ONS : 40,4 Millions d’habitants au 1er


Janvier 2016
41,2 Millions d’habitants au 1er
Janvier 2017
Chapitre I

Les ressources en eau : L’or Bleu


• Hydrosphère : L'ensemble de l'eau disponible
à la surface du globe, elle recouvre les ¾ de la
planète.
Cycle
hydrologique
Les eaux météoriques ou eaux de
précipitations

Une eau météorique est un terme hydrologique


utilisé pour définir un type d'eau existant dans
le sol depuis longtemps (à l'échelle géologique),
et qui provient des précipitations pluviales.
Exemple: l'eau des lacs, des rivières et icebergs,
qui tous proviennent indirectement de
précipitations.
Les eaux superficielles, de
ruissellement ou de source :
• Toutes les eaux naturellement ouvertes sur
l'atmosphère;

• Constituent un réservoir naturel d'eaux douces afin


d'approvisionner les populations pour leurs usages
domestiques, agricoles et industriels;

• La composition de ces eaux résulte de leur contact


avec les terrains traversés, de la faune et de la flore
rencontrée au cours de leur cheminement.
L'eau de mer

• contient des substances dissoutes, les sels,


constitués d'ions, principalement l'ion
chlorure et des ions alcalins comme l'ion
sodium;

• On trouve 30 à 40 g de sels dissous pour 1 kg


d'eau de mer
Les ressources en
eau en Algérie
Ressources en eau renouvelables en
Algérie (FAO,2016)
Comment satisfaire la demande croissante en
eau ?

Répondre à une demande continue et sans cesse croissante en eau requiert des efforts
pour pallier la variabilité naturelle et améliorer la qualité et la quantité de l’eau disponible!
 Construction des barrages et réservoirs:
Sont construits afin de stocker de l'eau pour l'irrigation et
la consommation. En outre, les barrages peuvent fournir de
l'électricité et aider à maîtriser les inondations.
75 barrages en 2017 qui a engendré une augmentation de la
capacité totale des barrages à 9000 million m3 . 3,5 million m3
d’eau potable et le reste est destiné à l’irrigation.

Barrage de keddara Barrage de Beni-haroune


(eau potable) (eau potable et irrigation)
142.39 millions de m3 910 millions de m3
 Traitement des eaux usées :
Les eaux usées sont maintenant épurées et réutilisées à différentes
fins dans de nombreux pays, cette pratique devrait se répandre à
l’avenir.

Les principales utilisations des eaux usées épurées sont :


• Utilisations agricoles : –irrigation- la plus répondue, permettant d’exploiter la
matière fertilisante contenue dans ces eaux réalisant ainsi une économie d’engrais ;

• Utilisations Municipales : arrosage des espaces verts, lavage des rues, alimentation
de plans d’eau, lutte contre les incendies, l’arrosage des terrains de foot et golf …,
des chantiers de travaux publics, arrosage pour compactage des couches de base
des routes et autoroutes.

• Utilisations industrielles : refroidissement ;

• Amélioration des ressources : recharge des nappes pour la lutte contre les
rabattements des nappes et la protection contre l’intrusion des biseaux salés en
bord de mer.
 Dessalement des eaux salées:
l’eau de mer ou toute autre eau salée transformée
en eau douce – est utilisée par les villes et par
l’industrie. Cette technique soulève considérablement
les problèmes de la gestion des ressources en eau.
La station du Hamma,
inaugurée le 24 février
2008.

Sa capacité de production
est de 200 000 m3/ par
jour.
Total Stations :13
Capacité m3/j : 2 260
000
Population : 11 873
220
Comment gérer les ressources en eau de manière durable ?

• L’utilisation durable des ressources en eau est un véritable défi


en raison des nombreux facteurs concernés, notamment les
changements climatiques, la variabilité naturelle des
ressources, ainsi que les pressions exercées par les activités
humaines.

• Une mauvaise qualité de l'eau et une exploitation non durable


des ressources peuvent limiter le développement économique
d'un pays, nuire à la santé de la population et mettre à mal ses
moyens de subsistance. Heureusement, on commence à
adopter des pratiques plus durables.

• Chaque pays a une stratégie pour la gestion de ses ressources


en eau qui sera mise en place à partir d’une législation.
Loi n° 05-12 du 28 Joumada Ethania
1426 correspondant au 4 août 2005
relative à l'eau.
La présente loi a pour objet de fixer les principes
et les règles applicables
pour l'utilisation, la gestion et le
développement durable des ressources
en eau en tant que bien de la collectivité
nationale.
Loi : Décret :
-Règle de droit écrite, de portée -Acte administratif de portée
générale (impersonnelle). générale ou individuelle du
-Rédigée et votée par le pouvoir exécutif, publié au
parlement, publiée au journal journal officiel.
officiel.

Différence :
- Le décret est une partie de loi.
-La loi est signée par le président de la république, tandis que le décret est signé
par le président de la république et/ou le premier ministre.
-La loi est émise par le parlement, le décret par le gouvernement.
Chapitre II

Caractéristiques des eaux


utilisées en IAA
Eau potable
Définition :
• L'eau potable est une eau dont on considère, qu'elle
peut être bue, cuite ou utilisée à des fins
domestiques et industrielles sans danger pour la
santé. Elle peut être distribuée à partir de bouteilles,
du robinet et dans l'industrie, à partir de citernes.

• Une eau potable dois être propre et de qualité donc


elle répond à des conditions : Organoleptiques,
Physico-chimiques , Bactériologique et facteurs
indésirables ou toxique qui sont établies par la
réglementation et qui fixent les teneurs limites à ne
pas dépasser pour un certain nombre de substances
nocives et susceptibles d'être présentes dans l'eau.
Les prélèvements de l’eau
Le prélèvement d’un échantillon (échantillonnage) d’eau est une
opération délicate à laquelle le plus grand soin doit être apporté. Il
influence directement la qualité des résultats analytiques obtenus.
Pour cela :

 L’échantillon doit être homogène, représentatif, obtenu sans


modifier les caractéristiques physico-chimique de l’eau pour que
les résultats de l’analyses seront exploitables.

 Le préleveur doit avoir une connaissance précise des conditions


de prélèvement et de son importance pour la qualité des
résultats analytiques.

 une périodicité d’analyses de l’eau qui a un caractère évolutif


surtout vis-à-vis des phénomène de pollution est nécessaire.
Matériels de prélèvement
 Les flacons en verre : de préférence en verre borosilicaté
bouchés à l’émeri ou avec des bouchon en polyéthylène ou
en téflon.

Flacon avec Flacon avec Flacon avec


bouchon fermé à bouchon en bouchon en
l'émeri polyéthylène téflon

Ce type de verre est recommandé surtout quand il s’agit de doser


des éléments volatils comme le mercure, cyanure, sulfure … etc
• Au moment du prélèvement, les flacons
sont rincés 3 fois avec l’eau à analyser puis
sont remplis jusqu’au bord.

• Le bouchon sera placé de telle façon qu’il


n’y ait aucune bulle d’air et qu’il ne soit pas
éjecté au cours du transport
• Flacons en matières plastiques : Les bouteilles et les
revêtements des bouchons sont composés des
plastiques suivants : polyéthylène de basse ou haute
densité, polypropylène (chaise, bidon), polystyrène
(CD), chlorure de polyvinyle ( botte) ou téflon.

Ces flacons ne sont pas recommandés pour certains


dosages tels que les dosages des pesticides, les
hydrocarbures, phosphore car ils peuvent s’adsorber
au paroi.

Toutefois, les prélèvements à une mesure de la


radioactivité ou des fluorures sont obligatoirement
effectués dans des flacons en polyéthylène.
Pour les analyses bactériologiques, les flacons doivent être
stérile.
• Les flacons en verre seront stérilisés par la chaleur.
• Les flacons en plastique sont stérilisés par irradiation.

Dans la mesure de possible, il convient d’éviter de


réutiliser les flacons et surtout de mélanger les
flacons utilisés pour les analyses d’eau potable avec
ceux utilisés pour les analyses d’eau polluée
Le choix du type de flacon est fonction du type de
paramètres à analyser
Exécution du prélèvement
Le mode du prélèvement varie suivant l’origine d’eau et la nature de l’analyse :
Analyses Physico-chimique Microbiologique
Eau

Robinet • Laisser l’eau s'écouler pendant • Stériliser l’embout du robinet.


quelques minutes. • Laisser l’eau s’écouler
• Remplir les flacons sans quelques minutes.
toucher l’intérieur du flacons. • Remplir immédiatement le
flacon stérile sans le toucher
en laissant 1/10 du volume
vide.
• Fermer immédiatement le
flacon
Chambre de réception, de • Utiliser une canne • Désinfecter la partie de la
captage ou un réservoir télescopique sur laquelle le canne qui sera en contact avec
flacon sera fixé. l’eau.
• Prélever l’eau à une • Fixer le flacon stérile sur la
profondeur de 30 cm en canne.
prenant soin de ne pas • Prélever l’eau à une
toucher l’intérieur du flacon. profondeur de 30 cm sous la
• Reboucher le flacon. surface en laissant un volume
de 1/10 du volume vide.
• Fermer immédiatement le
flacon
Analyses Physico-chimique Microbiologique
Eau

Puits ou un forage ( pompe) • Prévoir un pompage préalable • Placer le flacon stérile


ininterrompu d’une durée directement sous le jet d’eau
total de 30h ininterompue ou afin de le remplir. stérile sans
3jours consécutive de le toucher l’intérieur du flacon
pompage de 10h. tout en laissant 1/10 du
• Remplir les flacons sans volume vide.
toucher l’intérieur du flacons. • Fermer immédiatement le
• Reboucher immédiatement. flacon

Eau superficielle ( lac )  Il faut choisir plusieurs point • Désinfecter la partie de la


de prélèvement pour tenir en canne qui sera en contact avec
compte l’hétérogéneité l’eau.
verticale et horizontale. • Fixer le flacon stérile sur la
• Utiliser une canne canne.
télescopique sur laquelle le • Diriger l’ouverture du flacon
flacon est fixé. face un courant.
• Diriger l’ouverture du flacon • Prélever l’eau à une
face un courant. profondeur de 30 cm sous la
• Prélever l’eau à une surface en laissant un volume
profondeur de 30 cm en de 1/10 du volume vide.
prenant soin de ne pas • Fermer immédiatement le
toucher l’intérieur du flacon. flacon
• Reboucher le flacon.
Décret exécutif n° 10-317 du 15 Moharram 1432
correspondant au 21 décembre 2010 fixant les
conditions dans lesquelles sont effectués les
prélèvements et les analyses d‘échantillons des
ressources en eau souterraine et superficielle
Conservation des prélèvements

Il est nécessaire d’employer des adjuvants de conservation


et de réunir des conditions de T° et d’obscurité favorables.

Le transport se fait à une T° de +4°C à l’obscurité dans des


emballages isothermes pour une conservation satisfaisante.

Chaque analyse doit se faire dans les délais limites afin


d’éviter les pertes et la modification de la composition de
l’echantillon.
La périodicité des analyses
En fonction de :

 La population desservie ( plus la population est


importante plus la fréquence est élevée)
 Débit journalier de l’eau.
 La nature de l’eau proprement dite.
Réglementation Algérienne :

Décret exécutif n° 09-414 du 28 Dhou El Hidja 1430


correspondant au 15 décembre 2009 fixant la nature, la
périodicité et les méthodes d’analyse de l’eau de
consommation humaine. ( voir Tableau 1 et 2)
Le fait qu'une eau soit conforme
aux normes, c'est-à-dire potable,
ne signifie donc pas qu'elle soit
exempte de matières polluantes,
mais que leur concentration a
été jugée suffisamment faible
pour ne pas mettre en danger la
santé du consommateur.
Caractéristiques de l’eau
Paramètres organoleptiques

Définition : Sont des paramètres qui concerne les


qualités sensibles de l’eau: La couleur, turbidité, Odeur
et saveur.

• Ces critères n’ont pas de valeur sanitaire directe, une


eau peut être trouble, colorée, sentir du chlore mais
peut être parfaitement consommable d’un point de
vue sanitaire.

• Se sont des aspects qualitatifs dont les sens sont les


parfait juges.
Exemple : seul le nez est apte à identifier une odeur.
La couleur

Origine de la couleur de l’eau : Elle peut être due à la


présence de certaines matières organiques (acides
humiques, fulviques) contenues dans l’humus qui est le
produit de décomposition des débris végétaux et
animaux.

Elle est fortement influencée par la présence de


certaines impuretés minérales (fer) d’origine naturelle
ou provenant de la corrosion des conduites, elle peut
aussi résulter d’une contamination par des effluents
industriels et être le premier signe d’une pollution.
Il existe essentiellement deux méthodes pour mesurer
l’intensité de la coloration de l’eau potable :
 La comparaison visuelle avec des étalons
 La mesure de l’absorbance

Elle est exprimée en unité Hazen ou Unité de Couleur


Vraie (UCV) = 1H
correspond à la coloration d'une solution contenant
1mg de platine sous forme d'acide chloroplatinique et
2 mg de chlorure de cobalt hexahydraté par litre.
Selon Décret exécutif n°14-96 du JO une valeur
indicative doit être < 15 UCV (15H) est acceptable.
La turbidité

Origine de la turbidité de l’eau : La turbidité est


l’inverse de transparence. Une eau turbide est trouble,
opalescente due à la présence de matières en
suspension finement divisées tels que: matiéres
organiques, plancton, argile ….etc

La turbidité élevée diminuer l’efficacité de la


désinfection, le contact entre les germes pathogènes et
l’agent désinfectant étant défavorisé donc l’effet
bactéricide est neutralisé. L’un des buts primordiaux du
traitement est de réduire la turbidité.
Il existe plusieurs méthodes pour mesurer la
turbidité d’une eau selon lieu de mesure :

Mesure sur le terrain : Méthode au fil de platine,


méthode de Secchi et méthode au fluoroscope.
Mesure au laboratoire : Méthode aux gouttes de
mastic, méthode au turbidimetre de jackson,
méthode néphélométrique, méthode à la silice …
etc

• Selon Décret exécutif n° 09-414 fixant la


nature, la périodicité et les méthodes
d’analyse de l’eau de consommation humaine,
La méthode utilisé en Algérie est la méthode
néphlométrique à la formazine.
Principe de
turbidimètre
turbidimètre

Un néphélomètre qui est un turbidimètre qui mesure la


lumière diffusée à un angle de 90°. Pour obtenir des
résultats définis et reproductibles, les turbidimètres sont
étalonnés et ajustés à l‘aide de solutions de formazine
(étalon de référence).
• L’expression de la turbidité est selon la
méthode de mesure.

• Selon Décret exécutif n°14-96 relatif à la


qualité de l’eau de consommation
humaine, la turbidité maximale acceptable
est de 5 NTU (nephelometric turbidity unit)

• Selon l’OMS les eaux convenablement


traitées ont des turbidités inférieures à 0,5
NTU.
Goûts et Odeurs

Ces deux propriétés, purement organoleptiques, sont


extrêmement subjectives et il n’existe aucun appareil
pour les mesurer.

L’odeur : l’ensemble des sensations perçues par


l’organe olfactif en flairant certaine substances volatils

Détermination : Repose sur le principe de la dilution


de l’eau à examiner avec une eau inodore jusqu’à ce
qu’elle ne présente plus d’odeur perceptible.
Les odeurs sont causées par la présence dans
l’eau de substances relativement volatiles. Ces
substances peuvent être inorganiques comme le
chlore, les hypochlorites, le bioxyde de soufre SO2
ou le sulfure d’hydrogène H2S ; ou organiques
comme les esters, les alcools, les nitrites, les
dérivés aromatiques et des composés plus ou
moins bien identifiés résultant de la
décomposition de matières animales ou
végétales(comme les algues) ou encore dus à la
pollution.
Goûts et Odeurs
Ces deux propriétés, purement organoleptiques, sont
extrêmement subjectives et il n’existe aucun appareil pour les
mesurer.

Le gout et la saveur : l’ensemble des sensations gustatives


perçues à la suite de la stimulation par certaines substances
des bourgons gustatifs.

Détermination : Repose sur le principe de la dilution de l’eau à


analyser avec une eau sans gout jusqu’à disparition du gout.

La saveur d’une eau est due à une certaine minéralisation,


une eau fortement minéralisée est d’une bonne saveur. Par
contre, une eau faiblement minéralisée à une saveur fade
comme celle des pluies.
Selon la règlementation algérienne qui figure
dans le Décret exécutif n°14-96 relatif à la
qualité de l’eau de consommation humaine :

La valeur indicative pour un gout et une odeur


acceptable est de 4 dilutions.
Paramètres Physico-chimiques
Ces paramètre spécifiques permettent d'apprécier l’aptitude
d’une eaux à l’utilisation et d’estimer les constituants de cette eau.

1) Température : Il est important de connaître la température de


l'eau avec une bonne précision.
En effet, celle-ci joue un rôle dans la solubilité des sels et surtout
des gaz. En particulier les teneurs en oxygène qui est nécessaire
pour l’auto-épuration des eaux par l’oxydation des matières
organique par des micro-organisme.

La T° des eaux dépend de :


 Situation géographique;
 Saisons;
 Origine des eaux;
 Profondeur du prélèvement.
Mesure : Sur le terrain au moment du prélèvement
(instantanée) . Il est nécessaire aussi de mesurer la T°
de l’air au même endroit et au même moment.
La mesure est effectuée avec un thermomètre .
L’unité de mesure est °C

Eaux superficielles : T° variable influencée par la T° de


l’air.
Eaux souterraines : T° constante, si elle varie donc une
suspicion d’infiltration.
2) Potentiel d'hydrogène « pH »:
Le pH représente le degré d’acidité ou d’alcalinité du milieu
aquatique. Il est représenté par l’équation suivante : pH = - log
[H3O+]

C'est le paramètre le plus important de la qualité de l'eau, il doit


être surveillé au cours de toute opération de traitement.
Son influence s’exprime dans le rôle qu’il exerce sur les équilibres
ioniques des autres éléments de l’eau en augmentant ou diminuant
leur toxicité :

• Un pH inférieur à 7 peut conduire à la corrosion du ciment ou


des métaux des canalisations, avec entrainement des éléments
indésirables comme le plomb et le cuivre.

• Un pH élevé conduit à des dépôts de tartre dans les circuits de


distributions. Au-dessus de pH 8, il y a une diminution
progressive de l'efficacité de la décontamination bactérienne par
le chlore. Par ailleurs la chloration diminue le pH.
Selon RA le pH d’une eau dois varie entre :
6,5 ≤pH≤ 9
Mesure du pH :
• Méthode colorimétrique : L'eau à analyser est
additionnée d’un indicateur et la coloration obtenue
comparée à une échelle de teintes préparées à partir
de solutions de pH connues.

Cette méthode est peu précise et non applicable pour


toute les eaux
Méthode potentiométrique avec électrode de verre:
La différence de potentiel existant entre une électrode de
verre et une électrode de référence (calomel-KCI saturé)
plongées dans une même solution, est une fonction
linéaire du pH de celle-ci. Elle suit la loi de NERST qui dit
que le potentiel de l'électrode est lié à l'activité des ions H
+ présents.
La mesure est effectuée avec un pH métre .

pH mètre de
paillasse pH mètre
portatif
3) conductivité électrique:
C’est la conductance d'une colonne d'eau comprise entre
deux électrodes métalliques de 1 cm2 de surface et séparées
l'une de l'autre de 1 cm.
Elle est exprimée en siemens par mètre (S/m).
C’est l’inverse de la résistivité électrique (Ω.cm)
Elle exprime la concentration en électrolytes dissous. Elle est
en fonction de la température de l'eau, et proportionnelle à la
minéralisation.
• La mesure se fait à l’aide d’un conductimètre

Selon les NA, CMA = 2800 µS/cm à 20°C


4) Minéralisation totale (TDS):

La minéralisation de l'eau est en fonction de la


géologie des terrains traversés. D’une façon
générale, elle est plus élevée dans les eaux
souterraines que dans les eaux superficielles.

Les eaux très minéralisées, du fait de leur teneur


en sels dissous, semblent bien contribuer à
l’homéostasie de l'homme et surtout de l'enfant;
cependant, elles peuvent poser des problèmes
endocriniens très complexes à des taux élevés.

Il existe une relation entre la teneur en sels


dissous d'une eau et sa conductivité
Le tableau suivant donne quelques indications sur la
relation existante entre la minéralisation et l a conductivité :
Conductivité (µS/cm) Minéralisation

< 100 Minéralisation très


faible
100-200 Minéralisation faible

200-333 Minéralisation moyenne

333-666 Minéralisation moyenne


accentuée
666-1000 Minéralisation
importante
>1000 Minéralisation élevée
(eau de mer)
5) Résidu sec :
La détermination du résidu sec sur l'eau non filtrée
permet d'évaluer la teneur en matières dissoutes et
en suspension, non volatiles, obtenues après une
évaporation d’eau.

La température a laquelle le résidu est séché a une


influence importante sur le résultat.

Le résidu sec doit être mesuré de préférence à


105°C et aussi à 180°C pour pouvoir estimer la
perte provoquée par la chaleur.
Remarque :
La teneur en résidus secs, composés
de minéraux dissous et non dissous, dans
l’eau est obtenue après évaporation à 180°C ;
Cette mesure se distingue totalement de la
mesure TDS qui mesure uniquement
les solides dissous
6) Dureté totale ou titre hydrotimétrique (TH) :
• Dans la plupart des cas la dureté est surtout due aux ions calcium et
magnésium qui sont associés au carbonate, bicarbonate, chlorure et
sulfates.
• Il existe diffèrent type de dureté :
 Selon les ions métalliques présent :
 La dureté calcique qui correspond à la teneur globale en sels de
calcium;
 La dureté magnésienne qui correspond à la teneur globale en sels
de magnésium.
D totale ou titre hydrotimétrique (TH) = D calcique + dureté
magnésienne
 Selon les ions associés aux ions métalliques
 Dureté permanente ou non carbonatée: correspond à la dureté qui
persiste après ébullition de l'eau. Elle représente la teneur en
sulfates et chlorures de calcium et de magnésium.
 Dureté temporaire : qui n'est autre que la différence entre la
dureté totale et la dureté permanente
Origine de la dureté

 Phénomène de lessivage des sols traversés : l’eau


traverse le sol et entraine la dissolution des sels.
Les eaux ayant traversées les terrains calcaires et
gypseux ( riche en carbonate de calcium et de
magnésium) sont dures;
En revanche si elle traverse des roches siliceuses et
granitique donc elle seront douces.
 Pollution dans certaines régions due à l’utilisation
de produit chimique ( spécialement chlorure de
calcium).
• Mesure : La détermination de la dureté totale se fait par
titrimétrie à l’EDTA
• Expression des résultats :
meq/l , mg/l de CaCO3, DHF : Degré hydrotimétrique français qui
correspond à une dureté d’une eau qui contient 10 mg de CaCO3 soit 4 mg
de calcium.

Selon les NA, CMA = 500 mg/l en CaCO3

L’unité de mesure peut varier selon le pays


7) Titre alcalimétrique TA et titre alcalimétrique
complet TAC :
L'alcalinité d'une eau correspond à la présence des
hydrogénocarbonates (bicarbonates) , carbonates et
hydroxydes.
• le titre alcali métrique ou TA mesure la teneur de l'eau
en alcalis libres et en carbonates alcalins caustiques.
• le titre alcali métrique complet ou TAC correspond à
la teneur de l'eau en alcalis libres, carbonates et
hydrogénocarbonates.
Mesure : Par méthode titrimétrique

Selon NA, Alcalinité = 65 mg/l en CaCO3 pour les eaux


dessalées ou déminéralisées(valeur minimale)
Paramètres microbiologiques
L’eau destinée à l’alimentation humaine doit être
exempte de tout organisme pathogène ou opportuniste
susceptible de provoquer des maladies à transmission
hydrique (MTH) chez ceux qui la consomment ou l’utilisent.

Analyse microbiologique :
Elle n’a pas pour objectif de faire un inventaire de tous les
germes mais rechercher et dénombrer les principaux
contaminant :
• Les germes totaux (aérobies mésophiles) : indicateur
microbiologique, ça permet d’estimer la charge
microbienne globale.
• Les coliformes
Colimétrie : consiste à dénombrer les
totaux
germes d’origine fécale spécialement
• Les coliformes
E.coli
fécaux
• Streptocoques fécaux : ils sont témoins d’une contamination
fécale

• Les clostridium sulfito-réducteurs : plus spécifiquement la


recherche des spores d’anaérobie car les spores sont les plus
résistant que les formes végétatives, ils renseigne sure une
pollution fécale + ancienne.

• Les germes pathogènes :


 Salmonelles : le germe le plus probable des épidémies d’origine
hydrique ( S.thyphi)
 Vibrio cholérique : elle peut être la cause de l’épidémie en été vue
qu’elle peut se trouver dans les eaux de baignade .
 Staphylocoques

• Les parasites et virus: rechercher à la demande s’il y’a des


signes évocateurs.
Méthodes générales d’un examen bactériologique d’une eau :
Le choix d’une méthode est fonction de la nature de l’eau:

 Eaux de consommation ou eau de mer : méthode en milieu solide.

 Eau polluées (de mer ou rejets) : méthode en milieu liquide.

 Méthode de dénombrement utilisant la membrane filtrante :


technique de concentration par filtration sur membrane en ester de
cellulose de porosité bien définie, susceptible de retenir les
bactérie. Cette méthode n’est pas applicable pour les eaux polluées
( colmatage)

Selon la RA dans Décret exécutif n°14-96 :


L’interprétation des résultats selon la norme en vigueur
du pays concerne uniquement la biologie des eaux. Il
faut tenir compte de la physico-chimie pour compléter
l’interprétation globale liée à la potabilité de l’eau.

Substances « indésirables » : nitrates (50 mg/l) , nitrites,


pesticides … etc
Substances toxiques : Arsenic, cadmium, cyanures,
plomb, hydrocarbures …

Remarque :
Le fait qu'une eau soit conforme aux normes, c'est-à-
dire potable, ne signifie donc pas qu'elle soit
exempte de matières polluantes, mais que leur
concentration a été jugée suffisamment faible pour
ne pas mettre en danger la santé du consommateur.
De l’eau naturelle à l’eau potable :
• PRÉTRAITEMENT :
 Le dégrillage et le tamisage (réservés aux eaux de surface)
Ce sont des procédés physiques. Les gros déchets sont retenus par une simple
grille, les plus fins dans des tamis à mailles fines.
 La préoxydation :
C’est un procédé chimique qui utilise le chlore (ou l’hypochlorite de sodium),
l’ozone, le dioxyde de chlore ou le permanganate de potassium. Il est destiné
à permettre l’élimination du fer et du manganèse (notamment pour les eaux
souterraines), de la couleur et des algues (essentiellement pour les eaux
superficielles).

• La clarification : C’est une étape indispensable pour les eaux de surface et


les eaux souterraines. Elle permet d’obtenir une eau limpide par élimination
des matières en suspension, et donc de la turbidité.
La clarification peut combiner les procédés suivants :
 coagulation / floculation
C’est un procédé physico-chimique qui a pour but de déstabiliser les matières
colloïdales (particules qui ne s’agglomèrent pas naturellement ). L’eau reçoit un
réactif destiné à provoquer l’agglomération de ces particules en suspension en
agrégats floconneux, dont l’ensemble forme une masse qu’on appelle le “floc”.
Les réactifs utilisés sont généralement des sels de fer ou d’aluminium. Chaque
réactif coagulant n’étant actif que dans une certaine zone de pH, un ajustement
du pH peut s’avérer nécessaire. Sous l’effet de son propre poids, le floc se dépose
lentement.
 décantation ou flottation
Ce sont des procédés physiques intervenant après la
coagulation-floculation de la gravité. L’eau coagulée et
floculée entre dans le décanteur à vitesse réduite de façon
à éviter les turbulences. Les flocs se déposent au fond de
l’ouvrage et l’eau clarifiée est récupérée en surface.
A l’inverse, la flottation consiste à favoriser la clarification
par entraînement des particules en surface, grâce à la
génération de bulles d’air, qui s’accrochent aux matières en
suspension et aux flocs. Les flottants sont récupérés en
surface par bras racleur.
 filtration
La filtration permet de retenir les matières en suspension
qui n’ont pas été piégées lors des étapes précédentes ou
qui ont été formées lors de la pré-oxydation. Elle est
réalisée sur un lit de sable (filtre à sable).
• L’affinage :
Il a pour effet l’oxydation et la biodégradation des matières
organiques et l’élimination ou l’absorption de certains
micropolluants. En outre, il améliore les qualités
organoleptiques de l’eau (saveur, odeur, limpidité).
 L’ozonation
outre son grand pouvoir désinfectant (élimination des virus
et des spores bactériennes), permet l’oxydation de certains
micropolluants organiques (pesticides, composés
aromatiques …) et transforme les matières organiques
naturelles (qui sont ensuite éliminées par le charbon actif
biologique) en augmentant leur biodégradabilité.

 Le charbon actif
est un matériau poreux qui possède une très grande
surface spécifique qui permet l’adsorption et la dégradation
par voie microbiologique des matières organiques
naturelles et des micropolluants organiques (notamment
pesticides).
• La désinfection :

Cette étape, commune à tous les traitements, est la plus


importante. Elle a pour but de neutraliser tous les virus et
bactéries pathogènes. Elle n’est efficace que si l’eau a été
préalablement bien traitée, notamment dans le cas des eaux
de surface. Bien que les eaux souterraines soient souvent
naturellement exemptes de microorganismes, la désinfection
prévient le risque d’une contamination par infiltration dans la
ressource et dans le réseau.

Elle peut être effectuée :


 Par des procédés chimiques : oxydation chimique avec des
agents chlorés (chlore gazeux, eau de Javel, bioxyde de
chlore) et ozone, ou rayonnements ultraviolets,
 Par des procédés physiques: comme la filtration sur
membranes.
Pour que la désinfection soit totalement efficace, il
convient de maintenir un résiduel de désinfectant dans
l’eau distribuée jusqu’au robinet du consommateur.
Lorsque la désinfection finale est réalisée par l’ozone (qui
présente un faible pouvoir rémanent), par les UV ou par les
membranes, une légère injection de réactifs chlorés
(chlore, eau de Javel ou dioxyde de chlore) est nécessaire.

Dans la réglementation algérienne :


Décret exécutif n° 10-26 du 26 Moharram 1431 correspondant au
12 janvier 2010 fixant les méthodes et les produits chimiques
utilisés pour le traitement et la correction des eaux de
consommation humaine.

Arrêté du 25 Rabie Ethani 1432 correspondant au 30 mars 2011


fixant la liste des produits chimiques utilisables pour le traitement
et la correction des eaux de consommation humaine.
Procédés membranaires
Définition d’une membrane
permsélective
Une membrane de filtration est une fine couche
de quelques centaines de nanomètres à
quelques millimètres d’épaisseur séparant
deux compartiments, et dotée de propriétés
sélectives pour permettre le passage
préférentiel d’une espèce par rapport aux
autres sous l’effet d’une force de transfert. La
membrane est le plus souvent solide mais elle
peut être également liquide ou même
gazeuse.
Classification des membrane
1) Selon la nature :
Elle peut être organique ou minérale.
Organique : à base de polyméres ( PES, PP, PS …)
Minérale : elles sont composées d’un support
macroporeux à base d’alumine ou de
carbone sur lequel sont déposées un nombre
variable de couches d’oxydes minéraux
(aluminium, ZrO2, TiO2…).
Avantage et inconvénients
Membranes organiques:
• Une mise en œuvre aisée
• Une disponibilité dans toutes les tailles de pores
• Un faible coût de production
Cependant, leur faible résistance physique et
chimique pose problème.
Membranes minérales:
forte résistantes physique et chimique ( Ph, T° …)
mais elles sont trop chères.
2) Selon la porosité : Poreuses ou denses

3) Selon la structure :

Symétrique Asymétrique
Membrane poreuse
Membrane dense
4) Selon la géométrie :

 Plane : elle est agencée dans 2 types de


modules :

Module plan de type filtre press


Module à enroulements spiralés
 Tubulaire :

Module tubulaire
 Fibres creuses :

Module en fibres creuses


La filtration membranaire

C’est le passage plus ou moins aisé d’une


espèce en solution à travers une membrane
sous l’action d’une force motrice appliquée de
part et d’autre des parois de la membrane, ce
qui résulte une séparation sélective des
constituants de la solution (selon la taille,
poids moléculaire, charge … etc)
Procédés membranaires classés selon la nature de la
force motrice
Procédés baro-membranaires
Ce sont des procédés de filtration membranaire où
la force motrice de transfert de matière à travers
la membrane est un gradient de pression exercé
de part et d’autre de la membrane, également
définie comme la pression transmembranaire
(PTM).
Deux entités de concentrations différentes sont
alors récupérées : le rétentat qui contient les
molécules ou particules retenues par la
membrane et le perméat qui contient les
molécules qui traversent la membrane.
• Pression transmembranaire : Différence de pression
entre les deux compartiment de la membrane (
Rétentat et Perméat)
• Perméat: Partie de produit ou fraction du produit
qui traverse la membrane durant le processus de
filtration
• Rétentat : Partie de produit ou fraction du produit
qui ne traverse pas la membrane durant le processus
de filtration.
• Flux de la membrane : Le volume de produit qui
traverse la membrane par unité de temps, par unité
de surface membranaire (litre/h.m2)
• Perméabilité de la membrane : Flux par unité de
pression (L/h.m2.bar)
Classification des procédés baro-membranaires en fonction de la taille des espèces retenues
Applications en IAA

1) La microfiltration (MF) :
séparation des émulsions eau/huile,
Elimination des bactéries/clarification des
boissons,
 Fractionnement de protéines de lait … ETC
2) L’ultrafiltration (UF) :
Clarification du vin, des jus de fruit,
fractionnement du lait…etc.
 La concentration des protéines du
lactosérum… etc

3) Nanofiltration (NF) :
 Déminéralisation du lactosérum
4) L’osmose inverse (OI) :
concentration de jus de fruits, sucre, café,
lait…etc
 Dessalement des eaux de mer pour produire
de l’eau potable.
Les systèmes de filtration sur membrane

Filtration frontale (Dead end)


Filtration tangentielle (Cross flow)
Avantage et inconvénients
Filtration tangentielle :
• Processus en continu (gain de main d'oeuvre non
négligeable)
• Faible colmatage
• fréquence de remplacement est faible
Cependant,
• Le prix d'achat elevé
• consommation énergétique importante
• importante consommation d'eau nécessaire pour le
lavage et la régénération des membranes.
• Encombrante.
Filtration frontale :
• Faible prix d’achat
• Facile à manipuler (Absence de retentât)
• Peu encombrante
• Faible consommation énergétique
Cependant;
• Processus en discontinu
• Colmatage irréversible ( remplacement
fréquent)

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