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Année scolaire : 2018 – 2019

Ecole Supérieur des Travaux Publiques de


Ouagadougou (ESTPO)

Marcellin KIENTGA
Ingénieur en Génie Civil et Hydraulique
E-mail: macellin.kientga54@gmail.com

BARRAGE

Calcul des barrages


PLAN DE COURS
OBJECTIFS DU COURS
Acquérir une connaissance générale des
différentes techniques et
Méthodes mises en jeu dans la conception, la mise
en œuvre l’exploitation et l’entretien d'un barrage.
Connaitre les caractéristiques des différents types
de barrages.
PRE-REQUIS
Matériaux et Technologie de Construction,
Géologie, Géotechnique
Hydraulique, Ecoulement à surface libre,
Hydrologie, Aménagement
De bassins versants et Environnement.

Résistance des matériaux I et II, construction


métallique.
ORGANISATION DU COURS

Cours Magistraux : 20 heures – Travaux Dirigés :


10 Heures
Examen : 3 heures
CONTENU DU COURS

Préambule de l’eau dans la planète terre

1- Introduction, choix du site et études

préliminaires

2- Description, typologie et choix des barrages

3- Étude de la retenue

4- Barrages poids

5-Barrage à contreforts et a voutes multiples

6-Barrage à voutes (notions élémentaires)

7- Barrage en béton

8- Barrage en terre et enrochement

9- Évacuateurs de crues et ouvrages annexes

10- calcul des barrages


Le cycle de l’eau
Depuis l’apparition de l’eau, la vie s’est organisée autour
d’elle et a évolué avec elle, modelant les reliefs, agissant
sur la Végétation et conditionnant les mouvements des
hommes. Chaque année, le volume renouvelable de
l'eau sur Terre est de 580.000 Milliards de . C'est
l'eau qui s'évapore de la surface. Océanique (500 000
Milliards de ) et de la terre (80 000.Milliards de ).
La même quantité d'eau tombe sous forme de.
Précipitations atmosphériques (sur l'océan 460.000
Milliards de et sur la terre 120.000 Milliards de ).
La différence entre les précipitations et l'évaporation de
la Surface de la terre (120.000 - 80.000 = 40.000
Milliards de Par an) représente l'écoulement total des
fleuves de la planète. (38 000 Milliards de par an), et
un écoulement souterrain. Direct à l'océan (2.000
Milliards de par an).
Nous avons créé à partir de l’eau toute chose
vivante’’. Ainsi est
Qualifiée l’eau dans le coran qui lui a consacré pas
moins de 150 versets.
L’eau a conditionné, des siècles durant, l’existence des
peuples de la terre. Notamment dans les régions arides.
Chaque source, chaque point d’eau a représenté une
richesse autour de laquelle des civilisations se sont
épanouies. Depuis la nuit des temps, les populations
des régions arides ont dû lutter
Pour aménager l’eau et s’affranchir des caprices du
climat.
Le volume d'eau présent sur notre planète est composé de
97.5 % d'eau salée et 2.5 % D’eau douce.
Les eaux douces se répartissent entre les glaciers et les
calottes polaires (68.9 %), puis
Dans les nappes souterraines (30.8 %).
Les cours d'eau et les lacs ne représentent qu'une quantité
insignifiante d’environ 0.3 %.
La population mondiale
Depuis l'aube de l'agriculture, il a fallu quelque 10 000 ans
à la population mondiale pour atteindre son premier
milliard. L’humanité est entrée dans le vingtième siècle
avec 1,6 milliard de personnes et en est sortie avec 6,1
milliards. Aujourd'hui, la population de la planète
enregistre une augmentation nette de 2,5 personnes par
seconde, soit 9 000 habitants de plus par heure, 216 000
par jour. Une augmentation massive de la population
mondiale est prévue dans les prochaines décennies ; selon
les Nations unies, on passera de 6,8 milliards actuellement
à 9 milliards en 2050.
Consommation mondiale en eau

Durant les cent dernières années, la consommation mondiale en


eau a été multipliée par huit.
Cet essor de la consommation en eau est dû non seulement à
l’accroissement de la démographie, mais
Aussi à l’augmentation de la demande moyenne en eau par
habitant, une conséquence de l’accès de
Plus en plus facilité à l’eau potable, et de l'exceptionnel
développement industriel et surtout agricole
Qu’a connu le XXe siècle. L’agriculture est, de très loin, la première
consommatrice d’eau. Elle compte pour les deux tiers
Environ de la consommation totale. Les utilisations domestiques et
industrielles se partagent les 30 %
Restants. L’eau peut être prélevée, consommée, recyclée (ou
rejetée dans les rivières et dans les nappes
Phréatiques) et réutilisée plusieurs fois de suite. Les prélèvements
augmentent beaucoup plus vite que la consommation (usage « final
» de l’eau qui ne peut plus servir à aucun autre usage ultérieur), ce
qui Source : Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources
en eau montre une intensification de l’utilisation de l’eau. Les
pertes par évaporation ne représentent qu’une fraction de ce qui est
prélevé.
Consommation mondiale en eau.
DESSALEMENT DANS LE MONDE.

La croissance de la capacité de dessalement, au


niveau mondial, est
Spectaculaire : 6 Millions m3/j (2000), 13 Millions m3/j
(2004) et 28 Millions m3/j (2008).
DESSALEMENT DANS LE MONDE
REUTILISATION DES EAUX USEES
APRES TRAITEMENT
LES GRANDS BARRAGES DE PAR LE
MONDE
LES GRANDS BARRAGES DE PAR LE
MONDE
LES GRANDS TRANSFERTS DE L’EAU
Les principaux transferts d'eau dans le monde avec un
volume transféré supérieur à
500 millions m3/an (hors Afrique australe)
LES GRANDS TRANSFERTS DE
L’EAU
CHAPITRE
1-INTRODUCTION / CHOIX
DU SITE ET ETUDES
PRELIMINAIRES
1- Introduction
-Objectifs
- Définition
-Exemples d’ouvrages
-Etapes de conception d’un barrage
- Choix du site et études préliminaires
-Choix du site
-Etudes préliminaires
- Aspects socio-économiques
- Hydrologiques
- Topographiques
- Géologiques et géotechniques.
1- INTRODUCTION
Pourquoi construit-on un barrage ?
Au Sahel, pendant la longue période sèche, les
populations sont
Amenées à rechercher de l’eau.
• Un barrage permet de stocker, de façon
économique, un grand
Volume d ’eau, qui peut être employée pour :
· l'irrigation des terres cultivées,
Pourquoi construit-on un barrage ?
· l'alimentation en eau potable des collectivités,
· l ’abreuvement des animaux,
· la réduction des débits maximaux des crues,
· le stockage de l'eau pour la production d'énergie
Électrique,
· l'élevage des poissons,
· l'utilisation touristique et sportive d'un plan d'eau.
Un barrage est un ouvrage
Artificiel qui coupe un cours d ’eau
• Un barrage doit résister à la poussée de l’eau,
• Il est pourvu d'un déversoir qui laisse passer
l'eau que la retenue ne
Peut stocker, en particulier celle des crues,
• Il est équipé d'une vidange de fond, qui permet
de vider la retenue,
• Il comporte une ou des prises d'eau qui servent à
assurer la fonction
Pour laquelle il a été conçu.
Un barrage est un ouvrage
Artificiel qui coupe un cours d ’eau
Quelques exemples de barrages ci-dessous :
Barrages en terre.
Actuellement plus de 30 000 ouvrages de ce type de par
le monde (soit) 30%), alors qu’avant 1900 seulement un
millier était recensé. Pourquoi ?
• Ce développement est issu d’un véritable saut
technologique marqué par :
– le développement de la mécanique des sols,
– l’apparition d’engins de terrassement
Superpuissants,
– les recherches en hydrologie.
Exigences fondamentales
• Ne pas être submergé par une crue,
• Les infiltrations ne doivent pas provoquer d’érosion
interne (Renards),
• Les talus doivent avoir une pente telle qu’ils ne glissent
pas.
Barrages en terre
Principales catégories
Deux catégories principales :
• Ouvrages en terre homogène compactée et
imperméable, descendant des ouvrages anciens,
• Ouvrages zonés dont la conception plus moderne
sépare les fonctions principales (étanchéité,
stabilité, drainage ou filtration) dans des
Matériaux distincts.
Situation des barrages en terre au
Burkina Faso
• Le Burkina Faso a fait beaucoup d’efforts en matière
de petite hydraulique ; les premiers barrages datent
néanmoins des années 20 et une centaine
Était réalisée en 1960
• Ils ont des dimensions très variables de quelques
dizaines de milliers de
m3 à des millions. Ils servent à l’approvisionnement en
eau des populations
Et du bétail, mais aussi pour l’agriculture depuis les
années 70.
• Les constructeurs sont l’Etat et ses démembrements
comme la Direction
Générale des Ressources en Eau (DGRE), l’ONEA, les
Services du Génie
Rural et de l’Hydraulique, les sociétés parapubliques ;
mais aussi les ONG et les missionnaires.
C’est une réussite avec environ 1400 ouvrages :
• Les conditions géologiques sont plutôt favorables : la
disponibilité en Matériaux latéritiques favorise la mise en
place des remblais et des Protections.
• Mais surtout, la présence du socle précambrien
sur la quasi-totalité Du territoire du Plateau Central
condamne l’approvisionnement en Eau de nappe.
• Les eaux de surface constituent alors
fréquemment la seule Ressource facilement
utilisable.
Étapes d’un projet « Barrage »
L’étude d’un projet « Barrage » se décompose en :
– Choix d’un site
– Etude des besoins,
– Etude de la retenue,
– Etude des crues et de leur évacuation
– Etude des fondations au niveau de l’axe de
l’ouvrage
– Etude de la digue et de ses protections
– Mode de gestion et d’entretien
– Principes de suivi
2-CHOIX DU SITE ET
ETUDES
PRELIMINAIRES
Le barrage et son environnement.
Les solutions d’aménagements.

L'idée de projet peut provenir des populations, des


autorités
Administratives et politiques ou de sociétés
d'exploitation.
Recherche des solutions alternatives
• Solutions d'opportunité
Il s’agit d’analyser des variantes (Voir exemple
tableau)
• Solutions d'options
Opter suivant une politique de développement
socioéconomique basée sur les ressources en
eau. Le projet de barrage s'inscrit alors dans les
priorités définies par le gouvernement.
Solutions Avantages Inconvénients
Puits
− Peu cher
− Exécution rapide
− Exhaure manuelle possible
− Facile d’entretien
− Occupation de l’espace infime
− Implantation difficile sans moyen de prospection
− Sécurité d’exploitation limitée (épuisement) de la nappe ou
abaissement sensible de son niveau pouvant conduire à des
tarissements temporaires)
− Eau pas toujours saine si puits non couvert
− Débit pas toujours intéressant
− Accessible à peu de personne à la fois
− L’emplacement techniquement favorable
Peut être rejeté par les populations pour des
Raisons socioculturelles.
Forage
− Plus cher que le puits mais
Toujours bon marché par rapport au barrage
− Permet une exploitation de la nappe de meilleure car peut être foré
profondément
− Exhaure manuelle possible
− Eau saine
− Occupation de l’espace infime
− Exige un moyen d’exhaure mécanique
− Risque d’épuisement de la nappe
− Réalisation délicate (personnelle et matériel spécialisés
− Dédit pas toujours intéressant
− Accessible à peu de personne à la fois
− L’emplacement techniquement favorable peut être rejeté par les
populations pour des raisons socioculturelles.
Solutions Avantages Inconvénients
Barrage
− Stockage d’un volume d’eau plus important en général
− Permet de conserver un volume d’eau qui sinon aurait ruisselé
− Facilité d’exploitation de l’eau stockée (écoulement gravitaire et
accessible à beaucoup de gens à la fois)
− Réalimentation possibles des nappes environnantes et proches
− Ouvrage antiérosif
− Très onéreux
− Sites favorables peu nombreux
− Eau stockée fréquemment polluée
− Forte évaporation de l’eau stockée
− Entretien difficile et complexe (difficulté) d’organiser les utilisateurs en
syndicat capable d’assurer l’entretien courant,
Nécessité de disposer parfois des moyens d’intervention hors de la
portée des riverains et des autres utilisateurs)
− Très gourmande en occupation de l’espace,
− Autorise plusieurs activités socioéconomiques
− Peut permettre de désenclaver des localités (barrage – route) donc
très sensible aux problèmes fonciers (expropriation des propriétaires
terriens, ouvrage parfois à cheval entre plusieurs collectivités
villageoises d’où des difficultés de planification de la gestion de la
ressource…)
− Développement des maladies d’origine hydrique (paludisme
schistosomiase, dracunculose, etc.)
− Envasement progressif de la cuvette
− Menace la sécurité des personnes et des biens en cas de rupture.
Recherche de site et faisabilité.
• Si l'alternative choisi ou l'option faite est le
barrage, il convient de rechercher le site le plus
apte.
• Éviter les opérations trop coûteuses pour l'étude
avant d'avoir la certitude que le site convient.
• Deux phases importantes :
. Travaux de bureau
Documents, cartes, photos aériennes. Pour
chaque site, estimation des caractéristiques
physiques, géométriques, géomorphologiques
Du site du barrage et de la cuvette, examen des
voies de communication et les habitations.
Passer en revue rapidement l'estimation de la
capacité de la retenue, l'hydrologie, la
géomorphologie et la géologie du bassin
Versant, les données météo locales.
- Visites de terrain pour compléter les informations
générales :
Équipe pluridisciplinaire : 1 Ingénieur ou 1 TS
expérimenté en barrages et aménagements
hydrauliques, 1 géomètre, 1 géographe et des
manœuvres.
• Contacts locaux pour s'informer sur les sites repérés,
les crues, les problèmes fonciers, etc..
• Examen des conditions physiques : accès, végétation,
morphologie de la rivière et du site, nature et épaisseur
des sols, affleurement rocheux, zones d'emprunt, etc.
• Repérer les difficultés particulières : arrivée d'eau,
pertes, failles, karst, glissement des berges, tourbes,
etc.
• Estimer l'ampleur des travaux préparatoires
débroussaillage, aménagement d'accès, levé topo, etc.
• L'étude comparative des sites inventoriés
(caractéristiques techniques, avantages, insertion dans
l'environnement physique et socio-économique,
Etc.) permet de dresser une liste restreinte de sites
potentiels et le choix final.
• Dans la pratique, la recherche de sites est limitée dans
l'espace, et souvent le choix d'un site obéit plus à des
considérations purement sociales ou politiques.
Choix du site et études préliminaires.
Si le diagnostic préalable oriente favorablement l’étude
vers le choix d’un site de barrage, l’adoption de cette
solution reste subordonnée à la vérification d’un certain
nombre de critères :
D’ordre socio-économiques liées aux possibilités de
mise en valeur, d’ordre techniques tels que la
topographie, la géologie et la géotechnique, et
l’hydrologie.
• Ces études, dites préliminaires, permettront de préciser
les premières constatations, de lever les incertitudes
pour se prononcer sur la faisabilité du projet afin
d’aboutir au dossier d’Avant-Projet Sommaire (APS).
Elles seront la base pour lancer les études définitives
(APD).
Études préliminaires
Aspects socio-économiques.
L’enquête socio-économique préalable à la construction
d’un barrage en milieu
Rural s’attachera à examiner :
l’organisation foncière, administrative ou
coutumière (taille des
Exploitations, mode d’accès à la terre, etc.),
les conditions favorables à la bonne
exploitation de l’aménagement,
les conflits entre ou à l’intérieur de groupes
sociaux,
les stratégies de production agricole actuelles
et futures,
l’organisation du pastoralisme (le cas échéant),
Les possibilités d’écoulement des productions,
les conséquences de l’inondation de la cuvette,
l’estimation des besoins,
les risques d’utilisation détournée de l’eau,
la possibilité de valorisation complémentaire
d’une partie de l’eau,
Les bénéfices attendus et recensement de la
population concernée.
Études préliminaires
Géologie et géotechnique.
• Elles viseront à apprécier l’étanchéité de la
fondation et de la cuvette Et à s’assurer de la
disponibilité en matériaux de construction de
bonne qualité.
• On effectuera alors des sondages dans l’axe du
barrage, dans la cuvette et au niveau des
chambres d’emprunt.
• La perméabilité des sols, ainsi que leurs
caractéristiques physiques et mécaniques seront
étudiées au laboratoire et in situ.
Choix du site et études préliminaires.
Si le diagnostic préalable oriente favorablement l’étude
vers le choix d’un site de barrage, l’adoption de cette
solution reste subordonnée à la vérification d’un certain
nombre de critères :
d’ordre socio-économiques liées aux possibilités de
mise en valeur,
d’ordre techniques tels que la topographie, la géologie
et la géotechnique, et l’hydrologie.
• Ces études, dites préliminaires, permettront de préciser
les premières constatations, de lever les incertitudes
pour se prononcer sur la faisabilité du projet afin
d’aboutir au dossier d’Avant-Projet Sommaire (APS).
Elles seront la base pour lancer les études définitives
(APD).
Études préliminaires

L’enquête socio-économique préalable à la construction


d’un barrage en milieu rural s’attachera à examiner :
l’organisation foncière, administrative ou coutumière
(taille des exploitations, mode d’accès à la terre, etc.),
les conditions favorables à la bonne exploitation de
l’aménagement, les conflits entre ou à l’intérieur de
groupes sociaux, les stratégies de production agricole
actuelles et futures, l’organisation du pastoralisme (le
cas échéant),les possibilités d’écoulement des
productions, les conséquences de l’inondation de la
cuvette, l’estimation des besoins, les risques d’utilisation
détournée de l’eau, la possibilité de valorisation
complémentaire d’une partie de l’eau, les bénéfices
attendus et recensement de la population concernée.
Études préliminaires
Géologie et géotechnique
Elles viseront à apprécier l’étanchéité de la
fondation et de la cuvette et à s’assurer de la
disponibilité en matériaux de construction de
bonne qualité.
• On effectuera alors des sondages dans l’axe du
barrage, dans la cuvette et au niveau des
chambres d’emprunt.
• La perméabilité des sols, ainsi que leurs
caractéristiques physiques et mécaniques seront
étudiées au laboratoire et in situ.
Études préliminaires
Topographie
Elles viseront à rechercher un site qui réponde à la
fois : aux besoins, à de bonnes conditions
d’exploitation (proximité, altitude), aux critères de
rentabilité avec la plus grande valeur possible de
(Vol retenue / Coût ouvrage)
• On établit un plan à une échelle précise (1/5000
à 1/1000) avec des
Courbes de niveau (0,5 à 1m). Ceci afin de
calculer l’emprise de la
Retenue, son volume et construire la courbe
hauteur-volume.
Études préliminaires
Hydrologie
Objectifs :
Etudier les conditions de remplissage de la retenue et
l'estimation de la crue de projet.
Rassembler tous les documents sur le bassin versant
étudié (hydrographie, topographie, géologie, végétation,
etc..) Rechercher les stations de jaugeage sur le cours
d'eau étudié et les cours d’eau voisins.
Données hydrométriques, pluviométriques
pluviographiques.
Reconnaissance de terrain : écoulements, lits, laisses de
crue, les ouvrages d'arts, barrages voisins, etc.
Enquêtes au niveau des riverains : mémoires des crues
Bibliographie : Document est important "Estimation des
débits de crues décennales
Pour les bassins versants de superficie inférieure à 200 km2 en
Afrique Occidentale",
ORSTOM, 30 p., 1965.
Études préliminaires
Volume de la retenue
La cuvette est assimilée à un cône renversé de
hauteur H et de base S (surface de la retenue) :

On utilise la corrélation établie au Burkina Faso :

Avec L la plus grande longueur de la retenue et l


la longueur mouillée du barrage.
CHAPITR4 3
DESCRIPTION, TYPOLOGIE
ET CHOIX DES BARRAGES.
Définition
Le bassin versant
La cuvette
Les types de barrages
Barrages en terre
Barrages en enrochements
Barrages en gabions
Barrages en béton
Barrages en béton
Barrages à contreforts
Barrages-voûtes
Ouvrages annexes
Évacuateur de crues
Le bassin versant
Le bassin versant en un point ou une section droite d’un
cours d’eau est la totalité de la surface topographique
drainée par ce cours d’eau et ses affluents
à l’amont de la dite section. Tous les écoulements
prenant naissance à l’intérieur de cette surface doivent
traverser la section droite considérée pour poursuivre
leur trajet vers l’aval.

Le bassin versant
Chaque bassin versant est séparé de ceux qui
l’environnent par la ligne de partage des eaux. Cette
ligne suit les crêtes et traverse le cours d’eau au droit
Du point considéré, en descendant par une ligne
normale aux courbes de niveau.
Les caractéristiques d’un bassin
versant sont :
• La surface,
• la forme,
• la pente longitudinale moyenne,
• l’indice global de pente,
• la pente transversale moyenne,
• la géologie, la pédologie, la couverture végétale et les
caractéristiques Secondaires tels que la densité de
drainage et l’état du lit du cours d’eau.
Le site d’implantation d’un barrage définit l’exutoire de
son bassin versant. Le rôle du B.V. est capital dans
l’hydrologie de l’ouvrage. Les bassins versants
Sont classés selon leur taille.
La cuvette
C’est le domaine topographique attenante au barrage
vers l’amont, pouvant être inondé selon le niveau de
stockage de l’eau. Elle a donc pour rôle de
Stocker le volume d’eau dont on a besoin.
Cette réserve peut être restituée en aval grâce à des
ouvrages annexes telles que les prises d’eau ou les
vidanges / restitution.
La réserve eau constituée dans la cuvette s’appelle
la retenue.
Typologie des barrages
Définition : cadre ayant la forme d'un parallélépipède
rectangle en grillage
Galvanisé (à mailles hexagonales ou carrées) et rempli
de matériau pierreux de granulométrie appropriée.
• Catégorie :
- Gabion classique : épaisseur égale à largeur
- Gabion-semelle : épaisseur égale moitié de largeur
- Matelas Reno : épaisseur très inférieures aux autres
dimensions
- Gabions à cellules multiples : matelas Reno
épaisseur de 0.5 m.
Critères de choix d’un barrage

Morphologie du thalweg et qualité de la


fondation
Morphologie du thalweg :
– La topographie d’un site influe sur le choix de l’ouvrage
;
– Les barrages en béton sont réservés pour les vallées
étroites ;
– En zone soudano-sahélienne, les reliefs de plaine ou de
plateau, où les
vallées sont très peu marquées, imposent le choix d’un
barrage en terre.
• Qualité de la fondation :
– Fondations rocheuses saines pour les ouvrages rigides
;
– Les barrages en remblai acceptent de petites
déformations ;
– La fondation commande aussi le dispositif d’étanchéité
à prévoir.
Critères de choix d’un barrage
Disponibilité en matériaux
• Selon les types d’ouvrages, il faut s’assurer de la
disponibilité en quantité et en qualité des matériaux.
• Barrage en terre : bonne disponibilité de matériau de
bonne qualité mécanique, sinon barrage à zone ou à
masque amont ; matériaux pour la protection et pour
drains et filtre.

Critères de choix d’un barrage


• Barrage mixte : prévoir en plus des enrochements de
bonne qualité.
• Barrage en enrochements : disponibilité des
enrochements et de matériaux pour assurer l’étanchéité.
• Barrage en béton ou maçonnerie : sables et agrégats,
ciment, enrochements de bonne qualité (maçonnerie).
Critères de choix d’un barrage

Critères hydrauliques
• Les barrages en béton ou en maçonnerie offrent de
meilleures garanties de sécurité vis à vis des
incertitudes de l’hydrologie.
• Sans aménagement un barrage en terre ne supporte
pas un débordement par-dessus la crête. Il est
néanmoins possible de l’aménager pour qu’il
Soit entièrement déversant (utilisation de gabions,
revêtement de la digue.).
Critères de choix d’un barrage
Critères socio-économiques
• Une main d’œuvre abondante est nécessaire
pour les ouvrages en maçonnerie ou en gabions.
C’est intéressant en terme d’appropriation.
• Il est indispensable de s’adapter au contexte du
projet pour rechercher un type d’ouvrage en
rapport avec l’utilisation prévue et ne pas
uniquement aborder des considérations d’ordre
technique (particulièrement au niveau des
ouvrages annexes).
• L’entretien de l’ouvrage est à prendre en compte.
On recherchera de préférence des ouvrages
simples ayant une bonne longévité et un entretien
limité surtout si le site est isolé.
. 3-1Evaluation des besoins
- Besoins agricoles
- Alimentation en eau potable
- Abreuvement du bétail
. Estimation des pertes
- Infiltration dans la cuvette
- Moyens de lutte contre les infiltrations dans les
cuvettes de petites dimensions
- Moyens de lutte contre les infiltrations dans les
ouvrages importants
- pertes par évaporation
- Pertes par dépôts solides
. Répartition des tranches d'eau dans la
retenue
. Courbes Hauteurs – volumes – surfaces
. Courbe d’exploitation de la retenue
Évaluation des besoins
• La construction d’un barrage répond à l’objectif de
constituer une réserve d’eau
Pour satisfaire plusieurs besoins en eau.
• Si dans certains cas, comme pour les besoins
industriels par exemple, les besoins en eau sont bien
quantifiés, dans le cas de l’alimentation humaine, du
Bétail ou l’agriculture, ils méritent une évaluation qui
n’est pas toujours aisée.
• Les principes d’évaluation suivants sont proposés.
Besoins agricoles
• L’agriculture autour des barrages concerne la mise en
valeur du pourtour de la Cuvette et l’irrigation des
plaines par gravité ou par pompage.
• L’évaluation des besoins en eau des cultures tient
compte de la surface, de l’infiltration et de l’ETP.
• Calcul de l’ETP : la formule de PENMAN semble être la
plus adaptée pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale ; on lit
les valeurs mensuelles de l’ETP directement sur les
atlas du CILSS et du CIEH.
Évaluation des besoins
Besoins pour l’alimentation en eau potable
Les barrages ne sont pas les ouvrages les plus
économiques pour alimenter les zones rurales en eau de
boisson.
On retient généralement les chiffres suivants :
– Centres urbains 150 l/jour/habitant
– Centres secondaires 70 l/jour/habitant
– Centres ruraux 40 l/jour/habitant
15 l/jour/habitant est un minimum en zone rurale
Actualisation de la population :

Considérer la population située dans un rayon de 5 km


autour du barrage.
Évaluation des besoins
3. Abreuvement du bétail
• On retient généralement les chiffres suivants :
– Bovins ou UBT 30 à 40 l/ jour
– Petits ruminants 5 l/ jour
– Chameaux 100 l/ 5 jours
(1 UBT = 1 boeuf = 5 petits ruminants)
• Il est difficile de quantifier les animaux concernés
surtout en zone de Transhumance : Un animal s’abreuve
à une retenue s’il pâture à moins de 10km, soit 30 000
ha et 6000 UBT (densité = 1 tête pour 4 à 6 ha en zone
sahélienne).
• Il est nécessaire d’aménager les points d’abreuvement.
Estimation des pertes
• Pour concevoir et gérer correctement une retenue, il
faut aussi tenir compte des diverses pertes d’eau
inhérentes au site même.
• Il s’agit principalement des pertes par infiltration, par
évaporation et également les pertes de capacité de la
cuvette à la suite des dépôts solides.
• Contrairement aux besoins qui s’expriment en volume,
les pertes correspondent généralement à des hauteurs
d’eau.
Estimation des pertes
Infiltration dans la cuvette
Sauf à rechercher l’alimentation de la nappe, on
s’assure de la bonne imperméabilité de la cuvette
(épaisseur minimale de matériaux imperméables
de 0,5m avec une perméabilité < 10 cm/s).
• L’infiltration diminue normalement avec le temps au fur
et à mesure du dépôt des argiles colloïdales.
• Il faut faire attention aux perméabilités en grand :
passées sableuses affleurantes ou cuirasses
latéritiques.
• Les pertes sont souvent difficiles à quantifier, voir à
juguler par traitement ; mais elles peuvent être
économiquement acceptables si elles ne mettent pas
En danger l ’ouvrage.
• Valeurs usuelles = 1 à 3 mm/j en moyenne ou 10% de
la hauteur utile de la retenue en phase d'avant-projet.
Cas d’un sol perméable en fond de cuvette sur une
certaine épaisseur (facile à détecter) :
Estimation des pertes
Cas d’un affleurement d’une zone sableuse quelque part
dans la cuvette et qui communique avec l’aval
Moyens de lutte contre les infiltrations dans les
cuvettes de petites dimensions

Si matériau de la cuvette a une granulométrie étendue


avec au mini 3 à 4% de fines (< 0.05 mm), on peut
scarifier le fond de la cuvette et compacter correctement
(avec ajout d'eau).
• Si matériau de la cuvette ne contient pas assez
d'éléments fins ou si on veut recouvrir une zone
sableuse ou latéritique, on peut répandre et compacter
de l'argile sur environ 50 cm de profondeur.
• Apport de «sol-ciment » : coûteux et problème de
dosage.
• Apport de bentonite (argile spéciale): problème de coût
et dispositions constructives.
• Recouvrement de la surface de la cuvette avec du film
plastique très fin (1/10 mm) : problème de coût et
dispositions constructives.
• Émulsion de bitume depuis la surface de l'eau pour
colmater les fissures du fond de la cuvette.
Moyens de lutte contre les infiltrations dans les
ouvrages importants
Solutions de tapissage du fond de la cuvette impossible
Tapis amont.
Conséquences
• Conséquences socio-économiques
- diminution de la capacité de la retenue → baisse de la
production d'énergie électrique.
- diminution des volumes d’eau stockée → pénuries
d’eau, baisse des rendements agricoles
- dépôts dans les canaux ou conduites d'alimentation en
eau ;
- obstruction des injecteurs d'irrigation par aspersion ou
localisée ;
- apparition de taches quasi indélébiles sur les fruits qui
sont ainsi dépréciés ;
- colmatage des échangeurs thermiques dans l'industrie
- perturbation du fonctionnement des stations de
traitement des eaux urbaines ou industrielles notamment
lorsque les sédiments sont chargés en matières
organiques ou en résidus toxiques.
- développement de la végétation aquatique → impact
sur le tourisme et développement de maladies
(paludisme, onchocercose).
- surélévation du plan d'eau et inondations en amont
Conséquences techniques
Dans le réservoir
- remontée du plan d'eau → érosion des berges
- blocage, par consolidation des dépôts, des organes
profonds d'évacuation (vidange de fond, vannes, etc... ).
- poussées dues aux dépôts solides → diminution de la
stabilité des barrages.
En Amont
La formation d'un delta → dépôts dans le lit de la rivière
qui gêne la navigation, et un exhaussement du niveau
de l'eau et une divagation du lit de la rivière
En aval
L'eau ayant déposé ses matériaux dans le réservoir, sa
compétence augmente et donc son pouvoir d'érosivité.
Cela provoque une érosion du pied aval de l'ouvrage et
le sapement des berges.
Les moyens de lutte
Il n’existe pas de technique capable de
réduire Considérablement les dépôts
solides ruisselés.
Localiser les dépôts et les évacuer
périodiquement (pour les petits
ouvrages).
• Réduire le seuil de vitesse par
modification de pente
• Pour les petits bassins versants,
stabiliser les pentes au moyen de
reboisement et en des cultures
appropriées (terrasses).
• Diguette en gabions pour stocker les
dépôts en tête de cuvette.
Volume de la retenue – courbes
Hauteurs – volumes –surfaces

A partir des cartes topo du site au 1/2000 ou au


1/5000 avec des courbes de niveau mètre par
mètre, on opère au plan métrage des surfaces des
différentes courbes de niveau en se refermant sur
l’axe du barrage. Les résultats obtenus permettent
d’évaluer ;
- le volume maximum de la retenue
- les relations hauteurs volumes de la retenue
On peut établir ainsi le rapport entre le volume de
la réserve et la hauteur de la digue pour différentes
hauteurs possibles et différents sites possibles.
Volume de la retenue – courbes
Hauteurs – volumes – surfaces

Méthode de calcul des volumes d’eau stockés

• Méthode rapide ; assimilé à un cône de hauteur H1 et


de surface S1
• Méthode plus rigoureuse : les surfaces S1, S2, S3, … Sn
des plans d’eau correspondants aux courbes de niveau
distantes d’une hauteur h. En partant du fond on pourra
calculer les volumes d’eau de chaque tranche.
Vn, n1 = [(Sn + Sn+1 )/2] * h
On établit un tableau qui donne la relation hauteur –
volume nécessaire pour une utilisation dans le temps
(retenue).
Calcul du volume de la retenue
Courbes Hauteurs-Volumes et Hauteurs-
Surfaces
Courbe d’utilisation de la retenue
On la trace pour vérifier l’adéquation de la capacité de la
retenue avec les besoins en eau. Elle permet d'optimiser
la gestion de la retenue et le choix des spéculations
culturales.
CALCUL SUR LES
BARRAGES
BARRAGES EN BETON
Forces agissant sur les barrages

Etude de stabilité des barrage-poids

- Stabilité d’ensemble

- Stabilité interne

BARRAGES EN BETON

Calculs de stabilité des barrages à contreforts

Stabilité d’ensemble

Résistance interne
Introduction
Les barrages en béton sont classés selon leur forme et
selon leur comportement mécanique :
• Barrage-poids : massifs, ces ouvrages de section
transversale triangulaire ou trapézoïdale, résistant à la
poussée par leur poids.
• Barrages à contreforts : de formes variées, ils ont en
commun de résister pour l’ensemble par leur poids et
par leur forme. Constitués d’un voile à
L’amont qui reporte la poussée de l’eau sur des
contreforts, ils utilisent moins de béton que les barrage-
poids.
• Barrages-voûtes : ils résistent grâce à leur forme à la
poussée de l’eau qu’ils reportent sur les terrains d’appui
en rives et en thalwegs. Constitués
D’une voûte, parfois très mince à simple ou double
courbure.
Etant donné le matériau dont ils sont constitués, les
barrages en béton sont considérés comme des
ouvrages rigides ; en effet le module d’élasticité du
Béton varie, selon la durée d’application des
sollicitations et selon les constituants du béton, entre 105
et 4.105 bars.
Les ouvrages dont il sera question sont particulièrement
les barrages poids et éventuellement les barrages à
contreforts.
. Forces agissants sur les barrages
- Poids propre du barrage
• Action favorable à la stabilité de l’ouvrage. Il convient
d’évaluer le poids volumique du béton que l’on est
assuré d’atteindre à la mise en œuvre.
• En général on admet pour poids spécifique du béton,
γbéton = 24 kN/m3 sinon une étude en laboratoire
s’impose, parfois moins pour l’utilisation
Des granulats légers et plus pour les granulats lourds.
Exemple : les granulats lourds tels que le basalte bien
compact donnent γbéton ≥ 25 kN/m3.
On ne doit admettre dans les calculs une valeur
supérieure à 24 kN/m3 que
Dans la mesure où une étude précise en laboratoire
justifie cette valeur.
Poussée hydrostatique externe
L’action de l’eau se manifeste par des pressions qu’elle
exerce directement sur le parement amont de l’ouvrage.
A une profondeur z, le pression hydrostatique est : uω =
γω * z (où : γω est le poids volumique de l’eau) ; la
Poussée résultante Pe s’exerce sur au tiers inférieur de
la hauteur de la retenue H, la pression étant répartie
suivant un diagramme triangulaire. Elle a pour valeur :
Lorsque le barrage déverse avec une charge h (lame
d’eau déversante) le diagramme des pressions prend la
forme d’un trapèze et la résultante des forces de
poussée hydrostatique sur le parement amont devient
Le poids volumique de l’eau pure est de 10 kN/m3, mais
on est très souvent amené à considérer des cas plus
défavorables : le poids volumique d’une eau chargée de
particules en suspension peut atteindre 11, 12 et même
13kN/m3.
Poussée des sédiments accumulés
Des sédiments s’accumulent souvent au pied amont du
déversoir. Si leur épaisseur est importante, il en résulte
une poussée des terres horizontale qu’il convient de ne
pas négliger. Cette poussée s’ajoute à la poussée
hydrostatique.
Poussée hydrostatique interne (sous pressions)
Peh Barrage PT
y = H/3
Quelle que soit la qualité du rocher de fondation, l’eau y
pénètre progressivement, ce phénomène étant dû à la
porosité, à la fissuration ou à la fracturation de la roche.
Ces interstices de la fondation sont occupés par
L’eau qui exerce une pression sur les parois ; cette
pression joue un rôle particulièrement important pour la
stabilité de l’ouvrage à la surface de contact béton-
rocher. Dans le cas où la roche ou le sol de fondation a
globalement un comportement hydraulique homogène et
isotrope, l’étude de l’écoulement de ces sous-pression
peut être effectuée par application de la loi de Darcy.
La sous-pression décroît régulièrement de l’amont vers
l’aval, avec comme valeurs limites les hauteurs d’eau à
l’amont et à l’aval si γω est égal à 1
On constate qu’une bonne approximation linéaire de la
sous-pression est alors parfaitement justifiée, mais que
le gradient hydraulique est en fait beaucoup plus élevé à
proximité du pied aval de l’ouvrage, et peut favoriser
L’amorce d’un "renard ». La prise en compte des sous-
pressions se fait en fonction des conditions :
• Fondations homogènes et isotropes avec présence de
fissures en communication avec l’amont du barrage qui
débouchent à l’aval. La sous-pression s’établit alors
sous tout l’ouvrage avec une valeur constante
correspondant à la charge amont (diagramme a. ci-
dessous).
• Fondations homogènes et isotropes : sans fissures (on
admet qu’il y a circulation d’eau d’amont en aval avec
pertes de charge linéaire. La sous-pression décroît
linéairement de la valeur γω H (charge en amont
À la valeur γω h (charge en aval) (diagramme b. ci-
dessous)..
Fondations homogènes étanchées par un rideau
d’injection ou tout autre coupure étanche en amont, ce
qui entraine une perte de charge non importante. Les
sous-pressions décroissent linéairement d’une valeur en
Amont uA à une valeur aval uB = γω h (diagramme c. ci-
dessous). On admet en général λ = 2/3.
Fondations homogènes, étanches et drainées à l’aval de
l’organe d’étanchéité (diagramme d. ci-dessous). On
admet en général que le drainage est efficace à 50% et
que au niveau du drain, les sous pressions tombent à la
valeur
Les cas (c) et (d) sont ceux qui correspondent le mieux
aux mesures qui ont pu être faites. Il faut noter que ces
mesures ont été effectuées sur des ouvrages bien
conçus et bien réalisés. L’eau peut pénétrer à l’intérieur
de l’ouvrage du fait de la porosité du béton
Ou de l’existence des fissures dans le béton. Il s’y établit
des sous pressions dont la répartition peut se faire
suivant un diagramme du type (a).
Il existe d’autres formes de l’action de l’eau sur les
barrages :
• Pour un barrage déversant, l’impact de l’eau à l’aval
peut alors
Provoquer des affouillements dangereux pour la stabilité
de l’ouvrage.
• L’eau s’écoulant à une forte vitesse sur les parois en
béton peut
Provoquer l’érosion rapide surtout pour les eaux
chargées de particules dures.
• L’arrivée d’une crue d’importance imprévue peut
provoquer une montée anormale du plan d’eau qui se
traduit par une augmentation anormale de la poussée de
l’eau en amont.
• Enfin l’eau peut agir chimiquement sur le parement
amont.
Action des séismes
Au cours des secousses telluriques, les ouvrages d’art
subissent des vibrations, c’est-à-dire des accélérations
variables qui se combinent à celle de la pesanteur ; le
poids propre, l’action de l’eau et même les
Caractéristiques des fondations s’en trouvent modifiées.
Les séismes ont pour effet de réduire la pesanteur de 0

à 20% et d’y ajouter une composante horizontale k・g, k・

g étant compris entre 0 et 0,2g selon les


Cas ; la valeur de 0,1g est la plus fréquemment utilisée
pour les zones de sismicité moyenne.
Ce qui concerne la poussée de l’eau, WESTERGARD a
calculé la surpression hydrostatique à une profondeur z
sous l’effet d’un séisme
Provoquant une accélération horizontale kg. Cette
surpression ∆P exprimée en mètres d’eau a pour valeur
:
Variations thermiques

Les variations de température, le retrait et le gonflement


du béton ont des actions analogues sur l’ouvrage. Ces
trois phénomènes se traduisent par des variations
dimensionnelles (élongation ou contraction), si elles sont
Empêchées provoquent l’apparition de contraintes
supplémentaires dans le béton. Il peut en résulter des
fissures susceptibles de mettre en cause
L’étanchéité du barrage et la durabilité du béton.
Le coefficient de dilation thermique du béton varie de
7 à 14 µm/m/°C.
°µC peut être utilisée.
Une valeur moyenne de 10 m/m/°
Le retrait est le phénomène de raccourcissement qui
accompagne la prise
et le durcissement du béton. Une valeur moyenne de
400 µm/m peut être utilisée.
Le gonflement est un phénomène inverse qui se produit
lorsqu’on humidifie le béton préalablement soumis à des
dessiccations poussées. Ce phénomène peut se
produire sur le parement amont d’un barrage en béton,
Mais en général sa valeur ne dépasse pas 100 µm/m.
Actions diverses

• Les tirs d’explosifs : ils peuvent avoir des effets non


négligeables sur les ouvrages d’art en particulier sur les
barrages en béton situés dans des zones où le bedrock
de qualité est peu profond. Le rocher en place est
Souvent exploité pour la fourniture de matériaux de
construction, l’extraction est faite à l’aide d’explosifs. Les
tirs d’explosifs se traduisent par des vibrations
transversales et longitudinales qui sont transmises
Aux barrages et même s’ils sont situés à plusieurs
kilomètres.
• Le vent : la poussée due au vent s’applique sur le
parement amont
exposé au vent. Cette poussée agit particulièrement sur
le barrage vide.
• Si le barrage est rempli, il n’agit que sur la revanche
libre.
• La poussée de la glace : elle est due à la dilatation
thermique de la
Glace et de l’action tangentielle du vent sur la glace. Elle
n’intervient pas dans les calculs de stabilité des
barrages dans les régions à climat chaud (non tempéré).
Etude de stabilité des barrage-poids
La stabilité des barrages en béton concerne :
• l’équilibre d’ensemble de l’ouvrage, qui doit résister
au glissement sur la fondation et au renversement,
• la stabilité interne de l’ouvrage, qui doit résister aux
contraintes qui se développent dans la masse.
Stabilité d’ensemble
Dans l’étude de l’équilibre d’ensemble d’un barrage-
poids, on considère le barrage comme un bloc
indéformable soumis à des actions extérieures, des
Sous-pressions et à la réaction des fondations. La
sécurité est alors prise par rapport à des mécanismes de
ruptures éventuelles (glissement, renversement).
Stabilité au glissement
Les forces horizontales (ΣP), telles que la poussée de
l’eau et des terres, qui s’exercent sur le barrage tendent
à le déplacer vers l’aval.
La résistance à ces forces horizontales (résistance au
cisaillement) est offerte par la fondation grâce à leur
cohésion (c) et à leur coefficient de
Frottement (tan ϕ). En général, on néglige la cohésion
considérant qu’il s’agit d’une
Caractéristique variable et aléatoire dont la pérennité en
milieu saturé n’est pas assurée. On adopte, en général,
une valeur de 0,75 pour le coefficient de frottement pour
béton sur béton et béton sur roche de qualité et une
valeur inférieure de l’ordre de 0,60 si la roche est
constituée de roche tendre (calcaire, marne).
Si le terrain comporte des plans de faiblesse horizontaux
(stratification, schistosité, fissures de décompression),
l’étude de stabilité au glissement devra être faite avec
soin et la stabilité pourra être améliorée par l’utilisation
de techniques (figures ci-dessous).
Stabilité au renversement

Ce mode de rupture est dû à l’existence de forces


horizontales suffisamment grandes comparées aux
forces verticales pour amener la résultante de toutes ces
forces agissant sur le barrage en dehors des limites de
la surface de base de l’ouvrage.
Lorsque la résultante passe de façon appréciable à
l’extérieur du tiers central de la section de base, une
fissure une fissure de traction horizontale
peut apparaître à l’amont, ceci réduit considérablement
la résistance au cisaillement et augmente la sous-
pression. Ainsi une rupture peut commencer par
renversement et se poursuivre par un glissement.
Approche de l’étude de stabilité au renversement :
Elle consiste à calculer le rapport au point B, les
moments des forces appliquées, en séparant les forces
motrices (poussée de l’eau et sous pression)
et les forces résistantes (poids propre de l’ouvrage). Le
rapport des deux moments est considéré comme le
facteur de sécurité au renversement
2ème approche de l’étude de stabilité au

renversement :

Cette méthode considère que la réaction des fondations

est supposée linéairement répartie sur la surface

d’appui. Si on désigne par e l’excentricité du point

d’application de la résultante des forces appliquées à

l’ouvrage par rapport au centre de gravité G de la

surface S considérée, en point situé à une distance y de

G, la valeur de la contrainte normale ny est donnée par

la formule de résistance des matériaux :


Remarques :
Pour les déversoirs en béton, l’équilibre des murs
bajoyers aux extrémités du déversoir devra également
être vérifié.
Il faut aussi prendre en compte la stabilité au
poinçonnement et le tassement du barrage ou déversoir.
Le déversoir elle-même subit des tassements, c’est la
raison pour laquelle on réalise en général les d’versoirs
par tronçon d’environ 6 m de long
Pouvant subir des déplacements relatifs pour minimiser
les tassements différentiels de l’ouvrage.
Des joints verticaux étanches doivent être aménagés
entre eux (joints en caoutchouc : waterproof).
Stabilité interne des barrage-poids
Ce calcul consiste à retrouver les contraintes dans
l’ouvrage compte tenu des actions extérieures qui lui
sont appliquées et d’éventuelles actions internes telles
que les pressions interstitielles dans les fissures.

Méthode dérivée de la Résistance des Matériaux


Assimilant chaque tranche du barrage à une poutre
console verticale, encastrée dans la fondation, cette
méthode consiste à déterminer les contraintes dans les
sections horizontales à partir des formules de
Flexion composée :

(Section rectangulaire de largeur = 1 m)


Méthode approximative puisque la section les sections
varient rapidement et que la ligne moyenne n’est pas en
général verticale. Cependant son utilisation est justifiée
pour la plupart des projets.
Pour que cette dernière condition soit réalisée, Maurice
LEVY a proposé que la contrainte nA reste supérieure ou
égale à la pression de l’eau au même niveau. Si une
fissure se produit, elle ne peut que se refermer. Les
calculs montrent que la vérification de la condition de
LEVY donne des profils très massifs. La qualité des
bétons utilisés permet de réduire cette exigence et on se
contente de ne satisfaire la condition qu’à r%. On doit
vérifier que l’on a :
Méthodes dérivées de la théorie élastique
Une solution analytique exacte et simple des équations
de l’élasticité existe pour un barrage à profil triangulaire
vide ou soumis à une pression hydrostatique sur toute
sa hauteur. Dans ce cas on trouve des expressions
Linéaires pour chacune des composantes du tenseur
des contraintes en un point. Cette solution vérifie les
conditions aux limites sur le parement amont
et sur le parement aval, mais elle est indépendante des
conditions d’appui. Ces solutions analytiques ne sont
pas valables pour des profils quelconques et en rocher
de fondation hétérogène, anisotrope ou du
Comportement mécanique très différent de celui du
béton. Il faudra alors faire appel à des méthodes
numériques telles que les éléments finis ou les
Différences finies. Ces calculs sont complexes et ne se
justifient que pour de très grands ouvrages posant des
problèmes délicats.

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