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Support du cours d’Hydrogéologie ------------------------------------------ BTS Géologie Mines et Pétrole

PROGRAMME HYDROGEOLOGIE BTS 2015-2016

1- OBJECTIF GENERAL : PERMETTRE AUX ETUDIANTS DE CONNAITRE


L’ENVIRONNEMENT DES ECOULEMENTS SOUTERRAINS ET SES
APPLICATIONS IMMEDIATES EN AYANT LA MAITRISE DES OUTILS DE
RECHERCHE ET D’ETUDE

2- CONTENU DE COURS

INTITULÉ : HYDROGÉOLOGIE (Deuxième année BTS Géologie Mines Pétrole)

Chapitres Objectifs pédagogiques Durées

0-Description du processus Etude du cycle hydrologique et du stockage des eaux 4H


d’alimentation des nappes souterraines
souterraines
I : Identification des eaux Etudier les différents types d’aquifères, les 18H
souterraines conditions de formation de pièges ou de réservoirs et
les provinces hydrogéologiques de l’Afrique de
l’ouest

II : Prospection d’eau Stratégie de recherches hydrogéologiques 4H


souterraine
III : Stratégie de captage Techniques de réalisation et de contrôle des ouvrages 10H
des eaux souterraines de captage et Exploitation des eaux souterraines
IV : Hydrogéochimie Etude des paramètres, des constituants des eaux 4H
souterraines

Sorties : visite de site de forage


TD/TP : carte piézométrique

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CHAPITRE 0 : CYCLE DE L’EAU ET PROCESSUS D’ALIMENTATION DES


NAPPES SOUTERRAINES

0-1 Définition

De façon globale, l’hydrologie (hydro= eau et logie= science) pourrait être définie comme
l’étude des eaux terrestres, leurs origines, leurs mouvements et leur répartition sur notre planète,
leurs propriétés physiques et chimiques, leurs interactions avec l’environnement physique et
biologique et leur influence sur les activités humaines. En effet, l’étude des eaux terrestres
s’intéresse au cycle de l’eau, c’est-à-dire aux échanges entre l’atmosphère, la surface terrestre
et son sous-sol. L’alimentation des nappes souterraines dépend de deux facteurs :
- La pluie
Elle et elle seule est à l’origine de l’alimentation des nappes en climat aride comme en région
équatoriale
- Il lui faut ajouter cependant, l’équilibre qui s’établit entre l’infiltration, le ruissellement et
l’évapotranspiration. Par conséquent, le relief, la nature du sol et l’importance du couvert
végétal pour ne parler que d’eux, jouent un rôle fondamental dans l’alimentation des nappes.
Ceci explique que des aquifères importants puissent exister dans les formations sableuses des
steppes sahéliennes, où il pleut moins de 300 mm par en (Mauritanie par exemple), alors que
l’alimentation en eau du sous-sol est extrêmement précaire dans des zones forestières de la Côte
d’Ivoire où il tombe environ 1 m de précipitations annuelles.
L’alimentation des nappes est en effet, comme les précipitations soumises à des fortes variations
inter annuelles. Il en résulte des fluctuations de niveau plus ou moins importantes et plus ou
moins prévisibles que nous devons toujours prendre en compte dans la hauteur de captage des
ouvrages.
0-2. CYCLE DYNAMIQUE DE L’EAU
Actionné par le soleil, le cycle hydrologique de l'eau a pour moteur la mer. La mer donne
naissance aux nuages qui voyagent dans le ciel pour aller arroser les terres intérieures des
continents. Mais, l'eau ainsi déversée doit revenir sans cesse à la mer à l'état liquide pour en
répartir à l'état de vapeur:
C'est le cycle hydrologique de l'eau qui comporte :
- la formation des nuages par évaporation des mers et par évapotranspiration sur les continents;
- la condensation des nuages en donnant des précipitations liquides;
- le ruissellement des eaux de pluies qui donnent rivières et lacs;
- l’infiltration des eaux de pluies qui aboutit à l’écoulement souterrain.

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Sur la terre, l’évaporation ou l’évapotranspiration joue un rôle considérable dans le cycle de


l’eau.

Au terme d’un périple plus ou moins long sur les continents, l’eau retourne dans la mer, à travers
l’écoulement souterrain et le ruissellement fermant ainsi le cycle hydrologique. Mais, une
grande partie des eaux de pluie est interceptée par les organismes vivants. Il s’agit de l’eau: -
dans les plantes, dans les animaux et les hommes; - dans les industries; - dans les activités
agricoles et domestiques des villes. De même, un volume d'eau assez impressionnant est bloqué
dans les calottes glaciaires des deux pôles (Antartique et Groeland) ou ailleurs aux sommets
des grandes montagnes.

C'est le cycle hydrologique qui est responsable de la distribution naturelle de l'eau entre les
différentes régions de la terre. Et chaque région reçoit la quantité d'eau qu'elle mérite. Mais, les
hommes ne se contentent pas de cette distribution naturelle. Ils interviennent dans le
fonctionnement de ce cycle pour augmenter les ressources en eau là où il en manque (Sahel,
désert, cités urbaines, agriculture, etc).
Malheureusement, l'intervention humaine dans le cycle cause souvent assez de dégâts aussi bien
sur le plan qualitatif que quantitatif, provoquant ainsi des perturbations et des retards souvent
regrettables dans le cycle.
0-3. RÉPARTITION DE L’EAU DANS LE MONDE
Il existe plusieurs méthodes de calcul du volume d’eau dans les différents gisements du globe

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terrestre. Mais, en général on tient compte de la superficie du globe, des mers et des terres
émergées. Selon Vaillant (1977), la superficie totale de la terre est de 510 106 km 2 (soit 100
%); celle des Océans de 361 106 km2 (soit 71 %); et celle des terres émergées de 149 106 km2
(soit 29 %). Ainsi, 71% de la surface de la terre serait formée d'eau. Et, les quantités d’eau sous
les divers états physiques dans le monde seraient de :
Océans : 1 300 000 000 milliards (m3)
Glaciers : 25-50 000 000 milliards (m3)
Eaux Souterraines : 300 000 milliards (m3)
Eaux de surface : 350-400 000 milliards (m3)
Eaux atmosphériques : 13 à 15 milliards (m3)
La planète contiendrait 95,1 % d’eau salée et 4,9% d’eau douce. Et, parmi les eaux douces :
68,4 % sont les eaux souterraines : 31,4 %, les neiges et glaces et seulement 0,2 % des lacs et
cours d’eau. L’eau est répartie en plus ou moins grandes quantités sur toute la terre. Elle se
trouve à peu près entièrement dans les océans.
Evaporation annuelle Précipitation annuelle
en mer: 420 000 milliards (m3) en mer: 380 000 milliards (m3)
sur terre: 80 000 milliards (m3) sur terre: 120 000 milliards (m3)
Total: 500 000 milliards (m3) Total: 500 000 milliards (m3)
La terre évapore 80 000 milliards (m3) d’eau par an contre 120 000 milliards (m3) de pluies
qu'elle reçoit; elle bénéficie donc de 40 000 milliards (m3) qui alimentent annuellement les
réservoirs continentaux. De leur côté, les mers bénéficient également de 40 000 milliards (m3)
d'eau d’évaporation.
En conclusion, il pleut plus sur les continents qu’il ne s’évapore, et il s’évapore plus en mer
qu’il ne pleut. Et, les 120 000 milliards de précipitation sur la terre, représenteraient une lame
d’eau de 840 mm.

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0-4. BESOINS D’EAU DU MONDE


L’eau est inégalement répartie dans l’espace et dans le temps de sorte que les besoins en eau
varient selon les régions en fonction de l’activité économique, du niveau de vie des populations
et des conditions géographiques.
Les trois principaux secteurs qui consomment la presque totalité de l’eau douce dans le monde
sont : l’agriculture, l’industrie et les villes. Les demandes en eau de ces trois secteurs
augmentent sans cesse à cause des problèmes de denrées alimentaires, de matériels industriels
et de services ménagers pour satisfaire la population du monde en augmentation continue.
L’agriculture est la première utilisatrice des eaux de surface et des nappes d'eau souterraines
dans le monde. A elle seule, elle consomme 65 % des réserves mondiales.
L’industrie est le deuxième consommateur d’eau dans le monde (25 %). La production
d’électricité dans les centrales thermiques (utilisant des combustibles nucléaires ou fossiles)
consomme des quantités d’eau énormes.
Dans les villes, les activités domestiques qui englobent les secteurs variés: ménages, écoles,
commerces, hôpitaux, services administratifs, hôtels, tourismes, etc. utilisent moins de 10 % de
l’eau consommée dans le monde. Cependant, dans les villes, satisfaire les besoins en eau n’est
pas une tâche facile car, il coûte cher de rendre l’eau potable pour la consommation humaine et
pour assurer la distribution équitable.
L’accroissement des villes exigent que les distributeurs d’eau aillent chercher de l’eau à des
distances de plus en plus grande de la ville et à des prix de plus en plus élevés. Par exemples:
- à Douala (Cameroun), on pense de plus en plus à capter l'eau provenant de la rivière Munfo
située à 30 km de la ville;
- la ville de Dakar est alimentée par l’eau provenant de la plaine de Casamance très éloignée de
la capitale.
0-5. DESCRIPTION DU CYCLE DE L’EAU
Le cycle de l’eau est la suite des déplacements de l’eau dans l’atmosphère à la surface et dans
le sous-sol de la terre. L’eau poursuit un périple perpétuel entre le ciel et la terre en plusieurs
étapes.
Le Cycle de l’eau est donc égal au parcours et transformations subis par l’eau à partir d’un point
de départ (généralement la pluie qui tombe pendant un intervalle de temps dans un domaine par
exemple un bassin versant).
Ces parcours et transformations sont:
- l’évaporation,
- l’humidification du sol,

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- le ruissellement de surface,
- l’infiltration profonde.
5-1. Evapotranspiration
Le cycle commence par l’évaporation de l’eau. Sous l’effet de l’énergie solaire, l’eau des mers
et des océans s’évapore dans l’atmosphère sans le sel et les autres impuretés. L’évaporation est
plus importante au niveau des océans qu’à l’intérieur des terres : lacs, rivières, et fleuves. Donc
les rayons du soleil réchauffent l’eau des rivières, des fleuves, des lacs, des mers et des océans
et la fait passé de l’état liquide à l’état de vapeur d’eau (gazeux) ; c’est l’évaporation.
L’évaporation: elle englobe:
- l’évaporation qui est le processus par lequel l’eau passe de l’état liquide (pluie) à l’état vapeur
(nuage),
- la transpiration des plantes: il s’agit de la part de l’eau de l’atmosphère, du sous du sous-sol
consommée par les plantes pour leur développement.
Les plantes et les autres espèces végétales puisent l’eau dans le sol et la rejettent sous forme de
vapeur d’eau. Environ 10% des précipitations tombant sur la terre proviennent de la
transpiration des végétaux, le reste est en conséquence dû à l’évaporation. La transpiration des
plantes et l’évaporation du sol humide libèrent de l’humidité qui s’élève dans l’atmosphère sous
la forme de nuages.
EVAPORATION + TRANSPIRATION = EVAPOTRANSPIRATION

5-2. Humidification
L’humidification du sol : il s’agit de la part de l’eau de la pluie qui est stockée dans les tranches
supérieures du sol et qui en période de non apport par les pluies peut satisfaire totalement ou
partiellement l’évapotranspiration.
Ce stock d’eau est ainsi fonction du volume de sol qui peut être affecté par les phénomènes
d’évapotranspiration. Ce volume de sol permet ainsi de définir ce qui est appelé la « Réserve
Utile du sol »

Figure 3: Processus d’humidification

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5-3. Ruissellement de surface


Quand le stock d’eau atteint une valeur limite ou quand l’intensité de la pluie est forte ou quand
le sol est relativement imperméable, les excédents de pluies peuvent générer un ruissellement
de surface : accumulation d’eau à la surface du sol qui s’écoule par la suite suivant la ligne de
plus grande pente du sol. Cet écoulement alimente le réseau de drainage naturel (Les ruisseaux,
les rivières, les fleuves ou les lacs qui reçoivent les eaux de ruissellement sont appelés cours
d’eau de drainage.) et peut entraîner des particules de sol (transport solide). Elle sera ensuite
transportée jusqu’aux mers et océans. Le ruissellement part de la source en passant par le ‘ru’,
le ruisselet, le ruisseau, la rivière, le fleuve pour se jeter dans les mers et les océans. Le
ruissellement de surface peut aussi être dû à une émergence d’eau souterraine à la surface du
sol. Le Ruissellement de surface comprend :
- Ruissellement direct = ruissellement se produisant presque en même temps que la pluie,
- Ruissellement retardé = ruissellement provenant d’une restitution d’eau du sol ou de la nappe;
ce ruissellement se produit avec un certain décalage dans le temps par rapport à la pluie.
5-4. Infiltration profonde et écoulement souterrain
Après reconstitution d’un certain niveau d’humidité du sol, si la pluie se poursuit, elle peut
générer une propagation verticale d’eau vers les tranches de sol plus profondes et vers la nappe;
c’est l’infiltration. C’est cette infiltration qui alimente les nappes et qui permet d’avoir un
écoulement souterrain. L’arrivée d’eau dans la nappe se produit de manière différée par rapport
à la pluie.
L’eau de pluie pénètre dans les sols perméables. En s’infiltrant dans un sol perméable, l’eau
peut parfois remplir une poche souterraine (grotte) et former un véritable réservoir d’eau. L’eau
contenue dans ce réservoir (nappe d’eau ou nappe phréatique) trouve parfois un chemin naturel
vers l’extérieur. L’endroit où jaillit l’eau hors du sol s’appelle la source. Certaines nappes
d’eaux souterraines, une fois découvertes, peuvent aussi être exploitées par l’homme comme
réserves d’eau potable. Un peu moins de la moitié des précipitations vont recharger les nappes
phréatiques, le reste part en évaporation.

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Figure 4: Cycle de l’eau

0-6. EQUATION DU BILAN DU CYCLE DE L’EAU


Dans un domaine D et au cours d’une période de temps Δt si on note :
P : hauteur moyenne de la pluie tombée, R : la lame d’eau écoulée de l’exutoire du domaine D,
E : l’évapotranspiration réelle, I : la lame d’eau infiltrée.
On peut écrire l’équation suivante : P = E+ΔS+R+ I qui est l’équation du bilan du cycle de
l’eau. Faire le bilan du cycle de l’eau revient à estimer chacun des termes de l’équation, pour
l’hydrogéologue, c’est la détermination de I qui est primordial.
6-1. Bilan à l’échelle globale

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6-2. Bilan à l’échelle de l’Afrique


Pluie totale tombée = 20.700 km3
Quantité totale d’eau évaporée = 17.300 km3 soit 84% de la pluie tombée,
Quantité totale d’eau d’écoulement (surface et souterraine) = 3.400 km3 soit 16% de la pluie.
6-3. Bilan à l’échelle de la Côte d’Ivoire

Remarque: Le résultat d’un bilan du cycle de l’eau dépend fortement du pas de temps choisi
pour le faire. Plus ce pas de temps est petit et s’approche de la réalité des phénomènes étudiés,
plus le résultat du bilan est fiable.
Toutes les études et évaluations en hydrogéologie portent sur un de trois systèmes
hydrologiques à savoir le bassin hydrologique, le bassin hydrogéologique et l'aquifère.
0-7 Notion de systèmes hydrologiques
Un système hydrologique est un système dynamique, une séquence d’espace et de temps, une
fraction du cycle de l’eau. Il est identifié par des caractéristiques spatiales et temporelles. On
distingue trois types de systèmes hydrologiques (figure 5) :
 le bassin hydrologique ;
 le bassin hydrogéologique ;
 l’aquifère avec sa nappe d’eau souterraine.

Figure 5: Schéma indiquant les relations entre les trois systèmes hydrologiques
L'identification spatiale d'un système repose sur quatre (4) concepts :
- le système hydrologique est un domaine d'espace physique, fini à 3 dimensions dont toutes
les parties sont en liaison hydrodynamique continue (milieu continu) ;

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- le système hydrologique est le siège de processus ou mécanismes internes, hydrodynamiques,


hydrochimiques ou hydrobiologiques ;
- le système hydrologique est une séquence du cycle de l'eau, c'est-à-dire comportant une entrée
(impulsion), un circuit interne (transfert) et une sortie (réponse) ;
- les données du système hydrologique varient dans l'espace selon les lois de distributions
statistiques.
L’identification temporelle s’explique par le fait que toutes identifications des caractéristiques
d’espace se réfèrent à une date donnée ou à une durée moyenne déterminée.
Exemple : Date donnée pour l’établissement de la carte piézométrique ;
Durée moyenne du débit de l’écoulement total naturel moyen d’un bassin hydrologique.
Le bassin hydrologique est circonscrit par les lignes de crêtes topographiques, délimitant le
bassin versant d’un cours d’eau et de ses affluents. Il correspond en surface au bassin
hydrographique.

Figure 6 : Bassin versant topographique


Exemple du BV du Bandama d’une superficie de 97500 km2 entièrement située en Côte
d’Ivoire.
Le bassin hydrologique est alimenté par les précipitations efficaces (PE). Elles représentent la
quantité d’eau fournie par les précipitations (P), quantité qui reste disponible, à la surface du
sol, après soustraction des pertes par évapotranspiration réelle (ETR).
PE = P-ETR
Les précipitations efficaces sont réparties à la surface du sol en deux fractions :
- le ruissellement R qui alimente l’écoulement de surface (Qs), direct et rapide.
- et l’infiltration, I quantité d’eau franchissant la surface du sol. Elle renouvelle les stocks
d’eaux souterraines et entretient le débit des écoulements.

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Le bassin hydrogéologique est la fraction de l’espace du bassin hydrologique située sous la


surface du sol. C’est le domaine des eaux souterraines. Ses limites sont imposées par la structure
hydrogéologique. Le bassin hydrogéologique est constitué d’un ou plusieurs aquifères.

Figure 7 : Bassin versant hydrogéologique


Le bassin hydrogéologique est alimenté par les eaux d’infiltration.
L’aquifère identifié par la géologie est l’unité de domaine d’étude des eaux souterraines. Il est
alimenté par l’infiltration efficace (IE) qui est la quantité d’eau qui parvient à la surface de la
nappe après les pertes par évapotranspiration et par écoulement hypodermique au cours de son
trajet entre la surface du sol et la surface de la nappe. Elle constitue la recharge des nappes.
0-8. Quelques définitions
Pluie efficace : en hydrologie de manière générale ce terme indique la part de la pluie qui génère
un écoulement (de surface ou souterrain). Elle correspond ainsi à la somme R+I.
Pour d’autres applications ce terme a un sens différent.
Déficit d’écoulement : c’est la part de la pluie qui ne génère pas d’écoulement ; elle correspond
à l’évapotranspiration réelle.
Coefficient de ruissellement : c’est le rapport exprimé en % de la part de la pluie qui ruisselle
par rapport à la pluie tombée.
Coefficient d’infiltration : c’est le rapport exprimé en % de la part de la pluie qui s’infiltre par
rapport à la pluie tombée.
0-9. Différentes branches de l’hydrologie
L’hydrologie au sens large est habituellement divisée en plusieurs disciplines distinctes en
fonction des domaines concernés :
-la météorologie ou climatologie qui occupe la 1ère place dans l’étude du cycle de l’eau
comporte plusieurs volets (cf cours Hydrologie)

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-Hydrologie de surface qui s’intéresse aux écoulements dans le réseau hydrographique


a plusieurs objectifs (cf cours Hydrologie)
-Hydrogéologie objet de ce cours, se spécialise dans la recherche et l’exploitation des
eaux souterraines à usage domestique ou industriel et étudie comment les matériaux
géologiques influencent la circulation et la qualité des eaux souterraines. L’hydrogéologie peut
être subdivisée en plusieurs spécialités :
Pédohydrologie : étude de l’eau dans la zone aérée du sol ou étude de l’humidité du sol en
milieu non saturé
Hydrologie souterraine: étude des eaux souterraines en milieu saturé
Hydrodynamique : science du mouvement de l’eau, fournit des indications sur les propriétés
des formations aquifères et permet d’envisager les conditions d’exploitation des eaux
souterraines. Elle permet en particulier de déterminer les caractéristiques d’un ouvrage dont on
veut tirer un certain débit.
Hydrophysique : étude des propriétés physiques de l’eau
Hydrobiologie : Etude de l’action des mécanismes biologiques sur la qualité de l’eau
souterraine.
Hydrochimie : étude des propriétés chimiques de l’eau
Hydrogéochimie : Connaissance des caractéristiques chimiques ou physico-chimiques des
eaux souterraines, des processus de leur acquisition et des lois qui régissent les échanges entre
l’eau, le sol et le sous-sol. L’Hydrogéochimie peut être définie comme l’étude de la chimie
des eaux souterraines.
Les paragraphes qui suivent évoquent des notions dont le développement permettra AUX
ETUDIANTS DE CONNAITRE L’ENVIRONNEMENT DES ECOULEMENTS
SOUTERRAINS ET DE RESOUDRE LE PROBLEME COURANT DE CAPTAGE DES
EAUX SOUTERRAINES.
Ceci nécessite l’étude de l’aquifère, unité du domaine d’étude des eaux souterraines, son
fonctionnement, ses caractéristiques physiques et les aquifères types rencontrés en Côte
d’Ivoire. Les principales méthodes de prospection des eaux souterraines, la stratégie de captage
des eaux souterraines ainsi que la qualité des eaux souterraines sont des points à aborder dans
le cadre de ce cours.

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CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES EAUX SOUTERRAINES : NOTION


D’AQUIFERES

INTRODUCTION
L’hydrogéologie (de hydro= eau en grec et géologie= science qui étudie le globe terrestre),
également nommée hydrologie souterraine, est la science qui étudie les eaux souterraines. En
d’autres termes, c'est l’étude des conditions d’accumulation et de circulation des eaux dans les
roches ainsi que celle d’acquisition des substances dissoutes par l’eau au contact des roches
encaissantes. Mais à l’heure actuelle, l’hydrogéologie est devenue une science pluridisciplinaire
(dont la base fondamentale est la géologie) utilisant les concepts et les méthodes de différentes
spécialités telles que la physique, la géophysique, la chimie, la géochimie, l’hydrochimie,
l’hydrologie de surface, l’hydrodynamique souterraine, l’étude d’impact environnemental, la
télédétection, les systèmes d’informations géographiques, l’hydrodynamisme souterraine et
modélisation, l’hydraulique générale, la géostatistique...
L’hydrogéologie comme la plupart des sciences de la terre est une branche fondamentalement
interdisciplinaire aux champs d’application impliquant de nombreux domaines comme
l’exploitation de l’eau, l’agriculture, le génie civil ou encore la production d’énergie
géothermique ou hydrothermique. Cette science permet également le contrôle et le suivi des
ressources souterraines en eau quantitativement et qualitativement. Ce développement rapide
de cette nouvelle science en très peu d’année se justifie par le fait que l’hydrogéologie est une
science à visage humain dont l’intérêt pour la population n’est plus à démontrer.

I-1. DEFINITION
On appelle eau souterraine toute accumulation de l’eau dans les pores des formations
géologiques perméables, appelé aquifère. Cette eau est capable de circuler librement dans ce
terrain sous l’effet de la gravité. D’après CASTANY environ 60% des réserves d’eau sur la
planète sont stockés sous forme de glace et de neige et 40% sous forme d’eaux souterraines.
En hydrogéologie, le mot aquifère désigne tout terrain dont les caractéristiques sont
favorables à la formation de réserve d’eau souterraine. En conséquence, un aquifère désigne
tout terrain capable de contenir de l’eau. Cependant, cela ne signifie pas qu’un tel terrain
contient effectivement de l’eau, mais il offre simplement par sa nature les conditions propices
à la formation des réservoirs.

Les aquifères non-consolidés les plus fréquents sont les dépôts de sables et graviers ; les
aquifères consolidés les plus fréquents sont les roches exogènes perméables telles que les grès

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et calcaires et les roches endogènes fracturées ou altérées.

Un aquifère, lorsqu’il est saturé d’eau, peut fournir par pompage des grandes quantités d'eau de
façon économique. Par contre, un aquitard est une unité géologique totalement ou
partiellement saturée en eau d’où on ne peut extraire malheureusement de grandes quantités
d’eau par pompage de façon économique, mais qui est assez perméable pour laisser percoler
des quantités d’eau appréciables lorsque l’on se place à l’échelle du Km2 ou plus. Les argiles,
silts et shales forment des aquitards.

Par ailleurs, un aquiclude est défini comme une unité géologique totalement ou partiellement
saturée en eau dans laquelle l’eau ne circule pas du tout. Cela pourrait se produire dans les
roches endogènes non fracturées. Dans la réalité, on ne rencontre un aquiclude que de façon
exceptionnelle en raison du phénomène de la percolation qui se déroule à long terme dans toutes
les formations rocheuses abritant de l’eau. Ainsi, l’aquiclude est plus une vue de l’esprit.

Figure 8 : Les différentes unités géologiques en hydrogéologie

I-2. DESCRIPTION DU CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE


Un aquifère comporte une zone saturée en eau et une zone non saturée (Figure 6). La
configuration de l’aquifère porte sur les caractéristiques de ses limites géologiques et
hydrodynamiques : on parle de conditions aux limites. En simplifiant, on assimile la base de
l’aquifère à une formation imperméable (substratum). Pour sa limite supérieure, on distingue
trois types :
-hydrodynamique avec fluctuation libre : aquifère à nappe libre (Figure 6) ;
-géologique imperméable : aquifère à nappe captive ;

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-géologique semi perméable : aquifère à nappe semi-captive.

Figure 9 : L’eau dans l’aquifère


I-2.1. CLASSIFICATION DES AQUIFERES
Les aquifères sont classés selon différents critères : lithologie, extension générale des roches,
profondeur de la couche, nombre de couche, situation dans l’espace...
- Aquifère en fonction de la lithologie
Il existe des aquifères de sable, de grès, de calcaire... En général, ce sont ces trois types de
roches qui offrent les plus grandes possibilités de devenir un bon aquifère.
Les calcaires donnent les aquifères karstiques (Figure 6).

Figure 10 : Aquifères en fonction de la lithologie


Tandis que les sables fournissent les aquifères poreux les plus captés dans le monde.
Au contraire, les argiles, les marnes, grès ferrugineux et d’une manière générale les roches
cristallines ne sont pas à priori de bons aquifères. Mais les roches cristallines peuvent contenir

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de l’eau dans des conditions exceptionnelles quand elles sont fracturées (Figure 6).
- Aquifère en fonction du mode de formation et d’extension de la roche
Le mode de formation permet d’avoir les roches cristallines (roche magmatique)
cristallophylliennes (roche métamorphique) et les roches sédimentaires. De ce point de vue, on
appelle aquifères discontinus, les aquifères de fissures et les aquifères d’altérites qu’on
rencontre dans les terrains cristallins; et aquifères continus, les aquifères qui se développent
dans les bassins sédimentaires. Ils sont de grande extension régionale et sont les premiers à être
étudiés dans le monde. Les aquifères discontinus sont souvent appelés aquifères isolés ou
limités (aquifères de lambeaux ou de poches de roches) où les eaux sont retenues dans de petites
poches isolées les unes à côté des autres sans qu’il n’existe une liaison hydraulique entre ces
différentes poches; tandis que les aquifères continus sont des aquifères généralisés ou infinis
(aquifères d’extension régionale). Une grande partie des lois établies dans le domaine de
l’hydrologie ne concerne que ces aquifères continus d’extension théoriquement continue.

Figure 11 : Aquifères continus et discontinus

- Aquifère en fonction du nombre de couches


Un aquifère peut être formé d’une seule couche (aquifère monocouche) ou de deux couches
(aquifère bicouche) ou de plusieurs couches (multicouche).
Les systèmes aquifères multicouches plus ou moins profonds peuvent échanger des « flux de
drainance » à travers les couches « semi perméables ». On distingue généralement 3 types de
couches dans les systèmes aquifères multicouches :
- les couches perméables considérées comme aquifère (sable et graviers) de perméabilité k =
10-1 à 10-4 m/s ;
- les couches « semi-perméables » (sable très fin et argileux, limons fins et silts) de perméabilité
k = 10-5 à 10-8 m/s ;
- les couches imperméables (argiles, argilites, granites peu fracturés) de perméabilité k ≤ 10-9
m/s.

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Figure 12 : Systèmes aquifères

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- Aquifère en fonction de la profondeur des couches


Il existe des aquifères de surface, sub-surface (0 - 50 m), semi-profondeur (50 m – 100 m),
profondeur (au-delà de 100 m), etc. lorsqu’on ne tient compte que de la profondeur à laquelle
on trouve ces aquifères. Les aquifères de surface ou de sub-surface donneront naissance plus
tard aux nappes phréatiques qui s’inondent facilement.

Figure 13 : Aquifères en fonction de la profondeur des couches


De même, on appelle aquifère perché un aquifère coiffant un inselberg granitique ou se trouvant
au sommet d’une colline formée de roches imperméables. Dans ce cas, un tel aquifère
n’entretient pas de relation directe avec le sol situé au pied de la montagne.

- Aquifères en fonction des caractéristiques physiques des couches


Il y a deux types différents de couches aquifères basées sur des caractéristiques physiques : si
la zone saturée est coincée entre des couches de matériaux imperméables et si les eaux
souterraines sont sous pression, on sera en présence d'une couche aquifère confinée = aquifère
à nappe captive ; s'il n'y a aucune couche imperméable immédiatement au-dessus de la zone
saturée, on sera en présence d'une couche aquifère non confinée = aquifère à nappe libre.
Dans ce cas, le dessus de la zone saturée est la table de l'eau (surface piézométrique).
Habituellement, une couche aquifère peut produire une quantité de l'eau économiquement
acceptable à un puits ou à une source. Une région saturée qui, due à une faible conductivité
hydraulique, ne rapporte pas une quantité suffisante en eau, du point de vue économique,
s'appelle l'aquitard. Dans certains cas, une couche perméable "sandwichée" entre deux
formations peu perméables peut donner origine à une nappe semi-captive. L’eau
éventuellement captée de cet aquifère peut provenir en partie des aquitards.
I-2.2. CONDITIONS DE FORMATION DE PIEGES (OU RESERVOIRS) DANS UN
AQUIFERE
Pour qu’un piège capable de contenir de l’eau existe au sein d’un aquifère, il faut que l’une des
cinq conditions suivantes se réalise obligatoirement : conditions stratigraphique, tectonique,
volcanique, d’érosion et de subsidence. Ces cinq conditions donnent ainsi cinq principaux types

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de réservoirs connus.
I-2.2.1. Piège stratigraphique
Un réservoir stratigraphique prend naissance à la faveur des phénomènes de sédimentation dans
un bassin, c’est un piège formé dans tous les dépôts stratifiés de sédiments. Dans ce cas, une
couche de nature favorable à la formation de nappe d’eau souterraine comme les sables s’est
déposée au sein de la série stratigraphique.
I-2.2.2. Piège par érosion
Quand une montagne est soumise aux phénomènes d’érosion, et que les sédiments érodés sont
transportés et déposés dans une dépression, on obtient un piège par érosion.

I-2.2.3. Piège volcanique


Les roches volcaniques sont des roches magmatiques caractérisées par un refroidissement
rapide. Ces conditions leur confèrent des porosités radicalement différentes de celles des roches
plutoniques. Le dégazage engendre lors du refroidissement des vacuoles non nécessairement
connectées dont la conséquence est une faible perméabilité primaire. Cependant, l’altération de
ces formations permet d’avoir d’excellents réservoirs d’eau souterraine.
I-2.2.4. Pièges tectoniques
Un réservoir tectonique est un piège lié aux cassures dans les roches. Ces cassures peuvent
donner naissance aux contacts anormaux favorisant la formation de réservoirs. Il peut s’agir des
plans de faille par lesquels les eaux s’accumulent et circulent dans les roches.
Par ces réservoirs tectoniques, il y a souvent des remontées d’eaux chaudes provenant des
couches profondes ou des gaz divers comme le CO2 magmatique.
On peut avoir des pièges liés à des plis faille. En général, les horizons altérés riches en eau dans
les massifs cristallins naissent au droit d’une cassure tectonique. La fracture est le berceau de
l’altération et de la formation des réservoirs en milieu cristallin. On classe parmi les pièges
tectoniques, les pièges par plissement. Ces pièges sont liés à une déformation souple des
couches.
I-2.2.5. Piège de subsidence
Dans ce cas, il y a transport et accumulation de sédiments dans un bassin, et sous le poids des

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matériaux les terrains s’affaissent en donnant par diagenèse la compaction des roches
sédimentaires favorables à la formation des réservoirs.
Ce phénomène provoque souvent la captivité de certaines couches de sables qui deviennent des
aquifères prisonniers.

Figure 14 : Différents types de pièges d’eau et leur mode de formation

I-3. CONDITIONS D’EXISTENCE DE NAPPE D’EAU SOUTERRAINE

Dans une région, pour qu’un aquifère contienne de l’eau, il faut que ces trois conditions se
réalisent nécessairement : les conditions lithologiques ; les conditions d’alimentation ; les
conditions structurales.
I-3.1. Conditions lithologiques
La nature de la roche en place doit être perméable pour permettre l’infiltration des eaux issues
des précipitations. En d’autres termes, il faut qu’il existe de bons aquifères dans la région. Dans
le cas contraire, s’il n’y a pas d’aquifères dans une région, l’eau va ruisseler (il ne se formera
jamais de nappe d’eau).
I-3.2. Conditions d’alimentation
Pour que le sous-sol d’une région contienne de l’eau, il est nécessaire que cette région soit
arrosée par des pluies abondantes, sinon sans précipitation même les roches perméables d’une
région ne peuvent pas contenir de l’eau.
I-3.3. Conditions structurales
L’évolution structurale des roches d’une région est aussi un facteur d’existence des nappes
d’eau souterraine. Par exemple une structure monoclinale dont les couches sont inclinées dans
un même sens, drainent les eaux souterraines vers les zones plus éloignées. Ainsi en fonction
de leur comportement dans le sol, les structures tabulaires, verticales, faillées monoclinales,
plissées peuvent générer ou favoriser la formation de nappes. Il existe une inter-indépendance
entre la structure de la roche et le type de réservoir mis en place.

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I-4. LES PROVINCES HYDROGEOLOGIQUES DE L’AFRIQUE DE L’OUEST


En Afrique de l’ouest les réservoirs d’eau souterraine se développent au sein de trois grandes
provinces hydrogéologiques :
- Province de vieux bassin sédimentaire (bassin de Taoudéni Mali-Niger) d’âge
précambrien supérieur bassin de la volta d’âge paléozoïque inférieur ;
- Province des bassins récents (CI, Togo, Bénin, Ghana) d’âge compris entre le crétacé et
le Quaternaire ;
- La province de socle cristallin et cristallophyllien. Cette province contenant des réserves
d’eau dans les aquifères de nature variée : aquifère d’altérites, des séries volcano-sédimentaires
et de granite migmatite.
La nappe des altérites
Elle se développe dans les aquifères provenant des produits d’altération de la roche mère.
On distingue deux grands types d’altérites dans nos régions : les altérites se développant sur les
schistes et les altérites se développant sur les granitoïdes (Figure 11).
Normalement les schistes sont des formations imperméables quand les plans de schistosité sont
horizontaux. Mais dans les sillons birimiens de Côte d’Ivoire, les schistes sont redressés à la
verticale, ce qui facilite l’infiltration des eaux dans les plans de schistosité. Aujourd’hui les
schistes sont les formations les plus altérées en Afrique de l’Ouest dans lesquelles l’épaisseur
du profil d’altération atteint 30-50m en moyenne pour l’Afrique de l’Ouest et de 80-100m dans
la boucle du cacao en Côte d’Ivoire. C’est une grande nappe exploitée par des puits (Fig16).
Sur les granitoïdes, le profil d’altération est beaucoup plus compliqué et comporte sept niveaux.
- le niveau 1 : terre arabe qui supporte le tapis végétal. C’est une terre riche en humus et
en matière organique: feuilles mortes, bois morts, cadavres d‘animaux, etc. Elle favorise le
développement de la vie microbienne (virus, bactéries, champignons, etc). L’activité biologique
de ces êtres produit le CO2.
- le niveau 2 : est un niveau induré et imperméable. Il est formé de cuirasse ferrugineuse
ou de bauxite qui sont des roches résiduelles provenant de l’accumulation du fer ou de l’alumine
- le niveau 3 : correspond à un début de formation d’une cuirasse non encore endurcie.
Sa couleur est rouge à cause de l’oxydation de fer. C’est le niveau d’argile latéritique
imperméable.
- le niveau 4 : est un niveau essentiellement argileux, baptisé d’argile bariolée ou tigrée.
Dans cette argile, on peut avoir une multitude de couleurs (ocre, jaune, rouge, violet, souvent
le blanc) ; c’est un niveau imperméable

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- le niveau 5 : il est formé de sable argileux semi perméable.


- le niveau 6 : est le niveau le plus productif du point de vue hydrogéologique. Il est formé
par les arènes grenues qui constituent le front d’altération active. L’eau circule dans ce niveau
comme dans les canaux au toit du socle sain. En hydrogéologie des milieux fissurés, toute la
recherche est basée sur la détection et le captage de ce niveau. Pour cela on utilise la
géophysique (les traînées électriques et les sondages électriques).
- le niveau 7 : est constitué de granitoïde sain.

Figure 15: Profil d’altération sur schistes (A) et sur granitoïdes (B) (Biémi, 1992)

En Afrique de l’Ouest, les aquifères latéritiques sont les mieux connus de tous, des paysans
comme des foreurs. Pendant longtemps ils étaient les seuls captés parce qu’on pensait que le
socle cristallin ne pouvait pas contenir de l’eau, mais aujourd’hui on s’est rendu compte que
c’est totalement le contraire. Les nappes altéritiques sur granitoïdes sont moins développées
que leur homologue sur schiste car le profil d’altération ne présente que 20m en Afrique de
l’Ouest et 50m en Côte d’Ivoire mais l’exploitation des nappes altéritiques est en régression
parce que les eaux se trouvent à des profondeurs très grandes 20 - 25 m sous le sol avec une
colonne d’eau toujours très faible 5m en moyenne, alors la profondeur des puits modernes ne
dépasse pas 30 m. Ce qui montre que ce captage ne donne qu’une faible quantité d’eau.
Dans le nord de la Côte d’Ivoire, 85 % des ouvrages dans les nappes altéritiques affichent une
baisse importante de leur niveau après une exploitation d’environ 15 ans, alors que dans le cas
des forages, les prélèvements n’ont aucune incidence significative sur les réserves d’eau ce qui
montre que la nappe de fissure est très stable. C’est pourquoi à l’heure actuelle, tous les
ouvrages en hydraulique villageoise sont orientés vers le captage des nappes de fissure (Fig 16).

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Figure 16 : Aquifères d’altérites au toit du socle cristallin


I-5. PROPRIETES PHYSIQUES ET HYDRODYNAMIQUES DES ROCHES
Toutes les roches contiennent un certain pourcentage de vide pouvant héberger de l’eau. L’eau
issue des précipitations ou l’eau circulant librement à la surface du sol peut pénétrer dans ces
vides, y circuler sous l’effet de la gravité et dans certaine mesure s’y accumuler en donnant un
réservoir d’eau souterraine. Mais l’importance des vides varie d’une roche à une autre. Il faut
en outre faire la différence entre l’existence de ces vides avec leur interconnexion permettant à
un fluide d’y circuler.
La qualité hydrogéologique d’une roche conditionne le transport et l’accumulation d’une
masse d’eau à l’intérieur de cette roche. Elle est définie par des paramètres physiques et
hydrodynamiques.
I.5.1. POROSITE
I.5.1.1. Définition
L’ensemble des vides qui séparent les grains constitutifs d’une roche constituent sa porosité.
Si ces vides communiquent entre eux, la porosité est dite ouverte et peut donner naissance à
une masse d’eau souterraine. Au contraire, une porosité fermée ne peut donner de nappe d’eau
(cas des argiles). On trouve la porosité ouverte surtout dans les sédiments meubles à grains
juxtaposés (les sables, les graviers). Les roches sédimentaires consolidées à grains soudés (grès,
calcaire…) peuvent acquérir une porosité de dissolution tandis que les roches cristallines
(roches ignées), les roches cristallophylliennes (roches métamorphiques) formées de cristaux.
La porosité est liée aux fractures.
I.5.1.2. Différents types de porosité
La nature des vides dans les terrains permet de distinguer trois types de porosités :

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─ La porosité d’interstices : elle concerne les formations meubles (sable) ou des roches
solides non encore complètement colmatées ; les pores sont interconnectés ;
Souvent la porosité d’interstice peut être détruite par cimentation des vides chez les grès.
─ La porosité de fissures : elle concerne les roches compactes fracturées et est due aux
déformations tectoniques ou aux plans de stratification, de foliation, de rubanement, etc ;
─ La porosité de chenaux : elle est causée par la dissolution des roches au contact des
solutions acides ou par la croissance des plantes vasculaires dans les plans de failles ; ce qui
provoque l’élargissement des fractures.
En outre, d’un point de vue génétique, on parle de porosité primaire et de porosité
secondaire. La porosité primaire est la porosité de la roche qui se développe au moment de sa
formation. C’est le cas des interstices dans les roches meubles. On appelle porosité secondaire,
celle qui peut intervenir au cours de la vie de la roche suite à des phénomènes physiques
(déformation tectonique) et chimiques (météorisation). Dans ce cas, les constituants présentent
eux même leur propre porosité en plus de la porosité d’interstice. Cette porosité peut prendre
les formes de porosité de fissure et de porosité de chenaux.

Figure 17 : Différents exemples de porosités rencontrés dans les roches


Selon la dimension des vides, on distingue :
- la microporosité ou porosité de rétention, c’est le volume d’eau qui est retenu par une roche
ou volume d’eau perdu à l’intérieur de la roche ; le diamètre des pores étant < 2 m (microns),
l’eau ne peut y être que pelliculaire, et ne peut être extraite que par des plantes ayant une tension
osmotique supérieure à 4 ou par évaporation un air sec y parvient ;
- la porosité capillaire dont les pores ont un diamètre < 2 mm, l’eau capillaire y est retenue et
immobile en l’absence de pression ;
- la macroporosité= volume maximum d’eau qu’une roche peut contenir où les pores dépassent
2 mm de diamètre ; l’eau y percole toujours en zone d’aération et en l’absence de gel. C’est la
porosité gravifique.

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La différence entre la porosité de rétention et la porosité totale est appelée porosité efficace ;
c’est le volume d’eau exploitable dans une nappe = volume d’eau que l’aquifère peut laisser
partir.
On s’intéresse surtout à la porosité efficace, celle qui permet à l’eau de circuler. Cette porosité
efficace augmente avec la porosité totale généralement, mais surtout avec la dimension des
vides. Par exemple, avec une porosité moyenne de 50 à 60%, l’argile est en fait une roche
imperméable parce qu’il s’agit d’une microporosité qui, avec les tensions hygroscopique et
pelliculaire, exerce un tel frein sur l’eau en mouvement dans ses micropores que la vitesse de
filtration ne dépasse pas 5 mm/an. Une telle roche ne peut qu’être dite imperméable.
Les roches les plus perméables, les plus transmissives sont celles qui possèdent une grande
porosité ouverte, grande par le volume des vides, grande ouverte par le diamètre des pores. Les
formations grossières homométriques (alluvions graveleuses) et les roches très diaclasées
(basaltes, granites à diaclases ouvertes …) sont les plus perméables. Les calcaires karstifiés à
porosité de conduits sont très perméables.
Les roches cristallines conglogranites sont presque exempte de vides, leur porosité varie de 0,05
à 0,3% : on les appelle des roches anhydres.
Les roches les plus poreuses sont les roches volcaniques qu’on appelle les ponces basaltiques
ou magmatiques. Dans ce cas, la roche est formée d’un ensemble de bulles dont les vides sont
très développés.
L’argile et les marnes sont également considérées comme des roches très poreuses.
I.5.1.3. Facteurs influençant la porosité
Les facteurs qui font varier la porosité des terrains en particulier celle des formations meubles
sont au nombre de trois :
─ La forme des grains qui détermine la forme et la dimension des vides. Des particules
qui se rapprochent de la forme cubique fournissent des vides plus importants que des particules
sphériques. Ainsi la porosité totale est plus grande pour des graviers anguleux que sphériques ;
─ La dimension des grains : une roche de granulométrie uniforme à une porosité plus
grande qu’une roche de granulométrie étalée, les fines particules de cette dernière venant
combler les pores formés par les plus grosses particules ;
─ L’arrangement des grains qui exprime leur disposition spatiale. Dans le cas théorique
d’une formation homogène constituée de grains sphériques de même diamètre (ce phénomène
se comprend bien si on examine de quelles façons on peut superposer 8 sphères de même
diamètre), on constate qu’il y a six possibilités différentes d’arrangements conduisant à autant
de valeurs différentes pour la porosité variant entre 26 et 48%.

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I.5.1.4. Calcul de la porosité d’un aquifère


Par définition, la porosité totale d’une roche est n
volumedesvides
Porositétotale  n 
volumetotaldelaroche
Les vides étant considérés dans leur ensemble, quel que soit le type de porosité auquel ils
correspondent. On peut relier la porosité totale n à l’indice des vides e, utilisé en mécanique des
volumedesvides
sols : Indice des vides = e 
volumedusolide
Où : Vs : le volume de la matrice solide, Vv : le volume des vides, V : le volume global du
matériau V = Vs + Vv
Le volume qui n’est pas occupé par la matrice solide est appelé volume des vides Vv et la
porosité est le volume des vides rapporté au volume total.
Vv Vv e
n 

n
V Vs  Vv 1 e

n
Vv e
e n 1
Vs

I.5.1.5. Quelques valeurs de porosité totale

Roches meubles Roches compactes


Graviers : 25 – 40% Calcaires : très variables selon la
Sables : 10-30% structure : 0,5-17%
Arènes granitiques : 10% Schistes : 1-10%
Argiles : 40-50% Grès : 4-26%
Vases : 80-90% Granite : 0.01-5%

I.5.1.6. Valeurs relatives de la porosité efficace et de la porosité totale


La figure suivante donne l’idée de l’évolution de la porosité totale, sa répartition entre porosité
efficace et capacité de rétention pour un matériau meuble, en fonction du diamètre des grains.

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I.5.2. Différents types d’eau dans le sol (Figure 18)


L’eau du sol et du sous-sol se présente sous différents états en desquels elle sera plus ou moins
accessible aux plantes et aux ouvrages de captage réalisés par l’homme comme le puits et les
forages.

1-- eau de constitution, 2-- eau fortement adsorbée, 3--Réserve hydrique (eau de rétention
capillaire), 4--Réserve hydrologique (eau gravitaire)
Figure 18 : Types d’eau dans la roche
I.5.2.1. Eau de constitution
Cette eau fait partie intégrante d’une molécule ou d’un assemblage de molécules, on reconnait
l’eau chimiquement liée dans une molécule laquelle ne peut être extraite que par des moyens
chimiques ou mécaniques très puissants. L’eau dite de cristallisation est celle qui entre dans la
composition minéralogique d’un minéral.
Le gypse dont la formule est CaSO4 (2H2O) illustre bien cette catégorie d’eau. En chauffant
légèrement le gypse, la majeure partie de l’eau qu’il contient est libérée et on obtient du plâtre.
I.5.2.2. Eau sous forme de vapeur
Cette eau est contenue dans l’air qui remplit les vides des roches ou les interstices entre les
particules. Sa quantité dépend de la température et de l’humidité de l’air. La vapeur d’eau peut
migrer des zones profondes et chaudes vers les zones plus froides de surface. Elle se condense
alors en eau liquide, contribuant au développement des nappes souterraines.
I.5.2.3. Eau solide sous forme de glace
Dans les régions au climat tempéré, cette eau est présente en hivers dans les couches
relativement superficielles. Dans les régions au climat rigoureux, elle est enfermée en
permanence dans le sol sur de grandes profondeurs, ce qui constitue le pergélisol.
I.5.2.4. Eau de rétention ou l’eau liée
Elle englobe l’ensemble des eaux retenues dans les vides d’un milieu poreux saturé ou non. Elle
est maintenue à la surface des particules par des forces très grandes, si bien qu’elle ne peut
s’écouler sous l’effet de sa gravité. Il existe deux types d’eau de rétention :
- L’eau hygroscopique ou eau adsorbée ;

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- L’eau pelliculaire ou eau d’adhésion.


L’eau hygroscopique ou eau adsorbée
Il s’agit de l’eau fixée au grain solide par attraction moléculaire (adsorption) entre les charges
du corps solide et celle de l’eau. Elle imprègne (mouiller) les micropores à la surface de la
particule et elle se déplace à l’état de vapeur seulement. Elle se caractérise par une viscosité et
une densité supérieure à celle de l’eau ordinaire. Dans les terrains, l’eau adsorbée varie en
fonction de l’humidité, de la température, de la pression de l’air et surtout de la porosité.
L’eau pelliculaire ou eau d’adhésion
Il s’agit de l’eau qui entoure les particules du sol et leur eau adsorbée par une mince pellicule
dont l’épaisseur est de l’ordre du micromètre. Elle est soumise à des forces d’attraction plus
faible que celle que caractérise l’adsorption, c’est l’adhésion.
L’eau pelliculaire se déplace à l’état liquide par le jeu des attractions moléculaires entre
particules voisines. Pour deux grains jointifs semblables, l’eau se déplace de la couche la plus
épaisse vers la couche la plus mince jusqu’à égalisation des pellicules.
La quantité d’eau pelliculaire est liée à l’importance de la surface spécifique des grains. Elle est
donc plus abondante dans les sédiments fins que dans les sédiments grossiers.
I.5.2.5. Eau capillaire
C’est l’eau maintenue dans une roche ou dans un milieu poreux par les forces de capillarité
(tension superficielle). Cette eau transmet la pression hydrostatique. Selon le niveau dans le sol
et la réponse à l’action de la gravité, l’eau capillaire se divise en :
-eau capillaire suspendue ou isolée ;
-eau capillaire soutenue.
Eau capillaire suspendue ou isolée
C’est l’eau qui se trouve dans la zone non saturée où elle n’occupe qu’une partie des vides,
l’autre partie contenant de l’air et de la vapeur d’eau.
Comme cette eau ne se déplace pas sous l’action de la force de la gravité, on peut la classer
dans la catégorie de l’eau de rétention étudiée précédemment.

Eau capillaire soutenue


Cette eau se trouve dans la frange capillaire (zone de transition entre la zone saturée et la zone
non saturée) juste au-dessus de la zone de saturation. Elle remplit totalement les pores ou
interstices capillaires. Elle subit l’action de la gravité.
I.5.2.6. Eau gravitaire ou gravifique
C’est l’eau souterraine qui subit particulièrement l’action de la gravité. Elle transfert la pression

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hydrostatique et alimente les autres formes d’eau. C’est la partie active des eaux souterraines
mobilisée lors du pompage dans un puits.
En conclusion, toutes les catégories d’eau présentes dans le sol se résument en trois types
principaux en exceptant l’eau de constitution (partie intégrante des cristaux, la vapeur d’eau et
la glace) nous avons :
─ Eau de rétention : il s’agit des molécules d’eau attirées à la surface des grains. Elle se
divise en eau d’adsorption et en eau d’adhésion ;
─ Eau capillaire : il s’agit de l’eau capillaire isolée qui est fixée entre les grains par le jeu
des tensions superficielles. Cette eau ne peut être extraite pour le besoin de l’homme ; c’est
donc de l’eau retenue dans le sol. L’eau capillaire soutenue est par contre la base d’eau capable
de mouvements dès que la gravité le permet ;
─ Eau gravifique (ou gravitaire) : c’est la partie de l’eau pour laquelle sont négligeables
les forces agissantes autre que celles de gravité. Cette eau peut être exploitée par pompage ou
par drainage.

Figure 19 : Différents types d'eau au voisinage d'un grain dans un aquifère (Polubrina-Kochina
in Castany)
En hydrogéologie, les deux catégories les plus importantes sont : les eaux capillaires
soutenues et eaux gravifiques. Ces eaux sont captées par les forages et les puits et prélevées
à l’aide d’une pompe ou d’un seau.
Les autres catégories d’eau : eau d’adhésion, eau d’adsorption ou pelliculaire n’ont une
importance que dans le domaine de l’agriculture car elles sont captées par le système racinaire
des plantes et interviennent dans l’alimentation des végétaux.

I.5.3. DEPLACEMENT DE L’EAU DANS UN MILIEU POREUX SATURE


Un horizon du sol est dit saturé quand tous ces vides sont remplis d’eau ; dans le cas contraire,
il est dit non saturé.
I.5.3.1. Homogénéité ou hétérogénéité d’un milieu poreux
Un milieu est homogène lorsqu’il présente, en tous points dans le sens de l’écoulement, des
caractéristiques physiques constantes (Figure 16). Dans le cas contraire, le milieu est

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hétérogène. Un milieu homogène peut être isotrope ou anisotrope. Un milieu hétérogène


est toujours anisotrope.

Figure 20 : Isotropie (1) et anisotropie (2, 3, 4). Homogénéité (2 et 3) et hétérogénéité (4).


I.5.3.2. Notion de perméabilité
"La perméabilité est la capacité d’une roche à transmettre un fluide. Les facteurs intervenant
sont la taille des grains, la porosité (la nature du milieu traversé), la nature du fluide (viscosité,
température, masse volumique, quantité de sels dissouts...) et les interactions éventuelles
d’ordre physique et chimique entre fluide et roche. Tandis que la porosité décrit les espaces
dans lesquels le fluide peut se déplacer, la perméabilité (k) et la conductivité (K) décrivent la
facilité qu’a un fluide de se déplacer dans une formation. La porosité et la perméabilité ne sont
pas reliées directement. Les argiles peuvent avoir une porosité élevée (30 à 80%) mais des
perméabilités très faibles tandis qu’un sable a une porosité plus faible (30 à 40%) mais une
perméabilité forte. L’unité de perméabilité est le m2, on utilise cependant une valeur plus faible,
le Darcy (1 Darcy= 10-8 m2). La valeur de la perméabilité ne dépend que de la roche et pas du
fluide.
La perméabilité du sol est un facteur important en ce qui concerne les infiltrations. Si l’eau ne
peut s’infiltrer, son accumulation à la surface peut provoquer des inondations. C’est ce qui
arrive dans les régions froides à la fonte des neiges. Le sol est encore gelé et possède une
perméabilité faible. Toute l’eau de fonte des neiges et les pluies ruissellent donc uniquement à
la surface et augmentent la probabilité des crues et des inondations.

Figure 21 : Notion de perméabilité des terrains dans la nature


I.5.3.2.1. Différents types de perméabilité
Les différents types de perméabilité sont :

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─ La perméabilité d’interstices (ou perméabilité de Darcy : 𝑄 = 𝐾𝑆𝑖 liée à la porosité


d’interstices) dont le facteur principal est le diamètre efficace des grains. C’est le facteur du
coefficient de perméabilité propre du réservoir.
─ La perméabilité de fissures liée à la porosité de fissure, est une perméabilité acquise
postérieurement par une roche qui, à l’origine était une roche imperméable qui ne contient pas
de l’eau. Dans ce cas, un massif cristallin comme le granite subit des phénomènes tectoniques
en se fracturant. L’eau circule dans le massif cristallin suivant des directions préférentielles
imposées par la fracturation. De même, on trouve la perméabilité de fissures dans les joints de :
schistosité, foliation, stratification, gneissosité, etc.
─ La perméabilité de chenaux liée à la porosité de chenaux, est une perméabilité acquise
par une roche à la faveur soit de l’activité des plantes fracturophiles, soit de la dissolution. Ces
plantes poussent au droit des fissures dans les massifs cristallins. En grossissement, leur
système racinaire pénètre profondément dans le massif en provoquant le démantèlement de
blocs. L’eau emprunte ces voies ainsi créées pour aller dissoudre les roches cristallines en
profondeur. La perméabilité de chéneaux est donc une perméabilité d’élargissement des
fractures par les arbres. Mais, dans les massifs calcaires, il existe une perméabilité de chenaux
liée à des activités de dissolution du calcaire au contact des eaux acides. En milieu carbonaté,
il se développe ainsi, un type d’aquifère, appelé aquifère karstique, riche en figures de
dissolution.

Figure 22: Différents types de perméabilité dans les terrains


I.5.3.2.2. Conductivité hydraulique (K)
La conductivité hydraulique K, est reliée de manière étroite à la perméabilité. Contrairement à
la perméabilité qui n’est fonction que de la roche, la conductivité hydraulique dépend à la fois
de roche et du fluide qui y circule. L’unité de la conductivité hydraulique est le m/s.

fg
K k µ : viscosité dynamique du fluide kg/m.s- ƿƒ : densité du fluide (kg/m3)-

g : constante de la gravité (m/s2) – k : perméabilité (m2)

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Un fluide plus visqueux diminue la conductivité hydraulique- un fluide plus dense augmente la
conductivité hydraulique-une roche plus perméable possède une conductivité hydraulique plus
élevée – des fluides avec des compositions différentes (eau, eau salée, hydrocarbures) peuvent
induire des conductivités hydrauliques différentes dans une même roche.

Figure 23 : Valeurs de perméabilité des roches


I.5.3.2.3. Transport d’un fluide en milieu poreux
L’eau des rivières se déplace à des vitesses de 5 à 15 km/h. Dans un aquifère l’eau se déplace
à une vitesse de quelques centimètres par jour (soit quelques mètres par an). L’eau souterraine
ne se déplace que s’il existe une différence de pression (ou un gradient hydraulique non nul)
entre deux points et si la porosité de la roche est suffisamment bien connectée. La valeur du
gradient hydraulique détermine à quelle vitesse l’eau circule d’un point à un autre.
Expérience de Darcy (écoulement vertical)
Le chevalier Henri Darcy, étudiant les fontaines de la ville de Dijon vers 1856, établit
expérimentalement que le débit s’écoulant à travers un massif de sable peut se calculer par :

H
Q  KA Avec
L

Figure 24: Dispositif expérimental pour la loi de Darcy


Cette équation relie le flux (débit Q (m3/s)) à la section (A=aire m2) du filtre et au gradient
hydraulique (i). Il a appelé conductivité hydraulique la constante qui relie ces paramètres et
dépend du matériau poreux et également de la taille des grains, de la connectivité des pores.

Q  KAi

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h
De plus, si on note i  la perte de charge par unité de longueur de milieu poreux traversé
L
dénommée encore gradient hydraulique dont l’étude présente un grand intérêt sur les cartes
hydrogéologiques.
En conséquence, on peut utiliser cette expérience pour étudier le pouvoir évacuateur des terrains
et donc pour faire de l’assainissement individuel ou collectif. On utilise aussi cette méthode
pour étudier la nature des terrains de recouvrement d’une nappe en vue de la protéger contre la
pollution.
Q
On appelle vitesse de filtration le rapport U 
A
Finalement, on obtient U = Ki qui est l’expression la plus simple de la loi de Darcy.
La loi de Darcy s’énonce ainsi : l’écoulement interne de l’eau dans un milieu poreux saturé,
isotrope et homogène se traduit par des vitesses apparentes proportionnelles en tout point au
gradient hydraulique. Le coefficient K de proportionnalité est appelé coefficient de
perméabilité de Darcy (conductivité hydraulique) et dépend du milieu poreux. Il est homogène
à une vitesse et s’exprime en m/s ou cm/s.
Généralisation de la Loi de Darcy : l
Dispositif avec écoulement latéral: il représente mieux l'écoulement des eaux dans un aquifère.

Figure 25: Dispositif avec écoulement latéral.


La loi de Darcy n'est strictement applicable que pour des milieux homogènes où l'écoulement
de l'eau est laminaire. Elle ne peut être utilisée en particulier pour les réseaux karstiques.
Le coefficient de perméabilité est propre à chaque réservoir; il dépend notamment de la porosité
efficace et de la viscosité du fluide; il augmente avec la profondeur (l'augmentation de
température diminue la viscosité).
Il existe plusieurs méthodes de mesure de la perméabilité in situ ; mais elles sont moins
appropriées pour les applications d’hydrogéologie que celle issus des essais de pompage.
Limite de la loi de Darcy
La loi de Darcy n’est applicable que dans le cas des écoulements lents ou laminaires ; cette
condition est satisfaite dans les milieux à porosité d’interstices tant que les vitesses réelles de

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l’eau ne sont pas trop fortes ; c’est – dire tant que le gradient hydraulique reste limité.
La valeur du gradient limite à ne pas dépasser pour rester dans le domaine de la loi de Darcy
dépend du milieu poreux et peut être approché par la formule empirique de Sichardt.

1
ilim  (K en m/s) VL 
K

K
15 K 15 K 15
Sauf exception rarissime, cette hypothèse sera toujours vérifiée dans les problèmes rencontrés
avec les milieux à porosité d’interstices et la loi de Darcy sera toujours applicable.
Par contre, dans les milieux à porosité de fissures, certains cas particuliers pourront se produire
(fort gradient hydraulique au voisinage d’un forage ou d’un captage) où cette hypothèse n’étant
plus satisfaite, la loi de Darcy ne sera plus applicable.
Dans le cas des écoulements turbulents, comme c’est le cas des Karst et des cavernes ou dans
les grandes fractures, la loi de Darcy n’est plus valable, on doit donc chercher des formules
appropriées.
I.5.3.3. NOTION DE TRANSMISSIVITE
La productivité d’un aquifère est fonction de son coefficient de perméabilité (k) et de son
épaisseur (e), alors que sa fonction conduite ne dépend que de la transmissivité : elle évalue la
fonction conduite d’un aquifère. Par définition, la transmissivité est le débit d’eau qui s’écoule
par unité de largueur (l=1m) d’un aquifère sous l’effet d’une unité de gradient hydraulique (i =
1m). C’est donc le produit de la conductivité hydraulique K du matériau aquifère par son
épaisseur e. son expression est : T = K.e où T : transmissivité en m2/s ; K : conductivité
hydraulique en m/s et e : épaisseur en m.
Dans le cas d’une nappe libre l’épaisseur mouillée varie dans le temps du fait des variations du
niveau de la nappe. Ainsi quand on exploite une nappe libre son niveau se rabat et occasionne
une baisse de sa transmissivité. Par contre dans le cas d’une nappe captive l’épaisseur mouillée
qui est la tranche comprise entre le toit et le mur de la nappe est constante ce qui fait que la
transmissivité est aussi constante tant que la nappe est captive.
Sur le terrain, la Transmissivité est mesurée par les pompages d'essai. Un pompage d'essai
consiste à pomper dans un forage selon un protocole déterminé et à interpréter le rabattement
de la surface piézométrique de la nappe au moyen de plusieurs piézomètres disposés à quelques
dizaines ou centaines de mètres du point de forage. L'interprétation des données nécessite un
traitement complexe qui est largement informatisé de nos jours. Cet essai permet de connaître
la quantité optimale d'eau pouvant être prélevée dans la nappe.

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I.5.3.4. NOTION DE DIFFUSIVITE


La diffusivité est le rapport de la Transmissivité sur le coefficient d'emmagasinement; elle
caractérise la vitesse de réaction d'un aquifère face à une perturbation.
I.5.3.5. COEFFICIENT D’EMMAGASINEMENT ET RESERVE D’EAU
I.5.3.5.1. Coefficient d’emmagasinement (Ss, S)
Le coefficient d'emmagasinement représente la capacité à libérer de l’eau sous l’effet d’un
abaissement de la charge hydraulique. Le coefficient d’emmagasinement spécifique Ss, donne
le volume d’eau libéré par un volume unitaire de matériau pour une baisse unitaire de charge
hydraulique. Son unité est L-1. Le coefficient d’emmagasinement total d’un aquifère S est le
produit de coefficient d’emmagasinement spécifique d’un matériau par l’épaisseur de l'aquifère.
Ce coefficient est sans dimension. S = Ss × e où e : épaisseur de l’aquifère et S est mesuré lors
d’un essai de pompage.
Le coefficient d’emmagasinement spécifique a été défini pour estimer le rendement d’un
aquifère. Il exprime la quantité d’eau récupérable en m3 par rapport à un abaissement du niveau
piézométrique de i mètres, sur une superficie de l’aquifère de i m2. S = Av/(A.Ah) avec :
- Av : Volume d’eau récupéré ; - A : Surface considérée ; - Ah : rabattement du niveau
piézométrique. Exemple :
S = Ss . b

V
S= A . H
« Rendement de l’aquifère »

Il existe deux cas (Figure 26).


 Pour une nappe libre, il s’agit du volume d’eau libéré par gravité (égouttage du terrain).
Dans ce cas, l’emmagasinement S est conforme avec la porosité efficace et ne dépend que de
la hauteur du niveau piézométrique. Ainsi, dans les nappes libres le volume d’eau prélevé
provoque une diminution du niveau d’eau dans la nappe et cette baisse permet de calculer la
porosité efficace qui est l’emmagasinement ne = S. Dans les nappes libres, le coefficient
d'emmagasinement est égal à la porosité efficace (eau gravitaire); il est compris entre 0,2 et
0,01
 Pour une nappe captive, le prélèvement ou l'expulsion d’une petite quantité d'eau
provoque une grande variation de pression et donc une forte perte de charge. Ainsi, le niveau
de l’eau ne baisse pas dans la nappe ce qui veut dire que la nappe d’eau ne s’épuise pas car

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l’eau remonte rapidement et reprend la place libérée. Ici c’est donc l’aquifère qui diminue sa
pression mais les pores restent toujours saturés d’eau, il y a donc une décompression de l’eau
et non une diminution. C’est pourquoi dans les nappes captives, il est beaucoup plus petit, 0,001
à 0,0001. Il est mesuré sur le terrain par des pompages d'essai de longue durée uniquement sur
des piézomètres qui rabattent la nappe. Le coefficient d'emmagasinement S est défini comme
le rapport du volume d'eau libérée (ou emmagasinée) par unité de surface sur la différence de
charge hydraulique.

Figure 26 : variation de charge et modes de libération de l’eau dans les aquifères.


I.5.3.5.2. Réserve souterraine
Les termes de réserve et de ressource sont souvent utilisés pour qualifier les volumes d’eau
d’une nappe. Cependant il faut signaler que la réserve en eau qualifie plutôt le volume d’eau
qui est contenu dans la nappe tandis que la ressource fait allusion à la quantité d’eau qui peut
être prélevée d’une nappe en rabattant son niveau c’est-à-dire en baissant sa surface
piézométrique d’un état initial donné à un état final considéré comme acceptable d’un point de
vue technique et économique. Ce volume d’eau sera calculé en multipliant le volume de nappe
compris entre les niveaux piézométriques initial et final par le coefficient d’emmagasinement
de la nappe.
R = V × S où V : volume d’aquifère balayé et S : coefficient d’emmagasinement.
Dans le cas d’une nappe libre, on a : S = ne.
On distingue plusieurs types de réserve en eau pour une nappe qui sont :
─ La réserve totale : elle correspond à l’intégralité du volume d’eau contenu dans le
milieu aquifère. En pratique elle se calcule en multipliant le volume total du milieu poreux
(de son toit jusqu’à son mur) par son coefficient d’emmagasinement;
─ La réserve régulatrice : elle correspond au volume d’eau gravitaire contenu dans la
zone de fluctuation de la surface piézométrique de l’aquifère considéré (qui est dans ce cas une
nappe libre). Cette zone de fluctuation est limitée en haut par le niveau des hautes eaux atteint
après l’alimentation de la nappe par les pluies et en bas par le niveau d’étiage. En pratique la

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ressource renouvelable est calculée en multipliant le volume de la zone de fluctuation de


la nappe par son coefficient d’emmagasinement.
─ La réserve permanente : c’est la part de la réserve totale d’une nappe qui n’est pas
renouvelable. C’est en d’autre terme le complément de la ressource renouvelable par rapport à
la réserve totale. Dans les aquifères à nappe captive la réserve permanente est pratiquement la
même que la réserve totale.

Figure 27 : Réserve souterraine


I.6. DIFFERENTS TYPES DE NAPPES D’EAU SOUTERRAINE
I.6.1. Définition
Une nappe d’eau souterraine est l’ensemble de l’eau libre saturant un terrain. Cette eau étant en
communication hydraulique continue ; que ce soit par des pores, des fissures ou des chenaux.
I.6.2. Types de nappes
Il existe dans la nature trois grands types de nappes d’eau souterraine : la nappe libre, la nappe
captive et la nappe semi-captive (Figure 8).
a. Nappe libre
Lorsqu’un matériau perméable n’est recouvert par un autre qui soit imperméable, il peut
contenir une nappe dont le niveau supérieur de l’eau est en relation avec l’atmosphère. Cette
nappe est alors appelé nappe libre, elle est limitée supérieurement par une surface libre qui
correspond à son toit. Quand cette nappe libre est très proche de la surface du sol pour pouvoir
être exploitée par des puits (phéatos) peu profond, on l’appelle nappe phréatique. Le niveau
supérieur d’une nappe libre (ou son toit) fluctue dans le temps du fait de la recharge de la nappe
ou de son écoulement. Une telle nappe se caractérise par les différents éléments suivants :
─ un toit perméable, exposé à l’air libre, à alimentation directe par les pluies actuelles et
supportant le tapis végétal (surface du sol) ;
─ un mur imperméable sur lequel repose la nappe ;
─ une épaisseur de la nappe, différence de côte entre le toit et le mur.

Dans une nappe libre, on peut creuser différents types d’ouvrages pour capter l’eau. Ces
ouvrages peuvent être des puits (ouvrage à gros diamètre pour les villages) ; ou des forages
(ouvrages à petits diamètres utilisés pour l’alimentation en eau des populations).

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Limite supérieure ou surface


piézométrique

Limite
Limite latérale
latérale

Limite inférieure ou substratum


(imperméable)

Figure 28 : Nappe libre


Mais, en plus des 2 types d’ouvrages, certains puits ou certains forages ne sont creusés rien que
pour étudier le comportement de l’eau dans une nappe. Dans ce cas, ces ouvrages ne servent
qu’à mesurer le niveau d’eau au sein de la nappe. Pour cette raison, un tel ouvrage s’appelle un
piézomètre (par exemple, la nappe d’Abidjan est équipée d’une vingtaine de piézomètres
d’observation). Les mesures de niveau dans un piézomètre se font à l’aide d’une sonde
électrique. Le niveau piézométrique est le niveau de l’eau mesuré dans un piézomètre lorsque
la nappe est au repos et ce niveau se raccorde avec la surface libre de l’eau dans toute la nappe.
Examinons maintenant la répartition verticale de l’eau dans une nappe libre. Soit un terrain
homogène (granulométrie uniforme, avec une porosité totale assez élevée, comme un sable) et
isotrope (milieu non stratifié où l’eau circule aussi bien de façon verticale qu’horizontale), une
section de ce terrain, limitée à la base par une couche imperméable et sur laquelle on laisse
tomber de l’eau en fines gouttelettes pendant un certain temps. Après avoir soumis ce terrain à
l’évaporation, il est possible de distinguer très nettement la zonalité suivante:
- une zone non saturée contenant de l'air, de l'eau de rétention et de l'eau gravitaire en
transit; la base de cette zone est imprégnée d'eau provenant de la remontée capillaire à partir de
la zone saturée.
- une zone saturée contenant de l'eau de rétention et de l'eau gravitaire; la partie

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supérieure est imprégnée d'eau remontant par capillarité. Les piézomètres indiquent la position
du sommet de l'eau gravitaire alors que le sommet de la nappe libre se situe au niveau de l'eau
capillaire.

Figure 29 : zonalité de l'eau dans un aquifère à nappe libre. (1) eau de rétention; (2) eau
gravitaire; (3) remontée capillaires; (4) surface piézométrique; (5) surface de la nappe.
b-Nappe captive
Lorsque le matériau perméable contenant la nappe est recouvert d’un matériau imperméable,
l’eau remplit tous les vides du milieu poreux et est à une pression supérieure à la pression
atmosphérique. La nappe est dite alors captive et le niveau imperméable supérieur constitue son
toit. Elle ne communique pas directement avec l’atmosphère. Par conséquent, son alimentation
n’est plus directe par les eaux d’infiltration issues des pluies actuelles. Au contraire, cette
alimentation se fait à travers l’écoulement latéral. Dans ce cas, l’aquifère qui se comporte
comme un tuyau cylindrique plein d’eau est sous pression. Pour cela, le niveau piézométrique
de la nappe captive ne se situe pas dans l’aquifère, mais à un niveau situé au-dessus de
l’aquifère, notamment dans le toit imperméable, ou même en plein air quand l’épaisseur du toit
imperméable est faible : il s’agit donc d’un niveau piézométrique fictif.
Aussi, tout forage creusé dans la nappe captive provoque-t-il un jaillissement d’eau connu sous
le nom d’artésianisme : on dit que le forage est jaillissant, ou qu’il est artésien ce phénomène a
été observé pour la première fois dans la ville d’artèse en Italie. Les nappes captives sont les
mieux protégées contre la pollution, mais elles contiennent souvent des eaux très anciennes ou
fossiles. Elles peuvent tarir à défaut d’alimentation ou lorsque l’alimentation est lente.

Figure 30 : Nappe captive

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En Côte d’Ivoire, les nappes captives existent partout dans le bassin sédimentaire. De même
que les nappes de fissures à l’intérieur du pays sont généralement captives.

Figure 31 : Artésianisme
c-Nappe semi-captive
Une nappe semi-captive est une nappe imparfaitement captive c'est-à-dire quand l’horizon
supérieur qui limite une nappe ne peut être considéré comme imperméable mais qu’il est moins
perméable que la couche aquifère sous-jacente (recelée par une couche perméable entièrement
saturée dont une éponte : couches qui entourent un aquifère ; c'est-à-dire le mur ou le toit) ou
les deux sont semi-perméables :
─ Mur imperméable et toit semi-perméable ou vis-versa ;
─ Mur et toit semi-perméables.
Dans ce cas, les épontes semi-perméables se laissent traverser par un égouttement lent des eaux
caractérisé par trois paramètres comme : paramètre de drainance, facteur de drainance et facteur
d’égouttement.

Figure 32 : Principaux types de nappes

Figures 33. Principaux types de nappes

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N.B. : Les nappes alluviales sont localisées dans des aquifères situés dans le fond des vallées.
Ils sont constitués de sédiments déposés par les rivières (figure 29). Ces nappes ont des
perméabilités et des porosités très variables en fonction de la granulométrie des alluvions; plus
la granulométrie est grossière (sables, graviers, galets, ...) et bien classée, plus l'aquifère
présente une bonne capacité d'exploitation.
Une nappe peut être étendue dans ses dimensions horizontales (jusqu’à plusieurs centaines de
Km pour les grandes nappes de l’Afrique de l’ouest par exemple). Ses limites d’extension
horizontale sont alors soit des niveaux imperméables soit des limites physiques (comme des
cours d’eau par exemple).
APPLICATION DE LA LOI DE DARCY A UN AQUIFERE
* GRADIENT HYDRAULIQUE
On le calcule en plaçant 2 piézomètres distants de L mètres. Le gradient est le rapport entre la
différence de niveau Dh des piézomètres et la distance L. On utilise également les cartes
piézométriques en mesurant la distance entre 2 courbes isopiézométriques (hydroisohypses)
consécutives (Figure 31).

Figure 34: calcul du gradient hydraulique avec 2 piézomètres.


* DEBIT D'UNE NAPPE
C'est le volume d'eau traversant une section transversale de l'aquifère en une unité de temps.
Son calcul est délicat; il faut connaître l'épaisseur de l'aquifère et l'écartement des courbes
isopiézométriques. Pour les grandes nappes, on subdivise la section générale en sections
élémentaires équipées de couples de piézomètres (forages d'essai).
Le débit d'une nappe peut être évalué par la loi de Darcy:
Q = K. A. i
Q: débit en m3/s
K: coefficient de perméabilité en m/s
A: section de la nappe en m2
i: gradient hydraulique
I.7. Notion de courbes et de cartes piézométriques
En Hydrogéologie, la carte piézométrique joue un rôle fondamental (En Europe par
exemple, chaque domaine agricole possède sa carte de piézométrique). Dans une carte

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piézométrique on trouve les courbes piézométriques et les lignes de courant. On établit les
cartes piézométriques à une date donnée.
Les courbes piézométriques portent des chiffres qui indiquent la valeur des côtes
piézométriques de l’eau dans le sol alors que les lignes de courant portent des flèches qui
indiquent le sens d’écoulement.
Les courbes piézométriques sont également appelées isopièzes ou hydrohypses ou
hydroisohypses ou équipotentielles. En effet les forages qui sont situés sur une même courbe
piézométrique sont au même potentiel hydraulique ; c’est pourquoi on dit équipotentielles.
Les courbes piézométriques sont perpendiculaires aux limites imperméables et parallèles aux
limites perméables. Tandis que c’est le contraire pour les lignes de courant.
Il est à noter que les eaux coulent de l’équipotentielle la plus élevée vers l’équipotentielle la
plus faible.
La ligne de courant est une ligne idéale qui représente la trajectoire d’une particule d’eau en
mouvement dans la nappe c’est pourquoi, la ligne de courant donne le sens de l’écoulement des
eaux. Les filets liquides se déplacent le long des lignes de courant. Pour dessiner les lignes de
courant, on doit se rappeler qu’elle est toujours orthogonale en tout point aux équipotentielles.
L’étude d’une carte piézométrique présente un grand intérêt parce qu’elle renseigne sur les
zones de perte ou de captage d’eau dans la nappe, les zones d’alimentation ou d’injection d’eau
dans la nappe ; elle renseigne sur les problèmes de pollution et on l’utilise dans les programmes
d’assainissement. Elle donne des enseignements sur les relations entre les eaux souterraines et
les eaux de surface, sur la nature pétrographique des sols ; pour cela il suffit de calculer les
variations du gradient hydraulique dans les différents secteurs de la carte piézométrique. Dans
les zones d’alimentation les lignes de courant sont divergentes, là où il y a des captages, les
lignes de courant sont convergentes.
Quand les formations limites sont de nature perméables, elles facilitent l’acheminement des
eaux d’infiltration vers la nappe = alimentation ; si par contre les formations limites sont
imperméables, elles assurent la canalisation des eaux de la nappe empêchant ainsi les pertes
d’eau de la nappe.

Figure 35: Isopièze et ligne de courant

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I.7.1. Charge hydraulique


Le potentiel ou l’énergie de l’eau d’une nappe en un point est fonction de la position verticale
de ce point (altitude z), de la pression de l’eau (P) et de la vitesse de déplacement de l’eau dans
le sol (v). Il s’écrit ainsi :
Dans les milieux poreux les vitesses d’écoulement de l’eau sont faibles et le terme peut être
négligé.
Par ailleurs la pression de l’eau résulte d’une part de la pression atmosphérique (due au poids
de la colonne d’air au-dessus de l’eau) et d’autre part à la pression de la colonne d’eau au-
dessus du point considéré ; ce qui revient à écrire :
Le potentiel par unité de poids H est appelé charge hydraulique ; il s’écrit :

Si on considère la pression atmosphérique comme point de repère des pressions ; H s’exprime


alors en hauteur de colonne d’eau et représente l’altitude du niveau de l’eau de la nappe en un
point par rapport à un plan de référence (qui est le même que celui utilisé pour représenter les
altitudes du sol).
I.7.2. Calcul de la profondeur de la surface piézométrique
Les courbes isopièzes étant construites sur des cartes topographiques en courbes de niveaux, la
profondeur de la surface piézométrique H en un point quelconque sera la différence de côte
entre la surface du sol Z et la surface piézométrique h. Cette valeur est très importante dans
l’estimation des fournitures utilisées pour l’équipement des ouvrages (longueur de tubage,
gravier concassé ou sable fin…).
Avec z = altitude p/r au niveau 0 de la mer et h = profondeur du niveau de l’eau p/r au sol
I.7.3. Interprétation des cartes en courbes isopièzes
Les courbes isopièzes expriment la morphologie de la surface piézométrique de la nappe.
L’analyse morphologique de la surface piézométrique dans les zones de limite de l’aquifère
apporte des informations qualitatives :
- courbes isopièzes perpendiculaires à la bordure sur les conditions aux limites = limite étanche
à débit nul ;
- courbes obliques ou parallèle à la bordure : *écoulement dirigé vers l’intérieur = limite à débit
entrant ou limite d’alimentation)
*écoulement dirigé vers l’extérieur = limite sortant ou limite d’écoulement ;
- courbes isopièzes fermées selon le sens de l’écoulement : *dôme piézométrique : aires
d’alimentation

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*dépression piézométrique : zone de drainage.


En conclusion, nous dirons que les cartes piézométriques donnent des indications sur l’analyse
et la schématisation des fonctions capacitives et conductrices du réservoir et du comportement
hydrodynamique de l’aquifère. C’est une synthèse importante d’une étude hydrogéologique.
I.7.4. Importance de la carte piézométrique
La carte piézométrique est un document fondamental et précieux en hydrogéologie. Elle
permet :
─ le calcul du gradient hydraulique ;
─ le calcul du débit unitaire de la nappe ;
─ la détermination du sens d’écoulement des eaux souterraines, la définition des zones
vulnérables, la définition des zones de captage ou d’alimentation des limites perméables ou
imperméables, les variations du gradient hydraulique ;
─ la classification des nappes : nappe cylindrique, nappe divergente, nappe convergente ;
─ l’étude des relations entre nappe et rivière dans une région.
I.7.5. Quelques exemples de situations piézométriques :
Nappe cylindrique à épaisseur variable:

Nappe cylindrique hétérogène:

Nappe cylindrique homogène:

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Nappe alluviale alimentant un cours d’eau:

Nappe alluviale drainée par un cours d’eau:

Nappe alluviale à fond colmaté:

Nappe à écoulement radial convergent :

Nappe à écoulement radial divergent :

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I.8. Comportement des nappes en régime permanent

 Niveau statique : niveau non influencé (donc stabilisé) d’une nappe : notée Ns.
 Niveau dynamique : niveau d’une nappe influencé par des pompages par exemple Nd = F(x,t)
 Rabattement : différence entre le niveau dynamique et niveau statique s = F(x,t).
 Rayon d’action : l’influence d’un pompage dans un forage se propage tout autour de ce dernier
en s’atténuant au fur et à mesure. A une certaine distance de la nappe n’est plus influencée par
le pompage (c-à-d que le rabattement est nul). On appelle alors rayon d’action R la distance
séparant le forage au point à partir duquel les rabattements sont nuls.
 Rayon efficace : distance au voisinage immédiat du forage sur laquelle le rabattement est le
même que dans le forage.
 Cône de pompage : cône délimité d’une part par la courbe des Nd en fonction des distances
du forage de pompage et d’autre part, par le niveau statique.
 Régime permanent : un forage soumis à un pompage, voit son niveau se rabattre, ce
rabattement occasionne d’après la Loi de Darcy un écoulement des alentours du forage vers ce
dernier.
Soit Qp le débit de pompage et de Qe le débit d’écoulement. Au début, du fait des faibles
rabattements on a Qp>>Qe ensuite si s augmente, on a Qe qui augmente aussi et il arrive un
moment où on a Qp = Qe. En ce moment le pompage n’occasionne plus une augmentation des
rabattements. On dit alors qu’on a atteint un régime permanent (c-à-d que s de même que les
autres paramètres de l’écoulement ne dépendent plus du temps).
Par opposition on appelle régime transitoire celui pendant lequel s ainsi que les autres
paramètres de l’écoulement dépendent du temps c’est le régime qui s’établit entre le début du
pompage et le moment où le régime permanent est atteint.
Puits complet-puits incomplet
Puits complet : puits ou forage traversant et captant un aquifère sur toute sa hauteur
Puits incomplet : puits ou forage ne traversant et (ou) ne captant pas un aquifère sur toute la
hauteur de la zone saturée.
NB : ne pas utiliser de puits parfait ou imparfaits à la place de puits complet ou incomplet.

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I.9. Débit d’une tranchée


Pour exploiter une nappe d’eau peu profonde on a le plus souvent recours à un puits ou à une
tranchée que l’on soumet à un pompage. En raison du pompage, la surface libre de la nappe
n’est pas plane mais déprimée.

h0 = charge au niveau de la tranchée


H = charge à la distance x = Ra = NS
h (x) = décharge à la distance x quelconque
Soit q le débit par unité de longueur de chaque côté de la tranchée, d’après la loi de Darcy on
a : (quand le régime permanent est établi le débit de pompage est égal au débit d’écoulement)

dZ Kh 2
q  Kh  qdx  KhdZ Soit en intégrant qx   cte
dx 2
A partir des conditions aux limites :

 qx  h 2  h02  (1)
Kh 2 K
Soit pour x  0; h  h0  cte  
2 2
Cette équation montre que la surface libre de la nappe à l’allure d’une parabole. En plus pour

k  2 2
 (2) formule de Dupuits
x = Ra =  Z  H  qRa  h h
2  0 
 
I.10. Etude du cône de dépression d’un puits en nappe captive
Ecoulement radial convergent vers le forage. D’après la loi de Darcy on a

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H
Qe  KS Avec : en considérant 2 points situés aux distances t et e +dr et de différence de
x
charge ds = s[r] – s (r+dr)
A la distance r de l’axe du forage correspond les valeurs suivantes :
S[r] = rabattement et v[r] = vitesse centripète : -kds/dr
L’épaisseur de l’aquifère H est constante du fait qu’il s’agit d’une nappe captive.
ds
D’après la loi de Darcy, le débit d’écoulement s’écrit Qe   KS avec
dr
ds ds
S = 2π rKH  2rT
dr dr
Quand le régime permanent est établi on Qe = Qp débit de pompage
ds Q dr
 Q  Qe  Qp  2rT   ds
dr 2T r
En intégrant on a :

Q s
s log   cte
2T r
A partir des conditions aux limites soit pour r =R, S= 0
Q 1 Q
0 log   cte  cte  log R
2T R 2T
On a : (3)
Q R
s log 
2T r
La courbe s = f (log r) est une droite.
Si on connaît le rabattement en un point donné, on peut avoir l’expression de rabattement à tout
point.

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I.11. Etude du cône de dépression d’un puits en nappe libre

Par rapport au cas précèdent on a :

A la distance r du forage

- la hauteur mouillée h[r]

- le rabattement s[r] = H- h[r]

- et la vitesse qui s’écrit

vr    K
ds dh
K
dr dr

dh
De même le débit d’écoulement s’écrit
Qe  2rKh
dr
dh
Au régime permanent on a : Qe  Qp  Q  2rKh
dr

dh Q 1 2 Q
Soit : 2h   en int egrantona: h  log r  cte (4)
dr K r K
A partir des conditions aux limites c’est-à-dire pour r = R, h = H on a :
2 Q
H  log R  cte (5) Et en faisant (5) – (4) on a :
K
2 2 Q R
H h  log (6)
K r
NB : on constate que contrairement au cas d’une nappe captive, la courbe s = f (logr) n’est
pas en nappe libre une droite.
Cependant dans le cas où le rabattement de la nappe est faible par rapport à l’épaisseur de cette
dernière on peut alors supposer que la transmissivité est sensiblement constante et égale à la
transmissivité moyenne

T K
H  h 
2

L’équation (6) devient H  h H  h  


Q R Q R
log  s  log (7)
K r 2T r
H+h = 2T/K et H - h = s

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L’équation (7) est la même que l’équation (3) en nappe libre.


I.12. Ecoulement de nappe d’eau douce flottant sur l’eau de mer
Dans les zones littorales et dans les îles, il existe des nappes d’eau douces flottant sur de l’eau
de mer. Ce qui a pour conséquent de créer une relation entre eau douce et eau salée. Cette
relation a été étudiée par Ghyben-Herzberg. L’eau douce et l’eau de mer sont deux liquides non
miscibles c’est-à-dire ils ne se mélangent pas. Les deux sont toujours séparés par une zone de
transition appelée interface eau douce –eau salée. Cette interface à la forme d’un biseau parce
que le front de l’eau salée forme un point sous les eaux douces. La position du biseau salé
change continuellement en fonction des saisons. Pendant la saison sèche, l’eau de mer avance
considérablement sur le continent à cause de l’absence de précipitations. Au contraire pendant
la saison des pluies, le biseau salé est repoussé très loin dans la mer par la masse d’eau douce
qui réalimente la nappe.
Etude de la pression hydrostatique
L’étude de la pression hydrostatique montre que cette pression est constante partout et pour les
points D et C la valeur de la pression hydrostatique calculée est la suivante :

Au point D : Pd    s .g.hs
ƿs : masse volumique de l’eau de mer 1,025g/cm3 (32 g/l de concentration de sel)
g : accélération de la pesanteur
hs : charge hydraulique de l’eau salée = profondeur totale de l’eau salée.

Au point C : Pc   e .g.( H  hs )
ƿe : masse volumique de l’eau douce 1g/cm3
L’égalité entre ces deux relations permet d’écrire :

 s .g.hs   e .g.H   e .g.hs


 s .g.hs   e .g.hs   e .g.H
 s .hs   e .hs   e .H  hs (  s   e )   e H

h  H  40H
s 
s 

La profondeur à laquelle se situe le biseau salé dans un forage creusé sur une zone littorale est
déterminée dès qu’on connaît la charge hydraulique de ce forage. Cela signifie qu’une simple

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mesure de la côte piézométrique dans un forage dans les bordures de la mer permet de connaître
la position du biseau salé de ce forage.
Cette étude présente un grand intérêt dans la présence des phénomènes qui se déroulent dans
les forages en bordure de la mer où sous l’effet des pompages excessifs, les eaux marines font
une intrusion dans les eaux douces des forages. On parle alors d’invasion de biseau salé dans
les eaux douces ce qui constitue des catastrophes dans le domaine de la pollution.

Application de la loi de Darcy


Soit H la côte de la nappe d’eau douce à une distance de x du rivage et au même endroit hs la
position de l’interface.
D’après la loi de Darcy, le débit d’écoulement d’eau douce par unité de largeur de nappe est :


q  K H  hs  dH
dx
e e
hs   H en posant m 
s  e  s  e
on a hs = -mH

En reportant la valeur hs en fonction de H dans l’expression de q on a :

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q  K 1  m H  qdx  K 1  m HdH
dH
en intégrant on obtient
dx
H2
qx  K 1  m   cte
2
Une des conditions aux limites étant pour

x  0; H  0  cte  0 
H2
qx  K 1  m  8
2
Si par ailleurs on connaît la côte H = Z à une distance x = L du rivage on aura :

Z2
qL  K 1  m  1  mZ 2 9 qui est l’expression du débit de
K
q
2 2L
fuite en mer de la nappe d’eau douce.
En remplaçant q par sa valeur dans l’équation (8) on obtient :

2 1
x H  x 2
    H  Z  10 qui est l’équation de la surface libre de la nappe
L Z L
d’eau douce.
En remplaçant dans cette équation (10) H par sa valeur en fonction de hs soit
1
x 2
h
H   s  hs  mZ   11 qui est l’équation de l’interface eau douce -eau
m L
salée.
Exercice d’application chapitre I
Exercice 1. Répondez par vrai ou faux
1) L’hydrogéologue doit être capable prédire la quantité et la qualité de l’eau et d’estimer son
comportement dans les aquifères. Vrai ou Faux
2) Dans un aquifère à nappe libre, le Coefficient d’emmagasinement(S) = porosité efficace (ηe).
Vrai ou Faux
3) Dans une nappe captive, on observe une forte variation du niveau piézométrique suite aux
précipitations. Vrai ou faux
4) Eau liée = eau pelliculaire + eau adsorbée. Vrai ou faux

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5) On parle de coefficient de perméabilité des roches ou conductivité hydrogéologique. Vrai ou


faux
6) La porosité et la perméabilité ne sont pas liées directement. Vrai ou Faux
7) Les phénomènes de sédimentation provoquent souvent la captivité de certaines couches de
sables donnant ainsi des aquifères captifs. Vrai ou Faux
8) Les pierres ponces, argiles et marnes ne peuvent donner de nappes. Vrai ou Faux
9) La porosité efficace varie généralement entre 0 et 30 %. Vrai ou Faux
10) La perméabilité renseigne sur l’impact des pertes de charge qui naissent dans la circulation
d’eau dans les terrains. Vrai ou Faux
11) Les nappes alluviales ont des perméabilités et des porosités très variables. Vrai ou Faux
12) Les nappes ne peuvent qu’être alimentées par infiltration directes des précipitations. Vrai
ou faux
13) Les propriétés hydrodynamiques de la zone saturée sont exprimées au travers de la
perméabilité. Vrai ou Faux
14) La zone vadose, correspond à la zone du sous-sol où les cavités contiennent principalement
de l'air avec un beaucoup d'eau. Vrai ou Faux
15) Un réservoir stratigraphique est un piège formé par des dépôts stratifiés des sédiments. Vrai
ou Faux
Exercice 2. Répondez succinctement aux questions suivantes
1) Qu’est-ce que l’hydrogéologie et quels sont ses objectifs ?
2) Qu’est-ce qu’une eau souterraine ?
3) Citer les différents types d’eau dans le sol, quelle est la plus importante en hydrogéologie et
pourquoi ?
4) Qu’est-ce qu’un aquifère ? Qu’est-ce qu’un aquitard ?
5) Citer les aquifères en fonction de la lithologie des roches
6) Quels sont les paramètres hydrodynamique d’un aquifère ?
7) Qu’est-ce que la porosité secondaire d’une roche ?
8) À quel moment obtient-on un piège par érosion ?
9) Quelle différence y’a-t-il entre la porosité et la perméabilité d’un aquifère ?
10) Qu’est-ce que l’artesianisme ? Qu’est-ce qu’une nappe alluviale ?
11) Quels sont les différents éléments qui caractérisent une nappe ? Citer les différents types de
nappes
12) Comment se présente le niveau piézométrique d’une captive ?
13) Qu’est-ce qu’un aquifère non confiné ?

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14) Donner 3 exemples de d’aquifère qui présentent des couches semi perméables
15) Où trouve-t-on les aquifères karstiques et quelles est leur particularité ?

Exercice 3 :

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EVALUATION: HYDROGEOLOGIE / 2A BTS GMP / Ecole : ISFOP LOKO / Année 2015-2016. / Durée : 1H

Nom et Prénoms -----------------------------------------------------------------------------------------Note /20 : --------

1) Définis les mots suivants : « hydrogéologie » et « aquifère ». (2 pts)


---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2) Quelle différence fais-tu entre un hydrogéologue et un hydraulicien ? (2 pts)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
3) Donne 2 raisons fondamentales justifiant l’inexistence de nappe d’eau dans les sables du désert.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
4) Identifie 1 aquifère et 1 aquitard parmi les formations géologiques : argile, granite, grès et sable.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
5) Donne le résultat de la classification des aquifères en fonction la profondeur des couches (2 pts)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
6) Laquelle des nappes d’eaux souterraines est plus vulnérable à la pollution agricole ? (1 pt)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
7) Où trouve-t-on les aquifères karstiques ? (1 pt)
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
8) Réponds par Vrai ou Faux aux affirmations ci-dessous : (3 pts)
a) « Il n’y a pas de nappe d’eau sans un aquifère » -----------------------------------------------------
b) « tout aquifère contient obligatoirement une nappe »----------------------------------------------
c) « Un aquifère continu et monocouche est limité »----------------------------------------------------
d) « l’artésianisme se manifeste exclusivement dans les aquifères à nappe libre »---------------
e) « Un piège stratigraphique est formé par des dépôts stratifiés des sédiments. »-------------
-
f) « La nappe phréatique d’Abidjan se situe dans un aquifère de profondeur »-------------------

9) Nomme et schématise une structure géologique contenant un piège tectonique favorisant le


drainage des eaux d’infiltration d’une région humide A vers une région B moins arrosée et très
éloignée. (5 pts)

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------

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CORRECTION DU SUJET D’HYDROGEOLOGIE - BTS 2016

QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES (9 points)

Donnez la ou les lettre(s) représentant les réponses justes :

1) Le rayon d’action est: (1,5 point)

b) la distance séparant le forage où a lieu le pompage au point à partir duquel les rabattements
sont nuls.

2) Un puits complet: (1,5 point)

c) c’est un puits ou forage traversant et captant un aquifère sur toute sa hauteur.

3) La première réaction permettant à l’eau de se charger en éléments sous forme ionique


est: (1,5 point)

b) la dissolution.

4) Le phénomène d’oxydo-réduction se déroule: (1,5 point)

c) entre la surface du sol et le toit de la nappe.

5) Le phénomène d’oxydo-réduction favorise la mise en solution des ions tels que:


(3 points)

a) NO3- .
b) Fe2+.

EXERCICE 1 (7 points)

Un aquifère a une épaisseur de 30 m, une superficie de 3 Km2, une conductivité hydraulique de


10 m/j et un coefficient d’emmagasinement spécifique de 10-4m-1. La surface piézométrique
baisse en moyenne de 5 cm au cours d’une année.
1) Déterminer le volume d’eau (R) produit par cet aquifère au cours d’une année.
2) Déterminer la transmissivité (T) en m2/s.

CORRECTION (7 points)

1) Détermination du volume d’eau (R) produit : (5 points)

R= VxS (1 point)

-Détermination du volume balayé de l’aquifère par an (1 point)

V=∆hxA= 0,05x3.106=150000 m3
-Détermination du coefficient d’emmagasinement : (1 point)

S=Ssxe=10-4x30=3.10-3

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-Détermination de R produit : (2 points)

R =Sx∆hxA=3.10-3x150000=450 m3

2) Détermination de la transmissivité (T) : (2 points)

K=10 m/jour=1,1574.10-4 m/s (1 point)

T=K.e= 1,1574.10-4x30=3,472.10-3 m2/s (1 point)

EXERCICE 2 (4 points)
Un puits de 50 cm de diamètre est foré dans une nappe captive, l’épaisseur de l’horizon
poreux est de 20 m. Lors d’un pompage à 0,6 l/s, on observe des rabattements de 2,25 m dans
le puits et de 1,75 m dans un piézomètre situé à 15 m du puits.
1) Estimer la conductivité hydraulique (K) du terrain.
2) Estimer la vitesse d’écoulement.
3) Estimer la vitesse critique.
4) Vérifiez si la vitesse critique n’est pas dépassée.

CORRECTION (4 points)

1) Estimation de la conductivité hydraulique (K) du terrain:

i=(2,25-1,75)/15=3,3.10-2 (0,75 point)

S=2xπre=2x3,14x0,25x20=31,4 m2 (0,75 point)

K=Q/Si=0,6.10-3/(31,4x3,3.10-2)=5,738.10-4 m/s (0,75 point)

2) Estimation de la vitesse d’écoulement:

V=Kxi=5,738.10-4x3,3.10-2=1,91.10-5 m/s (0,75 point)

3) Estimation de la vitesse critique:

V max=racine(K)/15=racine(5,738.10-4)/15=1,6.10-3 m/s (0,5 point)

4) Comparaison des différentes vitesses:

V<Vmax (0,5 point)

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APPLICATION DU CHAPITRE 0
Exercice 1 : Ces affirmations sont-elles vraies ou fausses ? Corriger celles qui sont fausses
1) L’eau Souterraine est probablement l’une des ressources les plus abondantes de la Terre.
2) 70 % des eaux à la surface de la terre sont concentrées dans les glaces des pôles et la majeure
partie du reste se trouve dans les sols, sous forme d'humidité.
3) L'ensemble des processus de transformation et de transfert de l'eau forme le cycle
hydrogéologique.
4) Le cycle de l’eau comporte trois parties principales.
5) Quand le sol est saturé en eau, l’eau s’infiltre pour alimenter les cours d’eau.
6) L’évaporation est plus importante au niveau des lacs, rivières, et fleuves.
7) L'ETP est estimée en comparant les quantités de précipitation par rapport à
l'évapotranspiration potentielle (ETR) et en tenant compte de la présence, dans le sol, d'une
réserve d'eau utilisable par les plantes.
8) Les nappes souterraines fournissent ainsi presque la moitié du débit total de tous les cours
d’eau de la planète.
9) Le volume d'infiltration est la quantité d'eau infiltrée à travers le sol pendant une durée
déterminée.
10) Les facteurs les plus influents lors de l’écoulement de l’eau souterraine, pour une même
topographie, sont le type de sol, sa couverture et son taux initial d'humidité.
Exercice 2 : Questions de cours
1) L'eau de précipitation se répartit en 3 fractions, les quelles ?
2) Qu’est-ce que la pluie efficace ?
3) Quels sont les facteurs qui conditionnent l'infiltration des eaux de pluie ?
4) Donner les différents éléments d’un ruissellement ?
5) Qu’est-ce que l’ETP, l’ETR
6) Qu’est-ce que l’évapotranspiration ?
7) Expliquer de façon brève et concise le cycle de l’eau
8) Donner les Principaux stocks du cycle de l’eau

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CHAPITRE II : PROSPECTION D’EAU SOUTERRAINE

Introduction
Qu’il s’agisse d’un puits ou d’un forage, d’un point d’eau à utilisation humaine ou
agropastorale, l’implantation rationnelle d’un nouvel ouvrage exige un certain nombre
d’investigations hydrogéologiques comme d’ordre politico-économique et humain. En somme
il faut acquérir une bonne connaissance des ressources en eau régionales ou locales mais aussi
des besoins des habitants. Aussi, l’hydrogéologue a-t-il recours à des méthodes comme
l’analyse géomorphologique, la géophysique et la télédétection.
II.1 ETUDES PREALABLES
Après la délimitation de la zone à prospecter et la définition des objectifs à atteindre, toute
prospection commence par une recherche intense des documents déjà existants. Il s’agit d’abord
de rechercher les supports cartographiques utilisables (carte topographique, carte des isohyètes,
carte hydrogéologique, carte hydrographique).
En deuxième étape, l’hydrogéologue établit un inventaire exhaustif des manifestations
hydrauliques et des ouvrages hydrauliques existant dans la zone à investiguer ainsi que toutes
les informations en relation avec les éléments à investiguer. Ces informations permettront
d’établir une fiche de points d’eau.
En troisième étape, la prospection combinée pourra être appliquée si nécessaire. Cette
prospection implique que l’on confronte de nombreuses informations très diverses dans le but
de localiser des aquifères ou de préciser l’étendue, le fonctionnement des aquifères et les cibles
d’exploitation favorables qu’ils contiennent. Généralement, on intègre les informations
suivantes :
 Les informations géologiques ;
 Les indices géomorphologiques ;
 La géophysique ;
 La télédétection ;
 Le forage de reconnaissance.

II.2 METHODES DE PROSPECTION


II.2.1. Informations géologiques
Si toute prospection d’eau souterraine se base sur une bonne connaissance de la géologie locale,
cette dernière peut cependant jouer un rôle plus important dans les terrains sédimentaires que
dans les zones de socle à aquifère discontinu.

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II.2.2. Indices géomorphologiques


La géomorphologie, basée sur l’observation des éléments de la nature est la méthode la plus
rapide et la moins onéreuse parmi toutes les méthodes d’implantation. L’observation de certains
signes peut aider à pouvoir positionner un ouvrage. En région de socle, si la végétation aux
environs d’un village est constituée d’une forêt dense en anneau, nous avons plus de chances
d’avoir un sous-sol très fracturé. La présence d’une végétation linéaire dense peut être un indice
de la présence d’une fracture. Ceci s’explique par la présence de sédiments dans la zone
fracturée. Le sol acquiert une porosité lui permettant d’emmagasiner une certaine quantité
d’eau. La présence d’une zone humide est favorable à la construction des termitières. Ainsi leur
présence peut être un signe de la présence fracture ou d’une structure humide permettant aux
termites d’édifier leur habitation même en saison sèche.
En l’absence de ces quelques signes, la géomorphologie se base sur les dépressions observées.
Toutefois, il faut éviter d’implanter un forage dans le bas-fond. Il est conseillé de le situé au
tiers inférieur du versant.

II.2.3. Géophysique
De nombreuses méthodes géophysiques actuellement opérationnelles occupent une place
importante dans la prospection d’eau souterraine. Ces méthodes permettent la détermination de
l’épaisseur des terrains aquifères, de la couche d’altération et du rocher fracturé au-dessus du
substratum rocheux compact. La prospection électrique est en mesure dans la majorité des cas
de mettre en évidence de manière indirecte les zones fracturées hydrauliquement favorables. La
géophysique permet donc de repérer un ensemble de zones potentielles favorables et seul digne
d’intérêts. Mais sa mise en œuvre ainsi que son coût plus élevé limitent son utilisation.
Contrairement à la géomorphologie qui donne un rayon assez grand de la zone à exploiter, la
géophysique elle donne plus de précisions.

II.2.4. Télédétection
L’eau souterraine ne peut pas être directement observée sur les images satellitaires. Par
conséquent il faut procéder à l’identification et à l’étude d’un certain nombre d’indices
révélateurs d’occurrence de cette eau. La télédétection grâce à son échelle très fine permet
d’obtenir divers types d’informations sur la surface de la terre. On distingue sur les images
satellitaires les zones sèches des zones humides. La persistance du sol humide pendant la saison
sèche, les traits structuraux régionaux, le système de fractures, la densité du réseau de drainage,
la nature et la disposition de la végétation.
En milieu de socle, l’indicateur utilisé est la fracturation. Ainsi l’orientation actuelle de la

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recherche d’eau souterraine est la cartographie des fractures. Les sites sont généralement à
l’intersection des accidents majeurs. On tente de différencier les directions structurales
productrices des directions moins productrices en prenant en compte la position topographique
d’un site retenu (c'est-à-dire avec son bassin potentiel d’alimentation). Le terrain se résume à
une vérification des observations. L’image satellitaire s’offre donc comme un moyen efficace
de caractérisation des réservoirs.
II.2.5. Forage de reconnaissance
Réaliser des forages de reconnaissance constitue une étape majeure d’une prospection
hydrogéologique. Le but sera de :
→ confirmer et préciser les hypothèses faites à partir des premières étapes ;
→ préparer les sites pour les captages d’essai ou d’exploitation ;
→ permettre d’étalonner la géophysique voire de réinterpréter les données déjà acquises.
Le forage de reconnaissance est réalisé uniquement dans un but de recherche et non
d’exploitation. Suivant les conditions et les objectifs, il peut être fait rapidement et
économiquement ou inversement très soigneusement. Il permettra outre les observations
géologiques et l’étalonnage de la géophysique, de reconnaitre l’aquifère, soit principalement
les éléments tels que la nature du terrain (sec, tendre, dur, très dur, instable...), l’épaisseur de
l’aquifère, la granulométrie, la profondeur et le type de nappes, la charge hydraulique, la nature
physico-chimique de l’eau, la porosité, la perméabilité, le coefficient d’emmagasinement. Le
forage de reconnaissance marque l’étape finale de l’évaluation technique préliminaire d’une
campagne de forage d’eau.
II.3. FACTEURS INFLUENCANT LE CHOIX DU SITE ET LE TYPE D’OUVRAGE
II.3.1. Facteurs politiques et socio-économiques
Selon le but recherché, un projet ou un programme de gouvernement (santé, éducation,
abduction d’eau potable) peut imposer le choix du site et surtout le type d’ouvrage. Ainsi en
matière d’hygiène ou de santé, un projet humanitaire donné imposera le forage. Pour des raisons
financières, un projet peut choisir le puits au détriment du forage pour avoir beaucoup plus
d’ouvrages. Dans le domaine agricole, un village répondant aux exigences d’un programme
donné peut bénéficier d’un ouvrage au détriment d’un autre même plus grand et plus peuplé qui
ne participe pas au projet. Selon le débit escompté ou l’usage de l’ouvrage (domaine rural,
domaine urbain, domaine industriel), on préférera tel type d’ouvrage ou tel autre type.
II.3.2. Facteurs humains
Un puits ou un forage n’est pas seulement un ouvrage technique. Il est d’abord destiné à
satisfaire les besoins d’homme déterminés en un point donné. Par conséquent, la consultation

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des habitants est particulièrement importante surtout quand il s’agit d’ouvrage d’alimentation
en eau potable. L’ouvrage doit servir à la totalité de la population ; c'est-à-dire se situer dans un
lieu public libre d’accès et non dans une concession privée (chef du village, député, maire...).
Si l’ouvrage doit desservir deux villages, il est souhaitable de l’implanter à égale distance de
ceux-ci. Suivant que la collectivité est purement rurale ou également pastorale, l’ouvrage sera
placé dans le village à l’intérieur ou dans la proche périphérie, soit à l’extérieur du village pour
éviter les inconvénients dus à la fréquentation des animaux. Si techniquement l’ouvrage peut
être construit n’importe où, c’est au représentant des villages que devra être laissé le soin d’en
déterminer l’emplacement. Dans le cas contraire on devra indiquer les sites favorables parmi
lesquels les représentants choisiront.

II.3.3. Types d’aquifères et problèmes de pollution


Le choix du puits s’impose lorsqu’on désire exploiter les aquifères des altérites. Le puits est le
moyen le plus utilisé par les populations rurales pour se doter de points d’eau personnels et à
faible coût. Le forage est généralement utilisé pour l’exploitation des aquifères profonds des
terrains sédimentaires et des aquifères de fissures. Les problèmes de pollution imposent dans la
majorité des cas, la réalisation des forages au détriment des puits.

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CHAPITRE III : STRATEGIE DE CAPTAGE DES EAUX SOUTERRAINES

Les hommes captent depuis longtemps les eaux souterraines des nappes phréatiques au travers
de puits. Mais depuis l’époque où les puits étaient creusés à la pelle et l’eau remontée à l’aide
d’un seau fixé à une poulie actionnée par la force humaine, les procédés ont beaucoup évolué.
Aujourd’hui, les forages modernes utilisent des techniques similaires à celles mises en œuvre
pour les forages pétroliers. Elles permettent d’atteindre des nappes situées à de grandes
profondeurs, jusqu’à sept cents mètres sous terre parfois : l’eau est remontée, à l’aide de
moteurs électriques actionnant des pompes, le long de conduits habillés de tubes en ciment ou
en acier.

III.1. Travaux préliminaires


Les projets d’approvisionnement en eau reposent sur des critères socio-économiques (volume
de l’approvisionnement actuel des populations, nombre de forages existants, production
journalière ; nombre de consommateurs effectifs, démographie, potentialités du développement
socio-économique) ; la disponibilité des financements et des critères hydrogéologiques
(conditions hydrogéologiques de la région : présence d’eau souterraine, profondeur du niveau
d’eau, caractéristiques des terrains, présence ou non de formations aquifères…).
En pratique, toute stratégie de satisfaction de besoins en eau se heurte toujours à de nombreuses
contraintes (ressources financières insuffisantes, difficulté pour l’exécution de l’ouvrage).
Certaines contraintes peuvent être contournées en partie par une bonne stratégie de recherches
hydrogéologiques.
La documentation permet au foreur ou chef de chantier de constituer une base de données
hydrogéologiques. La connaissance des caractéristiques hydrogéologiques des terrains
conditionne le choix des techniques et du matériel à mettre en œuvre. Par exemple la cohésion
des terrains conditionne la tenue du trou pendant le forage, la mise en place des tubages PVC
et la qualité des équipements.
La recherche hydrogéologique commence par une bonne recherche documentaire : prendre
connaissance des travaux hydrogéologiques antérieurs qui ont concerné partiellement ou
entièrement la région d’implantation (stratigraphie, lithologie, formations géologiques, analyse
granulométrique…). S’il existe déjà d’autres ouvrages dans la région, il faut étudier la
conception de construction de ces ouvrages, les fiches des forages et les rapports de fin de
travaux de ces ouvrages.
Après avoir rassemblé les données hydrogéologiques antérieures, le chargé d’étude mène une
observation directe sur le terrain (une prospection sur le terrain pour vérifier des informations

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collectées par la documentation) : existe-t-il des sources à débit élevé et soutenu ? L’existence
d’écoulements puissants dans les cours d’eau même en saison sèche est des signes de ressources
en eaux souterraines importantes. La présence et la nature de la végétation peuvent également
être un bon indice.
L’implantation consistant à déterminer et repérer sur le terrain le point où le forage sera réalisé
avec le maximum de chance d’être positif, des méthodes de recherche complémentaires
s’avèrent nécessaires pour définir les sites et les types d’ouvrages capables d’assurer la
meilleure exploitation. Nous faisons appel à la photo-interprétation et aux méthodes
géophysiques.

III.2. Techniques de forages


Pour forer à travers les différents types de formations (sols), de nombreuses techniques de
forage manuel et mécanique ont été développées et sont utilisées de par le monde. Dans tous
les cas, la technique de forage doit : casser ou couper la formation, dégager les matériaux coupés
(le sol) du trou, et si nécessaire, fournir un support aux parois du trou, pour éviter qu’il ne
s’effondre pendant le forage.
III.2.1. Puits cuvelé creuse à la main
Les puits creusés à la main se font à l’aide de l’outillage élémentaire voire rudimentaire (pelles,
pioches, seaux ou brouettes, etc.) et surtout de la force physique de celui ou de ceux qui
creusent. Ils peuvent être intéressants dans des formations peu perméables, du fait de leur
capacité à stocker l’eau qui s’infiltrera durant la nuit. Ici on parlera plus de «creusage manuel»
que de forage proprement dit.
Cependant, le débit journalier pourra être faible. Les coûts et qualités de ce puits sont par
ailleurs très variables.

III.2.2. Techniques de forage manuel


Le forage manuel est une solution pratique et abordable pour les points d’eau de moins de 40
mètres de profondeur dans les sols alluviaux (matériaux meubles tels que l’argile et le sable) et
les formations tendres de roches altérées (tels que les grès et les calcaires tendres).
Chacune des techniques de forage a été développée spécifiquement pour un ou plusieurs types
de formations (couches de sol) ; par conséquent, il est parfois envisageable de combiner
plusieurs techniques de forage pour réaliser un seul forage. Les différentes techniques de forage
peuvent être classées en 4 groupes principaux dont une large gamme de techniques dérivées
s’est développée à travers le monde.

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a) La tarière manuelle
Principe : Le forage à la tarière consiste à un ensemble d’allonges en acier qui est tourné par
une poignée. Différents types de tarières peuvent être fixées à l’extrémité des allonges. Les
tarières sont tournées dans le sol jusqu’à ce qu’elles se remplissent et sont ensuite sorties du
trou pour être vidées. Le modèle des tarières varie en fonction du type de formation (type de
sol) à forer.
Généralement au-dessus du niveau statique, le trou du forage reste ouvert sans avoir besoin
d’être soutenu. Une fois dans la nappe, un pré-tubage temporaire peut être utilisé pour empêcher
l’effondrement des parois du trou du forage. Le fonçage se poursuit à l’intérieur de ce pré-
tubage à l’aide d’une tarière de mise en eau jusqu’à ce que la profondeur désirée soit atteinte.
Puis, le tubage permanent est installé et le pré-tubage temporaire remonté à la surface.
Profondeur d’utilisation : le forage à la tarière peut être utilisé jusqu’à une profondeur
d’environ 15 à 25 mètres, cela dépend de la géologie.
Domaine d’utilisation: Les formations non consolidées: Sables, limons & argiles tendres.

Avantages:
- appropriée et rapide pour les forages de petit diamètre (dans des formations ‘tendres’) ;
- une bonne équipe est capable de réaliser 1 à 2 forages par jour ;

- les équipements sont simples, peu coûteux, faciles à transporter et construits avec des
matériaux disponibles localement ;

- utilisation simple et coût de maintenance faible ;

- utilisation facile au-dessus du niveau de l’eau (niveau statique).

Inconvénients:
- la profondeur du forage est limitée à 15-25 mètres ;
- la méthode est limitée aux formations ‘tendres’. Les cailloux, les blocs de roche et les argiles
très compactes ne peuvent pas être traversés ;
- le fonçage est rapide dans les premiers mètres mais devient plus lent à plus grande profondeur.
Le désaccouplement des allonges est obligatoire à chaque fois que le train de tiges est remonté
à la surface. La tarière est vidée et redescendue encore dans le trou, ceci prend du temps et de
l’énergie aux foreurs ;
- il est parfois très difficile d’enlever le pré-tubage temporaire dans des niveaux argileux.

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Illustration 1 :

b) Le forage à percussion / battage

Principe : Le forage a la percussion utilise un lourd trépan (ou cuiller) attaché à une corde ou
un câble, lequel est descendu dans le trou du forage ou à l’intérieur d’un pré-tubage. Un trépied
(ou chèvre) est en général utilisé pour suspendre l’équipement. En actionnant la corde ou le
câble de haut en bas, le trépan ameublie et fragmente le sol ou la roche consolidée dans le trou
de forage, dont les débris sont ensuite extraits grâce à la cuiller. Un pré-tubage en métal ou PVC
peut être utilisé pour éviter l’effondrement du trou. Une fois le tubage définitif (tuyaux et
crépines en PVC) installé, le pré-tubage doit être enlevé.

Profondeur d’utilisation : Le forage à percussion est généralement utilisé jusqu’à une


profondeur de 25 mètres.

Domaine d’utilisation: Les formations non consolidées et consolidées: Sables, limons, argiles
dures, calcaire tendre, latérite, les couches contenant des graviers et des petits cailloux.

Avantage :
- Contrairement aux autres techniques de forage manuel, elle peut briser des blocs de roches et
couper des formations plus dures.
- La technique à la percussion peut en principe être utilisée dans presque toute les formations ;
du sable et argiles tendres et roches non compactées aux roches dures et consolidées.

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- La main d’œuvre non qualifiée telle que les villageois, peuvent participer à la réalisation du
forage. Cela augmentera leur appropriation du futur point d’eau et les responsabiliser à la
maintenance de l’ouvrage.

Inconvénients:
- L’équipement est souvent très lourd et la méthode assez lente (des semaines au lieu de
quelques jours) dans les formations dures.
- Le résultat est donc un coût par mètre de forage important.

- S’il est nécessaire d’utiliser un pré-tubage temporaire, le temps mis à l’installer et à le retirer
peut être considérable.

Illustration 2

c) Le forage à la boue / rotatif à boue

Principe : Le forage à la boue utilise la circulation de l’eau pour faire remonter à la surface du
sol les matériaux forés. Le train de tiges de forage est actionné de haut en bas. Pendant la
descente des tiges, le choc créé par le trépan fixé au bout du train de tiges ameubli/fragmente
les matériaux du sol et pendant le mouvement de remontée, l’extrémité du train de tiges est
obturée (bouchée) avec la main (effet de soupape), créant ainsi une aspiration de l’eau et des
débris qu’elle contient jusqu’à la surface. Au cours du mouvement de descente suivant, la main
est retirée du train de tiges et l’eau gicle dans le bassin préalablement creusé à côté du forage.
Dans ce bassin de décantation, les débris se séparent de l’eau pour se déposer au fond du bassin
alors que l’excédent d’eau redescend à nouveau dans le trou. La pression de l’eau sur les parois
du forage évite l’effondrement de ces dernières.

Profondeur d’utilisation: Le forage à boue (avec ou sans rotation) peut être utilisé jusqu’à une
profondeur d’environ 35 mètres.

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Domaine d’application : Les formations non consolidées: Sables, limons et argiles. Si la


rotation est utilisée (avec un trépan), il est possible de pénétrer des formations semi-consolidées
telles que l’argile dure, le calcaire tendre et la latérite altérée.

Avantage : Elle est simple d’utilisation et ne nécessite pas de pré-tubage grâce à la pression
hydrostatique exercée par la boue sur les parois du trou.

Inconvénients:
- Le niveau d’eau dans le trou doit être maintenu tout au long de l’opération de fonçage.
- Le niveau de la nappe n’est pas connu avec précision pendant le forage.
Illustration 3 :

d) Le lançage d’eau ou jetting

Principe : Le lançage à l’eau est également basé sur la circulation et la pression de l’eau. A la
différence du forage à boue, l’eau est désormais injectée à l’intérieur du train de tiges et la boue
(eau et débris) remonte le long des parois du forage. Afin d’obtenir une pression d’eau
suffisante, on utilise une motopompe. On peut laisser l’extrémité inférieure du tuyau de forage
simplement ouverte, ou on peut y rajouter un outil de fonçage (trépan). On peut également faire
tourner totalement ou partiellement le train de tiges. Un fluide de forage (additif) peut être
mélangé à l’eau pour éviter l’effondrement des parois du trou et la perte incontrôlée de l’eau
par infiltration.
Profondeur d’utilisation : La technique du lançage à l’eau (avec rotation) peut être utilisée
jusqu’à une profondeur d’environ 35 – 45 mètres.
Domaine d’application: appropriée pour les forages dans les matériaux alluvionnaires tels que
les sables faiblement compactés, les limons et les fines couches d’argile tendre.

Avantages :
- Dans les formations meubles, telles que le sable et le gravier fin, le train de tiges s’enfonce
facilement, ce qui est en fait la plus rapide technique de forage manuel. Les forages peuvent

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être réalisés en quelques heures alors que plusieurs jours sont nécessaires avec les autres
techniques.
- L’équipement est léger, le rendant facilement transportable particulièrement dans les zones
rurales.

Inconvénients:
- Généralement limité aux sols sableux. Il peut être difficile d’installer correctement un massif
filtrant et un joint d’étanchéité sanitaire. Le niveau de la nappe d’eau n’est pas connu avec
précision pendant le forage.
- La quantité d’eau disponible sur le site peut être un facteur limitant. Certains forages peuvent
être réalisés avec juste quelques fûts d’eau (500 - 1000 litres), tandis que d’autres nécessitent
des volumes d’eau aussi importants.
- Le forage est réalisé dans les structures de sol meuble qui peuvent facilement s’effondrer.
Pour éviter l’effondrement, le trou du forage doit être maintenu plein d’eau pendant toute la
durée de la construction et ce jusqu’au processus d’équipement.
- L’argile n’est pénétrée que très lentement. Les très gros graviers (galets) et autres formations
hautement perméables (fissures) peuvent créer une trop grande perte d’eau de sorte qu’ils ne
peuvent pas être forés.
- Si les forages profonds sont creusés dans les sols perméables (sable et gravier), le recours à
l’utilisation des additifs de forage (coût élevé) est nécessaire. Ceci augmente le coût total du
forage.
Illustrations 4 :

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NB : Il existe deux types de forage au lançage : le lançage rapide à l’eau (lançage direct) et Le
lançage à l’eau rotatif ou rotary manuel.

III.2.3 Techniques de forages mécaniques

a) Battage ou Percussion à cadence lente


Principe : Le forage est réalisé par fractionnement de la roche sous l’effet de la chute répétée
d’un trépan suspendu à un câble (ou éventuellement un train de tiges). Le mouvement alternatif
du trépan est produit soit par un système à « balancier » ou « excentrique ».
Les sédiments sont récupérés au moyen d’une soupape descendue dans le forage en lieu et place
du trépan, à intervalles de temps réguliers.
Dans les formations non consolidées, il est nécessaire de descendre une colonne de tubage
provisoire au fur et à mesure de l’avancement du forage. Le diamètre intérieur de ce tubage est
juste supérieur à celui du trépan. Les frottements contre les parois du forage limitent toutefois
la progression de la colonne et il peut être nécessaire de télescoper un ou plusieurs tubages à
l’intérieur de la première colonne pour poursuivre le forage. Ces tubages sont mis en place par
poussée et louvoiement (rotation en aller et retour). Ils peuvent être ensuite enlevés ou coupés
et ôtés sur la profondeur inutile, selon l’équipement définitif du forage.
Matériel de battage : Il existe deux techniques de forage au battage avec des spécificités qui
sont :
- le battage à la tige (voir illustration 5) où le trépan, surmonté d’une masse tige (pour augmenter
le poids des pièces percutantes), est suspendu à un train de tiges vissées les unes aux autres au
fur et à mesure de l’avancement du forage. Un tel équipement nécessite le démontage du train

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de tiges à chaque opération de curage à la soupape et occasionne une grande perte de temps.
Le battage au câble (voir illustration 5) où le trépan et la masse tige sont directement suspendus
à un câble manœuvré par un treuil installé au sol.

Domaine d’application :
C’est une technique universelle traversant pratiquement tous les types de terrains, surtout les
terrains cohérents, pas trop dures (grès tendres, marnes indurés, schistes ou calcaires fracturés).
Les formations non consolidées nécessitent un tubage provisoire, éventuellement télescopé
pour tenir compte des frottements.
Profondeur d’utilisation : Cette méthode convient bien pour des forages peu profonds (moins
de 100 m), mais peut être éventuellement utilisée pour de plus grandes profondeurs ; la vitesse
d’avancement est alors sensiblement réduite. Les diamètres de forage habituels sont compris
entre 250 et 500 mm (10’’ et 20’’), mais il existe des machines de battage capables de forer
jusqu’en 1,5 m de diamètre (puits forés au battage).

Avantages :
- simplicité et robustesse du matériel : personnel relativement peu spécialisé, maintenance
facile, coût de l’atelier deux fois moins cher que celui d’un forage par rotation.
- l’absence de circulation de boue permet :

 d’éviter la nécessité d’un travail en continue ;


 de mieux repérer les venues d’eau dans le forage ;
 d’éviter les difficultés de nettoyage ultérieur du forage ;
 de faciliter la prise d’échantillons qui sont du reste plus représentatifs ;
 une faible consommation d’eau : quelques dizaines de litres à l’heure, versés au fond du
forage pour faciliter le travail de l’outil.

Inconvénients : Cette méthode présente un inconvénient : la lenteur d’exécution. Pour cette


raison majeure, elle est de plus en plus délaissée. Elle n’est presque utilisée que là où les autres
techniques de forage ne sont pas appropriées.
- une faible vitesse d’avancement dans les roches très dures,
- une vitesse plus lente que le forage par rotation en terrains tendres et non consolidés.

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Illustration 5

c) Forage par rotation à la boue

Principe : L’outil d’attaque est entraîné en rotation par le train de tiges de la sondeuse. Cet
outil, sous la double action de la rotation et du poids des tiges, perfore la roche et la fragmente.
Ce procédé est complété par la circulation dans le forage d’un fluide d’injection appelée boue
de forage par des pompes appropriées. Ces boues refroidissent et lubrifient l’outil de travail,
permettent la remontée à la surface les cuttings (sédiments broyés); le maintien des cuttings en
suspension s’il y’a arrêt de circulation de boue ; renseigner le foreur sur les pertes ou venues
d’eau (observation des variations de volume de boue) ; équilibrer les pressions hydrostatiques.
Mais en terrain non consolidé, il peut être nécessaire de descendre un tubage au fur et à mesure
de l’avancement du forage comme dans le battage.
Matériel de forage par rotation :
- L’outil de forage: Il peut être à lames pour les terrains sédimentaires compacts à structures
fines et de dureté peu élevée ou à molettes (tricône pour les terrains sédimentaires et sont
d’utilisation plus simple). Ils sont de ce fait les plus utilisés dans les chantiers de forage à la
rotation.

- les masses tiges : Ce sont des tubes à parois très épaisses dont le rôle principal consiste à faire

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du poids et à permettre aux tiges supérieures de ne pas travailler en compression.


- le train de tiges : Ces tiges sont vissées entre elles et sont principalement soumises à des
efforts de traction quand la colonne est en position suspendue.
- la tige carrée (ou Kelly) : C’est une pièce unique dans la ligne de sonde qui n’existe que dans
les grands ateliers de forage dotés de table de rotation.
- la tête d’injection : C’est un organe délicat qui assure la liaison hydraulique étanche du circuit
de fluide entre le flexible d’alimentation et la conduite intérieure des tiges.
Étude de la boue de circulation/boue de forage :
Étude de la boue de circulation
La boue utilisée autrefois était une solution colloïdale de bentonite (variété d’argile proche du
kaolin aux particules très fines inférieures au micron). Les fonctions de la boue sont les
suivantes :
 remonter les sédiments broyés (cuttings) ;
 consolider les parois du trou par la constitution d’une croûte de dépôt (cake) ;
 maintenir les cuttings en suspension s’il y’a arrêt de circulation de boue ;
 lubrifier et refroidir l’outil ;
 augmenter, par l’effet des jets en fond de trou l’action abrasive de l’outil ;
 renseigner le foreur sur les pertes ou venues d’eau par l’observation des variations de
volume de boue ;
 équilibrer les pressions hydrostatiques.
Domaine d’application : Ce type de forage est conçu pour forer sans tubage dans les terrains
meubles ou peu consolidés c'est-à-dire des roches de dureté faible à moyenne. Au-delà d’une
certaine dureté de la roche, son rendement diminue fortement de sorte que le forage au tricône
convient mal aux roches dures. Il n’y a pas de limite technique à la profondeur qui peut être
atteinte mais une limite de prix de revient.
Avantages :
- c’est la seule méthode permettant de réaliser des forages à moyenne ou grande profondeur
dans les bassins sédimentaires récents, constitués de roches variées, généralement tendres et
peu cohérentes ;
- la profondeur du forage peut être très importante, la foration (action de forer) n'est pas
perturbée par les terrains peu stables ou plastiques, sous réserve de l'utilisation d'un fluide de
forage adapté à ce système permet un bon contrôle des paramètres de forage (poids de l'outil,
vitesse de rotation, qualité de la boue, débit d'injection de la boue) en fonction des terrains à

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traverser ;
- le forage au rotary entraîne une consolidation des parois en terrains meubles par dépôt d'un
mud-cake. En effet, la boue de forage, en phase liquide, exerce une pression hydrostatique
supérieure à la pression des formations et des fluides qu’elles contiennent. Dans ces conditions,
il se produit dans la formation le filtrat (une filtration de la phase liquide et des substances
dissoutes qui pénètrent dans la roche) et le mud-cake.
Inconvénients
- cette technique nécessite d'un fluide de forage qui ne permet pas d'observation directe de la
qualité des eaux des formations traversées ;
- colmatage possible des formations aquifères par utilisation de certaines boues (bentonite) ;

- difficulté d'observation des cuttings, la présence de tamis vibrants en circuit retour diminue
sensiblement cet inconvénient.

Illustration 6 :

d) Sondeuses au marteau fond de trou


a- Principe : Cette technique la plus moderne à l’heure actuelle permet des perforations jusqu’à
500 m de profondeur de même que dans les sols très difficiles.
L’outil de creusement est géré depuis la surface, administrant des pressions rotatives utilisant
un axe. Les percussions du marteau proviennent de l’injection de grandes quantités d’air
compressé. L’air s’échappe du marteau, emmenant avec lui vers la surface, la roche et les eaux
de surfaces peuvent être quantifiées. Le système d’air compressé permet de déterminer les
quantités d’eau produites par chaque entrée et de récupérer des échantillons des sols et des eaux.

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Cette information est prise en compte pour déterminer la profondeur exacte du puits dès que
l’exploration et le forage sont finis.
b- Domaine d’application de la technique
C’est la méthode la plus adaptée aux forages de petit diamètre (100 mm à 220 mm) en zone de
socle étant entendu qu’un dispositif complémentaire (généralement le rotary à l’air) doit lui être
associé pour la traversée des couches superficielles.
c- Avantages et inconvénients
Cette méthode permet le contrôle instantané et permanent du développement du forage. Ceci
permet aussi d’optimiser au maximum par rapport à d’autres techniques de forage à forer de
larges diamètres et ne permettent pas d’évaluer les quantités et la qualité de même que la
profondeur exacte des eaux. Ceci entraîne des coûts inutiles et des mauvaises surprises (eau
salée et/ou faible pression).

Illustration 7 :

III.3.. Equipement et mise en production des forages


Après la phase de forage par les méthodes citées précédemment, choisies en fonction de la
nature géologique du terrain et de la profondeur à atteindre, on procède à la mise en place de
l’équipement (tubages et crépines), à la pose du massif de gravier filtre, au nettoyage et à la
mise en production de l’ouvrage : par un traitement chimique éventuel, un développement et
des essais de pompage.
Ce n’est qu’à l’issue de ces différentes phases que le forage est prêt à être exploité.
Différentes parties de l’équipement d’un forage
De bas en haut, la colonne de captage comprend :
 un tube plein avec fond servant de piège à sable ;

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 des crépines, qui sont la partie captant du forage et sont placées (de manière continue
ou parfois discontinues) en face des venues d’eau de l’aquifère ;
 un tube d’exhaure : tube acier (casing) ou tube PVC plein relié aux crépines et les
surmontant ;
 si le tube d’exhaure est long (plusieurs dizaines de mètres), il est conseillé d’utiliser des
centreurs (aciers ou bois) pour s’assurer de la bonne position au centre du trou de
l’équipement ;
 la chambre de pompage : c’est un équipement facultatif, mais généralement nécessaire
pour permettre l’installation d’une pompe immergée d’un diamètre ne depassant pas
dans le tube d’exhaure.

La chambre de pompage est un tubage en acier (casing) ou en PVC surmontant le tube


d’exhaure (étanchéité avec cimentation) et descendant de quelques mètres en-dessous du niveau
de rabattement maximal prévisible.

III.4. L’isolation des différentes ressources d’eau


« Un même ouvrage ne peut en aucun cas permettre le prélèvement simultané dans plusieurs
aquifères distincts superposés. »
« Afin d’éviter tout mélange d’eau entre les différentes formations aquifères rencontrées,
lorsqu’un forage, puits, sondage ou ouvrage souterrain traverse plusieurs formations aquifères
superposées, sa réalisation doit être accompagnée d’un aveuglement successif de chaque
formation aquifère non exploitée par cuvelage et cimentation. »
Dans le cas d'une superposition de formations aquifères séparées les unes des autres par des
couches très peu perméables, la nappe supérieure, vulnérable, peut être contaminée par les

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activités de surface. La nappe sous-jacente qui est séparée de la précédente par une couche peu
perméable est a priori préservée de toute pollution.
Mais si sa pression est inférieure à celle de la première nappe et dans le cas d'une mise en
communication (forage défectueux), il peut y avoir transfert d'eau et donc de polluant de la
nappe supérieure vers la nappe inférieure : par exemple, en supposant un forage captant les
deux nappes (ce qui est rigoureusement interdit), lorsque celui-ci est au repos (une grande partie
de l’année) l’eau polluée de la première nappe s’écoule à travers le captage et vient contaminer
la nappe sous-jacente naturellement préservée.
La configuration de l'illustration ci-dessus représente le cas le plus courant pour les forages de
petits diamètres (de 150 à 250 mm). Le forage, excepté pour la hauteur de l’avant tube, est
réalisé en une seule passe jusqu’à la formation aquifère.
Dans un captage en zone rocheuse il n’y a pas, dans la plupart des cas, de gravier filtre et il faut
prévoir au lieu du joint argileux (généralement en sobranite), une collerette ou une ombrelle de
cimentation. Ce dernier dispositif constitué de lamelles métalliques, est installé sur un élément
de tubage. Il se déploie pour occuper l’espace annulaire et retenir le ciment au-dessus d’une
certaine cote. Dans l'exemple représenté par l'illustration ci-dessous, l’ouvrage est réalisé en
deux étapes avec aveuglement par cimentation au niveau de la couche imperméable séparant
les deux aquifères. Après un temps de prise, le forage est poursuivi en diamètre réduit dans la
nappe inférieure à capter. Sur cette illustration, le niveau de la nappe au repos est figuré dans le
forage terminé. La nappe étant captive, ce niveau s'établit au-dessus du toit de l'aquifère. Durant
l'exploitation il faut éviter que ce niveau ne s'établisse sous le toit de l'aquifère (dénoyage local
de l'aquifère, avec un cône de rabattement situé partiellement sous le toit).

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III.5. Techniques de développement des forages


On appelle développement l’opération consistant à mettre en production un forage d’eau. C’est
la phase ultime et indispensable dans l’exécution d’un forage, quelle que soit la nature
géologique de la roche aquifère.
Il est nécessaire pour maximiser la productivité du forage et optimiser la capacité de filtration
du massif filtrant. Cette opération est destinée à :
- prévenir un colmatage ;
- stabiliser la formation autour du forage ;
- améliorer la productivité du forage ;
- obtenir une eau claire, exempte de sable (dépôt de moins d’1 mm de diamètre au fond d’une
bouteille centrifugée et décantée).
Il existe plusieurs procédés de développement qui sont : le pompage, le pistonnage, le
développement pneumatique, le lavage sans pression et le traitement chimique.
Il n’y a pas de règles fixant l’emploi de tel ou tel de ces procédés, qui peuvent être souvent
employés successivement ou simultanément. L’expérience acquise, l’habilité et l’ingéniosité
du sondeur sont aussi des facteurs importants dans la réussite d’un forage.
III.5.1. Pompage
Surpompage : C’est la méthode la plus simple, couramment utilisée, mais non la plus efficace.
Elle consiste à pomper par palier successifs de débits croissant, le régime final correspond à 1,5
à 2 fois le débit maximal prévu pour l’exploitation ultérieure. À chaque augmentation de débit,
l’eau sera trouble, et le palier sera maintenu jusqu’à obtenir de l’eau claire. De cette façon, on
élimine les éléments les plus fins de la formation.
Pompage alterné : on met le forage en production par pompage et on provoque à plusieurs
reprises des arrêts brusques de la pompe. Les variations brutales de pression ainsi créées
assurent la destruction des pertes de sables, sortes de voûtes gênant l’arrivée de l’eau dans les
ouvertures des crépines et réduisant le débit spécifique du forage

III.5.2. Pistonnage
Un piston est introduit dans le forage. Il est actionné verticalement dans les deux sens à
l’intérieur du forage. Les dépressions et compressions provoquées sur la nappe entraînent un

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mouvement de va-et-vient des particules fines qui finissent par rentrer dans les crépines et
tomber au fond du forage d’où elles sont retirées par pompage ou soupapage.

Descente du piston Remontée du piston

III.5.3. Développement au jet


Le lavage sous pression est une des plus récentes et des meilleures méthodes de développement.
De puissant jet d’eau sont projetés à travers la crépine, dans la formation. La turbulence, ainsi
créée, déplace les fines particules qui pénètrent par la crépine et sont récupérés par pompage en
fond de forage.

III.5.4 Développement pneumatique par émulseur d’air


L’air comprimé est injecté par un tube immergé dans l’eau du forage, l’émulsion ainsi créée
diminue la densité de l’eau qui s’élève et ce mouvement est guidé par un deuxième tube
entourant le premier et montant jusqu’au sol.

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III.5.5. Traitement chimique


- Traitement à l’acide
On utilise de l’acide chlorhydrique à 15% qui à la propriété de dissoudre le calcaire. Son action
permet donc de decolmater les fissures de certaines roches (calcaire, dolomie, grès à ciment
calcaire).
- Traitement aux poly phosphates
Il s’agit d’agents chimiques qui ont le pouvoir de défloculer les argiles et par conséquent de
permettre leur élimination par pompage. D’où l’intérêt de ce procédé pour achever le nettoyage
du cake lors d’un forage à la boue, et pour traiter les sables imprégnés d’éléments argileux. Le
pouvoir de défloculation est grandement facilité si le pH est compris entre 9 et 12.
III.6. Les pompages d’eau
C’est par l’intermédiaire des pompes qu’on capte les eaux souterraines. L’eau est donc aspirée
puis refoulée hors de l’aquifère au moyen d’une pompe. En fonction de l’objectif visé, on
distingue deux formes de pompages :
- pompage d’essai (on étudiera que ce pompage)
- pompage d’exploitation
III.6.1. Pompage d’essai
Ce sont des moyens d’investigation effectués sur des puits ou forages qui permettent à
l’hydrogéologue de vérifier si l’exploitation répondra aux besoins de la population. On aura des
informations sur :
- la quantité d’eau qui doit être pompée ;
- le rythme de pompage ;
- quelle pompe choisir et à quelle profondeur l’installée.
Un pompage d’essai a deux buts principaux, tout à abord on peut l’exécuter pour déterminer les
caractéristiques hydrauliques d’un aquifère, c’est ce qu’on appelle souvent un «essai de nappe»,
car c’est avant tout la nappe que l’on teste plutôt que la pompe ou le puits.
Mais on peut aussi exécuter un pompage d’essai pour obtenir des renseignements sur les
caractéristiques du puits. On peut alors déterminer le débit spécifique du puits (rapport du débit
sur le rabattement), pour choisir ainsi le type de pompe et estimer le coût du pompage. Le débit
spécifique est une façon de mesurer la productivité du puits. Dans ce cas on baptise l’essai «
essai de puits » puisque l’on teste davantage le puits que la nappe.
III.6.1.1 Essai de nappe (essai de longue durée)
Il permet d’exprimer les paramètres hydrauliques de l’aquifère, ces paramètres sont : la
transmissivité, la perméabilité, la porosité, le coefficient d’emmagasinement.

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Le principe d’un essai de nappe est assez simple, on pompe à un certain débit durant un temps
donné (72 h fortement recommandé) dans le puits d’essai crépiné à travers l’aquifère. On
mesure l’influence de ce pompage sur le niveau piézométrique dans ce puits et dans quelques
piézomètres installé au voisinage. On peut alors calculer les caractéristique hydraulique de
l’aquifère en appliquant des formules appropriées sur les rabattements mesurés dans les
piézomètres, le débit de pompage.

 exécution de l’essai
L’essai comporte généralement 3 paliers suivit d’une remontée
 le 1er palier de débit Q1
 le 2ème palier de débit Q2 avec Q1 < Q2
 le 3ème palier de débit Q3 avec Q2 < Q3

Schéma d’essai de pompage

 Interprétation de l’essai

Au cours de l’essai, on mesure le niveau statique (NS) qui est le niveau de l’eau dans l’ouvrage
avant tout essai de pompage, ensuite on mesure le niveau dynamique (ND) qui est le niveau
successif de l’eau au cours des tests de pompage, enfin on mesure le rabattement (S)=ND – NS
L’interprétation des essais se fait à l’aide de plusieurs méthodes : Méthode de Theis, Cooper-
Jacob, de Thiem. Cependant, Depuis l’avènement de l’outil informatique, l’interprétation des
essais est rendue plus rapide par l’existence de logiciels tels que « OUAIP et AQUIFER TEST
conçus respectivement par BRGM et SCLUMBERGER. Suivant la méthode de Cooper-Jacob,
la transmissivité T se calcule avec la pente de la courbe, selon la relation suivante :
T=0.183 Q/Δs

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III.6.1.2 Essai de puits (essai par palier)


Il évalue les caractéristiques du complexe aquifère ouvrage. Ce sont : le débit critique, le débit
spécifique, les pertes de charge dans l'ouvrage et son environnement immédiat et le débit
d'exploitation.
- débit critique
C’est le débit maximum jusqu’auquel on peut considérer le rabattement comme proportionnel
au débit, au-delà du débit critique, le rabattement augmente rapidement et on s’écarte donc des
conditions optimales d’exploitation de l’ouvrage.
Les courbes s=f(Q) et s/Q=g(Q) permettent de déterminer le débit critique Qc et de fixer le débit
maximum d’exploitation qui est choisi légèrement inférieur à ce débit critique.

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 pertes de charges
Le rabattement mesuré dans l’ouvrage représente la perte de charge de l’écoulement de la
nappe.
- rabattement en fonction du débit. L'analyse de la courbe des rabattements spécifiques en
fonction du débit permet de qualifier le type de pertes de charge du complexe. La courbe
affichée, selon les hypothèses posées, est du type :
S/Q= B + C*Q
s : le rabattement en m,
Q : le débit en m3/h,
B = : les pertes de charges linéaires induites par la nappe
C = : les pertes de charge quadratiques liées à la partie captante du forage (crépine + massif de
graviers).
L’interprétation des essais par palier est fonction des courbes caractéristiques
Cette droite met en évidence certaines formulations simples de la relation débits/rabattements.
On distingue généralement quatre cas :
- Droite passant par l'origine ; elle indique que le régime turbulent est fortement prédominant
dans l'aquifère et dans le puits (s = CQ²).
- Droite ne passant pas par l'origine ; régime de pertes de charge classique du type s=SQ + CQ².
- Droite à pente nulle et verticale ; elle traduit un écoulement de type laminaire avec pertes de
charge dans le tubage et la crépine négligeables. (s = BQ).
- Courbe concave ; écoulement complexe de type s = BQ+CQn avec n>2.

III.7. Détérioration et réhabilitation des forages d’eau

Rien n’est éternel et les puits d’eau ne font pas exception. La durée de vie d’un forage de
production sera réduite s’il n’est pas correctement conçu, mais si un forage est correctement
dimensionné, construit avec les bons matériaux et bénéficie d’une attention régulière, il peut
produire de l’eau pendant au moins 50 ans. Il est indispensable de procéder à une surveillance
du forage, après sa livraison.

III.7.1. Manifestations
Le captage est la partie la plus importante et la plus sensible du forage. L’essentiel des
problèmes de dépérissement des forages d’eau concerne le captage; ces problèmes sont
principalement :
 la baisse du niveau de l'eau de la nappe ;

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 le colmatage des ouvertures des crépines du forage ;


 la corrosion de la crépine du forage qui peut entraîner des ouvertures plus grandes et
l'arrivée d'éléments de la formation captée (ensablement).

a) Réduction de la capacité spécifique


Bien rares sont les forages qui, après une certaine période d’utilisation, et, aussi souvent après
une interruption prolongée d’exploitation produisent le même débit, pour le même rabattement
que celui qui a été obtenu aux essais. La capacité spécifique se réduit de plus en plus avec le
temps.
b) Venue de sable
Après une période souvent assez longue de fonctionnement tout à fait normal, on constate une
brusque mais très brève augmentation de débit, accompagnée ou immédiatement suivie d’une
venue de sable. Le sable afflue alors de plus en plus au pompage pendant que le débit décroît
progressivement. L’introduction d’une sonde dans l’ouvrage montrerait que la crépine est
remplie de matériaux souvent grossiers. Il s’agit dans ce cas d’une destruction en un ou
plusieurs points du métal de la crépine ou des tubes de captages : c’est la corrosion.
c) Obstruction, colmatage, incrustation
La cause la plus commune de la perte de débit est le colmatage des voies d’eau de la crépine et
de la formation aquifère adjacente. On désigne sous le nom d’incrustation l’ensemble des
matières ou corps étrangers qui se déposent, s’accrochent et s’accumulent sur les pores du
terrain et dans la paroi filtrante de la crépine. Rien de commun avec la corrosion qui se traduit
par un enlèvement de matière, les incrustations constituent un apport d’éléments indésirables.
Cependant, si pour cette raison, les deux phénomènes ne peuvent être confondus, il arrive qu’ils
coexistent sur le même forage. Ainsi les produits de la corrosion de l’acier (rouille) peuvent se
fixer sur la crépine et constituer des incrustations qui l’obstruent finalement car le volume de la
rouille est beaucoup plus important que celui de l’acier dissous par la corrosion.
III.7.2. Causes
La première cause de dysfonctionnement est une défaillance de la pompe. Le vieillissement
de l’ouvrage, par colmatage de la crépine, se traduit par une baisse de rendement.
L’ensablement, ou des dépôts de concrétions, surviennent plus ou moins vite selon la qualité
de l’eau et la nature du terrain, au bout de 2 à 5 ans dans des terrains alluvionnaires, plus
tardivement dans des sédiments consolidés ou dans des roches dures.
Certaines grandes sécheresses, ou de longues périodes d’arrêt du pompage, peuvent déclencher
des incrustations très rapides qui risquent de rendre le forage improductif si on n’intervient pas

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rapidement
III.7.3. Remèdes
Il n’existe pas à notre connaissance de moyen rationnel préventif permettant de prévenir la
formation des incrustations. On peut cependant, en atténuer considérablement les effets en
observant quelques règles élémentaires dans l’équipement de l’ouvrage puis dans son mode
d’exploitation.
a) Choix de la crépine
Le colmatage physique dépend de la surface active des crépines et de la forme de leurs orifices.
Ainsi le colmatage se produit d’autant plus vite que la surface active est plus réduite, à cause
de la plus grande concentration de matériaux fins devant les ouvertures. La matière dont est
faite la crépine doit permettre l’emploi de produits chimiques souvent sous forte pression que
la destruction des incrustations.
Ainsi, une crépine en acier galvanisé ne supporterait pas l’injection d’acides, une crépine en
acier avec fourreau de gravier collé serait détruite au lavage aux jets sous forte pression.

b) Gravier auxiliaire
Cette dernière question est très importante pour éviter (ou pour le moins réduire) le phénomène
de colmatage. Celui-ci étant facilité par la ségrégation du gravier si la mise en place avait lieu
sans précaution.
c) Développement
Avec une formation bien développée, nettoyée et débarrassée dans la zone entourant le forage,
des éléments fins indésirables qui s’y trouvent les risques d’incrustation sont pratiquement
inexistants.
d) Régime de pompage
Il est préférable, quand on le peut de réduire le débit et d’augmenter la durée du pompage. Le
rabattement étant plus faible, le risque de colmatage qu’on suppose fonction de la dépression
due au pompage sera diminué.
c) Visites périodiques de contrôle et d’entretien
Les visites régulières, même si pendant quelques temps aucun indice d’obstruction n’a été
décelé permettent au spécialiste d’intervenir dès qu’un début de colmatage est observé et de
prendre immédiatement les mesures nécessaires.
III.7.4. Réhabilitation des forages
La réhabilitation désigne les mesures prises pour réparer un forage dont la productivité a faibli
ou a cesse en raison d’un manque de surveillance et d’entretien de la pompe et/ou de la structure

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du puits. Le problème est souvent d’ordre financier ou logistique – une conséquence de


l’isolement de l’endroit et, éventuellement, d’un conflit qui empêche d’y accéder. Les forages
abandonnes sont potentiellement utiles en tant que points de surveillance des eaux souterraines,
même s’il n’est pas possible de les réhabiliter à des fins de production. Le processus de
réhabilitation doit comprendre les étapes principales suivantes, dans cet ordre :
1. collecte d’archives et d’informations (des services des eaux, des entreprises de forage, des
organisations humanitaires, etc.) sur le dimensionnement du forage ;
2. inspection à l’aide d’une caméra en circuit ferme ;
3. dissolution des dépôts et des incrustations qui colmatent les orifices ;
4. élimination du limon et des débris par nettoyage par pistonnage et air lift ;
5. désinfection du forage ;
6. test par paliers de débit.

APPLICATION CHAPITRE III


Partie 1 : (Vrai ou faux)
1) La documentation lors d’un projet de forage permet au foreur ou chef de chantier de mettre
en place une base de données hydrogéologique.
2) Le forage à la percussion ne peut briser des blocs de roches et ne peut pas couper des
formations plus dures.
3) Parfois la particularité de la végétation peut être un indice de ressources en eaux souterraines
importantes.
4) Le forage à la tarière peut être utilisé pour des profondeurs très importantes dans les
formations sableuses.
5) La technique de Battage ou Percussion à cadence lente ne peut être utilisée pour des forages
de plus grandes profondeurs.
6) La corrosion de la crépine du forage peut entraîner des ouvertures plus grandes et l'arrivée
d'éléments de la formation captée (ensablement).
7) Le développement de forage est n’est pas nécessaire pour maximiser la productivité du
forage.
8) L’essai de longue durée permet d’exprimer les paramètres hydrauliques de la formation qui
content la nappe.
9) Le forage manuel est une solution pratique et abordable pour les points d’eau de moins de

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40 mètres de profondeur dans les formations tendres de roches altérées.


10) L’interprétation des essais se fait à l’aide exclusivement avec la méthode de Theis.
11) Le débit critique est le débit maximum jusqu’auquel on peut considérer le rabattement
comme équivalent au débit.
12) La connaissance des caractéristiques hydrogéologiques des terrains ne conditionne pas le
choix des techniques et du matériel à mettre en oeuvre.
13) la corrosion de la crépine du forage qui peut entraîner l’ensablement du forage.
14) Le forage à boue nécessite un pré-tubage.
15) La cause la plus commune de la perte de débit est l’ensablement des voies d’eau de la
crépine et de la formation aquifère adjacente.

Partie 2 : Question de cours


1) Citer dans l’ordre chronologie les différentes étapes pour la mise en production d’un forage
2) Citer les différentes techniques manuelles de forage ? Quelle est la plus efficace ? justifier
votre réponse.
3) Quels sont les inconvénients de la technique de forage à la boue ou rotatif à boue ?
4) Quels sont les avantages de la technique de Battage ou Percussion à cadence lente ?
5) Citer 4 fonctions de la boue dans le forage par rotation à la boue
6) Quel est le principe de la sondeuses au marteau fond de trou ?
7) Citer les différentes parties principales de l’équipement d’un forage
8) Qu’est-ce qu’une crépine et quel est son rôle lors de l’équipement d’un forage ?
9) Pourquoi faut-il faire le développement lors des travaux de forage ?
10) Qu’est-ce qu’un essai de nappe ?
11) Donner l’expression de transmissivité d’un aquifère d’après méthode de Cooper-Jacob
12) Quelles sont les manifestations lors du dépérissement des forages d’eau ?
13) Définir les mots ou groupes de mots suivants : débit critique, débit spécifique, colmatage,
rabattement
14) Qu’est-ce qu’un pompage d’essai ?
15) Expliquer de façon concise le développement de forage au jet.

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CHAPITRE IV : HYDROGEOCHIMIE

IV.1. Définition
L’hydrogéochimie est une branche de l’hydrogéologie qui s’intéresse à l’étude des interactions
entre l’eau et le sol ou le sous-sol. Ce terme est approprié pour décrire la chimie des eaux
continentales (dont les eaux souterraines). En effet, elle étudie les processus chimiques affectant
la distribution et la circulation des composés chimiques des eaux. L’hydrogéochimie tout
comme l’hydrochimie est essentiellement basée sur la chimie mais aussi de la biologie et de la
géologie. Les constituants étudiés peuvent être de nature variée :
- élément chimique naturel ;
- élément chimique artificiel ;
- organismes vivants.

L’hydrogéochimie cherche à déterminer la présence ou l’absence de ces éléments dans l’eau


tout en veillant à ce que les normes internationales ne soient pas dépassées. Dans le cas où il y
a dépassement, la concentration de ces éléments est jugé anormale. Ce qui entraime des cas de
pollution. Il faut veiller sur la qualité de l’eau car elle est une denrée fragile, cependant en
dehors de la pollution, l’hydrogéochimie peut étudier la géologie d’une région à partir de la
concentration de cette eau et la composition minéralogique des roches. Ainsi, elle permet
d’étudier la vitesse d’altération des roches d’une région et également la vitesse du niveau
d’altération atteint dans une région. Elle permet également d’étudier le vieillissement des eaux
dans l’aquifère, les phénomènes de réalimentation et des tarissements des nappes, la pérennité
des ouvrages.

IV.2. Mécanismes d’acquisition des ions des eaux souterraines


La minéralisation des eaux commence dans la zone non saturée. Les pluies qui tombent
ramassent des gaz et s’infiltrent avec eux en profondeur. Une eau qui vient de tomber
récemment et qui est encore riche en CO2 se reconnaît par son degré d’agressivité très élevé
alors qu’une eau qui a duré dans l’aquifère et dont le stock de CO2 est épuisé, parce que l’eau
utilise le CO2 pour attaquer les roches en les faisant dissoudre, son stock de CO2 est nul ainsi
que son degré d’agressivité. Ce phénomène est utilisé pour faire la datation des eaux
souterraines dans le sol.
Dans la zone saturée, les réactions chimiques qui ont généralement lieu sont : l’hydrolyse, la
carbonation, la dissolution, la sulfatation, l’oxydation etc.
Ainsi, la qualité de l’eau change en fonction de la nature de la roche encaissante et en étudiant

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les diagrammes d’équilibre entre l’eau et les minéraux d’altération des roches, on peut arriver
à fournir des renseignements sur la nature pétrographique de la région à partir des résultats
d’analyse d’eau. Les concentrations peuvent être un indicateur du temps de transfert ou de
séjour de l'eau dans la nappe. Les éléments systématiquement présents dans les eaux naturelles
en quantités relativement importantes sont appelés " éléments majeurs ".
Les principaux mécanismes de mise en solution des ions sont : la dissolution et l’attaque
chimique.

IV.2.1. La dissolution
Elle intervient à la surface du sol et pendant le trajet en profondeur de l’eau. Les eaux peuvent
dissoudre aussi bien les gaz que les solutions solides. Il existe des éléments insolubles tels que
la silice ou les silicates qui se laissent dissoudre en très faibles quantités. Le phénomène de
dissolution concerne essentiellement les roches sédimentaires : les calcaires, carbonates, halite,
sylvite, etc. On définit alors le produit de solubilité Ks.
IV.2.2. L’attaque chimique
L’attaque chimique des minéraux est un phénomène chimique que met en jeu des réactions telle
que : l’hydratation, l’oxydoréduction, hydrolyse.
- L’hydratation consiste en la pénétration de l’eau dans les systèmes réticulaires des cristaux.
Exemple : CaSO4+H2O (CaSO4,H2O)
- L’hydrolyse joue un rôle important en particulier pour l’attaque des silicates mais elle ne peut
à elle seule décomposer totalement un minéral car un équilibre tend à s’équilibrer entre elle et
les réactions inverses.
- L’oxydoréduction intéresse la zone d’infiltration entre la surface du sol et le toit de la nappe
(on a le contact eau - air), mais, elle est intense dans la zone saturée et au-delà.
L’oxydoréduction intéresse les sulfures, les ions ferreux, les ions manganeux, la matière
organique. On observe l’oxydoréduction dans les roches qui contiennent le fer et les
ferromagnésiens. L’oxydation aboutit d’une part à la formation de nouveaux minéraux tels que
l’hématite et l’acide sulfurique (pyrite) et d’autre part à la mise en solution des ions NO3-,
HPO42+, H+, NO2-, SO42-, Fe2+ etc.
IV.3. Constituants physico-chimiques et biologiques des eaux souterraines
IV.3.1. Paramètres physico-chimiques
Ce sont des paramètres volatiles ou instables, en général ces paramètres ne supportant pas une
longue durée d’attente, leur détermination se fait in situ (sur place). Les plus importants sont :
le pH, la température ; la conductivité ; le CO2 dissous ; l’O2 dissous ; la matière en suspension

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(MES) ; la turbidité.
IV.3.2. Paramètres chimiques
Les paramètres chimiques sont des ions divisés en 2 catégories (les anions et les cations), dans
la catégorie des cations on distingue les cations majeurs et les cations accessoires ;
 Cations majeurs (Ca2+, Mg2+, Na+, K+)

Ca2+, Mg2+ appelés alcalinoterreux sont généralement les plus abondants dans toutes les
solutions parce qu’ils proviennent des roches et minéraux d’altération.

Par contre Na+, K+ sont des alcalins sont en quantité très faible dans l’eau parce qu’ils
proviennent des roches et des minéraux difficilement altérables. Ils sont sollicités par les plantes
comme éléments nutritifs ce qui diminue leur concentration dans les eaux.

 Cations accessoires (Si4+ ; Al 3+ ; Fe2+, Mn2+)

Le Si4+ est issu de la silice pure, sa présence est en rapport avec l’intensité du pluviolessivage
dans le sol. Sa concentration toujours interprétée par rapport à celle de l’aluminium. Il
conditionne l’apparition des séquences d’argile.

Lorsqu’on a 2Si4+/1Al3+ alors le pluviolessivage est nul (stade 1)

Lorsqu’on a 1Si4+/1Al3+ alors le pluviolessivage est important (stade 2)

Lorsqu’on a 0Si4+/1Al3+ alors le pluviolessivage est total (stade 3)

Le stade 1 est la bisialitisation= la nappe est confinée, elle ne reçoit pas d’eau, l’eau est vieille
dans l’aquifère. Le stade 2 est la monosialitisation= la nappe est renouvelée, l’aquifère est
perméable.
Le stade 3 est l’alitisation= un dépôt d’aluminium qui va donner la bauxite. Exemple : cations
accessoires : Al3+ ; Mn2+
Dans la catégorie des anions, on distingue : les anions majeurs et anions accessoires.
 Anions majeurs: Carbonates CO3- (HCO3- dans les eaux en Afrique), Sulfate SO42-
, chlore Cl- et nitrate NO3-.
 Anions accessoires : phosphate PO43-, nitrite NO2-, fluor (F-)
NB : Dans toute analyse chimique, il est nécessaire de connaître la concentration des éléments
majeurs
IV.3.3. Paramètres isotopiques
Il existe 2 types d’isotopes : les isotopes stables et les isotopes instables.

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Les isotopes stables sont utilisés en hydrogéologie pour identifier l’origine de l’eau et le
mécanisme de recharge des aquifères, les conditions d’évaporation et d’infiltration, et les
mélanges entre les masses d’eau. Ils sont également utilisés pour comprendre les conditions de
gisement des eaux, leur temps de transit dans l’aquifère et leur vitesse d’écoulement. Les
isotopes stables largement utilisés en hydrogéologie sont l’oxygène-18 (18O), le deutérium et
le carbone-13 (13C). Ils ne décroissent pas dans le temps, mais leurs concentrations subissent
des variations en fonction de l’espèce chimique en solution (13C) ou en fonction de l’état
physique de l’eau (2H et 18O).
Les isotopes instables ou radioactifs sont des éléments dont le noyau se transforme en un autre,
on parle de désintégration radioactive. Les isotopes radioactifs couramment utilisé en
hydrogéologie sont le tritium (3H), et le carbone-14 (14C). Ils sont utilisés comme traceurs des
mouvements et de la pollution des eaux et comme chronomètre pour déterminer les lieux et le
taux de recharge et pour évaluer l’âge de ces eaux. L’utilisation en Hydrogéologie des activités
14C et des teneurs en 3H basée sur l’équation générale de décroissance radioactive.

IV.3.4. Les paramètres biologiques


Les eaux naturelles contiennent souvent de nombreux êtres vivants (végétaux aquatiques, voire
animaux aquatiques) très souvent, l’existence de ces éléments ne constituent pas un danger en
soi. Mais à côté de ceux-ci, on trouve des bactéries, des virus, des microorganismes divers ainsi
que des algues dont la seule existence peut constituer un danger potentiel. L’eau qui est un
élément vital peut entraîner la mort lorsqu’elle contient certains agents pathogènes en autre,
ceux responsables du choléra, l’hépatite, diarrhée, dysenterie, zona, ulcère de burili. Lorsqu’une
eau est contaminée par la pollution fécale les principaux microbes qu’elle contient sont : les
streptocoques, les E-coli, les pneumonas, les staphylocoques, les clostridiums.

IV.4. Techniques d’analyses physico-chimiques


IV.4.1. Mesures in situ ou détermination des paramètres physico-chimiques
Un certain nombre de paramètres doivent impérativement être mesurés sur le terrain.
Ils sont choisis en fonction de l'objectif recherché. Généralement, ce sont : la température, le
pH, la conductivité, la turbidité, l’oxygène dissout, TAC (Titre Alcalino terreux).
a) Conductivité
La conductivité mesure la capacité de l'eau à conduire le courant entre deux électrodes. La
plupart des matières dissoutes dans l'eau se trouvent sous forme d'ions chargés électriquement.
La mesure de la conductivité se fait à l’aide d’un conductimètre et permet donc d'apprécier la

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quantité de sels dissous dans l'eau.


Comme la température, des contrastes de conductivité permettent de mettre en évidence des
pollutions, des zones de mélanges ou d'infiltration.
b) Température
La température de l'eau est un paramètre de confort pour les usagers. Elle permet également de
corriger les paramètres d'analyse dont les valeurs sont liées à la température (conductivité
notamment). La connaissance de la température de l'eau sur un milieu, il est possible d'obtenir
des indications sur l'origine et l'écoulement de l'eau. Les appareils de mesure de la conductivité
ou du pH possèdent généralement un thermomètre intégré.
c) pH
Le pH (potentiel d’Hydrogène) mesure la concentration en ions H+ de l'eau. Il traduit ainsi la
balance entre acide et base sur une échelle de 0 à 14, 7 étant le pH de neutralité. Ce paramètre
caractérise un grand nombre d'équilibre physico-chimique et dépend de facteurs multiples, dont
l'origine de l'eau.
Le pH doit être impérativement mesuré sur le terrain à l'aide d'un pH-mètre ou par colorimétrie.

d) Turbidité
La mesure de la turbidité permet de préciser les informations visuelles sur l'eau. La turbidité
traduit la présence de particules en suspension dans l'eau (débris organiques, argiles,
organismes microscopiques…). Elle se mesure sur le terrain à l'aide d'un turbidimètre.

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V.4.2. Échantillonnage

Le prélèvement d’un échantillon d’eau est une opération délicate à laquelle le plus grand soin
doit être apporté; il conditionne les résultats analytiques et l’interprétation qui en sera donnée.
L’échantillon doit être homogène, représentatif et obtenu sans modifier les caractéristiques
physico-chimiques de l’eau (gaz dissous, matières en suspension, etc.).

 Conditionnement des solutions


Il n'existe pas de méthode universelle de conditionnement des échantillons. Selon les
paramètres auxquels on s'intéresse, la méthode de conservation variera.
Habituellement, lorsque l'on étudie un nombre important de paramètres, il faudra séparer
l'échantillon prélevé en plusieurs fractions qui seront conditionnés chacun de manière
différente.

 Filtration : elle s'avère indispensable pour l'étude des éléments métalliques et des
traces. La solution sera micro-filtrée avec des micro-filtres (0,45μm ou 0,2 μm) préalablement
lavés à l'acide, soigneusement rincés, séchés puis pesés. La pesée du filtre sec permet de
quantifier la quantité de matières solides (en suspension ou non).
 Flaconnage : le matériel de prélèvement doit faire l’objet d’une attention particulière.
L’emploi des flacons en matières plastiques largement répandus en raison de plusieurs
avantages (facilité de transport et nettoyage etc.). Cependant, on utilise parfois de flacons en
verre de préférence bouchés.
Les flacons doivent être clairement identifiés à l’aide d’étiquettes adhésives indiquant en autre
: le numéro de l’échantillon, le nom / N° du point de prélèvement, la date et l’heure du
prélèvement….
 Acidification des solutions filtrées. Une fraction aliquote des solutions filtrées ou
micro-filtrées seront acidifiées afin de maintenir certains éléments tels que les métaux en
solution. L'acidification ne doit jamais précéder bien évidemment la filtration car elle
solubiliserait une grande quantité d'éléments présents dans les phases solides.
 Stockage à l'abri de la lumière et au frais. Quelle que soit la technique retenue pour le
conditionnement, on aura tout intérêt à stocker les échantillons à l'abri de la lumière et à la
fraîcheur. L'activité photosynthétique liée à l'exposition à la lumière peut modifier sa teneur en
nitrates et le carbone organique dissous (COD).

IV.4.3. Méthodes d’analyses chimiques des eaux souterraines


Il existe plusieurs techniques de dosages chimiques permettant de déterminer la composition en

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ions de l’eau. En fonction de l’ion à doser, différentes techniques, décrites dans les ouvrages
généraux de chimie sont utilisées.
- Le titrage : on ajoute progressivement des quantités précises d’un réactif qui réagit avec la
substance à analyser. La quantité de réactif utilisé permet de calculer la concentration de la
substance à analyser (par exemple pour les ions HCO3-). L'emploi d’un titrimètre permettant
l’ajout progressif et précis du réactif est facile. À titre d’exemple, les paramètres suivants
peuvent être analysés par titrage sur le terrain : dureté totale, dureté temporaire, dureté calcique
(TAC), CO2 libre, chlorures et oxygène dissous.

- La colorimétrie: en introduisant un réactif ad hoc dans l’échantillon, on forme avec la


substance à analyser un produit de réaction dont l'intensité de la coloration dépend de la
concentration de cette substance. Cette coloration est mesurée à l’aide d’un colorimètre ou
évaluée ou d’un photomètre.

- La photometrie : la substance à analyser en une substance absorbant la lumière à une


longueur d’onde λ spécifique. La photométrie consiste à mesurer l’absorption de cette lumière,
laquelle est proportionnelle à la concentration de la substance (loi de Lambert-Beer). On
détermine ainsi les teneurs en nitrate, sulfate en chlorure.

- La potentiométrie : la mesure directe de la concentration de cations et d’anions est possible


à l’aide d’un ionomètre et d’électrodes spécifiques qui transforment l’activité de l’ion à mesurer
en potentiel électrique. Le système de mesure comprend une électrode de mesure (ou électrode
spécifique) et une électrode de référence. Toute une série d’ions et de substances tels que le
potassium, le sodium, les fluorures, les chlorures, le pH et l’oxygène dissous peuvent être ainsi
analysés.
- La compléxométrie : les titrages complexométriques sont des méthodes titrimétriques basées
sur la formation de complexes. Ces complexes sont constitués d'un ion central et de particules
(chargées ou neutres) appelées ligands ou coordinats. Pour se faire on utilise des agents
complexants. Pour doser les ions Ca2+ et Mg2+, c’est l'acide éthylènediaminetétraacétique
(EDTA) qui est utilisé.
- La spectrophotométrie : la spectrométrie d'absorption atomique est une méthode physique
d'analyse qui consiste à nébuliser l'échantillon liquide et à le soumettre à l’action d'une flamme
air-acétylène ou d'un four. En traversant la flamme, l’onde lumineuse dont la longueur d'onde
correspond à l'élément à doser est absorbée par les ions excités présents dans la flamme.
L'absorption (A) est mesurée à la sortie à l'aide d'un prisme dispersif est directement

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proportionnelle à la concentration de l'élément selon la loi de Beer-Lambert. C’est une méthode


très pratique pour mesurer la concentration des cations dans les eaux.

D’autres méthodes très variées sont également utilisées, mais elles ont toutes la même finalité:
la détermination de la teneur en ions des eaux. Après un dosage chimique des eaux, le problème
majeur se pose au niveau de la fiabilité et de l’expression des résultats.

IV.5. Expressions des résultats d’analyses chimiques

IV.5.1. Unités de mesures et expressions


Les résultats de dosage chimique sont généralement exprimés dans trois unités différentes : le
milligramme par litre (mg/l), le milliéquivalent par litre (méq/l) et la mole par le litre (mole/l).
Le milligramme par litre est donné directement par les résultats de dosage. Le milliéquivalent
par litre (méq/l) se calcule en divisant la concentration obtenue en mg/l par le rapport entre la
masse (M) et la valence (V) de l’ion considéré.

C en méq/l =

Très souvent, pour des besoins de calcul, les concentrations des ions peuvent être traduites en
mole par litre ou millimole par litre (1mole/l = .1 000 mmole/l).

V.5.2. Interprétations des résultats


On vérifie leur fiabilité par l’étude de la balance ionique (BI).

Cela concerne seulement les ions majeurs.

On considère une analyse bonne quand la BI ≤ 5%. Dans certains cas, on ira jusqu’à 10%. La
BI incluse les erreurs liées à la précision des méthodes de détermination et l’omission des ions
mineurs non pris en compte dans le BI.
L’interprétation des donnés est basée sur des graphiques et des logiciels dans le but de
comprendre les processus de minéralisation des eaux souterraines.
Application : Détermination des hyrofaciès à l’aide du diagramme Piper

-Présentation du diagramme de piper


Ce diagramme est une représentation graphique le plus souvent utilisé en hydrochimie pour
définir le faciès chimique, il possède trois domaines
 Un parallélogramme divisé en quatre parties qui sert à déterminer le nom de
l’hydrofaciès ;

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 deux triangles, un à gauche, un à droite dans lesquels on porte respectivement les points
représentatifs des cations et des anions ;
 Sur les diagrammes est représentée en % la part de chaque ion par rapport à la somme
des anions ou cations majeurs. La projection dans un losange des points placés dans le triangle
des anions et des cations classe la solution en faciès suivant les ions prédominants.

IV.6 Techniques d’analyses statistiques des données hydrogéochimiques


La statistique descriptive des paramètres physico-chimiques des eaux se fait par le calcul des
différents paramètres statistiques élémentaires (moyenne, écart type, minimum, maximum…)
et par l’intermédiaire d’histogrammes, de courbes, de tableaux et de graphiques.
Les techniques statistiques multivariées : la classification ascendante hiérarchique (CAH),
l’analyse factorielle (AF), l’analyse en composante principale normée (ACPN) et l’analyse de
variance (ANOVA) sont des moyens efficaces de manipulation, d'interprétation et de
représentation les données des eaux souterraines et la géochimie. Elles sont fréquemment
utilisées pour caractériser la qualité des eaux souterraines.
 La Classification Hiérarchique Ascendante (CHA) est un outil puissant pour analyser
des données de la chimie d'eau et pour la formulation de modèles géochimiques. Le principe
est basé sur la classification des observations autour d'un centre de gravité (Barycentre) pour
chaque variable dans chaque classe.
 L’Analyse en Composantes Principales (ACP) une méthode statistique
multidimensionnelle descriptive utilisable comme outil d’aide à l’interprétation d’une matrice de
données. Cette analyse permet de synthétiser et de classer un nombre important de données afin
d’en extraire les principaux facteurs qui sont à l’origine de l’évolution simultanée des variables et
de leurs relations propres. Cette analyse est très souvent utilisée en hydrochimie pour comprendre
l’origine et les phénomènes qui influencent la minéralisation de l’eau souterraine.

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 L’Analyse factorielle est une technique d'analyse multivariée, qui tire un sous-ensemble
de variables non corrélées appelées facteurs qui expliquent la variance observé dans l'ensemble
de données. Elle permet de distinguer plusieurs signatures des eaux souterraines y compris les
eaux souterraines non contaminées, les activités agricoles, les activités minières et la pollution
des eaux usées.
 L'analyse de la variance (ou test ANOVA de l'anglais ANalysis Of VAriance) est un test
statistique qui permet de comparer les moyennes de plusieurs populations supposées normales
et de même variance à partir d’échantillons aléatoires simples et indépendants les uns des autres.
En pratique, le but de l’analyse de variance est de tester l’influence d’un ou de plusieurs facteurs
ou effets sur une variables (ou quantifiable) traduisant l’influence de ce (ou ces) facteur (s). On
utilise le test d’ANOVA en hydrochimie pour déterminer les incertitudes lors de
l’échantillonnage ou dans les résultats d’analyse.
IV.7. Normes de qualité
Les normes de qualité présentées dans les tableaux suivants font référence aux notions de
"substances dont la présence dans l'eau revêt une importance sanitaire" et "substances et
paramètres pouvant donner lieu à des plaintes des utilisateurs". Elles ont été établies par l'OMS
(Organisation Mondiale de la Santé). Néanmoins, dans les différents commentaires des
directives de l'OMS, un nombre important de précautions et de dispositions sont prises pour
montrer que:
1. les valeurs indiquées doivent être utilisées en tenant compte du contexte local: structures des
terrains (géologie), niveau de service local (qualité moyenne de l'eau distribuée, normes locales,
couverture en eau potable),
2. les circonstances exceptionnelles n'autorisent pas à respecter ces valeurs (ce qui est le cas de
la majorité des terrains d'intervention humanitaires !): guerre, catastrophe naturelle...
Les tableaux suivants ont été construits à partir de la nomenclature de l'OMS. Les valeurs guides
sont données d'après les "Directives de qualité pour l'eau de boisson", 2e édition 1994 OMS, et
correspondent aux principaux paramètres retenus dans les normes de qualité d'eau de boisson.
Tableau I : Qualité microbiologique de l’eau de boisson

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Tableau II : Substances chimiques dont la présence dans l’eau de boisson revêt une
importance

1
D'après l'OMS, l'indicateur le plus précis pour estimer la pollution fécale est en fait Eschericia
Coli, membre du groupe de coliformes thermotolérants.
2
L'arsenic est parfois présent dans les eaux souterraines. GUIRAUD rapporte ainsi la présence
d'arsenic à forte concentration dans des eaux de socle du Burkina Faso.
3
Le fluor est parfois présent à des concentrations supérieures à la norme dans les eaux
souterraines. Bien qu'extrêmement variables, elles peuvent atteindre 0.3 à 0.5 mg/l dans les
granites et 5 à 8 mg/l dans les bassins sédimentaires.
4
Le Manganèse pose des problèmes de tache (idem Fer) au-dessus de 0,1 mg/l. Dépôt noir
possible dans les canalisations. Certains organismes concentrent le Manganèse, ce qui donne
lieu à des problèmes de turbidité et de goût.

5
Les nitrates (NO3-) et nitrites (NO2-) font partie du cycle de l'Azote (N).

6
Chlore: des essais effectués en laboratoire montre que l'absorption d'une dose de Chlore
correspondant à une concentration de 5 mg/l pendant deux ans ne pose pas de problème de
santé. Au-dessus de ce seuil, rien n'a été mis en évidence. Seuil gustatif du Chlore: 0,3-0,6 mg/l,
seuil olfactif: 2 mg/l.

Substances et paramètres de l'eau de boisson qui peuvent donner lieu à des plaintes des
utilisateurs

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Tableau III : Paramètres physiques (organoleptique)

Tableau IV : Substances inorganiques

7
UCV et mg/l de platine: unités de mesure de la couleur. En dessous des valeurs mentionnées
la couleur n'est plus décelable à l'oeil.
8
Une turbidité forte peut protéger de la désinfection les micro-organismes fixés sur les
particules: elle doit donc être la plus faible possible pour permettre une bonne désinfection.
Unités: 1 NTU (Nephelometric Turbidity Unit) = 1 JTU (Jackson TU) = 1 FTU (Formazin TU).
9
La température peut être utilisée conjointement avec la conductivité pour caractériser
facilement un aquifère sur le terrain.
10
Le sulfure d'hydrogène est un gaz reconnaissable à son odeur d'oeuf pourri à faible
concentration. A plus forte dose, il devient inodore et est alors très dangereux par inhalation:
accidents mortels fréquents chez les égoutiers en France. Problème possible dans les puits en
présence de Gypse dans le sol.

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Tableau V : Autres éléments non cités par l’OMS

12
La dureté non carbonatée est la concentration en Ca2+ et Mg2+. La dureté carbonatée est la
concentration en hydrogénocarbonates et carbonates de calcium et de magésium.
Unités: 1 °Français = 10 mg/l de Ca CO3.
13
Le fer: les eaux souterraines anaérobies peuvent contenir du fer ferreux à des concentrations
élevées. Lorsqu'il est exposé à l'air, le Fer ferreux s'oxyde en Fer ferrique et prend une coloration
brune/rougeâtre. Si C>0,3 mg/l, le fer tache le linge. Si C>1 mg/l, problème de goût et de
coloration.
14
L'oxygène dissous se mesure en % du taux de saturation ou en mg/l (à 20°C, 100% de
saturation = 8,8 mg/l d'O2 dissous).
15
Le pH: le potentiel Hydrogène mesure la concentration en ions H+ dans l'eau, c'est à dire
l'alcalinité ou l'acidité sur une échelle de 7 à 14. A 7 le pH est dit neutre. Il conditionne un grand
nombre d'équilibres physico-chimiques dans l'eau. C'est un paramètre à contrôler
soigneusement en cas de traitement de l'eau.
Les valeurs de concentrations en calcium et magnésium sont tirées de la norme française.
L'OMS ne cite pas ces paramètres explicitement, mais en tient compte dans la mesure de la
dureté.

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APPLICATION CHAPITRE IV

Partie I. Les assertions suivantes sont vraies (V) ou fausses (F) ?


1) L’hydrogéochimie s’intéresse seulement à l’étude élément chimique de l’eau souterraine.
2) L'eau, au contact des terrains qu'elle rencontre, se charge en divers éléments qui vont influer
sur sa quantité.
3) La qualité des eaux continentales est dépendante d'un certain nombre de la concentration en
éléments traces.
4) La minéralisation de l’eau souterraine est fonction de la nature de la roche encaissante.
5) L’oxydoréduction se déroule dans tout l’aquifère.
6) Les paramètres physico-chimiques des eaux ne supportent pas une longue durée d’attente
7) Le nitrate est toujours considéré comme un anion majeur dans les eaux souterraines.
8) Les streptocoques, les E-coli, les pneumonas, les staphylocoques, les clostridiums sont des
indicateurs d’une pollution anthropiques.
9) La mesure de la conductivité permet d'apprécier la quantité de sels dissous dans l'eau (V).
10) Le pH de l’eau caractérise un grand nombre d'équilibre physico-chimique et dépend de la
minéralisation de l’eau.
11) Les techniques statistiques multivariées sont fréquemment utilisées pour caractériser la
qualité des eaux souterraines.
12) L’Analyse en Composantes Principales (ACP) une méthode statistique puissante pour
analyser des données de la chimie d'eau et pour la formulation de modèles géochimiques.
13) Les normes de qualité de l’OMS font référence aux notions de "substances dont la présence
dans l'eau revêt une importance humanitaire" et "substances et paramètres pouvant donner lieu
à des plaintes des utilisateurs".
14) Les fortes teneurs de l’arsenic dans les eaux souterraines peuvent donner une fluorose
dentaire et du squelette.
15) La valeur guide OMS du nitrate dans les eaux souterraines est 50 mg/L.
Partie II. Répondre aux questions suivantes de façon brève et concise
1) Quels sont les paramètres physico-chimiques et biologiques de l’eau souterraine qui ne
présentent de valeur guide OMS ?
2) Quelles sont les substances chimiques dont la présence dans l'eau de boisson revêt une
importance sanitaire ?
3) Quels sont les paramètres microbiologiques indicateurs de pollution fécale ?
4) Quels sont les techniques d’analyses statistiques des données hydrogéochimiques ?

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5) En hydrochimie à quoi sert le diagramme de Piper ?


6) Citer 4 méthodes d’analyses chimiques des eaux souterraines
7) Citer 4 Paramètres physiques de l’eau souterraine
8) À quoi servent les isotopes instable de la molécule d’eau ?
9) Quels sont les ions majeurs des eaux souterraines ?
10) Quels sont mécanismes d’acquisition des ions des eaux souterraines ?
SUJETS TYPE BTS
Sujet 1

Un aquifère à nappe nommé X est constitué de 10 m de sable et 15 m de gravier. L’ensemble


est surmonté d’une couche étanche d’environ 100 m d’épaisseur.
1) Quelle est la nature de la nappe de X et quelle est sa particularité ?
2) Quel est le mode éventuel d’alimentation de X ?
3) Quel type d’aquifère représente X en tenant compte du nombre de couche, justifier votre
réponse ?
4) Après avoir défini la transmissivité, calculer celle de X si la perméabilité moyenne des
terrains est de 2.10-6 m/s.
5) Y‘a-t-il une différence entre la perméabilité et la conductivité hydraulique d’un aquifère ?
Justifier votre réponse ?
6) Après avoir cité les différentes techniques de forages mécaniques que vous connaissez, dites
quelle est la plus appropriée pour effectuer un forage dans X. Justifier votre réponse.
7) Avant la mise en service du forage dans réalisé X, pour déterminer le débit d’exploitation à
prélever une opération a été menée. Laquelle ? Expliquez brièvement comment elle a été
conduite.
8) Pour s’assurer de la qualité de cette eau certains paramètres ont été obligatoirement
déterminés sur le terrain et d’autres en laboratoire. Lesquelles ? Donner trois (3) exemples de
chaque paramètre.
Sujet 2:
Après votre succès au BTS, une société de forage vous embauche en tant que assistant
hydrogéologue. Votre nouvelle entreprise décroche un marché pour l’implantation d’un forage
pour l’alimentation en eau potable d’un village, situé dans le département de Jacqueville. Vous
êtes sollicité pour donner votre avis sur les travaux à exécuter.
1) Quelles sont les différentes étapes à effectuer pour la mise en production effective du forage.
2) Quelle est l’étape ultime et indispensable dans l’exécution du forage et pourquoi ?

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103
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3) D’après vous quel type d’aquifère sera sollicité et quelle est sa particularité ?
4) Citer les différentes variables dans lesquelles s’expriment les propriétés hydrodynamiques
de la zone saturée d’un aquifère.
5) Citer les principaux types de pièges connus qui conditionnement la formation de réservoirs
dans un aquifère
6) Citer les différentes techniques de forages mécaniques, laquelle conseillerez-vous à votre
chef de mission et pourquoi ?
7) Comment ferez-vous pour déterminer le débit critique et le débit d’exploitation ?
8) Donner Quatre (4) paramètres physico-chimique de l’eau souterraine. Où les détermine-t-on
?
9) Quel dosage isotopique préconiserez-vous pour déterminer les conditions de recharge de la
nappe à solliciter ? Justifier votre réponse.
Des études ont montré que l’artesianisme est très fréquent dans la zone.
10) Que signifie ce phénomène ? Quelle(s) particularité(s) présente(nt) l’eau issue d’une nappe
artésienne ?
11) Comment se fait la recharge ce type de nappe ? Est-elle exposée à la pollution d’origine
anthropique ? Justifier votre réponse !
12) Citer les principaux microbes que peut contenir une eau souterraine lorsqu’elle est
contaminée par la pollution fécale.

Sujet 3
En tant que technicien, vous êtes appelez à faire un forage d’alimentation en eau potable dans
un village situé dans la région de Bouaké (Centre de la Côte d’Ivoire). D’après les études
géophysiques la nappe à solliciter se trouve à environ 75 m en profondeur.
1) D’après vous de quel type de nappe s’agit-il ? Justifier votre réponse.
2) Quelle technique de forage allez-vous préconiser pour rentabiliser financièrement vos
travaux ? Justifier votre réponse?
3) Quelles sont les différentes opérations allez-vous exécuter sur place avant la livraison du
forage ? Donner les ou l’objectif(s) visé(s) de chaque opération.
Des échantillons d'eau de ce forage ont été envoyés dans un laboratoire d'analyse chimique.
4) Quelles sont les ions qu'ils ont obligatoirement ions et pourquoi ?
Les résultats chimiques ont été envoyés à un bureau d'étude qui a recommandé une analyse
chimique et isotopique complète. L'interprétation de ces résultats révèle que cette eau est

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Support du cours d’Hydrogéologie ------------------------------------------ BTS Géologie Mines et Pétrole

fortement minéralisée et présente les caractéristiques d'une eau qui a séjourné longtemps dans
l'aquifère.
5) Pour déterminer l'âge des eaux échantillonnées, quels isotopes ont-ils dosés ?
6) Quelle technique d'analyse statistique ont-ils employé pour déterminer l'origine de la
minéralisation ? Justifier votre réponse.
Quelques années plus tard, après la mise en exploitation du forage, on constate une perte de
débit.
7) Quelles peuvent être les causes ? Et quelles (s) solution (s) préconisez-vous?
Sujet 4:

Lors des travaux de forage dans la région de Soubré (Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire), l’essai de
pompage a permis de disposer entre autres les données consignés dans le tableau ci-dessous.

1) Qu’est-ce que le rabattement ?


2) Construire la courbe du débit en fonction rabattement.
3) Déterminer le débit critique et le débit d’exploitation.
Des échantillons d’eau de ce forage ont été envoyés dans un laboratoire d’analyse chimique et
isotopique.
4) Quelles sont les ions que l’on doit doser obligatoirement ?
Les concentrations de quelques ions ont été données en mg/L. S’agit du magnésium (M=
24,312) et du sulfate (M= 96,0616) qui ont respectivement des teneurs de 48,9 et 18,7 mg/L.
5) Exprimer ces teneurs en méq/L.
6) Pour déterminer également l’âge des eaux échantillonnées. Quels isotopes doit on doser ?
Justifier votre réponse.
On veut également déterminer l’origine de la minéralisation des eaux. À quelle technique
d’analyse statistique doit-on recourir ? Justifier votre réponse
FIN

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