Vous êtes sur la page 1sur 74

Cours : Hydrogéologie . 3ème année sol et eau CHENIKHER.

AG
chenikhergh@yahoo.fr
Chapitre 1 : Définition, Avantage et désavantages
des eaux souterraines
Chapitre 2 : Les systèmes aquifères

Chapitre3 : Loi fondamentale de l'écoulement souterrain.

Chapitre 4 : Equation fondamentale de diffusivité en milieux poreux


Objectifs de l’enseignement :

Permettre aux étudiants de disposer de connaissances sur:


• l’état de l’eau dans les matériaux géologique.
• propriétés des matériaux aquifères et typologie des
matériaux acquières
• les écoulements souterrains
Connaissances préalables recommandées :
Connaissance en hydrologie et géologie de base
Chapitre 1 : Définition, Avantage et désavantages des
eaux souterraines
Définition de l’hydrogéologie :
Partie de la géologie qui traite de la circulation des eaux
dans le sol et le sous-sol, de la recherche et du captage des
eaux souterraine.
Connaissance des conditions géologiques et
hydrologiques et des lois physiques qui régissent l’origine,
la présence, les mouvements et les propriétés des eaux
souterraines
L’hydrogéologie (du grec hydra : l’eau, ge : la terre et logos : le discours)

peut être définie comme la science qui traite de l’eau souterraine. Cependant,

l’eau est une entité : eau des précipitations, eaux de surface, glaces, eaux

souterraines participent à un cycle perpétuel. L’hydrogéologie est donc

indissociable de l’hydrologie de surface, de la climatologie, de la géologie, de

la géographie. De plus, comme toutes les sciences modernes, elle fait appel

aux innombrables domaines de la physique, de la chimie et de la biologie.


HISTOIRE
Le corps humain ne peut se passer d’eau plus de deux jours. La quête de
l’eau est nécessairement la première action de l’homme dans l’étude de son
environnement. Chez les grands singes on assiste déjà à la recherche d’une
certaine qualité. Les chimpanzés et les babouins, lorsque l’eau est boueuse,
savent ainsi creuser des trous dans les berges des cours d’eau pour récupérer
de l’eau filtrée. Cette première démarche d’hydrogéologue qui remonte donc
au-delà des origines de l’homme, laisse imaginer que nos ancêtres avaient
certainement le souci de disposer d’une bonne eau de boisson. La présence
fréquente de sources à proximité des habitats préhistoriques pourrait
traduire cette recherche de qualité.
La naissance de l’hydrogéologie
Les concepts de base de l’infiltration ayant été posés, les mécanismes du
devenir de l’eau à la surface du sol sont précisés par La Métherie (1791).
En 1856 Darcy, ingénieur des Ponts et Chaussées, en charge de l’alimentation
en eau de Dijon, définit la loi mathématique qui, reliant perméabilité des
terrains et gradient hydraulique, régit le parcours des eaux souterraines .

Cette loi marque le début de l’hydrogéologie moderne. Les grands


problèmes de l’hydrogéologie de la fin du XIXe siècle sont surtout liés au
creusement des puits et à l’exploitation des nappes alluviales. Les études sont
de ce fait nombreuses. Elles concernent principalement les relations entre la
géologie et les eaux souterraines, la définition des lois de l’hydraulique
souterraine et l’étude de la chimie des eaux.
Hydrogéologie appliquée
L’hydrogéologie du XXIe siècle doit faire face à un défi :
comment offrir de l’eau potable aux 9 milliards d’habitants de la
terre en 2050 ? Ceci dans un contexte où la notion de
développement durable s’est imposée. L’hydrogéologie du futur
sera certainement celle de la gestion active des aquifères (Detay,
1997). Si la ressource globale est jugée satisfaisante sur le plan
quantitatif, la protection contre les pollutions est probablement le
débouché principal des études hydrogéologiques.
Définition de la nappe :
La nappe est l’eaux souterraines comprises dans la zone
saturée d’un aquifère.
Définition de l’aquifère :
L’ensemble de roches perméables, Comportant une zone
saturée en eau suffisamment conducteur pour permettre
l’écoulement significatif d’une nappe souterraine et le
captage d’eau en quantités appréciables.
bassin versant hydrologique (hydrographique):

Le bassin versant correspond, en principe, à l'unité géographique sur


laquelle se base l'analyse du cycle hydrologique et de ses effets. Le bassin
versant est une surface élémentaire en théorie hydrologiquement close, c’est-
à-dire qu'aucun écoulement n'y pénètre de l'extérieur et que tous les
excédents de précipitations s'évaporent ou s'écoulent par une seule section à
l'exutoire. On définit aisément le bassin versant topographique limité par
une ligne de partage des eaux, mais celui-ci peut différer du bassin versant
réel à cause des circulations souterraines ou à cause d’effets anthropiques.
Bassin versant
hydrologique;
topographique
et réel
Les circulations souterraines drainent parfois des eaux extérieures au
bassin topographique ou, au contraire, drainent des eaux du bassin
topographique hors de ce dernier . Cette différence entre bassins réel et
topographique est tout particulièrement importante en région karstique.

Bassin hydrogéologique

Ce système correspond à la partie souterraine contenant de l’eau, d’une


portion, de la totalité ou de plusieurs bassins hydrologiques. Il est
constitué d’un ou plusieurs aquifères.
Bassin hydrogéologique
Cycle externe de l’eau.
Sous l’effet du rayonnement solaire, l’eau des océans et des
surfaces terrestres passe en phase gazeuse, et s’élève dans
l’atmosphère où elle se condense sous forme de gouttelettes .
Elle retombe dans les océans et sur terre sous forme de
précipitations liquides ou neigeuses. Leur volume annuel est estimé
à 577 000 km3.
Les précipitations alimentent les dépôts de glace et de neige dans
les zones froides.
Une partie des précipitations peut être interceptée par la
végétation et rejoindre l’atmosphère par évaporation (pluie) ou
sublimation (neige). Dans les zones chaudes, la pluie non
interceptée par la végétation fournit les eaux de ruissellement
qui, en se réunissant, forment les cours d’eau. Elles sont utilisées
par le règne vivant et forment l’eau biologique. Une partie des
précipitations pénètre dans le sous-sol et constitue les eaux
d’infiltration, domaine de l’hydrogéologie.
En effet, lorsque l’eau atteint un terrain perméable, elle peut
s’infiltrer. L’infiltration est partielle et diffuse dans la plupart des
cas ou quasi nulle lorsque la roche est imperméable (argiles), mais
elle peut être concentrée et totale dans certains systèmes
karstiques, où des cours d’eau se jettent dans des cavités
souterraines.
Cycle externe de l’eau.
L’hydrogéologie s’intéresse principalement à la partie souterraine du cycle
entre l’infiltration et la restitution. Cette dernière pouvant être rapide mais
aussi très lente, comme dans le cas des aquifères fossiles du Sahara, pour
lesquels le transit de l’eau peut prendre plusieurs dizaines ou centaines de
milliers d’années.

ORDRE DE VITESSE DE TRANSIT DANS LES DIFFÉRENTS RÉSERVOIR


Les aquifères et les glaces jouent donc un rôle de régulateur à long
terme des eaux qui transitent sur les continents.
Hormis les eaux infiltrées, protégées du rayonnement, les autres classes
d’eau sont à nouveau soumises au changement de phase par :

• sublimation des glaces et des neiges ;


• évaporation des eaux douces de surface et des océans ;
• utilisation et transpiration de l’eau par les organismes vivants, et
plus particulièrement la végétation.
Ces trois termes sont regroupés sous le nom d’évapotranspiration ET.
Cette dernière peut affecter une tranche de sol de quelques mètres à
quelques dizaines de mètres, variable selon les climats. Dans les milieux à
surface d’eau libre ou dépourvus de végétation, évaporation et
évapotranspiration sont confondues.
Le bilan hydrologique
P = Q + I + ET + DR

avec P = précipitations ; Q = lame d’eau écoulée ; I = lame d’eau


infiltrée ; ET = évapotranspiration, DR = variation des réserves.
Les valeurs sont généralement exprimées en mm.
Les précipitations efficaces PE : correspondent à l’eau réellement
disponible pour alimenter ruissellement et infiltration.

PE = P – ET.
ESTIMATION

DE LA

RÉPARTITION

DE L’EAU SUR

TERRE.
Types Aquifères et de nappes
L’eau souterraine en Algérie
• Les ressources en eau souterraines dans le nord de l'Algérie sont évaluées à plus de 2 milliards
de m 3 elles sont exploitées à 90 %, soit 1,9 milliards de m 3 et beaucoup de nappes se trouvent
en état de sur exploitation, cette évaluation est effectuée à partir de 50 000 points d’eau
(forages et puits) recensés par l’A.N.R.H
Oranie C. chergui Chéliff Zahras Algérois S. Constantinois Total Algérie
Hodna Sey. Mellegue du nord

Ressources souterraines 400 245 775 580 2000


mobilisables en Mm3/an

Ressources souterraines 375 230 745 550 19000


mobilisées en Mm3/an
• au sud; depuis le début des années 80, l’eau du Sahara est exploité grâce à
la multiplication des forages profonds, le débit exploité avoisine aujourd’hui
2,2 milliards de m3 répartis entre les 03 pays ( l’Algérie, la Tunisie et la Libye).
• Le plus grand bassin est constitué par le continental intercalaire ; est une
nappe fossile , appelée nappe Albienne estimée à 60 000 milliards de m 3 ,
soit l’équivalent de 12 000 fois la capacité de nos barrages . Le temps de
renouvellement de la nappe Albienne est de 70 000 ans

• L’exploitation de ces eaux est limitée par les facteurs suivants:


 Les ergs et les dunes occupe une bonne partie de l’espace saharienne;

 La profondeur de captage;

 la salinité des eaux


Le continental intercalaire (C.I)
• Constitué formations essentiellement argilo-graisseuses.

• Localisé dans le Sahara Septentrional.

• Sa surface prés de 800 000 Km2.

• Son épaisseur est plusieurs centaine de mètres.

• Zones de recharges Atlas Saharien et plateau Tinhert

• La salinité est variée de 1 à 1,5g/l prés des zones de recharges pour atteindre 7
g/l prés des chotts tunisien.

• Des forages de plus de 1500 m sont nécessaire pour le captage de l’aquifère


dans la région de Ouargla par conte il affleure au niveau de Adrar.
Le complexe terminale (C.T)

• Localisé dans le bassin oriental du Sahara Septentrional.


• Sa surface prés de *  350 000 Km2.
• Il est peu profond de (100 à 400 m) épaisseur est plusieurs
centaine de mètres.
• Zones de recharges Atlas Saharien M’Zab et pluies exceptionnelles
• La salinité est variée de 2 g/l prés des zones de recharges pour
atteindre 6 à 7 g/l prés des chotts Melhir et Marouane .
Tableau récapitulatif des deux aquifères
Aquifère Nombre de Débits Débits
Forage potentiels d’exploitation
Mm3 Mm3
915 2175,9 589,5
C.T

725 2759,2 807,0


C.T

1640 4 935,1 1296,5


Total
Charge hydraulique
L’énergie totale de l’aquifère est exprimée par sa charge hydraulique.
Energie totale = Energie potentielle + Energie cinétique
(charge hydraulique) (hauteur d’eau et pression) (vitesse)

En M, la charge hydraulique vaut


La composante d'énergie cinétique
2
pM V M
hM  Z M  
 .g 2g
V M2
est négligeable en raison des faibles vitesses d'écoulement dans les sols (quelques cm/s)
2g
g = poids volumique de l'eau : (w =10 kN/m³) ;
PM= pression du fluide : u (u = 0 si sol non saturé) ;
ZM cote prise depuis la surface de référence.
En M, la charge hydraulique, définie à une constante près, devient : u
hM  Z M 
w
Gradient hydraulique

Le gradient hydraulique représente la différence de niveaux piézométrique


entre deux points.
 h
i indique la direction et l'intensité de
l'écoulement (l'eau s'écoule des charges les

x
plus élevées vers les charges les plus faibles).
  h
Si
 i grad h 
y
i est constant, l'écoulement est dit
uniforme (hypothèse très fréquente en
h
écoulement souterrain)

z
La conductivité hydraulique (Perméabilité)

La perméabilité est l’aptitude d’un réservoir à se laisser traverser

par l’eau sous l’effet d’un gradient hydraulique. Elle exprime la

résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le traverse.


Loi de Darcy : dispositif expérimental

Le dispositif expérimental comportait des tubes verticaux de 2.5m


de haut et de 0.35m de diamètre intérieur, remplis de sable naturel,
sur une hauteur, l. La partie supérieure du tube est alimentée en eau
à un niveau maintenu à une altitude constante, H, au-dessus d'un
plan fixe de référence; Le volume d'eau, recueilli à la base, est
mesurée en fonction du temps, en secondes ou en heures.

Le poids de la colonne d'eau, de hauteur équivalente à H, est la


charge hydraulique, notée h, exprimée en mètres de hauteur d'eau
Avec ce dispositif, H. Darcy a montré que le volume d'eau, Q en m 3/s,
filtrant de haut en bas dans la colonne de sable de hauteur l en m, à
travers la section totale, perpendiculaire à la direction verticale
d'écoulement, A en m², est fonction d'un coefficient de
proportionnalité, K en m/s, caractéristique du sable et de la perte de
charge par unité de longueur du cylindre de sable, h/l sans dimension;
D'où l'expression de la loi de Darcy :

K: coefficient de perméabilité (m/s)


h/l: perte de charge, est défini comme le gradient hydraulique, noté i.
A: surface de la section (m²)

L'expression précédente devient donc : OU V= K.i


La loi de Darcy est valable sous 4 conditions : continuité, isotropie et
homogénéité, du réservoir, et écoulement laminaire.

Pour l’écoulement laminaire, il est respecté lorsque le nombre de Reynolds est


inférieur à 2000. v.d
On rappelle Nombre de R
Reynolds  .
v : vitesse d’écoulement en m/s ;
 : viscosité dynamique du liquide en centipoise;
 : masse volumique en t/m³ ;
d : diamètre moyen des pores du terrain.
Il en résulte que pour l’eau, l’écoulement reste laminaire tant que la vitesse n’excède
pas 1,7.10-4 m/sec (0,17 mm/sec), soit la grande majorité des aquifères à l’exception des
cônes de rabattement.
Pour l’application de la loi de Darcy, il est nécessaire d’admettre que les eaux
souterraines suivent ce type d’écoulement dans la plus grande partie de leur trajet. Des
écoulements turbulents peuvent apparaître parfois à proximité immédiate des zones de
captage (crépines) ; ils sont dus à l’accroissement des vitesses de circulation de l’eau
mais ce phénomène reste limité dans l’espace.
En réalité, les cas où la loi de Darcy n’est pas applicable sont limités aux formations
très hétérogènes, aux réseaux karstiques et lorsque la vitesse d’écoulement est très
élevée.
La perméabilité k ainsi définie par Darcy est une caractéristique physique du milieu
indépendante des caractéristiques de l’eau en mouvement.
Extension aux différents liquides et aux grandes profondeurs
( pression et température)

Le coefficient de perméabilité doit tenir compte de toutes les


caractéristiques du milieu poreux (structure du réservoir) et de l’eau qui le
traverse (viscosité dynamique et poids volumique). Ce coefficient de
perméabilité au sens large ne correspond plus à la conception initiale d'H.
Darcy valable pour les eaux souterraines normales de faibles profondeurs.

K. Hubbert a développé en 1969 une expression généralisée applicable


dans tous les cas en différenciant le réservoir du fluide :
Principe d'écoulement d'un fluide dans un réservoir
avec kint perméabilité intrinsèque 

2
k int  N .d 10
en m² ou en Darcy d’où g
k  k int .
v : vitesse d’écoulement en m/s ;

 : viscosité dynamique du liquide en centipoise ;
 : masse volumique ;
N : facteur de forme sans dimension (100 en
moyenne) ;

g i : gradient hydraulique ;


V  N.d .2 .i k.i

10 d10 : diamètre efficace des grains en cm ;

g : force de gravité.


Valeurs de perméabilité selon G. Castagny, 1992.
k en m/s 10 1 10-1 10-2 10-3 10-4 10-5 10-6 10-7 10-8 10-9 10-10 10-11
Granulométrie
homogène gravier pur sable pur sable très fin limons argile
Granulométrie gravier gros
variée et moyen gravier et sable sable et limons argileux
degrés de NULLE
perméabilité TRES BONNE - BONNE MAUVAISE
type de IMPER-
formation PERMEABLE SEMI-PERMEABLE MEABLE

Ces coefficients de perméabilité, sont valables pour caractériser les aquifères


d’eau jusqu'à une profondeur d’un millier de mètres. Au-delà, il faut tenir
compte de l’augmentation de température et de pression.
Homogénéité et isotropie
Les terrains aquifères ne sont jamais isotropes et homogènes. Mais dans la
pratique, on néglige souvent cette anisotropie et cette hétérogénéité.
En effet, les filets d’eau sont à peu près parallèles à la stratification du terrain et
les perméabilités varient peu suivant cet écoulement. On peut donc considérer
l’aquifère comme isotrope.
Par ailleurs comme on fait toujours appel à des volumes importants de
terrain et que les caractéristiques ne sont que les moyennes des valeurs
ponctuelles de celui-ci, les hétérogénéités se compensent et sont fortement
réduites. Le résultat, dans son ensemble, peut donc être appliqué à un aquifère
homogène
Transmissivit
é
La productivité d’un captage dans un aquifère dépend du coefficient de
perméabilité k et de l’épaisseur e de l’aquifère. On définit ainsi la
transmissivité :

T  k .e
T : transmissivité en m²/sec
k : perméabilité en m/sec
e : épaisseur de l’aquifère en m
La transmissivité est le
volume d’eau qui traverse
une tranche verticale de 1
m de large sur toute la
hauteur de l’aquifère sous
un gradient hydraulique
unitaire pendant 1 seconde
à 20°C

Conductivité/Transmissivité d'un aquifère.


La porosité est le Porosité
rapport des volumes
des vides ou des pores
avec le volume total de
l’échantillon.

Porosité totale:

Vv
n en %
Vt
Constituants d'un sol.
Un sol à l’état naturel se compose de grains de différentes dimensions. Les
fines se logent donc dans les interstices laissés entre les éléments de forte
granulométrie ce qui permet une diminution de la porosité. Cette dernière
dépend donc uniquement de l’arrangement des grains indépendamment de
leurs dimensions .
Pour mesurer cette porosité, il faut mesurer le volume des vides, ce qui
revient à estimer le volume d’eau pour un aquifère.
•l’eau gravitaire : mobilisable par gravité, elle circule dans les aquifères et
alimente les captages et sources ;
•l’eau de rétention ou eau capillaire : non mobilisable, sauf par étuvage, elle
est retenue sur la surface des grains
Toutefois, un réservoir n’est jamais dépourvu de son eau de
rétention. En hydrogéologie, on préfère donc parler de porosité
efficace que de porosité totale plus théorique.

Porosité
efficace:
Ve
ne  en % avec Ve volume d’eau gravitaire.

Vt
Tableau de valeurs - porosités moyennes pour les principaux réservoirs
(d’après G. CASTAGNY, Michel DETAY).
Porosité Porosité
Porosité Porosité
Sols efficace en Sols efficace en
totale en % totale en %
% %
Vases 0,1 % gravier + sable 15 à 25 %
Limons 36 % 2% gravier fin 20 %
Argile 45 % 3% gravier moyen 45 % 25 %
sable gros + 32 % 5% gravier gros 30 %
limons
sable très fin 35 % 5% grès fissuré 16 % 2 à 15 %
sable fin 35 % 10 % craie 2à5%
sable moyen 35 % 15 % calcaire fissuré 4,8 % 2 à 10 %
sable gros 35 % 20 % granite fissuré 1,2 % 0,1 à 2 %
Alluvions 8 à 10 %
Coefficient d’emmagasinement

Une caractéristique hydraulique importante d’un aquifère est la

connaissance du volume d’eau libéré ou emmagasiné par unité de surface à la

variation de charge correspondante. C’est le coefficient d’emmagasinement : S.

Physiquement, on le définit comme la quantité d’eau libérée (eau gravitaire)

d’un prisme vertical de 1 m² de base et de la hauteur de l’aquifère sous une

variation unitaire de la charge hydraulique (h=2-1=1).

S s’exprime en % et se mesure par des pompages d’essai.


Libération de
l'eau gravitaire
Dans un aquifère libre, l’eau est libérée par l’action des forces de gravité (drainage). Le
coefficient d’emmagasinement S est égal, en pratique, à la porosité efficace (la porosité
résiduelle concerne l’eau de rétention). Les valeurs usuelles vont de 1% pour certains
limons et jusqu’à 30- 40% pour les alluvions grossiers bien lavés.

Dans un aquifère captif ou semi-captif, l’expulsion de l’eau est le résultat de la


compression de l’aquifère et de la baisse du niveau statique lors du pompage provoquant
une baisse de pression, une détente élastique et une déformation du solide libérant l’eau
(actions d’élasticité de l’eau et du solide). Les modules d’élasticité étant faibles, le volume
d’eau libéré est beaucoup plus petit, à caractéristiques égales, que pour les nappes libres.
Le coefficient d’emmagasinement S est ici de 100 à 1 000 fois (voir 10 000 fois) plus petit.
Les valeurs usuelles se situent entre 0,1 et 0,01 %.
Cartes piézométriques

Les cartes piézométriques représentent à une date donnée, la distribution

spatiale des charges et des potentiels hydrauliques. Elles figurent également

les conditions aux limites hydrodynamiques.

Elles sont les documents de base de l'analyse et de la schématisation des

fonctions capacitives et conductrices du réservoir, et du comportement

hydrodynamique de l'aquifère. C'est la synthèse la plus importante d'une

étude hydrogéologique.
Mesure des niveaux piézométriques
Elles doivent être effectuées avec des piézomètres dans des conditions de
stabilisation et pour l'ensemble de la région cartographiée au cours d'une
période la plus courte possible.
La mesure de la profondeur de la nappe se fait au niveau des piézomètres
à l’aide d’une sonde piézométrique, constituée d’un ruban gradué relié à une
électrode. Une fois la sonde est en contact avec la surface d’eau, il y’a
déclenchement d’un signal sonore et lumineux. Le niveau piézométrique de
la nappe correspond à la différence entre l’altitude du piézomètre et la
profondeur de la nappe.
sonde
piézométrique
Mesure de la
profondeur de la
nappe
La surface piézométrique est représentée par des courbes d'égal
niveau piézométrique, dites courbes hydroisohypses (ou isopièzes).

L'équidistance des courbes hydroisohypses est la distance constante


entre des plans horizontaux d'égal niveau piézométrique. Elle dépend de la
précision et de la densité des mesures, des valeurs du gradient hydraulique,
et de l'échelle de la carte. En général, elle est de l'ordre du mètre (0.5, 1 ou
2m) pour les cartes à 1/1000 et 1/20000 ; de 5 ou 10m pour celles à 1/50000
et 1/100000.
Le tracé des courbes hydroisohypses est
effectué par différentes méthodes
d'interpolation, parmi lesquelles la
méthode d'interpolation du triangle qui se
réalise en groupant par 3 les données. Les
côtés du triangle sont tracés et divisés en
segments proportionnels.
Les courbes hydroisohypses sont obtenues en joignant, par des segments de
droite, les points d'égal niveau. Cette méthode donne d'excellents résultats
lorsque les points de mesure sont suffisants.
La surface piézométrique s’interprète de la même façon qu’une surface
topographique, par sa morphologie, sa pente, ses variations intimes et ses
anomalies.

Le tracé des courbes hydroisohypses permet de matérialiser, par des


droites orthogonales orientées suivant la plus grande pente, les lignes de
courant de la surface piézométrique qui soulignent la direction et le sens
d’écoulement de la nappe.
La géométrie des courbes hydroisohypses conduit à des présentations
parfois complexes, qui résultent de la combinaison des formes élémentaires
suivantes :
Une continuité linéaire avec des lignes de courant rectilignes et parallèles
traduit un écoulement relativement uniforme

Ecoulement linéaire
Une courbure avec concavité orientée vers
l’aval où les lignes de courant convergent
vers un axe de drainage privilégié

Ecoulement convergent

Une courbure avec concavité orientée vers


l’amont et des lignes de courant divergent
matérialise une crête piézométrique et
caractérise souvent une zone d’apport par
infiltration Ecoulement divergent
Des courbes fermées avec des lignes de
courant convergentes, représentent des
dépressions piézométriques qui indiquent une
exploitation de la nappe par pompage ou une
Dépression piézométrique
perte des eaux vers l’aquifère inférieur

Des courbes fermées avec des lignes de courant


divergentes, représentent des dômes
piézométriques qui correspondent à des aires
d’alimentation de la nappe. Dôme piézométrique

Vous aimerez peut-être aussi