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SEANCE N° 3

Objectif : Savoir caractériser les différents types de roches et comparer leur architecture,
composition et propriétés
Consignes / activités d’introduction (éventuellement) : Faire la classification des roches,
décrire leurs caractéristiques, expliquer la genèse et la diagénèse ; ordonner les roches
métamorphiques selon le niveau de métamorphisme
Contenu : Chapitre 2 Les roches
Les roches sédimentaires, métamorphiques et éruptives, la genèse et la diagénèse
Activités :

 Définir les roches sédimentaires, métamorphiques et magmatiques,


 Comparer la diagénèse des roches sédimentaires, métamorphiques et magmatiques,
 Comparer les l’architecture des roches sédimentaires, métamorphiques et
magmatiques,
 Identifier les séries métamorphiques
 Citer les roches utilisées dans le domaine de génie civil et préciser leurs
caractéristiques,
 Citer les essais pratiqués sur les roches,
 Faire les exercices d’application :
a. Préciser l’origine, la composition minéralogique, la texture ; la structure et les
propriétés essentielles des roches suivantes :
1. granodiorite,
2. granite,
3. schiste micacé,
4. dolomie,
5. craie,
6. marbre,
7. argile,
8. gneiss
b. Ordonner la suite : de la roche initiale sédimentaire jusqu’au produit de sa
transformation lors de la consolidation, la cimentation et le métamorphisme.
1. gneiss, aleurite, schiste micacé, limon sablonneux ;
2. argilite, schiste micacé, limon, silex corné ;
3. quartzite, sable, grès ;
4. gneiss, argile, schiste micacé, schiste argileux.

2.1 Introduction
On donne le nom de roche aux matières minérales qui forment dans la nature, des masses assez
considérables pour qui les géologues puissent les appeler des formations. On dira, par exemple, une
formation de granite, une formation de gneiss, ça signifie que ce granite ou ce gneiss jouent un rôle
d’ordre géologique dans le cadre d’une certaine région.

La composition minéralogique et la structure des roches ne varient que peu à l’intérieure de chaque
formation. On peut même dire que ce qui distingue essentiellement un échantillon minéralogique
quelconque c’est que ce dernier est, par ses diverses particularités, unique en son genre tandis que
l’échantillon de roche est, à lui seul, représentatif de la nature de toute une formation.

Définies géologiquement, les roches peuvent avoir, par contre une composition minéralogique et des
propriétés physiques quelconques.

Dans la plupart des ca, ce sont des agglomérats des grains minéraux appartenant à différentes espèces.
Ces minéraux sont souvent visibles à l’œil nu, comme dans le cas du granite. D’autrefois ils ne
peuvent être aperçu qu’en se servant du microscope, lorsqu’il s’agit d’un basalte. Dans le cas des
argiles, il faut même faire appel à la technique des rayons X ou celle du microscope électronique.

Il y a cependant des roches qui ne contiennent pas de minéraux : tel est le cas des verres volcaniques,
qui sont des substances homogènes et amorphes.

Enfin la plupart des roches sont des matières dures et cohérentes. Mais toutes les roches n’ont pas la
consistance de pierre. Elles se présentent sous différentes formes : le plus souvent dures et cohérentes
(pierre, caillou), plastique (argile), meuble (sable), liquide (huile, pétrole) ou gazeux.

Les roches sont en générale formées d’un assemblage des matériaux présentant une homogénéité
statistique. Pour faire étude des roches, on utilise la pétrographie et la pétrologie.

La pétrographie est généralement définie, au sens strict, comme étant la science qui a simplement pour
objet la description, la nomenclature et la classification des roches.

La pétrologie est une discipline qui a pour objet la recherche des circonstances géologiques et des
mécanismes physico-chimiques qui ont procédé à la genèse de ces matériaux.

Ce sont deux sciences qui coexistent et se développent ensemble. Il serait aussi absurde, par exemple,
de vouloir décrire des roches sans s’inquiéter de leur origine, que de rechercher leur mode de
formation sans tenir compte de leur nature pétrographique. Donc, nous allons considérer la
pétrographie comme une introduction descriptive à l’étude des grands problèmes pétrologiques, en
générale.

Au niveau de l’écorce terrestre, on rencontre des roches tendres (calcaire, argile), durs (granite),
meuble (sable) qui se regroupent en trois grandes familles :

 Les roches éruptives,


 Les roches sédimentaires,
 Les roches métamorphiques.
2.2 Les roches sédimentaires
2.2.1 Généralités
La géologie nous apprend qu’à la surface de notre planète, des déplacements de matières s’opèrent
continuellement. Des roches s’altèrent au contact de l’atmosphère ; puis les débris issus de cette
désagrégation sont emportés en d’autres lieux par les eaux courantes ou par le vent ; enfin, ces
matériaux vont se déposer dans des dépressions continentales ou marines, en formant un sédiment qui,
d’abord meuble, évoluera ensuite en donnant naissance à une roche cohérente nouvelle.

Les roches formées sur place, par altération superficielle, sont appelées des roches résiduelles. Celles
qui représentent un dépôt de matière ayant subi un transport préalable sont groupées dans la catégorie
des roches sédimentaires.

Avant de décrire ces roches, il est indispensable de savoir quels sont les facteurs qui sont responsables
de leur formation.

Elles sont produites au cours d’un processus long et complexe défini par des phénomènes exogènes
dans lequel on peut dégager les quatre étapes suivantes :

 Elaboration de la matière mobile,


 Le transport,
 Le dépôt,
 La transformation du sédiment meuble en roche cohérente ou diagenèse.

2.2.2 Elaboration de la matière mobile

L’altération superficielle des roches est principalement due à l’altération des eaux de pluies chargées
d’acide carbonique. Cette altération donne naissance à deux sortes de substance, les unes solides, les
autres passées à l’état des solutions vraies ou colloïdales.

Les substances solides sont des minéraux ou des fragments de la roche mère restés inaltérés, ou encore
des minéraux de néoformation, par exemple, des argiles, formés aux dépens des minéraux de la roche
mère qui ont été détruits.

L’accumulation sur place de ces résidus conduit à la formation d’une roche résiduelle.

Mais l’altération superficielle des roches libère aussi des produits solubles ou colloïdaux, des sels
alcalins, alcalino-terreux, ferriques, de la silice, de l’alumine, etc. Ces substances lessivées par les
eaux d’infiltration, passent dans la nappe phréatique, puis dans les eaux de source et, finalement, après
avoir diluées dans les eaux de rivières, vont contribuer à la salure de l’océan. Lorsque certaines
conditions sont réunies, ces solutions peuvent précipiter en donnant naissance à des roches d’origine
chimique, par exemple, à des calcaires. On distingue parfois, des roches d’origine chimique
proprement dites, les roches d’origine biochimique, correspondant à une précipitation qui s’est fait non
par la voie purement minérale, mais par l’entremise d’organismes.

Au contraire de l’altération, phénomène essentiellement chimique, l’érosion ne met en œuvre que des
processus mécaniques. Tout d’abord les alternances de sécheresse et d’humidité et les variations
brutales de la température entraînent une désagrégation physique des matériaux anciens. Puis le
ruissellement, ou par le vent, balaient ces débris qui, vont se déposer aux pieds de pentes, dans les
dépressions ou des fonds de mers. Les roches ainsi formées sont appelées des roches détritiques.

L’altération superficielle et l’érosion peuvent jouer, et jouent d’ailleurs leur rôle simultanément. Dans
certains cas c’est l’altération qui domine ; dans d’autres, l’érosion.

De toute façon, lorsqu’on veut procéder à l’analyse de ces phénomènes, il faut se rappeler que
l’altération est un phénomène lent, dont les effets ne deviennent sensibles qu’au bout de longues
périodes géologiques ; tandis que l’érosion est un phénomène très rapide, même à l’échelle des temps
humains.

L’analyse des rôles de l’altération et de l’érosion dans la genèse des roches sédimentaires nous conduit
à classer, en première approximation, ces dernières de la façon suivante :

Roches mères

Altération prédominante Erosion prédominante

Minéraux persistants Solutions


et minéraux d’altération

Roches résiduelles Roches d’origines chimique Roches détritiques

2.2.3 Transport

La matière génératrice des roches sédimentaires peut être transportée sous trois formes :

 En grains assez gros pour que leur dépôt puisse se faire conformément aux lois de la
pesanteur,
 En particules colloïdales ou métacolloïdales, capables de former des suspensions stables,
 Sous forme de solutions.
On s’occupera seulement des substances du premier groupe car ce sont les seules dont le sort soit
essentiellement déterminé par le transport.

Les mécanismes mis en jeu au cours de ce déplacement sont : la sélection minéralogique, l’usure et le
classement.

Au cours de leur transport, par l’eau ou par le vent, les particules minérales s’entrechoquent et se
brisent. Mais au cours de ces collisions les grains les plus tenaces résistent mieux que les plus frailes
qui finissent par être réduits en poussière. Il se produit ainsi, au cours du transport ce qu’on appelle
une sélection minéralogique. L’examen à la loupe, des grains de quartz transportés par l’eau permet de
les repartir en deux catégories : les grains non usés et les grains émoussés luisants.

Les grains non usés ont une forme irrégulière et leur surface est souillée par des poussières argileuses.
Ils n’ont subi qu’un transport de courte durée. Au contraire, les grains émoussés ont une forme
régulièrement ovoïde et une surface propre, à éclat vif. Il on subi un long transport et sont surtout
abondant dans les sables dont les matériaux ont été longuement triturés, en mer par les marées et les
vagues.

Les grains de sable transportés par le vent ont des caractères très différents de ceux qui ont été
transportés, par l’eau. Leur surface, couverte de stries et de traces de chocs microscopiques, à l’éclat
de verre dépoli. Leur forme est à peu près sphérique.

Quant aux sables des dépôts glacières, ils appartiennent toujours à la catégorie des grains non usés. En
effet ces grains ont été transportés dans la glace sans qu’il y ait de contact entre eux.

Lorsqu’une suspension se décante, les matériaux les plus gros atteignent le fond avant les plus fins.
C’est pourquoi, dans les sédiments ainsi formés on trouve les matériaux les plus grossiers à la base des
dépôts, et les plus menus dans sa partie haute. C’est ce qu’on appelle le classement verticale progressif
ou granuloclassement.

Le classement progressif vertical est d’autant plus régulier que le dépôt s’est opéré dans des eaux plus
profondes et plus calmes.

Lorsque la sédimentation s’opère dans des milieux lacustres ou marins affectés par des courants, au
classement vertical s’ajoute un classement horizontal.

Sens de la dérive

(I) (II) (III)


Classement Grès grains moyens Grès fins Petits grès
progressif
pélitique Grès grossier Grès à grain moyen
vertical
Conglomérats Grès grossiers Grès fins

Toutefois, ce schéma cesse d’être valable lorsqu’il s’agit de dépôts formés à partir d’eaux fortement
boueuses et, notamment dans le cas des sédiments déposés en mer par les courants de turbidité. Les
matériaux fins se déposent alors pendant toute la durée du cycle.

2.2.4 Le dépôt

Le dépôt des gros matériaux détritiques s’effectue comme nous venons de le voir par gravité. Lorsque
les particules transportées par les eaux courantes sont de dimensions subcolloïdales ou colloïdales, leur
charge électrique est suffisante pour faire intervenir des forces d’attraction ou de répulsion qui tendent
à s’opposer aux effets de la pesanteur. On peut avoir affaire à des colloïdes vrais comme la silice ou
l’hydrate ferrique ou à des suspensions métacolloïdales de fines poussières de quartz, de feldspath, de
mica ou d’argile. Toutes ces suspensions sont relativement stables dans les eaux douces.

Par contre, lorsque les fleuves viennent se jeter dans la mer, l’enrichissement des eaux en ions
alcalino-terreux entraine leur rapide fluctuation. Il se forme alors de légers grumeaux qui, entrainés
par les courants vont donner naissance, au large, à des sédiments floconneux se transformant ensuite
en véritables gels.
Les gels de silice évoluent ensuite en lydiennes. Les gels ferriques forment de leur coté, en cristallisant
des minerais de fer. Quant aux poussières minérales, elles donnent naissance à des formations, parfois
très puissantes, de pelites plus ou moins argileuses.

Pour les substances solubles, d’abord lessivées par les eaux d’infiltration, sur le continent, puis
entrainées par les eaux courantes, elles viennent contribuer finalement à la salure de l’eau de mer et à
la formation de roches (chimiques ou biochimiques).Chaque élément a un sort qui lui est propre.

En présence d’anhydride carbonique, le calcium et le magnésium peuvent précipiter en donnant


naissance à des carbonates.

Le potassium entre dans la constitution de micas et d’illites.

Le chlorure de sodium reste dissout dans l’eau, jusqu’au moment où il se dépose par évaporation.

2.2.5 La diagenèse

La diagenèse est le phénomène physico-chimique par lequel les sédiments frais sont transformés en
roches cohérentes. La diagenèse peut s’accomplir par 4 mécanismes, très différents les uns des autres :
la compaction, la cimentation, la recristallisation et la métasomatose.

 Compaction
Il y a compaction lorsqu’un sédiment est écrasé sous le poids des strates qui sont déposés au-
dessus de lui. Il s’agit d’un phénomène purement physique. La compaction est surtout
importante dans le cas de la transformation d’anciennes boues gorgées d’eau, en argiles, en
pelites, puis en pelites feuilletées.
 Cimentation
Dans les sédiments détritiques grossiers quel que soit leur état de compaction, il subsiste
toujours des vides importants entre les grains. A partir des solutions interstitielles remplissant
ces vides des minéraux diagénétiques authigènes (formés sur place) peuvent cristalliser. Le
sédiment meuble primitif sera transformé ainsi en roche cohérente par cimentation. La
cimentation est le mode de diagenèse habituel des grès.
 Recristallisation
Certains minéraux de la roche primitive sont dissous par les solutions interstitielles, et la
matière ainsi dissoute va contribuer à nourrir d’autres cristaux, devenant de plus en plus gros.
On dit qu’il y a recristallisation. Ce type de diagenèse se rencontre dans la plupart des
calcaires. Il caractérise aussi la transformation des sables en quartzites.
 Métasomatose
La métasomatose est une sorte particulière de recristallisation. Les solutions interstitielles sont
venues d’ailleurs et n’ont pas la même composition chimique que celles qui auraient
normalement rempli les pores de la roche. Une conséquence de cette invasion est que la
recristallisation est accompagnée par changement minéralogiques et chimiques dans la
constitution du sédiment.
Un exemple classique de ma métasomatose est celui de transformation des calcaires en
dolomies (dolomitisation), lorsque les calcaires ont été imbibés par des solutions
magnésiennes. Les calcaires sont aussi communément transformés en silex (silicification),
lorsqu’ils ont été parcourus par des solutions siliceuses. Dans certains cas la métasomatose est
presque contemporaine à la sédimentation (métasomatose synsédimentaire). On peut alors
constater que chaque banc était déjà métasomatisé. La métasomatose post sédimentaire fait
sans tenir compte de la stratification, souvent à partir de cassures qui amènent de loin les
solutions. Cette métasomatose tardive conduit parfois à la constitution d’amas de matières
utiles, surtout dans les roches calcaires : gîtes de zinc, de plomb, de fer etc.
2.2.6 Architecture et classification des roches

L’architecture d’une roche est définie par l’ensemble de ses caractères se rapportant à la forme, à la
dimension et à la disposition de ses diverses parties constituantes.

On distingue dans l’architecture, le débit, la texture, la structure et le grain.

Une roche possède un débit lorsqu’elle est découpée en plaquettes, en polyèdres, en ovoïdes, en boules
etc, par des surfaces de séparation. Une roche ne présentant pas de débit est dite massive. Le débit
n’est visible qu’en grand sur le terrain.

L’apparition d’une texture est déterminée par l’existence d’irrégularité visible à l’œil nue, dans la
répartition de la matière de la roche. La texture peut être, par exemple, compact, poreuse, noduleuse,
etc.

La structure se voit seulement au microscope. Elle est liée à la forme, à la disposition et aux relations
mutuelles des minéraux.

Enfin, le grain est l’expression de la dimension moyenne des éléments des roches. En première
approximation, on dit souvent que l’on a affaire à une roche à grain grossier, à grain moyen, à grain
fin. Mais ces expressions ne sont que relatives. Il est plus satisfaisant de parler d’une roche
macrocristalline, lorsqu’ils ne sont visibles qu’au microscope ; et criptocristalline lorsque la
détermination des cristaux ne peut être faite avec certitude qu’en utilisant le microscope électronique
ou les rayons X.

Lorsqu’on a besoin de renseignements très précis, on mesure la taille des minéraux. On emploie alors
l’expression de granulométrie plutôt que celle de grain.

2.2.6.1 Architecture des roches détritiques


Débit
Les roches détritiques se débitent en bancs, dalles, plaquettes, feuillets etc.
Ce débit est lié à l’existence d’un litage c'est-à-dire à l’alternation de minces couches qui diffèrent les
uns des autres par leur constitution minéralogique ou par leur granulométrie. Par exemple, des lits de
grès grossier peuvent alterner avec des lits de grès très fins.

On emploie souvent à tort le terme de litage et celui de stratification comme s’ils étaient synonymes.
La notion de stratification est, en réalité plus complexe que celle de liage. Il y a stratification lorsque
des lits de natures différentes se superposent, un grand nombre de fois de manière à constituer un
empilement de petites unités. Ces unités, qui sont appelées des strates peuvent être, elles-mêmes
décomposés en lits. Par exemple, des cycles de composition grès grossier-grès fins-argile peuvent
former par leur répétition des ensembles sédimentaires très épais.

La notion de schistosité est différente de celle de litage. Il y a schistosité lorsque, pour une cause
quelconque, une roche se débite en feuillets.

Le débit schisteux peut devoir son existence au litage. Par exemple, lorsqu’il y a alternance de lits
tantôt gréseux, tantôt micacés, ces derniers favorisent la séparation des feuillets. De telle roche ont une
schistosité primaire. Mais dans d’autres cas, la schistosité est apparue tardivement dans la roche,
comme conséquence de son laminage au cours de mouvements organique. Cette schistosité secondaire
est typiquement développée dans les schistes ardoisiers.
Texture
La texture des roches détritiques est peu variée. Elle est plus ou moins compacte ou poreuse. Les
roches détritiques anciennes sont généralement plus compactes et plus fortement cimentées ou
recristallisées que leurs équivalents pétrographiques récents.
Structure
Les roches détritiques toujours constituées e définitive par un empilement de grains, n’ont que des
structures peu variées.
On pourra distinguer cependant des structures isogranulaires, à grains bien calibrés et des structures
hétérogranulaires à matériaux mal classés.

Si on considère la forme des grains, on peut noter qu’il existe des structures à grains arrondis et des
structures à grains anguleux.

Enfin, suivant que le ciment constitue une partie minime ou une partie importante de la roche, on aura
affaire à des structures à grains détritiques jointifs ou à des structures à grains détritiques dispersés.
Grain
Le grain est le caractère architectural des roches détritiques le plus apparent et le plus important aussi
du point de vue de leur classification.
Classification granulométrique des roches détritiques

Diamètre moyen Matériaux meubles Roches consolidées

Au dessus de 50 cm Blocs

Entre 50 cm et 2 mm Cailloux Conglomérats

Entre 2 mm et 0.2 mm Sables Grès

Au-dessous de 0.2mm Boues Pelites

2.2.6.2 Architecture des roches d’origine chimique


Débit

Les roches d’origine chimiques sont parfaitement massives lorsqu’elles ne contiennent pas
d’impuretés détritiques. Il suffit de rappeler à titre d’exemple, l’homogénéité des calcaires. Toutefois
les calcaires peuvent présenter accidentellement des débits singuliers dont la signification reste assez
énigmatique.

Texture
Les roches d’origine chimique, non altérées, sont le plus souvent compactes. Leur texture ne se
complique que par le jeu de phénomènes tardifs de dissolution, de recristallisation, de métasomatose.

Structure et origine

Lorsque du carbonate de chaux cristallisé dans l’eau de mer ou des lacs, il se forme, tout d’abord, un
nuage de minuscules cristaux de calcite ou d’aragonite après être restés un certain temps en
suspension, ces cristaux tombent sur le fond et constituent une boue qui recristallise, ensuite, en
donnant naissance à un calcaire cohérent.

Ces structures sont caractérisées par la juxtaposition de grains de calcite monocristallins,


équidimensionnels, à contours dentelés (structure granulaire).

Plus la cristallisation est avancée et plus le grain devient gros.

Dans les structures microgranulaires, les granules de calcite sont si petits qu’ile forment plusieurs
couches superposées dans l’épaisseur de la plaque mince. De tels calcaires, examinés à l’œil nu
paraissent amorphes. Lorsqu’on a affaire à une structure macrogranulaire, par contre, les cristaux de
calcite se distinguent individuellement non seulement au microscope, mais même à l’œil nu ou à la
loupe.

2.2.7 Tableau général de classification

N° Lignée Mode de sédimentation Roches

Anciens dépôt de blocs et cailloux Conglomérats

1 Roches détritiques Anciens sables Grès

Anciennes boues Pelites

Résidus solides de l’altération Argile résiduelle

restés sur place ou remaniés Latérite et bauxite

Argile sédimentaire
Roches d’origine chimique
2
ou biochimique Précipitation des sels dissous Calcaires

ou floculation des colloïdes Dolomies

Phosphates

Roches siliceuses

Roches ferriques
2.3 Description des différentes roches sédimentaires
2.3.1 Roches détritiques
Les conglomérats

Ce sont des roches constituées par des blocs ou des cailloux, dispersés dans un ciment.

On distingue parmi eux des poudingues et des brèches.

Les poudingues contiennent des cailloux fortement usés de forme ovoïde que l’on appelle des galets.
Les brèches par contre renferment des éléments anguleux.

Les grès

CE sont des roches détritiques formées par des grains de sable, enrobés dans un ciment. Les grains
peuvent être uniquement quartzeux, soit une partie quartzeuse et une partie feldspathique. Mais la
diversité des grès tient à la nature de leur ciment. On distingue parmi eux :

 Grès à ciment siliceux,


 Grès à ciment pélitique
 Grès à ciment calcaire,
 Grès à ciment ferrugineux
 Grès uniquement calcaires (calcarenites).
Les pélites

Les pélites sont d’anciennes boues qui ont consolidées par compaction. Elles sont faites de matériaux
détritiques fins, qu’agglomèrent des substances subcolloïdales ou colloïdales. Ce mélange contient
aussi, parfois, de calcite. D’après leur nature minéralogique, on a :

 Pélites quartzeuses,
 Pélites micacées et argileuses,
 Pélites calcaires.
2.3.2 Roches d’origine chimique ou biochimique
1. Argiles résiduelles
Dans ces formations, les feldspaths des roches éruptives et métamorphiques tendent à se
transformer, d’une manière plus ou moins complète, en silicates hydroxylés d’aluminium,
autrement dit en argiles. Suivant les cas, ces argiles résiduelles peuvent être principalement, de
la kaolinite. On voit que l’altération des roches feldspathiques se traduit par un
appauvrissement en silice et par enrichissement en aluminium. Dans cette suite, la kaolinite
représente le terme de la dégradation argileuse.
2. Latérites
Le caractère distinctif des latérites est que l’altération des silicates est poussée plus loin,
jusqu’à la formation d’hydrates d’aluminium et d’hydrates de fer.
Suivant la nature du minerai qui prédomine, on pourra avoir affaire à des latérites
alumineuses, soit à des latérites ferriques. Les latérites essentiellement alumineuses sont aussi
appelées des bauxites qui sont exploitées en tant que minerai d’aluminium en Guinée, en
Guyane etc.
Les latérites essentiellement ferriques sont les latérites au sens du terme. On peut les définir
comme des roches rouges ou brunes essentiellement formées de goethite et de limonite. Elles
présentent la particularité d’être tendre lorsqu’elles sortent de la carrière mais se dessèchent à
l’ai libre.
Cette propriété est mise au profit pour la construction de briques et dans la construction des
routes.
La partie supérieure des coches latéritiques forme une croûte dure, appelée carapace ou
cuirasse.
3. Argiles sédimentaires
On adonné de tout temps le nom d’argile à des roches terreuses, criptocristallines, ayant la
propriété soit de devenir plastique lorsqu’elles sont imbibées d’eau, soit d’être absorbantes et
dégraissantes à sec. Ces roches sont essentiellement formées de kaolinite, d’illite ou de
montmorillonite en particules d’une dimension généralement inférieures à 2 microns.
Les roches argileuses qui l’on appelle aussi argilites peuvent contenir des impuretés diverses :
grains de sable, carbonates etc. Nous conviendrons de dire qu’une roche est une argile
lorsqu’elle contient plus de 50% de minéraux argileux.
Le lieu de formation des constituants d’une argile sédimentaire est difficile à déterminer.
Dans certains cas, il s’agit d’argile d’origine résiduelle qui balayées par l’érosion et
transportées par les eaux courantes ou par le vent viennent se déposer sur le fond des lacs et
des mers ou su les continents. Nous dirons que se sont des argiles détritiques. Il semble dans
l’état de nos connaissances, que la plupart des argiles aient cette origine.
En d’autre cas, des minéraux argileux peuvent certainement prendre naissance par
précipitation chimique au sein des eaux marines, à partir de la silice et de l’alumine colloïdale
apportées par des rivières. Ce sont des argiles de néoformation.
Enfin, l’argile peut encore recristalliser, après son dépôt, au cours d’une période de diagenèse.
4. Calcaires
Les calcaires sont des roches «essentiellement formées par de la calcite. Comme
ils ne contiennent qu’un seul minéral, on pourrait penser que leur pétrographie est des plus
simples.
La calcite est un minéral qui se dissout et qui recristallise facilement dans les roches. Ainsi les
effets de la diagenèse sont-ils très important dans les calcaires. On distingue quatre sortes de
roches caractérisées par des transformations diagénétiques croissantes : les boues, les craies,
les calcaires proprement dites et les marbres.
Les boues sont des sédiments frais, formés par de minuscules cristaux de calcites, séparés par
un milieu constitué par de l’eau.
Les craies sont des boues desséchées mais non cristallisées. Elles sont friables, tendres,
poreuses et traçantes.
Dans les calcaires proprement dits, la pâte crayeuse a recristallisée.
Enfin, les marbres sont des calcaires largement cristallins, assez durs.
La classification des calcaires est tout à fait empirique. Nous distinguons parmi eux :
 Les calcaires caractérisés par leur structure,
 Les calcaires à organismes
 Les calcaires impurs.
5. Les dolomies
Les dolomies sont des roches dont le constituant principal est le carbonate double de magnésie
et de calcium CaMg(CO3)2 minéral appelé dolomite.
Il ya un passage continu des dolomies au calcaire, par mélange en toutes proportions, de la
dolomite et de la calcite.
Il ya lieu de préciser que la dolomie est rarement identifiable au microscope dans les calcaires
magnésiens. Dans les roches qualifiées de dolomitiques la minérale dolomite est, au contraire,
bien visible avec ses formes cristallographiques. Les roches appelées communément dolomies
sont le plus souvent des dolomies calcarifères (50 à 90% de dolomite).
Les dolomies pures, ne contenant pas de traces de calcite sont extrêmement rares.
6. Les phosphates
Les roches phosphatées, roches appelées simplement phosphates dans la langage
pétrographique courant, sont essentiellement formées par de la colophane, variété de l’apatite
à structure cristalline.
La colophane se présente au microscope comme une matière d’apparence isotrope de couleur
jaune ou brunâtre. Parfois, elle forme des grains ; parfois, des concrétions, parfois encore elle
contient des fragments d’os ou d’autres restes d’organismes ou bien elle forme une sorte de
brouillard imprégnant des calcaires fins.
7. Les roches siliceuses
Ces roches représentent le produit de la sédimentation sur le fond de la mer ou des lacs, soit
des flocons de silice colloïdale, soit de restes de micro-organismes siliceux.
8. Les roches ferriques
On appelle roches ferriques toutes roches qui contiennent plus de 10% de fer, ce qui
correspond à une teneur de Fe2O3 supérieure à 15%. Ce fer peut être présent dans les roches
sédimentaires et résiduelles à l’état d’oxyde (hématite, magnétite), d’hydrate (goethite,
limonite), de carbonate (sidérose), de sulfure (pyrite), de silicate (chlorite, glauconie).
9. Les roches salines
Les roches salines sont des résidus d’évaporation d’eau de mer. On les appelle aussi des
évaporites. Tous les minéraux qui entrent dans la constitution de ces roches, ont la propriété de
se dissoudre dans l’eau.
Il n’y a que trois minéraux qui constituent de véritables roches : l’anhydrite, le gypse et le sel
gemme.
10. Les charbons
Les charbons sont des roches sédimentaires faites uniquement de débris végétaux. Les roches
charbonneuses sont reparties en deux grandes familles : les houilles et les lignites.

2.3 Les roches métamorphiques


2.3.1 Introduction et classification
On distingue parmi les roches métamorphiques :

 Des roches mécaniquement déformées qui ont été écrasées, mais qui n’ont pas été le siège que
de changement minéralogique minime,
 Des roches métamorphiques proprement dites, qui ont subi une intense recristallisation.
Roches mécaniquement déformées

Schistes ardoisiers : phyllades

Roches à structure cataclastique : granite à structure mylonitique (cristaux inférieures à 100 µm

Roches métamorphiques proprement dites

 Métamorphisme de contact :
o Les cornéennes sont des roches massives, dures, à grains fins, d’aspect corné. Leur
structure est caractérisée par la juxtaposition de minéraux grenus et non orientés. Ces
grains sont en ordre, fortement engrenés les uns dans les autres.
o Les schistes tachetés. A la différence des cornéennes les schistes tachetés ont
conservés les traces du litage originale de la roche sédimentaire, exemple :
métaquartzite.
 Métamorphisme générale :
o Les schistes sériciteux, schistes chloriteux etc. Ce sont des roches finement
schisteuses possédant un clivage à l’éclat lustré. Exemples : phyllithes (sériciteux),
prasinites (chloriteux),
o Micaschistes, chloritoschistes. Ce sont des roches déjà fortement métamorphiques.
Elles ont une schistosité marquée.
o Gneiss. Les faciès pétrographiques auxquelles on donne le nom de gneiss sont
caractérisés par empilement de lits noirs, riches en minéraux ferromagnésiens (biotite,
amphibole) et de lits blancs riches en quartz et feldspaths. Les feldspaths sont ici
visibles à l’œil nu. La structure est granoblastique, porphyroblastique ou oeillée.
o Leptynites. Ce sont des roches faites de quartz et de feldspath alcalin. Elles sont
pauvres en micas ou en amphibole, mais de grenat u est fréquent. Leu texture est
massive. Sur le terrain elles se débitent en bancs réguliers.
o Amphibolites, pyroxènites. Ces roches constituées essentiellement par de l’amphibole
ou du pyroxène, associés à des plagioclases basiques. Les amphibolites se
reconnaissent à leur couleur verte-sombre et à leur texture massive. Les pyroxènites
sont des roches dures, tenaces, massives, à grain fin de teinte verdâtre claire.
o Quartzites, grenatites. Les quartzites sont des roches blanches, légèrement teintées, à
l’éclat gras. Les grenatites sont faite essentiellement de grenat.
o Calcaires cristallins. Ce sont des roches d’un blanc éclatant, largement cristallisées,
semblables aux calcaires, métamorphisées au contact du granite. Le cipolin (marbre
italien classique) en est l’exemple.
2.3.2 Généralités
Le métamorphisme est la transformation des roches sous l’action des processus endogènes qui
provoquent la modification des conditions physico-chimiques dans l’écorce terrestre.

La transformation peut être subi par n’importe quelle roche, quelle soit sédimentaire, magmatique ou
métamorphique formée précédemment.

Les processus métamorphiques se distinguent par le fait qu’ils évoluent en conservant l’état solide de
la matière, sans que les roches subissent la fusion à une échelle importante. Ce n’est que dans les
conditions physico-chimiques définies que le métamorphisme s’accompagne d’une recristallisation
partielle ou complète des roches initiales.

Suivant l’intensité des processus métamorphiques, on observe une transition progressive des roches
faiblement modifiées, qui conservent la composition initiale jusqu’à des roches profondément
transformées, dont la nature primaire est pratiquement perdue.

Les roches métamorphiques abondent dans l’écorce terrestre. Leur étude consiste à déchiffrer la nature
initiale des roches qui ont servi à leur production, et à reconstituer les conditions de leur formation.
Si l’on tient compte que la composition des roches métamorphiques est très variés et, dans de
nombreux cas, inclut des matières premières précieuses, il devient claire qu’elles représentent un
intérêt non seulement pour la théorie mais aussi pour la pratique.

2.3.3 Les facteurs de métamorphisme


Le métamorphisme est un phénomène physico-chimique complexe conditionné par l’action cumulée
de la température, de la pression et des substances chimiques actives.

2.3.3.1 La température
La température est le premier facteur du métamorphisme qui influe sur le processus de formation des
minéraux et qui détermine la constitution des associations minérales.

La température accroit considérablement la vitesse des réactions chimiques et l’intensité des


processus de recristallisation. L’élévation de la température contribue aux réactions métamorphiques
exothermiques qui évoluent avec l’absorption de la chaleur, provoque la déshydratation des minéraux
contenant des hydroxydes, la décarbonisation des carbonates et conduit à la formation des minéraux à
température élevée privés d’eau de constitution. Dans les conditions d’accroissement des températures,
la recristallisation conduit à la formation des structures à grains plus gros.

Dans le cas général, l’intensité des transformations associées à l’action de la température augmente
avec la profondeur du gisement des roches et la durée de l’action thermique. La valeur du flux
thermique et du gradient géothermique sont différents pour les différentes zones de l’écorce terrestre.
Ceci explique pourquoi les roches qui gisent à des profondeurs identiques, mais dans des différentes
zones de l’écorce, subissent des transformations thermiques avec des intensités différentes.

On appelle gradient géothermique, l’élévation de la température observée dans l’écorce terrestre en


fonction de la profondeur. Ce gradient est environ d’1°C/30m (en moyenne) et 1°C/10m (zone
volcanique).

2.3.3.2 La pression
La pression est le deuxième facteur du métamorphisme. Elle prend deux formes :

 Pression géostatique produite par la masse des couches sus-jacentes,


 Pression orientée provoquée par les mouvements tectoniques.
2.3.3.3 les substances chimiquement actives
Les substances chimiquement actives sont le troisième facteur et probablement le plus important du
métamorphisme. On y rapporte en premier lieu l’eau et le gaz carbonique ; c’est derniers temps on
attribue une importance toute aussi grande à l’hydrogène H2.

L’intérêt des composés de N, Cl, F, B, S et d’autres éléments est également est grand. Sous forme de
solutions de composition complexe ces substances migrent à travers les roches en exerçant sur elles
une action métamorphisant.

L’eau contenue dans les roches sédimentaires et qui se dégage lors de leur transformation sous l’action
de température élevée, joue un rôle peu important et d’habitude n’influe pas sur le caractère général du
métamorphisme. L’action principale est exercée, probablement par les solutions chaudes ascendantes
qui se diffusent de l’intérieure de la terre à travers les vides des roches et le magma liquide.

Le rôle immense de ses solutions est confirmé par le fait que dans ce qu’on appelle les « systèmes
secs », les roches privées de solutions par suite du volume réduit de leurs espaces vides, même sous
hautes pressions et température, les transformations métamorphiques ne marchent pratiquement pas ou
sont très lentes.

2.3.3.4 Types et ambiance du métamorphisme


Dans les conditions naturelles, les différentes zones de l’écorce terrestre sont le siège de la
manifestation simultanée de plusieurs facteurs du métamorphisme. Mais l’échelle de cette
manifestation dans l’ensemble et le rôle relatif de chaque facteur dans le processus métamorphique
sont déterminées par une situation géologique correspondante. D’après la répartition spatiale et
l’amplitude de processus on distingue deux types principaux du métamorphisme :

 Le métamorphisme local,
 Le métamorphisme régional.
Le métamorphisme local est délimité par les éléments structuraux concrets : failles, contacts avec les
roches intérieures, dislocations. Les roches métamorphiques qui se forment ainsi sont associées par
des transitions progressives aux couches non métamorphisées. Le métamorphisme local se subdivise
en métamorphisme de contact et en métamorphisme cataclastique ou dynamométamorphisme.

Le métamorphisme de contact se manifeste dans les limites des auréoles de l’action chimique et
thermique des intrusions sur les roches encaissantes. Ses mobiles principaux sont la température et les
substances chimiquement actives.. Dans l’ensemble, la valeur de l’auréole de contact, le degré du
métamorphisme des roches encaissantes dans l’auréole et le caractère des transformations dépendent
de la température, du volume et de la composition du magma liquide injecté.

Les roches typiques du métamorphisme de contact sont les cornéennes, les grèses, les quartzites
secondaires qui sont associés un grand nombre de gisements de minéraux utiles tels que l’étain, le
tungstène, le molybdène, l’or et les polymétaux.

Le métamorphisme cataclastique s’effectue sous l’action des pressions orientées et consiste en une
désagrégation mécanique (fragmentation et effritement) des roches ou cataclase.

Le métamorphisme régional se manifeste sur des vastes étendues et intervient dans des volumes
immenses des roches. Les facteurs qui déterminent le métamorphisme régional sont la température, la
pression et les substances chimiquement actives ; l’action de tous ces facteurs est simultanée. Dans le
métamorphisme régional se réalisent des processus chimiques et métasomatiques. Les roches qui se
forment ainsi sont très variées : des schistes, gneiss, quartzites, marbres.
Le métamorphisme régional est associé généralement aux régions synclinales actives.
Dans les conditions d’un métamorphisme régional, l’intensité de la transformation des roches peut
atteindre le degré maximal caractéristique de l’ultra métamorphisme. Ce dernier se manifeste à une
grande profondeur, dans de régions plissées, où les conditions thermodynamiques admettent une
refusion partielle ou complète des roches. Les principaux processus de l’ultra métamorphisme sont
l’anatexie, la paligénèse et la granitisation :
 L’anatexie est la fusion partielle sélective des minéraux composés de quartz et de feldspaths à
partir des roches initiales.
 La paligénèse est la refusion totale des roches initiales d’une composition déterminée avec
formation du magma granitique. Ce phénomène est lié ordinairement à la refusion des gneiss
granitiques et des roches sédimentaires dont la composition chimique globale correspond aux
granites.
 La granitisation est le processus de modification chimique et minéralogique de roches de
composition quelconque avec leur transformation en granite.
Roches sédimentaires Roches ignées

Série
Série argileuse Série Série
Série carbonatée Série calcaro-pélitique gabbro-
ou pélitique siliceuse granitique
dioritique

Argiles ou pélites Grès Calcaires Marnes Granites Gabbros


ou dolomies
Phyllades Protogines
Quartzites Marbres
Schistes et quartzites micacés et cipolins Micashistes calcifères Apparition
d'épidote
Chloritoschistes Prasinites
Siricitoschistes

Micashistes à 2 micas

Gneiss à 2 micas

Gneiss à biotite Leptynites Serpentinites Amphibolites et pyroxénites Orthogneiss Amphibolites


et pyroxénites
Leptynites à
cordiérites et
leptynites à grenat
2.5 Les roches éruptives et le cycle pétrogénique
2.5.1 Introduction
La matière de ces roches provient directement soit en partie, soit en totalité des profondeured de
l’écorce terrestre.

Ce sont des roches issues du refroidissement du magma. On appelle magma, la matière fondue
profonde qui, en se solidifiant donne naissance à la majorité des roches éruptives.

La matière est originellement très chaude, c’est pourquoi on appelle ces roches : roches ignées.

L’appellation « roches éruptives » est un peu trompeur, car une partie seulement de ces roches
provient d’éruption volcanique. Ce qui caractérise ces roches au premier coup d’œil, c’est qu’elles ont
une structure massive, autrement dit que nous y perdons le fil directeur de la stratification.

Ce que toutes ces roches ont en commun, c’est de s’être formées à la suite du refroidissement et de la
cristallisation du magma.

Elles peuvent être classées en fonction de l’agencement géométrique des cristaux d’une part, et d’autre
part en fonction du mode de leur gisement.

2.5.2 Classification d’après leur structure


Structure : c’est l’assemblage des minéraux qu’on peut déceler à l’œil nu, à la loupe ou au microscope.

 Les minéraux visibles à l’œil nu caractérisent les roches issues d’une cristallisation lente en
profondeur. On parle de structure grenue : roches plutoniques.
 Les minéraux non visibles à l’œil nu caractérisent les roches de coulée en surface ou
d’explosion : roches volcaniques.
Les types de structure des roches volcaniques :

 Microgrenue (existence de petits grains),


 Microlithique (présence de petits bâtonnets),
 Vitreuse ‘aspect d’une vitre).
2.5. 3 Classification des roches d’après leur mode de gisement
On distingue traditionnellement, parmi les roches éruptives des roches volcaniques ou effusives,
formées par refroidissement de laves fondues épanchées en surface, et des roches plutoniques, qui ont
pris naissance en profondeur et qui n’ont été amenées au jour qui par des soulèvements suivis d’une
assez forte érosion.

Mais cette division classique n’est qu’une première approximation.

En effet, les roches volcaniques passent progressivement aux roches plutoniques par des roches semi-
profondeur. Et lorsqu’on pousse la précision plus loin encore, on est amené à distinguer, parmi les
roches de semi-profondeur des roches hypovolcaniques très voisines des roches volcaniques
proprement dites et des roches périplutoniques, formant des faciès de bordure ou des filons à la
périphérie des grands massifs profonds.
On aboutit à la subdivision suivante :

Roches volcaniques proprement dites ou roches effusives


Roches volcaniques
Roches hypovolcaniques
Roches de semi-profondeur
Roches périplutoniques
Roches plutoniques
Roches plutoniques proprement dites ou roches de profondeur

D’une manière générale, nous retiendrons la classification suivante.

Roches plutoniques Roches volcaniques

 Refroidissement lent en profondeur  Refroidissement rapide des laves en


 Roches à structure grenue surface
 Gisement dans l’écorce terrestre  Roches à structure microgrenue
(roches granitiques de couleur claire,  Gisement en fond marin
d=2.6 à 2.7) (roches basaltiques de couleur noire,
d= 2.7 à 3.0)

2.6 Cycle pétrogénique


Dans les cours précédents, nous avons étudié trois sortes de roches principales, donné leur description
et exposé leur mode de formation. Nous avons noté des relations existant entre eux et maintenant nous
allons préciser ces relations et de les situer dans l’espace, bref de décrire ce qu’il est convenu
d’appeler le cycle pétrogénique.

Le cycle principal est simple. A l’air libre les roches sont altérées et fragmentées par les agents
atmosphériques. Ainsi se forment les altérites. Puis ces débris et autres produits sont enlevés, mis en
mouvement par les rivières, le vent, les glacières ou autres agents naturels. Ils sont transportés et
finalement déposés plus loin ; la plus grande partie aboutit ainsi aux mers bordières et s’y accumule en
roches sédimentaires, d’abord en majorité meubles, puis en se tassant et se transformant un peu, elles
deviennent consolidées : c’est la diagenèse. Leur accumulation peut faire ployer la croute terrestre
sous-jacente, formant ainsi les géosynclinaux où, par compression, se forment des plissements, avec
rétrécissement et augmentation d’épaisseur. Les roches sont non seulement déformées, mais soumises
à des pressions et à des températures de plus en plus fortes. Elles sont transformées et deviennent des
roches métamorphiques. A l’extrême, elles arrivent même à fondre et forment dans ce cas des liquides
ou magma, qui montant à travers l’écorce, formeront les roches éruptives, les unes plutoniques qui
cristallisent en profondeur, les autres volcaniques, qui se consolident à la surface du terrain ou à son
voisinage. En même temps par l’effet direct des forces de compression ou par leur effet indirect il y a
rétrécissement donc épaississement de la croute, donc, par isostasie, surélévation. Le terrain se trouve
porté au-dessus des niveaux de la mer et donc soumis à l’érosion et à l’altération. On est ainsi revenu à
la même situation qu’au départ : le circuit fermé ou cycle pétrogénique est bouclé.
Altération Ablation

Transport

Volcanisme
Roches volcaniques Dépôt
Plutonisme
Roches plutoniques
Roches sédimentaires
naturelles

Diagenèse

Roches sédimentaires
consolidées

Métamorphisme
Anatexie

Roches métamorphiques

Ultra-métamorphisme

Anatexites

2.7 Essais sur des roches

2.7.1 Essais d’identification


On procède selon deux essais :

 Essais d’attaque à l’acide chlorhydrique : seuls les calcaires, les marnes silico-calcaires et les
grains calcarifères sont attaqués ;
 Essais minéralogiques : on examine sur cassure fraiche la couleur, le grain et l’homogénéité
ainsi que le clivage caractéristique de la roche.

2.7.2 Mesure de densité

Pour la détermination de la masse volumique, on broie la roche et on introduit un poids connu de


poudre de roche dans le flacon de liquide (picnomètre), on détermine ainsi l’augmentation du volume
et par quotient, la masse volumique.
2.7.3 Mesure de la résistance à la compression

Elle s’effectue par écrasement de cube sous presse. On opère sur des cubes de 4 à 7 cm d’arêtes.

2.7.4 Mesure de la résistance à l’abrasion et à l’attrition (mesure de dureté)

La mesure de dureté est effectuée au moyen de l’essai :


 Deval : il consiste à faire entrechoquer un nombre et un poids donné de pierres pendant un
certain temps dans des récipients cylindriques et à mesurer le poids U de grains fins passant
au tamis de 1.6 mm qui ont été produits au cours de l’essai. U est en gramme. Le coefficient
Deval :
CD=400/U
Le coefficient CD est d’autant plus élevé que la roche est dure.
 Essai Los Angeles : il consiste à introduire dans un cylindre muni de billes d’acier, un poids
donné de roche. On fait tourner le cylindre pendant un certain temps. On mesure le poids de
grains fins V obtenus. Le coefficient Los Angeles :
CLA=V/P P est le poids de roche introduit dans le cylindre
 Deval humide : certaines roches lorsqu’elles séjournent longtemps dans l’eau, perdent une
grande partie de leur solidité. Pour de telles roches on a mis au point un essai appelé Essai
Deval humide. C’est un essai analogue au précédant au cours duquel on ajoute de l’eau aux
pierres contenues dans le récipient cylindrique.

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