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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la


Recherche Scientifique
Université Abderrahmane Mira de Bejaia
Faculté de Technologie
Département d’Hydraulique

Atmane Allouache

PROCÉDÉS COURANTS
DE
TRAITEMENT DES EAUX
ET
ÉPURATION DES EAUX USÉES
POLYCOPIÉ
2ème.Éditon

BEJAIA 2013
INTRODUCTION

L‘ eau est la matière la plus répandue sur la Terre. Elle est la condition indispensable à

la vie, à l‘ évolution économique et civilisationnelle. L‘ augmentation continue de la

population mondiale, une élévation sans arrêt du standard de vie, conditionné par la

croissance de la production, ont provoqué des contradictions dans le rapport eau – société. Ce

rapport est actuellement caractérisé d‘ un côté par des exigences élévées de la société sur l‘

eau, de l‘ autre par la pollution des ressources en eau. Dans certaines parties du monde ces

contradictions sont si fortes que l‘ eau est devenue un maillon limitant du développement de

la société.

Actuellement un système artificiel est ancré dans notre vie de tous les jours. Ce système

est composé d’éléments suivants :

- prise d’eau d’un point du cycle hydrologique naturel,

- traitement de l’eau selon des exigences des utilisateurs,

- transport de l’eau de la source d’eau jusqu’au consommateur, en passant par la station

de traitement,

- utilisation de l’eau dans les foyers, dans l’industrie, l’agriculture et les transports,

- évacuation des eaux usées de leur lieu de création,

- épuration des eaux usées et leur évacuation dans le récipient.

Si on analyse en détail ce système, on remarquera qu’il est formé de deux parties

essentielles :

- alimentation en eau de la population,

- évacuation des eaux usées


- L’ ensemble des édifices et équipement servant à l’ approvisionnement en eau de la

population, de l’ industrie , partiellement de l’agriculture, et d’ autres branches est

appelé conduite. Un ensemble similaire, mais pour l’évacuation des eaux usées et leur

épuration à un degré tel que la valeur économique naturelle des cours d’eau soit

préservée est appelé canalisation.

A. GÉNÉRALITÉS SUR LES EAUX USÉES

La résolution des problèmes pratiques de protection, de traitement des eaux et d’épuration des

eaux usées exige la détermination très précise de l’espèce et de la quantité des matières

polluantes dans les eaux de différentes origines et à différents stades de leur traitement ou

épuration. Les exigences élevées du contrôle que demande l’ aggravation de la qualité des

eaux potables, superficielles et des eaux usées, la classification unique de la pureté des cours

d’ eau, les exigences des organismes d’hygiène, de l’ inspection étatique aquicole et des

entreprises industrielles purifiant leurs propres eaux usées, le système de contrôle dans les

stations de traitement et d’ épuration exigent l’ utilisation de méthodes uniques pour les prises

d’ échantillons et la détermination des propriétés physiques, chimiques et biologiques des

eaux.

I. ANALYSE DES EAUX

I .1. EXPRESSION DE LA COMPOSITION QUANTITATIVE DES EAUX

Il existe des normes ( ex. normes françaises NF, normes européennes ou normes OMS) pour

l’ expression des résultats de l’analyse physique et chimique de toute sorte d’ eau. La

composition de l’eau est exprimée en concentration massique (g.l-1, mg.l-1, µg.l-1 , ou évent.

kg.m-3, g.m-3, mg.m-3) ou en concentration de quantité de matière (mmol.l-1, µmol.l-1, ou

évent. mol.m-3, mmol.m-3). Le symbole de l’élément, ion, composé chimique doit être indiqué
avant la donnée de concentration correspondante (ex. chlorure (Cl)=10 mg.l-1). La

concentration molaire est exprimée habituellement en moles de molécules entières, d’atomes

et d’ions entiers ( ex. le magnésium (Mg)=0,5 mmol.l-1). En cas de besoin, il est possible de

l’exprimer en moles d’équivalents chimiques (ex. le calcium (Ca/2) = 1,00 mmol.l-1).

I.2 ECHANTILLONAGE

Une des conditions fondamentales d’obtention de résultats d’analyse précis et justes est que

l’échantillon de l’eau à analyser puisse représenter par sa composition, la composition

moyenne de toute la quantité d’eau suivie, qu’il contienne toutes les composantes dans le

même rapport massique ou volumique qu’elles apparaissent dans la ressource suivie.

I.2.1 PRISE D’ECHANTILLONS POUR ANALYSE PHYSIQUE ET CHIMIQUE

On distingue les prises d’échantillon unique et répétitives, les prises ponctuelles (uniques,

simples) et les prises d’échantillons mixtes (coulées).

La prise d’échantillons unique donne une image de l’état instantané. L’échantillon est

pris en une seule fois ( dans une seule bouteille et par le même opérateur) et est analysé

séparément.

La prise répétitive d’échantillons sert à la détermination de la variabilité spatiale,

temporelle ou des deux à la fois des échantillons. Les échantillons sont pris toujours en

relation avec un autre groupe d’échantillons. On constitue ainsi une série d’échantillons dont

les résultats sont traités statistiquement.

On distingue également La prise d’échantillons zonale (les échantillons sont pris à

différentes profondeurs sur un axe verticale d’une colonne d’eau d’un point déterminé à la

surface à un point choisi en profondeur sur la verticale) et la prise d’échantillons temporelle

( les échantillons sont pris de manière répétitive à des intervalles de temps déterminés).
Selon le type, on distingue les échantillons ponctuels et mixtes.

L’échantillon ponctuel est généralement obtenu en une seule prise.

L’échantillon mixte est obtenu par mélange de quelques échantillons ponctuels, pris au

fur et à mesure d’un seul endroit. L’échantillon moyen est une sorte d’échantillon mixte qui

caractérise la composition moyenne de l’eau dans l’espace, le temps ou les deux à la fois.

I .1.1 PRISE D’ECHANTILLONS DES EAUX USÉES

Les eaux usées exigent des méthodes spéciales de prise d’échantillons du fait de la variabilité

de leur qualité. Les échantillons sont pris soit sous forme d’échantillons moyens,

d’échantillons mixtes (pour 24 heures, pour une relève ou pour 1 heure), ou bien les prises

sont faites comme prises séquentielles, resp. sous forme de prises faites en même temps (

échantillons pris en différents endroits du cours d’eau des eaux usées pris en vue du temps de

retard entre les différents endroits de prise). L’échantillon représentatif est pris, dans la

mesure du possible, dans les endroits du plus fort courant. Dans les bassins de stations

d’épuration, les échantillons sont pris comme dans les eaux stagnantes. Dans les

canalisations, on trouve parfois installés des robinets de prise.

Un grand soin doit être voué aux prises d’échantillons destinés à la détermination des

concentrations de l’oxygène dissous. Lors de la prise, l’échantillon ne doit être en contact

avec l’atmosphère, l’échantillon ne peut etre conservé, l’oxygène doit etre immédiatement

fixé, précipité. La bouteille contenant l’échantillon doit etre bouchée convenablement de

sorte qu’il n’ y ait aucune bulle d’air.

I.1.2 PRISE D´ECHANTILLONS POUR ANALYSE MICROBIOLOGIQUE

(BACTERIOLOGIQUE)
Lors de la prise d’échantillons dans le but d’analyse microbiologique (bactériologique), une

attention toute particulière doit être portée à ce que l’échantillon ne soit pas contaminé. Les

échantillons sont pris dans des bouteilles en verre au bouchon rodé, à la contenance de 100,

250 ou 500 ml. Les bouteilles devraient être stérilisées auparavant par autoclave et ensuite

séchées à 150°C. Les bouteilles avec leur bouchon sont laissées emballées dans un emballage

stérilisé jusqu’au moment de prise d’échantillons. L’ouverture et la fermeture de la bouteille

lors de la prise doit se faire avec soin afin d’empêcher une contamination accidentelle. Par

des bactéries.

L’échantillon à partir d’une source d’eau superficielle est pris en premier, avant

l’échantillonnage pour analyse biologique et chimique. Les échantillons ne sont pas pris

directement à la surface de l’eau, qui est souvent contaminée par la composante bactériale de

l’air, mais à partir de la couche superficielle. A partir des sources, des forages les échantillons

sont pris comme pour des échantillons d’eau superficielle. Pour les prises d’échantillons à

partir des robinets de conduite, l’extrémité du robinet ( le point de sortie de l’eau) doit être

brulée un court instant et l’eau doit couler environ 5 minutes avant la prise. La température de

l’eau ne doit pas dépasser 10°C, de sorte que les bactéries présentes ne puissent se multiplier.

Il est recommandé de stocker les échantillons dans de la glace et de les conserver au plus tard

le temps exigé par les normes de conservation.

I.1.2 METHODES D´ANALYSE

En analyse chimique des eaux, on utilise essentiellement les méthodes de la chimie

analytique classique pour la détermination des composantes inorganiques. Parmi ces

méthodes, la gravimétrie sert à la détermination des sulfates, des phosphates, du fer, du

sodium. L´analyse volumétrique avec indication visuelle du point d´équivalence est utilisée

pour la détermination du calcium, du magnésium, de l´oxygène, de l´ozone, du chlore, des


carbonates, des sulfites, des fluorures. Mais le plus souvent on utilise les méthodes

colorimétriques et photométriques pour la détermination, par exemple du fer, de l´aluminium,

de l´ozone, du chlore, des nitrites, des nitrates, des sulfites, sulfures et des phosphates.

Pour la détermination de la quantité totale de matières organiques dans les eaux, on

utilise particulièrement les méthodes basées sur la consommation chimique et biochimique

d´oxygène. La demande chimique en oxygène – DCO ( ou COD – Chemical Oxygene

Demand – pour équivalent anglais) détermine la quantité d´oxygène nécessaire à l´oxydation,

au moyen d´agents oxydants (KMnO4 , K2Cr2O7 ), de matières organiques. Pour les eaux

potables et les eaux superficielles pures dont la concentration maximale de chlore ne dépasse

pas 300 mg.l-1, on utilise la méthode dite de Kubel.

Par l´utilisation de cette méthode, les matières capables d´être oxydées, sont oxydées

par KMnO4 à l´ébullition en milieu d´acide sulfurique dilué. Mn7+ est alors réduit à Mn2+ . La

quantité de KMnO4 consommée est déterminée par titrage en retour de la quantité ajoutée non

utilisée de la solution d´acide oxalique par la solution volumétrique de KMnO4. Les résultats

sont indiqués en mg.l-1 d´oxygène et caractérisent la DCO par méthode de Kubel, ou DCO

par permanganate, ou DCO(Mn).

Pour tous les types d´eaux usées, on utilise l´oxydation des matières organiques par le

dichromate en milieu d´acide sulfurique dilué á 50% et à ébullition pendant 2 h. Le surplus

de K2Cr2O7 est déterminé par titrage en retour par sel de fer à l´indicateur redox de ferroine.

La réaction est catalysée par les ions Ag+. Les résultats de la détermination caractérisent la

DCO par dichromate, ou DCO(Cr) et sont exprimés en mg.l-1 d´oxygène.

La demande biochimique en oxygène (DBO) est la quantité d´oxygène consommée par

les microorganismes lors de l´oxydation biochimique (minéralisation) des matières

organiques en conditions aérobies et sans présence de microorganismes photosynthétisants et


pendant un certain intervalle de temps. Cette quantité d´oxygène est proportionnelle à la

quantité de matières organiques dégradables. C´est ainsi qu´à partir de la valeur de la DBO

on peut estimer le degré de pollution des eaux usées. La DBO peut être déterminée à partir de

l´échantillon naturelle d´origine ou de l´échantillon convenablement dilué en faisant la

différence entre la quantité d´oxygène avant et après incubation dans les conditions normales

(20°C, sans accès de l´air et de la lumière). Si le temps d´incubation est de 5 jours (plus

utilisé), on parle de DBO5 , si le temps d´incubation est de 20 jours, il s´agit alors de la

DBO20. La quantité d´oxygène est déterminée soit par la méthode iodométrique de Winkler,

soit par la méthode d´Alsterberg ou encore par électrode membranaire. Les résultats de la

DBO sont exprimés en mg.l-1 d´oxygène.

La quantité totale des substances organiques dans les eaux peut également être

caractérisée par la quantité du carbone organique Corg . Les méthodes permettant de

déterminer le Corg se basent sur l’oxydation des substances organiques par incinération à

froid (par ex. mélange chromé et peroxosulfate en présence d’ ions d’argent comme

catalyseurs) ou par incinération thermique. En incinération thermique, le gaz carbonique

produit est déterminé selon l’absorption dans la bande infrarouge, ou bien le CO2 est réduit en

méthane (CH4 ), lequel est déterminé par un détecteur ionisant à flamme.

L’identification et la détermination des polluants organiques en trace se basent sur

l’utilisation des méthodes chromatographiques ( chromatographie à couche étroite,

chromatographie liquide, ou chromatographie gazeuse), ou des méthodes

spectrophotométriques (spectrophotométrie infrarouge, ultraviolet, visible) également des

méthodes de spectrométrie massique ( le plus souvent en combinaison avec la

chromatographie gazeuse),..etc. Pour l’identification et la détermination des substances

inorganiques en trace on utilise le plus souvent les méthodes spectrophotométriques (

spectrométrie à absorption atomique, spectrophotométrie à flamme, spectrophotométrie à


absorption moléculaire) ou enfin les méthodes électrochimiques (polarographie,

potentiométrie).

Le but de l’analyse bactériologique est de déterminer la présence ou non d’agents

pathogènes dans l’échantillon d’eau étudié, autrement dit si cette eau est sanitairement

inoffensive. L’analyse bactériologique est réalisée comme suit : l’échantillon d’eau à analyser

est injecté sur un sol bactériologique ferme et après un temps d’incubation de 1 à 3 jours

dans le thermostat à une température fixée prescrite on compte le nombre de colonies

macroscopiques développées. L’analyse complète suppose qu’ en plus de l’analyse chimique

et bactériologique on ajoute l’ analyse biologique. La population animale et végétale vivant

dans l’eau dévoile par sa biodiversité d’espèces la qualité de l’eau analysée. L’analyse

chimique, microbiologique et biologique des eaux est régie par des normes déterminées.

II. MICROBIOLOGIE DES EAUX USÉES

Etant donné la constitution des cellules des microorganismes vivants, un certain volume

d´eau dans leur milieu ambiant est la condition indispensable à leur activité vitale. Pour une

grande majorité de microorganismes, l´eau constitue une source de nutrition et d´énergie.

II. 1 Quelques notions de microbiologie

La vie microscopique dans l´eau est le résultat du complexe d´actions de toute une série de

facteurs physiques et biologiques dans un milieu donné – le biotope. Les liaisons mutuelles

entre ces agents et l´adaptation génétique et physiologique des différents microorganismes

aux conditions d´un biotope donné déterminent son importance dans la population – la

biocénose – d´un segment étudié du milieu – la localité. Ainsi, est déterminé le degré et

l´étendue d´occurrence des microorganismes appelé sa valence écologique.


Selon la microflore présente on peut, d´ une certaine manière, évaluer la qualité du biotope.

Selon l´origine de la microflore présente dans les eaux, on distingue 2 types :

a) Autochtone – soit des microorganismes dont le milieu d´origine est le biotope

aquatique donné. Sa qualité conditionne la croissance des microorganismes qui sont

par leur occurrence, lié à lui. La culture de ces microorganismes ne réussit

généralement pas dns les conditions de laboratoire.

b) Allochtone – C´est le type de microorganismes amenés dans le biotope étudié à partir

d´autres biotopes qui étaient leur milieu d´origine. En fonction de la qualité de la

localité aquatique et leur exigences fixées génétiquement, certains de ces

microorganismes périssent ou bien vont survivre un certain temps. Certains peuvent à

certaines conditions s´adapter au nouveau milieu et même se multiplier.

II.2 INDICATEURS DE LA QUALITÉ DE L´EAU

Selon l´affinité au carbone, nous distinguons 2 grands groupes de bactéries :

- Les bactéries organotrophes ( ou hétérotrophes) – MO source d´énergie et de C

- Les bactéries autotrophes – matières minérales comme source d´énergie, le carbone

elles l´assimilent sous forme de CO2 .

Les bactéries organotrophes ( ou hétérotrophes)

Dans la pratique, on classe dans ce groupes, les bactéries qui exigent pour leur existence des

matières organiques comme source d´énergie et de carbone. Selon la quantité avec laquelle

elles apparaissent on peut juger de la pollution totale du type d´eau étudié. Elles ont pour

origine les sols environnants, les plantes), ou bien se développent par suite d´un apport

important de matières organiques. Leur évaluation se fait exclusivement par culture


artificielle. On considère non pas le nombre de bactéries mais le nombre de colonies formant

l´unité (CFU – colony forming unit). Selon les normes utilisées, on distingue pour

l´évaluation de la qualité de l´eau, 2 groupes de bactéries organotrophes : les bactéries

mésophiles et psychrophiles.

- les bactéries mésophiles exigent une température optimale de 37°C ±0,5°𝐶

- les bactéries psychrophiles quant à elles vivent dans les milieux à température optimale de

20°C.

II.3 INDICATEURS DE POLLUTION FÉCALE

Dans les eaux utilisées comme eau potable en agglomération ou individuellement et dans les

eaux superficielles traitées comme pour l´AEP, il est important de faire un suivi de la

présence des microorganismes pathogènes ou pathogènes à certaines conditions, parmi

lesquels les bactéries jouent un rôle essentiel. Ces bactéries peuvent provoquer des maladies

très dangereuses et même mortelles comme par ex. les bactéries de types Salmonelle et

Shigella, vibrio cholera, certaines Escherichia coli, yersinia Enterocolitica, certains types de

Campylobacter qui peuvent être responsables des infections graves des intestins. L´infection

a lieu soit par injection directe de l´eau contaminée, soit par le contact avec ces eaux. Mais

comme indicateurs de pollution fécale suivis avec attention par les organismes d´hygiène on

considère les bactéries coliformes et les enterocoques.

II.4 LES SYSTEMES SAPROBIENS

La présence de contaminants dans les eaux se manifestent au fur et à mesure non seulement

par le changement de propriétés physiques et chimiques mais aussi biologiques. Avant tout

plusieurs représentants de zooplancton et de phytoplancton vont périr, d´un autre côté

d´autres espèces d´organismes vivants vont se développer, entre autres les microbes. A
chaque type de pollution correspond une certaine biocénose. Ce qui donne la possibilité

d´évaluer l´état actuel de la qualité de l´eau engendré par le développement des espèces.

L´état biologique engendré par la pollution de l´eau par des substances organiques

biologiquement dégradables est désigné comme saprobité ou système saprobien ( du grec

sapros= pourriture). Le système saprobien est un facteur important qui se rattache à la qualité

de l´eau. On le détermine essentiellement par l´analyse des populations vitales, dont la base

est la détermination des espèces vivant dans la localité étudiée.

Parallèlement au système saprobien ils existent d´autres facteurs de la qualité de l´eau comme

la trophie, la toxicité, la radioactivité éventuellement d´autres facteurs qui interfèrent parfois

avec lui. Le système saprobien est évalué selon le système d´organismes saprobiens (par

méthode microscopique ou macroscopique), la toxicité est évaluée par les testes de toxicité et

la radioactivité par des analyses radiométriques.

Selon Sladeček, le système de la qualité de l´eau, du point de vue biologique peut être

représenté par le schéma de forme circulaire suivant :

Saprobité

L E

K T

Asaprobité

Asaprobité
- KATAROBITÉ (K) – représente les eaux les plus pures (les eaux potables)

- LIMNOSAPROBITÉ (L) – représente les eaux superficielles (mais aussi les eaux

souterraines) plus ou moins polluées

- EUSAPROBITÉ (E) – représente les eaux usées qui contiennent une grande quantité

de matières organiques pourries que leur dégradation soit

rapide ou lente

- TRANSSAPROBITÉ (T) – représente les eaux résiduaires dans lesquelles les facteurs

non saprobiens (asaprobiens) ( par ex. la température, les

poisons, les huiles, les radionuclides) ont des effets décisifs.

En d´autres termes, on définit le système des saprobies comme méthode d'analyse biologique

des eaux polluées par des matières organiques, par l'étude de la flore et de la faune

aquatique; et on définit cinq catégories d'eaux:

 oligosaprobe: eau claire, sans pollution, sinon légère, et à forte teneur en

Oxygène dissous (OD);

 beta-mésosaprobe: eau modérément polluée à teneur encore élevée en OD;

 alpha-mésosaprobe: eau polluée à relativement faible teneur en OD;

 polysaprobe: eau fortement polluée à teneur en OD négligeable;

 antisaprobe: eau si polluée qu'aucun organisme vivant ne peut y survivre.

III. EAUX RÉSIDUAIRES

III.1 DEFINITION

Par l’activité humaine la qualité naturelle des eaux change. Les eaux se dégradent et

deviennent des eaux résiduaires. Les eaux résiduaires ou usées sont des eaux utilisées
dans des cités, agglomérations, dans les maisons, usines, établissements sociaux et

autres édifices ou établissements, si après leur utilisation leur qualité a changé. On

divise les eaux résiduaires selon différents critères. Selon leur origine on distingue les

eaux résiduaires :

Domestiques – mélange des eaux vannes (toilettes) et des eaux ménagères sont des

eaux résiduaires provenant des foyers, des établissements sociaux, des établissements

de restauration et d’hébergement,…etc.,

Urbaines – mélange des eaux résiduaires domestiques et d’autres, surtout

industrielles qui coule par les canalisations publiques,

Industrielles – eaux polluées provenant des processus de production,

Agricoles – eaux polluées issues de la production végétale et animale,

Pluviales – eaux des précipitations atmosphériques évacuées par les systèmes

d’égout,

autres eaux résiduaires – on y trouve là des eaux d’hôpitaux, des eaux de

refroidissement et autres eaux résiduaires

Selon la qualité on distingue des eaux résiduaires fraîches, pourries, infectieuses,

radioactives et toxiques.

III.2 QUANTITÉ ET QUALITÉ DES EAUX RÉSIDUAIRES

Les eaux résiduaires sont caractérisées par leur quantité et qualité, ainsi que par

la variabilité temporelle de ces deux variables. La quantité et la qualité sont

déterminées par mesure directe, par calcul, évent. Par modélisation. La quantité des

eaux résiduaires et sa variabilité temporelle sont exprimées par certains débits


caractéristiques, obtenus comme résultat d’un traitement statistique d’observations à

long terme du débit des eaux résiduaires.

L’évaluation de la quantité des eaux résiduaires repose sur le débit moyen

journalier Qj,m, résultat de la somme des débits moyens journaliers des eaux

résiduaires divisée par 365 (débit moyen journalier des eaux résiduaires). Il est

exprimé en m3.jour-1.

- Le débit maximal horaire des eaux résiduaires sans apport pluvial Qmax est

Qmax = kmax . Qj,m/24 [m3.h-1 ou l.s-1], oú kmax est coefficient d´irrégularité

maximale horaire, dépendant de plusieurs facteurs (grandeur et type

d´agglomération,...etc.

- Le débit minimal horaire Qmin des eaux résiduaires est défini comme

Qmin = kmin . Qj,m/24 [m3.h-1 ou l.s-1], oú kmin est coefficient d´irrégularité

minimale horaire (kmin ~ 0,55- 0,65).

Si Qj,m n´est pas connu, il peut être estimé comme le débit consommé par une

agglomération de n équivalents habitants (EH) à raison d´une dotation de x litres par jour et

par EH, donc Qj,m = n . x

Le débit moyen journalier des eaux usées sans apport pluvial est :

Qj = Qj,m + Qj,i + QB, oú Qj,m débit moyen journalier des eaux usées produites par la

population, Qj,i – débit moyen journalier des eaux usées produites par l´industrie (s´il y´en a)

et QB – débit d´eaux balast ( s´il en existe).

- Le débit maximal journalier des eaux usées Qmax,j = Kj . Qj,m +Kj,i . Qj,i + QB

- Le debit maximal horaire des eaux uses sans apport pluvial est choisi comme le plus

grand des deux débits suivants :

Qmax,h = (Kj .Kh. Qj,m + Kj,i . Qj,i + QB) / 24 et


Qmax,h = (Kj . Qj,m + Kj,i .Kh,i . Qj,i + QB) / 24

Oú Kj – coefficient d´irrégularité journalière (population), Kj,i – Coefficient

d´irrégularité journalière de l´industrie, Kh – Coefficient d´irrégularité horaire

(population), Kh,i – Coefficient d´irrégularité horaire de l´industrie.

Tableau III.2.1 Coefficients d´irrégularité journalière en fonction de l´agglomération

Grandeur de l´agglomération (EH) Kj

Jusqu´à 1000 1,5

1 000– 5000 1,4

5000- 20 000 1,35

20 000 – 100 000 1,25

plus de 100 000 Individuellement

Tableau III.2.2 Coefficients d´irrégularité horaire en fonction de l´agglomération

Grandeur de l´agglomération (EH) Kh

30 7,2

40 6,9

50 6,7

75 6,3

100 5,9

300 4,4

400 3,5

500 2,6

1 000 2,2

2 000 2,1

5 000 2,0
10 000 2,0

20 000 1,9

30 000 1,8

50 000 1,7

100 000 1,6

Plus de 1 000 000 1,4

On utilise aussi le débit de pointe Qp pour caractériser quantitativement les eaux usées

urbaines drainées par un réseau d´assainissement. Il est calculé comme:

2,5
Qp = Cp . Qm où Cp = 1,5 +
√𝑄𝑚

Cp - Coefficient de pointe

Qm – débit moyen des eaux usées urbaines en l/s.

Pour apprécier s’il faut traiter les eaux résiduaires biologiquement,

chimiquement ou physico-chimiquement, il faut connaître en plus de leur qualité,

aussi leur composition chimique, et leurs propriétés biologiques et bactériologiques.

III.3 PROPRIÉTÉS ET COMPOSITION CHIMIQUE DES EAUX RÉSIDUAIRES

Les eaux résiduaires domestiques sont d’habitude de couleur grise ou gris-

marron, d’odeur fécale, après épuisement d’oxygène dissous l’odeur s’intensifie et

l’eau devient sombre (formation de sulfure de fer par réaction de sulfane avec les

composés de fer). La réaction de l’eau est faiblement alcaline.

Les eaux résiduaires domestiques ont une composition relativement stable, elles

contiennent surtout des matières organiques. Une part importante de matières

polluantes provient de l’urine et des excréments solides. Certaines matières polluantes


proviennent aussi des buanderies et des salles de bain ( produits de lavage et

adoucissants tels que savons, phosphates, silicates, des cuisines sont déversées les

restes de nourriture, des graisses, des produits de nettoyage ,…etc.

Les eaux résiduaires domestiques contiennent :

a) matières en suspension (restes de nourriture, sables, excréments, huiles, graisses),

b) matières dissoutes (solution colloïdale ou standard) ,

c) microorganismes (bactéries, virus),

d) gaz (CO2 , H2S, CH4 , …etc.

Parmi les matières organiques continues dans les eaux usées domestiques on y trouve

surtout les saccharides et leurs produits dérivés, les lipides. Pour la quantité énorme de

microorganismes des plus variés y compris de microbes et virus pathogènes qui provoquent

des hépatites virales, de la tuberculose,…etc., qui se trouvent dans les eaux usées, celles-ci

constituent un facteur potentiel sérieux de propagation des infections.

Les eaux résiduaires industrielles (ERI) sont nées lors de l’obtention des

matières premières organiques et inorganiques et pendant leur traitement industriel. Selon les

processus technologiques dans lesquels l’eau est utilisée, les eaux usées industrielles se

distinguent surtout par le caractère de pollution, la composition chimique et par leurs

propriétés physiques. Les eaux résiduaires provenant des entreprises industrielles sont en

grande partie un mélange de différentes eaux usées issues de leurs différentes productions,

ainsi que des eaux usées domestiques provenant surtout des toilettes de ces entreprises.

Les eaux résiduaires industrielles peuvent avoir une pollution d’origine

organique ou inorganique. Selon la qualité elles peuvent être divisées en eaux

résiduaires :
1. extrêmement nocives. Ces eaux sont à éliminer séparément, éventuellement sont

à prétraiter convenablement avant qu’elles soient mélangées avec d’autres eaux

résiduaires similaires,

2. polluées en grande partie par des matières organiques biologiquement

dégradables. Ces eaux sont appelées aussi eaux résiduaires pourries. Les valeurs

de leur DBO5 et DCO dépassent resp. 50 et 1000 mg.l-1. Ces eaux doivent être

épurées dans une station d’épuration biologique commune,

3. polluées en grande partie par des matières inorganiques, éventuellement par

des matières organiques, qui sont résistantes au traitement biologique et où un

traitement chimique est envisagé. Elles sont aussi appelées eaux résiduaires non

pourrissables. Leur DBO5 est de l’ordre de quelques mg.l-1 et leur DCO est de

l’ordre de quelques dizaines de mg.l-1,

4. relativement inoffensives.

Selon le caractère des matières organiques contenues dans les eaux résiduaires on distingue

les eaux résiduaires aux matières :

1. non toxiques, biologiquement dégradables (aminoacides, protéines, saccharides, et

autres),

2. non toxiques, biologiquement difficilement dégradables (composés aliphatiques,

composés hydro aromatiques, peintures organiques, et autres),

3. toxiques, biologiquement dégradables (phénols, insecticides organo

phosphoriques,…etc.),
4. toxiques, biologiquement difficilement dégradables (carbures chlorées,

dinitrophénols,…etc.).

La base de tout projet de station d’épuration des eaux résiduaires est de déterminer les

propriétés des eaux résiduaires à traiter dans la station d’épuration sur la base de l’étude

analytique des échantillons des eaux résiduaires Les échantillons doivent rendre le caractère

réel des eaux résiduaires et leur composition durant toute la période de leur écoulement à la

station d’épuration.

Dans les eaux résiduaires sont déterminées avant tout :

- les substances dissoutes et en suspension,

- la capacité de neutralisation et pH,

- DCO, comme donnée sur la pollution organique totale,

- DBO5, pour distinguer les matières biologiquement dégradables des matières non

dégradables.

IV. NORMES DE QUALITÉ

La qualité de l’eau qu’elle soit à usage de consommation domestique, à usage agricole,

industriel ou qu’elle soit une eau de surface ou souterraine doit répondre à certaines critères

de qualité, à certaines règles d’utilisation, donc à des normes de qualité. On mesure les

caractéristiques les plus appropriées et on les compares à des normes, de préférences

internationales ( si les normes nationales sont moins exigeantes !). Ces normes ne sont pas

définitives et sont constamment révisées, étant donné que le déversement des eaux usées

industrielles augmente la quantité et la diversité des produits toxiques, présents dans une eau.

De plus, le développement du progrès technique permet de mieux cerner les effets de

différentes qualités d’eau sur la santé humaine. Les tableaux suivants indiquent les normes et
recommandations de la Communauté Economique Européenne (CEE) et de l’Organisation

Mondiale de la Santé (OMS) pour différents types de paramètres :

Tableau IV. 1 Concentrations maximales admissibles d’organismes biologiques, suivants les


normes bactériologiques et biologiques de la CEE, pour l’eau potable

Microorganismes Concentration
Coliformes totaux 0/100 mL
Coliformes fécaux 0/100 mL
Streptocoques fécaux 0/100 mL
Comptage total à 70°C <10/mL
Comptage total à 22°C <100/mL
Clostridium sulfito-réducteurs 2/20 mL
Salmonelles (0/5mL)
Staphylocoques pathogènes 0/100 mL
Bactériophages fécaux 0/100 mL
Virus entérogènes 0/10 mL
Protozoaires pathogènes Absence
Animalcules pathogènes Absence
Source : W.J. MASSCHLEIN– processus unitaires du traitement de l’eau potable, CEBEDOC , Liège 1997

Tableau IV.2 Facteurs de toxicité : normes pour les maxima admissibles ou recommandés
des concentrations dans l’eau potables (mg/m3) [Source : W.J. MASSCHLEIN]

OMS OMS
Facteurs CEE Européenne Intern.
(3) (4) (5)
Ag 10 - -
As 50 50 50
Ba 100 - -
Cd 5 10 10
CN- 50 50-100 50-100
Cr 50 50 50
F 1500 1500 1500
Hg 1 1 1
Ni 50 - -
NO3-(mg/L) 50 45 45
NO2- 100 - -
Pb 50 50 100
Sb 10 - -
Se 10 10 10
HPA 0,2 0,2 -
Aldrine A - -
Chlordane - -
DDT - -
Dialdrine d - -
Endrine e - -
Heptachlore f - -
Heptachlore epoxyde i - -
Lindane n - -
Méthoxychlore i - -
Phosphates et carbonates org. r - -

Tableau IV.3 Paramètres physico-chimiques : normes et objectifs pour l’eau potable (μg/L)

Paramètres CEE 3) OMS OMS intern.(5)


CMA Objectif Européenne(4) CMA Objectif Norme
Cu 100 - 50 1500 50 1000
Fe 200 50 100 1000 100 300
Mn 50 20 50 500 50 50
P 2000 - - - - -
Zn 100 - 5000 15000 5000 5000
Phénols 0,5 - 1 2 1 1
Détergents 100 - - 200 100 500
Couleurs (Pt) 20 1 15 FTU 50 5 15
Turbidité(SiO2) 10 1 1 NTU - - (5JTU)
Odeur 2-3 0 - - - 3
Goût - - - - - -
Température(°C) 25 12 - - - -
Ph 9,5 6,5-8,5 <8 6,5-9,2 7,0-8,5 -
К (μS/cm) - 400 - - - -
Ca(g/m3) [unité CaCO3] - 100 - 500 100 TH 2 meq/L
Mg(g/m3) 50 30 30 150 (30) -
Na(g/m3) 175 20 - - - -
K(mg/m3) 12 10 - - - -
Al(mg/m3) 200 50 - - - -
CO3H- (g/m3) - 120 - - - -
SO42-(g/m3) 250 100 250 400 200 -
Cl- (g/m3) 200 50 600-200 600 200 -
NH4+ (mg/m3) 500 50 - - - -
O2 (g/m3) - >5 - - - -
Matière dissoute(g/m3) - - - - - 500
Source : W.J. MASSCHLEIN – processus unitaires du traitement de l’eau potable, CEBEDOC , Liège 1997

CMA – Concentration maximale admissible

Tableau IV.4 Conditions préliminaires à l’épuration de l’eau industrielle.

Paramètres Valeur Unités


Ph <6
Conductivité <250-500 mS/m
Alcali <1-2 kg/m3
MES 0,5-2 kg/m3
Hydrocarbures extractibles à 0,2-0,5 kg/m3
l’éther de pétrole
Sulfures 25-50 g/m3
Hydrates de carbone 0,5-1,5 g/m3
Cyanures 10-20 g/m3
Sulfates 1,8 kg/m3
Métaux :
Cr, Cu, Ni, Zn, Cd 20 g/m3 individuellement
50 g/m3 globalement
As, B, Pb, Se, Hg 5 mg/m3 individuellement
20 g/m3 globalement
Source : W.J. MASSCHLEIN– processus unitaires du traitement de l’eau potable, CEBEDOC , Liège 1997

B. LES PROCÉDÉS DE TRAITEMENT DES EAUX

Les eaux brutes plus ou moins polluées ont besoin d’être traitées avant qu’elles ne soient

utilisées par les différents usagers. Pour leur traitement on utilise différents procédés. Leur

nombre, type et leur ordonnancement dans une ligne technologique/station de traitement des

eaux/ dépend de la qualité de l’eau en entrée de cette ligne, de la qualité de l’eau exigée en

sortie et d’autres facteurs encore. Le choix des procédés doit être tel que la qualité exigée

puisse être atteinte techniquement, technologiquement, économiquement et par une ligne

technologique simple de gestion. Les eaux usées (le terme d´eaux résiduaires est aussi utilisé

sans différence significative de sens) doivent être traitées dans une station d´épuration des

eaux usées (STEP) avant leur rejet dans un récipient naturel ( cours d´eau, lac ou autres). On

utilise généralement les mêmes procédés de traitement que pour les eaux naturelles. C´est le

nombre de procédés, l´ordre d´intégration dans la station de traitement et la qualité des eaux

qui décideront pour l´un ou l´autre type de traitement.


Classification des principaux procédés

Les procédés de traitement des eaux peuvent être divisés en procédés de pré-traitement, de

procédés primaires, secondaires et tertiaires ou en procédés physiques et physico chimiques,

chimiques et biologiques. Dans les chapitres qui suivent certains procédés seront décrits de

façon plus détaillée que les autres.

I. Procédés de pré - traitement :

Le dégrillage

La dilacération

Le tamisage ( expliqué dans le chapitre IV.1.1)

Le dessablage

Le dégraissage

I.1 Dégrillage

Est un prétraitement utilisé pour débarrasser les eaux usées des polluants solides les plus

volumineux qui pourraient gêner les traitements ultérieurs, voire endommager les

équipements de la STEP. Ce procédé consiste à filtrer les eaux usées au travers d'une grille

dont les barreaux, plus ou moins espacés, retiennent les matières les plus volumineuses qui

seront ensuite éliminées avec les ordures ménagères. Donc Le dégrillage est destiné à retenir

les matières solides volumineuses et déchets de toutes sortes contenus dans les eaux usées.

On le place généralement en amont d'une filière de traitement des eaux usées. L'opération est

plus ou moins efficace selon l'écartement entre les barreaux de la grille.

Il y´a différents types de dégrillage selon l´écartement entre les barreaux (les grilles) d´un

dégrilleur :
 le prédégrillage (écartement supérieur à 40 mm)

 le dégrillage moyen (écartement compris entre 40 et 10 mm)

 le dégrillage fin (écartement compris entre 10 et 6 mm)

En fonction des caractéristiques de l'eau à traiter et les étapes suivantes du traitement, des

grilles avec des écartements différents peuvent être placées les unes derrière les autres ou

encore séparément (dégrillage plus fin juste à l'amont d'une étape de traitement critique). Le

nettoyage des grilles se fait soit manuellement, soit au moyen d´un système automatique. Cet

équipement exige un dimensionnement correct de manière à obtenir une bonne efficacité du

procédé. Le dégrillage optimal est obtenu lorsque la grille est légèrement colmatée.

Dégrilleur

Le dégrilleur automatique vertical utilise une cinématique simple: le nettoyage de la grille à

barreaux s'opère par raclage pendant la remontée de la benne.

Applications:

On l´utilise pour le traitement des eaux douces, eaux de mer, eaux résiduaires.

Il accepte tous les débits jusqu'à 25 000 m3/

I.2 Dilacération

La dilacération est une opération physique préliminaire qui s’applique plus

particulièrement aux traitements des eaux usées urbaines et des eaux résiduaires

industrielles. Elle a pour objet le déchiquetage, en tête des stations d’épuration, et le

pompage des matières solides volumineuses contenues dans les effluents, de façon à
leur permettre de poursuivre leur circuit vers les stades de traitement suivants.

L’intérêt du processus de dilacération est de pouvoir supprimer les sujétions et

nuisances provoquées par l’évacuation et la décharge des déchets solides présents

dans les effluents, à leur arrivées aux stations. En général, ces unités de dilacération

sont assujetties aux grilles mécaniques automatiques ou statiques retenant les détritus

à l’arrivée.

I.3 Dessablage

Le dessablage est un procédé simple qui permet, simple sédimentation d´éliminer les

sables contenus dans les eaux de ruissèlement ou amenés par l´érosion des

canalisations. Ce matériau doit être éliminé au préalable, sinon il se déposerait plus

loin dans les éléments importants de la STEP et gênerait ainsi le fonctionnement de la

station et provoquerait une usure plus rapide de ses éléments mécaniques (lespompes).

Pour limiter le pourcentage de matières organiques dont la dégradation provoque des

odeurs, et une instabilité mécanique du matériau, les sables extraits doiovent être

lavés avant d'être mis en décharge.

I.4 Dégraissage

Ce type de prétraitement utilise généralement le principe de la flottation pour

l'élimination des huiles. Son principe se base sur l'injection de fines bulles d'air dans

le bassin de déshuilage, ce qui permet de faire remonter rapidement les graisses en

surface (les graisses sont hydrophobes) et les éliminer ensuite par raclage de la

surface. Il est important de limiter au maximum la quantité de graisse dans les

ouvrages en aval afin d éviter un encrassement des ouvrages. Leur élimination est
exigée également pour limiter les problèmes de rejets de particules graisseuses, les

difficultés de décantation ou les perturbations des échanges gazeux.

II. Procédés physiques ou physico-chimiques

Ces procédés sont utilisés pour éliminer une forte quantité de MES. On élimine jusqu´à

70 % de MES par simple décantation. Parmi les procédés qui entrent dans ce groupe, on

peut citer donc :

o décantation (appelée aussi sédimentation)

o filtration

o le microtamisage

o flottation

o adsorption

o extraction

o les résines échangeuses d´ions

o les procédés membranaires (osmose inverse,…etc.)

o procédés radiochimiques

o procédé de dégazage

o distillation

o coagulation/floculation

III. Procédés biologiques

o Procédé aérobie
o Procédé anaérobie

IV. Procédés tertiaires

o Filtration
o Adsorption sur charbon actif
o Déminéralisation – adoucissement
o Déferisation – démanganisation

II.1 Tamisage et micro-tamisage

Définition

Le tamisage est un procédé classé d´habitude dans le groupe des procédés de

prétraitement des eaux usées domestiques ou industrielles.

Le tamisage est un procédé physique de traitement des eaux dont la technique

consiste à faire passer un liquide contenant des impuretés à travers une toile de fils

ou de fibres ou à travers une membrane poreuse. Ainsi, durant le passage du

liquide (eau polluée par exemple), certains solides sont arrêtés soit directement

(par les mailles du tamis), soit indirectement (par les matières solides accumulées

sur le tamis). Le micro tamisage est un procédé dérivant directement du tamisage.

Si la grosseur des mailles du tamis sont supérieures à 150 μm ; celle du micro-

tamis est inférieure à ce diamètre. Les impuretés sont arrêtées à la surface et à

l’intérieur de l’épaisseur des fibres. Au début de l’opération les matières solides

sont retenues par tamisage (si on a à faire au tamis) dans les pores et les fibres et

au fur et à mesure de l’opération la couche de matières arrêtées augmente et le

procédé de tamisage devient un procédé de micro tamisage et de filtration.

Les micro-tamis peuvent intercepter le plancton et les particules organiques et

minérales dont la taille est supérieure à celle des ouvertures du micro tamis. Par

contre, les micro tamis n’arrêtent ni les éléments minéraux fins (argiles), ni les
substances dissoutes. Le micro-tamisage n’améliore donc pas la turbidité causée

par de fines particules et ne modifie pas la couleur de l’eau.

Les microtamis sont utilisés dans les situations suivantes :

a) Traiter les eaux des lacs faiblement contaminées dont la turbidité est faible et

la couleur peu accentuée. Ici, le micro tamisage est suivi de la filtration et

désinfection,

b) Réduire les quantités des MES présentes dans les eaux usées après leur

épuration,

c) Clarifier les eaux résiduaires industrielles.

• Le tamisage est le procédé physique le plus simple de séparation de matières solides

de la suspension; ces matières sont retenues par les mailles du tamis, ou par un filet

dont les orifices sont plus petites que le diamètre des matières retenues – celles-ci sont

continuellement raclées;

• Le micro-tamisage est un procédé dérivant du tamisage, dont les orifices du tamis sont

encore plus petits que celles utilisées au tamisage ou que le procédé suit celui du

tamisage. La rétention des matières en suspension a lieu à la surface et à l’intérieur

d’une toile de fils ou de fibres ou d’une membrane poreuse.

• Les micro-tamis sont utilisés principalement pour:

o Les eaux faiblement contaminées dont la turbidité est faible et la couleur est

peu intense. Le micro tamisage est alors suivi d’une filtration et d’une

désinfection,

o Réduire la quantité de MES, présentes dans les eaux usées épurées


o Clarification des eaux résiduaires industrielles (ERI)

o Récolter les algues après un traitement par lagunage

Théorie du micro-tamisage

Aspects théoriques

Tous les aspects théoriques (grandeur de la surface filtrante, pertes de charge initiales,

vitesse d’augmentation des PC, pertes de charges maximales tolérées par un micro tamis

encrassé, durée d’utilisation d’un micro tamis entre 2 lavages, …etc. Tous ces aspects

peuvent être résumés par la mesure de l’indice de filtrabilité d’une eau.

Indice de filtrabilité d’une eau

• Cet indice dépend du μtamis et des caractéristiques de l’eau (solides en suspension et

température,…). On le mesure en faisant passer des volumes d’eau tout en gardant

constantes la température, le débit et la concentration des MES. La loi qui décrit la

variation des pertes de charges est la suivante:

𝑑𝐻
= IH (1.1)
𝑑𝛽

Où H – perte de charge due au micro tamis (m)

β –volume d’eau filtrée par unité de surface (m)

I – constante de proportionnalité –Indice de filtrabilité.

Cet indice de filtrabilité est exprimé après intégration de l’équation (1.1),


𝐻 𝑑𝐻 𝛽
d’ où ∫𝐻0 = I ∫0 𝑑𝛽 ( 1.2)
𝐻

soit ln H= Iβ + ln H0 (1.3)

c´est l´équation d´une droite de pente I (Fig. 1.1) représentant l´indice de filtrabilité de l´eau.
H0 – perte de charge initiale d’un micro tamis propre.

Cet indice peut également être calculé en modifiant légèrement l´équation (1.3):
ln 𝐻−ln 𝐻0 1 𝐻
I= = 𝛽 ln (𝐻0) (1.4)
𝛽
Pertes de charges (ln H)

I= Indice de filtrabilité

ln H0

volume relatif d´eau filtrée (β)

Fig.1.1 Variation des pertes de charges en fonction du volume d´eau filtré

(source : Raymond Desjardins, le traitement des eaux, école polytechnique de Montréal, 1997)

La Fig.1.1 appelle les observations suivantes:

o La valeur de H0 est fonction uniquement du μtamis et de la vitesse d’écoulement de

l’eau. H0 augmente lorsque la dimension des mailles est réduite ou si le débit de

l’eau augmente.

o La valeur de I est fonction à la fois des caractéristiques de l’eau et de celles du micro

tamis.

Durée d’utilisation d’un micro tamis entre 2 lavages


Une expression mathématique permettant de calculer la durée d’utilisation d’un micro tamis

entre 2 lavages est possible. Cette durée est fonction des caractéristiques du micro tamis

(surface, grosseur des mailles) et des caractéristiques de l’eau ( température, Indice de

filtrabilité, débit).

𝑄
H0 = Cf (1.5)
𝐴

Cf – facteur de grille, exprimé en secondes (s)

On le définit comme étant la perte de charge initiale(H0) lorsque l´eau passe par le

microtamis à une vitesse de 1m/s et sa température est à T=10°C.

Ainsi

Si la température de l’eau est différente de 10°C, la perte de charge initiale H0 doit être

corrigée au moyen de la formule empirique suivante :

𝐻𝑇(9𝑇+210)
H10 = (1.6)
300

où H10 – perte de charge à la température de 10°C

HT - perte de charge à T°C

T - température de l’eau en °C

Chaque type de micro tamis a une durée d’utilisation propre. On peut donc déterminer la

durée d’utilisation selon 2 types de micro tamis existants : le micro tamis à nettoyage manuel

et le micro tamis à nettoyage automatique.


Durée du micro tamis à nettoyage manuel

Le micro tamis à nettoyage manuel se caractérise par une grille fixe, à mailles fines, et placée

en travers de l’écoulement de l’eau. Dès que la différence de charge entre les niveaux d’eau

en amont et en aval atteint une valeur prédéterminée, appelée valeur de consigne, la grille est

retirée et nettoyée. Une expression permettant de calculer cette durée existe et exprimée:

H=H0 𝑒 𝑡𝛽 ( 1.7 )

𝑄𝑡
Sachant que β= ( 1.8 )
𝐴

Où:

Q - débit (m3/s)

t - durée de microtamisage (s)

Les autres variables sont déjà expliquées.

La combinaison des équations 4, 5, 6 donne:

𝑄.𝐶𝑓 𝐼𝑄𝑡
H= . exp ( ) (1.9)
𝐴 𝐴

D´ oú

𝐴 𝐻𝐴
t = 𝐼𝑄 ln (𝑄𝐶𝑓) (1.10)

Cette équation sert à calculer la durée nécessaire du micro-tamisage pour passer des pertes de

charges H0 à H. C´est aussi la durée entre 2 lavages successifs du micro tamis.


Durée d’un micro-tamis à nettoyage automatique

Les micro-tamis à nettoyage automatique se basent sur le même principe. La toile forme un

cylindre dont l’axe est horizontal et le μtamis est continuellement en mouvement. La partie

du micro tamis qui pénètre dans l’eau est d´abord propre, plus elle s’enfonce dans l’eau plus

elle retient d’impuretés et plus elle s´encrasse. Lorsqu’on la ressort de l’eau elle est encrassée

et il faut donc la nettoyer avant qu’elle ne soit de nouveau immergée. Le nettoyage est réalisé

par jets d´eau traitée. La vitesse de circulation du micro tamis – S, permet de déterminer la

durée d’utilisation d’une section donnée du micro tamis entre 2 lavages. Les équations 1.5,

1.7 et 1.8 avec l´équation :

𝐴
S= 𝑡 (1.11)

Oú S= vitesse de circulation de la section du micro-tamis m2/s

Soit donc :

𝑄𝐶𝑓 𝐼𝑄
H= exp ( 𝑆 ) (1.12)
𝐴

Choix des microtamis

- Pertes de charge initiales tolérées entre 0,05 et 0,15 m

- Les charges superficielles Q/A pour les microtamis manuels ou automatiques sont

généralement inférieures à 100 m/h

- Plus les mailles sont petites, plus la charge superficielle doit être faible

- Les diamètres des mailles les plus courants sont de 65, 35 et 23 μm

- Les microtamis à nettoyage automatique ont des vitesses de rotation de 0,5 à 5 t/min.
II.2 Clarification - Coagulation/floculation

Le processus de clarification du traitement des eaux sert à éliminer des particules fines à

colloïdales responsables de la turbidité de l’ eau. Il consiste en trois processus distincts mais

complémentaires: coagulation, floculation et décantation. La coagulation est la déstabilisation

des particules en dispersion en de particules agglomérées. La floculation consiste à former

des flocs de particules assez grands par mélange lent des agents chimiques avec l´eau usée

afin de faciliter de leur décantation. Ces flocs sont cinétiquement instables et ont tendance à

tomber et décanter. Si la coagulation doit être un procédé rapide, la floculation par contre est

un procédé relativement lent.

Lors de la clarification est utilisée la notion selon laquelle les matières colloïdales

s’adsorbent bien sur des flocs d’hydroxydes de Fer ou d’Aluminium. Ces flocs ont une telle

grosseur qu’il est possible de les éliminer par filtration ou sédimentation libre.

1 Buts du procédé

- Elimination de particules colloïdales, responsables de la turbidité et de la couleur,

- Particules très stables qui ne coagulent pas,

- But de la coagulation: destabilisation des particules, donc facilitation de leur

agglomération par injection et dispersion de produits chimiques,

- Floculation pour favoriser les contacts entre particules destabilisées – formation de flocs

2 Particules colloïdales en suspension

- Particules d´origine naturelle: érosion des terres, dissolution de substances minérales et

décompositon de matières organiques,

- Particules d´origine humaine: déversement des eaux domestiques, industrielles et

agricoles.
- Turbidité due aux substances inorganiques

- Couleur due aux matières organiques et le fer.

3 Systèmes de dispersion

Selon la taille des particules nous distinguons les systèmes de dispersion suivants:

Analytique .... < 1 nm

Colloïdal .... 1 nm à 1 µm

MES .... > 1 µm

a. Affinité des particules colloïdales à l´eau

 Particules Hydrophiles

 Particules Hydrophobes

Les particules hydrophiles – particules ayant une bonne affinité avec l´eau. Ces

particules déshydratées se dispersont très rapidement dans l´eau et sont entourées de

molécules d´eau qui empèchent leur agglomération --> stabilité.

Les particules hydrophobes sont des particules qui „détestent“ l´eau. Elles ne sont pas

entourées de molécules d´eau et il n´y a pas de spontanéité dans leur dispersion. Cette

spontanéité peut être facilitée par des moyens physiques ou chimiques.

En général:

Particules hydrophiles – particules de matières organiques

Particules hydrophobes – particules de matières inorganiques (minérales)

b. Charges électriques et double couche

 Couche liée
 Couche diffuse

couche liée

Partticule

colloïdale Couche diffuse

Fig.II.2. Double couche d´une particule

a) Théorie de la coagulation

• particule colloïdale dont le noyau est chargé – dans les eaux de surface

• 1 couche liée ou fixée (couche hydratée), formés d´ions + et - , se déplacant avec la

particule

• 1 couche diffuse , formée d´ions + et -

• Modèle de Stern – le potentiel dzeta (potentiel electrocinétique) entre les 2 couches

• Particules : - hydrophiles, entourées de molécules H2O

- hydrophobes, non entourées de molécules H2O


Les particules colloïdales contenues dans les eaux de surface possedent une charge électrique

négative à leur surface. Ces charges, „primaires“ attirent les ions positifs (H+ ou autres) en

solution dans l´eau. Ceux-ci adhèrent fortement à la surface de la particule, se déplacent avec

elle et créent ainsi la couche dite liée.

Une autre couche constituée également d´ions + et – mais dont les ions positifs adhèrent

faiblement à la particule est appelée couche diffuse.

Il y´a donc un gradient electrostatique entre la particule et la solution qui l´entoure.

Le plan de cisaillement, limite entre la partie qui se déplace avec la particule et celle

qui se dépace indépendemment d´elle est doté d´un potentiel électrostatique, appelé

potentiel Zeta (pour une particule hydrophobe, sa valeur est de l´ordre de 40 à 100 mV).

La stabilité des particules colloïdales dans la solution (ex. Eau) est fonction du potentiel

Zeta.

Ce potentiel dépend, par ailleurs, de la force ionique de l´eau. Celle-ci peut être calculée par

l´équation: cn, Zn

1
μ = ∑0 cn Zn2 oú µ = force ionique Cn = concentration de l´ion n (mol/L)
2

Zn = valence de l´ion n

L´ augmentation de la force ionique engendre la compression de la couche diffuse vers la

particule. Ce qui a pour effet la diminution Zena des particules hydrophobes.

b) Coagulants utilisés pour la destabilisation des particules et obtention de flocs

Sulfate d´alumine/Al2(SO4)3.18H2O/
• Aluminate de sodium /NaAlO2/

• Chlorure d´aluminium AlCl3

• Chlorure de fer FeCl3

• Sulfate de fer Fe2(SO4)3

• FeSO4, CuSO4

Facteurs influencant la coagulation

• pH, pour les sels de Fe, Al sont resp. 4-6 et 5-7

• Sels dissous (pH optimale, temps de floculation, quantité de coagulant)

• Température de l´eau, surtout sur la décantation

Selon le pH sous lequel a lieu la clarification nous distinguons :

- Clarification acide (on n’ ajoute pas de base) pour pH=4-6

- Clarification neutre (en plus du coagulant on ajoute aussi une base ; habituellement

hydroxyde de calcium)

- Clarification alcaline a lieu sous un Ph=9,5-10 en plus de l’hydroxyde est précipité du

coagulant aussi le CaCO3 .

Etant donné que la plupart des matières organiques présentes dans les eaux de surface

sont de caractère acide, la coagulation est réalisée dans la région acide sous pH=4-6

c) Détermination des doses de réactifs

L´estimation de la dose optimale d´un coagulant utilisé pour une eau usée donnée se

fait soit par l´utilisation d´un dispositif chimique, appelé JAR TEST (disponible au

laboratoire du traitement des eaux – Faculté de Technologie – Université de Béjaia),

soit en utilisant les formules chimiques.


L’estimation de la dose du coagulant pour les eaux de surface peut être faite au moyen

de la formule suivante :

D= c . 100

D – dose du coagulant en mg.l-1

c- concentration de HCO-3 en mmol.l-1

100- facteur empirique, valable pour FeCl3 .6 H2O ou Al2 (SO4)3 . 18H2O

Pour les eaux usées l’estimation de la dose D du coagulant est donnée par la formule :

D=DCO

D – dose en mg.l-1

DCO – demande chimique en oxygène en mg.L-1

Dans le cas de quantité insuffisante de HCO-3 on ajoute avec la dose du coagulant une

dose de chaux ou soda dans les quantités suivantes :

Pour le chlorure de fer (FeCl3 .6 H2O)

D=0,5 [(d . 1,11/100)-m]

Pour le sulfate d’aluminium (Al2 (SO4)3 . 18H2O)

D=0,5 [(d . 9,9/100)-m]

d – est la dose de CaO (chaux) ou Na2CO3 (soda) en mmol.l-1 sachant que

1 mmol CaO=56,08 mg et 1 mmol Na2CO3 =106,00 mg

D – dose du coagulant en mg.l-1


m- concentration de HCO-3 en mmol.l-1

Cinétique de la coagulation - floculation

Du point de vue cinétique la coagulation-floculation a deux phases distinctes:

- La 1.phase – appelée phase péricinétique est caractérisée par la formation d’une

grande quantité de microflocs grâce à un mélange rapide de l’eau polluée avec une

dose de coagulant. Ainsi est obtenue une dispersion uniforme du coagulant dans le

volume d’eau et un rapprochement des particules colloïdales entre elles. Cette phase

dure quelques secondes (jusqu’à 5 mn max.)

- La 2. Phase est la phase orthocinétique. Le mélange obtenu dans la phase

péricinétique est continué de façon lente. Cette phase dure donc beaucoup plus

longtemps que la phase 1 (jusqu’à 30 mn.). Durant cette phase il y‘ a formation de

flocs plus grands (0,5 à 0,6 mm de diamètre) qui peuvent être ensuite éliminer par des

procédés mécaniques (décantation, tamisage,...etc.).

II.3 Décantation

Définition

La décantation appartient à l´un des procédés de séparation les plus répandus dans le

traitement des eaux. La séparation des substances solides a lieu grâce à la force de

gravitation. En pratique ce procédé est utilisé pour la séparation de particules dont la

vitesse de décantation de la particule Vp est supérieure à 10-5 m/s. Du point de vue

décantation les paramètres importants sont le caractère et la concentration de la

suspension. Selon le caractère des particules on distingue dans le traitement des eaux la

suspension grenue (discrète) et la suspension floculante. La suspension grenue ou discrète


est constituée de particules qui ne coagulent pas et qui ont une vitesse de décantation

constante. La suspension floculante est par contre caractérisée par des particules sujettes à

coagulation et qui ont une vitesse de décantation variable, les particules changent donc de

forme et de masse. Selon la concentration de la suspension il faut distinguer:

- décantation simple (libre) ou décantation de particules discrètes,

- décantation de particules floculantes,

- décantation freinée,

- décantation en compression de boue.

Dans ce chapitre, nous traiterons seulement de la décantation simple ou libre.

Décantation libre (particules discrètes)

Dans la décantation libre les particules garde dans leur chute leur caractère individuel.Du

fait que les particules gardent leur caractère individuel elles seront étudiées selon les lois

(formules) déduites pour la chute d´une particule isolée dans un liquide illimité et au

repos.

a) Théorie

Pour simplifier nous considérons la chute d´une particule solide de forme sphérique.

La chute d´une sphère dans un liquide est due à la force de gravitation Fg qui donne à

la sphère une accélération initiale. Par son mouvement la particule crée une résisance

(force de frottement) qui s´exerce contre le mouvement créé par la gravitation que

nous noterons FD. Cette force est donc dirigée en sens inverse à la force Fg .

L´accélération initiale diminue très rapidement, les forces qui s´exercent sur la sphère
s´équilibrent (deviennent égales) et la particule (la sphère) chute avec une vitesse

constante.

Considérons les forces agissant sur la particule de forme sphérique selon la figure
III.2.2

Fg

ρP
ρP ρe
FD

FR

Figure III.2.2 Forces agissant sur une particule qui chute

Fg = V.g. (ρp – ρe )
Fg = (π.d3.g/6). (ρp – ρe)
FD = (CD.Ap.ρe .vp2 )/2
FR = ρp . (π d3/6).dvp/dt


Fg – force de gravité (N)

FD – force de frottement (résistance) (N)

ρP - masse volumique de la particule (kg/m3)

ρe - masse volumique de l´eau (eau) (kg/m3)

V - volume de la section de la particule sphérique (m3)

Ap – aire de la section de la particule (m2) = π d2/4


CD - Coefficient de frottement

vp - vitesse de chute de la particule (m/s)

g – accélération de la pesanteur (m/s2)

d – diamètre de la particule (m)

Le nombre de Reynolds NR est donné par l´équation connue en hydraulique :

NR = vp.d/ν

Ou

NR = vp.d.ρe /η

ν – viscosité cinématique (m2/s)


η- viscosité dynamique du liquide (eau) (Pa.s)

2 cas peuvent se présenter pour le calcul du coefficient de frottement CD :

FR = Fg - FD

(πd3/6 ) ρe .dvp/dt = [g .(πd3/6 ) ( ρp – ρe ) ] - [(CD.Ap.ρe .vp2)/2 ]


Après une accélération initiale, la particule descend avec une vitesse constant; donc

dvp/dt = 0
D´oú après remplacement et arrangement, la vitesse de chute est:

Vp = [ 4g(ρp –ρe) . d/(3CD . ρe)]1/2 (2.2)


a) Si NR <=1

CD = 24/NR = 24 η /(vp.ρe . d)

vp = g.d2.(ρp – ρe)/18η
Cette équation est connue sous le nom d´équation de Stokes

b) Si 1< NR < 104


CD = (24/NR) + 3/(NR)1/2 + 0,34 (2.3)
Dance cas pour calculer la vitesse de chute vp de la particule, il faut procéder par essais en
utilisant les équations (2.2) et (2.3).

Pour de grande valeur du nombre de Reynolds NR (aire de Newton) les pertes de charge ξ
1/2
sont constantes et vp = d

PROCÉDÉS DE DÉCANTATION :

 DÉCANTATION STATIQUE

Dans le cas de la décantation statique, l´étude porte sur un décanteur rectangulaire à

flux horizontal. Il s´agit d´un décanteur idéal au sens de Hazen, ce qui requiert le

respect de plusieurs conditions : particules indépendantes tombant à leur propre

vitesse, écoulement laminaire sans turbulences ni courants, floculation en amont du

décanteur et sans remise en suspension de la boue, et enfin toute perturbation

thermique doit être négligée.

 DÉCANTATION LAMELLAIRE

La nécessité de disposer de décanteurs de faible surface pouvant admettre de forts

débits a mené les spécialistes à une modification de la technologie. Afin de satisfaire

cet objectif, on dispose de lamelles, tubes ou modules hexagonaux selon un angle α

par rapport à l´horizontale. Chaque élément est ainsi un décanteur unitaire. La surface

projetée S´ de chaque lamelle est égale à S.Cos(α) ( S – surface réelle d´une lamelle).

Ainsi, l´expression de la charge hydraulique superficielle est : Vs = Q/nSCosα.

Les décanteurs lamellaires sont considérés comme des décanteurs multi-étages dans

lesquels la surface S a été multipliée par le nombre de lamelles parallèles en

respectant l´angle permettant l´évacuation des boues. On distingue trois possibilités de

circulation de l´eau et des boues : décantation à co-courant ( circulation dans le même

sens de l´eau brute et des boues), décantation à contre-courant ( sens contraire eau et

boues), décantation à courants croisés.


 DÉCANTATION À CONTACT DE BOUES

 DÉCANTATION À FLOT LESTÉ

DECANTATION AVEC RÉACTIFS CHIMIQUES

d) Coagulants utilisés pour la destabilisation des particules et obtention de flocs

Sulfate d´alumine/Al2(SO4)3.18H2O/

• Aluminate de sodium /NaAlO2/

• Chlorure d´aluminium AlCl3

• Chlorure de fer FeCl3

• Sulfate de fer Fe2(SO4)3

• FeSO4, CuSO4

III. EPURATION BIOLOGIQUE

L´épuration biologique est toute technique d´épuration des effluents bruts liquides ou gazeux

faisant intervenir des microorganismes pour l´oxydation des substances organiques

biodégradables, en particulier les substances carbonées, azotées et phosphorées.

1. Procédés biologiques

Dans le traitement des eaux polluées par les procédés biologiques sont utilisés

différents microorganismes vivants/MOV/ responsables d’un grand nombre de

transformations chimiques et biochimiques, qu’on peut rencontrer dans l’interface eau-sol. Ce

traitement imite en quelque sorte les procédés utilisés par la Nature.

Les microorganismes peuvent être divisés selon leur

- affinité à l’oxygène en :
- microorganismes aérobies – besoin d’oxygène moléculaire pour leur survie

- microorganismes anaérobies – capables de vivre dans un milieu sans oxygène

- microorganismes facultativement anaérobies – capacité de vie avec ou sans

oxygène

- affinité au carbone en :

- autotrophes – pas besoin de composés organiques pour leur métabolisme mais

utilisent les matières inorganiques pour acquérir le carbone nécessaire

sous forme de CO2 . Pour l’assimilation, ils utilisent l’énergie

lumineuse (photosynthèse grâce aux plantes vertes, algues et certaines

bactéries) ou bien l’énergie chimique (chimiosynthèse réalisée par

uniquement certaines bactéries).

- hétérotrophes – une source organique de carbone est indispensable pour leur survie

Dans la nature les matières organiques sont minéralisées sous des conditions aérobies

ou anaérobies.

Sous conditions aérobies les produits finaux sont CO2 , H2O, NO3 , …etc., et la

minéralisation obtenue est complète. En revanche, sous conditions anaérobies, il y’a

´ toujours des produits intermédiaires – métabolites (par ex. acides organiques et

méthane) qui ne se décomposent plus ensuite.


III.1 Procédés aérobies

III.1.1 Croissance bactérienne discontinue

Le déroulement de l´élimination biologique de matières organiques dépend essentiellement

de la concentration d´entrée de matières organiques (substrat), de la concentration de

microorganismes épurateurs et du temps de contact du substrat avec les microorganismes (en

plus d´autres facteurs ambiants ). Ces paramètres de base permettent de contrôler le

processus de dépollution.

Dans les conditions normales favorables, chaque cellule de microorganisme

(microorganismes unicellulaires) se divise en 2 en un intervalle de temps qui est spécifique et

dépendant de plusieurs facteurs. Cet intervalle de temps est appelé temps générationnel. C´est

le temps nécessaire au doublement du nombre de cellules (microorganismes) ou de la

biomasse. Si le nombre initial (au temps t=0) de microorganismes est N0, nous aurons après n

générations ( ou a près un temps t) un nombre égal à Nn = 2n . N0

Cependant, la croissance de la population microbienne dans une culture donnée ne suit pas

toujours la loi exponentielle, n´est pas toujours continue mais le plus souvent elle se déroule

de façon discontinue. Selon des études faites sur la croissance microbienne, on peut

distinguer (selon les auteurs) jusqu´à 6 phases de croissance :

- Phase de latence : phase assez courte – une partie de microorganismes meure (n

arrivant pas à s´adapter au nouveau milieu ou substrat) et une autre s´adaptera

rapidement et aura suffisamment de nutriments- substrat),

- Phase de croissance accélérée – Les bactéries ont suffisamment de substrat et leur

nombre croitra rapidement jusqu´à atteindre une vitesse de croissance maximale à la

fin de la phase,
- Phase exponentielle – Phase caractérisée par une durée plus importante que la

précédente et le nombre de microorganismes naissants suit une loi exponentielle par

suite de suffisance de substrat. La vitesse de croissance reste constante jusqu´au

moment où commence à diminuer la quantité de substrat.

- Phase de croissance décélérée (freinée) – C´est la phase caractérisée par une

transition courte entre la phase exponentielle et la phase stationnaire. Elle peut être

considérée comme une extrapolation de la phase exponentielle,

- Phase stationnaire – Par l´augmentation du nombre de microorganismes, la quantité

du substrat diminue et la quantité de produits métaboliques (quantité de matières

dégradées) augmente, ce qui va engendrer soit la faim, soit l´intoxication de cellules.

La phase stationnaire commence lorsque le nombre de cellules mortes est égal au

nombre de cellules naissantes. Dans cette phase, le substrat contenu dans la solution

(eaux usées) est pratiquement épuisé et la croissance des cellules est arrêtée.

- Phase de déclin - L´insuffisance du substrat provoque la mort de microorganismes

et leur minéralisation continue, et ainsi commence la diminution de la biomasse.

La courbe de croissance ne peut être étudiée que dans un système discontinue. Le plus simple

est de décrire la courbe de croissance pour la phase exponentielle. Dans cette phase les

cellules se multiplient selon la relation : X=X0 . 𝑒 𝜇𝑡 (1.1.1)

Où X, X0 – concentration de la biomasse ( nombre de microorganismes dans une unité de

volume) au temps t et t0,

μ – vitesse de croissance spécifique

Si on exprime le temps nécessaire au doublement du nombre de microorganismes au début de

𝑙𝑛2
la courbe (1.1.1) par tG , ce temps sera égal à tG =
𝜇
= 0,69
𝜇
Si on néglige l´influence des inhibiteurs, la vitesse de croissance spécifique dépendra de la

concentration du substrat limitant (S) selon la formule de Monod :

𝑆
μ = μmax .
𝐾𝑠+𝑆

où μ – vitesse de croissance spécifique de microorganismes

μmax – vitesse de croissance spécifique maximale

Ks – Coefficient de saturation tel que μ = μmax/2

La majorité des procédés d’épuration est continuelle. Le cas le plus simple est la culture

obtenue de façon continuelle sans recirculation de microorganisme (Fig. 1.1.1):

Q, S0

S, X, V

O2 S, X, Q
Fig. 1.1.1 Schéma d´une culture continue sans recirculation de microorganismes
(Schéma reproduit avec l´aimable autorisation des auteurs de l´ouvrage [6])

Dans un bassin aérobie de volume V coule un débit de solution (des eaux résiduaires) avec

une concentration de substrat S0. Dans le bassin la concentration de substrat est S et la

concentration de la biomasse (microorganismes) est X. la sortie d’eau du bassin est en

volume égal à l’entrée d’eau Q, la concentration de substrat et des microorganismes est aussi

la même dans le bassin et à la sortie de celui-ci. En dehors du fait que les microorganismes se

multiplient, ils meurent aussi.

Le changement total de la concentration de microorganismes en un instant dt

dX/dt est égal à l’augmentation de la concentration en un instant donné

dX/dt = μX0 .exp(μt)=μX

diminué d’une concentration en microorganismes par dégradation

-dX/dt=kd.X, kd est une constante de vitesse de dégradation

et diminué d’une concentration par écoulement du bassin

-dX/dt=(Q/V).X=DX

Où D est la vitesse de dilution des cellules

Ainsi donc

dX/dt= μX--kd.X—DX (2-25)

La vitesse du changement de la concentration des microorganismes (biomasse) dans le

réacteur est égale à la vitesse d’accroissement des microorganismes (biomasse) diminuée de


la vitesse de dégradation et de la vitesse d’entrainement des microorganismes du bassin.

Après obtention de l’état stable, l’équation d’équilibre s’écrit :

dX/dt =0

L’état stable dans un système continu a donc lieu lorsque :

μ = D + kd

Les concentrations de microorganismes et du substrat dans le réacteur sont donc constantes.

L’équation 2-25 ne décrit que des conditions les plus simples lors de l’élaboration d’une

culture simple de microorganismes. Les eaux usées sont d’habitude un mélange varié de

différentes matières organiques (un substrat à plusieurs composantes) et en épuration des

eaux, on opère avec une culture mixte contenant des espèces différentes de microorganismes

aux différents temps de génération et aux différentes vitesses spécifiques de croissance.

Les procédés biologiques se distinguent aussi par leur origine. L’organigramme suivant

donne leur classification :

épuration par
irrigation

Naturelles filtration des sols

épuration dans les


Méthodes aérobies bassins d'activation
de traitement
biologique

filtres biologiques

Artificielles

épuration par boue


activée
- Les méthodes naturelles d’épuration des eaux usées sont utilisées uniquement lorsque

les conditions géologiques, hydrogéologiques et climatiques sont réunies. Leur

efficacité d’épuration dépasse en général 95% en DBO5 . Ces méthodes nécessitent

cependant de grandes surfaces.

- Le procédé d’épuration dans les biofiltres ou filtres biologiques ont lieu sur la surface

d’un matériel grossier avec aération suffisante. Sur la surface des grains constituant la

couche de matériel granuleux se forme un film biologique constitué d’un grand

nombre de microorganismes aérobies. Ce biofiltre capte et minéralise les matières

organiques dissoutes, colloïdales et MES.

- Epuration dans des colonnes biologiques

- Le plus efficace des procédés biologiques est le procédé par boue activée.

Ce dernier procédé d’épuration aérobie est actuellement le plus utilisé. C’est en

quelque sorte une imitation des procédés d’autoépuration dans les cours d’eau et leur

intensification dans des bassins artificiels avec apport suffisant d’air. La notion de

boue activée renvoie à une biocénose complexe de microorganismes aérobies et

facultativement anaérobies, composée en grande partie d’espèces variées de bactéries.

Les bactéries filamenteuses sont à proscrire dans ce type de traitement. L’activation

est un processus de formation continue de boue activée.

III.1.2. OXYDATION BIOLOGIQUE

L´oxydation biologique donc correspond à la dégradation des polluants gazeux (ex.

traitement des gaz dangereux captés sur les lieux de travail) ou liquides (ex. traitement des

eaux usées domestiques) par des microorganismes. Ces microorganismes sont le plus souvent

des bactéries, mais peuvent aussi être des champignons, moisissures, levures ou algues. Ils

utilisent les polluants pour leur propre biosynthèse (anabolisme) ou comme source d´énergie
(catabolisme). Les composés organiques, par exemple, seront utilisés comme source de

carbone, en présence d´oxygène. Ainsi, l´oxydation complète d´un substrat organique

carboné va conduire à la formation de biomasse et de composés minéraux (CO2 et H2O).

 Les microorganismes se développant en phase aqueuse, les composés susceptibles

d´être dégradés et l´oxygène nécessaire devront être transférés vers la phase

aqueuse dans laquelle la dégradation biologique aura lieu. Ainsi donc la

biodégradation s´effectue en deux étapes : absorption du polluant dans la phase

aqueuse et puis son oxydation.

 Les conditions opératoires remplies, les performances d´un tel système seront

fonction des propriétés physico-chimiques de la pollution organique à

biodégrader. La solubilité et bien sûr la biodégradabilité des molécules des

polluants seront des facteurs importants.

2.1 Les polluants

Les composés à éliminer par la voie biologique devront être :

 Non toxiques : le bromométhane ainsi que de nombreux polluants aromatiques

chlorés ne peuvent pas être traités ;

 Suffisamment biodégradables

 Suffisamment solubles

 Non générateurs de métabolites indésirables.

Les organochlorés et les organosoufrés dont le traitement génère HCl et H2SO4 qui rendent le

pH du milieu très acide, incompatible avec l´activité biologique, exigent l´ajout de CaCO3

pour tamponner le milieu.

2.2 Le temps de séjour


Le temps de séjour permets de définir le volume du lit (bassin d´aération) nécessaire. Une

étude expérimentale permettra d´établir une courbe rendement/temps de séjour qui facilitera

le choix quant aux dimensions du bassin.

2.3 Les conditions opératoires

La bio épuration exige une température optimale pour les microorganismes mésophiles entre

10 et 40°C, la température de 55°C est la limite maximale à ne pas dépasser. L´humidité du

milieu doit rester dans l´intervalle 40-60%. Le pH du milieu doit etre compatible avec la vie

microbienne (de 5 à 8). La concentration en oxygène doit être suffisamment importante pour

maintenir des conditions aérobies.

III.1.3 PROCÉDÉ PAR BOUES ACTIVÉES - ACTIVATION

III.1.3.1 INTRODUCTION

Le procédé par boues activées, également appelé procédé d´activation est le procédé

biologique le plus utilisé pour l´épuration des eaux usées. L´activation est un process

complexe, composé de l´activation proprement dite et de la séparation des boues

activées (Fig.5.1). L´activation a lieu dans des bassins d´activation (bassins d´aération)

et la séparation (le plus souvent par décantation) se fait dans des décanteurs secondaires

(appelés aussi clarificateurs).

3 4
5

eau prétraitée 1 clarificateur 2


(eau brute) bassin d´aération

6
7 8
recirculation des boues extraction des boues
en exces

Fig. III.1.3.1 Schéma d´activation

1- Eau à traiter (eau usée), 2- eau traitée (eau épurée), 3- bassin d´activation (d´aération)

4- bassin de décantation , 5- apport d´air (d´oxygène), 6- mélange boue activée + eau usée

7- boue de retour (boue recirculée), 8- boue en excès (évacuée).

III.1.3.2 PRINCIPE

Dans le bassin d´activation l´eau brute est mélangée avec des boues activées et

l´oxygénation de ce mélange a lieu par l´air ou l´oxygène pur tout en maintenant un

mélange intensif. Durant le séjour du mélange dans le bassin d´aération(on utilisera

indifféremment bassin d´aération ou bassin dáctivation) il y´a augmentation de la

quantité des boues et en même temps une dimunition de matières organiques

biodégradables dans l´eau traitée.

Les boues activées avec l´eau constituant soit-disant le mélange activé coule vers le

clarificateur ou décanteur secondaire où ils se séparent. Les boues s´épaississent et

retournent comme boues de recirculation dans le bassin d´aération. Une partie des boues

activées est extraite comme boues en exces. Du clarificateur est évacuée l´eau usée

biologiquement épurée.

III.1.3.3 PARAMETRES D´ACTIVATION

On distingue les paramètres d´activation de base et les paramètres d´activation déduits.

Les paramètres d´activation de base constituent quatre groupes:

- Le débit d´eau brute Q0 , le débit des boues en exces Qev et le débit des boues de retour Qr
tous exprimés en m3.j-1 ,

- La concentration de matières organiques dans l´eau brute (S0 ) , dans le bassin d´aération

(Sa ) et dans l´eau épurée (S1 ) exprimée en kg.m-3

- Concentration du résidu sec des boues (résidu organique) dans le bassin d´aération (Xa), des

boues de retour (Xr) et concentration des MES de l´eau épurée (X1) exprimée en kg.m-3

et enfin

- Volumes des deux bassins Va et Vc en m3.

III.1.3.4 PARAMETRES D´ACTIVATION DEDUITS

- Temps de séjour Ts (en h ou en j selon le débit d´entrée)

Ts = Va / Qo

en considérant en plus les boues de retour on a le temps de contact

T´ = Va / (Qo + Qr )

avec R= Qr / Qo : on a T´ = Ts / (1+R)

R- Taux de boues recirculée

- Age des boues A(j)

A= Va . Xa / [Qev Xev + (Q0 – Qev). X1 ]

les symboles sont déjà expliqués

- Charge volumique Cv en kg.m-3.j-1

Cv =Q0 .S0 /Va

Cv =S0 /Ts

Il indique la quantité de matières organiques dans les eaux usées apportée à une unité de

volume du bassin d´aération en une unité de temps.

- Charge massique Cm en kg.kg-1.j-1

Cm =Q0 .S0 /Va Xa


Cm =S0 /Xa Ts

Cm = Cv /Xa

Ce paramètre indique quelle est la quantité de substrat (matières organiques) est

disponible pour les microorganismes dans les boues activées.

Selon les valeurs de ces deux parametres de charge on définit les différents types de charge

des stations d´épuration:

Tableau III.1.3.4 Valeurs des charges volumiques et massiques en fonction des types de charge

Type de charge Cm CV
Forte charge 0,4 à 1 1,5
Moyenne charge 0,15 à 0,35 0,5 à 1,5
Faible charge 0,1 0,3
Aération prolongée 0,07 0,25

Une station d´épuration présentant un faible volume de bassin et recevant beaucoup de

pollution est dite une station à forte charge.

Elle est dite à faible charge dans le cas contraire.

On distingue aussi des STEP à moyenne charge.

- Indice de MOHLMAN IM [ml.g-1 ]

IM = V30 /MS

où V30 – volume relatif des boues après 30 mn de décantation en l.m-3 ramené au volume

total des boues , MS- concentration nominale en kg.m-3.

- Le rendement de la station d´épuration

E= 100. (S0 – S1) /S0 (%)

Selon le rendement on distinge des STEP de grande efficacité (95% de réduction de DBO5),

d´efficacité moyenne (env.90%), de faible efficacité (80%) et d´efficacité partielle (<70%).

III.1.3.5 Boues biologiques


III.1.3.5.1 Production

La connaissance de la quantité des boues biologiques est indispensable pour le

dimensionnement de la filiere boue.

La quantité des boues produite a fait l‘ objet de plusieurs modèles d´évaluation. Parmi les

plus connus, on peut citer celui d‘ ECKENFELDER . Ce modèle s´applique uniquement aux

stations de forte et moyenne charge. Il est exprimé par la formule:suivante:

Quantité de boues PB= Smin + Sdur + am.Le – b.Sv - Seff

Où Smin – masse de matières minérales en suspension de l’eau brute évaluée à 30% des MES

Sdur – masse de matières en suspension difficilement biodégradables évaluée à 17,5% des

MES

Le - masse de DBO5 éliminée par jour

Sv – masse de boues organiques dans le bassin d’aération en kg de MVS

Seff – masse de boues évacuées avec l‘ effluenttraité en kg de MES par jour

am :biomasse produite par kg DBO5

b : fraction de biomasse détruite par jour.

Les coefficients am et b sont fonction de la charge massique. En aération prolongée, ils sont
pris égaux à 0,6 et 0,055.

Tableau III.1.3.5.1 Coefficients en fonction de la charge massique

Cm 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5

am 0,66 0,59 0,56 0,53 0,5

b 0,065 0,07 0,07 0,07 0,07

III.1.3.5.2 AERATION

L´oxygène est indispensable dans tout procédé biologique aérobie. Les bactéries épuratrices

ont besoin de ce élément pour leur travail de dépollution. Ces besoins dépendent du degré de
pollution carbonée et azotée à éliminer chaque jour et de la consommation de la biomasse. La

quantité d´oxygène nécessaire à la dégradation du carbone se divise en quantité nécessaire à

la respiration endogène et la dégradation de la DBO5. Ces quantités sont calculées par b´Sv et

a´Le .

Besoins en O2 en kg.j-1 =a´.Le + b´.Sv + 4,3 NN – 2,85c´NDN

a´ - quantité d´oxygene nécessaire à l´oxydation de 1 g de DBO5

b´- quantité d´oxygene nécessaire à la respiration endogène de 1 kg de MVS de boues par jour

4,3 – taux de conversion de l´azote réduit en azote nitrique

NN – flux d´azote à nitrifier

2,85 - taux de conversion de l´azote nitrique en azote gazeux

c´ - fraction de l´oxygene des NO3- récupérée par dénitrification, soit entre 60 et 70%

NDN - flux d´azote à dénitrifier

Tableau III.1.3.5.2 Valeurs des coefficients a´et b´en fonction de Cm

Cm <0,1 0,1 0,15 0,2 0,3 0,4 >0,5

a´ 0,66 0,65 0,62 0,6 0,56 0,53 0,5

b´ 0,06 0,075 0,085 0,7 à 1,2

III.1.3.5.3 Clarification

A la différence des boues filamenteuses, les boues biologiques sont des boues

floconneuses de densité proche de celle de l´eau. Leur type de décantation appartient au

groupe de décantation freinée, c´est à dire que la chute d´une particule de floc est influencée

par celle des autres. Leur sédimentation se passe en masse à partir d´une certaine

concentration. Selon la théorie de KYNCH, la vitesse de chute est fonction de la

concentration. Elle est donc élevée en haut du clarificateur et diminue continuellement


jusqu´au fond. L´Indice de MOHLMAN caractérise l´aptitude des boues à décanter. Cet

indice varie en fonction de la charge massique du bassin et des caractéristiques de l´eau brute

(il est proche de 90 ml/g de MVS pour une faible charge et 130 ml/g pour une forte charge).

Le clarificateur (décanteur secondaire) est situé après le bassin d´aération, donc en

aval du traitement biologique. Il assure la séparation de l´eau épurée de la biomasse floculée.

Le mélange (eau brute + boues activées) convenablement aéré et brassé entre dans le

clarificateur avec une concentration de 3 à 4 g.L-1. L´eau sortant du clarificateur voit sa

concentration en MES diminuer jusqu´à 30 mg.L-1, soit un rendement d´élimination de 99%.

Afin d´atteindre ce rendement, il est important de bien concevoir et dimensionner cet

ouvrage.

Dimensionnement du clarificateur

Un des premiers paramètres à considérer est la vitesse ascensionnelle, ou charge hydraulique

superficielle, définie par le rapport Qp/S, où Qp est le débit de pointe en m3.h-1 et S la surface

du plan d´eau du clarificateur en m2. Afin d´éviter toute surcharge hydraulique qui influerait

sur la décantation, il est indispensable de tenir compte du débit de pointe. On préconise

généralement des vitesses ascensionnelles inférieures à 0,4 m.h-1 pour des installations à

faible charge. Un autre paramètre important est la charge superficielle massique, également

appelée charge au radier. Ce paramètre quantifie le flux horaire de boue entrante par m2 et il

(𝑄𝐸𝐵+𝑄𝑅)
est donné par la relation suivante : Débit massique = . MSBA en kg MS.m-2.h-1.
𝑆

Tableau III.1.3.5.3.1 Paramètres de dimensionnement d´un clarificateur


Clarificateur classique Clarificateur lamellaire

Moyenne Cm faible Cm Moyenne Cm faible Cm


Charge hydr. 1,2 0,4 0,45 0,3

Charge au radier 5 5 25 25

(Tableau reproduit avec l´aimable autorisation des auteurs de [1])

Tableau III.1.3.5.3.2 Paramètres principaux des Stations d´épuration à boues activées.

Paramètres Forte charge Moyenne charge Faible charge

Cm >0,5 0,2 à 0,5 0,1

Cv >1,3 0,6 à 1,3 0,3

MS 1à2 3à5 3à5

Âge des boues 1 >10 >15

Production boues 1à2 0,8 à 1 0,6 à 0,8

Besoins en 0,4 à 0,8 0,8 à 1,2 2

Oxygène

Nitrification difficile avancée complète

RENDEMENTS en %

DBO5 65 à 87 90 à 93 93 à 97
DCO 60 à 83 85 à 88 88 à 95

MES 70 à 92 88 à 96 88 à 97

(Tableau reproduit avec l´aimable autorisation des auteurs de [1])

III.1.3.6 Épandage

Cette technique agricole consiste à répandre divers produits sur des zones cultivées, soit pour

améliorer leur fertilité en leur apportant des éléments nutritifs (issus de la production agricole

ou des stations d´épuration), soit à éliminer certains produits nocifs par des procédés naturels

d´auto-épuration des sols.

Épandage de pesticides

Ces produits peuvent être:

 des biocides, pesticides (herbicides),

 des engrais chimiques (nitrates, phosphates, potassium, mélanges...)

 des produits naturels, comme des excréments animaux

 des boues d´épuration urbaines

 des effluents liquides (urbains, industriels)

 Des boues d'origine industrielle.

Les épandages peuvent être:

- Épandage aérien

Épandage aérien de pesticides. Ce mode d'épandage est celui qui est le plus

susceptible de polluer l'air. Il est peu utilisé en Europe, mais fréquent aux États-Unis.
Pour des raisons de santé publique, il est interdit dans de nombreux pays (des

dérogations sont possibles pour des cas particuliers). Il vise généralement la démoustication

ou la protection des végétaux, au moyen d'aéronefs. Il fait en Europe et en France l’objet de

réglementations.

Des risques importants de dérive de produits sous forme d'aérosols ou de gouttelettes

existent. On réserve donc les épandages à des zones peu accessibles ou de faible portance

(Ex : marais à démoustiquer) et/ou à des végétaux assez hauts, avec des conditions de

météorologie, de topographie (pentes/ruissellement), pédologiques, quand il y a urgence

(espèce envahissante et à risques..) ou pour des surfaces trop importantes pour permettre

l'utilisation de matériels "terrestres".

Il est plus fréquemment utilisé en Amérique du Nord sur les grandes exploitations, et l'a été

en Amérique du Sud pour la lutte contre les cultures destinées au marché de la drogue ou

durant la guerre du Vietnam (défoliants).

En Europe, depuis le 26 novembre 2011, tous pesticides utilisés en épandage aérien doivent

avoir fait l'objet d'une évaluation spécifique à cet usage.

Épandage de boues

L'épandage de boues liquides, issues de station d´épuration petite à moyenne, est effectué à

l'aide d'une tonne à lisier. Les boues pâteuses sont épandues à l'aide d'épandeurs (type

épandeur à fumier par exemple).

L'épandage comprend:

 la filière liquide

 la filière solide et pâteuse


 la filière compostage

Des plans d´épandages sont établis et des règles précises sont fixées pour la qualité des boues

dont :

 des taux maximums pour les éléments traces métalliques (ETM)

 des taux maximums pour les composés traces organiques (CTO)

 preuve de l’innocuité sur les sols

 interdiction d’épandage à moins de 100 mètres des habitations et à moins de 35

mètres des puits, cours d’eau ou forages.

 interdiction d’épandage sur sols détrempés ou inondés

 valeur limite de 3 kg de matière sèche par mètre carré en 10 ans ou à 30 tonnes de

matière sèche par ha en 10 ans.

Traitement des eaux résiduaires urbaines

En France en 2004, le traitement des eaux résiduaires urbaines a généré plus de 900,000

tonnes/an de matière sèche (50 grammes de matière sèche par jour et par habitant) issue des

boues d´épuration. Entre 55 et 60 % d'entre elles sont épandues en agriculture, tandis que 20

à 25 % sont mises en décharge et 15 à 20 % sont incinérées. Cependant en raison de

l’accroissement démographique, de la croissance du parc des stations d´épuration (step) et

de l’amélioration du rendement d’épuration, la production de produits résiduaires ne cesse

d’augmenter, alors que les filières de recyclage et d’élimination diminuent. La surface

agricole utile concernée par les épandages de boues d'épuration ou de boues industrielles est

très faible (moins de 5 % de la SAU).

La filière épandage reste le débouché le plus pertinent d'un point de vue environnemental

(apports d'engrais naturels se substituant aux engrais du commerce et de matière organique


nécessaire à l'entretien des sols) et économique (coûts d'épandage plus faibles que

l'incinération ou le stockage ("mise en décharge").

III.1.3.7 Lagunage

Le lagunage, est une technique naturelle d’épuration des eaux qui se base sur l´élimination

de l´eutrophisation. Le principe est de recréer des bassins "tampons" durant lesquels les eaux

usées vont transiter, avant d'être rejetées dans le milieu naturel. Les phénomènes d'auto-

épuration des eaux se font ainsi dans ces bassins, de grande surface, plutôt que dans le milieu

naturel (lac, rivière) qui est ainsi préservé des conséquences néfastes de ce phénomène

d'auto-épuration (la dégradation de la matière organique par les micro-organismes aérobies,

entraine une chute du taux d’oxygène dissous, ce qui a pour conséquence d'asphyxier la

macrofaune et la macroflore aquatique).

Description

Le lagunage consiste à établir un écoulement lent par gravité des eaux usées dans plusieurs

bassins de rétention peu profonds en éliminant le risque d’infiltration dans les eaux

souterraines. Pour cela, les bassins sont rendus étanches par la mise en place d'une

géomembrane synthétique, ou plus rarement par une couche d'argile compactée.

Fonctionnement

Comme dans toute station d'épuration collective, l'eau usée est généralement prétraitée au

préalable par un dégrilleur (élimination des déchets solides grossiers de type bouteilles,

branches, etc...) et éventuellement un dégraisseur/dessableur (décanteur et insufflateur d'air,

dimensionnés pour des vitesses ascensionnelles rapides et permettant la décantation du sable

et la flottation des graisses).


Les premiers bassins sont des bassins à micro-organismes, où est dégradée la matière

organique contenue dans les eaux usées. L'eau transite ensuite dans des bassins moins

profonds, dont le but est le traitement de l'azote (généralement transformé en nitrates lors de

la dégradation de la matière organique par les micro-organisme) et du phosphore. La

photosynthèse favorise le développement de microphytes (planctons, algues) qui consomment

de l'azote et du phosphore.

Il est possible d'optimiser le fonctionnement d'une lagune en la plantant de macrophytes (iris,

roseaux, joncs ...). Ces derniers assurent une oxygénation complémentaire des sédiments, et

absorbent une partie des éléments minéraux issus de la dégradation de la matière organique

pour leur croissance.

Le fonctionnement d'une lagune peut être optimisé également par la mise en œuvre de

brasseurs d'eau ou d'aérateurs dans les premiers bassins, ce qui favorise la recirculation de

l'eau. Dans ce cas, on parle de lagunage à haut-rendement ou de lagunage aéré.

Cette technique présente la caractéristique de nécessiter une surface importante, entre 15 et

20 m² pour un volume de 50 m³ d'eau, voilà pourquoi on lui attribue la propriété extensive.

Le temps de séjour doit être élevé (minimum 30 jours, voire plus). Les boues se concentrant

sur le fond et intervenant dans la biologie du système ne doivent être évacuées qu'après

quelque 5 à 10 années.

Une lagune peut servir en tant que traitement à part entière pour des petites collectivités (de

l'ordre de 100 à 1000 Equivalents-Habitants).

Une lagune peut également servir de traitement de finition en sortie d'une filière intensive de

type boue activées, afin d’affiner les performances de traitement, dans les cas ou c'est
nécessaire (présence de sites classés ou zones sensible, performances exigées sur le paramètre

phosphore ou sur les micro-organismes pathogènes).

Entretien

Pour que le système fonctionne au mieux, il est nécessaire d'effectuer chaque semaine un

nettoyage des pré-traitements, une tonte régulière des abords, et une surveillance de

l'ensemble de la station. Pour éviter toute contamination de l'eau, il faut faucarder les

macrophytes chaque année, en automne. C'est l'un des principaux postes d'entretien des

stations de lagunage. Il faut également prévoir, tous les 5 à 10 ans, l'élimination des boues

accumulées au fond de la lagune : c'est l'opération de curage. Deux techniques sont

envisageables :la première, la plus usitée, consiste en la vidange de la lagune suivie du

raclage des sédiments, à l'aide d'un engin de chantier par exemple. Elle nécessite toutefois la

mise en place d'un bypass des eaux usées le temps du raclage. la seconde, non invasive,

consiste en un pompage des boues par l'intermédiaire d'un radeau qui se déplace en surface de

la lagune. Cette méthode ne nécessite pas de modifier le fonctionnement habituel de la

lagune.

Organismes utilisés

Les organismes participant aux processus d'épuration, en particulier les bactéries et les

algues, sont classés selon leur activité en organismes hétérotrophes et organismes

autotrophes.

Le premier bassin est la lagune à microphytes où l’on trouve les bactéries et les algues

microscopiques. La minéralisation de la matière organique soluble en suspension est assurée

par les bactéries aérobies, elles la transforment en eau, gaz carbonique, nitrates et phosphates

. Ces composés simples vont être assimilés par les algues qui, grâce à la lumière du soleil,
vont effectuer la photosynthèse pour assurer leur métabolisme et libérer de l’oxygène

essentiel pour la vie des bactéries aérobies dans la lagune. La matière organique sédimentant

au fond des bassins (décantation) est dégradée par les bactéries anaérobies selon le processus

de fermentation anaérobie produisant la minéralisation des boues et des dégagements gazeux

(azoté) fixés pour certain par les algues. Les eaux restent environ 50 jours dans le bassin à

microphytes.

Les lagunes à macrophytes constituent le plus souvent le deuxième et le troisième bassin (s’il

y en a trois). Il y vit en plus des algues macroscopiques et des plantes aquatiques capables

d’absorber des substances inorganiques notamment les formes minérales de l’azote et du

phosphore, l’ammonium, le nitrate, l’o-phosphate et de les mettre en valeur. Les plantes

aquatiques fixent également les sels minéraux pour leur croissance, il se développe alors des

micro-organisme qui se nourrissent des plantes elles-mêmes. L’apparition de zooplancton

(daphnie, cyclopes,…) permet d’améliorer la filtration de l’eau. Il s’établit ainsi des chaînes

alimentaires entre les bactéries, le phytoplancton, le zooplancton et les végétaux. Les eaux

restent environ 40 jours dans ce type de lagune.

Le lagunage est placé au niveau D en matière d’impact des rejets sur le milieu récepteur, en

accord avec les quantités minimales suivantes :

 matières en suspension totales (MES ) : 180 mg/l ;

 demande chimique en oxygène (DCO ) : 120 mg/l ;

 demande biologique en oxygène en 5 jours (DBO5 ) : 40mg/l.

On constate aussi une grande efficacité sur la réduction des concentrations en phénols,

hydrocarbures, détergents et engrais dans les eaux en sortie de lagunage. La longue

exposition des eaux aux rayons ultraviolet du soleil permet de réduire considérablement le
nombre d’agents pathogènes l'été (bactéries, virus et parasites ...), ce qui justifie l'intérêt de la

filière si le rejet des eaux traité est effectué dans une zone de baignade naturelle.

Energie nécessaire]

Une puissance de 20 W/m³ permet que l'ensemble des boues reste en suspension et soit

transporté avec l'effluent. Si un recyclage des boues provenant de la décantation secondaire

est prévu, l'installation est alors une installation à boues activées avec de grandes durées

d'aération.

Le plus répandu est le lagunage mixte. Une puissance de 3 à 4 W/m³ suffit alors pour faire

circuler et alimenter en oxygène la totalité de l'eau. Mais dans ce cas, la boue se dépose au

fond et agit sur les matières nutritives ramenées au-dessus d'elle, comme une boue fixe, avec

action biologique aérobie, analogue au film biologique du lit bactérien.

Le lagunage naturel comme procédé d’épuration des eaux est conseillé pour des stations

ayant une capacité de 250 à 1500 éq-hab (mais peut se rencontrer de 100 à 2000 éq-hab). Le

lagunage aéré est conseillé de 400 à 2000 éq-hab (mais peut se voir de 200 à 3000 éq-hab).

Avantages et inconvénients

Avantages

Le lagunage naturel présente de nombreux avantages par rapport aux procédés traditionnels :

 Excellente élimination de la pollution microbiologique.

 Faibles coûts d'investissement et de fonctionnement.

 Très bonne intégration paysagère.


 Valorisations aquacole et agricole de la biomasse planctonique produite et des

effluents épurés.

 Contribue au développement et à la diversification de la flore locale, ainsi qu'à la

protection de la faune et de la biodiversité.

Inconvénients

 Grande emprise foncière

 Contraintes possibles s'il y a la nécessité d'imperméabiliser le sol.

 Variation saisonnière de la qualité de l'eau en sortie.

 N'apprécie pas les grandes pollutions ponctuelles et les pollutions chimiques.

 En cas de mauvais fonctionnement, risque d'odeurs.

 Veiller à ne pas atteindre l’état de putréfaction.

III.2 Procédés anaérobies

Les principaux procédés anaérobies utilisés dans l’épuration de quelques eaux

usées et dans l’élimination des boues sont la fermentation acide et la fermentation

méthanique. Dans certains cas, fermentation sulfurée est aussi réalisée. Ces procédés

sont désignés dans le traitement des eaux sous le vocable commun de digestion ou

méthanisation.

Le procédé de méthanisation est composé de deux phases : - de la phase de pré-

méthanisation et – de la phase de méthanisation proprement dite, qui se

différencient d’un côté, par la réaction sous laquelle elles se réalisent et de l’autre, par

les produits finaux de décomposition. La phase de pré-méthanisation est le fait de

bactéries facultativement anaérobies qui décomposent les matières organiques


monomères et polymères avec formation de matières organiques simples ( mélange

d’acides aliphatiques inférieurs, d’aminoacides, d’alcools, de monosaccharides

,…etc.). Les produits finaux de la phase pré-méthanique sont utilisés par les bactéries

strictement anaérobies dans la phase de méthanisation avec formation au final de CH4

et CO2 (fermentation méthanique). Les bactéries méthaniques vivent en symbiose

avec les microorganismes de la phase de pré-méthanisation. Durant la phase de

méthanisation se forme un gaz de boue – biogaz contenant surtout du CH4 et du CO2 .

Le principal procédé de la phase de pré-méthanisation est l’hydrolyse de matières

hautement moléculaires avec action de bactéries produisant des enzymes

hydrolytiques (hydrolases). Les produits de l’hydrolyse sont ensuite décomposés avec

formation d’acides aliphatiques inférieurs et alcools. Les produits du métabolisme de

la phase de pré-méthanisation constituent un substrat pour les bactéries méthaniques.

Les différentes espèces de bactéries méthaniques sont capables de métaboliser

toujours uniquement certains composés, c’est pourquoi il faut la présence d’une

culture mixte de bactéries méthaniques dans la phase de méthanisation.

Les bactéries organotrophes produisent à partir d’acides gras et alcools du méthane :

CH3COOH CH4 + CO2

4CH3OH 3CH4 + CO2 + 2H2O

Les bactéries lithotrophes sont responsables de la réaction:

4H2 +CO2 CH4 + 2H2O

IV. Procédés tertiaires


IV.1 Filtration
La filtration est un moyen de séparation de certaines matières par écoulement à travers

une couche filtrante. La couche filtrante est constituée d’un milieu poreux formé de matériau

granuleux ou de filoche. Selon la qualité du liquide à filtrer, évent. de la matière en

suspension et du caractère du matériel filtrant nous distinguons quatre types de filtration :

- Filtration des liquides propres à travers une couche de matériau granuleux. Dans ce

groupe appartient la filtration à travers des matériaux d’adsorption et quelques

échangeurs d’ions anciens,

- Filtration des liquides propres à travers des matériaux granuleux compressibles aux

changements de volume et d’ions. Cette filtration a lieu dans les filtres d’échangeurs

d’ions,

- Filtration de matières en suspension peu concentrées à travers matériau granuleux.

Les particules de la suspension sont retenues dans la couche filtrante et la colmatent

au fil du temps, ce qui engendre l’augmentation de la résistance de filtration. Ce type

de filtration est employé dans le traitement des eaux et ces derniers temps même dans

l’affinage des eaux usées purifiées biologiquement,

- Filtration de matières en suspension hautement concentrées à travers des fibres

filtrantes. Les particules retenues de la suspension constituent elles-mêmes sur les

fibres une couche filtrante, appelé <<gâteau de filtration>>. La filtration à travers le

gâteau filtrant est surtout répandue dans le drainage des boues. Lors de la filtration

des liquides propres à travers un matériau granulaire deux cas peuvent se produire :

L’eau courante ne cause pas de mouvement de grains dans la couche ( couche filtrante

stable), ou le liquide coule en sens contraire de la gravitation terrestre et sa vitesse est

telle que les grains sont en suspension (couche fluide).

En hydraulique urbaine on distingue en général une filtration lente et une filtration

rapide.
1. La filtration lente est caractérisée par une membrane biologique d’épaisseur 1 à 2

cm, formée à partir de microorganismes dans la partie supérieure de la couche du

matériau filtrant. La filtration (et la séparation de matières en suspension) est donc

conditionnée par des processus biologiques, physiques et chimiques,

2. La filtration rapide est un type de filtration pour des matières en suspension peu

concentrées, de sorte que les suspensions sont retenues dans toute la couche de

matériau granulaire qui se colmate au fur et à mesure. La couche colmatée est

régénérée par un courant d’eau de bas en haut de sorte que le matériau filtrant

augmente de volume et les matières retenues sont évacuées. Du point de vue

pratique et théorique la filtration rapide est donc un procédé cyclique, constitué de

phases : la filtration proprement dite et le lavage de filtre.

IV.2 Désinfection

a) Définition

Garantir une eau de qualité du point de vue sanitaire est une affaire de procédé

technologique de traitement des eaux qui élimine les germes dangereux pour la santé

humaine . Les bactéries pathogènes sont responsables de la plupart des maladies

hydriques. Le plus souvent elles sont éliminées par désinfection de l’eau. Cependant

pour l’élimination complète de tous les microorganismes vivants pathogènes présents

dans l’eau c’est la stérilisation qu’il faut.

Pour la désinfection de l’eau les procédés suivants ont montré leur efficacité :

- Procédés d’oxydation basés sur le chlore et ses composés, l’ozone, et d’autres agents

oxydants (KMnO4 , H2O2),


- Utilisation des effets oligo-dynamiques de Ag et Cu,

- Effets de radiation par rayonnement ultraviolet,

- Désinfection par la chaleur, procédé le plus économique – bouillir de l’eau à plus de

70°C.

b) Les méthodes de désinfection

 Oxydo-réduction

Les procédés d’oxydation sont utilisés dans la désinfection des eaux potables,

le dégazage de l’eau, la déférisation et la démanganisation (voir plus bas) et

dans la purification des ERI. Les oxydants utilisés dans ce procédé sont le

chlore, l’oxyde de chlore, le permanganate de potassium (KMnO4), l’oxygène

de l’air, l’ozone, …etc.

Comme exemple, nous indiquerons l’élimination par oxydation des eaux

chargées de cyanures. La réaction d’élimination a lieu en 2 phases :

CN- + Cl2 + 2OH- = CNO- + 2Cl- + H2O 1.phase

Dans la 2.phase le cyanate est oxydé par le surplus du chlore jusqu’à donner :

2CNO- + 3Cl2 + 4OH- = N2 + 2CO2 + 6Cl- + 2H2O

Ainsi donc les cyanures toxiques sont complètement éliminées.

L’oxydation des matières organiques est utilisée surtout pour oxyder les

phénols et les hydrocarbures. Comme oxydant de ces matières on utilise

l’ozone.

Les procédés de réduction sont importants surtout pour l’élimination des eaux
résiduaires chromées de l’industrie mécanique. Les ions Cr6+ sont réduits par

les réducteurs tels que FeSO4 , SO2 , NaHSO3 en milieu acide (pH de 3 à 5 )

pour donner des ions Cr3+ lesquels se précipitent pour donner Cr(OH)3 .

La réduction par des sels de Fer a lieu selon la réaction suivante :

CrO42- + 3Fe2+ + 8H+ = Cr3+ + 3Fe3+ + 4H2O

Après la fin de la réduction le pH est corrigé par la chaux (Ca(OH)2) à la valeur

de 8,5 à 9,5 et ainsi les ions Cr3+ sont précipités sous forme de Cr(OH)3

2Cr3+ 3Ca(OH)2 = 2Cr(OH)3 + 3Ca2+

La réduction s’emploie même pour l’élimination des composes azotés. Par cette

réduction se forment des aminoacides, moins dangereux et biologiquement

mieux dégradables.

 Chloration

Une des techniques employées pour la potabilisation de l'eau est la chloration à partir de l'eau

de Javel (solution d'hypochlorite) ou de chlore gazeux.

Le chlore et ses composés sont jusqu’à présent les moyens de désinfection les plus utilisés et

les moins chers. Le chlore est très bien soluble dans l’eau et désinfecte fiablement dans les

régions acide et neutre du pH. Le chlore ou ses composés demandent jusqu’à 2 heures de

contact avec l’eau à traiter. Ainsi le chlore, comme ses composés sont sujets à l’hydrolyse

avec formation d’acide chloreux qui est instable et dégage de l’oxygène. L’oxygène actif

ainsi formé désinfecte l’eau en attaquant le protoplasme des cellules bactériennes et provoque

ainsi la mort des microorganismes pathogènes. Il oxyde en même temps les matières
organiques et inorganiques présentes dans l’eau. La chloration a lieu en général comme

dernier traitement avant utilisation de l’eau. Le rendement d’élimination des germes

pathogènes est supérieur à 99%. La dose de chlore nécessaire est de 0,2 à 5 mg de chlore pour

1 litre d’eau.

- Eau de Javel

La technique de chloration consiste dans le mélange progressif de celle-ci avec l'eau à

traiter à l'aide d'une pompe doseuse.

Solution économique, mais demande cependant de la maintenance : l'hypochlorite

étant instable, des dépôts de sels se forment et entraînent des colmatages.

Chlore gazeux en bouteilles de 50 kg

Procédé utilisé dans des unités importantes. Mais, la manipulation de ce produit pur et

dense n'est pas sans danger en cas de fuite.

Son utilisation est réglementée.

 Ozonation

L'ozone, du grec "ogeiv" (sentir), est une molécule composée de 3 atomes d'oxygène (O3).

C'est un gaz de couleur bleue.

Poids moléculaire : 48 g/m, densité/air : 1,66, poids spécifique 2,143 kg/m3.

C'est un oxydant puissant, utilisé pour traiter l'air ou l'eau.

Il est plus onéreux à fabriquer que le chlore, mais a l'avantage d'être inodore et de pouvoir

être produit instantanément.

Utilisations :

- Désinfection bactérienne et virale de l'eau et de l'air


- Potabilisation de l'eau : décoloration, désodorisation, élimination des substances

organiques, etc.

- Traitement des eaux résiduaires

- Recyclage des eaux de lavage

- Désodorisation

L'eau de lavage est d'abord traitée à l'ozone afin de :

- la débarrasser des odeurs, microbes, virus

- faciliter la phase de séparation, notamment d'une partie de la matière organique, de

détergents, de solides.

Le taux de contact peut être très élevé - jusqu’à 99 %.

Sans ozone, un système de recyclage deviendrait un nid de germes dangereux et malodorants.

L'ozone aide à casser les surfactants des savons et cires, il oxyde également les métaux et

facilite leur décantation.

Il aide également à traiter les eaux chargées d'algues microscopiques. Grande efficacité sur :

odeurs, virus, parasites, algues, spores, champignons, hydrocarbures, détergents, phénols,

pesticides, composés organiques. L'ozone gazeux oxyde les matières organiques contenues

dans l'eau. Plus l'ozonation est puissante, plus on casse de grosses molécules, ce qui facilite

les traitements ultérieurs.

Elle peut être complétée par l'injection de peroxyde d'hydrogène liquide dans la colonne

d'ozonation.

L'ozone agit par oxydation directe sur le substrat (par ozonolyse ou avec perte d'hydrogène)

ou par oxydation catalytique par l'oxygène présent dans l'air ozoné. L'ozone peut être produit

par de l'air circulant sur des lampes, par un ozoneur à décharge (entre 2 électrodes avec

différence de potentiel de 10 à 20 kVolts) (Corona Discharge ozone) ou par d'autres procédés.


 Irradiation

Le rayonnement UV provoque des transformations biochimiques dans les cellules de

microorganismes vivants pathogènes et cause leur mort. En hydraulique urbaine les effets du

rayonnement UV sont utilisés pour l’inactivation des germes pathogènes. Ce rayonnement est

utilisé dans la bande de longueur d’onde 230-395 nm.

c) Adsorption sur charbon actif

• Si on met en contact une eau polluée avec une matière solide de grande surface

spécifique, on observe que la concentration de cette eau a diminué. C´est que la

matière solide a fixé une partie des matières se trouvant dans l´eau. Ce phénomène est

appelé Adsorption.

• Adsorbant - matière solide qui adsorbe

• Adsorbat – matières solides adsorbées

L´équilibre entre l´adsorbat et l´eau polluée (à traiter) est appelé équilibre d´adsorption. Nous

distinguons principalement :

- adsorption moléculaire

- adsorption ionique

En technologie de l´eau, l´adsorption est décrite par la formule suivante:

a= (V/m).(c0 – ce) et est donnée en mg.g-1

V – volume initial de la solution (eau polluée) en litre (l)


m – masse de l´adsorbant en g

c0 – concentration initiale en mg.l-1

ce – concentration en équilibre en mg.l-1

Les concentrations sont exprimées sous forme de DCO ou DBO5 en mg.l-1

La quantité d´adsorbat en équilibre à température constante dépend de la concentration

d´adsorbat en solution. La représentation graphique de cette dépendance est appelée

isotherme d´adsorption.

L’isotherme d’adsorption est la forme la plus utilisée pourexprimer les résultats sur

l’adsorption :

A température constante, nous mesurons différentes concentrations.

Analytiquement les isothermes d’adsorption sont exprimées soit par:

- L’isotherme de FREUNDLICH

a= Kf x Ce1/n

ou évent. comme

log a = log Kf + (1/n) log Ce

Kf diminue quand T°C augmente et n est toujours >1

- Isotherme de Langmuir:

a= amaxx[(b.Ce)/(1+b.Ce)]

si on pose B=1/b, on a

a=amax[Ce/(B+Ce)]

L’isotherme de FEEUNDLICH est la plus utilisée !

En technologie de l’eau (traitement de l’eau) on utilise surtout le charbon actif comme


adsorbant.

Le charbon actif est utilisé sous forme de poudre ou de granulés.


Les valeurs élevées de pH influent de façon négative sur l’adsorption.

Principales applications des charbons actifs comme adsorbants :

- En traitement d’affinage des eaux potables ou des eaux industrielles. Ils sont utilisés

pour améliorer les propriétés organoleptiques (couleur, goût, odeur,…). Les charbons

actifs sont également utilisés pour l’élimination des polluants et micropolluants

(phénols, hydrocarbures, pesticides, métaux lourds,…)

- Traitement des eaux résiduaires industrielles lorsque l’effluent n’est pas

biodégradables ou s’il contient des éléments toxiques organiques

- En traitement tertiaire des eaux résiduaires ou industrielles élimine les composés

organiques réfractaires au traitement biologique, réduit la DCO « dure »

- Pour réduire les oxydants comme le chlore, ClO2 et l’ozone,…

IV.3 Neutralisation

La neutralisation des eaux usées est un procédé courant en traitement des eaux, mais

surtout dans la purification des eaux résiduaires industrielles. Elle sert à corriger le pH

des eaux usées acides et basiques. La neutralisation peut être réalisée de la manière

suivante :

- Rejet des eaux résiduaires acides dans la rivière où les sont neutralisés par les

hydrogène carbonates présents dans l’eau de rivière,

- Mélange des eaux résiduaires acides et basiques au sein de la même unité industrielle

et puis une correction ultérieure du pH des eaux résultantes par de petites doses

d’agents de neutralisation,
- Filtration des eaux résiduaires acides à travers une couche filtrante de calcaire

(CaCO3) ou de dolomite (CaCO3MgCO3) de granulométrie convenable. L’élimination

des acides a lieu selon l’équation suivante :

CaCO3 + H2SO4 = CaSO4 + H2O + CO2

La neutralisation par filtration n’est pas à conseiller là où peuvent se former des

matières insolubles pouvant colmater le filtre et diminuer ainsi l’efficacité de la

couche filtrante.

IV.4 Déminéralisation et adoucissement

a) Résines échangeuses d’ions

L’échange d’ions est un procédé répandu dans la nature. Il a été découvert en 1850

par Thompson et Way lors de l’analyse de la terre arable. Les premiers échangeurs

d’ions utilisables dans l’adoucissement de l’eau ont été fabriqués en 1906. Les

échangeurs d’ions sont utilisés actuellement dans la plupart des cas pour le traitement

de l’eau destinée à une utilisation énergétique. Dans le procédé d’échange d’ions est

utilisée la capacité de certaines substances d’échanger des ions de leurs molécules

propres par des ions de solution qui les traversent.

Ainsi la réaction selon laquelle a lieu ce phénomène est la suivante :

n ( R-A+) + Bn+ R-nBn+ + nA+

Où R- = radical anionique faisant partie de la résine échangeuse d’ions

A+ = ions fixés sur la résine neuve

Bn+ = ions en solution


Les résines échangeuses d’ions ( REI) sont des substances hautement moléculaires

insolubles qui contiennent des radicaux ionisables. Par leur composition chimique

les REI peuvent être de type soit inorganique (zéolite, zirconium de phosphate,

glauconies, …etc.), ou organique (phénol formol polycondensats, polystyrène-di

vinylbenzène copolymères, …etc.). Par leur origine, les 2 types peuvent être

naturels ou synthétiques. Selon le radical, les REI sont soit des échangeurs de

cations (REC) ou d’anions (REA). Par leur pouvoir de dissociation les REC (ou

REA) peuvent être fortement, moyennement ou faiblement acides (basiques). Les

REC sont essentiellement des acides insolubles polyvalents qui ont des radicaux

acides avec une charge négative ( par ex. –SO3H, -COOH, -PO(OH)2, AsO(OH)2

et le radical phénol –OH). L’ échange de cations est schématisé comme suit :

REC—SO3-H+ + NH4+ REC—SO3-NH4+ + H+ Cycle H+

REC—SO3- NH4+ + Na+ REC—SO3-Na+ + NH4+ Cycle Na+

Les REA sont des bases organiques polyvalentes qui ont des radicaux basiques

avec une charge électrique positive (ex. –N+R3 , -[NHR], -[NH2] et autres.

L’échange d’ anions a lieu selon le schéma :

REA—NH3+OH- + CH3COO- REA –NH3+CH3COO- + OH-

REA—NH3+CH3COO- + H+Cl- REA –NH3+Cl- + CH3COO-H+

Une REI mono radicale ne contient qu’une seule sorte de radicaux, les REI poly

radicale contiennent plusieurs radicaux.

Les REI sont à la base de procédés spécifiques utilisés pour des usages bien

précis. C’est la raison pour laquelle il est important de bien déterminer d’abord les
caractéristiques des eaux brutes ( eaux d’alimentation des échangeurs d’ions) et

des eaux traitées ( effluent de l’échangeur).

Les résines peuvent être sujettes au colmatage par toutes sortes d’impuretés, il faut

donc que l’eau à traiter par REI ne contienne pas de solides en suspension et que

sa turbidité soit faible.

Le fer et le manganèse peuvent notamment entrainer certains problèmes

particuliers. En effet ces substances peuvent se trouver sous forme dissoute (Fe2+

et Mn2+) à l’entrée de l’unité d’échange d’ions, s’oxyder au contact de l’air et

précipiter à l’intérieur de cette unité.

Elimination partielle du calcaire et du magnésium par précipitation

(adoucissement partiel)

Dans de nombreux cas d´utilisation de l´eau pour le refroidissement et dans

quelques unités industrielles, il n´est pas nécessaire d´éliminer complètement les

ions calcaires et magnésiens. Dans ces cas, il y va surtout de l´élimination des

carbonates acides par décarbonatation. Les procédés les plus courants sont :

 Précipitation par la chaux

 Décomposition par l´acide

 Décomposition thermique ( á ébullition)

Décarbonatation par précipitation par la chaux

La précipitation par la chaux est utilisée pour l´élimination de toutes les formes
de CO2 des eaux contenant des quantités élevées de HCO3 - ( plus de 2 mmol/L).

En comparaison avec d´autres méthodes ( ex. traitement par échangeurs d´ions)

ce procédé est moins cher. La formation de composés très peu solubles

(Précipités) CaCO3 et Mg(OH)2 est représentée par les équations suivantes :

Ca2+ + CO2 + 2 OH- = CaCO3 + H2O (3.3.4.1)

2Ca2+ + 2HCO3 - + 2 OH- = 2 CaCO3 + 2 H2O (3.3.4-2)

Mg2+ + 2HCO3 - + Ca2+ + 2 OH- = MgCO3 + CaCO3 + H 2O (3.3.4.3)

MgCO3 + Ca2+ + 2 OH- = CaCO3 + Mg(OH)2 (3.3.4.4)

Dans le cas des eaux sans déficit de calcaire il suffit d´avoir un pH <= 10 (9,3 á

10 ) et les équations (3.3.4.1) et ( 3.3.4.2) s´appliquent. Il n´y a que le CaCO3 qui

est précipité. Sa solubilité á 20°C est de 15 mg/L.

Pour le calcul de la dose théorique de la chaux (CaO) ( sur la base du contenu

fixé de HCO3 – et du CO2 libre en mmol/L on peut utiliser la formule :

DCaO = 56. ( [HCO3 -] /2 + [CO2] ) (g/m3) (3.3.4.5)

Si pour une eau brute l´inégalité 2 [Ca2+] < [HCO3 -] ( l´eau avec déficit en

calcaire ) c´est la réaction ( 3.3.4.3) qu´il faut considérer et c´est le MgCO3 bien

soluble qui se forme ( solubilité 94 mg/L) . Ce n´est qu´après l´augmentation de

la concentration des ions OH- par un autre ajout de chaux á pH<= 11 que se

forme Mg(OH)2 très peu soluble ( solubilité seulement 10 mg/L). La phase


précipitée a 2 composantes : CaCO3 et Mg(OH)2 .

La dose nécessaire de chaux pour ce cas est donnée par la formule :

DCaO = 56. ( [HCO3 -] /2 + [Mg2+] + [CO2] ) (g/m3) ( 3.3.4.6)

IV.5 Déferisation et démanganisation

Les composés de Fer et de Manganèse se trouvant dans les eaux utilitaires et dans les

eaux de fabrication sont la cause de différentes difficultés technologiques; à l’eau de

consommation elle donne en plus un mauvais goût. Le fer est l’un des éléments les

plus abondants dans les sols : il est plus fréquent que le manganèse et en

concentration plus élevée. Les concentrations de fer sont en général inférieure à 10

mg/l et celle de manganèse à 2mg/l. Le fer et le manganèse ne sont pas nuisibles à la

santé. Le fer est un élément même nutritif essentiel.

Des concentrations élevées de ces métaux peuvent entrainer certains inconvénients

d’ordre esthétique ou technologique. A cause de ces inconvénients l’Organisation

mondiale de la santé (OMS) recommandent des concentrations maximales de 0,3 mg/l

pour le fer et 0,1 mg/l pour le manganèse. Le fer et le manganèse se trouvent dans la

nature surtout sous forme Fe2+ et Mn2+ plus soluble. Le but de la déferisation et de

démanganisation est de les rendre moins solubles dans l’eau, donc sous la forme de

Fe3+ et Mn3+ . Ceci est atteint par des procédés d’oxydation. Les autres procédés

d’élimination de fer et de manganèse sont la précipitation sous forme de carbonates

ou par échangeurs d’ions.


L´oxydation du fer et du manganèse par l´oxygène dissous dans l´eau a lieu selon les

équations suivantes :

4 Fe2+ + O2 + 10 H2O = 4 Fe(OH)3 + 8 H+

2 Mn2+ + O2 + 2 H2O = 2 MnO2 + 4 H+

Oxydation par le chlore

2 Fe2+ + Cl2 + 6 H2O = 2 Fe(OH)3 + 2 Cl- + 6 H+

Mn2+ + Cl2 + 2 H2O = MnO2 + 2 Cl- + 4 H+

Oxydation par le permanganate de potassium

3 Fe2+ + KMnO4 + 7 H2O = 3 Fe(OH)3 + MnO2 + K+ + 5 H+

2 Mn2+ + 2 KMnO4 + 2 H2O = 5 MnO2 + 2 K+ 4 H+

….et d´autres oxydations par d´autres oxydants.

BIBLIOGRAPHIE

1/ CARDOT, C. : Les traitements de l´eau – Procédés physico-chimiques et

biologiques – cours et problèmes résolus, Ed. Ellipses, Paris 1999

2/ DEJARDINS, R. : Le traitement des eaux. Editions de l’Ecole Polytechnique de

Monréal, 1997

3/ MASSCHLEIN , W.J. : Processus unitaires du traitement de l’eau potable (traduit

de l’américain par H. Chevolet). Edition CEBEDOC, Liège 1996


4/ MEMENTO TECHNIQUE DE L’EAU, tome 1 et 2 – Ed. Degrémont Suez,

2005

5/ RODIER, J. et coll.: L’analyse de l’eau. DUNOD, Paris 2005

6/ TÖLGYESSY J. , PIATRIK M. : Technológia vody, ovzdušia a tuhých odpadov,

CHTF STU, Bratislava, 1992

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