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METALLOGENIE DES PEGMATITES

1. DEFINITIONS :
• La métallogénie ou métallogène étudie les mécanismes de formation des
gisements métallifère et se propose de définir des outils méthodologiques des
guides de prospection utilisable par les explorateurs et prospecteurs miniers.
• Un gisement métallifère correspond à une formation géologique dans laquelle
l’élément chimique exploite se trouve à une teneur très supérieure à celle de Clarke
de cet élément.
• Les pegmatites : sont caractérisées par des textures a gros grains, voire à
cristaux géants, qui les différencient des granites. Elles se distinguent aussi des
autres roches intrusives par leur hétérogénéité interne, à la fois dans leur taille de
grain, leur minéralogie, leur anisotropie de fabrique ou la morphologie de leurs
cristaux. On admet aujourd'hui que les pegmatites sont le produit de la
différenciation magmatique de corps granitiques. Elles se forment par ségrégation
de magma résiduel extrêmement fractionné, riche en éléments rares et volatils,
en silice, alumine et métaux rares à partir du granite parent.
(Stade pegmatitique, 550-750°C)
• Le liquide résiduel est enrichi en silice, alumine , métaux rares et
composants volatils…
• Ce magma résiduel est le plus souvent expulsé hors de son pluton source à la
faveur de fractures, d’où leur gisement filonien.

2. Minéralogie
- Quartz,
- Feldspaths (Microcline et Albite)
- Micas (muscovite-biotite)
- Minéraux accessoires :
➢ Béryl, Cassitérite, Molybdène,
➢ Spodumène, lépidolite, amblygonite
➢ Pyrochlore et tantalite Pollucite
➢ Uranium, thorium, Terres rares (allanites, monazites, etc…), phosphates
3. Stades de cristallisation des magmas
Le magma passe par différents stades intermédiaires en fonction de sa température
de refroidissement au cours de la cristallisation fractionnée.
➢ Stade orthomagmatique : 750-1200°C
-Péridotites, gabbros, diorites, syénites, granites…
-Minéraux accessoires :chromite, magnétite, apatite, cassitérite, spinelles, pyrope,
zircon…
➢ Stade pegmatitique: 550-750°C
Le liquide résiduel est enrichi en silice, alumine , métaux rares et composants
volatils…
- Pegmatites
- Minéraux utiles: béryl, tourmaline, grenat, molybdène, uraninite, lépidolite,
colombite, wolframite…
➢ Stade pneumatolytique : 372-550°C
-La concentration en substances volatiles est maximale (H2O, CO2, P2O5, Cl-, F-,
S2…) qui sont des minéralisateurs puissants..;
- Minéraux rares : topaze ….
➢ Stade hydrothermal : moins de 372°C
Les vapeurs d’eau chaudes sont également des minéralisateurs puissants. Leur
condensation concentre une infinité de minéraux métallifères (sulfures et/ou sulfo-
arséniures): blende, galène, pyrite, chalcopyrite, fluorite, or , quartz…
4.Forme des corps magmatiques :

- Dimensions très variables : Batholites →Filons


- Relations avec leurs encaissants : caractère intrusif qui p.e. concordant ou discordant
5. SERIES MAGMATIQUES
Les associations des roches cogénétiques de natures variées peuvent être
groupées en séries magmatiques si elles sont issues par la différenciation
progressive d’un même type de magma primaire ( cristallisation fractionnée).

6 CLASSIFICATION

6.1 Selon la profondeur, on distingue


➢ Pegmatites abyssales : (>11km), ce sont des mobilisats et des leucosomes
anatectiques dans les terrains au faciès amphibolite ou granulite. Elles sont
riches en Ca, Ba, Sr, Mg, Fe mais sans intérêt économique

➢ Pegmatites profondes : (7-11km), résultant d’un métamorphisme de HP,


elles sont à muscovite, concordantes à la foliation et peuvent produire de la
muscovite et des feldspaths

➢ Pegmatites de moyenne profondeur : Pegmatites de moyenne profondeur :


(3,5-7km), à éléments rares, de basse pression, avec des terres rares et des
minéralisations en éléments lithophiles (Li, Rb, Cs, Be, Ta, Sn,… ) avec des
teneurs assez basses
-Ta2O5 : 0,02% ; BeO : 0,05% ; Li2O : 1%
-U, Th : ?
➢ Pegmatites miarolitiques : (1,5-3,5km), à gemmes dans les zones
faiblement métamorphiques, elles contiennent du quartz pur pour usage
piézo-électrique, du béryl, de la topaze et parfois de la fluorine de qualité
optique.

➢ Cf figure et tableau des pegmatites .

6.2 Classification de Cerny et Ercit (2005)

La classification des pegmatites granitiques a fait l'objet d'une révision récente. Elles
forment 5 classes distingues surtout par leur situation géologique et leur minéralogie:

1) abyssale, 2) à muscovite, 3) à muscovite-éléments rares, 4) à éléments


rares, 5 ) miarolitique.
• Cerny et Ercit (2005) subdivisent ensuite les pegmatites à éléments rares en
deux sous-classes: celles enrichies en terres rares (NYF) et
• celles enrichies en lithium (LCT).
Cette deuxième classification, fondée principalement sur la géochimie, est
construite de la manière suivante:
(1) Les pegmatites de la catégorie LCT (lithium-césium-tantale) sont riches en
Li, Rb, Cs, Be, Sn, Nb>ouTa, Y, REE, Ti, Zr, Be, U, Th et F; les quantités
de P, B, et alcalins rares sont négligeables. Les pegmatites de la catégorie
LCT se mettent en place dans la croute supérieure et se différencient
surtout à partir de granites peralumineux (granites d'anatexie dans un
contexte en collision),
(2) alors que les pegmatites NYF sont associées a des granites subalumineux
à peralcalins (Cerny et Ercit 2005). Cette classification est ensuite affinée
sur des considérations minéralogiques.
(3) Pour les pegmatites a éléments rares et a lithium, Cerny,( 1991) distingue
4 types principaux:
▪ type à béryl (avec les sous-types a béryl-colombite et a béryl-colombite-
phosphate);
▪ type complexe (avec les sous-types à spodumène, à pétalite, à lépidolite
et à amblygonite);
▪ type a albite-spodumène
▪ type a albite.
.

6.3 Classification des pegmatites malgaches

La diversité des pegmatites malgaches a conduit les géologues à les différencier selon
divers critères.
A. Lacroix (1922) les a classés aussi en deux groupes principaux : le groupe
potassique et le groupe sodolithique,

J. Guiges (1953) a classé les pegmatites en deux types, pegmatite à béryl gemme
et pegmatite à terre rare.
H. Besairie (1966) a décomposé le groupe potassique de Lacroix en trois types
différents :
à trois zones, à deux zones et type non zoné, en accord avec leurs morphologies et
leurs structures.
Enfin, P. Cerny (1991-2005) a formulé une classification, plus moderne, basée
davantage sur les intérêts économiques des pegmatites en distinguant celles à LCT
(lithium, cesium, tantale) et celles à NYF (niobium, yttrium, fluor).
7. GISEMENTS
Tous presque liés aux pegmatites de profondeur moyenne :
Ils sont scindés en deux grands groupes par la géochimie
- (1) Pegmatites à terres rares ou NYF (Nb, Y, F), à affinités alcalines

- (2) Pegmatites à Li, Cs, et Ta (LCT) associées à des intrusions du type S

Minéralogiquement, on peut distinguer cinq grandes familles (Cerny et Ercit, 2005):


-(1) à terres rares, alanite, monazite ou gadolinite
-(2) à béryl, columbite, ou phospates, terres rares et uranium
-(3) complexes à potentiel en Be, Li, Rb, Cs, Ta
-(4) à albite et tantalite
-(5) à albite et spodumène (Li, Sn)

NB -Les pegmatites à éléments rares sont des sources majeures de minerais de


lithium, béryllium, étain, tungstène, rubidium, césium, gallium, hafnium, et
notamment du niobium et tantale.

-Certaines pierres précieuses et semi-précieuses telles que la tourmaline, la


topaze, le grenat, l’émeraude et l’aigue-marine, sont aussi extraites des
pegmatites.

8. MORPHOLOGIE
En pipes, amas ou lentilles
- Corps magmatiques de petites dimensions (<100m)

- La morphologie dépend de la profondeur de mise en place, du contexte


structural et de la compétence de l’encaissant

- Leur mise en place est contrôlée par des zones de fractures (fracturation
hydraulique)

- Les corps de pegmatites sont généralement zonés:


grains fins>>>>>grains moyens>>>>>gros cristaux ;
➢ Zonation du gisement

Zone I C’est le cœur de la pegmatite, caractérisée par des géants cristaux de quartz
et de perthite. Le quartz est en général de couleur blanche, rose ou rarement fumé.

Zone II C’est la deuxième couche, peu épaisse, généralement composée de petites


masses de quartz, perthites, agrégats de muscovite, colombite. Sur le contact de la
zone I et zone II apparait les cristaux de béryl de grande taille. Avec ces béryls, on
trouve fréquemment des concentrations des minéraux rares en uranium, niobium et
tantale, terre rare. A ce contact se forment également la tourmaline lithinifère, le
lépidolite, l’amblygonite associé.

Zone III Cette zone forme les murs de la pegmatite, avec des grains moyens et de
concentration de structure graphique : muscovite, grenat, magnétite, colombite, béryl
de petite taille et des minéraux à niobium et tantale. La tourmaline peut être présent
sur le mur ou non mais parfois, elle y possède une forte concentration.



➢ Zonation régionale des pegmatites

5. AGE :
Pas d’époque métallogénique particulière :

Les pegmatites sont représentées un peu partout à travers le monde, et montrent


des âges très divers allant de l'Archéen au Cénozoïque.

➢ A Madagascar, les formations pegmatitiques se trouvent généralement sur le


socle cristallin et se sont formées entre 480 à 525 Ma à la fin de
l’Evènement Pan-Africain.
➢ Archéen : Swaziland, 3Ga
➢ Protérozoïque : Greenville, à U, Th, Mo.

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