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UNIVERSITE DE LIKASI

FACULTE POLYTECHNIQUE

COURS DE METALLOGENIE ET COMPLEMENT DE GEOLOGIE DE LA


RDC

Destiné aux étudiants de premier grade Mines

Par : Prof. Gabriel MAKABU KAYEMBE

Année Académique 2014 – 2015


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Par le Professeur G. MAKABU K. /Première partie : GEOLOGIE DU PETROLE


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INTRODUCTION ET CONCEPTS DE BASE


Insertion du cours :

Le cours de Métallogénie et Complément de géologie de la RDC a pour pré-requis


les cours suivants : géologie générale, minéralogie générale, chimie générale,
pétrographie. Il apporte des éléments importants pour les cours se trouvant à l’aval,
notamment la prospection minière.

Objectifs du cours :

 Général : On initie les étudiants à comprendre les facteurs géologiques, structuraux,


pétrographiques et géochimiques favorisant la mise en place des gisements à
travers le monde et en RDC.

Définition et intérêt :

La métallogénie s’attache à l’étude de la genèse des gîtes métallifères et essaie de répondre


aux questions fondamentales suivantes :

 Quelle est la source des métaux ? ;

 Comment ont-ils été transportés ?;

 Comment et quand se sont-ils déposés ?

La métallogénie s’avère donc être une science qui fait intervenir une notion génétique et
elle est donc une science interprétative. En cela, elle diffère de la gitologie dont les
objectifs sont plus limités : description des gisements, leur typologie (éventuellement
comparée).

Du point de vue intérêt, la métallogénie intervient :

 Directement au niveau de l’exploration minérale par la recherche des


environnements géologiques favorables à la concentration des métaux (gîtologie
prévisionnelle).

 Au niveau de l’évaluation et de l’exploitation des gisements. En effet, certains


gisements sont accompagnés d’auréoles d’altération plus ou moins importantes
(d’où problème de découverture), d’autres peuvent être très superficiels (latérites
nickélifères, bauxites à Al). Les filons peuvent être aveugles, la forme des
gisements directement liée aux conditions génétiques (gisements liés aux paléo
karsts, gisements stratiformes, gisements filoniens, …) ;

 Au stade de la valorisation du produit : la présence des poisons (par exemple l’As)


entame la valeur du métal ; celle des sous-produits à grande valeur économique (ex.
, , …) apporte un plus ; la nature des minéraux (sulfures, oxydes, silicates)
détermine le type d’activants et de déprimants lors de la concentration et
l’enrichissement.

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Notions de base

Les gisements : constituent des concentrations des éléments supérieures aux clarkes. La
plupart des métaux usuels ( , , , , , , , ℎ, , ) se présentent généralement
sous forme de composés oxygénés. D’autres se rencontrent principalement à l’état des
sulfures, arséniures, antimoniures, etc. C’est le cas notamment de , , , , , Pb,
, , , , , .

Les concentrations minérales se présentent sous forme de massifs isométriques, en plaques,


tubulaires ou irréguliers.

 Corps de minerais isométriques : sont représentés par des amas minéralisés de


toutes dimensions, épigénétiques.

 Corps de minerais en plaques : formés en même temps que les terrains encaissants
(syngénétiques), ou épigénétiques, ayant pris naissance après la formation des
terrains encaissants ; ces corps se répartissent en gisements stratiformes et en
gisements filoniens.

 Les gisements stratiformes suivent l’allure des couches qui les hébergent. Ils sont
souvent de très grande extension. C’est le cas des gisements du copperbelt
congolais et zambien.

 Les gisements filoniens recoupent les couches. Ils résultent du remplissage des
fissures ou de la substitution métasomatique des roches le long des systèmes de
fractures. Ils peuvent présenter des ramifications et des indentations (apophyses) se
détachant de la masse filonienne principale. C’est le cas du gisement de Kipushi au
Katanga.

 Corps de minerais tubulaires : ont une forme cylindrique. C’est le cas des
kimberlites. Il en existe en RDC et RSA.

 Corps de minerais de forme irrégulière : résultent de la conjugaison des dépôts


stratiformes et filoniens. On retrouve :

 Les stockwerks : des disséminations et veinules diversement orientées en roches


fissurées et au sommet des massifs intrusifs. Ils renferment , , , , .

 Les schlierens : des concentrations de minerais en traînées irrégulières.

Les gîtes : sont des concentrations des substances métallifères. En sont exclues celles des
matériaux de construction et des combustibles.

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Ière PARTIE : LA METALLOGENIE GENERALE


CHAPITRE I. MODELES APPLIQUES EN METALLOGENIE ET
METHODES D’ANALYSES DES GITES MINERAUX
I.1. MODELES APPLIQUES EN METALLOGENIE

I.1.1. Modèles descriptifs et génétiques

Les modèles de types de gîtes constituent l’étape subséquente à la classification.


Leur but ultime est d’améliorer les chances de succès lors de l’exploration pour de
nouvelles ressources minérales. Les modèles sont importants car ils conditionnent la
stratégie à adopter dans la recherche de nouveaux gîtes.

On distingue les modèles descriptifs et génétiques. Les modèles descriptifs


contiennent la somme des observations communes ou les plus fréquentes à une classe de
gîtes.

Les modèles génétiques sont basés sur l’interprétation que l’on se fait du mode de
formation d’un type de gisement.

I.1.2. Le rôle de l’eau et de sa circulation

L’eau joue un rôle très important en métallogénie. Dans la majorité des cas, le
transport des métaux et leur dépôt s’effectuent en milieu aqueux. Il y a quelques dizaines
d’années, on déniait tout rôle important aux eaux non magmatiques (c’est-à-dire aux eaux
d’origine météorique, eaux vadoses) car on pensait que les gisements étaient associés
directement aux processus tardimagmatiques (hydrothermaux sensu stricto). Les idées ont
évolué sur le rôle de l’eau : l’eau juvénile d’origine magmatique représente en fait peu de
choses face à une circulation plus ou moins profonde (circuit convectif) d’eau météorique.

On attribue également un rôle de plus en plus important aux eaux connées qui
imprègnent les sédiments déposés sur le fond des bassins (marins), …) et qui sont
expulsées par le poids des sédiments en se chargeant de sels et de métaux dissous.

I.1.3. Le rôle de la perméabilité et de la structurale

La perméabilité jouera ainsi un grand rôle dans la circulation des solutions


minéralisantes (fig. 1, Mississipi Valley Type). Elle peut être de fracture : de nombreux
gisements − filoniens sont localisés dans les roches carbonatées compétentes et
donc fissurables et dans lesquelles la dissolution peut ouvrir les fractures (karstification ou
paléokarstification). Elle peut être également intergranulaire : gisements d’uranium
qualifiés de sandstone type deposit et que l’on rencontre dans des séries sablo – argileuses.

I.1.4. Le rôle des microorganismes

Le rôle des microorganismes a été découvert il y a quelques dizaines d’années. Il


est notamment utilisé dans l’extraction de métaux à partir de minerais pauvres (lixiviation

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in situ ou en tas). Le microorganisme, pour synthétiser de nouvelles molécules cellulaires


(pour assurer son métabolisme), a besoin d’énergie d’une part et des éléments chimiques
d’autre part. L’énergie peut provenir soit de la photosynthèse, soit des réactions
d’oxydoréduction (processus biochimique entre un donneur et un accepteur d’électrons).
En milieu aérobie, on peut rencontrer des bactéries oxydantes (sulfo – oxydantes, ferro –
oxydantes, manganooxydantes…). En milieu anaérobie, certaines bactéries tirent leur
énergie d’un processus de réduction de composés oxydés : réduction des nitrates, sulfates,
carbonates….

Fig.1. : Schéma structural d’ensemble d’une région minéralisée en plomb – zinc du type
« Mississipi Valley », dans un relief d’érosion peu avancé, avec indications des
circulations : A. Sur le paléorelief, l’écran supérieur oblige les solutions à circuler
parallèlement aux strates. B. Sur le paléorelief, l’écran supérieur crevé permet dans une
certaine mesure la sortie directe des solutions.

Les ions
métalliques ainsi stabilisés par la chélation ne reprendront leurs propriétés chimiques que
lors de la destruction de la partie organique de l’agent chélatant (ils peuvent alors par
exemple précipiter). Cette destruction est évidemment aussi microbienne. On voit par là
que les bactéries peuvent jouer un rôle important dans la solubilisation, le transport et la
précipitation des métaux. On a une preuve du rôle joué par ces bactéries grâce au MEB qui
montre des paléo bactéries dans des minéraux sulfurés (galène) (fig. 2), oxydés (malachite,
calamine) ou dans la silice.

Fig. 2a: Cristal de galène. Trias –


Par le Prof Gabriel MAKABU Banos de la Encina.
Espagne. = 100 ×
Echantillon G. Tamain.
Cliché J.P. Dévigné – A. Raguideau
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D’après Minéraux et Fossiles, n°29, 1977

La matière organique constitue un facteur favorable à la concentration des métaux, si pas à


la genèse des gisements. Elle agit :

 Soit en créant des conditions réductrices au sein du milieu au cours de son


évolution diagénétique. Les espèces solubles de soufre réduisent les métaux. La
sulfuration des métaux se réalise par des réactions générales de type :
. .+ → + → ;

 Soit en fixant des cations par complexation ou par adsorption, celle-ci possédant la
propriété de fixer et de réduire des métaux dans des conditions de basse
température.

Il s’agit là d’un rôle direct de la matière organique aboutissant à la formation des minéraux
syngénétiques :

 Production de qui contrôle la formation des sulfures ;

 Réduction directe des métaux tels que l’uranium et ses accompagnateurs.

I.1.5. Le rôle de la paléogéographie, des paléosurfaces et des altérations

A. La paléogéographie

La paléogéographie joue également un rôle important dans la formation de concentrations


sulfurées. Les minéraux oxydés en milieu oxydant ; les sulfures en milieu réducteur.

B. Paléosurfaces et altérations

L’altération continentale est d’abord à l’origine du développement sur les gîtes sulfurés
d’une zone d’oxydation à laquelle on donne le nom de chapeau de fer ou gossan. Elle
conduit également à la formation d’un certain nombre de gisements:

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 Les concentrations résiduelles liées à des processus paléopédologiques en régime


tropical humide: formation des bauxites, soit sur roches silicoalumineuses
(Australie, Bas Congo), soit sur roches calcaires (Grèce, Midi de la France,…),
formation des latérites nickélifères développées généralement sur roches
ultrabasiques (Nouvelle Calédonie, par ex.), formation des kaolins (Limousin,
Ardenne,…) ;

 Les placers et paléoplacers (or, diamant, cassitérite, monazite, zircon, rutile,…) ;

 Les concentrations sulfurées de métaux de base ( − − ) en milieux


paléokarstiques (régions calcaires) dont certains gisements − de l’Est de la
Belgique.

Les chapeaux de fer ou « Gossans »

En exploration et exploitation minière leur importance est grande. Ils constituent des
indices de surface qui peuvent laisser présager la présence d’une minéralisation plus
importante en profondeur (car en surface un certain nombre d’éléments ont été lessivés).

Au niveau de l’exploitation et de la valorisation des minerais, ils forment des


minerais oxydés (carbonates, hydroxydes,…).

Sur le plan génétique on peut distinguer dans l’altération d’un gisement sulfuré :

 Une zone d’oxydation au-dessus de la surface ou paléosurface piézométrique ;

 Une zone de cémentation (sulfures supergènes) par exemple +


→2 + ;

 Une zone hypogène de sulfures primaires.

La stabilité des minéraux dépend des conditions thermodynamiques et d’oxydo-


réduction (fig. 3).

Fig. 3: Diagramme de stabilité de quelques sulfures et des produits issus de leur


altération en fonction de ℎ et . (D’après R.M GARRELS, 1953).

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I.2. Méthodes d’analyses des gites minéraux

I.2.1. Levés de surface et souterrain, forages

 Surface :

1) Cartographie régionale, emphase sur les aspects permettant de faire le


mieux l’exploration tel que l’altération typique, un niveau stratégique
favorable ;

2) Cartographie locale, à l’échelle du gite, souvent à partir d’une grille axée


sur la propriété ;

3) Cartographie de détail, à échelle de l’affleurement ;

4) Age relatif de la minéralisation.

 Souterrain : cartographie du toit des galeries et des chantiers, parfois aussi des
murs.

 Forage : carottage continu dans une zone minéralisée.

I.2.2. Analyse structurale

L’analyse structurale permet de comprendre la relation entre l’évolution structurale


et la minéralisation. Les relations de recoupement avec les épisodes de déformation
permettent de placer des contraintes sur l’âge relatif de la minéralisation.

I.2.3. Minéralogie, textures et séquence paragénétique

La séquence paragénétique enregistre les changements minéralogiques de manière


séquentielle. Ces changements minéralogiques représentent un changement soit de la
composition chimique du fluide hydrothermal, soit un changement des conditions physico
– chimiques lors de la précipitation. Elles permettent de placer les différents épisodes de
minéralisation dans leur séquence temporelle relative.

I.2.4. Composition chimique des roches et minéraux

La lithogéochimie permet de reconnaitre les environnements géodynamiques des


roches encaissantes ou d’identifier des caractéristiques géochimiques propres aux unités
associées à la minéralisation. Par exemple, une roche volcanique expulsée d’une chambre
magmatique et où des EGP (Eléments du groupe de platine) ont cristallisé suite à un
épisode de saturation du soufre sera appauvrie en métaux précieux.

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CHAPITRE II. DEPOTS MINERAUX ET CONTEXTE GEOLOGIQUE


GENERAL
II.1. Abondance des métaux dans la terre et ses conséquences économiques

Les métaux contenus dans les silicates nécessitent pour leur extraction des dépenses en
énergie très élevées. Les métaux géochimiquement abondants constituent des gisements
potentiellement inépuisables,

Le tableau I suivant donne une relation entre le clarke d’un métal et son tonnage.

Tableau I : Relation clarke – tonnage pour certains métaux

Métal Clarke (ppm) Tonnes Métal Clarke (ppm) Tonnes

72 1200 1.6 27

58 1000 810-2 1.3

10 170 210-3 0.034

1.5 25

II.2. Contexte géologique général des minéralisations

De manière simplifiée, car on y reviendra avec force détails, nous pouvons dire que les
gisements se rattachent aux roches. Celles – ci, d’après leur genèse, se classent en :

 Roches exogènes ou d’origine externe ;

 Roches endogènes ou d’origine interne (de l’intérieur de la croûte terrestre ou du


manteau supérieur).

II.3. Répartition des minéralisations dans l’espace, rôle de la tectonique globale

La théorie de la dérive des continents a des conséquences sur la distribution des provinces
métallifères.

Des continents maintenant géographiquement éloignés peuvent présenter de grandes


analogies dans la distribution des provinces métallifères. Analogie par exemple entre les
provinces métallifères d’Afrique Occidentale et d’Amérique du Sud fragmentées par
l’ouverture de l’Atlantique (en relation avec les boucliers précambriens).

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CHAPITRE III. GISEMENTS D’AFFILIATION MAGMATIQUE


III.1. DIFFERENCIATION MAGMATIQUE

III.1.1. MAGMA

On appelle magma une solution silicatée de matériaux en fusion prenant naissance à


l’intérieur de la terre.

Lors des mécanismes orogéniques, le magma est refoulé vers les parties superficielles à
travers les fissures et des zones de faiblesse. Une partie du magma atteint la surface en
formant des épanchements de lave ou roches effusives. Une autre partie cristallise en
profondeur en formant des roches grenues (roches intrusives).

Les constituants volatils , , , , , , , sont contenus par pression à


l’intérieur du magma. Lors de l’abaissement de la pression vers la surface, ils s’échappent
et finissent par se liquéfier pour donner naissance à des gisements hydrothermaux.

III.1.2. ETAPES DE LA DIFFERENCIATION MAGMATIQUE

III.1.2.1. Cristallisation des minéraux pétrogènes (stade orthomagmatique)

Les minéraux les plus réfractaires (olivine, pyroxènes, plagioclases basiques) cristallisent
en premier lieu en formant des roches ultrabasiques (dunites, pyroxénites, péridotites) et
basiques (gabbros, norites) avec des accumulations d’éléments utiles associés.

Le quartz et les feldspaths alcalins cristallisent en dernier lieu en formant des roches acides
(granites, granodiorites, syénites) et des minéraux utiles qui leur sont liés.

III.1.2.2. Séparation du bain résiduel (stade pegmatitique)

Le bain résiduel saturé en composants volatils et en vapeurs d’eau se sépare du massif


intrusif en formant des pegmatites.

III.1. 2.3. Liquéfaction des composants volatils (stade postmagmatique)

Les constituants volatils se liquéfient pour former des solutions hydrothermales ou


pneumatolyto-hydrothermales dans les roches encaissantes.

III.2. CLASSIFICATION DES GISEMENTS ORTHOMAGMATIQUES

Les gisements magmatiques sont formés des minéraux cristallisant dans le magma à des
températures de l’ordre de 1500 à 900 °C et sous une forte pression, à plusieurs kilomètres
de profondeur. Ils sont étroitement liés aux roches mères. La formation des gisements peut
s’étendre jusqu’au stade final de différenciation.

Les gisements magmatiques sont principalement associés aux roches basiques et


ultrabasiques. C’est le cas des gisements du Great dyke of Zimbabwe et Bushveld complex
(RSA) (fig. 7).

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Les roches basiques (gabbros, norites, anorthosites) contiennent des gisements de titane,
vanadium, cuivre, fer, aluminium, nickel, cobalt, platinoïdes ( , ℎ, ), chrome,…

Aux roches acides (granites, granitoïdes) sont associés les minéraux suivants : columbite,
monazite, zircon, monazite, ilménite, loparite, pyrochlore, qui sont la source
, , , , , ℎ.

Les gisements magmatiques se développent souvent dans des massifs intrusifs stratifiés. La
minéralisation s’étend dans des horizons bien définis. Les massifs se sont mis en place
dans les régions de plate-forme ou des boucliers relativement calmes du point de vue
tectonique.

III.3. Les kimberlites et le diamant.

Un autre type de gisement qui apparaît dans les péridotites mantellaires intracontinentales
est représenté par les kimberlites, roches hôtes du diamant. Pour certains auteurs, il existe
une relation entre la distribution des carbonatites et des kimberlites, les deux étant parfois
spatialement liées, mais ces kimberlites ne sont pas toujours diamantifères.

Le diamant est associé à un type particulier de roches très basiques intrusives sous forme
de pipe : les kimberlites (olivine, diopside, enstatite, plagioclase, ilménite Mou ilménite
magnésienne, grenat type pyrope).

Il existe des kimberlites diamantifères et des kimberlites stériles.

Le modèle génétique des diamants retenu repose sur la notion de fusion partielle (entre 100
et 300 km de profondeur) d’une croûte océanique pendant une subduction qui se poursuit

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subhorizontalement sur des grandes distances (fig. 10). Dans des conditions de pression et
température élevées le basalte se transforme en éclogite. Par ailleurs, la fracturation et
l’hydratation avant la phase de subduction peuvent entraîner la serpentinisation du basalte.

Ce sont ces corps de serpentine qui vont transporter l’eau à grande profondeur. Leur
déshydratation à la base de la croûte subductée provoquerait la fusion de la croûte
basaltique éclogitisée.

Figure 10 : Modèle théorique de la genèse du diamant

III.4. Gisements liés aux granites

Les granites peuvent jouer deux types de rôle dans la mise en place des gisements
métallifères :

 Le rôle direct : mise en place des gisements des métaux magmatophiles tels que
l’uranium et le thorium; c’est la notion de granites fertiles ;

 Le rôle indirect : l’intrusion d’un massif granitique dans une série encaissante peut
remobiliser les métaux concentrés dans cet encaissant et aller les concentrer dans
les fissures intra ou périgranitiques. L’exemple suivant l’illustre bien.

III.5. Gisements magmatiques de liquation : Nickel – cuivre – fer – or – Métaux du groupe


de platine

Ils résultent de la différenciation d’une matte (magma sulfuré). Les sulfures, dont la
solubilité diminue avec la température, forment des gouttes qui s’enfoncent dans les zones
profondes du foyer magmatique grâce à leur poids spécifique élevé. Ils sont liés aux roches
basiques et ultrabasiques.

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Les contraintes tectoniques peuvent refouler le bain sulfuré dans les fissures et les failles
en dehors des limites du gisement.

Les minéraux principaux sont la pyrrhotite ( ), la Chalcopyrite ( ) et


la pentlandite ( , ) . Plus rarement on trouve magnétite ( ), millérite ( ),
cubanite ( ), pyrite ( ), galène ( ), sphalérite ou blende ( ), sperrylite
( ), sulfures cobaltifères, palladium, platine.

Les plus gros gisements sont Sudburry ( ) au Canada et Norilsk ( − ) en Russie.

III.6. Gisements pegmatitiques

Les pegmatites sont les produits de la cristallisation du magma résiduel enrichi en


composants volatils au cours de la solidification des masses intrusives.

Les volatils finissent par réagir avec les feldspaths, les micas et d’autres minéraux
préexistants en provoquant une substitution partielle, tandis que le bain résiduel remplit les
fractures. Ils peuvent être refoulés dans les solutions hydrothermales.

Une caractéristique remarquable des pegmatites est la grosseur des grains atteignant
plusieurs mètres de diamètre. Elles ont une structure zonaire dans des cavités à l’intérieur
des massifs intrusifs ou dans les roches encaissantes, sous forme de filons, lentilles ou
corps tubulaires de diverses dimensions.

Les pegmatites fournissent , , , , , ℎ, , , , , … ainsi que des micas et des


pierres précieuses.

III.7. Gisements volcanogènes

Les gisements de type volcanique appartiennent à 3 faciès :

 Formation à fumerolle – solfatare (d’exhalation) : se mettent en place près de la


surface. Le dégagement de la masse principale et dominante des volatils dissous
dans le magma a lieu d’une façon extrêmement rapide. Les volatils se dégageant
des éruptions volcaniques contiennent : , , , , , , , , ,
, , , , , Ag, , , , , , , , , , , , ainsi que divers
borates, orpiment, réalgar, fluorine, hématite, magnétite, cinabre, et d’autres
minéraux. Ici les minerais se maintiennent souvent dans les limites des clarkes
correspondants. Néanmoins dans certaines conditions se forment des gisements
intéressants :

 Les matériaux de construction comme les basaltes et la pouzzolane (ciment


hydraulique) ;
 Le soufre natif déposé dans les cratères et les fissures des volcans: Kopiapo (Chili),
Horobezu (Ile de Hokkaïdo au Japon) ;
 La sassolite (acide borique naturel) retrouvée dans les maremmes (régions
marécageuses) en Toscane (Italie). Ces soffionis chauds sont acheminés à la surface
par des trous de forage et servent de source d’énergie pour les stations électriques.

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 Formation subvolcanique : on y retrouve des gisements postmagmatiques, les


dépôts de sources chaudes et les efflorescences gazeuses générés par l’action des
volcans en activité ou récemment éteints. Certaines sources thermales entraînent la
mise en place des gisements hydrothermaux dont ceux à − , − , −
. Les gisements sont de faible de profondeur. Leur allure est sous forme de filons,
veinules, disséminations dans la cheminée et le corps du volcan, dans les coupoles
et les coulées de lave. En profondeur, ces gisements s’appauvrissent et
disparaissent. Exemples : les gros gisements d’argent (Pachuca, Veta Madre au
Mexique), d’argent-étain (Potozi, Ururo en Bolivie), d’or (Sacaramb en Roumanie ;
Cripple – Creek, Komstock, Goldfield aux USA), de pyrite, de et −
(Sulfur-Banck en Californie, USA), de spaths d’Islande (Yakoutie en Islande),
d’agathe (Géorgie, Brésil, Argentine), de fluorine, etc.

 Formation vulcanogène hypabyssale : a des similitudes avec les gisements


épithermaux ; on peut donc s’y reporter.

III.8. GISEMENTS POSTMAGMATIQUES

III.8.1. Mécanismes génétiques

Les constituants volatils qui se dégagent des foyers magmatiques peuvent d’abord former
des gisements postmagmatiques. Ensuite avec la baisse de la température, ils constituent
des solutions aqueuses dont la circulation contribue à la formation des gisements
hydrothermaux.

Les gisements postmagmatiques fournissent la plupart des métaux non ferreux et rares :
, , , , , , , , . L’asbeste et la magnésite y sont génétiquement liés.

III.8.2. Gisements pyrométasomatiques (skarniens)

Ce sont des gisements formés au contact des roches ignées acides et des roches carbonatées
par l’action des solvants pneumatolyto-hydrothermaux. Les calcaires sont transformés en
marbres, les shales en cornéennes. Ces roches contiennent grenat, pyroxènes, épidote,
quartz. Exemple : gisement de marbre d’Ibinja (Sud – Kivu).

On peut distinguer :

 des skarns de avec des paragenèses primaires à 400 − 500° (diopside,


grossulaire,…) et qui sont rarement minéralisés ;

 des skarns avec recristallisation de plus basse température et souvent minéralisés


(scheelite, sulfures, or,…).

Les gisements de type skarn sont généralement de petits gisements mais à forte teneur. Le
tungstène, métal fréquent dans les skarns, s’y trouve toujours sous forme de scheelite. A
côté des gisements de tungstène à scheelite on rencontre également des gisements filoniens
de quartz à wolframite liés également à des granites.

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Les minéraux rencontrés sont : magnétite, braunite MnMn6SiO12 , chalcopyrite, pyrite,


pyrrhotite, sphalérite, galène, bornite , tétraédrite . ; scheelite
–molybdénite, cassitérite ; cobaltite – arsénopyrite .

III.8.3. Gisements à greisens

La formation des greisens (roche à quartz et micas blancs) débute par la désagrégation des
feldspaths sous l’influence des constituants volatils. Les feldspaths sont ainsi transformés
en quartz et muscovite.

La greisenification peut s’accompagner de la formation des filons de quartz.

Les gisements à greisens contiennent du rutile, tourmaline, topaze, fluorine, chlorite, béryl,
cassitérite, wolframite, molybdénite, tantalite, arsénopyrite, chalcopyrite. Les associations
suivantes sont rencontrées entre 500 et 300 °C :

III.8.4. Gisements hydrothermaux mésothermaux

Se forment à des profondeurs variables, à des températures de l’ordre de 300 à 200 °C et


dans des roches diverses. On y extrait une partie importante des minerais de , ,
, , , , , , asbeste, talc, fluorite.

Les principaux gisements contiennent : Or – quartz ; Or –sulfures ; Molybdénite –


chalcopyrite ; Chalcopyrite – pyrite ; Galène – chalcopyrite – pyrite ; Galène – sphalérite –
quartz ; Cassitérite – galène – sphalérite ; Huebnérite – sulfures ; Molybdénite –
galène – sphalérite. ; Sidérite

III.8.5. Gisements hydrothermaux épithermaux

Ces gisements se forment entre 200 et 50 °C, à des profondeurs moyennes à faible, souvent
loin des foyers magmatiques, d’où la liaison difficile à établir avec ces derniers.

Ces gisements constituent la source principale de mercure, antimoine, arsenic, argent, or,
uranium, barytine.

Les principales associations sont les suivantes :

Stibnite – quartz ; Réalgar – orpiment As2S3 ; Cinabre ; Or –


quartz ; Barytine ; Galène – sphalérite ; Carbonate – uraninite ; Soufre natif.

III.9. Les porphyres

Ce sont des gisements en relation avec les zones de subduction.

L’examen de la carte minière à l’échelle mondiale montre le nombre et l’importance des


gisements de − − − en bordure du pacifique et qui sont très clairement en

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corrélation avec les zones à haute sismicité et le volcanisme récent (c’est la ceinture de Feu
du Pacifique passant par les Andes, l’Ouest des U .S.A. et les Philippines).

Par rapport à d’autres gisements (amas, gisements stratiformes), les porphyres apparaissent
représenter de gros tonnages mais avec de plus faibles teneurs moyennes (tableau II).

Tableau II : Comparaison des porphyres et d’autres types de gisements du point de vue


teneur et tonnage

Teneur (%) Tonnage (Mt)

Porphyres 0,63 3452

Amas 2,92 301

Stratiformes 3,78 3453

III.10. Gisements syngénétiques, roches volcaniques

Les gîtes de sulfures massifs volcanogènes (SMV ou VMS pour Volcanogenic


Massive Sulphides) se forment en même temps que la roche encaissante dominée par des
roches volcaniques, qui peuvent être accompagnées de shales ou de grauwackes. Ils se
distinguent des sulfures massifs encaissés par des roches sédimentaires, les SEDEX, par
leur assemblage de Cu-Zn-Pb et leur encaissant dominé par les roches volcaniques. Ces
gisements se sont formés sur le fond océanique à partir de fluides hydrothermaux ventilés
dans l’océan. Ils se forment dans des bassins arrière arcs actifs (exemple Lau) et les rifts de
dorsales océaniques (exemple TAG) où se construisent des monticules de sulfures très
semblables aux SMV anciens.

Généralement, ces gîtes contiennent entre 0.1 et 10 Mt (< 155 Mt, Kidd Creek)
avec des teneurs variant de 0.5 à 2% Cu, 1 à 15% Zn, <0.1 à 7% Pb. Les SMV sont aussi
des sources importantes de Ag, Au, et sous-produits de Sn, Cd, Sb, Bi. Les sulfures
massifs volcanogènes forment des amas lenticulaires à tabulaires, stratiformes, de sulfures,
principalement de la pyrite ou de la pyrrhotite avec des quantités variables de chalcopyrite,
sphalérite, et galène. Souvent, la lentille de sulfures surmonte une zone de stockwerk
discordante typiquement plus riche en Cu associée à une cheminée de roches encaissantes
fortement altérées.

III.12. Gisements filoniens et d’imprégnations

a. Filon de quartz aurifère

 Exemples : Val-d’Or (France), Kalgoorie (ouest de l’Australie), Mother Lode


(Californie), Kilo Moto (RDC) ;

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18

 Minéralogie : - quartz, carbonate (calcite, ankérite), ± tourmaline, scheelite

- Pyrite ± chalcopyrite, pyrrhotite ;

 Altération : éponte des filons, carbonate, séricite, albite ± tourmaline ;

 Age : typique des ceintures de roches vertes archéennes mais aussi dans les
ceintures orogéniques phanérozoiques comme la Cordillère ;

 Modèle génétique : gisements associés à des zones de failles.

b. Filons à argent-plomb-zinc

 Exemples : Cœur d’Alène (France), Harz (Allemagne), Kipushi (RDC) ;

 Teneur, tonnage: à l’échelle du district: 1-10 Mt Pb+Zn (similaire à un gros


SEDEX ou district de MVT); 2-30 kt Ag, très peu d’Au. Teneur et tonnage
variables.

 Minéralogie : galène et sphalérite avec une grande variété de sulfosels comme la


tétraédrite argentifère (freibergite) dans une gangue de sidérite, de quartz, calcite,
barite et fluorite.

 Altération : séricitisation, silicification, pyritisation locale associée spatialement à


la structure contenant la minéralisation.

 Encaissant : roches clastiques métamorphisées, schistes verts (surtout),


granodiorite, roches carbonatées.

 Age : précambrien à mésozoique, plus jeune que la roche encaissante.

 Environnement : zones de failles conjuguées secondaires à une zone de faille


d’extension crustale qui peut marquer la limite d’une ancienne plaque tectonique.

 Fluide : 250-300 degrés Celcius ; 0-26% NaCl ; CO2 abondant. Plusieurs fluides:
profonds, croute supérieure, météorique, précipitation par mélange, ébullition.

 Modèle : les fluides d’origine profonde sont canalisés par une faille crustale
jusqu’au niveau de la minéralisation (6 km) où le mélange de différents fluides
provoque la précipitation de la minéralisation.

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Chapitre IV. GISEMENTS D’AFFILIATION SEDIMENTAIRE &


METAMORPHIQUE
IV.1. Gisements d’affiliation sédimentaire

IV.1.1. Gisements résiduels

IV.1.1.1. Caractères généraux

Ils résultent d’une prédominance de l’altération (phénomène physique). Ce sont


notamment :

 Gisements de kaolin formés aux dépens des feldspaths ;

 Gisements latéritiques à , , , , ainsi que les bauxites ;

 Gisements de fer limonitique et des chapeaux de fer de la zone d’oxydation des


gisements sulfurés.

Pour mieux comprendre la genèse des gisements résiduels, il faut se référer au


potentiel ionique des éléments chimiques et au facteur d’enrichissement géochimique des
minéraux, qui jouent un grand rôle en milieu exogène.

Le rapport charge ionique/ rayon ionique est appelé potentiel ionique. La figure 26 ci –
dessous classe les éléments chimiques en fonction de leur potentiel ionique et caractérise
leur comportement spécifique en milieu exogène. Bien entendu, beaucoup d’autres facteurs
dont le potentiel d’oxydoréduction ℎ et le potentiel d’hydrogène conditionnent le
comportement des divers ions.

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Fig. 26 : Répartition des éléments chimiques d’après leur potentiel ionique (d’après
Goldschmidt, 1933)

IV.1.1.2. Exemples des concentrations résiduelles : les bauxites

Les bauxites ont une origine pédogénétique et résultent de l’altération chimique, sous des
conditions tropicales à subtropicales, des roches contenant de l’ , telles que la syénite
néphélinique, les basaltes ou les dolérîtes, schistes, shales, grès, et des calcaires argileux
sur une topographie mature (pénéplaine).

Les gisements de bauxite peuvent se développer sous différentes conditions :

 Enrichissement en alumine d’une cuirasse latéritique (Guinée), voir paragraphe


précédent ;

 Latérisation d’une roche alcaline riche en alumine (syénite néphélinique par


exemple). Cas de certains complexes alcalins en Afrique ;

 Localisation dans des karsts en région calcaire (cas des bauxites de Provence).

On distingue :

 Les bauxites latéritiques appelées autochtones ou primaires : sont affleurantes ou


subaffleurantes, ce qui facilite leur exploration et exploitation, au-dessus de leur
roche mère ; appartiennent à des couvertures d’altération, meubles ou indurées, sur
des « paléosurfaces ».

 Les bauxites dites sédimentaires ou allochtones : interstratifiées dans les formations


sédimentaires, elles proviennent des sols latéritiques dont les éléments ont été
transportés et sédimentés dans des bassins éloignés, dans des karsts,… Les bauxites
des karsts sont moins favorables à l’exploitation, on les retrouve surtout dans le
bassin méditerranéen (midi de la France, Grèce, Turquie).

IV.1.2. Gisements détritiques

Se forment suite à l’accumulation mécanique des substances utiles (placers), telles que or,
platine, cassitérite, magnétite, ilménite, monazite, zircon, diamant, hématite, pyrolusite,
sphène…

On peut citer à titre indicatif les gisements des matériaux de construction comme les
graviers, les sables, les grès.

Les gisements appartiennent aux types génétiques alluvionnaires ou éluvionnaires.

 Gisements éluvionnaires : dépôts meubles à élément utile issu de la fragmentation


du gisement primaire, restés sur place ou ayant glissé lentement sur la pente vers la

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vallée. L’enrichissement en minéral utile provient du lessivage par les eaux des
particules fines et des éléments plus altérables ; ce qui contribue à la concentration
de l’élément utile dans un volume resté réduit.

 Gisements alluvionnaires : après un transport et remaniement des débris issus du


gisement primaire et des éluvions, on obtient des placers alluvionnaires fluviatiles
ou marins (climat humide) ou éoliens (climat sec, exemple : diamant de Namibie).

IV.1.3.. Gisements d’infiltration

Ces gisements appelés aussi de substitution se mettent en place dans les roches fissurées
par précipitation des éléments contenus dans les eaux froides de surface,
notamment , , , , , . Ils sont épigénétiques.

Cémentation :

Quand un gisement sulfuré est exposé en surface, il est oxydé. La zone d’oxydation
descend, en principe jusqu’à la surface piézométrique. Cependant dans certains cas, elle
peut s’arrêter au-dessus ou descendre plus bas que la surface piézométrique actuelle ; sa
position est alors conditionnée par les anciennes surfaces piézométriques et par les
caractéristiques hydrogéologiques et structurales des roches encaissantes. D’une manière
générale, la zone d’oxydation est haute de quelques dizaines de mètres (30 à 80m au
Katanga méridional).

Dans la zone d’oxydation, au-dessus du niveau piézométrique, l’eau circule rapidement


vers le bas. Elle est chargée d’oxygène et de gaz carbonique atmosphériques et elle dissout
les éléments chimiques des roches et des minerais.

Au dessous de la surface piézométrique, dans la zone de saturation (d’eau), les roches sont
imbibées d’eau en permanence. L’eau descend lentement vers les points bas. Les solutions
descendantes contenant les éléments dissous dans la zone supérieure réagissent sur les
sulfures primaires et précipitent des sulfures secondaires, supergènes : c’est la zone de
cémentation. Cette zone est souvent plus enrichie que la zone d’oxydation et le minerai
primaire.

Dans la zone de stagnation (d’eau), l’eau ne contient pas d’oxygène libre et ne se déplace
presque pas. Les sulfures sont en équilibre avec l’eau et le minerai primaire n’y est
pratiquement pas modifié : c’est la zone de minerai primaire (protore) ou hypogène.

IV.1.4. Gisements syngénétiques et diagénétiques, roches sédimentaires

a. Cas des gisements type SEDEX (de l’anglais SEDimentary EXhalative).

 Zn-Pb±Ba, sous-produit d’Ag commun, pauvres en Cu. Tonnage important dans


les 10 à 100+Mt.

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 Métaux : Zn : 2 à 10% ; Pb 1 à 4 %, Zn/Pb varie de 1 à 0.1, deux modes à 0.6 qui


caractérise des gîtes encaissés par des roches clastiques et à 0.8 qui est plus
typique de gîtes encaissés par des carbonates. Une zonalité métallique est parfois
développée où Cu  Zn  Pb  Ba vers le sommet (Cu à Rammelsberg
seulement) alors que la zonation latérale est Pb  Zn  Fe  Ba  Mn (dans
les sédiments au même niveau que la minéralisation). En Irlande, il y a une
formation de Fe comme équivalent latérale à la zone minéralisée.

 Forme : une ou plusieurs lentilles tabulaires et stratiformes superposées de


sulfures massifs à lités. Les lentilles peuvent avoir plusieurs mètres d’épaisseur :
Sullivan, jusqu’à 30 m. Leur extension latérale est de x 100m à kilométrique.

 Minéralogie : les sulfures consistent en pyrite et/ou pyrrhotite, sphalérite, galène ;


chalcopyrite, arsénopyrite, marcassite rare ; barytine ou barite présente dans
certains gîtes mais complètement absente dans d’autres.

 Encaissant : principalement par des roches clastiques gréseuses à silteuses mais


aussi par d’autres lithologies sédimentaires comme carbonates (ex. Balmat-
Edwards, ou les gîtes d’Irlande)

 Age de la minéralisation : étant stratiforme et essentiellement syngénétiques, l’âge


des SEDEX égale celui de la roche encaissante. Le protérozoïque moyen est fort
important puisqu’il contient plusieurs des géants de ce type de gîtes au Canada
(Sullivan) et en Australie (Broken Hill, Mt Isa, Mc Arthur River). Le Cambrien et
le Dévonien sont aussi des époques avec une accumulation importante de
minéralisation de type SEDEX.

 Température et composition des fluides hydrothermaux : les fluides


hydrothermaux ont une température de 150 à 300C et une salinité qui varie de 5 à
25 wt.

b. Cas des gisements de Cuivre type « lits rouges »

 2ème source de cuivre après les porphyres cuprifères, 20-25% de la production de


Cu mondiale. Principale source de Co (gîtes de la ceinture africaine) et d’Ag et
d’EGP (Pologne).

 Ceinture cuprifère d’Afrique (Zambie et RDC) : 1Gt à < 5% Cu, < 0.3% Co),
Udokan, Dzhezhazgan (Russie) : 1200 Mt à 2.0% Cu…chacun !, Kupferscheifer
(Allemagne) : 75 Mt à 2.9% Cu, 150 g/t Ag, Lublin (Pologne) : 2.6 Gt à < 2.0%
Cu, < 80 g/t Ag, White Pine (Michigan) : 550 Mt à 1.2% Cu.

 Les sulfures de cuivre sont disséminés dans une roche sédimentaire à caractère
réducteur à l’interface avec la même roche oxydée (lits rouges) par le passage de
fluides oxydants durant la diagenèse du bassin sédimentaire.

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 Roche encaissantes : shales, siltstones carbonatés, et riches en matière organique,


calcaires et dolomies impurs. La séquence stratigraphique locale comprend
généralement une séquence de lits rouges gréseux à conglomératiques
continentaux avec ou sans roches volcaniques sous-jacentes ou interlités. Au-
dessus, l’horizon minéralisé comprend un shale organique réducteur et pyriteux.
Celui-ci est parfois surmonté de carbonates comprenant parfois des évaporites.

 Environnement : grands lacs salins dans des régions arides à semi-arides et à des
latitudes de 20-30° par rapport au paléo-équateur. Environnement de rift
continental, marge océanique ou intracontinental.

 Age : Protérozoïque à récent, après l’apparition des premiers lits rouges (


2.4Ga).

IV.2. GISEMENTS METAMORPHOGENES

Le métamorphisme comprend l’ensemble des processus conduisant à la transformation des


roches soumises à la température et à la pression élevées, avec le phénomène de
métasomatose.

IV.2.1. Gisements métamorphisés

Ils sont formés au détriment des gisements préexixants ; c’est le cas des certains gisements
de dont les accumulations étaient sédimentaires. L’hydroxyde de fer donne l’hématite
et la magnétite.

Le gisement Au – de Witwatersrand en RSA appartient à cette catégorie

IV.2.2. Gisements métamorphiques

Résultent du métamorphisme des roches sédimentaires. Citons à titre illustratif la


formation du marbre à partir du calcaire, l’ardoise du shale argileux.

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IIème PARTIE : COMPLEMENT DE GEOLOGIE DE LA


RDC
Chapitre I. BREF APERCU DE LA LITHOSTRATIGRAPHIE DE LA
R.D. CONGO
I.1. PRECAMBRIEN
I.1.1. Subdivision du précambrien
La sous commission internationale sur la stratigraphie précambrienne recommande de
ranger au mieux les 5 complexes lithostratigraphiques anciens suivant la chronologie ci-dessous
(Keneth A. Plumb et Harold, 1982) :
L’archéen : terrains plissés et métamorphisés avant 2500 m.a.
Le protérozoïque inférieur : terrains plissés et métamorphisés entre 2500 et
1800 m.a.;
Le protérozoïque moyen : terrains plissés et métamorphisés compris entre
1800 et 1300 m.a. ;
Le protérozoïque supérieur : terrains plissés et métamorphisés entre 1300 et
600 m.a.
On peut observer qu’il n’existe pas de limites nettes concernant la base de différentes subdivisions
énoncées ci-dessous. Dans la présente note nous essayons de définir ces limites en tenant
également compte des marges d’erreurs qui affectent les âges attribués aux divers complexes
géologiques.

I.1.2. Le soubassement anté Katanguien.


II affleure sur le pourtour de la Cuvette Centrale sous un revêtement d'altération cénozoïque,
et comprend trois grandes subdivisions (Fig.2): l’Archéen, le Protérozoïque Inférieur (Ubendien,
Luizien) et le Protérozoïque Moyen (Kibarien).
A. L'ARCHEEN (Plus de 2.500 m.a.)
Les ensembles archéens sont très métamorphiques, constitués de granito-gneiss, de migmatites et
charnockites parcourus localement par des intrusions gabbro-noritiques, granitiques et
péridotitiques.
Ces ensembles s'observent dans la Province Orientale (Bomu, Gangu. Kibali), dans les deux
provinces du Kasai (Luanyi, Kasai-Lomami, Dibaya) et dans le Bas-Congo (Pré Kimézien).

B. LE PROTEROZOIQUE INFERIEUR (LUIZIEN) (2500 - 1600 m.a.)


Les métamorphites d'âge protérozoïque inférieur sont dominées par les micaschistes et les
migmatites comprenant des séquences amphibolitiques et des roches vertes. Elles ont été intrudées
par des granites et des pegmatites accompagnés de fiions de quartz aurifères. Les ensembles sont
connus sous les termes Kibalien, Ubendien, Luizien, Luluen, Lukoshien, Kimézien.
C. LE PROTEROZOÏQUE MOYEN (KIBARIEN) (1600 – 1200 m.a.)
Il est constitué des formations les plus jeunes du soubassement anté Katanguien, dominées par leur
composante quartzifère comprenant des conglomérats, quartzites, phyllades divers, quelques

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micaschistes, interrompus par des épisodes volcaniques basiques à intermédiaires dont certains
transformés en roches vertes et en épidotites.
Les intrusions observées sont soit syntectoniques (1300 m.a.), soit d'âge panafricain (1100 et 950
m.a ). Les terminologies connues sont : Kibarien (Katanga, Kasai, Maniema, Kivu), Zadinien-
Mayombien-Sansikwa (Bas-Congo), Likibembien (Equateur, Province Orientale).

I.1.3. Le Panafricain congolais (1200-570 m.a.)


Le Panafricain, représenté principalement par le Katanguien (Katanga, Kasaï), l'Ouest-Congolien
(Bas-Congo) et le Lindien (Kivu, Maniema, Equateur, Province Orientale), est formé de sédiments
concordants épais, peu transformés, subdivisés en trois groupes constitués chacun par un ensemble
conglomératique de base, surmonté par des ensembles quartzo-feldspathiques incluant des
séquences pélitiques et carbonatées plus ou moins développées. On retrouve de bas en haut et
suivant les régions :
OUEST-CONGOLIEN KATANGUIEN LINDIEN

HAUT-SHILOANGO (1200 m) ROAN (2500 m) ITURI (200 in)

SCHISTO-CALCAIRE (1270 m) NGUBA (2000 m) LOKOMA (650 m)

SCHISTO-GRESEUX (2040 m) KUNDELUNGU (3000 m) ARUWIMI (IS00 m)

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I.2. La couverture phanérozoïque continentale.


Elle constitue l’essentiel des sédiments de la Cuvette Centrale. On peut la diviser en huit unités ou
groupes :
LUKUGA : (Carbonifère - Permien, 305 - 225 m.a.)
…………………. : Lacune
HAUTE-LUEKI : (Trias Supérieur, 200 - 190 m.a.)
KISANGANI : (Jurassique - Crétacé, 190 - 115 m.a.)
LOYA : (Aptien-Albien, 115 - 105 m.a.)
BOKUNGU :(Albien Supérieur, 105-90 m.a.)
KWANGO : (Cénomanien, 90 - 75 m.a.)
…………….: Lacune. Erosion fin-Crétacé.
KALAHARI : (Eocène - Miocène, 55 - 10 m.a.)
RECENT (Pliocène, Holocène, 10-0 m.a.)

I.3. DESCRIPTION LITHOLOGIQUE DE QUELQUES


UNITES GEOLOGIQUES
I.3.1. BAS – CONGO
A. LE ZADINIEN : 3450 – 3000 m.a
Correspond à l’Archéen. C’est une série métamorphique plissée WSW-ENE.
Elle comprend trois unités :
1. Groupe de Palabala.
Micaschistes et gneiss. Autrefois regroupé avec le groupe de Matadi.
2. Groupe de Matadi.
Quartzites et conglomérats.
3. Groupe de Tshela.
- Grès feldspathiques, quartzites, amphibolites ;
- Shales graphiteux et laves ;
- Quartzites et shales métamorphiques.

B. LE MAYOMBIEN : 3000-1800m.a
Le Mayombien est discordant sur le Zadinien, il a été plissé SE-NW et migmatisé.
1. . Groupe de Sikila
Roches volcaniques acides.
2. Groupe du mont Lungu
 Roches volcaniques acides ;
 Quartzites et shales métamorphiques.
C. LE SANSIKWA : 1800 – 1200m.a
C’est un ensemble comprenant le seul groupe de la Sansikwa discordant sur le Mayombien. Il a
été plissé et érodé avant le dépôt d’une tillite. Il comprend :
1. Conglomérat de base (4 m) ;

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2. Phyllades et quartzopyllades violettes (500 m) ;


3. Shales, quartzites, phyllades, cherts (875 m).

D. L’OUEST CONGOLIEN : 1200 -600 m.a


1. Tillite inférieure (400 m)
2. Haut – Shiloango.
a. Groupe de Muyonzi (500 – 700m)
- Conglomérat de base.
- Phyllades et grès calcareux.
b. Groupe de Sekelelo (200 m)
- Shales à nodules calcaires.
- Calcaires argileux noirs.
- Brèche calcaire.
3. Tillite supérieure (150 m).
4. Schisto – calcaire.
a. Groupe de Kwilu CI
- Dolomies roses et grises (10 m)
- Shales et grès calcareux verts à violacés de Bulu (350 m)
- Calcaires gris à coccolites et stromatolithes de Luanza (100 m).
b. Groupe de la Lukunga CII
- Calcaires stromatolithiques avec bancs de cherts et de shales (300 m)
c. Groupe du Bangu CIII
- Calcaires stromatholithiques avec bancs de cherts et de shales (300 m)
d. Groupe de la Ngandu CIV
- Shales et calcaires.
Ce groupe est suivi d’un plissement daté à 750 m.a par une galène de Bamba Kilenda.
5. Schisto- gréseux.
a. Groupe de Mfidi.
- Grès et shales gris vert de Gidinga (30 m) ;
- Quartzites feldspathiques de la Luvemba (60 m).
b. Groupe de Mpioka
- Conglomérat du Bangu et brèche du Niari (40) ;
- Shales, grès calcareux, shales rouges de la Vampa (400 m) ;
- Quartzites feldspathiques de la Kubuzi (250 m) ;
- Shales et quartzites de la Liansama (300 m).
c. Goupe de l’Inkisi.
- Conglomérat du Mont Mbidi (15 m) ;

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- Arkoses rouge-violet de Fulu (300m) ;


- Shales, quartzites de la Moyosi (25m) ;
- Shales, quartzites de la Luvumvu (300 m).

I.3.2. LA PROVINCE ORIENTALE ET L’EQUATEUR


A. L’UELIEN : 3600 – 3000 m.a
Le précambrien inférieur est représenté par le complexe métamorphique du Nil Occidental qui,
dans le Bas-Uélé, est remplacé par le complexe de la Bomu. Ce dernier est recouvert en
discordance par la formation de la Gangu.
Nous regroupons ces unités géologiques dans un ensemble plus étendu dénommé "UELIEN". Cet
ensemble plissé WSW-ENE et granitisé comprend également des gneiss à amphiboles plissés NW-
SE.
1. Groupe de Bomu.
- Gneiss à amphiboles et grenats ;
- Gneiss à biotite, muscovite ;
- Micaschistes, quartzites.
2. Groupe de la Gangu.
- Quartzites, shales à séricite, traversés par des filons de galène datée à 3490 ±
100 m.a. Dans le coude de l’Oubangi, l’Uélien est representé par le complexe
de l’Oubangi (B. Aderca, 1950).

B. LE KIBALIEN : 3000-1800m.a.
Il n’existe pas de coupe continue du Kibalien. Des observations locales donnent la succession
suivante :
- Granites alcalins à microcline ;
- Granites sodiques à albite, oligoclase ;
- Diorite, amphibolites ;
- Shales métamorphiques avec bancs de quartzites et d’itabirites.
Ces formations sont parcourues par des pegmatites ainsi que par des filons de quartz aurifère datant
de 2075 à 1850 m.a.

C. LE LIKIBEMBIEN : 1800-1200m.a
Le Likibembien est comparable au groupe de la Sansikwa formé de phyllades et de
quartzophyllades, ainsi que de quartzites. Il affleure dans le coude de l’Oubangi.

D. LE LINDIEN : 1200-600 m.a.


La coupe type observée dans la vallée de l’Aruwini comprend :
1. Le Schisto-calcaire :
- Conglomérats (40 – 50m) ;
- Calcaires à oolithes silicifiées (30 – 50 m) ;
- Calcaires à stromatolithes de Lenda (50 – 75 m) ;

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- Calcaires d’Asoso (50 m).


2. Conglomérat d’Opienge et tillite de Lenda,
3. Le Schisto-gréseux :
- Complexe terrigène de base (300 m) ;
- Shales, calcaires dolomitiques (350 m) ;
- Quartzites de Galamboge (100 – 150 m) ;
- Shales et calcaires d’Alolo (300) ;
- Grès quartzites de Banalia (1000 – 2000 m).

I.3.3. LES KASAI-KATANGA-NORD ET SUD KIVU ET


L’EQUATEUR
A. LE KASAIEN : 3450 – 3000 m.a. :
- Granites de Dibaya ;
- Gneiss du Luanyi supérieur (3300m.a.) ;
- Quartzites, micaschistes,

B. LE KASAI – LOMAMI : 300 – 1800 m.a.


- Granites (2710 m.a.) ;
- Charnockites (2700m.a.) ;
- Gneiss de la Luiza, migmatites.

C. LE KIBARIEN : 1800 – 1200 m.a ;


Le Kibarien repose sur le Kasai-Lomami, lui-même recoupé par des granites (2210 m.a) et des
pegmatites (1850 m.a). Ses plis orientés SW-NE connaissent une virgation dans le Kivu et adopte
une direction SE-NW (Rumvegeri, 1984). Le Kibarien comprend:
1. Groupe de mont Kiaoro
- Conglomérat de base ;
- Quartzites et shales métamorphiques.
2. Groupe de la Lufira (1300 – 5500m)
- Conglomérat ;
- Quartzites, roches volcaniques.
3. Groupe de la Lovoï (1500-4000 m)
- Quartzites ;
- Shales métamorphiques.
Ce groupe était appelé groupe des monts Hakansson.
4. Groupe de la Lubudi (1500 – 1800 m)
- Conglomérat et arkoses ;
- Shales graphiteux ;

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- Calcaires et dolomies stromatolithiques.


Le Kibarien a été envahi par des granites syn- tectoniques datés à 1300 ± 40 m.a, des granites post-
orogéniques à étain-niobium (1010-925m.a) et des pegmatites tardives (975-875m.a) (L. CAHEN,
1967).

D. LE KATANGUIEN : 1200-600m.a
Le Katanguien comprend des roches sédimentaires déposées pendant la période qui a séparé la
tectonique kibarienne de la dernière phase de la tectonique katanguienne. Ces roches sont divisées
en trois groupes : le Roan (R), le Nguba (Ng) (ex-Kundelungu inférieur) et le Kundelungu (ex-
Kundelungu supérieur), séparés par deux mixtites dénommées « grand conglomérat » et « petit
conglomérat ». Les différentes unités stratigraphiques sont subdivisées sur base de la lithologie en
groupes, sous groupes, niveaux, sous-niveaux, horizons etc.
La succession lithostratigraphique du Katanguien est la suivante :
1. Groupe du Roan
a. R1. Sous-groupe de roches argilo- talqueuses (RAT) (800m)
R1.1. : conglomérat quartzitique, conglomérat arkosique et quartzite de
Chilabombwe (40 – 160m).
R1.2 : - conglomérats arkosiques, quartzites et grès argileux du dôme de
Konkola (120-200 m).
- dolomies talqueuses rose clair et grès fins dolomitiques de
l’Étoile (50 6130 m).
R1.3 : grès dolomitiques et dolomies gréseuses rouges de Kolwezi (0-150
m).
b. R2. Sous – groupe des mines (GDM) (250m)
R2.1 : grès et shales dolomitiques, dolomies cherteuses et stromatolithiques
(30-40m)
R2.2 : shales et grès dolomitiques à sédimentation rythmique (45-60)
R2.3 : calcaires dolomitiques, dolomies, shales carbonés, dolomies
talqueuses (60-150m).
c. R3. Sous – groupe de la Dipeta (600m)
R3.1 : dolomies gréseuses et talqueuses à oolithes, argilites claires (250 m).
R3.2 : calcaires dolomitiques, shales et dolomies (200m)
R3.3 : dolomies, shales talqueux, grès (150m)
R4. Sous-groupe du Mwashya (600m)
R4.1 :- dolomies siliceuses à oolithes, hématite, chert, jaspes.
Roches pyroclatiques et shales. L’ensemble atteint 300 m.
R4.2 : shales rubanés, quartzites feldspathiques de la Kisanga (300 m).
2. Groupe de Nguba (Ng).
a. Ng.1. Sous-groupe de Lubumbashi.(1000m)
Ng.1.1 : tillite, grand conglomérat
Ng. 1.2 : - dolomies, calcaire et shales de Kaponda (90 – 200 m)
- dolomies de Kipushi (0 – 100m).
b. Ng.2. Sous-groupe de Monwezi (1000m)
Ng.2.1 : - shales dolomitiques et dolomies de la série récurrente (0-230
m)

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- shales et grès dolomitiques à géodes chloriteuses et


hématiferes (150 – 1100 m)
Ng.2.2 : shales gréso-quartzitiques à litage lamellaire croisé, grès
feldspathiques et arkoses quartzitiques (100 – 1100 m).
3. Groupe de Kundelungu (Ku)
a. Ku1. : Sous-groupe de Kalule (1000m)
Ku1.1 : tillite, petit conglomérat (30 m).
Ku1.2. calcaire, dolomie rose (10 m).
Shales, grès dolomitiques (300 – 1050m)
Ku1.3. : calcaire rose oolitique de Lubudi (50 m).
Shales, grès fins rubanés (200 – 400 m).
b. Ku 2 : Sous-groupe de Kiubo (1200m)
Ku2.1 :- shales gréseux, grès quartzites, arkoses de Kiubo (250 – 600 m).
Ku2.2 :- shales, grès fins de la haute Gule (0-1700 m).
c. Ku 3 : Sous-groupe des Plateaux (800m)
Ku 3.1 :- grès feldspathiques rouges et conglomérats.
Ku3.2 : arkoses rouges.
Ku3.3 : shales gréseux et grès rouges.

E. LES SERIES DE COUVERTURE


E.1. LE PALEOZOIQUE
Groupe de la Lukuga (KARROO)
a. Carbonifère supérieur
- Tillite.
- Shales noirs de Walikale
b. Permien inférieur
- Shales noirs de la Lukuga et de Walikale
c. Permien supérieur
- Shales noirs, grès et psammites à couches de charbon.
- Argilites, shales bariolés, grès et veines de charbon.

E.2. LE MESOZOIQUE
1. Jurassique supérieur : groupe de Kisangani
- Grès fins et argilites bariolées à faune de poissons et ostracodes, avec
niveaux de shales bitumineux.
2. Crétacé
a. Crétacé inférieur (Wealdien) : groupe de la Loia
- Grès verts ou bruns
- Argilites et shales verts ou rouges bitumineux de la Loia
- Argiles, marnes, grès bitumineux du littoral.

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b. Cretacé moyen et supérieur : groupe’ du Kwango


- Argilites et de la INZIA
- Argilites, grès bitumineux, calcaires du littoral
- Grès arkosiques et argilites rouges de la NSELE.

E.3. CENOZOIQUE (KALAHARI)


1. Paléocène : argiles et calcaires gréseux du littoral à faunes marines.
2. Eocène-oligocène :
- Grès polymorphes
- Calcaire du littoral à dents de poisons.
3. Miocène
- Sables ocres, à graviers limonitiques et grès tendres
- Couches de Malembe au Littoral à dents de poissons.
4. Pliocène
- Graviers argileux à bois silicifiés de Moanda
- Volcanisme du Kivu isolant les lacs Edouard et Albert.

E.4. QUATERNAIRE
- Graviers, galets et sables quaternaires.

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CHAPITRE II. EVOLUTION STRUCTURO-METALLOGENIQUE


DES GRANDS ENSEMBLES GEOLOGIQUES DU CONGO ET VUE
D’ENSEMBLE DES GISEMENTS
Les formations géologiques du Congo appartiennent à deux ensembles structuraux
majeurs : d’une part la couverture qui occupe le bassin du fleuve Congo, la zone littorale atlantique
et le rift de l’Afrique centrale, et, d’autre part, le socle qui forme un anneau presque ininterrompu
autour dudit bassin.
La structure actuelle du socle résulte de la succession et de la superposition des événements
orogéniques qui ont affecté l’Afrique centrale depuis plus de trois milliards d’années. La
métallogénie du Congo est liée à cette évolution du socle, et sa très longue histoire va être
examinée en soulignant les rôles respectifs de la paléogéographie, de la tectonique et du
magmatisme dans l’apparition des minéralisations.

II.1. EVOLUTION STRUCTURO METALLOGENIQUE DES GRANDS


ENSEMBLES GEOLOGIQUES
II.1.1. LES BOUCLIERS ARCHEENS D’AGE SUPERIEUR OU EGAL A
2500 M.A
Ces boucliers affleurent au Congo septentrional et au Kasai. Ce sont de vastes surfaces de roches
profondément métamorphisées au sein desquelles apparaissent des lambeaux de schiste cristallin
qui gardent des reliques d’orogenèses anciennes.
Le bouclier du Kasaï, abondamment sillonné par les missions de prospection diamant, est le mieux
connu. Son histoire géologique se serait déroulée selon le schéma suivant (DELHAL, 1963) :
- Existence d’un vieux socle gneissique (3200 M.A),
- Intrusion de massifs gabbro-noritiques et formation de charnockites par
granitisation catazonale,
- Phase shamvaienne de plissement entraînant la déformation de l’ensemble
gneiss-massifs gabbro-noritiques.
L’histoire du bouclier septentrional est très comparable à celle du Kasaï. A la base, le complexe
du Bomu, un vieux socle gneissique (3200M.A), recouvert par les sédiments métamorphiques au
cours de l’orogenèse shamvaienne.
Ces boucliers ne renferment aucun gisement notable d’or ou de cuivre-nickel. Le lopolite gabbro-
noritique, qui s’est mis en place dans le vieux socle gneissique du Kasaï et qui pourrait constituer
un métallotecte de taille (150 X 50 km) pour des minéralisations en cuivre-nickel-chrome et
platine, ne renferme que des indices.
Au nord de ce lopolite, et probablement à la faveur de la phase post-orogénique shamvaienne, de
puissants dykes d’ultrabasites se sont mis en place dans des cassures profondes, de direction E-W,
qui affectent le complexe de Dibaya. Des indices de chrome et de nickel ont été trouvés dans la
zone d’altération latéritique de ces dykes.
A l’issue de l’orogenèse shamvaienne, les boucliers du Congo septentrional et du Kasaï, dont les
histoires géologiques présentent de grandes analogies, devaient former un ensemble qui constituait
la branche septentrionale du craton Congo-Angola.

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II.1.2. LA CEINTURE DU PROTEROQOIQUE INFERIEUR ET MOYEN DE


2500 M.A A 1300 M.A.
Les sédiments des cycles orogéniques ruzizien, burundien et kibarien, qui correspondent à cet
intervalle de temps, se sont déposés dans des zones mobiles méridiennes, situées sur les bordures
est et ouest du craton et dans des fossés intracratoniques.

A. Le domaine des zones mobiles


La zone mobile orientale est la plus importante et se situe sur la bordure est du craton où elle se
suit du Katanga central au Nord Kivu.
La sédimentation débute, avec le dépôt de la série ruzizienne dont la séquence lithologique montre
une répétition monotone de niveaux schisto-quartzitiques intercalés de lentilles calcaires et niveaux
conglomératiques. L’ensemble de ces sédiments a été plissé au cours de la phase ruzizienne
(2100M.A), et des massifs granitiques à bordure gneissique et migmatitique se sont mis en en place
dans les noyaux anticlinoriaux. Le degré de métamorphisme régional des sédiments ruziziens
appartient à la mésozone.
Le Ruzizien renferme de nombreux gites détritiques aurifères mais l’existence de gisements en
place d’âge ruzizien n’a pas été démontrée. Les paléoliefs ruziziens paraissent avoir étroitement
contrôlé la répartition des sédiments du cycle kibaro-burundien du Kivu-Maniema et le Kibarien du
Katanga présente suffisamment d’analogies chronologiques, stratigraphiques, tectoniques et
minérales pour que l’on puisse les corréler et admettre qu’ils ont dû se déposer dans le bassin
séparé par un horst ruzizien. A l’intérieur de ce bassin, on observe, autour des noyaux
anticlinoriaux, des auréoles détritiques qui passent latéralement à des dépôts schisteux fins.
La séquence lithologique schisto-quartzitique burundienne est également caractéristique de dépôts
de faible profondeur dans une fosse de subsidence.
L’ensemble des sédiments de la zone mobile orientale a été plissé au cours de la phase kibarienne
(1300 M A) donnant lieu aux anticlinoriums et synclinoriums de direction générale NE-SW. Des
massifs de granites calco-alcalins syntectoniques se sont mis en place dans les anticlinoriums.
Enfin, l’ensemble plissé et granitisé de la zone mobile a été recoupé par les massifs de granites
circonscrits leucocrates, dans les anticlinoriums, de 1000 et 875 M .A. L’essentiel de la
minéralisation stannifère est liée à ces granites. On connaît également des filons de quartz à
cassitérite et wolframite concordants, dans les zones plissées sans granite apparent, qui pourraient
indiquer l’existence d’une minéralisation stanno-wolframifere pré-orogénique.
Dans la zone mobile occidentale, les sédiments des cycles zadinien et mayumbien ont été plissés
et affectés par un métamorphisme régional qui peut atteindre le degré catazonal. Aucune
minéralisation notable n’apparaît liée aux formations effusives et intrusives des cycles zadinien et
mayumbien.

B. Le domaine intracratonique
Les reliques des sédiments des cycles du ruzizien et kibalien, qui se sont déposés dans les fortes
dépressions du craton en voie de pénéplanation, forment trois groupes d’affleurements de direction
générale E-W.
Les métasédiments du Kibalien et du Ganguen, discordants sur le craton septentrional, ont été
affectés par une granitisation très étendue. Les métasédiments non granitisés forment des lambeaux
discordants sur le craton ou isolés dans le granite. Ces lambeaux sont constitués de grains fins, de
laves et tufs souvent albitisés, de schistes graphiteux à biotite, de schistes à ankérite et dolomite,
de quartzites et d’itabirites. L’ensemble des lambeaux possède un Clarke anormalement élevé en

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35

or. Les lambeaux de Kilo et de Moto renferment des granites, et des gîtes disséminés dans des
volcanites albitisées. L’or lié aux niveaux d’itabirites a formé, en outre, de nombreux placers.
Sur le craton méridional, les métasédiments du Luizien et du Lukoshien se sont déposés dans des
fossés situés au nord et au sud du lopolite gabbro-noritique du Kasaï.
Les métasédiments du Luizien, micaschistes quartzitiques et itabirites, ont été affectés, ainsi que les
roches du craton, par une phase de granitisation étendue, puis l’ensemble socle et couverture
granitisés a été plissé et métamorphisé au cours de la phase orogénique ruzizienne.
Sur la bordure sud du craton du Kasaï, la série schisto-quartzitique, à intercalations de lentilles de
calcaire dolomitique du Lukoshien, a été moyennement plissée et métamorphisée au cours de la
phase orogénique ruzizienne. Le Lukoshien renferme l’important gîte de manganèse de Kisenge
dont la minéralisation dérive de l’oxydation d’une série de lentilles carbonatées manganésifères.
Les sédiments du cycle Kibarien dans le domaine intracratonique sont représentés par les séries du
Liki-bembien et du Luluen.
La série schisto-quartzitique du Liki-bembien, qui affleure dans la boucle de l’Ubangi, a été
affectée par une tectonique tangentielle qui se marque par des plis déversés et des charriages, sans
mise en place de granites syntectoniques ou post-tectoniques.
La série schisto-quartzeuse et volcano-sédimentaire du Luluen forme une bande allongée suivant la
direction E-W, qui repose sur le luizien au sud ; elle est en contact par faille avec le complexe de
Dibaya au nord. Aucun gîte notable n’a été découvert jusqu'à ce jour dans les séries du Liki-
bembien et du Luluen.
A l’issue de l’orogénie kibarienne, le craton Congo – Angola et celui de Tanzanie sont réunis et
forment le vaste craton de l’Afrique centrale (CLIFFORD, 1970).

II.1.3. LA COUVERTURE DU PROTEROZOIQUE SUPERIEUR (1300-600


m.a.)
Les sédiments du protérozoique supérieur, appelé Katangien au Congo et en Zambie, se sont
déposés sur les plates – formes épicontinentales et dans les aires subsidentes du craton de l’Afrique
centrale. Les sédiments du Roan se sont accumulés dans les aires subsidentes et ont été largement
transgressés par ceux de Nguba. C’est dans une aire de subsidence située sur la bordure sud-est du
craton qu’une énorme quantité de cuivre est venue s’accumuler à l’époque du Roan moyen.
Les dépôts katanguiens n’ont été que partiellement affectés par l’orogenèse pan- africaine ; aussi
pourrons–nous distinguer un domaine tabulaire étendu et deux domaines plissés correspondant aux
chaines lufilienne et ouest congolienne.

A. La chaine lufilienne
La géologie de cette chaine qui renferme la ceinture cuprifère est la plus élaborée de la RDC grâce
aux études stratigraphiques et structurales réalisées par les services géologiques du Comité Spécial
du Katanga (créés dès 1920), de l’Union Minière et de la Gécamines et de nombreuses
publications.
Le Katanguien, qui s’est déposé entre 1300 et 670 M.A., a été divisé chronologiquement en trois
groupes séparés par deux formations de tillites : Roan, Nguba et Kundelungu.
.
Au cours de l’orogenèse katanguienne, les sédiments du Roan et de Nguba ont été successivement
affectés par une phase majeure lufilienne, antérieure au depot du Ku 2, qui a engendré des plis,
chevauchements et charriages dirigés vers le nord, une phase kundelunguienne, postérieure au
dépôt du Ku 3, qui a formé des anticlinaux dont le flanc nord chevauche le flanc sud. Enfin, au

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cours d’une phase cassante monwezienne, se seraient formées les grandes failles obliques sur l’axe
des plis de la bordure sud de la ceinture cuprifère.
Au cours des déformations, le sous-groupe compétent R2, situé entre deux sous-groupes formés de
roches incompétentes, a été disloqué en écailles au sein desquelles les minéralisations stratiformes
ont été préservées.
Le degré de métamorphisme, très faible ou inexistant dans l’avant-pays, ne dépasse pas le faciès
schiste vert dans la ceinture cuprifère.
L’orogenèse katanguienne n’a été accompagnée que de rares intrusions plutoniques : sills
gabbroiques dans le faisceau R4, dolérites andésitiques sodifiées (JAMOTTE, 1933), roches
basiques dans la région de Tenke (GROSEMANS, 1934).

B. La chaine ouest congolienne


Les sédiments plissés de la chaine ouest congolienne ne renferment pas de minéralisation
disséminée stratiforme à Cu-Co ; l’avant- pays tabulaire a été affecté par une phase cassante post-
orogénique, génératrice de failles de direction E-W à W.SW-E.NE. Ces failles sont en relation
spatiale avec des minéralisations de Zn-Cu-Pb, situées dans les étages du Shiloango, tillite
supérieure et schisto- calcaire.

C. Le Katanguien tabulaire
Ce domaine comprend l’ensemble des dépôts transgressifs sur la plate – forme pénéplanée
antékatangienne.
Au Kasaï oriental, les niveaux de base de la couverture schisto-dolomitique de la série de la
Bushimay renferment des indices de minéralisation disséminée stratiforme, plombifère et
épigénétique de cassure, à Pb-Zn-Cu. De faibles indices de minéralisation sulfurée stratiforme ont
été récemment découverts (B.R.G.M., 1972) dans les sédiments lindiens de l’Ubangi.

II.1.4. LES SERIES DE COUVERTURE POST-PRECAMBRIENNES

A. Le Karoo
Aussi, le Karoo (permo-carbonifère) est la série plus ancienne qui se soit déposée sur le socle
précambrien de l’Afrique centrale, tandis que le socle de l’Afrique saharienne avait déjà reçu les
dépôts successifs des mers cambrienne et silurienne. Onretrouve les bassins houillers limniques de
luena, Lukuga et Tanganyka.

B. Le Jurassique supérieur
La première invasion à fossiles marins kimméridgiens a formé, dans la zone subsidente du
domaine réactivé, un vaste bassin laguno-marin dans lequel s’est déposée la série à schistes
bitumineux du triangle Kisangani-Ubundu-Wanie Rukula.

C. Le Crétacé
Les sédiments crétacés affleurent largement dans le domaine occidental du craton. Le long du
littoral atlantique, les formations marines ont formé une série de bassins côtiers à évaporite (série
de loeme), hydrocarbures (série de Pinda) et phosphates (Maestrichtien).
Dans la cuvette centrale, des sédiments continentaux gréso-argileux se sont déposés sur les paléo
reliefs du craton (série de la Loia, série inférieure du Kasaï). Ce dépôt a été suivi de mouvements
épirogéniques, générateurs de fractures profondes, qui ont permis la mise en place des kimberlites
au Kasaï et au Katanga.

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La seconde invasion marine appartient à l’Albien (série de Bokungu, couche I de la série inférieure
du Kasaï). Dans le Kasaï occidental, le conglomérat de base de cette série renferme des diamants
qui ont formé, après de nombreux remaniements, les placers actuels.

D. Le Tertiaire
Dans le domaine réactivé oriental, la tectonique des rifts, amorcée au Permo-Trias et marquée au
Malawi par des failles et intrusions de carbonatite d’âge crétacé, a atteint sa phase paroxysmale
vers la fin du Pliocène.
L’activité volcanique s’est manifestée dans la zone d’inflexion où se situe le lac Kivu.
Des pipes de carbonatites, dont deux Bingo et Lueshe, sont minéralisées en apatite et pyrochlore,
se localisent le long des bordures est et ouest du rift. Ces intrusions peuvent être soit en relation
avec le volcanisme quaternaire, soit contemporaines des kimberlites du Kasaï et du Katanga et des
carbonatites du Malawi, d’âge crétacé.

II.2. VUE D’ENSEMBLE DES GISEMENTS DE LA RDC


II.2.1. Gisements endogènes
A. Gisements magmatiques précoces
Titane : kimberlite à ilménite du Kasaï ; on trouve du titane comme impuretés dans
la carbonatite de Lueshe au Nord Kivu. Le seul minéral est le pyrochlore (Na, Ca, Ce)2(Nb,
Ti)2O6(F,OH).
Diamant : La roche mère est la kimberlite. En RDC, les pipes kimberlitiques
abondent au Kasaï et au Katanga. Ils traversent le groupe de Kisangani, Loïa et Bokungu et
donnent naissance aux placers alluviaux diamantifères à la base du groupe du Kwango.

B. Gisements magmatiques tardifs


Titane : voir au-dessus.
Fer : titanomagnétite dans les roches basiques ; magnétite dans les syénites ; en
RDC : la magnétite sur la bordure occidentale de la carbonatite de Lueshe.
Chrome-Nickel : gisement de NKonko au Kasaï Occidental (complexe
migmatitique et charnockitique de Dibaya).
Corindon : gisements pegmatitiques et détritiques secondaires en résultant à l’Est
de la RDC.

C. Gisements pegmatitiques
Corindon : voir au-dessus.
Etain : minéral : cassitérite. Le gisement le plus important est celui de Manono-
Kitotolo (Katanga) exploité au sein des shales métamorphiques du kibarien. Plusieurs autres
gisements existent dans la ceinture stannifère kibarienne (Katanga, Kivu, Maniema). Il en existe
aussi sur les sites de Kikole, Wuto, Shienzi et Mwanza au nord de Luena.

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Uranium : La pegmatite de Kobokobo (Sud Kivu) sur la route de Kamituga en


regorge.
Niobium-tantale- terres rares- tungstène : minéraux ; columbo-tantalite, minéraux
de terres rares, wolframite. Pegmatites du Kivu.
D. Gisements hydrothermaux
Fer : sous forme de sidérite dans le gisement de Kipushi au Katanga, le long de la
faille de Kipushi au contact Kaponda- Kakontwe dans Nguba.
Cuivre : gisement à Zn-Pb-Cu de Kipushi ; gisement à Cu-Co-U-Ni de
Shinkolobwe toujours au Katanga.
Plomb : gisements de Kipushi, Lombe, Kengere (Katanga) ; indices de Bamba-
Kilenda (Bas-Congo) et Lubi-Lukula (Kasaï).
Mercure : cinabre HgS. En RDC, le gros de mercure est récupéré comme impureté
lors du traitement des minerais zincifères de Kipushi. Il est inclus dans la maille de la blende
(sphalérite).
Or : Gisements de quartz aurifère : gisements peu importants observés dans la
ceinture stannifère kibarienne depuis Kolwezi au Katanga jusqu’au Kivu. Gisements de quartz
aurifères et disséminations importants relevés dans la Province Orientale (cas de Kilo-Moto), ils
résultent d’une migration des solutions dans les formations métamorphiques kibaliennes à partir
des intrusions granitiques entre lesquelles ces formations sont coincées. Pyrite aurifère de type
Lukanga et Sakania au Katanga. Or associé aux gisements du sous-groupe des mines présentant
une activité hydrothermale (Shinkolobwe, Kalongwe, Kambove, Mutoshi).
Argent : association avec l’or de Kilo-Moto ; Ag inclus dans les sulfures riches en
cuivre de Kipushi (bornite, chalcocite, digénite, tennantite, reniérite) et galène ; Ag lié à la galène
dans le gisement de Lombe et Kengere au Katanga.
Platine et MGP: Impuretés lors du traitement des minerais du sous-groupe des
mines dans les gisements katangais ainsi que du gisement de Kipushi.
Thorium : dans le pyrochlore de la carbonatite de Lueshe et dans la monazite de
différents gisements de la ceinture stannifère.
Nickel : Shinkolobwe, Kengere, Lombe.
Cobalt : idem.
Sels : Dans le Katanguien : filons de type Kapumba (Ba-Fe) et Lufukwe (Cu-Ba-
Fe) ; dans le Schisto-Gréseux du Bas-Congo : filons de type Sabinga (Ba-Fe-Mn).
Terres rares-Nb-Ta-W : carbonatite de Lueshe ;
Etain : filons et carbonatite de Lueshe.

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D. Gisements pyrométasomatiques (skarniens) : corindon.

II.2.2. Gisements exogènes


a. Gisements résiduels :
Fer : plusieurs gisements localisés à la base des dolomies du groupe de Nguba,
notamment le long de la frontière zambienne à l’Ouest de Kipushi. Ils résultent de l’altération des
amas pyriteux. Cas du gisement de Kisanga à l’Est de Kambove et qui a fourni de l’hématite et de
la limonite comme fondant pour les Usines métallurgiques de Lubumbashi.
Aluminium : bauxites du Bas-Congo.
Or : l’or se sépare des sulfures dans les chapeaux de fer et en zone d’oxydation des
gîtes sulfurés. L’or trouvé à Mutoshi est dans les placers alluviaux ; il est issu de l’altération des
sulfures d’un lambeau du sous-groupe des mines et est associé au platine, palladium et vanadium.

b. Gisements détritiques
Or : dans les placers de la Province Orientale, Kivu, Katanga on trouve de l’or
partiellement alluviale. On en trouve aussi dans le district du Bas-Fleuve et le long de la Haute
Lulua. Il existe des potentialités le long de la Haute Lukenie au Kasaï, ainsi qu’au Kivu.
Diamant : les brèches à kimberlite Mbuji-Mayi sont riches en diamant. Les placers
alluviaux couvrent les deux Kasaï, le SE du Bandundu, le Bas-Fleuve et la province Orientale.
Grès et sables : ces matériaux de construction naturels sont ubiquistes ;

c. Gisements sédimentaires
Fer : des accumulations hématitiques sont fréquentes à la base du Muashya au
Katanga. Le gisement de Kasumbalesa est localisé dans les grès surmontant le conglomérat de base
du sous-groupe de Konkola. Au Kasaï Occidental, des niveaux à itabirites (BIFou banded iron
formations) sont observés à Luebo dans les shales rapportés au Lomami supérieur. Les BIF se
rencontrent également dans le Kibalien de la Province Orientale. Signalons en outre ces formations
dans les formations pyroclastiques du Mwashya inférieur de Shituru près de Likasi au Katanga.

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CHAPITRE III. METALLOGENIE ET GITOLOGIE DU


SOUBASSEMENT
III.1. PERIODES METALLOGENIQUES ARCHEENNE ET LUIZIENNE (>2500
et surtout 2500 – 1800)

III.1.1. MANGANESE DES SEQUENCES FERRÎFERES


Cas du Gisement de Kisenge (Fig.4).
Ce gisement est localisé au sein de quartzites, shales graphiteux et gréseux du Complexe de la
Lukoshi d'âge protérozoïque inférieur.
Les réserves sont évaluées à 14 Mt à 55 % Mn. En dehors du gisement existent des Occurrences
d'or et des minerais Fe-Mn.
Le minerai oxydé, exploité en carrière, forme des masses scoriacées de pyrolusite et cryptomélane
(20 à 56 % Mn), bordées de schistes quartzifères altérés, silicifiés, à pyrolusite (MnO2),
cryptomélane et hollandite (Ba(Mn, Fe)8O16).
Sous la zone oxydée, le manganèse sous forme de lentilles de rhodonite, disséminé de haussmanite
Mn3O4), veinules et amas de rhodocrocite (MnCO3), et traces de nickel, cobalt et arsenic, est
associé à des lentilles de roches carbonatées qui s’amenuisent ou disparaissent entre 150 et 200 m
de profondeur.

Il semble bien que l’alignement des chapeaux de manganèse de Kisenge provienne de


l’oxydation et de la silicification d’une série de lentilles carbonatées manganésifères, interstratifiées
dans les schistes du complexe de Lukoshi.

III.1.2. INTRUSIONS ULTRABASIQUES CHROMO-


NICKELIFERES
1. Localisation.
Ces intrusions sont localisées dans les migmatites du groupe de Dibaya (2700 m.a.). La ceinture
chromifère est subparallèle à la voie ferrée Lubumbashi-Ilebo, soit 250 km, en direction générale S
57°E depuis la route Kananga-Tshikapa jusqu'à la rivière Lubilashi. La ceinture est nickélifère à
l'Ouest et manganésifère à l'Est de la localité de Tshimbulu.

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2. Structures Principales
Les deux structures connues sont celles de Nkonko (22°15'42" - 22°34’12’’E/ 6°2'24" - 6°10'18" S,
soit 36km/2km) et de Lutshatsha (22°2'36" - 22°!5'42"E/ 6"9'24"- 6°1 l'42"S, soit 29km/2km). Elles
sont estimées respectivement à :
 Nkonko : 1.331.235 TCr et 136.064 T Ni dans un minerai à 3% Cr et 0,31% Ni ;
 Lutshatsha : 518.608 TCr et 188.361 T Ni dans un minerai à 2,01 %Cr et 0,73% Ni.
Les minéralisations Cr-Ni sont en dissémination dans une bande de péridotite serpentinisée. Les
intrusions ultrabasiques présentent un noyau de péridotite chapeauté par une pyroxénite. Les flancs
serpentinisés sur 3-5 m d'épaisseur sont séparés de l’encaissant par une bande de gabbro-norite. L'âge
des intrusions est de 2000 m.a.

III.1.3. INTRUSIONS GRANITIQUES ET FILONS DE


QUARTZ AURIFERES
Les gisements sont constitués par des disséminations et des filons de quartz aurifères résultant d'une
migration de solutions dans les formations métamorphiques siliceuses à partir des intrusions granitiques
entre lesquelles ces formations sont coincées. Les minéralisations, datées à 1800 m.a., appartiennent au
type Kibalien. Ce type comprend les gisements exploités par l'OKIMO à Kilo et à Moto (350T extraites et
500 T de réserves) ainsi que des gisements tels que ceux d'Adumbi-Kitenge et de Yindi, le long de la
Ngayu, affluent de l'Aruwimi.
La minéralisation primaire est à pyrite-pyrrhotite-arsenopyrite, avec traces locales de chalcopyrite, galène
et plus rarement sphalérite et covellite. Elle est disséminée dans les formations schisteuses et dans les
roches vertes.
A Luiza, au Kasaï Occidental, l'or est disséminé dans les roches vertes, tandis que celui de Kapanga l'est
dans des migmatites. Quelques pépites sont trouvées dans les alluvions des cours d'eau.

LES GITES DE LA PROVINCE ORIENTALE


Les gîtes de la Province Orientale dans les lambeaux kibaliens de Kilo et de Moto, sont rapportés
aux types filons et stockwerks quartzeux et amas disséminés (LEGRAYE, 1940 ; DUHOUX,
1950).
Le Kibalien métamorphique des lambeaux de Moto comprend une séquence inférieure
volcanogène à roches vertes albitisées, quartz et albites, calcaires métamorphiques à sidérite,
schistes graphiteux, jaspes et tufs volcaniques, surmontée d’une série détritique.
Les gîtes du type amas disséminés se situent dans la partie supérieure de la séquence volcanogène
(Gorumbwa, Agbarobo) et la partie inférieure de la séquence détritique (Durba).
Dans le lambeau kibalien de Kilo, les minéralisations aurifères du type filonien (contrôle
structural) sont localisées en bordure de massifs granitiques intrusifs.
Le Kibalien comprend une série amphibolitique à la base et une série sédimentaire à dominante
schisto-calcaire au sommet. L’ensemble Kibalien–granite intrusif a été affecté par une tectonique
tangentielle tardi-kibalienne, dans les structures de laquelle des filons, lentilles et stockwerks de
quartz aurifère se sont mis en place. Par la suite, l’ensemble a été affecté par des failles radiales,
liées à la tectonique des rifts qui ont disloqué les formations de quartz aurifère.
Les gîtes filoniens en place renferment une forte proportion d’or libre qui a formé d’importants
gîtes détritiques aujourd’hui épuisés.

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On retrouve également des lentilles et des filonnets de quartz aurifère dans les shearzones, au sein
des massifs.
Par ailleurs, on relève la présence des filons de quartz subverticaux mis en place dans les séries
amphibolitiques ou sédimentaires, souvent assez loin du contact des massifs granitiques.

III.2. PERIODE METALLOGENIQUE KIBARIENNE (1600-


1200 ma.)
Les minéralisations sont essentiellement aurifères, constituées de disséminations moins intenses
que celles de la période précédente.

III.2.1. DISSEMINATIONS LIEES AUX INTRUSIONS


GRANITIQUES TYPE TWANGIZA
Ces minéralisations rappellent celles du type kibalien dont elles diffèrent cependant par le contexte
structural et la composition des filons quartzeux exempts de carbonates. Elles suivent des zones de
cisaillement de 3-4 Km/100m orientées NW- SE, parallèles à la direction des structures
ubendiennes et affectant en même temps les formations ubendiennes et kibariennes, notamment
dans les gisements de Twangiza et de Namoya prospectés par Banro pour le compte de Sakima
(SOMICO).
L'or issu des intrusions granitiques est accompagné de pyrite et arsénopyrite en disséminations dans
des micaschistes, des roches vertes et amphibolites, avec des enrichissements locaux en stockwerks
et filons de quartz. Les réserves sont évaluées à 21 t Au à Twangiza dans un minerai à 2g/t, et
à 32 t Au, dans un minerai à 4g/t à Namoya.
A TWANGIZA, au sud de Bukavu, l’or est finement disséminé dans des lames
d’albitite interstratifées dans les schistes burundiens.
A LUGUSHWA, au Sud-Est de Kamituga et au sud de Shabunda, les exploitations
alluvionnaires et éluvionnaires ont amené à la découverte des gîtes du type disséminé à faibles
teneurs dans les schistes burundiens.
MOBALE

Le gîte de Mobale, situé à quelques kilomètres au sud de Kamituga, et exploité depuis sa


découverte en 1923, est constitué de 3 filons-couches de quartz gris, interstratifiés dans les schistes
et quartzites à biotite du burundien. La minéralisation aurifère, essentiellement liée au quartz gris
des filons, est accompagnée de petites quantités de pyrite, pyrrhotine, mispickel, blende,
chalcopyrite et bismuthinite.
NAMOYA

Le gîte de Namoya, au nord de Kabambare, comprend des stockwerks concordants et des filons
recoupant la direction des schistes burundiens encaissants. La minéralisation, limitée au quartz des
filons et filonnets, comprend : or libre microscopique et sulfures auriferes (pyrite, pyrrhotine et
mispickel).

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III.3. PERIODE METALLOGENIOUE TARDI-KIBARIENNE


(1200-1000 ma).
Des granitoïdes accompagnés de pegmatites stannifères et d'une gneissisation des sédiments
parcourent les terrains kibariens vers 1100 m.a. à une époque où aura déjà débuté le cycle
katanguien (1200m.a.) marqué par une minéralisation Cu-Zn-Pb-Ag à Lubi (1055m.a.), au sein des
formations carbonatées surmontant les séquences arénitiques très épaisses de la base du Roan. Les
réserves en cassitérite sont de l'ordre de 250.000 t au Katanga et 200.000t au Kivu-Maniema.

III.3.1. INTRUSIONS PEGMATITIQUES STANNIFERES


A Sn, W, Nb-Ta, TR
III.3.1.1. Localisation et Typologie
Les gisements et indices du groupe de l’étain sont localisés dans la partie orientale du Congo où ils
forment une ceinture qui s’étend sur 700 km de l’Ituri au nord à l’extrémité occidentale de la
ceinture cuprifère au sud, suivant la direction générale de l’orogenèse kibaro-burundienne dont
les événements géologiques majeurs sont alignés dans le tableau suivant.
Tableau : Evénements géologiques majeurs de la chaîne kibarienne

Katanga
Sud-Kivu
Evénements Central
M.A.
M.A.
Stade N° Type Age Age

Rajeunissement des biotites 8886795 540

Deuxième épisode pegmatitique 2ème


5b 875±25 854±10
phase
Post-tectoniques Deuxième épisode pegmatitique 1ère
5a 912±30, 955±30 897±27
phase
4 Granite équigranulaire à muscovite 906±3, 947±26 926, 950
3 Premier épisode pegmatitique 1055-1100 1100±20
2 Granitisation syntectonique 1300±40 Non daté
Syntectoniques
1 Granite porphyroïde précoce

L’essentiel de la minéralisation stannifère est liée aux massifs de granite équigranulaire à


muscovite et au second épisode pegmatitique. Les plus gros gisements sont concentrés au Kivu
central et au Katanga central, dans des régions où la ceinture stannifère atteint son maximum de
largeur.
La distribution des pegmatites et filons est zonaire.

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Les gisements de la ceinture stannifère sont rapportés à cinq types principaux :


Type 1 : Crytocrabatholitique
Les filons de quartz à wolframite, cassitérite et sulfures sont interstratifiés dans les terrains
encaissants de métamorphisme mésozonal (exemples :Etaetu–Bishasha).
Type II : Acrobatholitique
Les filons forment un faisceau dans la partie apicale du granite et pénètrent dans des terrains
encaissants épimétamorphiques (Kalima- Moga). Les filons complexes (aplite, quartz, quartz-
pegmatite) forment des faisceaux dans les zones apicales faillées et tourmalinisées (Mitwaba).

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Type III : Péribatholithique


Les filons de pegmatites forment des auréoles de différenciation dans des terrains encaissants de
métamorphisme mésozonal, non perturbés par des mouvements tectoniques (Mumba) ; des
mouvements tectoniques successifs ont entrainé la mise en place d’une séquence de venues
apopegmatitiques qui ont formé un énorme gisement aligné suivant la direction d’une zone de
faiblesse du socle métamorphisé (Manono).
Type IV : Intrabatholithique
La minéralisation, qui comprend cassitérite, colombo- tantalite et terres rares, est incluse dans les
plages de pegmatites de petite taille, localisées dans la partie interne des massif granitiques
(Lugulu).
Type V : Sédimentaire « ancien »
Dans la région de Luntukulu, au Sud Kivu, la minéralisation stanno-wolframifère parait associée à
certains horizons du Burundien inférieur en dehors de toute intrusion granitique.
On peut penser que bien antérieurement à la mise en place de gîtes pegmatitiques et filoniens tardi-
burundiens, l’étain et le tungstène furent libérés des gîtes stratiformes « anciens » et redistribués :
les éléments grossiers se concentrant dans les placers, à peu de distance des noyaux anticlinoriaux,
et les éléments fins s’incorporant aux phyllites des synclinoriums, à une grande distance de la
source initiale.
Au cours de l’orogenèse burundienne, l’étain et le wolfram des noyaux anticlinoriaux ont été
remobilisés par les intrusions granitiques pour former de grosses concentrations pegmatitiques et
filoniennes, tandis que des stockwerks de quartz à reinite se formaient dans les phyllites à scheelite
des synclinoriums.

III.3.1.2. Description et modèle génétique


1. Type Manono (Sn, Be. Li, Ta, Nb)
Le gisement de Manono-Kitotolo est le plus gros gisement pegmatitique du monde, il est localisé
au sein des métamorphites kibariennes au Katanga. Il s'étend en direction SW-NE sur 14 km avec
une largeur en affleurement de 200-300 m.

Les principaux minéraux sont : microcline, quartz, albite, cassitérite, béryl, spodumène,
amblygonite, tourmaline, thoreaulite SnTa207, Columbo-Tantalite. Les teneurs atteignent 0,25% Sn,
mais en moyenne 500-600 g/t et 20-30g Ta /t.

Le gisement de Manono est constitué par un laccolite de pegmatite, d’une puissance de plusieurs
centaines de mètres, qui s’étend sur 14 kilomètres suivant la direction générale nord-est des
micaschistes et quartzites du kibarien inférieur. Vers le milieu de son allongement, le
laccolite présente un hiatus de 2.5 km environ. La partie occidentale (Kitotolo) affleure sur 13.5
km2 , est encaissée dans les micaschistes, la partie orientale (Manono) affleure sur 12 km2 et
est bordée au nord par les micaschistes et au sud par un dyke de dolérite, antérieur à la
mise en place du laccolite. Au nord du laccolite affleurent de nombreuses lentilles de
pegmatite, de dimensions variées, dont les directions sont approximativement parallèles à
celles du laccolite. Les corps pegmatitiques ont été profondément altérés.
2. Type Mumba (Sn, Nb, Ta).
Ce sont des lentilles de pegmatite kaolinisée contenant de la cassitérite. Les plus fortes teneurs
s'observent dans les zones greisenisées où abondent cassitérite et columbo-tantalite jusqu'à 300 kg
SnO2/ m3.

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Ce gisement essentiellement stannifère occupe une cuvette synclinoriale à plis serrés, allongée
suivant la direction NE-SW et bordée à l’est et à l’ouest par les massifs granitiques de Hango et
Sula (Masisi, Nord Kivu).
Les sédiments comprennent des schistes micacés, qui forment une auréole de micaschistes en
bordure des massifs granitiques, surmontés d’une série schisto-quartzitique.
L’ensemble a été affecté par la phase orogénique kibarienne ; le degré de métamorphisme régional
de la couverture se situe à la limite épizone-mésozone.
Les champs de filons d’aplite, de pegmatites et de quartz dessinent symétriquement trois zones
concentriques en bordure des massifs granitiques (voir carte géologique du district de Mumba:

III.4. PERIODE METALLOGENIQUE LOMAMIENNE


(1000-700 m.a.)
Toujours dans le tectogène kibarien, l'activité ignée conduit à la mise en place d'intrusions
granitiques, pegmatitiques et alcalines dont les minéralisations enrichiront le spectre géochimique
des sous-bassins structuraux.

III.4.1. INTRUSIONS PEGMATITIQUES ET FILONS DE


QUARTZ STANNIFERES A SULFURES de Fe-Cu-Zn-Pb
La mise en place de ces intrusions présente deux types paragénétiques :

1. Type Mitwaba (Katanga) à Sn, Cu, Zn, Pb, As, Mo


Les gisements sont sporadiques le long de la chaîne kibarienne. Le site de Mitwaba situé dans la
région du Katanga central contient cassitérite, arsénopyrite, sphalérite, galène, chalcopyrite, pyrite,
molybdénite. La galène a été datée à 905m.a. (Cahen, 1974).
La minéralisation stannifère du district de Mitwaba s’est mise en place à la faveur des mouvements
tectoniques qui ont affecté le massif granitique de Mitwaba, intrusif dans les micaschistes et
quartzophyllades du Kibarien inférieur.
La minéralisation stannifère est liée à des champs filoniens qui apparaissent dans la partie nord du
granite et comprennent des filons de quartz, d’aplite, de pegmatite hétérogène à béryl et de
tourmalinite, inclus dans une bande apicale de 1 km de large, orientée suivant la direction N 70° E
du granite.
2. Type Kalima Moga (Maniema-Kivu) à Sn, W, Nb, Ta, Cu, Zn, Pb, As, Bi
Il s'agit d'ensembles comprenant granite – pegmatite – aplite et filons de quartz à cassitérite,
wolframite, scheelite, columbo-tantalite, stannite, chalcopyrite, arsénopyrite, sphalérite, galène,
pyrite, bismuthinite.

La minéralisation stanno-wolframifère de cet important district est en relation avec des massifs
granitiques circonscrits de 10 à 20 km de diamètre, intrusifs dans une couverture schisto-
quartzitique relativement peu plissée et métamorphisée. Les granites sont accompagnés d’apex et
de dorsales granitiques non affleurants qui se marquent par de légers bombements de la couverture
schisto-quartzitique.
Les massifs circonscrits sont recoupés par des filons d’aplite et bordés de pegmatites à colombo-
tantalite et thoreaulite (Sn, Ta2O7) qui pénètrent peu les terrains encaissants.

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III.4.5. INTRUSIONS ALCALINES ET CARBONATITES


A PYROCHLORE
III.4.5.1. Genèse de la carbonatite.
Une carbonatite est une roche magmatique qui contient au moins 50% de carbonates. Les magmas
carbonatitiques sont très pauvres en silice et riches en carbonates. Ils sont extrêmement fluides à
température relativement faible (500 à 550 °C). Les carbonates pouvant exister dans la carbonatite
sont souvent les carbonates de calcium (calcites), les carbonates de calcium et de magnésium
(dolomites), les carbonates de fer (sidérites) et rarement les carbonates de sodium et de potassium
(nyerereites ou gregoryites).

III.4.5.2. Distribution de la carbonatite dans le monde.


Plus de cinq cents complexes carbonatitiques sont distribués dans le monde.
Les principales zones où sont concentrés ces complexes se repartissent à l’Est de l’Afrique dans le
Rift Valley, au Nord de la péninsule scandinave de Kola, à l’Est du Canada et au Sud du Brésil tel
que représenté sur la figure 1.
La distribution des complexes carbonatitiques se limite à l’intérieur et dans les régions marginales
des continents puis elle est tectoniquement contrôlée par les fractures.
La branche occidentale du Rift Est Africain est l’un des exemples typiques.
.

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III.4.5.3. Intérêt métallogénique de la carbonatite


Les minéraux importants riches en niobium, tantale, terres rares et phosphates sont associés aux
complexes carbonatitiques et ont été à la base du développement dans plusieurs pays. C’est le cas du
pyrochlore (Ca, Na) Nb2O6 (OH, F) et qui fournit la majeure partie du niobium produit.
Le pyrochlore est un minéral dans lequel il y a substitution entre Nb et Ta, d’où la formule (Ca, Na) 2
(Nb, Ta) 2 O6 (OH, F).. Le cuivre, le zirconium, l’uranium et le thorium ont été produits en grande
quantité par quelques complexes carbonatitiques.
En plus, le titane et le strontium ont été étudiés pour le développement au Brésil et au Malawi.
Les métaux extraits (Nb, Ta, Ti, REE, Zr) et les phosphates (apatite) contribuent au développement
industriel de nombreux pays.

III.4.5.4. Les carbonatites de la RDC


Il s'agit de structures annulaires de relaxation de quelques km2 indépendantes de l'évolution récente
du rift africain. Elles sont composées de syénites albitisées et de carbonatites mises en place vers 7-
10 m.a. dans les roches du tectogène kibarien. Les plus connues en R.D.C. sont celles de Lueshe et
de Bingo au Nord-Kivu.

A. La carbonatite de Lueshe
Le pyrochlore est très abondant dans la partie supérieure, la plus altérée, des latérites formées au
détriment des carbonatites et des schistes encaissants.

B. La Structure de Bingo.
Le gisement de Bingo contient des minerais à 0,36% Nb2O5, dont environ 600000 t à 3,6% Nb2O5. Il
est peu documenté. Les informations concernent le gisement résiduel de 100 m d'épaisseur, qui
contient 80% d'oxydes de fer (goethite, hématite et magnétite titanifère).

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CHAPITRE IV. METALLOGENIE ET GITOLOGIE


DU PANAFRICAIN EN R.D.C.
IV.1. LITHOSTRATIGRAPHIE DU KATANGUIEN
L'unité la mieux connue et la plus complète du Panafricain est le Katanguien en raison de ses
richesses minérales fabuleuses. Le Katanguien est transgressif sur le Kibarien et débute par un
régime torrentiel ayant produit des dépôts conglomératiques très grossiers.

La subdivision en trois a été basée sur la présence de deux mixtites continues connues sous les
appellations Grand Conglomérat et Petit Conglomérat. Elles divisent le Katanguien, de bas en haut,
en Roan (R), Nguba (Ng) et Kundelungu (Ku). La puissance atteint 7.500 m comme signalé
précédemment au chapitre I.

IV.2. PERIODE METALLOGENIQUE TARDI-KIBARIENNE


(1200 – 1000 m.a.)
La période métallogénique tardi-kibarienne définit le spectre géochimique du bassin katanguien
riche en Fe, Cu, Co, Mn, U, Ni, avec accessoirement Zn, Pb, Au, Pt, Pd, Tr, provenant de l'érosion
des métamorphites continentales du socle. Elle a connu un volcanisme synsédimentaire dans le Roan
Inférieur (Pillow lavas de la région de Kipoi) et à la base du Sous-groupe des Mines (matériaux
pyroclastiques remaniés des RAT grises présentant des vestiges de quartz non détritique).

A Shinkolobwe, une roche rhéomorphe a été recoupée par sondage dans la partie Est en bordure de
la faille limite de l'Ecaille de Kasolo. Elle serait le témoin du volcanisme dont les matériaux sont
incorporés dans les RAT grises.

Les minerais se répartissent en gisements de plusieurs types.

IV.2.1. GRES FERRUGINEUX.


Grès et quartzites ayant connu une précipitation d'hydroxydes de fer dans les couches détritiques
grossières de la base du Roan. Les minerais sont à hématite-limonite et appartiennent au Type
Kasumbalesa.

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Le gisement de Kasumbalesa a été remanié par une activité hydrothermale tardi-tectonique lufilienne
sous forme de Stockwerks à quartz-oligiste-magnétite accompagnés d'oligo-éléments faisant partie
du spectre géochimique régional. Il a été exploité par l’UMHK de 1917 a 1945. Ses réserves étaient
évaluées a 1,2 Mt à plus de 60% Fe.

IV.2.2. GISEMENTS STRATIFORMKS A Cu-Co DU


SOUS- GROUPE DES MINES.
Les gisements et indices du groupe du cuivre sont très irrégulièrement répartis sur le territoire du
Congo. Ceux situés dans la partie méridionale de la région du Katanga fournissent la totalité de la
production de cuivre, cobalt, uranium, zinc, plomb, cadmium et germanium, alors que les autres,
éparpillés dans le reste du pays, sont réputés jusqu’à ce jour inexploitables.

En résumé, la typologie des gisements de la ceinture cuprifère est la suivante :


a. Katanga Occidental :
-Type stratigraphique associe au niveau des R.S.C., l’association minérale variant avec la position du
gisement dans la zonéographie. Exemple: Kamoto Cu-Co, Kolwezi Cu, Shinlokobwe U-Ni-Co;
-Type stratiforme associé aux horizons pyroclastiques du Mwashya. Exemple : Shituru Cu-Co ;
-Type amas discordants à Cu-Zn-Pb-Ge dans Nguba. Exemple : Kipushi.
b. Katanga Sud-Oriental
- Type stratiforme étendu : ore shale formation. Exemple : Musoshi ;
- Type stratiforme sporadique : footwall ore formation. Exemple : Kinsenda.

IV.2.2.1. Cadre structural et localisation des gisements de la ceinture


cuprifère
Dès 1983, J. CORNET avait reconnu que les sédiments katanguiens du Congo méridional
appartenaient à 3 zones structuralement distinctes qui sont, du nord au sud : la « zone du
Kundelungu », la « zone du cuivre » et la « zone du fer ».
La « zone de Kundelungu » correspond à un avant-pays tabulaire ou faiblement ondulé dans lequel
les sédiments kundelunguiens sont transgressifs sur le socle kibarien. On ne connaît que de faibles
indices de minéralisation (Cu seul) stratiforme et épigénétique dans cette zone qui forme un triangle
allongé, d’axe N.NE, jusqu’au rivage de lac Tanganyika.
La « zone du cuivre » (ceinture cuprifère du Congo, copperbelt de Zambie) renferme tous les gros
gisements stratiformes cupro-cobaltifères et uranifères. Les sédiments du Roan, du Nguba et
Kundelungu de cette zone ont été plissés, au cours des phases lufilienne et kundelungienne, en un
grand arc (50 km de large, plusieurs centaines de kilomètres de long) à convexité tournée vers le
Nord–Est.
La « zone du fer » constitué de sédiments du Roan, Nguba et Kundelugu, est plissée, mais pas assez
pour faire affleurer le Roan moyen. Cette zone renferme de nombreux gîtes métasomatiques de fer et
gîtes discordants de Lombe et Kengere.

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C u -C o
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Bunkeya Z n -P b -(C u )
T enke C u -C o -(U -N i)
K o lw e z i
F u n g u ru m e

kam bove
k a lo n g w e
S h in k o lo b w e
K en g ere
L u is h a
L u s w is h i Z a m b ie

Kabom po Lombe K ip u s h iL u b u m b a s h i
Dome
Kansanshi
S o lw e z i
M usoshi K in s e n d a

0 50 K m
Z a m b ie
I I
K itw e N d o la
K a la h a r i & R é c e n t
N g u b a & K u n d e lu n g u
R oan
Lonshi
An té K a ta n g u ie n

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IV.2.2.2. Lithostratigraphie des Ore-bodies.
Les gisements sont constitués de deux corps de minerais principaux appelés Ore-body Inférieur (OBI)
et Ore-body Supérieur (OBS).
L'OBI comprend : RAT Grise, D. Strat., RSF.
L'OBS comprend : SD de base et le BOMZ (Black Ore Main Zone).
Ces deux corps de minerais sont séparés par les RSC stériles ou minéralisées le long des contacts.
Dans certains gisements, la minéralisation s'étend jusqu'au CMN qui constitue un troisième ore-body.
Les RAT sous-jacentes à l'OBI peuvent être minéralisées également.

IV.2.2.3. Mise en place des gisements Cu-Co.


Les gisements sont localisés dans des sédiments jadis hématitifères, principalement d'anciennes
alluvions déposées dans des bassins continentaux fermés ou semi-fermés.

Les eaux primitives de type Na-Cl-SO4 avaient des teneurs variables en Mg, Ca et un pH (7,6-7,7)
équilibré par les minéraux carbonates, le CO2 atmosphérique et l'assemblage quartz-microcline-
muscovite. La teneur en chlore pouvait être six fois supérieure à celle de l'eau de mer (Haynes, 1986).

La chalcosite, résultant de la réduction bactérienne des sulfates sur une épaisseur d'environ 50 cm à
partir de la surface des sédiments, se serait déposée tôt pendant l'enfouissement de ces derniers à une
température inférieure à 50°C.

La structure des minéraux tels que bornite, chalcopyrite et digénite montre que ces sulfures se sont
substitués à des grains composites pyrite-chalcosite préexistants. Le flux des .fluides minéralisateurs
aurait suivi le litage et ne se serait pas infiltré au travers.

IV.3.2.4. Composition Minéralogique des Ore-bodies.


Les principaux sulfures sont actuellement accompagnés de traces d'oxydes dans différents corps de
minerais qui sont pour la plupart cémentés, avec des teneurs oscillant autour de 4% Cu et 0,4% Co.
Ils définissent deux types de gisements :

 Type Kamoto, à Cu-Co ;


 Type Musonoi, à Cu-Co-U, riche en Pt, Pd, Au, Se, TR.
La distribution des sulfures est la suivante :

 OBI : bornite, chalcosite. carrollite, cuivre natif avec ou sans uraninite.


 OBS : bornite, chalcopyrite, carrollite, chalcosite.
 CMN : Chalcosite, bornite, carrollite, dolomite rose cobaltifère, résultant d'une
déstabilisation de la carrollite engendrant la chalcosite.
Les horizons carbonés des SD sont minéralisés en chalcopyrite, carrollite et pyrite.

Dans la zone d'oxydation on observe les minéraux principaux suivants : malachite, chrysocolle,
hétérogénite, pseudomalachite, azurite, cornétite, cuprite, shattuckite, dioptase, torbernite, hématite,
limonite, goethite, soddyite, uranophane, cuivre natif.
IV.3.2.5. Structures particulières.
A. Lambeau de Kolwezi
Ce lambeau occupe le synclinal de Kolwezi. Les gisements sont constitués par des fragments de
terrains disposés en cuvettes allongées SW-NE, présentant des faciès grossiers (Long, Kilamusembu)
sur les pourtours et les faciès fins (Kamoto, Musonoi) au centre de la grande structure.

Les formations observables appartiennent au sommet du Roan Inférieur (R1), au Roan Moyen (R2) et
à la base du groupe de Dipeta (RGS, R31). Elles sont charriées sur le Ku2 en reposant sur une brèche
hétérogène de la base.

B. Cas des gisements stratiformes du lambeau de Kolwezi


Le lambeau de Kolwezi, long de 23 km, large de 10 km et dont l’épaisseur peut dépasser 1200m,
renferme les plus gros gisements de l’ancien domaine de la Gécamines. Les gisements sont inclus
dans les écailles ou mégafragments du R2 enrobées dans des masses bréchifiées du R1. Certaines
écailles sont de petites dimensions, d’autres assez importantes pour former des unités anticlinales ou
synclinales dont la longueur peut atteindre plusieurs kilomètres.
Du rivage (nord) vers le rivage (sud), R2 présente les variations suivantes :
- Large zone isopique de faciès Long à sédiments gréso-dolomitiques grossiers,
corps minéralisé supérieur stérile, corps minéralisé inférieur peu minéralisé en
cuivre ;
- Zone isopique étroite de faciès Kilamusembu : sédiments dolomitiques à grains
moyens, dolomitiques à grès subordonnés, corps supérieur stérile ou faiblement
minéralisé en Cu-Co, corps minéralisé inférieur moyennement minéralisé en
Cu-Co ;
- Zone isopique étroite de faciès Musonoi: sédiments dolomitiques à grains fins,
corps minéralisé riche en Cu et pauvre en Co.
Au cours de la phase lufilienne, le sous-groupe des Mines est charrié vers le nord. L’ensemble du
faciès Long atteint sa position actuelle tandis que les faciès Kilamusembu et Musonoi lui succèdent
vers le sud.
Lors de la phase kundelungienne, une rupture se produit dans R2, un premier paquet de faciès
Kilamusembu et Musonoi vient se superposer au Roan de faciès Long et le plissement se poursuit. Un
deuxième paquet de faciès Musonoi vient occuper le centre du lambeau.

Les gisements les plus importants, Kamoto et Musonoi, sont associés aux grandes écailles de
faciès Musonoi dont les deux corps minéralisés sont riches en cuivre et en cobalt ; vers les sud on
constate un enrichissement des corps minéralisés en cuivre et la disparition du cobalt (gisement de
Kolwezi).
B.1. DONNEES GEOLOGIQUES RELATIVES AU GISEMENT DE NYOKA

Le gisement de Nyoka est dans le sous- groupe des mines (R2). Il est exploré mais pas encore exploité.

1. Localisation
Nyoka est situé à environ 5km à vol d’oiseau au SW du centre de la ville de Kolwezi, vers l’ouest de
la rivière Musonoi ; il a été dénommé Nyoka (serpent) en raison du dessin sinueux de l’affleurement.
Auparavant c’était un gisement déclaré autrefois par la Gécamines dont une partie fut exploitée sous
étiquette de la carrière de Kolwezi.

2. Cartographie
Voir fig.2.

3. Structures
L’alignement de Nyoka semble correspondre au flanc Nord de l’écaille du « Lac ». En profondeur
« Nyoka » dessine un fond de bateau dont les flancs ronds pourraient se raccorder avec Kolwezi le
long de la faille à moins que celle-ci ne soit une des grandes failles internes du lambeau. Il existe une
relation entre les écailles de Kolwezi, de Nyoka et du Lac.

Sur le plan tectonique

Lors de la compression due à l’orogénèse pan africaine, il s’est produit dans ce gisement cupro-
cobaltifère un cisaillement qui a frictionné les unités lithologiques du Katanguien à diverses échelles
lors du transport tectonique.
Ce « frictionneur » conduit à la mise en place des brèches dans le Roan (brèches de RAT, de CMN,
des SD et les brèches hétérogènes) qui se sont mises en place, soit entre deux séquences lithologiques,
soit au sein d’une formation qui subit un cisaillement ou un décrochement.

1. Lithostratigraphie : celle du Sous groupe des mines et complète et le R1


2. Minéralisation
Le gisement comprend deux ore – bodies classiques bien minéralisés (en général, sulfure de Cu et Co
dans le supérieur, de Cu dans l’inférieur), une minéralisation à teneur moyenne 3 à 3,5 Cu%.
L’intensité du lessivage subi par les corps minéralisés s’observe sur les 20 à 30 mètres. Les sondages
forés dans l’écaille « Nyoka » semblent indiquer une tendance à l’appauvrissement vers le Sud ;
la minéralisation est confinée dans toute la partie inférieure.

On y rencontre :

La malachite, la cuprite, l’hétérogénite, carollite, chalcosine chalcopyrite et l’oxyde de manganèse.

3. Contrôle de la minéralisation

Le gisement de Nyoka, au départ, se forme au même moment que son encaissant. Ultérieurement la
minéralisation se met en place suite à une perturbation tectonique qui a affecté l’entité ; d’où son
contrôle est syngénétique – épigénétique.

4. Modèle génétique

Il est vraisemblable que la minéralisation stratiforme primaire ou syngénétique en Cu et Co était en


place avant le charriage. Les soubresauts tectoniques provoquent les plissements, failles, et
charriages ; d’où l’intrusion dans les cassures des substances minéralisées en Cu, Co formant les
brèches tectoniques qui justifient la minéralisation secondaire ou épigénétique.

Il est noté que les deux corps minéralisés sont séparés par la RSC.

B.3. DONNEES GEOLOGIQUES RELATIVES AU GISEMENT DE KAMOTO PRINCIPAL

1. Localisation

Le gisement de Kamoto Principal se situe au nord ouest de la ville de Kolwezi. Ce gisement est
délimité :

 Au nord par le gisement de Kamoto Nord ;


 Au nord-ouest par le gisement de Kamoto Etang ;
 A l’Est par le gisement de KOV ;
 Au sud ouest par le complexe Dikuluwe -Mashamba (DIMA) ;
 Au sud par le gisement de Kamoto sud.
Il comprend 3 parties :

 La partie dressante, semi-dressante, en plateure, accompagnée de deux flancs ;


 Flanc sud, comprend (8 zones) ;
 Flanc Est, comprend (2 zones).
2. Structure

Le gisement de Kamoto constitue une écaille flottante dans le lambeau de Kolwezi, témoin d’une
grande nappe de charriage. Il comprend de nombreuses écailles. L’écaille de Kamoto Principal forme
une vaste cuvette synclinale dont seul le front Sud et la partie profonde sont au complet. Vers le nord,
le gisement est occupé par une faille importante et le flanc du synclinal manque totalement. A l’Est et
à l’Ouest, le gisement est limité par des failles redressées ; la cuvette de Kamoto Principal est
enveloppée par des RAT écrasées et mylonitisées, dont les couches sont en position normale et non
renversée.

3. Modèle génétique du gisement

Les terrains de la mine de Kamoto sont de nature sédimentaire, ils ont leur origine dans des bassins de
sédimentation sous forme des boues déposées en couches plus ou moins horizontales ou sous forme
récifs algaires. Ces couches sont grossièrement parallèles entre elles, elles varient dans le sens vertical
suivant les conditions de dépôt et suivant la profondeur du bassin.

Les variations de dépôt ont constitué des lits de roche de nature différente avec entre eux des joints de
stratification ou de discontinuité.

Ces boues ont été enfouies dans le bassin de sédimentation ou soumises à des pressions où elles ont été
solidifiées.

En profondeur, ces terrains sont généralement dolomitiques, il existe cependant des zones altérées le
long des cassures et des failles.

Les éléments constituant les roches dolomitiques sont principalement le quartz, les phyllithes (micas,
séricite, chlorite) qui sont insolubles et la dolomite qui est soluble. Dans les zones altérées, souvent
proches de la surface, la dolomite est dissoute, et les roches deviennent siliceuses et siliceuses. La
dolomite, le quartz et les phyllithes forment la gangue du gisement. Certaines couches en plus des
éléments de la gangue peuvent contenir du cuivre et du cobalt. Pour chacune de ces couches, le
pourcentage en cuivre et cobalt est spécifique et constant.

En faciès dolomitique, les minéraux se présentent sous forme des sulfures de cuivre et de cobalt, ces
mêmes minéraux se transforment en oxydes de cuivre et de cobalt.

C. Gisements d’autres sites


C.1. Gisement de l'Etoile
Ce gisement connu aussi sous le nom de Kalukuluku est un lambeau de charriage reposant
sur du Kundelungu du synclinal de la Luano (Fig. 12). Ce fut le premier gisement à Cu-Co découvert
au Katanga par Jules Cornet. L'exploitation du gisement a été arrêtée en 1949 après l'effort de guerre.

La particularité du site est la présence, dans la zone d'oxydation, d'une importante


minéralisation phosphatée composée de cornétite et de pseudomalachite associées à la malachite et au
chrysocolle. C’est dans ce gisement qu'a été défini pour la première fois le niveau de Calcaire à

Minerai Noir (CMN).

C.2. Gisements de Musoshi et de Kinsenda.

Dans le Sud-Est du Katanga, deux gisements exploités appartiennent au faciès arénitique pauvre en
cobalt (0,2%Co) de la base du Roan. Ils sont restés solidaires du socle lors de l’orogénèse lufilienne.

Ici, le Roan transgressif sur le socle a été divisé en trois faisceaux. Les minéralisations
stratiformes à Cu – Co (U) se localisent dans le Ore formation, un niveau porteur schisto-gréseux
qui se suit avec une grande continuité de Musoshi à Luanshya, soit sur environ 100 kilomètres.
Des lentilles minéralisées de moindre extension apparaissent à différents niveaux de la
Footwall formation.

La minéralisation cupro – cobaltifère profonde présente des teneurs comprises entre 2.5 et 4.5%
Cu.

Cas du gisement de MUSOSHI


Ce gisement se situe sur la bordure nord-est du dôme de Konkola, dans le flanc d’un pli
synclinal redressé.
Le niveau porteur est constitué par la répétition de la séquence grès feldspathiques calcareux,
schistes gréseux micacés, schistes microgréseux micacés. La répartition verticale de la
minéralisation dans ce lithotope est la suivante : au toit une zone à pyrite seule, une zone
médiane dont les 2/3 supérieurs sont minéralisés en chalcopyrite (1,5 % Cu) et le 1/3 inférieur en
chalcopyrite et bornite (3,5 %), et enfin une zone stérile au mur. Cette répartition de la
minéralisation ne peut être mise en rapport avec aucune caractéristique lithologique.
Cas du gisement de KINSENDA
Ce gisement, qui se situe sur la bordure sud-est du dôme de Luina, a été exploré par la
Sodimico. Les sondages ont recoupé plusieurs lentilles minéralisées en Cu-Co entre la base de
l’Ore formation et le socle.
La teneur de ces lentilles, concordantes et de taille relativement petite, peut dépasser 5 % Cu. Les
réserves reconnues par sondage atteignent 34 millions de tonnes de minerai à 4.8 % de cuivre.

D. GISEMENTS TYPES TECTONIQUEMENT REMANIES


Les remaniements ont eu lieu à la suite du morcellement du sous-groupe des Mines en lambeaux
fracturés diapiriques. Des solutions minéralisatrices, atteignant 270°C à Kamoto, ont circulé dans les
fractures et autres zones perméables pour y déposer les minerais sous forme de veinules, de
disséminations ou de filons hydrothermaux supergènes. Les principaux types de remaniements sont :

Le Roan de Kambove comprend les gisements de Kambove et de Kamoya appartenant au type


Kamoto à Cu-Co. Il est né par chevauchement et diapirisme comme celui de Kolwezi, mais est resté
collé à la faille dont il est issu. Le gisement de Kambove-Ouest est particulier : il est en forme de
synclinal dont le flanc Nord est en plateure. Sa minéralisation a été remaniée plus d'une foi de sorte
que les ore-bodies sont jointifs car les RSC lenticulaires ont mis en contact l'OBI et l'OBS.

L'autre caractéristique est l'activité hydrothermale tardi-tectonique ayant mis en place des lentilles de
minerais uranifères noirs à la base de la RAT Grise vers 542 m.a.

1. Type Kabolela

Veinules quartzo-dolomitiques à Fe-Cu-Co-Zn recoupant l'OBI et la base des RSC. Elles contiennent
chalcopyrite, sphalérite, bornite, chalcosite, carrollite et pyrite. La teneur en zinc ne dépasse pas 5%.
La sphalérite est remplacée par la bornite et la chalcosite.

2. Type Shinkolobwe

Veines à Cu-Co-U-Ni-Au-Tr parcourant les ore-bodies du gisement de Kasolo en lui donnant son
caractère épigénétique et filonien vers 670 m.a. Il n'y a pas de relation établie avec les disséminations
du CMN.

Les minéraux principaux sont : bornite, chalcosite, linnéite, cattiérite, carrollite, siégénite, vaesite,
uraninite et monazite. La garniéritc apparaît dans la zone d’oxydation aux cotés des minéraux courants
des ore-bodies altérés.

3. Type Kambove-Ouest
Sa structure a été présentée ci-dessus.

Lentilles d’oxydes noirs uranifères à la base gréseuse de la RAT Grise. La pénétration a été favorisée
par la faille bordière du lambeau, en passant d'un faciès oxydé à oxydes de fer (RAT) à un faciès réduit
à sulfures (OBI). L'âge de l'uranium serait de 542 m.a.
Ce type de minerai est observé au même niveau dans les gisements de Luiswishi et de Kamoto-Est où
l’uraninite est partiellement altérée en uranophane.

IV.4. PERIODE METALLOGENIQUE LOMAMIENNE (1000-800 m.a.)


IV.4.1. CARACTERISTIQUES DE LA PERIODE METALLOGENIQUE
LOMAMIENNE
Ici, Fe, Cu, Co se maintiennent, mais quelques métaux mineurs observés dans le socle et dans les
minéralisations précédentes marquent le pas dans le cortège géochimique au sein des sous-bassins
structuraux. Mn, Ba, Zn, Pb, As, sont caractéristiques de la période. Ils sont accompagnés de Cd, Ag,
Ge, Co, Ga, Au, etc., dans diverses proportions (Intiomale, 1994).

La période a connu un magmatisme synsédimentaire représenté par des dykes gabbroïques et


doléritiques, ainsi que par des projections pyroclastiques dans les sous- groupes de Dipeta et de
Mwashya. Ces roches ont été reprises comme éléments dans le Grand conglomérat, le Petit
Conglomérat et, plus tard, dans les brèches tectoniques.

IV.4.2. TYPES DE GISEMENTS SYNGENETIQUES LOMAMIENS


1. Type Mutanda

Gisements stratiformes à Cu-Co-Mn, de faible extension (300 m) mais riches en cobalt (3-4%) et en
manganèse, localisés dans les dolomies et les shales du Mwashya Inférieur. Le site type est situé à 40
km à l'Est de Kolwezi. L'autre gisement du même axe anticlinal est celui de Tilwezembe, à 25 km à
l'Est de Kolwezi.

2. Type Shituru

Gisements volcano-sédimentaires à Fe-Cu, pauvres en cobalt, localisés dans le Mwashya Inférieur. Ils
sont liés aux roches pyroclastiques. Le site type contient des minerais oxydés à pseudomalachite,
malachite, chrysocolle et limonite, avec une teneur moyenne de 2-3% Cu.

IV.4.3. MINERALISATIONS LOMAMIENNES TECTONIQUEMENT


REMANIEES

Cas des Gisements Hydrothermaux de Lufilian Belt Type (LBT)


Ce sont des gisements filoniens à Zn-Pb et Ba-Fe remarquables par leur localisation dans des fractures
affectant les formations carbonatées en bordure plus ou moins immédiate des brèches diapiriques des
noyaux anticlinaux, sièges des sollicitations ayant engendré une convection géothermique des fluides
issus, pour la plupart, des formations tectonisées engagées dans la bréchiation.

La convection géothermique, par pulsations épisodiques successives, a déterminé la composition


chimique des différentes venues hydrothermales.

a. Tyne Kapumba, à Ba-Fe.

Filons massifs lenticulaires, ou terminaisons d'apophyses, entourés d'une gaine ferrifère composée
d'oligiste disséminée. Ils sont observables dans un pan de Nguba effondré contre le Mwashya en place
dans l'anticlinal de Kabolela à l'Ouest de Kambove.
b. Type Kabwe

Filons-couches ou apophyses à Fe- Zn- Pb (Ag), localisés en zones synclinales dans les dolomies de la
base du Kakontwe, ou au contact Kaponda-Kakontwe. Leur minéralogie est simple, riche en plomb,
pauvre en cuivre et en arsenic. Le type est représenté par le gisement de Kengere au Katanga.

Le Gisement Zn-Pb de Kengere.

Kengere est situé à 50 km au Sud de Kolwezi. Le gisement occupe une zone faillée affectant des
dolomies et des shales lenticulaires au sommet du niveau de Kaponda dans une petite structure
synclinale pincée plongeant à 60° vers le sud.

Il est constitué par une colonne centrale lamellaire et massive, plombifère, dont la teneur atteint
60%Pb. Cette lame est entourée d'une enveloppe de sphalérite et de pyrite partiellement-altérées en
limonite, calamine et smithsonite. L'ensemble se pince vers le bas.

La lame plombifère est constituée de galène argentifère, remplacée dans la zone d'oxydation par de la
cérusite. Les réserves développées sont évaluées à 157.000 t de minerais contenant 9000 t de plomb et
3000 t de zinc.

A Kabwe, en Zambie, les gaines pyriteuses sont complètement altérées.

c. Type Kipushi

Filons polymétalliques à Fe-Zn-Pb-Cu (As, Ag, Cd, Ge) dans les flancs anticlinaux en bordure de
zones d'effondrement. Leur minéralogie est complexe, riche en cuivre et en arsenic. Ce type comprend
les gisements de Kipushi et de Lombe au Katanga, ainsi que le gisement de Bamba-Kilenda au Bas-
Congo. Ils sont tous localisés au contact des dolomies et des shales sus-jacents.

c.1. Gisement de Kipushi


Le gisement Zn-Pb-Cu de Kipushi est localisé à l'extrémité NW de l'Anticlinal de Kipushi, en bordure
d'un gouffre en forme d'entonnoir pyramidal à ouverture plus ou moins triangulaire, appelé « Tétraèdre
de Kipushi ». Son sommet est projeté vers la profondeur de 1800 m.

Cette configuration résulte de la conjugaison de deux failles d'âges différents, la Faille Axiale de
pendage NE, bordant le noyau de Roan diapirique, et la Faille de Kipushi, en forme de dièdre,
tranchant les formations de Nguba et plongeant vers l'Ouest.

La minéralisation Zn-Pb-Cu affecte la branche orientale de la faille de Kipushi en s'indentant dans les
horizons stratifiés de la Série Récurrente, de Kipushi et du Kakontwe. Le filon présente un
étranglement au contact Kipushi-Kakontwe. Les minerais sont alors représentés par des amas
longitudinaux à la faille et par des cheminées de blende massive se détachant du filon au contact
Kipushi-Kakontwe et descendant obliquement vers le sud en s'entourant d'une gaine pyriteuse avant de
se terminer en profondeur.
Cette disposition définit une zonalité horizontale du Sud vers le Nord : les minerais zincifères
occupent la partie Sud du gisement, les minerais Zn-Pb-Cu occupent le niveau de Kipushi, tandis que
les minerais cuprifères sont développés en Série Récurrente, dans les brèches cyclopéennes Sud et
dans le Grand Lambeau.

On retrouve ainsi :

 Gaines pyriteuses à pyrite- arsénopyrite- chalcopyrite,


 Minerais zincifères à sphalérite-pyrite
 Minerais plombo-zincifères à sphalérile- pyrite- galène- arsénopyrite,
 Minerais mixtes Zn-Pb-Cu à chalcopyrite- sphalérite-tennantite-galène-reniérite et à
bornite-sphalérite-tennantite-galène-reniérite-chalcocite-chalcopyrite-bétechtinite,
 Minerais cuprifères à chalcopyrite- pyrite- tennantite- arsénopyrite-reniérite-cobaltite-
molybdénite et à bornite-tennantite-chalcopyrite-reniérite-chalcosite-linnéite-
carrollite-molybdénite.
Les minerais zincifères contiennent du cadmium, tandis que l'argent est lié aux minerais cuprifères et
plombifères.

c.2. Le gisement Zn-Pb-Cu de Lombe.

Lombe est situé à une septantaine de Km à l'Ouest de Kipushi, dans le flanc Nord de l'anticlinal de
Lombe. La minéralisation Zn-Pb-Cu est la plus importante. Elle occupe une zone de brèche affectant
la base de la Série Récurrente et le sommet du niveau de Kipushi. II s'agit d'un filon-couche ou amas
lenticulaire, épais de 10 m, qui s'enfonce suivant la pente des couches pour se pincer à 65 m de
profondeur. Un second amas relie le premier à environ 85 m de la surface. Son extension n'est pas
connue.

c.3. Le Gisement Zn-Pb-Cu de Bamba-Kilenda

Il est localisé le long d'une faille mettant en contact, sur le flanc Nord de l'anticlinal de Bamba-
Kilenda, le sommet du Schisto-calcaire et la série de l’Inkisi effondrée du synclinal de Mbanzamboma.
La minéralisation est constituée de pyrite, sphalérite, chalcopyrite, tennantite, galène, bornite,
chalcocite, covellite, avec divers oligo-éléments dont Ag, V...

L’indice initial de ce gisement est situé sur une faille, de direction E-W, qui affecte le flanc nord
d’un anticlinal. A l’est de l’indice initial, des indices de minéralisation cuprifère et plombo-
vanadifère jalonnent la faille sur environ 5000 mètres. Les sondages effectués ont montré que la
minéralisation s’étendait d’une façon discontinue sur 3400 mètres et devenait pratiquement
inexistante à partir de 150 mètres de profondeur.
CHAPITRE V. GISEMENTS D'ALTERATION DES FORMATIONS
PRECAMBRIENNES
V.1. GISEMENTS RESIDUELS DE BAUXITE
Les gisements sont de Type Sumbi. Ils résultent de l'altération de dolérites et de laves basiques,
notamment dans la chaine mayombienne entre Sumbi au Nord et Inga au Sud, dans le territoire de
Sekebanza au Bas-Congo. Les réserves du Mayombien sont évaluées à 100 Mt à 40% Al2O; 30%
Fe2O3, comprenant 55% de gibbsite et 11% de kaolinite.

La coupe type est la suivante de haut en bas:

 1m de terres de recouvrement ;
 4 m d'argile latéritique ;
 2m de cuirasse latéritique ;
 4 m d'argile à concrétions pisolithiques ;
 6 m de bauxite en blocs rhomboédriques cernés par des enduits kaolineux ;
 3m d'argile résultant de l'altération en cours de la roche mère. Ce niveau est
aquifère.
Des gisements du même type existent dans la région de l'Ituri, Province Orientale.

V.2. GISEMENTS D'ALTERATION DES ROCHES


CARBONATEES
V.2.1. GISEMENTS DE TALC.
Le talc provient du métamorphisme de dolomies riches en magnésium, telles que celles du CMN, mais
il est souvent impur, c’est le cas à Kakanda- Sud et à Kamoya dans la région de Kambove, où les
dolomies contiennent de la magnésite.

Dans la mine de Kipushi, le niveau de la Série Récurrente contient des bancs assez purs de talc et de
talcschistes dont les réserves pourraient atteindre 50.000 tonnes. Leur extension en dehors de la mine
n'est pas connue.

V.2.2. GISEMENTS DE PHOSPHATE.


Le gisement type est celui de Mushishimano, sur la route Likasi-Kilelabalanda. L'altération du calcaire
de Kakontwe (Ng 122) a donné des minerais à phosphate sous forme d'encroûtements et de produits
pulvérulents de couleur blanchâtre, calcédonieux. Le gisement est peu étendu. Les réserves ne
dépassent pas 10.000 tonnes à 8-10 % P2O5.

V.2.3. GISEMENTS DE GYPSE


Le gisement type est celui de Kapiri aux sources de la Pande, dans la région de Kansenia, au Katanga.
Les minerais sont localisés dans deux dépressions dont la plus grande présente des plaques épaisses de
gypse cimentant les fractures et les joints tectonisés des formations schisto-gréseuses du Kundelungu
Ku2, tandis que la plus petite fournit des cristaux ± bien formés.
Ces dépôts résulteraient de l'altération d'un ancien niveau pyriteux. Les réserves sont estimées à
110.000 tonnes de gypse (Intiomale, 2011).

Au Bas-Congo, des occurrences de gypse sont signalées dans le bassin de la Dimba à Luozi, à
Kimvula dans le district de la Lukaya, dans les stalactites-stalagmites des grottes des environs de
Lovo et de Mbanza-Ngungu ainsi que dans la colline Luvemba près de Mbanza-Mvunda.

V.3. GISEMENTS D’ALTERATION DES ROCHES


ULTRABASIQUES
Il s'agit des occurrences de serpentine en zone d'altération des intrusions péridotitiques du Kasaï.
L'auréole d'altération a une épaisseur de 3-5 m et est enrichie en minerais chromo-nickelifères.

V.4. CHAPEAUX DE FER (FERRICRETES).


Ils sont localisés au-dessus de gîtes sulfurés, et des gîtes intrusifs tels que Bingo. La plupart ont été
décapés par les exploitations, notamment au Katanga. Le chapeau de fer du gisement de Mutoshi à
Kolwezi a donné des grains d'or. Il a été exploité de manière semi-artisanale.

V.5. SOURCES THERMALES


V.5.1. SOURCES THERMALES DU SOUBASSEMENT
Les sources thermales abondent dans les régions de l'Est ayant connu une activité éruptive ou une
tectonique active. Les eaux d'infiltration lessivant les terrains se mêlent aux solutions hypogènes et
remontent, chargées d'éléments dissous, à la-faveur des fractures.

La source type est celle de Kiabukwa (Kamina) qui a été utilisée pour produire la force motrice
nécessaire à l’exploitation du gisement stannnifère de Bukena. Un débit de 145 m 3/H à 91°C
fournissait environ 250 KW.

V.5.2. SOURCES THERMALES DU KATANGUIEN


Elles alimentent les salines à partir d'anciens niveaux évaporitiques, notamment au sommet du sous-
groupe de Dipeta. La plus connue est celle de Mwashya.

La source thermale de Mwashya alimente une dépression de 3 km sur 500 m en y déposant


annuellement 2 cm de sel sodique en saison sèche. Ce dépôt contient une grande proportion de sels
magnésiques et calciques. II est dissous en saison des pluies.
CHAPITRE VI. LE GISEMENTS PHANEROZOIOUES
VI.1. GISEMENTS DE CHARBONS
Les charbons houillers sont dans la province du Katanga où ils forment un ensemble méridional,
comprenant les bassins de la Luena et du haut Lualaba, et un ensemble septentrional comprenant les
bassins et de la Lukuga et du Tanganyika. avec des productions annuelles respectives de 1 10000 t et
16000 t pour Luena et Lukuga.

Tous ces bassins présentent des caractéristiques communes avec ceux d’Afrique australe et de
Madagascar : âge permo-carbonifère, Karoo (permo-carbonifère d'Afrique Australe), sédimentation
houillère en grande partie allochtone dans des bassins contrôlés par la morphologie postglaciaire, couches
de charbon lenticulaires à forte teneur en cendres et riches en matières volatiles, et sont rapportés au type
gondwanien. Le bassin de la Luena est exploité depuis 1920. Les réserves sont estimées à 20 millions de
tonnes.
Les formations houillères sont incluses dans les sédiments de la partie supérieure de la série de
Lukuga.
Dans le bassin de la Lukuga, la formation houillère renferme cinq couches horizontales ou peu
inclinées récoupées par des failles verticales (figure suivante).
Le gisement de Luena occupe une dépression dans le Kibarien. Les couches exploitées ont une

épaisseur de 80 à 120 cm, aux profondeurs 40 et 60 m. La production à ce jour avoisine 22 Mt de


charbon lavé à plus ou moins 20% de cendres.

VI.2. LES SCHISTES BITUMINEUX


Des niveaux bitumineux étendus sont inclus dans les sédiments marins, d’âge jurassique supérieur et
wealdien, des séries de Kisangani et de la Loia qui affleurent sur la bordure nord –orientale de la cuvette
centrale.
Les formations bitumineuses les plus importantes paraissent s’être accumulées dans le bassin d’Ubundu.
Les schistes bitumineux du bassin d’Ubundu ont une teneur en cendres comprise entre 60 et 70 %. Le
rendement en huile varie de 80 à 120/tonne. Le rendement en pragoudron de la couche de Minjaro-
Makomboy-Keme est de 6%.

Au Bas-Congo, ils font partie du Cénozoïque marin à argiles, marnes et grès.

Le gisement de Mavuma a donné 361t de bitume de 1950 à 1952, avec un rendement de 153 litres
d'huile par tonne de minerai. Les réserves sont évaluées à 960 Mt contenant 11 à 20% de bitume. Les
formations cénozoïques sont altérées en sables asphaltiques dont l'exploitation est assurée par
SOBIASCO et Congo-Bitume.

VI.3. GISEMENTS DE PETROLE ET DE GAZ NATUREL

VI.3.1. LE PHANEROZOIQUE MARIN DU BAS-CONGO


Les gisements les plus importants de pétrole appartiennent au mésozoïque marin
du Bas-Congo couvrant 5992 km2. 1012 km2 en offshore constituent la concession du
consortium Chevron-Teikoku-Unocal (CTU), tandis que les 4980 km2 de l'onshore ont été
cédés par Finarep à Perencorep (dont 7% de parts reviennent à la Cohydro en tant
qu'Ingénieur-conseil de l'Etat Congolais, et quelques autres parts à King and King, une Société
polonaise).
VI.3.2. PRINCIPAUX SITES PETROLIFERES DE LA RDC.
1. Mésozoïque Marin

Des 12 gisements localisés sur le plateau continental, les principaux sont :

En offshore : Mibale et Lukami, exploités par CTU dans Pinda

En onshore : Tshiende exploité par Perencorep, soit 10000 à 25000 barils par jour dans Liawenda.

2. Mésozoïque Continental

Des indices favorables ont été localisés au sein des groupes Kisangani et Loya dans le Bandundu à
Gilson et dans l'Equateur, vers Gemena (Fig. 27), par la Société ESSO. Les forages ont été scellés.

3. Cénozoïque Continental.

Le gaz méthane du Lac Kivu, estimé à 57000 Mm3., est composé de 24% méthane et 75% CO2. Par
ailleurs la Société Amoco et le BRGM ont mené la prospection le long du fossé des Grands Lacs où un
gîte important vient d'être localisé dans la région de Bunia, en Ituri. Le fossé est réparti en trois blocs :

Nord : Lac Albert-Semliki : 1000 M barils en place ;

Centre : Lac Edouard- Rutshuru, non encore évalué ;


Sud : Ruzizi- Lac Tanganika : non encore évalué.

VI.4. GISEMENTS EVARORITIQUES


Les réserves les plus importantes de sel en RDC sont constituées par le salifère marin contenant du sel
sodique avec des passées potassiques. La profondeur des couches (900-1000 m) est une entrave
sérieuse à l'exploitation de ce sel.

Dans les salines de Nguba au Katanga, le sel est récupéré dans des bassins aménagés pour
évaporisation des eaux de la rivière Dikuluwe à l'Est de Fungurume. Ces eaux contiennent en moyenne
36 g de chlorure par litre, dont 33 g de sel gemme. Les saumures proviendraient d'anciens niveaux
évaporitiques et, à la faveur de fractures non encore identifiées, rejoindraient un aquifère sous-jacent
alimentant la Dikuluwe.

Il ya lieu de rappeler ici les salines de Mwashya résultant d'un dépôt par des eaux thermales.

VI.5. GISEMENTS DIAMANTIFERES.


VI.5.1. GISEMENTS DIAMANTIFERES PRIMAIRES
1. Type Angolais
Les roches mères des placers exploités dans le Sud-Kasaï et le Sud-Bandundu seraient localisées en
Angola. L'érosion de la base du Groupe de Bokungu au Miocène en Angola serait â l'origine de ces
placers qui contiennent 70-75% de diamants de joaillerie. A ce jour, aucun pipe n'a été Identifié' dans
le sud de Tshikapa en territoire congolais.

2. Type Bakwanga
Les pipes kimberlitiques de type Bakwanga suivent une zone linéamentaire orientée SSW-NNE et
ayant dévié les cours des rivières Lulua, Sankuru et Lomami. Ce linéament dit « Lulua » se prolonge
jusqu'au Kivu.

Les pipes les plus étendus (Fig.2S) sont Tshibwe (1700x 750 m) et Disele (750x250m). Ils contiennent
environ 95% de diamants industriels.
3. Type Talala
Il comprend 24 pipes sur le Plateau du Kundelungu au Katanga. Ces pipes sont situés en bordure du
Bloc Bangwelo d'âge protérozoïque inférieur. Ils sont pauvres en diamants (moins d'un carat au 100
m3). Leurs dimensions vont de 0,1 ha (Konzi) à 50 ha (Talala). Le pipe le plus riche est celui de
Ngwena (6,5 carats/1000t).

Au Katanga central, un groupe de 24 pipes de kimberlite, lié à des fractures de direction N-S et NW-
SW, traverse le Kundelungu. Les dimensions de ces pipes varient de 0,1 ha (Konzi) à 50 ha (Talala).
Leur remplissage comprend couche jaune (6 à 20 m), couche bleue (rare) et kimberlite basaltique à
enclaves d’éclogite. Ces kimberlites sont quasi stériles.
VI.5.3. PLACERS ISSUS DES GISEMENTS PRIMAIRES.
1. Type Tshikapa.
L'érosion de la base du Groupe de Bokungu en Angola a donné naissance à un gravier diamantifère
reposant sur le substratum pénéplané et recouvert d'au moins 20 m de sables néogènes (18 m.a.) dans
la partie Sud des deux Kasaï et du Bandundu. D’où la mise en place des gisements détritiques ;

Les gîtes du district de Tshikapa sont dans le bassin hydrographique du Kasaï moyen qui comprend les vallées
du Kasaï et de ses affluents : Lubembe, Longatshimo, Tshikapa, Lulua et Luebo. La superficie du district
diamantifère est de 30 000 km2 et la teneur moyenne des placers de 0,5 carats/m3 .
Vingt à 25 % des diamants recueillis dans le district de Tshikapa appartiennent à la catégorie joaillerie. Ils
sont de petites tailles (10 pierres au carat) : la forme octaédrique domaine. Les minéraux accompagnateurs
habituels sont : staurotide, tourmaline, magnésite, ilménite, quartz, disthène et, plus rarement, chrysobéryl,
épidote, corindon et diopside.

2. Type Mbujimayi
Les placers alluviaux de ce type sont de faible extension comparativement au type précédent, car les
alluvions du Sankuru et de la Lukenie donnent des diamants de Type Tshikapa. Les réserves de la
Miba sont évaluées à 138 M carats en 1998, après une production de 260 M carat dans un minerai à
5,4 carats / m3.

La source primaire des diamants du Kasaï Oriental est constituée d’une brèche complexe qui passe en
profondeur à des pipes de kimberlite. La brèche et ses produits de destruction forment une bande, large de 100
à 300m, et de quelques dizaines des mètres de puissance, qui débute à l’Ouest de la ville de Mbuji-Mayi et
s’étend sur 3 km suivant la direction E-W.

3. Type Lolima
L'origine des placers exploités dans les provinces Orientale et de l'Equateur serait un niveau détritique
d'âge crétacique ayant recouvert les formations précambriennes avant qu’elles soient démantelées par
les cycles érosifs cénozoïques.

Les diamants, en majorité de joaillerie, proviendraient des gisements primaires, non encore identifiés
sous le recouvrement formé par l’altération des formations lindiennes, et par les produits de l'érosion
cénozoïque recelant les pierres précieuses (or et diamants). D'autres gisements primaires pourraient se
retrouver en Centrafrique.

Les placers occuperaient les anciennes dépressions du socle. Les sites les plus importants sont ceux de
Lolima B et C dans la région de Banalia, qui produisent 70% des diamants artisanaux de joaillerie
commercialisés à Kisangani, et évalués à 21000 carats par mois en 1998.

VI.6. GISEMENTS DE PHOSPHATE


Les principaux gisements sont ceux du Crétacé marin, au Bas-Congo. Il s'agit de phosphorites
localisées le long d'une bande de terrains de 100 km sur 50 km orientée NW- SE depuis l'Enclave de
Cabinda, à l'Ouest de Tshela, jusqu'au fleuve Congo aux environs de Boma.

Les minerais, d'âge maestrichtien, sont contenus dans la formation LABE qui comprend
essentiellement des sables, argiles, marnes et grès carbonates, sous un recouvrement d’épaisseur
variable atteignant 60 m, et sous forme de couches à grains, nodules, concrétions, dépôts pulvérulents,
plages et débris blanchâtres constitués de fluorapatite et d’autres minéraux du groupe.

Des réserves importantes sont signalées sur les sites suivants :

Fundu-Nzobe : 70 Mt à 27% P2O5 ;


Mvuangu : 20 Mt à 22% P2O5 ;
Kanzi : 25 Mt à I7% P2O5.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. CAHEN, L., 1954, Géologie du Congo belge, Ed. Casterman, Liège
2. CHARLET, J.M., 1997, Colloque international Jules Cornet, Acad. Roy. Sc. Outremer
3. DEPARTEMENT DES MINES, 1974, Notice explicative de la carte des gîtes minéraux du
Zaïre, Ed. Serv. –géol.-Zaïre.
4. FRANCOIS, A., 1990, L’arc cuprifère du Katanga, Ann. Soc. géol. Belge
5. INTIOMALE, MM., 1991, Cours de complément de métallogénie, Fac. Polytechnique
Univ. de Lubumbashi, inédit
6. INTIOMALE, MM., 2010, Cours de Gitologie et Métallogénie du Congo, Fac. Sciences,
Univ. de Kinshasa, inédit
7. MAKABU, K., 2001, Les traceurs radiométriques et éléments associés des sols pour la
prospection des minéralisations Cu-Co-U du Katanga (R.D. CONGO). Approche
méthodologique (Géochimie-Radiométrie-Techniques gaz-Thermoluminescence). Thèse
Doctorat Sciences, Fac. Polyt. Mons - UNILU, Inédit
8. PASSAU, G., 1945, Les gisements auro platinifères du Kivu (province Orientale). Bull. Inst.
Roy. Col. belge
9. ROUTHIER, P., 1983, Où sont les métaux pour l’avenir ? les provinces métalliques, essai de
la métallogénie globale, Mém. BRGM, 105.
TABLE DES MATIERES
CHAPITRE I. BREF APERCU DE LA LITHOSTRATIGRAPHIE DE LA R.D. CONGO ...................... 24

I.1. PRECAMBRIEN........................................................................................................................................ 24
I.1.1. Subdivision du précambrien................................................................................................................ 24
I.1.2. Le soubassement anté Katanguien. .................................................................................................... 24
I.1.3. Le Panafricain congolais (1200-570 m.a.) ........................................................................................ 25
I.2. LA COUVERTURE PHANEROZOÏQUE CONTINENTALE. ................................................................................... 26
I.3. DESCRIPTION LITHOLOGIQUE DE QUELQUES UNITES GEOLOGIQUES.................................... 26
I.3.1. BAS – CONGO.................................................................................................................................... 26
A. LE ZADINIEN : 3450 – 3000 m.a ........................................................................................................................ 26
B. LE MAYOMBIEN : 3000-1800m.a...................................................................................................................... 26
C. LE SANSIKWA : 1800 – 1200m.a ....................................................................................................................... 26
D. L’OUEST CONGOLIEN : 1200 -600 m.a............................................................................................................ 27
I.3.2. LA PROVINCE ORIENTALE ET L’EQUATEUR ............................................................................... 28
A. L’UELIEN : 3600 – 3000 m.a............................................................................................................................... 28
B. LE KIBALIEN : 3000-1800m.a. ........................................................................................................................... 28
C. LE LIKIBEMBIEN : 1800-1200m.a ..................................................................................................................... 28
D. LE LINDIEN : 1200-600 m.a. .............................................................................................................................. 28
I.3.3. LES KASAI-KATANGA-NORD ET SUD KIVU ET L’EQUATEUR.................................................... 29
A. LE KASAIEN : 3450 – 3000 m.a. : ...................................................................................................................... 29
B. LE KASAI – LOMAMI : 300 – 1800 m.a............................................................................................................. 29
C. LE KIBARIEN : 1800 – 1200 m.a ; ...................................................................................................................... 29
D. LE KATANGUIEN : 1200-600m.a ...................................................................................................................... 30
E. LES SERIES DE COUVERTURE .............................................................................................................. 31
E.1. LE PALEOZOIQUE.............................................................................................................................. 31
E.2. LE MESOZOIQUE................................................................................................................................ 31
E.3. CENOZOIQUE (KALAHARI)............................................................................................................... 32
E.4. QUATERNAIRE.................................................................................................................................... 32

CHAPITRE II. EVOLUTION STRUCTURO-METALLOGENIQUE DES GRANDS ENSEMBLES


GEOLOGIQUES DU CONGO ET VUE D’ENSEMBLE DES GISEMENTS............................................ 33

II.1. EVOLUTION STRUCTURO METALLOGENIQUE DES GRANDS ENSEMBLES GEOLOGIQUES 33


II.1.1. LES BOUCLIERS ARCHEENS D’AGE SUPERIEUR OU EGAL A 2500 M.A................................ 33
II.1.2. LA CEINTURE DU PROTEROQOIQUE INFERIEUR ET MOYEN DE 2500 M.A A 1300 M.A...... 34
A. Le domaine des zones mobiles.............................................................................................................................. 34
B. Le domaine intracratonique................................................................................................................................... 34
II.1.3. LA COUVERTURE DU PROTEROZOIQUE SUPERIEUR (1300-600 m.a.) ................................... 35
A. La chaine lufilienne............................................................................................................................................... 35
B. La chaine ouest congolienne ................................................................................................................................. 36
C. Le Katanguien tabulaire ........................................................................................................................................ 36
II.1.4. LES SERIES DE COUVERTURE POST-PRECAMBRIENNES ........................................................ 36
A. Le Karoo ............................................................................................................................................................... 36
B. Le Jurassique supérieur ......................................................................................................................................... 36
C. Le Crétacé ............................................................................................................................................................. 36
D. Le Tertiaire ........................................................................................................................................................... 37

L’ACTIVITE VOLCANIQUE S’EST MANIFESTEE DANS LA ZONE D’INFLEXION OU SE SITUE


LE LAC KIVU. ............................................................................................................................................. 37

II.2. VUE D’ENSEMBLE DES GISEMENTS DE LA RDC ............................................................................ 37


II.2.1. Gisements endogènes......................................................................................................................... 37
A. Gisements magmatiques précoces......................................................................................................................... 37
B. Gisements magmatiques tardifs............................................................................................................................. 37
C. Gisements pegmatitiques....................................................................................................................................... 37
D. Gisements hydrothermaux .................................................................................................................................... 38
D. Gisements pyrométasomatiques (skarniens) : corindon. .................................................................................. 39
II.2.2. Gisements exogènes ........................................................................................................................... 39
a. Gisements résiduels :.............................................................................................................................................. 39
b. Gisements détritiques............................................................................................................................................. 39
c. Gisements sédimentaires ........................................................................................................................................ 39

CHAPITRE III. METALLOGENIE ET GITOLOGIE DU SOUBASSEMENT ........................................ 40


III.1. PERIODES METALLOGENIQUES ARCHEENNE ET LUIZIENNE (>2500 ET SURTOUT 2500 – 1800)
.......................................................................................................................................................................... 40
III.1.1. MANGANESE DES SEQUENCES FERRÎFERES ........................................................................... 40
1. Aspect Génétique. ................................................................................................ Error! Bookmark not defined.
2. Gisement de Kisenge (Fig.4)............................................................................................................................ 40
III.1.2. INTRUSIONS ULTRABASIQUES CHROMO-NICKELIFERES ...................................................... 40
1. Localisation...................................................................................................................................................... 40
2. Structures Principales....................................................................................................................................... 41
III.1.3. INTRUSIONS GRANITIQUES ET FILONS DE QUARTZ AURIFERES ......................................... 41
LES GITES DE LA PROVINCE ORIENTALE ...................................................................................................... 41
III.2. PERIODE METALLOGENIQUE KIBARIENNE (1600-1200 MA.)....................................................... 42
III.2.1. DISSEMINATIONS LIEES AUX INTRUSIONS GRANITIQUES TYPE TWANGIZA ..................... 42
III.3. PERIODE METALLOGENIOUE TARDI-KIBARIENNE (1200-1000 MA). ......................................... 43
III.3.1. INTRUSIONS PEGMATITIQUES STANNIFERES A Sn, W, Nb-Ta, TR.......................................... 43
III.3.1.1. Localisation et Typologie............................................................................................................................ 43
III.3.1.2. Description et modèle génétique ................................................................................................................. 46
III.4. PERIODE METALLOGENIQUE LOMAMIENNE (1000-700 M.A.)..................................................... 47
III.4.1. INTRUSIONS PEGMATITIQUES ET FILONS DE QUARTZ STANNIFERES A SULFURES de Fe-
Cu-Zn-Pb...................................................................................................................................................... 47
III.4.5. INTRUSIONS ALCALINES ET CARBONATITES A PYROCHLORE .............................................. 48
III.4.5.1. Genèse de la carbonatite.............................................................................................................................. 48
III.4.5.2. Distribution de la carbonatite dans le monde. ............................................................................................. 48
III.4.5.3. Intérêt métallogénique de la carbonatite...................................................................................................... 50
III.4.5.4. Les carbonatites de la RDC......................................................................................................................... 50

CHAPITRE IV. METALLOGENIE ET GITOLOGIE DU PANAFRICAIN EN R.D.C........................... 51

IV.1. LITHOSTRATIGRAPHIE DU KATANGUIEN..................................................................................... 51


IV.2. PERIODE METALLOGENIQUE TARDI-KIBARIENNE (1200 – 1000 M.A.)...................................... 51
IV.2.1. GRES FERRUGINEUX. .................................................................................................................. 51
IV.2.2. GISEMENTS STRATIFORMKS A Cu-Co DU SOUS- GROUPE DES MINES. ............................... 52
IV.2.2.1. Cadre structural et localisation des gisements de la ceinture cuprifère ....................................................... 52
IV.2.2.2. Lithostratigraphie des Ore-bodies............................................................................................................... 55
IV.2.2.3. Mise en place des gisements Cu-Co............................................................................................................ 55
IV.3.2.4. Composition Minéralogique des Ore-bodies............................................................................................... 55
IV.3.2.5. Structures particulières. .............................................................................................................................. 56

2. MINERALISATION................................................................................................................................. 60

IV.4. PERIODE METALLOGENIQUE LOMAMIENNE (1000-800 M.A.)..................................................... 64


IV.4.1. CARACTERISTIQUES DE LA PERIODE METALLOGENIQUE LOMAMIENNE ........................ 64
IV.4.2. TYPES DE GISEMENTS SYNGENETIQUES LOMAMIENS ........................................................... 64
IV.4.3. MINERALISATIONS LOMAMIENNES TECTONIQUEMENT REMANIEES................................. 65
Cas des Gisements Hydrothermaux de Lufilian Belt Type (LBT) ............................................................................. 65

CHAPITRE V. GISEMENTS D'ALTERATION DES FORMATIONS PRECAMBRIENNES .............. 69

V.1. GISEMENTS RESIDUELS DE BAUXITE............................................................................................. 69


V.2. GISEMENTS D'ALTERATION DES ROCHES CARBONATEES ........................................................ 69
V.2.1. GISEMENTS DE TALC. ................................................................................................................... 69
V.2.2. GISEMENTS DE PHOSPHATE. ....................................................................................................... 69
V.2.3. GISEMENTS DE GYPSE ................................................................................................................... 69
V.3. GISEMENTS D’ALTERATION DES ROCHES ULTRABASIQUES.................................................... 70
V.4. CHAPEAUX DE FER (FERRICRETES). ................................................................................................ 70
V.5. SOURCES THERMALES ........................................................................................................................ 70
V.5.1. SOURCES THERMALES DU SOUBASSEMENT.............................................................................. 70
V.5.2. SOURCES THERMALES DU KATANGUIEN................................................................................... 70

CHAPITRE VI. LE GISEMENTS PHANEROZOIOUES .......................................................................... 71

VI.1. GISEMENTS DE CHARBONS .............................................................................................................. 71


VI.2. LES SCHISTES BITUMINEUX ............................................................................................................ 71
VI.3. GISEMENTS DE PETROLE ET DE GAZ NATUREL........................................................................... 72
VI.3.1. LE PHANEROZOIQUE MARIN DU BAS-CONGO .................................................................................. 72
VI.3.2. PRINCIPAUX SITES PETROLIFERES DE LA RDC....................................................................... 74
VI.4. GISEMENTS EVARORITIQUES .......................................................................................................... 75
VI.5. GISEMENTS DIAMANTIFERES. ......................................................................................................... 75
VI.5.1. GISEMENTS DIAMANTIFERES PRIMAIRES................................................................................. 75
1. Type Angolais........................................................................................................................................................ 75
2. Type Bakwanga ..................................................................................................................................................... 75
3. Type Talala ............................................................................................................................................................ 76
VI.5.3. PLACERS ISSUS DES GISEMENTS PRIMAIRES........................................................................... 77
1. Type Tshikapa. ...................................................................................................................................................... 77
2. Type Mbujimayi .................................................................................................................................................... 77
3. Type Lolima........................................................................................................................................................... 77
VI.6. GISEMENTS DE PHOSPHATE ............................................................................................................ 77

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................................................... 79

TABLE DES MATIERES ............................................................................................................................ 80

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