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I. RAPPELS
HISTORIQUE
La recherche des métaux est une très vielle activité datant depuis la nuit des temps. Toutefois,
ce fut un domaine uniquement réservé à une petite élite et assimilée à de la Magie et la
philosophie. C’est n qu’au 16 ème Siècle que nous avons eu le premier traité scientifique de
Georgius Agricola (Re Metallica, 1556). C’est dans sa région natale que fut fondé la première
académie des mines en Europe. Il réalisa la première classification des minéralisations en
fonction de la nature autochtone (in situ) ou allochtone (alluviale) des minéraux. Les
minéralisations in situ furent classifiés selon leur forme : filons, lits, stockwerts, etc…). Il fut
le premier à reconnaitre que les filons sont postérieurs à la roche encaissante.
Au 19 ème siècle, une hypothèse fut émise, celle de la sécrétion latérale par des eaux
météoriques. Les eaux météoriques percolent dans la roche encaissante et y dissolvent les
métaux et les reprécipitent dans les fractures. Toutefois, au 20 ème siècle, une hypothèse aux
antipodes (à l’opposé) de la précédente suggèrera que les métaux soient en fait transportés par
des solutions ascendantes d’origine profonde.
CLASSIFICATIONS
Le but d’une classification des gîtes est de constituer des groupements sur la base d’analogie
entre les gîtes, pour faciliter la découverte de gîtes semblables. C’est ça le but ultime de la
gitologie. Il s’agit donc de constituer des inventaires des gîtes. La classification la plus utilisée
est base en premier lieu sur l’association génétique du gisement avec un processus
magmatique, hydrothermal, ou sédimentaire. Dans le cas des gîtes d’affiliation hydrothermale,
on envisage la contribution des fluides hydrothermaux d’origine magmatique,
métamorphiques ou sédimentaires, marin ou météorique. Puis à l’intérieur de chaque grande
affiliation on groupe les gîtes selon leur association avec des bassins sédimentaires, des
intrusions ignées, ou des édifices volcaniques puis par des assemblages métalliques.
plus fréquentes à une classe de gîtes. Elles assemblent les observations géologiques,
géochimiques ou géophysiques. Ils ne sont pas basés sur des interprétations. Il peut arriver
que certaines caractéristiques physiques d’un type de gisement soit suffisamment bien établis
pour qu’elles servent de metallotectes. Un metallotecte est un guide pouvant être utilisé dans
la recherche d’un gisement semblable.
Les modèles génétiques quant à eux sont basées sur l’interprétation que l’on se fait du mode
de formation d’un type de gisement. Ils présupposent une compréhension complète du mode
de formation du type de gîte. Ils offrent le meilleur outil possible pour concevoir une stratégie
d’exploration. Leur faiblesse réside dans le fait que chaque gîte est unique malgré le fait qu’il
puisse appartenir à une classe. Le modèle est basé en majorité sur les gîtes les mieux connus
et don déjà découverts. Les nouveaux gîtes pourraient donc différer significativement du
modèle (ex : découverte récente du megagisement de Kamoa-Kakula). En plus notre
compréhension du mode de formation est généralement incomplète, selon les degrés variables.
Ainsi, les modèles génétiques changent au gré des nouvelles découvertes et des modes
scientifiques. Il reste que leur utilisation avec discernement s’avère très utile.
A la surface : (1) cartographie régionale avec focus sur les aspects permettant de faire le
mieux l’exploration tel que l’altération typique, un niveau stratigraphique favorable ; (2)
Cartographie locale, à l’échelle du gîte, souvent à partir d’une maille ; (3) Cartographie de
détail, à l’échelle de l’affleurement ; (4) Age relatif de la minéralisation.
Dans le souterrain : cartographie du toit des galeries et des chantiers, parfois aussi des murs
Au niveau des forages : carottage continu dans une zone minéralisée.
Elle va se faire en lumière transmise (lames minces), lumière réfléchie (lames polies),
microscopie à balayage électronique et microsonde électronique. Elle va permettre de dégager
les textures et séquences paragénétiques.
Les séquences paragénétiques représentent les changement minéralogiques résultant soit du
changement de la composition chimique du fluide hydrothermal ou des conditions
physicochimiques lors de la précipitation. Elle permet de placer les différents épisodes de
minéralisation dans leur séquence temporelle relative. On va distinguer trois types de textures :
de précipitations, de refroidissement et de remplacement. La bonne interprétation de ces
textures permettra de donner l’ordre temporelle de la paragenèse minérale (Quel minéral s’est
formé en premier et ainsi de suite)
Figure 1: Photomicrographies montrant les différentes textures des minerais. (a) Texture colloforme
avec une masse de pyrite qui montre cette texture, qui croit de l’éponte (contact) vers le centre du filon.
(b) Grains et bâtonnets de chalcopyrite orientée en exsolution au sein de la sphalérite. (c) Inclusions
de chalcopyrite au sein de la sphalérite montrant une texture globulaire. (d) Inclusions de chalcopyrite
au sein de la sphalérite et montrant une texture lamellaire.
les minéraux tendent à des formes de faible énergie. Les minéraux sont de même taille
et sont à bordures courbes.
Figure 2: (a) Texture en mosaïque. (b) Texture de remplacement montrant la pyrite qui remplace la
Covellite. (c) la sphalérite (sp) subautomorphe zonée (zonation) avec de la pyrite (py) xénomorphe qui
la remplace. Le tout étant dans une veine de dolomite (Dol). (d) La dolomite qui a en inclusion une
intercroissance galène-sphalérite-pyrite.
Figure 3: (a) Pyrite automorphes zonés avec des bordures riches en or, ce dernier étant alors postérieur
à la pyrite. (b) Texture de remplissage, l’or remplissant les fractures au sein de la pyrite.
C’est un processus de metasomatisme chimique qui résulte d’un déséquilibre chimique entre
la roche encaissante et le fluide hydrothermal. On observe deux types extrêmes : (1)
canalisé : d’extension locale et généralement discordant, généralement contrôlée par une
porosité de fracture. (2) Pervasif : extension régionale, discordant ou concordant, résultant
de la perméabilité de la roche encaissante.
(a) Réactions d’hydrolyse : elle va produire des minéraux argileux (voir équation cours
métallogénie G3) tel que la kaolinite etc.. Les feldspaths vont s’altérer et donner la
séricite. Cette dernière en s’altérant donnera aussi la kaolinite.
(b) Réactions d’hydratation : elle va produire la serpentine (altération de l’olivine)
(c) Réactions de déhydratation : production de la pyrophyllite (altération de la kaolinite)
(d) Réaction de décarbonatation : production du diopside (clinopyroxène). La dolomite
va s’altérer pour donner le diopside.
(e) Réactions de silicification : Calcite va donner du quartz (ex : Gîtes de calcaires de
Kirosthe)
Figure 6: Superposition de deux zones d’altération hydrothermales différentes dans le gisement d’or
(conglomérat aurifère) du WITS en Afrique du Sud. A une zone fortement séricitisée succède une zone
fortement chloritisée.
Tout d’abord, pour ce qui est des isotopes stables (C, H, O , N ,S), ils sont utilisés pour obtenir
les informations sur : (1) la température de la minéralisation, (2) la source des constituants
dans la minéralisation, (3) les processus physico-chimiques ayant intervenus lors de la
minéralisation (ceux qui produisent le fractionnement.
Il existe trois principaux types de gîtes métallifères : (1) Gîtes d’affiliation magmatique, (2)
Gîtes d’affiliation hydrothermale et (3) Gîtes d’affiliation sédimentaires.
I.2.1. Les gîtes d’affiliation magmatique
Ils sont formés par deux types de processus magmatiques : (a) la cristallisation fractionnée :
accumulation de cristaux par différence de densité. (b) la ségrégation du liquide immiscible :
un changement de composition par assimilation de l’encaissant, un mélange de magas, un
Colorado Plateau. L’encaissant est une roche sédimentaire principalement des roches
clastiques gréseuses à siliceuses (pour le type sedex) voir un calcaire dolomitisée
(Type MVT) ou même un shale et des roches carbonatées impurs (Cuivre de type lits
rouges) et enfin des grès et conglomérats fluviatiles (Uranium de type Colorado
Plateau). La forme de la minéralisation : corps tabulaires discordant (Uranium de type
Colorado Plateau et Cu de type lits rouges), lentilles tabulaires et stratiformes
(SEDEX), brèches (MVT), . La paragenèse minérale : Pitchblende (UO2), coffinite
(USiO4) pour l’Uranium de type Colorado Plateau ; Chalcocite (Cu2S), bornite
(Cu5FeS4), pyrite, galène, sphalérite, pyrrhotite, dolomite, calcite, quartz.
4 Gîtes de type filoniens et imprégnations : on distingue plusieurs sous types : (a)
Filon de quartz aurifère : avec comme encaissant (n’importe quelle lithologie traversée
par le réseau des filons), comme paragenèse minérale le quartz, la calcite, l’ankérite,
la tourmaline la scheelite, la pyrite, chalcopyrite, la pyrrhotite, l’arsénopyrite. (b) les
gîtes d’or de type Carlin : avec comme encaissant roches carbonatées d’origine marine,
comme paragenèse minérale l’or natif, l’argent natif et le mercure. (c) les filons à Ag-
Pb-Zn : avec comme encaissants des roches clastiques métamorphisées des schistes
verts percées des granites et des granodiorites. Avec comme paragenèse minérale :
galène, sphalérite, sidérite, quartz, calcite, barite, fluorite, freibergite. (d) Filons de
type Cobalt : avec comme encaissants des roches granitiques et métasédimentaires.
Avec comme paragenèse minérale : Argent natif, colbatite (CoAsS), safflorite (Co,
Fe,Ni)As2, niccolite NiAs, calcite et dolomite. Les autres types de gîtes qui suivent
sont plus des gîtes d’imprégnations dont la minéralisation est sous forme d’amas
disséminés et quelques fois filoniennes : (e) Uranium type discordance (f) les gîtes
IOGC, (g) les gîtes de type amiante
Ces sont des gîtes formés par des processus sédimentaires. On distingue :
1 Les gîtes manganifères : avec comme encaissant une séquence sédimentaire faites
d’argiles, sables, silts dans un bassin sédimentaire. Avec comme paragenèse minérale :
Rhodocrosite (MnCO2), pyrolusite (MnO2), rhodonite (MnSiO3). Avec comme forme
de la minéralisation : stratiforme tabulaire
2 Les gîtes phosphateux : avec comme encaissant série sédimentaires formées sur la
marge continentale avec l’influence des courants océanique profonds. Avec comme
I.1. PRECAMBRIEN
Il faut noter qu’il n’existe pas de limites nettes concernant la base de ces différentes
subdivisions.
ARUWIMI (I500
SCHISTO-GRESEUX (2040 m) KUNDELUNGU (3000 m)
m)
Elle constitue l’essentiel des sédiments de la Cuvette Centrale. On peut la diviser en huit
unités ou groupes :
LUKUGA : (Carbonifère - Permien, 305 - 225 Ma)
…………………. : Lacune
HAUTE-LUEKI : (Trias Supérieur, 200 - 190 Ma
KISANGANI : (Jurassique - Crétacé, 190 - 115 M)
LOYA : (Aptien-Albien, 115 - 105 Ma)
BOKUNGU :(Albien Supérieur, 105-90 Ma.)
KWANGO : (Cénomanien, 90 - 75 Ma)
…………….: Lacune. Erosion fin-Crétacé.
KALAHARI : (Eocène - Miocène, 55 - 10 Ma)
RECENT (Pliocène, Holocène, 10-0 Ma)
Le Kibarien a été envahi par des granites syn- tectoniques datés à 1300 ± 40 Ma, des
granites post- orogéniques à étain-niobium (1010-925 Ma) et des pegmatites tardives
(975-875 Ma) (CAHEN, 1967).
D. Le Katanguien : 1200-600 Ma
a. Carbonifère supérieur
- Tillite.
- Shales noirs de Walikale
b. Permien inférieur
- Shales noirs de la Lukuga et de Walikale
c. Permien supérieur
- Shales noirs, grès et psammites à couches de charbon.
- Argilites, shales bariolés, grès et veines de charbon.
I.3.2.2. LE MESOZOIQUE
1. Jurassique supérieur : groupe de Kisangani : Grès fins et argilites bariolées à
faune de poissons et ostracodes, avec niveaux de shales bitumineux.
2. Crétacé
a. Crétacé inférieur (Wealdien) : groupe de la Loia
- Grès verts ou bruns
- Argilites et shales verts ou rouges bitumineux de la Loia
- Argiles, marnes, grès bitumineux du littoral.
b. Crétacé moyen et supérieur : groupe’ du Kwango
- Argilites et de la INZIA
- Argilites, grès bitumineux, calcaires du littoral
- Grès arkosiques et argilites rouges de la NSELE.
I.3.2.3. CENOZOIQUE (KALAHARI)
1. Paléocène : argiles et calcaires gréseux du littoral à faunes marines.
2. Eocène-oligocène :
- Grès polymorphes
3. Miocène
- Sables ocres, à graviers limonitiques et grès tendres
- Couches de Malembe au Littoral à dents de poissons.
4. Pliocène
- Graviers argileux à bois silicifiés de Moanda
- Volcanisme du Kivu isolant les lacs Edouard et Albert.
I.3.2.4. QUATERNAIRE
- Graviers, galets et sables quaternaires ;
- Récent volcanisme du Nyiragongo.
La métallogénie du Congo est liée à cette évolution du socle, et sa très longue histoire va
être examinée en soulignant le rôle respectif de la paléogéographie, de la tectonique et du
magmatisme dans l’apparition des minéralisations.
Figure 7: Carte géologique de la RDC (E= 1/2500000) montrant les deux ensembles structuraux
majeurs que sont la Cuvette Centrale et ses formations de couverture (d’âge récent) d’une part, et le
socle (vielle formations) formant un anneau tout autour de la CC d’autre part
L’histoire du bouclier septentrional (North east Congo craton) est très comparable à celle
du Kasaï. A la base, le complexe du Bomu, un vieux socle gneissique (3200M.A), recouvert
par les sédiments métamorphiques au cours de l’orogenèse shamvaienne.
Les sédiments des cycles orogéniques Ruzizien, Kibalien, Burundien et Kibarien, qui
correspondent à cet intervalle de temps, se sont déposés dans des zones mobiles méridiennes,
situées sur les bordures est et ouest du craton et dans des fossés intracratoniques.
La zone mobile orientale est la plus importante, elle se situe sur la bordure est du
craton où elle se suit du Katanga central au Nord-Kivu.
L’ensemble des sédiments de la zone mobile orientale a été plissé au cours de la phase
Kibarienne (1300 Ma). Les anticlinoriums et synclinoriums de direction générale NE-
SW sont beaucoup plus serrés dans la région orientale (Kivu, Ruanda, Uganda), où
l’épaisseur des sédiments burundiens était plus importante que dans la région
occidentale (Maniema). Des massifs de granites calco-alcalins syntectoniques se sont
mis en place dans les anticlinoriums.
Enfin, l’ensemble plissé et granitisé de la zone mobile a été recoupé par les massifs
de granites circonscrits leucocrates, dans les anticlinoriums, de 1000 et 875 Ma.
L’essentiel de la minéralisation stannifère est liée à ces granites. Les cortèges de
minéralisations pegmatitiques et pneumatolytiques se sont mis en place dans les
sédiments du Burundien inférieur et plus anciens dont le degré de métamorphisme
est limité par l’isograde staurotide-biotite.
Dans la zone mobile occidentale (voir Fig. 7), les sédiments des cycles
mayumbiens et du Sansikwa ont été plissés et affectés par un métamorphisme
régional qui peut atteindre le degré catazonal. Aucune minéralisation notable
n’apparaît liée aux formations effusives et intrusives des cycles zadinien (Archéen)
et mayumbien (paléoprotérozoïque ou protérozoïque inférieur) .
Interet métallogénique des zones mobiles : gîtes d’or, Sn et métaux associés dans
la zone orientale et dans la zone occidentale aucun gîte (Attention !!!)
Les dépôts katanguiens n’ont été que partiellement affectés par l’orogenèse pan- africaine ;
aussi on y distingue un domaine tabulaire étendu et deux domaines plissés correspondant aux
chaines lufilienne et ouest congolienne (Itombwe au Kivu).
A. La chaine lufilienne
La géologie de cette chaine qui renferme la ceinture cuprifère est la plus élaborée de
la R.D.Congo grâce aux études stratigraphiques et structurales réalisées par les
services géologiques du Comité Spécial du Katanga (créés dès 1920), de l’Union
Minière et de la Gécamines et de nombreuses publications.
Le Katanguien, qui s’est déposé entre 1200 et 550 Ma., a été divisé chronologiquement
en trois groupes séparés par deux formations de tillites.
rapporter, soit au type stratiforme, soit au type épigénétique en relation avec les
failles post-orogéniques de direction NE-SW.
Dans la partie orientale de la chaine lufilienne (Katanga méridional et Zambie), le
socle et la couverture ont formé des plis harmoniques. La minéralisation cupro-
cobaltifère apparaît sous forme de lentilles étendues dans le niveau des ore-shales et
de petites lentilles sporadiques (footwall ore- bodies) dans les séries clastiques
inférieures.
Dans la partie occidentale de la chaine lufilienne (Katanga sud – occidental), la
couverture s’est désolidarisée du socle et a formé des structures classiques avec plis
chevauchants et charriages, et avec de nombreuses extrusions de toutes dimensions.
Au cours des déformations, le sous-groupe compétent R2, situé entre deux sous-
groupes formés de roches incompétentes, a été disloqué en écailles au sein desquelles
les minéralisations stratiformes ont été préservées.
Le degré de métamorphisme, très faible ou inexistant dans l’avant-pays, ne dépasse
pas le faciès schiste vert dans la ceinture cuprifère.
L’orogenèse katanguienne n’a été accompagnée que de rares intrusions plutoniques :
sills gabbroiques dans le sous-groupe R4, dolérites andésitiques sodifiées
(JAMOTTE, 1933), roches basiques dans la région de Tenke (GROSEMANS, 1934).
Interet en métallogénie : gîtes stratiformes Cu-Co du katanga, les gîtes Zn-Cu-Pb
(Ag-Ge), les gîtes Cu-Ni-U
B. La chaine ouest congolienne
Les sédiments plissés de la chaine ouest congolienne ne renferment pas de
minéralisation disséminée stratiforme à Cu-Co ; l’avant- pays tabulaire a été affecté
par une phase cassante post-orogénique, génératrice de failles de direction E-W à
W.SW-E.NE. Ces failles sont en relation spatiale avec des minéralisations de Zn-Cu-
Pb (intérêt métallogénique), situées dans les étages du Shiloango, tillite supérieure et
schisto- calcaire.
L’activité volcanique s’est manifestée dans la zone d’inflexion où se situe le lac Kivu.
Au nord de ce lac, la chaine des Virunga comprend huit grands volcans dont deux, le
Nyiragongo et le Nyamulagira, sont encore actifs.
Intérêt métallogénique : Des pipes de carbonatites, dont deux Bingo et Lueshe, sont
minéralisées en apatite et pyrochlore, se localisent le long des bordures est et ouest du
rift. Ces intrusions peuvent être soit en relation avec le volcanisme quaternaire, soit
contemporaines des kimberlites du Kasaï et du Katanga et des carbonatites du Malawi,
d’âge crétacé.
A. Gisements magmatiques précoces (se sont formés avant ou pendant la mise en place)
C. Gisements pegmatitiques
• Corindon : voir au-dessus.
• Etain : minéral : cassitérite. Le gisement le plus important est celui de
Manono-Kitotolo (Katanga) exploité au sein des schistes métamorphiques du
Kibarien. Plusieurs autres gisements existent dans la ceinture stannifère
kibarienne (Katanga, Kivu, Maniema). Il en existe aussi sur les sites de Kikole,
Wuto, Shienzi et Mwanza au nord de Luena.
• Uranium : La pegmatite de Kobokobo (Sud-Kivu) sur la route de Kamituga
en regorge.
• Niobium-tantale (dans le pyrochlore et columbo-tantalite de Lueshe p.ex.)-
terres rares (dans la monazite p.ex.)- tungstène (dans les pegmatites du Kivu
p.ex.).
D. Gisements hydrothermaux
• Fer : sous forme de sidérite dans le gisement de Kipushi au Katanga, le long
de la faille de Kipushi au contact Kaponda- Kakontwe dans Nguba.
• Cuivre : gisement à Zn-Pb-Cu de Kipushi ; gisement à Cu-Co-U-Ni de
Shinkolobwe toujours au Katanga.
• Plomb : gisements de Kipushi, Lombe, Kengere (Katanga) ; indices de Bamba-
Kilenda (Bas-Congo) et Lubi-Lukula (Kasaï).
• Mercure : cinabre HgS. En R.D.Congo, l’essentiel de mercure est récupéré
comme impureté lors du traitement des minerais zincifères de Kipushi. Il est
inclus dans la maille de la blende (sphalérite).
• Or : Gisements de quartz aurifère :
- Gisements peu importants observés dans la ceinture stannifère kibarienne
depuis Kolwezi, au Katanga, jusqu’au Kivu.
- Gisements de quartz aurifères et disséminations importants relevés dans la
Province Orientale (cas de Kilo-Moto), ils résultent d’une migration des
solutions dans les formations métamorphiques kibaliennes à partir des
intrusions granitiques entre lesquelles ces formations sont coincées.
- Pyrite aurifère de type Lukanga et Sakania au Katanga.
- Or est associé aux gisements du sous-groupe des Mines présentant une
activité hydrothermale (Shinkolobwe, Kalongwe, Kambove, Mutoshi ou
Ruwe).
• Argent : association avec l’or dans les gisements de Kilo-Moto ; Ag est aussi
inclus dans les sulfures riches en cuivre de Kipushi (bornite, chalcocite,
digénite, tennantite, reniérite); Ag lié à la galène dans le gisement de Lombe et
Kengere au Katanga.
E. Gisements pyrométasomatiques
Dans les gisements skarniens issus du métamorphisme de contact des roches
carbonatées, on peut exploiter du corindon.
A. Gisements résiduels :
Fer : plusieurs gisements sont localisés à la base des dolomies du groupe de Nguba,
notamment le long de la frontière zambienne à l’Ouest de Kipushi. Ils résultent de
l’altération des amas pyriteux. Cas du gisement de Kisanga à l’Est de Kambove et
qui a fourni de l’hématite et de la limonite comme fondant pour les Usines
métallurgiques de Lubumbashi.
Aluminium : bauxites du Bas-Congo.
Or : l’or se sépare des sulfures dans les chapeaux de fer et en zone d’oxydation des
gîtes sulfurés. L’or trouvé à Mutoshi et dans les placers alluviaux environnants ; il
est issu de l’altération des sulfures d’un lambeau du sous-groupe des Mines et est
associé au platine, palladium et vanadium.
B. Gisements détritiques
C. Gisements sédimentaires
A. Les Itabirites ou gîtes de fer rubanés : Il s’agit des itabirites dans des encaissants
amphibolitiques. On les retrouve dans les terrains archéens de la Province Orientale et
du Kasai.
Modèle génétique : Les itabirites résulteraient d'une précipitation d'hydrates de fer dans
des séquences transgressions marines. Le fer provenant de la pénéplanation et de la
latéritisation en cours sur le continent est transporté sous forme de complexes
organoferriques entretenus par des matières organiques et déposés dans des bassins
marins. Dissout dans les eaux froides et anoxiques de fond océanique, il est ramené sur
la plate-forme oxygénée par les courants d’upwelling où il précipite sous forme
d’hydrates en alternance avec les sédiments siliceux d’origine organique. D'où le nom de
« Banded iron Formations (BIF) ». Ces formations ferrifères sédimentaires sont alors
métamorphisées pour former des itabirites. Il semblerait que les itabirites de la Province
Orientale proviennent de l’oxydation et de la silicification de formations lenticulaires
carbonatées ferrifères ; les processus d’enrichissement secondaire sont responsables de
la formation des minerais à teneurs.
Typologie : on distingue deux types, le Type Asonga (zonaire, gros bancs, plus riches en
Fer avec peu de silice, magnétite-oligiste) et le Type Male (finement lités, hématite-
magnétite, moins riche en fer et riche ne silice, en dehors des zones d’enrichissements).
Ces gîtes d’itabirites de type Male sont riches en quartz (quartzite ferrifère) ce qui ne le
rendent pas attractifs sur le plan métallurgique
Situation géographique : Dans la région du Kasai, ils sont localisés dans la région de
Luebo (Luizien ou protérozoique inférieur au Kasai) dans les zones où la couverture
secondaire et tertiaire a été enlevé par l’érosion. Il s’agit des gîtes de type Male. Toujours
Gîtes remarquables : il s’agit de ceux de la province orientale. (1) Dans la région d’isiro,
les quartzites ferrifères forment des « montagnes de fer » de plusieurs kilomètres de long
et quelques centaines de mètres de large, présence de la magnétite presque pure dans
certains affleurements. (2) Au sud-ouest d’Aru, dans le territoire de Mahagi, le mont Kolo
renferme une lentille d’hématite de 300 millions de tonnes, exploitable à ciel ouvert.
B. Les gîtes de manganèse des séquences ferrifères : Il s’agit de deux gîtes localisés dans
la province du Lualaba.
Modèle génétique : oxydation et silicification d’une serie de lentilles carbonatées
manganésifères interstratifiées dans les schistes du complexe de Lukoshi (Lukoshien,
Archéeen) pour les gîtes de Kisenge et ceux du Kasai-Lomani (Protérozoïque moyen)
pour les gîtes de Kasekelesa. La paragenèse minérale à Kisenge est faite de rhodonite,
haussmanite ( Mn3O4) et rhodocrocite (MnCO3) ainsi que des traces de Ni, Co et As.
Tandis qu’à Kasekelesa, elle est faite de Psilomélane, hollandite et braunite ainsi que des
traces de Cu, Co,V, Ba. Cette différence de minéralogie entre Kisenge et Kasekelesa
pourrait s’expliquer par la présence au niveau de Kasekelesa des minéralisations
hydrothermales qui se seraient mises en place à la faveur des failles que l’on y trouve et
ces minéralisations se seraient oxydées et auraient donnés la concentration manganifère.
Sur le plan de la forme de la minéralisation, les gîtes se présentent sous forme de
Chapeau de manganèse en forme de lentille stratiformes. De plus à Kasekelesa, on
observe en plus de ces chapeaux, des croûtes latéritiques manganésifères.
On les retrouve au Kasai, dans les environs de Kananga. Il s’agit des gîtes de Cr-Ni de Nkonko
et Lutshatsha. Il s’agit des intrusions ultrabasiques chromo-nickelifères au sein du complexe
de Dibaya (Archéen). La forme de la minéralisation est de type dyke (lenticulaire). Ces dykes
sont orientées E-W et ENE-WSW. Le dyke de Nkonko s’étend sur 24 km (26 km pour celui
de Nkonko) et sa largeur varie entre 300 et 700 m. Les minéralisations sont ainsi disséminées
dans la bande de peridotite serpentinisée de plus de 1km (jusqu’à 2 km) d’épaisseur. La
paragenèse minérale est faite de serpentinite.
Ressources minérales à Nkonko : 1.331.235 Tonnes Cr et 136.064 Tonnes Ni dans un
minerai à 3% Cr et 0,31% Ni ;
Ressources minérales ; Lutshatsha : 518.608 Tonnes Cr et 188.361 Tonnes Ni dans un
minerai à 2,01 %Cr et 0,73% Ni.
Il s’agit principalement des gîtes d’or du Kibalien dans la province orientale et ceux (minoritaires) du
Kasai du complexe de Dibaya, complexe de Sandoa Kapanga (Archéeen) et du luizien (proterozoique
inférieur).
Modèle génétique : Pendant cette période géologique, Les gisements sont constitués par des
disséminations et des filons de quartz aurifères résultant d'une migration des fluides hydrothermaux
dans les formations métamorphiques siliceuses à partir des intrusions granitiques entre lesquelles ces
formations sont coincées.
Paragenèse minérale : Pyrite-Pyrrhotite-Arsénopyrite principalement et un peu de chalcopyrite-
galène.
Ensaissant : Schistes et roches vertes (archéennes), roches volcanogènes.
Forme de la minéralisation : Filons, stockwerks, amas disséminés
A. Les gîtes aurifères de la province orientale : Les gîtes de la Province Orientale dans les
lambeaux kibaliens de Kilo et de Moto Les minéralisations, datées à 1800 Ma., appartiennent
au type Kibalien. Ce type comprend les gisements exploités par l'OKIMO à Kilo et à Moto
(350T extraites et 500 T de réserves, vielles donnés) ainsi que des gisements tels que ceux
d'Adumbi-Kitenge et de Yindi, le long de la Ngayu, affluant de l'Aruwimi. On distingue les
gisements de Gorumbwa (15 g/t), Agbarobo (50 g/t), Durba (6 g/t). ces gisements constitue le
district aurifère de Watsa. Ces gisements sont très riches en or et disposent des ressources
minérales de près de 30 millions d’onces (2013). La mine de Kibali gold est la plus grande
mine d’or en Afrique et parmis les 10 plus grande mines d’or au monde avec une production
annuelle de plus de 800000 onces (plus de 21 tonnes d’or). D’autres gites existent dans le
lambeau de Moto (Rambi, Beverendi, etc..). Dans le lambeau kibalien de Kilo, les
minéralisations aurifères du type filonien (contrôle structural) sont localisées en bordure de
massifs granitiques intrusifs. On peut citer le gisement de Mongbwalu (4.5 millions d’onces)
appartenant à Ashanti Gold (fermé le projet en 2014).
Il sied de noter que Les gîtes filoniens en place renferment une forte proportion d’or libre qui
a formé d’importants gîtes détritiques aujourd’hui épuisés.
B. Les gîtes aurifères du Kasai : Ils sont très peu étudiés et sont inexplorés.
III.2.1. Les gîtes aurifères de filons de quartz liées aux laves andésitiques
On distingue les gîtes aurifères du Bas-Congo (gîtes d’or de Kangu), gîtes de Kowa au
Katanga à l’est de Kolwezi. Les fluides hydrothermaux riches en or ont été apportés par la
mise en place des magmas andésitiques. Ils sont moins riches que ceux du Protérozoïque
inférieur.
Les gisements et indices du groupe de l’étain sont localisés dans la partie orientale du Congo
où ils forment une ceinture qui s’étend sur 700 km de l’Ituri, au nord, à l’extrémité occidentale
de la ceinture cuprifère au sud, suivant la direction générale de l’orogenèse kibaro-
burundienne dont les événements géologiques majeurs sont alignés dans le tableau suivant.
L’essentiel de la minéralisation stannifère est liée aux massifs de granite équigranulaire à
muscovite (Phase 4 ou D4) et au second épisode pegmatitique (Phase 5a). Les plus gros
gisements sont concentrés au Sud et Nord Kivu, Maniema et Katanga central, dans des régions
où la ceinture stannifère atteint son maximum de largeur. La distribution des pegmatites et des
filons est zonaire (Cfr cours G3).
Type I : Crytobatholitique
Encaissants de métamorphisme mésozonal (exemples : Etaetu–Bishasha).
Type II : Acrobatholitique
Les filons forment un faisceau dans la partie apicale du granite et pénètrent
dans des terrains encaissants épimétamorphiques (Kalima- Moga). Les filons
complexes (aplite, quartz, quartz-pegmatite) forment des faisceaux dans les
zones apicales faillées et tourmalinisées (Mitwaba).
Type III : Péribatholithique
Les filons de pegmatites forment des auréoles de différenciation dans des
terrains encaissants de métamorphisme mésozonal, non perturbés par des
mouvements tectoniques (Mumba) ; des mouvements tectoniques successifs
ont entrainé la mise en place d’une séquence de venues apopegmatitiques qui
ont formé un énorme gisement aligné suivant la direction d’une zone de
faiblesse du socle métamorphisé (Manono- Kitotolo).
Type IV : Intrabatholithique
La minéralisation, qui comprend cassitérite, colombo- tantalite et terres rares,
est incluse dans les plages de pegmatites de petite taille, localisées dans la
partie interne des massif granitiques (Lugulu).
Type V : Sédimentaire « ancien »
Trois principaux types ont été décrits avec des modèles génétiques plus ou moins similaires :
A. Type Manono (Sn, Be. Li, Ta, Nb)
Le gisement de Manono-Kitotolo est le plus gros gisement pegmatitique du monde, il
est localisé au sein des métamorphites kibariennes au Katanga. C’est le plus grand
gisement de Lithium au monde et le projet est au niveau de la construction de la mine
(AVZ Minerals). Ce gisement s'étend en direction SW-NE sur 14 km avec une largeur
en affleurement de 200-300 m.
La paragenèse minérale : microcline, quartz, albite, cassitérite, béryl, spodumène,
amblygonite, tourmaline, thoreaulite SnTa207, Columbo-Tantalite. Les teneurs
atteignent 0,25% Sn, mais en moyenne 500-600 g/t, 100 g Ta /t, 1.6 % de LiO2.
Il est certain que la formation des gisements du district de Mitwaba a été accompagnée
de mouvements tectoniques directionnels tardi-kibariens.
B. Type Kalima (Maniema) à Sn, W, Nb, Ta, Cu, Zn, Pb, As, Fe, Bi
Il s'agit d'ensembles comprenant granite – pegmatite – aplite et filons de quartz à
cassitérite, wolframite, scheelite, columbo-tantalite, stannite, chalcopyrite,
arsénopyrite, sphalérite, galène, pyrite, bismuthinite.
La minéralisation stanno-wolframifère de cet important district est en relation avec
des massifs granitiques circonscrits de 10 à 20 km de diamètre, intrusifs dans une
couverture schisto-quartzitique relativement peu plissée et métamorphisée. Les
granites sont accompagnés d’apex et de dorsales granitiques non affleurants qui se
marquent par de légers bombements de la couverture schisto-quartzitique.
Les massifs circonscrits sont recoupés par des filons d’aplite et bordés de pegmatites
à colombo-tantalite et thoreaulite (Sn, Ta2O7) qui pénètrent peu les terrains
encaissants.
Figure 10: Production d’étain au premier trimestre 2020 de la mine de Bisie et position de celle-ci sur
une faille, probablement translithosphérique, à l’origine des remontées hydrothermales riches en Pb-
Zn-Ag.
(0.93 million d’onces), Ngoy ou Kitindi (0.3 million onces), Matala (0.15 million onces) ainsi
que les gîtes de Bionga, Lukatu, Bikolongo dans le territoire de Mwenga, les gîtes de Kiazi,
Luntukulu, Ntula (Kaniola), Tshondo, Kaziba dans le territoire de Walungu, les gîtes de
Mukera, Minembwe, Miki, Lubichako, Ngalula, Nyangi dans le territoire de Fizi, les gîtes de
l’axe Lemera-Nyawaronge-shange dans le territoire de Kalehe. De nombreux gîtes aurifères
existent au Maniema et au Nord Tanganyika et sont exploités artisanalement.
Encaissants : métasediments du Ruzizien (Burundien), kibarien et de l’Itombwe
(Nombreuses confusiosn par le passé).
Paragenèse minérale : Pyrite, chalcopyrite, pyrrothite, arsénopyrite, or.
Modèle génétique : les orogenèses ruziziennes, kibariennes ont été accompagnés par la mise
en place des intrusions magmatiques. Ces dernières ont apporté les fluides hydrothermaux
riches en or et qui ont été remobilisés lors des évènements tectoniques (plissements, failles)
de la période panafricaine (Itombwe). Ainsi, ces fluides ont déposé les minéralisations dans
les zones de cisaillement, fractures (stockwerks, schlierensà, plans de failles, axes des plis et
dépendant de la permeabilité des encaissants, celles-ci (les minéralisations d’or) s’y sont
disséminés. Les recentes datation de la minéralisation aurifère à Kamituga et Lugushwa ont
donné un âge de 600 Ma et à Matala à environ 560 Ma.
Il ne faudrait pas oublier les placers ou les gîtes secondaires résultant de l’érosion des gîtes
primaires en amont.
Métallogénie du gisement d’or de Twangiza
Figure 11: Modèle génétique du gisement aurifère de Twangiza (d’après Chuwa, 2011).
Figure 12: Echantillon d’un shale noir traverse par une brèche hydrothermale à Twangiza. La brèche
est constituée de quartz et d’albite. On peut clairement distinguer des zones ayant subis une forte
pyritisation que ça soit au niveau du shale noir ou de la brèche hydrothermale.
L'unité la mieux connue et la plus complète du Panafricain est le Katanguien en raison de ses
richesses minérales fabuleuses. Le Katanguien est transgressif (repose) sur le Kibarien et
débute par un régime torrentiel ayant produit des dépôts conglomératiques très grossiers.
La subdivision en trois a été basée sur la présence de deux mixtites continues connues sous
les appellations Grand Conglomérat et Petit Conglomérat. Elles divisent le Katanguien, de bas
en haut, en Roan (R), Nguba (Ng) et Kundelungu (Ku). La puissance atteint 7.500 m.
Modèle geéntique : Il s’agit des grès et quartzites ayant connu une précipitation d'hydroxydes
de fer dans les couches détritiques grossières de la base du Roan.
Les gisements et indices du groupe du cuivre sont très irrégulièrement répartis sur le territoire
du Congo. Ceux situés dans la partie méridionale de la région du Katanga fournissent la
totalité de la production de cuivre, cobalt, uranium, zinc, plomb, cadmium et germanium, alors
que les autres, éparpillés dans le reste du pays, sont réputés jusqu’à ce jour peu exploitable.
En résumé, la typologie des gisements de la ceinture cuprifère (copperbelt) est la suivante :
Dès 1883, J. CORNET avait reconnu que les sédiments katanguiens du Congo méridional
appartenaient à 3 zones structuralement distinctes qui sont, du nord au sud : la « zone de
Kundelungu », la « zone du cuivre » et la « zone du fer ».
La « zone de Kundelungu » correspond à un avant-pays tabulaire (pas tectonisée) ou
faiblement ondulé dans lequel les sédiments kundelunguiens sont transgressifs sur le socle
Kibarien. Ces minéralisations sont peu importantes. Elles sont (faibles indices de
minéralisation (Cu seul)) stratiforme et épigénétique dans cette zone qui forme un triangle
allongé, d’axe N.NE, jusqu’au rivage de lac Tanganyika.
La « zone du cuivre » (ceinture cuprifère du Congo, copperbelt de Zambie) renferme tous
les gros gisements stratiformes cupro-cobaltifères et uranifères. Les sédiments du Roan, du
Nguba et Kundelungu de cette zone ont été plissés, au cours des phases lufilienne et
kundelungienne, en un grand arc (50 km de large, plusieurs centaines de kilomètres de long)
à convexité tournée vers le Nord–Est.
La « zone du fer » (faiblement tectonisé) constitué de sédiments du Roan, Nguba et
Kundelungu, est plissée, mais pas assez pour faire affleurer le Roan moyen. Cette zone
renferme de nombreux gîtes métasomatiques de fer et gîtes discordants de Lombe et Kengere.
Figure 13: Cadre structural des gîtes stratiformes Cu-Co du Katanguien (A= Avant-pays ou Katanga
tabulaire, CL= Chaine Lufilienne, F= Zone de fer)
Les gisements sont constitués de deux corps de minerais principaux appelés Ore-body Inférieur
(OBI) comprenant la RAT (Roche Argilo-talcqueuse) Grise et Ore-body Supérieur (OBS)
comprenant le BOMZ (Black Ore Main zone). Dans certains gisements, on retrouve aussi un
troisième corps, la CMN.
Ces deux corps de minerais sont séparés par les RSC stériles ou minéralisées le long des contacts.
Les principaux sulfures sont actuellement accompagnés de traces d'oxydes dans différents corps
de minerais qui sont pour la plupart cémentés, avec des teneurs oscillant autour de 4% Cu et 0,4%
Co.
Ils définissent deux types de gisements :
• Type Kamoto, à Cu-Co ;
• Type Musonoi, à Cu-Co-U, riche en Pt, Pd, Au, Se, TR.
La distribution des sulfures est la suivante :
• OBI : bornite, chalcosite. carroliite, cuivre natif avec ou sans uraninite.
• OBS : bornite, chalcopyrite, carrollite, chalcosite.
• CMN : Chalcosite, bornite, carrollite, dolomite rose cobaltifère résultant d'une
déstabilisation de la carrollite engendrant la chalcosite.
Les horizons carbonés des SD (Shales dolomitiques) sont minéralisés en chalcopyrite, carrollite
(CuC02S4) et pyrite
Donc les gîtes dépourvus de Cobalt n’ont pas cette troisième zone.
Cours de gîtologie et métallogénie du Congo_UOB_L1 Explo_2019-2020
Dans la zone d'oxydation on observe les minéraux principaux suivants : malachite, chrysocolle,
hétérogénite, pseudomalachite, azurite, cornétite, cuprite, shattuckite, dioptase, torbernite,
hématite, limonite, goethite, soddyite, uranophane, cuivre natif
A. Lambeau de Kolwezi
Ce lambeau de charriage occupe le synclinal de Kolwezi. Les gisements sont constitués
par des fragments de terrains disposés en cuvettes allongées SW-NE, présentant des faciès
grossiers (Long, Kilamusembu) sur les pourtours et les faciès fins (Kamoto, Musonoi) au
centre de la grande structure.
Les formations observables appartiennent au sommet du Roan Inférieur (R1), au Roan
Moyen (R2) et à la base du groupe de Dipeta (RGS, R31). Elles sont charriées sur le Ku2
en reposant sur une brèche hétérogène de la base.
Ici, Fe, Cu, Co se maintiennent, mais quelques métaux mineurs observés dans le socle et dans les
minéralisations précédentes marquent le pas dans le cortège géochimique au sein des sous-bassins
structuraux. Mn, Ba, Zn, Pb, As, sont caractéristiques de la période. Ils sont accompagnés de Cd,
Ag, Ge, Co, Ga, Au, etc., dans diverses proportions (Intiomale, 1994).
La période a connu un magmatisme synsédimentaire représenté par des dykes gabbroïques et
doléritiques, ainsi que par des projections pyroclastiques dans les sous- groupes de Dipeta et de
Mwashya. Ces roches ont été reprises comme éléments dans le Grand conglomérat, le Petit
Conglomérat et, plus tard, dans les brèches tectoniques.
Type Mutanda
Gisements stratiformes à Cu-Co-Mn, de faible extension (300 m) mais riches en cobalt (3-4%) et
en manganèse, localisés dans les dolomies et les shales du Mwashya Inférieur. Le site type est
situé à 40 km à l'Est de Kolwezi. L'autre gisement du même axe anticlinal est celui de Tilwezembe,
à 25 km à l'Est de Kolwezi. Mutanda produit 330000 tonnes de Cuivre par an et 47000 tonnes de
Cobalt par an. C’est le plus grand complexe minier de la filière cuivre en RDC (MUMI, filiale de
Glencore). Mutanda c’est la plus grande mine de Cobalt au monde.
Type Shituru
Gisements volcano-sédimentaires à Fe-Cu, pauvres en cobalt, localisés dans le Mwashya Inférieur.
Ils sont liés aux roches pyroclastiques. Le site type contient des minerais oxydés à
pseudomalachite, malachite, chrysocolle et limonite, avec une teneur moyenne de 2-3% Cu
Dans les zones soumises à des pressions inégales, se sont développés des réseaux de fissures
discontinues subparallèles aux horizons comprimés, sièges d’une circulation hydrothermale
susceptible d’engendrer des minerais valorisables.
Type Lukanga
Veines pyriteuses altérées en limonite aurifère dans les shales du niveau de Kaponda (Ng 121), le
long de la Lukanga et de la Nyavikungu, affluents du Lualaba. Leur érosion serait à l'origine de
l'or alluvionnaire de la région au Sud de l'Arc Cuprifère du Katanga.
Type Lukusu
Filons lenticulaires massifs de quelques décimètres à quelques mètres d'épaisseur, observés au sein
des couches schisto-gréseuses dans les zones axiales comprimées des synclinaux. Les bancs sont
à Ba-Fe (baryte-hématite-limonite).
Ce sont des gisements filoniens à Zn-Pb et Ba-Fe remarquables par leur localisation dans des
fractures affectant les formations carbonatées en bordure plus ou moins immédiate des brèches
diapiriques des noyaux anticlinaux, sièges des sollicitations ayant engendré une convection
géothermique des fluides issus, pour la plupart, des formations tectonisées engagées dans la
bréchiation.
La convection géothermique, par pulsations épisodiques successives, a déterminé la composition
chimique des différentes venues hydrothermales dont le parcours n'excède pas 5 km.
B. Type Kabwe
Filons-couches ou apophyses à Fe- Zn- Pb (Ag), localisés en zones synclinales dans les
dolomies de la base du Kakontwe, ou au contact Kaponda-Kakontwe. Leur minéralogie est
simple, riche en plomb, pauvre en cuivre et en arsenic. Le type est représenté par le
gisement de Kengere au Katanga.
Le Gisement Zn-Pb de Kengere : Kengere est situé à 50 km au Sud de Kolwezi. Le
gisement occupe une zone faillée affectant des dolomies et des shales lenticulaires au
sommet du niveau de Kaponda dans une petite structure synclinale pincée plongeant à 60°
vers le sud. La lame plombifère est constituée de galène argentifère, remplacée dans la
zone d'oxydation par de la cérusite. Les réserves développées sont évaluées à 157.000 t de
minerais contenant 9000 t de plomb et 3000 t de zinc.
C. Type Kipushi
Filons polymétalliques à Fe-Zn-Pb-Cu (As, Ag, Cd, Ge) dans les flancs anticlinaux en
bordure de zones d'effondrement. Leur minéralogie est complexe, riche en cuivre et en
arsenic. Ce type comprend les gisements de Kipushi et de Lombe au Katanga, ainsi que le
gisement de Bamba-Kilenda au Bas-Congo. Ils sont tous localisés au contact des
dolomies et des shales sus-jacents.
Gisement de Kipushi
Le gisement Zn-Pb-Cu de Kipushi est localisé à l'extrémité NW de l'Anticlinal de
Kipushi, en bordure d'un gouffre en forme d'entonnoir pyramidal à ouverture plus ou
moins triangulaire appelé « Tétraèdre de Kipushi ». Son sommet est projeté vers la
profondeur de 1800 m. Les minerais zincifères contiennent du cadmium, tandis que
l'argent est lié aux minerais cuprifères et plombifères.
Le Gisement Zn-Pb-Cu de Bamba-Kilenda
Il est localisé le long d'une faille mettant en contact, sur le flanc Nord de l'anticlinal de
Bamba-Kilenda, le sommet du Schisto-calcaire et la série de l’Inkisi effondrée du synclinal
de Mbanzamboma. La minéralisation est constituée de pyrite, sphalérite, chalcopyrite,
tennantite, galène, bornite, chalcocite, covellite, avec divers oligo-éléments dont Ag, V...
L’indice initial de ce gisement est situé sur une faille, de direction E-W, qui affecte le
flanc nord d’un anticlinal. A l’est de l’indice initial, des indices de minéralisation
cuprifère et plombo-vanadifère jalonnent la faille sur environ 5000 mètres. Les sondages
effectués ont montré que la minéralisation s’étendait d’une façon discontinue sur 3400
mètres et devenait pratiquement inexistante à partir de 150 mètres de profondeur.
Les gisements sont de Type Sumbi (Bas-Congo). Ils résultent de l'altération de dolérites et de laves
basiques, notamment dans la chaine mayombienne entre Sumbi au Nord et Inga au Sud, dans le
territoire de Sekebanza au Bas-Congo. Les réserves du Mayombien sont évaluées à 100 Mt à 40%
Al2O3 ; 30% Fe2O3, comprenant 55% de gibbsite et 11% de kaolinite. Le projet d’exploitation de
ces gîtes a été évalué à 11 milliards USD en 2019 (Zone économique spéciale de Maluku)
Le kaolin se forme aux dépens des alumino-silicates, surtout des feldspaths, par altération
météorique ou hydrothermale. L'altération des granites et des pegmatites donne des dépôts
résiduels de kaolin, qui abondent dans la région de Manono et tout au long de la ceinture stannifère
Kibarienne. D'autres dépôts sont liés au type Sumbi en roches basaltiques altérées.
Le talc provient du métamorphisme de dolomies riches en magnésium, telles que celles du CMN,
mais il est souvent impur, c’est le cas à Kakanda-Sud et à Kamoya dans la région de Kambove
(Katanga), où les dolomies contiennent de la magnésite.
Dans la mine de Kipushi, le niveau de la Série Récurrente contient des bancs assez purs de talc et
de talcschistes dont les réserves pourraient atteindre 50.000 tonnes. Leur extension en dehors de
la mine n'est pas connue.
de produits pulvérulents de couleur blanchâtre, calcédonieux. Le gisement est peu étendu. Les
réserves ne dépassent pas 10.000 tonnes à 8-10 % P2O5.
Le gisement type est celui de Kapiri aux sources de la Pande, dans la région de Kansenia, au
Katanga. Les minerais sont localisés dans deux dépressions dont la plus grande présente des
plaques épaisses de gypse cimentant les fractures et les joints tectonisés des formations schisto-
gréseuses du Kundelungu Ku2, tandis que la plus petite fournit des cristaux ± bien formés.
Ces dépôts résulteraient de l'altération d'un ancien niveau pyriteux. Les réserves sont estimées à
110.000 tonnes de gypse (Intiomale, 2011).
Au Bas-Congo, des occurrences de gypse sont signalées dans le bassin de la Dimba à Luozi, à
Kimvula dans le district de la Lukaya, dans les stalactites-stalagmites des grottes des environs de
Lovo et de Mbanza-Ngungu ainsi que dans la colline Luvemba près de Mbanza-Mvunda.
Il s'agit des occurrences de serpentine en zone d'altération des intrusions péridotitiques du Kasaï.
L'auréole d'altération a une épaisseur de 3-5 m et est enrichie en minerais chromo-nickélifères.
Ils sont localisés au-dessus de gîtes sulfurés, et des gîtes intrusifs tels que Bingo. La plupart ont
été décapés par les exploitations, notamment au Katanga. Le chapeau de fer du gisement de
Mutoshi à Kolwezi a donné des grains d'or. Il a été exploité de manière semi-artisanale.
Les sources thermales abondent dans les régions de l'Est ayant connu une activité éruptive ou une
tectonique active. Les eaux d'infiltration lessivant les terrains se mêlent aux solutions hypogènes
et remontent, chargées d'éléments dissous, à la-faveur des fractures.
La source type est celle de Kiabukwa (Kamina) qui a été utilisée pour produire la force motrice
nécessaire à l’exploitation du gisement stannifère de Bukena. Un débit de 145 m3/H à 91°C
fournissait environ 250 KW.
Elles alimentent les salines à partir d'anciens niveaux évaporitiques, notamment au sommet du
sous- groupe de Dipeta. La plus connue est celle de Mwashya.
La source thermale de Mwashya alimente une dépression de 3 km sur 500 m en y déposant
annuellement 2 cm de sel sodique en saison sèche. Ce dépôt contient une grande proportion de sels
magnésiques et calciques. II est dissous en saison des pluies.