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République du Bénin

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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

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Université d’Abomey-Calavi

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Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

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Filière : Génie-civil

Cours de Géologie Appliquée

Dr. Crépin ZEVOUNOU

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A. COURS THEORIQUE

I. Introduction, importance de la géologie pour le Génie civil et pour l’humanité

II. La terre, sa place dans l’univers et les principaux phénomènes géologiques

III. Les minéraux et les roches : Classification-identification

IV. Notions de cartographie géologique

V. Notions d’hydrogéologie

VI. Aperçu sur la géologie du Bénin

VII. Mouvements des terrains superficiels

B. TRAVAUX PRATIQUES

1. Identification macroscopique des minéraux et des roches

2. Lecture des cartes géologiques

3. Sortie pédagogique ?

C. QUELQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. A.E. KEHEW (1995) Geology for engineers et Environnement Scientists, Prentice Hall,
ISBN 0-13-303538-

2. A PARRIAUX (2009) Géologie base pour l’ingénieur presses polytechniques et


universitaires romandes

3. ROBERT et BOUSQUET R. (2013) Géosciences La dynamique du terre, Berlin

4. E. A. KELLER (2002) Introduction to Environmental geology 2eme Ed. Prentice Hall


ISBN 0-13033823-2

5. A. FOUCAULT, J. F. RAOULT, F.CECCA, B. PLATEUOT (2014) Dictionnaire de


géologie Ed. Dunod

6. D. MERRITS, A.DE WET, K. MENKING (1997) ENVIRONNNEMENTAL


GEOLOGY Ed W. H. FREE MAN AND CAMPAGNY ISBN 0-7167-2834-0

7. B. J.SKINNER, S. C. PORTER (2000): DYNAMIC OHF THE EARTH ED. JONH


WILEY AND SONS ED ISBN-0-471-1618-7

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D. MODE D’EVALUATION

1. Devoirs de table

2. Examen de proximité sur la reconnaissance des minéraux et des roches

3. Note d’exposé

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Chapitre I : Introduction, importance de la géologie pour le Génie civil et pour

l’humanité

1. Introduction

L’ingénieur construit des ouvrages, aménage et développe le territoire en constante interaction


avec le sol et le sous-sol (Parriaux).

Le présent cours vise à:

 faire connaitre et apprendre à analyser les processus géologiques qui conduisent à la


création, la déformation et l’altération des roches ;

 étudier la nature des principaux terrains meubles et roches ainsi que leurs propriétés ;

 faire comprendre comment les conditions géologiques influence les activités


d’ingénieur, comment elles peuvent les faciliter ou les compliquer ;

 prendre conscience des richesses en ressource du sous-sol, apprendre la manière de les


gérer dans l’optique d’ingénieurs modernes, soucieux du développement durable et
sachant vivre dans un espace de transdisciplinarité ;

2. Définition de la géologie

La géologie (du grec ancien gê, qui signifie la terre, et logos, le discours ou science) est la
science dont le principal objet est l’étude de la terre.

Elle est la science comprenant l’étude des parties de la terre directement accessibles à
l’observation et l’élaboration des hypothèses qui reconstituent leur histoire, explique leur
agencement.

Les principales disciplines de la géologie et géosciences

La pétrologie, la minéralogie, la cristallographie, la géochimie, hydrogéologie, la volcanologie


(ou vulcanologie), la sédimentologie, la stratigraphie, la géomorphologie paléontologie, la
géologie historique, la tectonique, la géophysique, la géologie structurale.

En dehors de ces disciplines, on range également dans les géosciences la climatologie,


l’astronomie, météorologie, la géodésie, l’hydrologie et la pédologie etc.

3. Importance de la géologie pour le génie civil.

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La géologie est la science qui se consacre à la recherche, à l’étude, à la résolution des problèmes
d’ingénierie et d’environnement, la prévention des risques géologiques, et à la mise au point
des mesures préventives et curatives.

La géologie de l’ingénieur inclut:

 La détermination des paramètres à prendre en compte pour l’étude de la stabilité des


ouvrages de génie civil ;

 L’évaluation des comportements mécaniques et hydrologique des ensembles de sols et


de roches ;

 L’identification, l’évaluation, la cartographie et la prise de mesures de protection des


dangers naturels (séisme, volcanisme) sont autant aspects auxquels la géologie
s’intéresse ;

 La caractérisation des propriétés minéralogiques, physico-géomécaniques, chimiques,


et hydrologique de tous les matériaux de la croûte terrestre impliqués dans la
construction d’ouvrage, les ressources naturelles et les modifications apportées par
l’homme et l’environnement.

La géologie fondamentale est importante pour l’ingénieur en génie civil, science de


l’environnement, mécanique des sols et des roches, hydrologie, hydrogéologie et pédologie

Quelques exemples d’applications

Energie: centrale thermique :(charbons, dérivé de distillation ou raffinage du pétrole, ex: gasoil,
gaz) ; Centrale nucléaire (mobilisation d’isotopes fusibles tels que l’uranium) ; carburant (pour
les engins terrestres, aériens et marins)

Matériaux : pour fabrication de différents moteurs, appareils, notamment le téléphone portable,


ordinateur et autres…

Matériels de travail: crayon, papier…

Portance des sols : (coupe géologique des terrains, chaque roche a une portance plus ou moins
élevée en fonction de sa nature)

Hydrogéologie : (disponibilité de l’eau, eau de gâchage, atténuation de la pollution


atmosphérique par arrosage, rabattement de nappe et tassement).

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Principaux matériaux de construction : Sable, gravier, ciment, fer, sanitaire, revêtements
verticaux et horizontaux…

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Chapitre II. La terre, sa place dans l’univers et les principaux phénomènes
géologiques

1. La terre, sa place dans l’univers

Avant de focaliser notre intérêt sur la terre, il est utile de la placer dans le cadre de l’univers et
en particulier dans le système solaire.

On appelle système solaire, l’ensemble des astres soumis au champ de gravitation du soleil
(notre étoile à elle seule représente 99,8% de la masse totale du système solaire).

Le système solaire évolue dans l’un des bras de notre galaxie spirale, appelée la voie lactée.

Figure1: Première représentation du modèle héliocentrique (Copernic, XVIe siècle, Parriaux,


P.13)

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Figure2: Illustration de la position des planètes par rapport au soleil (Google).

 Quelques généralités sur la terre

La terre appartient au système solaire qui à son tour appartient à la galaxie appelée la voie
lactée.

La Terre est la planète habitée et habitable, seule sur laquelle vivent les hommes et où ils
développent toutes leurs activités

 Rayon polaire: 6356 Km

 Rayon équatorial: 6378 Km

 forme : Ellipsoïde de révolution

 Age : 4.5-4.6 Milliards d’années

 Densité moyenne: 5,517 (sensiblement 5.52)

2. Les subdivisions chronostratigraphiques

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Un Eon est la division chronostratigraphie de rang le plus élevé, qui comprend plusieurs Ere,
Période, Epoque, Etage et âge.

 Hadéen: le début de la naissance de la terre (4,66 à 4,03 Ga). Il est suivi du:

 Précambrien (Eon, 4,03 à 544 Ma), constitué de deux niveaux:

o Archéen (Eon, 4,03 à 2,5 Ga), le premier niveau;

o Protérozoïque (Eon, 2,5Ga à 544 Ma), le second;

 Le protérozoïque est subdivisé en trois différents Eres à savoir :

o Paléo-protérozoïque (Ere, 2,5 à 1,5Ga)

o Méso-protérozoïque (Ere, 1,5 à 1Ga)

o Néo-protérozoïque (Ere, 1 à 544Ma).

 La fin du protérozoïque marque le début du Paléozoïque ou Primaire subdivisé en


six périodes :

o Cambrien: (541 Ma à 485.4 Ma)

o Ordovicien: (485.4 Ma à 443.4 Ma)

o Silurien: (443.4 Ma à 419.2 Ma)

o Dévonien ; 419.2 Ma à 358.9 Ma)

o Carbonifère : 358.9 Ma à 298.9 Ma)

o Permien: 298.9 MA à 252.17 Ma)

 Mésozoïque ou Secondaire d’une période de 252,17 à 66 Ma subdivisé en trois


périodes :

o Trias: (252.17 Ma à 201.3 Ma)

o Jurassique : (201.3 Ma à 145 Ma)

o Crétacé: (145 Ma à 66 Ma)

 Cénozoïque ou Tertiaire de 66 Ma à 2.588 Ma subdivisé en deux périodes :

o Paléogène: (66 Ma à 23.03 Ma)

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o Néogène : (23.03 Ma à 2.588 Ma)

 Quaternaire: 2.588 Ma à 0.0117 Ma est subdivisé en deux périodes :

o Pléistocène

o Holocène

Tableau 1: Divisions stratigraphiques des temps géologiques

Tableau 1: (suite 1)

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Tableau 1: (suite 2)

Tableau 1: (suite et fin)

(Source: Dictionnaire de Géologie, 8è Edition)

3. La constitution interne théorique de la Terre

La Terre est formée de trois principales couches internes avec les sous-couches de natures
différentes:

 Ecorce terrestre : profondeur de 0 à 35 kilomètres et de densité 2,7 – 3,1. elle est


subdivisée en

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 croute océanique ;

 croute continentale ;

 Manteau subdivisé en

 Manteau supérieur: profondeur de 35 à 700 kilomètres et densité 3,4 – 4 ;

 Manteau inférieur : profondeur de 700 à 2885 kilomètres et de densité 4,5 - 6

 Noyau subdivisé en :

 Noyau externe : profondeur de 2.885 à 5.155 et de densité 9,8 -12 ;

 Noyau interne (ou graine): profondeur de 5.155 à 6.371 kilomètres et de .densité


12 -12,5

La figure ci-dessous montre la coupe de la constitution interne de la Terre avec les différentes
couches et sous-couches.

Figure 3: Structure interne théorique de la Terre (google)

II. Les principaux phénomènes géologiques

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A. Le séisme

Un séisme est une secousse ou succession de secousses plus ou moins violentes du sol. Il résulte
du relâchement brutal de contraintes dans la croûte terrestre qui provoque un glissement de
deux compartiments le long d'une faille et un rebond élastique.

Ils sont principalement localisés à la limite des plaques lithosphériques en mouvement,


particulièrement dans les zones de subduction, collision et coulissage (failles transformantes).

Figure 4: principales plaques tectoniques ; source Dictionnaire de géologie

Les principaux paramètres d’un séisme sont :

 Foyer (ou Hypocentre) : c’est lieu en profondeur où la libération d’énergie s’est


produite, déclenchant le mouvement ascendant des ondes sismiques ;

 Magnitude : quantité d’énergie libérée (estimée par rapport à l’échelle de Richter) ;

 Epicentre : c’est le lieu à la surface de la terre où arrivent premièrement les ondes


sismiques et qui provoquent le maximum de dégât habituellement ;

 Intensité : ampleur des dégâts causés par un séisme (estimée par rapport à l’échelle de
Mercalli (1902)/ MSK (1964)/ EMS (1998).

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Figure 5 : schéma montrant les manifestations de séisme (Google)

Figure 6: Répartition géographique des séismes (géosciences page 272)

Quelques exemples de dégâts causés par le séisme

 Tangshan, (chine) le 28 Juillet 1976 : 500.000 personnes ensevelies. La magnitude est


de 8,2 sur l’échelle de Richter ;

 Mexique, le 19 Septembre 1985 : 10.000 morts et 30.000 blessés et des dégâts


monstrueux de magnitude 8,2 sur l’échelle de Richter ;

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 Le 22 Mai 1960 à Valdivia (Chili) au sud de Santiago a eu un séisme de magnitude 9,5
avec des vagues tsunamis de 10 à 12 mètres de hauteur avec 3 à 6.000 morts et 2
Millions sans abri ;

 le 26 décembre 2004: Un séisme de magnitude 9,3 a engendré un tsunami dans l’océan


indien avec une vitesse qui a atteint 800 Km/h et a fait les dégâts à plus de 5.000 Km de
l’épicentre ;

 le 22 mai 1960 un séisme de magnitude 8.5 au Sud de la Cordière des Andes fut à
l’origine d’une vague qui détruisit toutes les villes côtières du Chili sur une distance de
900 km ; elle se propagea jusqu’à Hawaï à 10.000 km de là et termina sa course 22
heures plus tard au Japon et aux Philippines à 15.000 km de la source ;

 Les dégâts ne sont pas toujours dus à un défaut de dimensionnement des structures, mais
peuvent subvenir parce que les caractéristiques des sols et sous-sols du milieu non pas
été prises en compte dans la conception. Sur la figure ci-dessous il y a basculement des
immeubles sans que ceux-ci ne se disloquent. C’est un phénomène de poinçonnement
des terrains qui est à la base de ces destructions ;

Figure 7 : poinçonnement par liquéfaction.

Le dimensionnement bien fait ce qui explique que les bâtiments ne sont pas disloqués. Mais les
ingénieurs n’ont pas tenu compte des phénomènes sismiques qui peuvent engendrer la
liquéfaction des terrains, source : Parriaux, page 94)

 modification de topographie des terrains: le séisme de Kutch au Nord-Ouest de l’Inde


a créé en 1819 un escarpement de plus de 100 km de long et de plusieurs mètres de
ressaut-rejet (figure 8 ci-dessous) ;

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Figure 8: avant et après l’escarpement causé par un séisme à Fort Sindree, (source: Parriaux,
page 95)

 glissement de terrain : les séismes sont parfois l’élément déclencheur d’un glissement
de terrain et d’un éboulement. Au Pérou par exemple, c’est un séisme dont l’épicentre
était situé à plus de 100 km qui déclencha la coulée de débris de Huascaran le 31 mai
1970 ;

 EXPOSE SUR LES CONSTRUCTIONS PARASISMIQUES

B. Le Magmatisme

Le magmatisme est une série de processus à la suite desquels le magma venant du manteau ou
des chambres magmatiques monte vers la surface. L’ascension peut conduire jusqu’à la surface
ou ‘estomper en profondeur. Quel que soit le lieu, le magma va se refroidir et se solidifier pour
former des roches magmatiques

Le magmatisme est divisé en deux grandes catégories : le volcanisme et le plutonisme

1. Le volcanisme

Le volcanisme est l’ensemble des processus aux cours desquels le magma qui est en profondeur
vient à la surface pour se refroidir et se solidifier. Dans ce cas, le refroidissement est très rapide

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et parfois presque instantané, ce qui conduit à la formation de roches à structure microlithique
ou vitreuse.

Les roches volcaniques les plus couramment rencontrées sont : le basalte, l’andésite, la ponce,
la kimberlite, rhyolithe, pouzzolane, phonolithe.

Il existe 4 types de volcanisme

 Hawaïen: volcan effusif, laves chaudes et fluides (les laves coulent très vite)

Ex: le Kilauea (Hawaii, USA)

 Strombolien: volcan dont la lave est fluide avec une certaine explosibilité. Le cône
formé est plus raide

Ex: Stromboli (Iles éoliennes, Italie)

 Vulcanien: volcan caractérisé par une éruption explosive composée d’une succession de
jet de cendres et de magma consolidés dans l’atmosphère

Ex: vulcano (Iles éoliennes, Italie)

 Péléen: volcan dont le magma est tellement visqueux et constitué abondement de gaz

Ex: Montagne Pelée en Martinique, 1902. Mont Saint-Helen (USA) en 1980

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Figure 9: Les quatre grands types d’éruptions volcaniques (source: Parriaux, page 198)

 Importance du volcanisme

Lors du volcanisme, certaines roches de minéraux importants sont obtenues.

Phonolites: roches volcaniques utilisées pour la couverture des bâtiments

Pouzzolane : roches volcaniques utilisées dans l’industrie du ciment (un ciment résistant à long
terme).

Les roches volcaniques vacuolaires qui sont concassées pour être utilisées pour la construction
des bétons légers.

Les basaltes concassés peuvent être utilisés comme gravier pour les infrastructures routières et
les bâtiments.

Le soufre natif se forme ordinairement dans les roches volcaniques. Ce matériau est très utilisé
pour le surfaçage dans les laboratoires de génie civil.

Le diamant se forme habituellement dans les kimberlites ; le Cu, Fe, Ni s’exploitent


couramment dans les roches volcaniques.

Certains sols volcaniques sont par conséquent très fertiles (dépôt pyroclastiques riches en
potasse), ce qui explique le développement des habitations autour de ces zones.

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Les volcans actifs sont des lieux touristiques. Ce qui implique le développement du tourisme et
les infrastructures hôtelières et routières

Quelques catastrophes volcaniques

Le tableau ci-dessous indique quelques catastrophes liées au volcanisme.

Tableau 2: Quelques catastrophes volcaniques qui ont marqué l’histoire

Source : Géologie base pour l’ingénieur (Parriaux, 2009)

C. Le plutonisme

1. Définition

Le plutonisme est l’ensemble des processus aux cours desquels le magma qui vient du manteau
ou de la chambre magmatique n’atteint pas la surface de la terre avant de se refroidir lentement
et se solidifier à l’intérieur de la terre.

Exemples de roches plutoniques : Gabbro, Diorite, Granite, pegmatite, labradorite


(roches grenues, cristaux suffisamment grands)

2. Importance du plutonisme

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Granite: roches plutoniques utilisées pour les ouvrages des travaux publics et du bâtiment
(route, béton …)

Plusieurs roches plutoniques sont utilisées comme matériau de revêtement (pierres


ornementales, pierres tombales).

Plusieurs roches plutoniques contiennent des matières premières comme : uranium ; or ; Be ;


Li ; Ti ; Ta ; Pb ; Zn ; W ; Cd ; Ag ; Pt ; Bi ; Sb ; Sn ; Hg ; Ge ; Ga ; Ni ; Co ; Mn ; Mg ; Cu ;
Fe; pierres et métaux précieux.

D. Le Métamorphisme

1. Définition

Le métamorphisme est l’ensemble des processus à la suite desquels une roche se transforme en
une autre roche sans fusion sous l’effet de la température et ou de la pression.

2. Les principales structures des roches métamorphiques

 La schistosité : correspond à un feuilletage plus ou moins serré sous l’influence de


contraintes tectoniques ou litho-statiques ;

 La foliation : Une alternance des lits clairs et des lits sombres (gneiss) ;

 L’orientation des minéraux.

3. Quelques exemples de roches métamorphiques

 Le marbre, qui résulte du métamorphisme des roches calcaires (calcite et dolomite) ;

 Le quartzite composé de quartz, qui résulte de la recristallisation des grès, sables ;

 Le gneiss de structure foliée ou ayant des minéraux orientés ou formé d’une alternance
de lits clairs et sombres et résultant de l’argile, schiste, granite ;

 La migmatite (migma = mélange) est une roche formée de matériau magmatique et de


matériau de métamorphisme de température élevée. La roche est foliée et les bandes ou
lits sont souvent plissotés. Cette roche est très répandue au niveau du socle cristallin du
Bénin.

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 Les schistes (du grec skhistos qu’on peut fendre) sont des roches de faible
métamorphisme. Ils sont facilement se débiter.

 Les micaschistes (mica et schiste) sont des schistes riches en mica (biotite ou
muscovite), quartz ; les feldspaths y sont presque absents ou en faible quantité.

E. Altération, Erosion et Sédimentation

1. Altération

L’altération est une série de processus à la suite desquels une roche se dégrade et perd sa
cohésion sous l’effet des facteurs climatiques (pluie et vent), les végétaux et des contraintes
tectoniques.

On distingue théoriquement deux types d’altération : l’altération physique et chimique

 Altération physique

- Action de sape des animaux fouisseurs (rats, thermites, vers de terre), action des racines
des plantes ;

- Contraintes tectoniques, les impacts (pluie, foudre) ;

- Cryoclastie : destruction par le froid (glace) ;

- Haloclastie : destruction par les sels ;

- Thermoclastie : destruction par la chaleur

 Altération chimique

- La décomposition des minéraux par exemple des feldspaths conduit à la formation de


l’argile ;

- La carbonatation ;

- Les végétaux inferieurs fabriquent de l’acide contribuant à la pédogénèse ;

- L’hydrolyse conduit à la formation

- L’utilisation de graviers concassés de roches altérées entraine la dégradation précoce


des ouvrages (route et bâtiment)

2. Erosion

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L’érosion est l’enlèvement ou ablation d’une partie des roches altérées. Ce qui conduit à la
modification du relief. Sur les terrains dénivelés, il faut bien protéger les fondations des
ouvrages afin d’éviter des déchaussements par érosion.

3. Sédimentation

La sédimentation est le dépôt des particules soit sous l’effet de la gravité, soit par précipitation
chimique à la faveur de la sursaturation des solutions, ou soit par accumulation de matières
organiques lors de leur dépôt.

Le dépôt des particules résulte d’une diminution de la vitesse du fluide les déplaçant.
Concernant le transport dans l’eau, ceci se produit dans les lacs, fleuves, rivières, etc.

L’érosion, le transport et le dépôt des sédiments par un cours d’eau se font en fonction de la
vitesse du courant liée pour partie au débit, au relief et à la taille des grains.

Selon l’origine des particules, on distingue sur les continents trois classes de sédiments.

 Les sédiments détritiques: particules solides provenant de la désagrégation de roches


existantes ;

 Les sédiments biogènes: matériel consistant en une accumulation d’organismes


végétaux et animaux ;

 Les sédiments hydrochimiques: précipités déposés à partir d’eaux sursaturées en sels


minéraux ;

Les matériels transportés forment le sédiment. Ce sont des amas généralement lâches de
particule de taille et de nature diverses s’étant déposés après une phase de transport. Le transport
est précédé par les phénomènes d’érosion. L’altération des roches prépare à l’érosion.

Figure 10: schéma montrant les phénomènes intervenant dans la sédimentation, source (Hubert
Bril, Université de limoges)

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F. Autres phénomènes géologiques

1. Transport en masse

Le transport en masse se rapporte à des terrains qui se désolidarisent du versant en paquet, ou


d’une manière homogène.

 Eboulement: chute de matériaux qui se produit de manière plus massive. Cette


tendance est facilitée si, par érosion, le pied de la falaise est entaillé, mettant cette
dernière en porte-à-faux. Dans certains évènements de grande ampleur également,
l’énergie cinétique est telle que les débris s’épandent sur plusieurs kilomètres.

 Glissement de terrain: C’est un déplacement lent au niveau de deux compartiments


(vitesse moyenne de quelques décimètres par an dans les zones actives).

2. Formation des Eluvions

Résidus ou partie d’une roche qui demeure après lessivage.

3. Formation des Colluvions

Dépôt de bas des pentes relativement fin et dont les éléments ont subi un faible transport. Ce
sont les roches tendres et altérables qui donnent lieu à des colluvionnements lorsque les versants
sont arrosés de fortes pluies. Ils s’accumulent aux endroits où le versant marque une flexion ou
au pied de celui-ci.

4. Alluvions

Dépôt des cours d’eau et des lacs composés, selon les régions traversées et la force du courant,
pour les fractions grossières de galets, de graviers, et de sables et pour les fractions fines de
limons et d’argiles (c’est elle qui domine les zones inondables).

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Chapitre III. Les minéraux et les roches : Classification-identification

1. Les minéraux

A. Définition

Un minéral est l’unité constitutive d’une roche. Il est défini comme des solides naturels formés
par des processus essentiellement inorganique et organique (dans quelques rares cas). Chaque
minéral a ses propriétés physiques et compositions chimiques qui lui sont propres.

B. Classification

Il existe plusieurs types de classification. Mais la plus utilisée est basée sur la composition
chimique des minéraux.

Les principales classes minéralogiques sont : les silicates, les carbonates, les sulfates, les
sulfures, les oxydes et hydroxydes, les halogénures, les corps ou éléments natifs.

1. Les silicates

On groupe dans cette catégorie, les minéraux constitués de l’élément SiO4-

1.1. Le quartz: SiO2

Minéral majeur dans les roches cristallines (granite) et détritiques. Par circulation
hydrothermale, il est mobilisable pour former des filons blanchâtres. On le reconnait par sa
forme quelconque, absence de clivage et une structure conchoïdale. De couleur grise
translucide, rarement coloré avec une dureté de 7 sur l’échelle de Mohs.

Importance: on fond du sable de quartz pour la fabrication du verre, et des matériaux isolants
(laine). Matière de base des fibres optiques. Pour ses propriétés piézo-électriques, il est utilisé
dans l’industrie électronique.

1.2. Talc: Mg3Si4O10(OH)2

Il provient des roches mafiques et ultamafiques riche en magnésium par des processus
hydrothermaux (métamorphique). Il est savonneux au toucher et a un éclat nacré. Sa couleur
est soit blanc argenté soit vert pomme. Sa densité varie entre 2.7 et 2.8 avec une dureté de 1
avec l’échelle de Mohs.

Importance: On l’utilise dans de nombreuses industries, notamment celles des lubrifiants, du


papier et de la cosmétique, céramique, et matériaux réfractaires.

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1.3. Biotite: K(Mg, Fe)3(AlSi3O10)(OH)2

La biotite (ou mica noir) est un minéral ferromagnésien de couleur noire ou brune fumé, à éclat
vitreux, nacré sur le clivage. On le retrouve dans les roches magmatiques, en particulier les
granites, ainsi que les roches métamorphiques comme les gneiss et les micaschistes. C’est un
minéral des roches sédimentaires détritiques.

Importance: Souvent, elle contient de lithium et de Niobium (Nb) qui entrent dans la
composition des alliages métalliques.

1.4. Muscovites: KAl2(AlSi3O10)(OH)2

Ce mica alumineux (ou mica blanc) peut se présenter en feuillet. Sa dureté est faible, entre 2 et
2,5, de densité comprise entre 2,76 et 2,88. L’éclat est vitreux. Le minéral est incolore et
transparent s’il est mince et en feuillet. Ce minéral est commun des roches magmatiques riches
en silice et dans les roches métamorphiques comme les micaschistes. Il forme de cristaux de
plusieurs mètres de diamètres dans les veines de pegmatites.

Importance: par ses propriétés de transparence et de résistance à la chaleur, le mica blanc est
utilisé en électrotechnique.

1.5. Feldspaths: (K, Na,)AlSiO3O8; CaAl2Si2O8

Les feldspaths constituent la famille la plus importante des minéraux constitutifs des roches
magmatiques (60%) et métamorphiques. On distingue deux groupes: les feldspaths alcalins et
les plagioclases. On distingue les feldspaths potassiques KAlSiO3O8 (orthose, microcline,
sanidine), et les feldspaths sodio-calciques ou plagioclases NaAlSiO3O8 (albite), CaAl2Si2O8
(anorthite).

Les plagioclases forment une série allant de l’albite à l’anorthite (albite, oligoclase, andésine,
labrador, bytownite, anorthite)

Importance: On utilise les plagioclases dans la fabrication des céramiques (son ajout augmente
une résistance au choc thermique)

1.6. Groupe des argiles

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Le terme d’argile est utilisé à la fois pour désigner une famille de minéraux et un terrain meuble
composé essentiellement de ces minéraux. Selon le rapport de la surface des particules, on a:
La Kaolinite, Illite et montmorillonite

 Kaolinite: Al2Si2O5(OH)4

La kaolinite provient de l’altération de roches magmatiques riches en feldspaths, sous climat


tropical ou par hydrothermalisme. Elle ne gonfle pas et se présente sous forme de poudre
blanche lorsqu'elle est pure. Dans ce cas elle forme le kaolin.

Importance: c’est un minéral essentiel dans la fabrication de la porcelaine (de part sa


réfractarité et sa blancheur) et des céramiques techniques. Elle est aussi utilisée dans l’industrie
du papier comme charge et pigment de couchage. En géotechnique elle désigne les grains
détritiques de taille inférieur à 0,002mm.

 Illites (K, H3O)(Al, Mg, Fe)2(Si, Al)4O10((OH)2, H2O))

C’est le minéral le plus commun des argiles en climat tempéré. Ils proviennent de l’altération
des feldspaths et, plus rarement de micas. Ils dominent les fractions fines des roches détritiques

Importance: On l’utilise dans l’industrie de la terre cuite dans le domaine des matériaux de
construction (briques, tuiles etc.).

Elle ne gonfle presque pas.

 Smectites: exemple de la montmorillonite Na(Al3, Mg)(SiO10(OH)2)2.nH2O

Les smectites forment un groupe de minéraux argileux dont la propriété principale est
l’absorption d’énormes quantités de molécule d’eau dans sa structure avec un effet de
gonflement du minéral.

Importance: En fondation, les terrains contenant des montmorillonites donnent lieu à des
déformations importantes. Elle a une plasticité élevée. Comme exemple, la bentonite à l’ajout
de sodium peut servir dans les usages suivants;

Boue de forage ou pour la creuse de parois moulée

Agent plastifiant des bétons. Ajout au ciment dans les coulis d’injection.

Barrière de confinement dans le domaine des sites contaminés ou du stockage de déchets


toxiques. Usage domestique (cosmétique).

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1.7. Topaze Al2 ((SiO4)(F, OH2))

Aluminosilicate. Elle est assez fréquente dans les granites hyperalumineux et leurs pegmatites.

Importance: les belles variétés sont utilisées comme pierre précieuse.

1.8. Groupe des grenat (Ca, Mn, Fe, Mg)3Al2Si3 O12

Les grenats constituent un groupe de silicates, facilement identifiable dans les roches courantes.
Le groupe des grenats contient plusieurs minéraux de teintes variées (incolore, jaune, brun,
rouge, vert ou noir). Ils sont les minéraux secondaires des roches métamorphiques, plus
rarement dans les roches magmatiques.

Importance : les grenats sont bien cristallisés sont utilisés comme gemme.

2. Carbonates

Minéraux constitutifs des roches sédimentaires (calcaires et dolomies) et métamorphique


(marbre). Ils sont économiquement importants : minerais de fer, Mn, Cu, Zn, Pb, matériaux de
construction (pierre de taille, chaux, ciment)

2.1. Calcite : CaCO3

Minéral d’origine sédimentaire par excellence, la calcite se crée par transformation avec le
temps de squelettes de mollusques et autres organismes marins constitué d’aragonite (d’origine
biogénique). La calcite forme des cristaux blancs ou incolores et translucides lorsqu’elle est
pure. Elle peut se présenter avec des teintes beiges et rosâtres. L’éclat est vitreux et à nacré et
peut présenter des irisations.

Importance : la calcite est le minéral essentiel de la fabrication de la chaux. Mélangé à des


argiles, sa calcination produit le ciment portland (ciment pouvant faire prise sous l’eau). La
poudre de calcite peut servir d’amendement en agriculture pour neutraliser des sols trop acides.

2.2. Dolomites : CaMg(CO3)2

Incolore ou de couleur blanchâtre avec un nuage de rose ou de grise, elle a une dureté entre 3,5
et 4 pour une densité de 2,85. Son éclat est vitreux et perlé. La roche constituée essentiellement
de dolomite est appelée dolomie. Mélangé avec la calcite, elle donne les calcaires dolomitiques.

Importance : les dolomies sont exploitées en construction ou enrochements.

2.3. Aragonite : CaCO3

27
L’aragonite est instable sous l’effet de la pression et de la température.

2.4. Sidérite : FeCO3

La sidérite est un minerai de fer lorsque sa teneur est élevée dans les roches.

3. Sulfates

Ce sont des minéraux faiblement représentés sur terre (<0,5% de l’écorce terrestre). Les deux
formes du sulfate de calcium revêtent un intérêt particulier pour l’ingénieur. Le gypse et
l’anhydrite

3.1. Gypse : CaSO4.2H2O

C’est un minéral transparent et généralement incolore ou blanc (mais aussi gris ou jaune), à
éclat vitreux, nacré, de forme tabulaire ou, souvent allongée. Les variétés tabulaires développent
des macles. De dureté 2 sur l’échelle de Mohs et de densité 2,32. Il est le minéral le plus soluble
après la halite.

Importance: le gypse est abondamment exploité pour fabriquer du plâtre: chauffé à 165°C, il
perd une partie de son eau d’hydratation.

Il est aussi utilisé comme ajout dans certains ciments en tant qu’agent retardateur de prise.

3.2. Barytine: BaSO4

La barytine de couleur incolore, blanchâtre, jaune miel à rougeâtre avec un éclat vitreux à nacré.
Sa dureté est de 3 à 3,5 avec une densité de 4,48. C’est un minéral important dans les filons
hydrothermaux et dans les roches sédimentaires

Importance: produits de peinture, le papier, verre, caoutchouc, les plastiques, les matériaux de
friction ainsi que les barrières de protection contre les rayonnements. Il est aussi utilisé comme
boue de forage dans certains cas.

3.3. Célestine: SrSO4

La Célestine est un minéral bleu ciel transparent. Son nom vient du latin ‘coelestis’ qui signifie
céleste en rapport à la couleur

Importance: vertus en lithothérapie, elle facilite l’imagination et la création artistique, elle


apporte de la clarté mentale, on dit qu’elle révèlerait des vérités.

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3.4. Anhydrite: CaSO4

L’anhydrite est souvent associée au gypse dans son dépôt sédimentaire. Elle est transparente et
incolore (plus rarement blanche ou rougeâtre), à l’éclat vitreux. Sa dureté est 3 à 3,5 et sa densité
3.

Importance: Elle est utilisée comme retardateur de prise du ciment

4. Les halogénures

Le représentant principal de cette famille est le sel gemme ou halite

4.1. Halite: NaCl

C’est le nom que porte le sel de cuisine en minéralogie. Il est incolore ou blanc. Dans la nature,
on le trouve aussi de couleur rose, grise ou violette en raison d’inclusion d’algues, de matière
organique ou d’élément radioactifs. Il a un éclat vitreux. La halite est un minéral à dureté faible
(2,5). Sa densité est 2,16. Halite se forme par évaporation d’eau de mer dans des lagunes à
faible circulation d’eau.

Importance: Il est utilisé comme agent de déverglaçâge routier ainsi que comme produit de
régénération des résines des déminéralisateurs.

4.2. Sylvite: KCl

De couleur incolore, jaunâtre à rougeâtre, il est un minéral peu abondant associé à la halite
dans les évaporites.

Importance: La sylvite constitue le principal minerai de potasse. Son intérêt est la fourniture de
potassium utilisé dans la fabrication des fertilisants.

4.3. Fluorine: CaF2

La fluorine est translucide et transparente avec un éclat vitreux. Sa couleur la plus commune
est le violet, mais elle peut être jaune, vert ou bleu. Elle détermine la valeur de 4 sur l’échelle
de Mohs, pour une densité de 3,2.

Importance: Il est utilisé comme fondant en métallurgie.

4.5. Carnallite: KCl.MgCl2.6(H2O)

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C’est un minéral de couleur variable (bleu, jaune, blanc ou incolore).

5. Sulfure

Les sulfures se rencontrent à la fois dans le cycle endogène et exogène. On le retrouve aussi
dans la composition des météorites. Les sulfures ont une grande importance économique en
formant de nombreux gisement de métaux tels que Cu, Zn, Pb, etc. Nous nous limiterons ici au
sulfure du métal le plus abondant, le sulfure de fer.

5.1. Pyrite: FeS2

La pyrite est un minéral accessoire courant dans de nombreuses roches. De couleur jaune or à
éclat métallique, ces faces sont striées. Beaucoup plus dure (6 à 6,5) et moins dense (5) que l’or.
La pyrite a une masse conchoïdale. Elle forme une macle d’interpénétration dite en ‘’croix de
fer’’.

Importance: Elle est exploitée pour la fabrication d’acide sulfurique et bien sûr comme minerai
de fer

5.2. Galène: PbS

Minéral présentant un vif éclat métallique et une couleur grise de plomb. Sa densité est forte
(7,5) et sa dureté faible (2,5). On la retrouve dans les calcaires ou grès, dans les filons avec
quartz.

Importance: dans l’Egypte antique, la galène a servi à produire le khol et la céruse, deux
produits utilisés durant toute l’antiquité dans divers maquillages et onguent en dépit de leur
haute toxicité. La galène est l’un des principaux minerai de plomb.

5.3. Sphalérite: ZnS

La sphalérite a une couleur jaune claire à miel, marron ou noir. Dureté 3 à 4 avec une densité
3,5 à 4,1 en fonction du pourcentage du fer. Elle se retrouve dans les zones hydrothermaux.

Importance: le sphalérite est un important minerai de Zinc. Environ 95% des minéraux de zinc
proviennent de la sphalérite.

3.5.4. Chalcocite: Cu2S

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C’est un minéral tendre qui se coupe au couteau, et est souvent présent dans les gites filoniens
de cuivre. En cristaux aplatis à macles fréquentes, noir de fer à bleuâtre (irisation de bleu).

Importance: important minerai de cuivre

5.6. Covellite: Cu2S2

Minéral à éclat métallique de couleur violet, noir, grisâtre et parfois présente d’irisation. De
densité comprise entre 4,6 et 4,76.

Importance : minerai de cuivre.

6. Oxydes et hydroxydes

L’oxygène est l’élément le plus abondant sur terre. Il a une teneur de 49% poids de l’écorce
terrestre.

6.1. Hématite: Fe2O3

Ce minéral se retrouve souvent en fine plaquettes et parfois dans un assemblage en rose que
l’on appelle ‘’rose de fer’’. On le reconnait par son opacité, son éclat métallique très vif, sa
couleur noire ou brune rougeâtre, sa forte densité (5,3) et une dureté entre 5,5 et 6,5. par
frottement sur une porcelaine dépolie, on obtient un trait de couleur rouge sang, d’où la racine
grecque de son nom.

Importance: c’est un minerai très répandu (roches volcaniques, filons hydrothermaux) et le


principal minerai de fer.

6.2. Corindon: AL2O3

Minéral incolore, à éclat vitreux, nacré ou bronzé. Sa dureté est (9) est juste inférieure à celle
de diamant.

Importance: les variétés transparentes et de teintes homogènes de corindon constituent des


gemmes.

6.3. Cassitérite: SnO2

C’est un minéral brun rougeâtre à noir avec une dureté de 6 à 7 et une densité de 6,8 à 7. Elle
se présente sous forme de prisme lorsqu’elle est automorphe.

31
Importance: c’est un minerai recherché pour l’exploitation de l’étain.

6.4. Uranite: UO2

Généralement de couleur noir, brun et dense se retrouve dans les roches sédimentaires, dans les
pegmatites. C’est un minéral radioactif.

Importance: minerai important de l’uranium. Utilisé dans l’industrie énergétique.

6.5. Rutile: TiO2

Minéral à éclat métallique, de couleur brun-rouge, rouge, jaune-noir. Il montre un macle et


présente en minéraux aciculaires dans les biotites et triangulaire dans les feldspaths.

6.6. Cuprite : Cu2O

La cuprite est un minéral transparent de couleur rouge sombre, rouge brunâtre, noir, gris, rose
à éclat métallique.

Importance : minerai de cuivre peu important.

6.7. Magnétite : Fe3O4

D’une couleur noire, avec une légère irisation bleuâtre et un éclat métallique. Sa densité est de
5,18 et sa dureté de 6. La couleur de son trait est noire. On le reconnait essentiellement par sa
forme et par son fort magnétisme qui dévie l’aiguille d’une boussole ou attire la limaille de fer.

Importance: utilisé dans la fabrication de boussole dès le IV siècle. Elle permet d’orienter les
aiguilles sur lesquelles elle est attachée.

6.8. Goethite: FeO(OH)

Cet hydroxyde se présente habituellement en masse fibreuses ou radiées en raison de son


clivage parfait, ou en masse concrétionnées. De couleur brun foncé à noir, sa densité est de 4
,37 et sa dureté de 5 à 5,5.

Importance: En quantité suffisante, elle est exploitée comme minerai de fer. Elle est à l’origine
des couleurs rouges et ocre de certains sols méditerranéens et équatoriaux.

7. Classe des corps natifs

7.1. Cuivre natif: Cu

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Rarement automorphe, souvent en plaquette. Il a une dureté de 2,5 très malléable et ductile avec
une densité de 9. Le cuivre s’altère en cuprite.

Importance: conducteur de chaleur et d’électricité.

7.2. Graphite natif: C

Le graphite a une structure en feuillet. Les cristaux automorphes sont assez rares, le plus souvent
en masse foliacée ou fibreuse. La dureté est de 1 à 2 avec une densité de 2,1 à 2,3.

Importance: excellent conducteur d’électricité et de chaleur, entre dans la fabrication des


crayons à mine. Fabrication des peintures anticorrosives, de garniture de freins et d’embrayages
en industrie automobile.

7.3. Diamant natif: C

Fréquemment automorphe, incolore ou teinté de jaune, rose, bleu à inclusion de graphite avec
une dureté de 10. Il est inaltérable avec une densité de 3,5.

Importance: utilisé en bijouterie. Parmi les matériaux de forage, il sert principalement comme
abrasif.

7.4. Platine natif : Pt

De couleur blanc-gris, le platine se trouve à l’état natif dans les roches magmatiques. Il est
inaltérable et dense.

Importance: Plus lourd et plus résistant que l’or, le platine aide à la fabrication des
médicaments anticancéreux et aussi dans la manufacture d’électrode pour les bougie
d’allumage de voiture.

7.5. Soufre natif: S

D’une couleur jaune soufre à jaune miel, il admet une cassure conchoïdale. Sa dureté varie de
1,5 à 2,5 avec une densité de 2 à 3 et très fragile.

Importance: il est utilisé en médecine. Il est utilisé pour le surfaçage dans les laboratoires de
géotechnique.

7.6. Or natif: Au

33
Fréquemment, il se présente en paillettes ou en grains irréguliers dans le quartz ou sulfures en
petite massives foliacée. Sa dureté est comprise entre 2,5 et 3 avec une densité de 19,3 et de
couleur jaune d’or à jaune claire.

Importance: dans les bijouteries, l’électrolyse etc.

C. Identification des minéraux

 Aspect (morphologie, ex : quartz prisme bipyramidé, les druses sous forme de fibre),
(forme : rhomboèdre- calcite), (forme : cube -cuivre, pyrite) ;

 Couleur (soufre de couleur jaune, l’or couleur jaune or, la glauconite couleur verte) ;

 Clivage (aptitude de certains minéraux de se laisser briser ou décoller suivant des


directions définies, les minéraux clivables présentent des surfaces lisses et brillantes,
ex: mica, gypse, feldspaths et la calcite quand elle est cristallisée) ;

 Essai de dureté (aptitude d’un minéral de se laisser railler ou pas par des matériaux pris
comme référence. Couramment la dureté se mesure par rapport à ongle, acier,
verre).Pour plus de précision on utiles dix minéraux étalons suivant l’échelle de Mohs.
Par ordre de dureté croissante nous avons : le talc, le gypse, la calcite, la fluorite,
l’apatite, orthose, quartz, l’opale, le corindon et le diamant. L’ongle raie le talc et le
gypse. L’acier raie de la calcite jusqu’à l’apatite. Le verre raie l’orthose, mais pas le
quartz ;

 Réaction avec le jus de citron ou l’acide dilué. Les minéraux calcaires font effervescence
avec le jus de citron ou l’acide dilué ;

 Goût: certains minéraux se reconnaissent par leur goût: Ex: halite, sylvite ;

 Aimantation: les minéraux riches en fer font dévier l’aiguille aimantée Ex magnétite ;

 Densité: la plus part des minéraux ont une densité entre 2 et 3,5. Ex: quartz 2.65 ;
calcite:2.7. gypse: 2.32; kaolinite: 2.61-2.68. Mais les minéraux métalliques et ceux
contenant du baryum sont relativement lourds. Pt natif: 21.5; l’or natif 19.3; plomb: 11.3
; baryte:4.5 ;

 Par ailleurs, certains minéraux ont une densité anormalement légère. Roches volcanique
vacuolaire (ponce) ;

34
Identification microscopique

On distingue la microscopie optique et la microscopie électronique :

 Microscopie optique: observation des lames minces avec microscope polarisant.

 Microscopie électronique: la microscopie est utilisée pour l’indentification des


minéraux de très petite taille comme les argiles.

II. Les roches: classification et identification

A. Roches

1. Définition

Une roche est tout matériau ou agrégat de matériaux (minéraux) formé à la suite de phénomènes
géologiques se déroulant soit à la surface (sédimentaire et volcaniques) soit à l’intérieur de la
terre (plutonique et métamorphique).

2. Les types de roches

On distingue trois grandes catégories de roches selon leur origine, leur mode de formation et
leur composition minéralogique : les roches sédimentaires, métamorphiques et magmatiques.

2.1. Roches sédimentaires

Ce sont des roches issues du dépôt des particules soit sous l’effet de la gravité, soit par
précipitation chimique à la faveur de la sursaturation des solutions, ou soit par accumulation de
matière organique déposée.

Les roches sédimentaires sont les roches couramment rencontrées à la surface de la terre tant
dans le milieu continental que le milieu marin et sont caractérisées par une structure litée et par
la présence de fossiles parfois.

 On distingue trois grands types de roches sédimentaires:

Roches détritiques : proviennent de l’accumulation des débits des roches préexistantes.

Roches chimiques: proviennent de la précipitation de composés chimiques. Ex, les évaporites


(sel)

Roches biochimiques: de l’accumulation de débris d’origine organique.

35
2.1.1. Roche sédimentaire détritiques

Les principales roches détritiques sont classées par granulométrie (taille des grains)
décroissante des sédiments qui les contiennent.

En fonction de la taille des grains qui constituent la roche, on distingue :

 Conglomérat (Blocs, Galet, Graviers, Gravions)

 Grès (Sables, Sablons, Silts)

 Siltite (Limon, Argile)

En fonction de la forme des grains :

 Grains arrondis Anguleux, subanguleux, Grains tabulaires, Grains prismatiques, aiguille

En fonction de la surface des grains constituent la roche, on distingue :

 Grains non usés, Grains usés

Quelques exemples de roches sédimentaires détritiques

Les principales roches détritiques classées par granulométrie décroissante sont les
conglomérats, les grés, les microgrès et les argilites.

 Conglomérats

Les conglomérats sont les produits de la cimentation des blocs, des pierres et des graviers. Si
les éléments sont arrondis, le conglomérat porte le nom de Poudingue, s’ils sont anguleux, la
roche est une brèche.

 Grès

Les grès sont issus de la diagénèse des sables. Ils sont souvent constitués de grains de quartz.
Ces grains de sables sont soudés grâce à un ciment. La nature du ciment peut être carbonatée,
siliceuse ou argileuse.

 Microgrès

Les microgrès sont le résultat de la cimentation des limons.

 Argilites

36
Pour désigner les roches argileuses, il est utilisé le terme argilite, servant ainsi le nom argile
aux dépôts meubles récents. Les argilites sont des roches détritiques à éléments essentiellement
argileux.

2.1.2 Roches sédimentaires biochimiques

Roches carbonatés: roche contenant à plus de 50% de carbonate (CO3²). Ces roches
regroupent les calcaires et les marnes.

 Calcaire: contenant à plus de 50% de calcite (CaCO3). On retrouve les calcaires


spathiques (spath, minéral dont les formes sont bien développées) et les calcaires
oolithiques.

 Marnes: La marne est un sédiment biogène hybride, résultante de moitié du calcaire et


l’argilites. Elle est dure plus que l’argilite (30 à 65% d’argile)

Roches siliceuses: roche contenant à plus de 50% silice. On distingue :

 Ex: Grès, sables, graviers, jaspe, conglomérat, limon, siltite

Roches carbonées: Ce sont des roches à plus de 50% de carbone. Elle regroupe les
hydrocarbures et les charbons sédimentaires.

 Ex: Tourbe, lignite

2.1.3. Roche sédimentaire chimiques

Roches salines notamment les évaporites: roche formées après l’évaporation de l’eau d’une
lagune ou de mer suffisamment riches en sels minéraux.

 Ex: Halite (Nacl) ou sel gemme, sylvite (Kcl), le gypse (CaSO4.2H2O), carnallite
(KClMgCl2), anhydrite (CaSO4) etc.

2.1.4. Roche sédimentaire résiduelles

Roches résiduelles : ce sont des roches formées à partir des résidus qui n’ont pas subis
d’importants transports après l’altération des roches préexistantes.

 Ex : La curasse latéritique, la bauxite, la latérite

2.2. Roches métamorphiques

37
Les roches métamorphiques sont les roches issues de la transformation d’une roche préexistante
(magmatique, sédimentaire, métamorphique) sous l’effet de la pression et/ou de la température
sans fusion.

2 .2.1 Les principales structures des roches métamorphiques

La schistosité: correspond à un feuilletage plus ou moins serré sous l’influence de contraintes


tectoniques ou litho-statiques. La roche se présente sous forme de feuillet de même couleur.

 Ex : les schistes

La foliation: la roche se présente sous forme d’alternance de lits clairs et des lits sombres

 Ex : Le gneiss

Orientation des minéraux: les minéraux de la roche épousent une direction dans leur majorité.

 Ex : orthogneiss

2.2.2 Quelques exemples de roches métamorphiques

Gneiss: roches dont les minéraux sont orientés ou foliés. Avec les feldspaths et parfois avec le
quartz, forment des lits de minéraux clairs continus séparant les lits de minéraux
ferromagnésiens. La roche est dure et très anisotrope, mais elle devient robuste et dure, grâce à
cette ossature quartzo-feldsphatique. Lorsque le gneiss provient d’une roche originellement
sédimentaire (argilite), on parle de paragneiss, s’il dérive d’une roche magmatique (granite), il
s’agit d’orthogneiss. Ce sont des roches de forte intensité de métamorphisme. Si le gneiss est
issu d’une roche qui fut métamorphique, il est appelé polygneiss.

Importance: les gneiss sont de bonnes roches de construction lorsqu’ils sont assez massifs.

Micaschiste: Les micaschistes présentent une structure schisteuse dont les minéraux sont en
plaquette et visibles. Les micas sont abondants dans les micaschistes comme leur nom l’indique.
Ils sont d’intensité de métamorphisme inferieure relativement aux gneiss et sont fragmentables
par altération. La transformation des minéraux du départ aboutit aux micas (moscovites et
biotites).

Quartzite: les quartzites sont issus du métamorphisme du grès ou sable à élément quartzeux et
ciment siliceux. C’est une roche généralement monominérale assez homogène. Le quartzite est
une roche de couleur blanche, beige, ou verdâtre en raison de la présence de quelques
phillosilicates. Ce sont des roches qui résistent au transport détritique grâce à la grande dureté

38
de quartz et à leur faible altération physico-chimique. C’est ce qui explique la formation des
gisements de sable et de graviers roulés

Marbre: les calcaires se transforment en marbre par recristallisation des microcristaux en


macrocristaux de calcites. Si le calcaire d’origine est pur, on obtient une roche blanche
homogène, massive, à aspect cristallin. Lorsque la teneur en magnésium des carbonates est
élevée, on obtient des marbres dolomitiques.

o Les marbres sont très utilisés comme matériaux de revêtement.

o Ils sont utilisés pour fabriquer de la chaux au Bénin.

o Ils servent de matériaux pour la mise en place de granito

2.3. Roches magmatiques

Les roches magmatiques résultent de la solidification du magma en profondeur (roches


plutoniques) ou en surface (roches volcaniques). Ce sont des roches de texture grenue à vitreuse.

La classification de ces roches repose sur leur processus de mise en place et sur leur composition
chimique et minéralogique.

Parmi les méthodes de classification, nous allons nous baser sur la teneur en silice de la roche
d’une part et le contexte géodynamique d’autre part.

2.3.1 La classification de roches selon leur teneur en silice:

On distingue les roches felsiques, intermédiaires, mafiques et ultrabasiques

 roches felsiques (acides) 65 à 75% de silice (SiO2)

Familles des granites: ils possèdent beaucoup de quartz, feldspaths et mica noir et ou blanc. Son
équivalent volcanique est la rhyolite, faite d’une pate amorphe ou cryptocristalline claire

 Roches intermédiaires 52 à 65% de slice

Familles des diorites: elles n’ont pas suffisamment de silice pour former le quartz en quantité
importante. Son équivalent volcanique est l’andésite.

 roches mafiques 45 à 52% de silice

39
Familles des gabbros: dépourvus de quartz, ils sont constitués essentiellement de pyroxène et
de plagioclase calcique. L’équivalent, le basalte, est fait d’une pate microlithique gris foncé
contenant souvent des phénocristaux de pyroxène ou d’olivine.

 Roches ultramafiques moins de 45% de silice

Familles des péridotites: roches magmatique les plus foncées, elles sont constituées d’olivine
et de pyroxènes à 90%.

2.3.2 Classification selon leur contexte géodynamique

Selon le contexte de mise en place des roches magmatiques, on a les roches magmatiques
résultant de la solidification du magma en profondeur (roches plutoniques) ou en surface
(roches volcaniques). Ce sont des roches de texture grenue à vitreuse.

Les roches plutoniques ou intrusives ou cristallines:

Ce sont des roches faites de minéraux visibles à l’œil nu ou à la loupe. Ce sont des roches
massives, entièrement cristallisées. On est en mesure de distinguer le quartz, les feldspaths et
les micas.

 Ex: Gabbro, Diorite, Granite, pegmatite, labradorite (roches grenues, cristaux


suffisamment grands)

Les roches volcaniques:

Ce sont des roches dépourvues de minéraux cristallisés. Elles sont faites d’une pate vitreuse ou
microcristalline ou vacuolaire.

 Le basalte, andésite rhyolite, phonolithe, ponce, pouzzolane (roches microlitiques ou


vitreuses, cristaux de tailles petites)

2.3.4 Identification

 La roche contient-elle des cristaux visibles à l’œil nu ou à la loupe?

 Observe-t-on une réaction à HCl

 Est-ce que la roche est essentiellement monominérale?

 peut-on rayer la roche à l’ongle?

 Est-ce que la roche raye le verre et est de couleur claire?

40
 Le minéral prédominant a-t-il un gout de sel de cuisine?

 Est-ce la roche a une texture anisotropie?

 Est-ce que les minéraux en feuillets sont prédominants?

 Est-ce que la roche est composée par au moins 20% de quartz?

 Reconnait-on dans la roche des débris d’organismes (ex: morceau de coquillage)?

 Est-ce que les constituants de la roche ont une forme arrondie ou angulaire?

 Est-ce que la réaction a HCl laisse un résidu argileux?

 Est-ce que la roche a un éclat vitreux?

 La roche présente-t-elle un aspect finement lité?

 La roche présente-t-elle beaucoup de vacuoles (vides dus à des bulles de gaz)?

 La roche laisse-t-elle de trait quand on la trimbale sur un objet (ardoise, carreaux ou


mur) ?

41
Chapitre IV. Notions de cartographie géologique

Introduction

La cartographie est la science dont le but est de représenter en plan la surface des données. Il
existe plusieurs cartes thématiques. Mais notre objet porte sur la carte géologique. Cette
dernière se réalise sur un fond topographique.

I. Carte topographique

A. Définition

Une carte topographique est une représentation dans le plan d’une portion de la surface de la
terre (du grec topo qui veut dire lieu).

Une carte se réalise à une échelle donnée.

B. Notion d’échelle

L’échelle (E) est le rapport des distances entre deux points, mesurées sur la carte (d) et sur le
terrain (D). E=d/D, où d est la distance mesurée sur la carte et D est la distance réelle mesurée
sur le terrain, les deux distances étant exprimées dans la même unité.

C’est pourquoi l’échelle est sans unité, donc un nombre, un rapport.

1. Expression courante d’échelle

 l’échelle s’exprime sous forme numérique 1: 1 000 ou 1/1 000, 1:500 000 ou 1/500 000
on lit l’échelle est au millième ou cinq cent millième ;

 l’échelle s’exprime également sous forme graphique par des segments qui
correspondent à des distances données sur le terrain. Ainsi 1 cm peut représenter 20 km
sur le terrain ou 0.8 cm de segment peut correspondre à 20 km selon ce qui est choisi
comme pas du segment

42
Figure 11: Quelques exemples d’échelles Graphiques

C. Représentation du relief sur la carte

De nos jours, le relief est souvent représenté par les courbes de niveau

1. courbe de niveau

Une courbe de niveau est le lieu géométrique des points se trouvant à la même altitude.
Autrement dit une courbe de niveau est une ligne courbe imaginaire qui relie les points qui se
trouvent à la même « hauteur ». Sur une carte topographique, les courbes de niveau ne sont
jamais sécantes.

On distingue les courbes de niveau maîtresses (trait épais et gras) séparées par des courbes
normales (en trait normal). Il existe aussi des courbes de niveau intercalaires (en tirets) qui
séparent deux courbes de niveau normales consécutives lorsque le relief est très peu accidenté.

2. Equidistance

La distance verticale entre deux courbes de niveau consécutives est appelée équidistance
(exprimée en mètres). En général entre deux courbes maîtresses, il y a quatre courbes normales

Habituellement, l’équidistance est indiquée sur la carte. Mais il arrive qu’elle n’y figure pas.
Dans ce cas, il faut la calculer.

43
3. Calcul de l’équidistance

Pour calculer l’équidistance, il faut choisir deux courbes de niveau d’altitudes connues (H1 et
H2). Puis on calcule la différence d’altitude entre ces deux courbes (H1-H2) soit H en mètre.
Ensuite il faut compter le nombre d’intervalles qui sépare les deux courbes de niveau choisies,
soit n intervalles entre les deux courbes d’altitudes connues et choisies. Alors équidistance e
H
sera déterminée par l’équation: e= 𝑛

L’équidistance est toujours positive

Figure 12 : exemple de carte topographique (google)

Exercice: Calculer l’équidistance de la carte topo ci-dessus

D. Réalisation profil topographique

1. Définition

Un profil topographique est la représentation de la coupe d’une surface topographique par un


plan vertical; c’est un graphique qui s’exécute généralement à partir d’une carte topographique.
L’échelle de la coupe peut être ou non celle de la carte utilisée pour la construire. Il n’est pas
obligatoire d’adopter la même échelle pour les distances horizontales et pour les altitudes; une
échelle des hauteurs plus grande que celle des longueurs permet souvent d’avoir une vision plus
nette des détails du relief mais a l’inconvénient de modifier les pentes. Cependant si le profil
topo est destiné à établir ensuite une coupe géologique détaillée, cette opération est à proscrire
car elle ne permet pas une représentation convenable des structures

44
Les pendages des structures sont en effet modifiés, leur tangente trigonométrique étant
multipliée par le même coefficient que l’échelle des hauteurs. (Dictionnaire de géologie)

2. Réalisation de profil topographique

Démarche:

 Tracer le trait de profil sur la carte topo;

 Calculer l’équidistance si elle n’est pas donnée;

 Choisir les échelles verticale si elle n’est pas imposée;

 Prendre le papier millimétré et graduer les hauteurs en prenant comme pas (unité
verticale) la valeur de l’équidistance selon l’échelle verticale choisie; (tenir compte de
l’altitude maximale et de l’altitude minimale suivant le trait de profil;

 projeter orthogonalement chaque point d’intersection marqué en haut du papier


millimétré à l’altitude correspondante à chaque courbe de niveau ;

 relier tous les points projetés par une ligne à la main (sans une règle de mesure) ; orienter
le profil ;

 Appliquer le papier millimétré ainsi gradué contre le trait de profil;

 Marquer en haut du papier millimétré les intersections des courbes de niveau avec le
trait de profil.

Exercice: Comment orienter un profil ?

L’orientation se fait à l’aide de la rose des vents

Figure13: Rose des vents (Google)

45
II. Carte géologique

A. Définition

C’est la représentation sur un fond topographique des terrains qui affleurent à la surface du sol,
ou qui ne sont cachés que par une faible épaisseur de formations superficielles récentes (sol etc)
qui, en général ne sont pas figurées. Les terrains sont généralement affectés de couleur et
désignés par des notations qui indiquent leur âge géologique quand on le connaît (cas général
des terrains sédimentaires). Si on l’ignore, on différencie les formations grâce à leur caractère
pétrographique (cas habituel des roches magmatiques et des roches métamorphiques). Les
terrains sont séparés les uns des autres par les lignes que l’on appelle contours géologiques.

Il ne faut pas confondre courbe de niveau et contour géologique. Lorsque les terrains sont
horizontaux, certains contours géologiques peuvent se superposés avec des courbes de niveau.
Mais si les terrains sont déformés, alors les contours géologiques et les courbes de niveau sont
sécants.

D’autres renseignements y sont portés au moyen de signes conventionnels (pendages,


gisements de fossiles, minerais, exploitations minières etc). Pour faciliter la lecture de carte
géologique, on y associe une légende.

B. La légende

C’est un ensemble de signes (lettres, chiffres, symboles et couleurs) qui permettent de


comprendre les données contenues sur la carte géologique. Notons qu’une carte quelque soit sa
nature et sa thématique a une légende. La légende permet de connaître l’âge, la lithologie, les
déformations des terrains affleurant etc.

La carte géologique est souvent accompagnée d’une notice explicative.

C. La notice explicative

C’est un document qui accompagne souvent la carte géologique et qui donne les détails non
seulement sur la nature des roches mais également sur les conditions de leur formation, les
différentes phases et types de déformations, le contenu fossilifère (pour les roches
sédimentaires), les isotopes qui ont servi pour la dation absolue, l’histoire géologique des
formations figurant sur la carte géologique.

D. L’âge des terrains

46
Il est déterminé soit par la dation relative sur la base des fossiles marqueurs ou stratigraphiques.
C’est le cas des roches sédimentaires qui comportent souvent des fossiles.

Pour les roches cristallines et cristallophylliennes utilise la datation absolue. La datation absolue
basée sur la radiométrie c’est-à-dire la désintégration nucléaire des isotopes de certains
éléments chimiques, notamment : uranium, thorium, rubidium, potassium.

On calcule la période ou demi-vie T de ces éléments par la formule :

ln2
𝑇=
λ

Où T ou période est le temps nécessaire pour que le nombre d’atomes radioactifs soit de moitié ;

 est la constante de désintégration radioactive, caractéristique d’un radioélément.


Plusieurs couples de désintégration sont utilisés en géologie. Pour les temps courts (géologie
du quaternaire) le carbone-14 est bien adapté (âge limite de 45.000 ans avec T demi-vie égale
5.730 ans).

47
Chapitre V. Notions d’hydrogéologie

Introduction
L’hydrogéologie (hydro, eau et gê, terre et logos discours-science) est la science qui
s’occupe de la circulation des eaux dans le sous-sol (recherche des nappes, évaluation des
réservoirs, captages et débits possibles etc). De manière plus simple, on appelle hydrogéologie
la science qui étudie les eaux souterraines.

I. Aquifères
A. Définition
Un aquifère est une formation géologique perméable et conductrice (sable, gravier, roche
fracturée) qui emmagasine et fournit de l’eau en quantité importante et suffisamment pour
constituer une source d’approvisionnement en eau potable lorsqu’elle est captée par des
ouvrages adaptés (puits, forages, drains, galeries etc.). Les potentialités d’une formation
géologique pour former un aquifère dépendent de la porosité et de la perméabilité des
matériaux.

B. Les types d’aquifère selon la porosité des terrains

La porosité est définie comme la fraction du volume total d’une roche ou d’un sédiment qui est

composée de vide (pourcentage de vides). La porosité est forte si les particules de la roche sont

constituées de grandes surfaces de rétention d’eau.

1. Aquifère à porosité d’interstices

Les aquifères de porosité d’interstices sont constitués de formation géologique meuble dont les

pores sont communicants. Si les pores sont grossiers, ils communiquent entre eux, l’eau peut

circuler dans ces vides (comme les sables, les grès mal cimentés et les graviers, et les

conglomérats mal cimentés).

Si les pores ne sont pas communicants ou sont de petite taille (ex, argile), ils ne participent pas

à l’écoulement souterrain, car l’eau est piégée dans les pores. Dans ce cas on ne peut pas parler

d’aquifère mais d’aquiclude.

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Exemple : aquifère du continental terminal (Miocène supérieur) de Calavi (Bénin)

2. Aquifère à porosité de fissure

Un aquifère à porosité de fissure est formé à partir des roches indurées déformées. Lorsqu’elles

développent des fractures, l’eau peut s’y infiltrer, s’y déplacer et s’y accumuler.

Les aquifères de ce type sont circonscrits à la seule zone de la fissure ou fracture. De tels

aquifères sont dits aquifères discontinus

Exemple : aquifère de Dassa Zoumè (socle cristallin du Bénin)

3. Aquifère à porosité karstique

Les aquifères à porosité karstique sont formés par les roches solubles dans l’eau et de fissurées

(calcaires, gypses). Les eaux qui s’infiltrent dans les fissures de roches solubles ont tendance à

les élargir. Elles sont capables de conduire très rapidement de grande quantité d’eau sur de

longue distance.

Exemple ; aquifère de Possotomé ou de Bopa au Bénin

C. Les types d’aquifère selon la perméabilité des terrains

La perméabilité est une aptitude d’un milieu à sa laisser traverser par un fluide. Le fluide ici est

l’eau.

En fonction de la nature des terrains, on distingue :

1. Aquifère

Sur la base de perméabilité, on définit un aquifère comme un terrain contenant des vides

connectés, de taille suffisante pour conduire une quantité importante d’eau.

2. Aquitard

Ce sont des formations géologiques peu perméables ou semi-perméables qui ne permettent pas
d’exploiter des quantités notables d’eaux souterraines.

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Il existe au moins deux définitions du terme aquitard, terme hydrogéologique employé par
opposition à aquifère et aquiclude :

 un aquitard représente une formation contenant une quantité non négligeable d’eau, qui ne
pourrait être récupérée de manière rentable. À une échelle régionale, une telle formation
rendrait toutefois des quantités d’eau appréciables

 un aquitard représente une formation semi-perméable qui participe au drainage vertical


des formations encaissantes supposées plus perméables.

3. Aquicludes
Ce sont des formations tellement imperméables qu’elles se comportent comme barrière étanche.

Un aquiclude désigne une formation (au sens géologique du terme) ou groupe de formations
qui, bien que poreuses et capables d'absorber l'eau à un rythme lent, ne transmettent pas l'eau
suffisamment vite pour approvisionner en quantité suffisante un puits ou une source, même
lorsqu'elles sont saturées. La formation peut être par exemple composée de strates d'argile.
Comparé à un aquitard, un aquiclude n'est pas transmissif.

II. Nappes d’eaux souterraines

A. Définition

Une nappe d’eau représente l'ensemble des eaux comprises dans la zone saturée d'un aquifère,
dont toutes les parties sont en liaison hydraulique.

B. Les types de nappes d’eaux souterraines

1. Les nappes libres

Les nappes libres désignent des volumes d’eau souterraine dont la surface est libre, c'est-à-dire
à une pression égale à celle atmosphérique. Une nappe libre est comprise dans un aquifère qui
comporte, au-dessus de la zone saturée en eau, une zone non saturée.

2. Les nappes captives

Les nappes captives désignent des volumes d’eau souterraine emprisonnés entre les formations
géologiques imperméables, à pression supérieure à celle atmosphérique.

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Figure 14: Schéma montrant les types de nappes souterraines
3. Nappes artésiennes
Les nappes artésiennes dérivent de nappes captives. Dans le cas ou leur surface piézométrique
est au-dessus de la surface du sol, elles sont appelées, nappes artésiennes. On assiste au
phénomène d’artésianisme jaillissant dans ce dernier.

III. La loi ‘’fondamentale’’ de l’hydrogéologie et Quelques propriétés hydrogéologiques


A. Loi de Darcy

La loi fondamentale de l’hydrogéologie établie par Henry DARCY en 1856 énonce que la
quantité d'eau Q du sol déchargée à travers une portion donnée de l'aquifère est proportionnelle
à l'aire A qui sectionne le flux, le gradient de portion hydraulique i et la conductivité
hydraulique K

B. Propriétés hydrogéologiques
1. Le Coefficient de perméabilité ou Conductivité hydraulique (K)

La perméabilité (K) défini par la loi de Darcy, est l'aptitude d'un réservoir à se laisser traverser
par l'eau sous l'effet d'un gradient hydraulique (G. CASTANY). Il est exprimé en m/s

Tableau : Perméabilité de quelques matériaux

51
2. La Transmissivité

La Transmissivité est notée T (m²/s) caractérise la productivité d'un captage. C'est parfois le
produit du coefficient de perméabilité K par l'épaisseur de la zone saturée e. On le détermine
suite à un pompage d’essai.

3. Le débit (Q)

Le débit (m3/s) est le volume d'eau traversant une section transversale de l'aquifère en une
unité de temps.

4. La porosité efficace (n)

La porosité représente le volume total mobilisable de l’eau libre, circulante dans les pores
« ouverts » des formations géologiques. Elle diminue avec la taille des grains. Elle peut être
déterminée au laboratoire ou sur le terrain, par égouttage de la roche.

5. Coefficient d’emmagasinement

Coefficient d'emmagasinement S est le rapport du volume d'eau libérée ou emmagasinée par


unité de surface d'un aquifère. C’est un coefficient sans dimension

6. Surface piézométrique

La surface piézométrique correspond au niveau auquel la pression hydraulique (poids de la


colonne d’eau par unité de surface) est égale à la pression atmosphérique. La surface
piézométrique est le lieu des pressions nulles (par rapport à la pression atmosphérique.

7. Rabattement et tassement des terrains

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Le rabattement est dû à l’excès de pompage des eaux des nappes, qui excède la recharge. Le
rabattement peut conduire à un tassement des terrains, par compaction des matériaux, baisse de
la porosité et de la perméabilité et subsidence des couches superficielles.

Le rabattement de la nappe dans le cadre des travaux de construction dans les zones où
la nappe est presque affleurant entraîne des tassements préjudiciables pour les ouvrages
existants. Il faut en tenir compte pour éviter les conflits voire les poursuites judiciaires

53
Chapitre VI: Aperçu sur la géologie du Bénin

Sur le plan géologique, le Bénin comprend quatre entités qui sont :


- le bassin sédimentaire côtier,
- le socle cristallin,
- le bassin sédimentaire de Kandi,
- le bassin de Pendjari (Voir le schéma ci-après) ;

Figure 14 : carte montrant les différents domaines géologiques du Bénin


Dans les bassins sédimentaires, on ne trouve en surface que des roches sédimentaires qui
recouvrent les roches magmatiques et métamorphiques. Sur le socle cristallin, on ne trouve que
des roches magmatiques et métamorphiques en surface.

54
1. Le Bassin de la Pendjari
Il est dominé par les roches sédimentaires gréseuse, conglomératiques et chimiques (grès,
conglomérat, jaspes). On note en certains endroits la présence de schistes.

2. Le bassin de Kandi
On y trouve des conglomérats et des grès.

3. Le bassin sédimentaire côtier


Il s’étend de l’océan atlantique au sud jusqu’à la latitude de la localité de Dan au Nord de
Bohicon. Il est constitué de couches sédimentaires inclinées du Nord vers le Sud. Ces couches
sédimentaires comprennent :
o des grès, des sables et des argiles sableuses d’origine continentale, surmontés d’argiles,
de grès, de calcaire et de sable d’origine marine ;
o des argiles et des marnes (calcaire + argile) qui s’observent en surface dans la dépression
de la Lama et qui se prolongent en profondeur au sud de cette dépression ;
o une couche sableuse avec des niveaux plus ou moins argileux et gréseux ;
o une terre rouge appelée terre de barre qui provient de l’altération de la couche sableuse
citée plus haut ;
o des alluvions des fleuves (Mono, Couffo, Ouémé, Sô) et les sables marins qui sont les
termes supérieurs des couches sédimentaires du bassin sédimentaire côtier ;

Le bassin sédimentaire côtier montre sur le plan géomorphologique deux séries de sept plateaux
répartis de part et d’autre de la dépression de la Lama et séparés par les vallées des principaux
cours d’eau (Mono, Couffo, Ouémé). Ce sont : d’Est en Ouest :
 les plateaux de Kétou, de Zagnanado, d’Abomey et d’Aplahoué formant la série des
plateaux du Nord ;
 les plateaux de Sakété, d’Allada et de Comé formant la série des plateaux du Sud ;

4. Le socle cristallin
Il est constitué de roches métamorphiques et magmatiques (granites, gneiss, schistes). Les
quartzites de la chaîne de l’Atacora viennent compléter cet ensemble au Nord-Ouest du Bénin.

5. Utilisation des roches du Bénin


 Les calcaires sont utilisés à Onigbolo pour la fabrication des ciments.
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 Les sables servent dans les constructions. Ce sont les sables marins exploités à Sèmè,
les sables fluviatiles exploités dans les vallées de l’Ouémé et du Couffo et les sables
lagunaires exploités dans les lagunes de Porto-Novo et dans les lacs Nokoué et Ahémé.
 Les granites sont concassés et exploités au Nord et au centre du pays, notamment dans
les régions de Dassa-Zoumè et environ (exemple de la carrière de Dan).
 Les graviers sont exploités dans le Département de Mono (exemples de la carrière de
Comè, de Sè, etc) pour le béton.
 Les quartzites de l’Atacora sont utilisés comme pierres ornementales
 Les jaspes de Tiélé-Matéri sont concassés et utilisé dans les travaux du génie civil.
 Les marbres de Lanta et de Dadjo sont utilisés dans les constructions.
 Les argiles du Sud du Bénin sont utilisées pour la fabrication des briques cuites, de la
poterie. - La terre de barre est utilisée dans les constructions.

56
Chapitre VII : Mouvements des terrains superficiels
Les terrains qui constituent l’écorce terrestre sont soumis à diverses forces qui peuvent entrainer
leurs cassures, leurs plissements et pour ceux qui sont superficiels leurs déplacements.
Les terrains superficiels sont ceux qui peuvent se déplacer facilement sous l’effet de leur poids
ou à la faveur des tassements ou des gonflements.
Les principaux mouvements des terrains sont :
A. Le creep/-creeping
Ce sont des déplacements très lents sur des plans inclinés et très souvent imperceptibles à
l’observation non expérimentée.

 Le principal moteur de ce déplacement est :


o la gravité.
o Aspect tectonique
Les terrains affectés / de creep possèdent de mauvaises caractéristiques mécaniques. Il ne faut
donc en aucun cas implanter des fondations sur ces terrains.

 Caractéristiques principales
Le creep affecte tous les versants des collines. C’est un processus continu, (en fait une
déformation plastique). La vitesse décroit avec la profondeur.

 Agents responsables
La gravité est la principale cause : dans ce cas c’est tout le terrain superficiel qui se met en
mouvement et de manière continue ; on parle alors de creep continu. Par ailleurs, les variations
saisonnières de températures et d’humidité, les alternances de gel et de dégel accélèrent
sensiblement le creep et sont donc responsables du creep saisonnier.
 Conséquences
o Fauchage
Le mouvement entraine le basculement des structures vers l’aval. Le basculement
s’accompagne souvent de dislocation et diminue la cohésion et favorise l’action des agents
d’altération.
Erreur d’interprétation tectonique
Les mesures de direction et surtout de pendage faites sur les terrains en reptation ne
correspondent en rien aux caractéristiques géométriques de formations en profondeur.
Aspects tectonique.

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Sur les terrains
- Les terrains affectés par le creep ont de mauvaises caractéristiques mécaniques.
- Le fauchage réduit la cohésion et l’angle de frottement interne des terrains ;
- Le fauchage augmente la perméabilité des matériaux rendant possible l’existence de
nappe aquifère.

 Effet sur les constructions


Le creeep engendre des déformations préjudiciables à toutes les constructions rigides (bâtiment,
culées de ponts, voies de communication, canalisation diverses) à cause de la non homogénéité
des déplacements et des vitesses des différents points de la masse en mouvement. Les
constructions non rigides résistent mieux aux mouvements différentiels.

 Effets sur les excavations et tranchées


Le terrain superficiel en mouvement à tendance à combler les trous à flanc de colline. Il faut
donc éviter de réaliser des excavations ou tranchées juste en dessous des terrains en mouvement.

 Effet sur les remblais


Etant donné que le creep dégrade les caractéristiques mécaniques des terrains qu’il
affecte, il est interdit (déconseiller) d’effectuer les remblais sur les terrains en
mouvement.

B. Les éboulis
Définition : Ce sont des morceaux de roches arrachés à un des rochers et accumulés au pied
des collines. Le principal moteur ici est encore la gravité mais les pluies diluviennes accélèrent
leur processus.

 Aspect tectonique
Les éboulis sont des terrains meubles et par conséquent de mauvaises caractéristiques
mécaniques. Il ne faut donc en aucun cas y édifier des fondations ou y faire des remblais. Par
ailleurs, ils peuvent constitués une source économique de concassés et des matériaux
d’enrochement s’ils ne sont pas altérés. Souvent sous les éboulis on rencontre de nappes
aquifères.

C. les éboulements

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Un éboulement est constitué par une masse rocheuse détachée d’une falaise. La masse qui se
met en mouvement peut être constituée de roche massive ou cohérente.

 Agents responsable
L’origine des éboulements est liée aux plans de stratification, aux diverses fissures, aux failles,
au clivage (schistosité) qui isolent les masses rocheuses. Dès que l’équilibre est rompu, les
masses basculent, il y a donc éboulement. D’autres part, les fortes pluies, les gels et dégels ainsi
que les travaux à flanc de collines peuvent être à l’origine des éboulements.

 Caractéristiques mécaniques
Les éboulements possèdent de mauvaises caractéristiques. Ils sont sujets soit au tassement soit
à la rupture. Il faut éviter de fonder sur eux.

D. Les glissements de terrains


Définition : c’est un déplacement relativement rapide qui au cours de leurs mouvements restent
en contact avec leur support. Très souvent les glissements des terrains surviennent dans des
zones de sols argileux et en présence

 Critères permettant de reconnaitre des terrains en cours de glissement


Il existe deux critères à savoir : la présence de plusieurs arbres aux troncs courbés. La présence
de niches d’arrachement matérialisé par des crevasses aux lèvres dénivelées.
Sur les terrains en glissement, les poteaux ne sont plus alignés et ne sont plus verticaux

 Critères permettant de déceler les terrains glissés


Un chaos sur le sol, matérialisé par des bourrelets et des crevasses. Il y a destruction donc
absolue de végétation. Destruction des voies de communication. Destruction des bâtiments,
obstruction des vallées entrainant des inondations.

 Prévention et traitement
L’eau étant l’un des principaux moteurs, c’est à elle qu’il va falloir s’en prendre.
Toutes les eaux superficielles doivent être canalisées par un système de rigole et drainées loin
des zones menacées de glissement. Les souterraines sont combattues par la réalisation de drains
soit obliques soit horizontaux.

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On peut ériger des murs de soutènement si la masse menacée de glissement n’est pas énorme
et si le mouvement est encore à son début.
Si les terrains sont compacts mais fissurés on peut prévoir l’injection de béton dans les fissures
pour les colmater.
On peut concevoir un traitement par boulonnage si celui-ci peut s’avérer adéquat et donc
efficace. Il peut être couplé avec l’implantation des tirants.

E. Les affaissements
Ce sont des mouvements des terrains superficiels dont la composition verticale est plus
importante que celle horizontale. Ils sont encore appelés mouvements verticaux. Dans ces
mouvements on range les tassements et les gonflements.

 Les tassements
C’est un mouvement vertical des terrains superficiels vers le bas.
Lorsque que le tassement est uniforme il ne cause pas de grave danger pour les ouvrages à part
une dénivellation qui pourrait empêcher l’accès ou la sortie d’un bâtiment. Par contre les
tassements différentiels sont les redoutables.

Causes
Présence de vide dans les terrains. Variation du niveau de la nappe phréatique. Réorganisation
des particules des roches par le phénomène de tassement compactage.

Conséquences
-sur les routes : apparition de nids de poule, existence de points durs (assurer un bon
compactage)
- sur les bâtiments : apparition de fissures, les portes se ferment mal décollement déchaussement
du plancher (éviter si possible les terrains sujets aux tassements, bien réaliser le compactage et
au besoin réaliser des fondations sur pieux. Réaliser la fondation sur radié)

2. Les gonflements
Ce sont des mouvements verticaux dus à la présence de minéraux argileux gonflant.
Les principaux minéraux gonflants sont : la bentonite, l’illite et dans certaines conditions la
kaolinite. Dans la dépression de la Lama qui s’étend d’Ouest à l’Est au bénin, il y a des argiles

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gonflantes. Les localités où l’expression de cette présence est le plus manifeste entre Pobè et
Onigbolo puis entre Sèhouè et Cana.
 Conséquences
Destruction des voies, apparition de fissures, qui s’élargissent très rapidement sur des murs
jusqu’à écroulement des bâtiments, déformation des fondations/ enlever la couche gonflante si
elle n’est pas épaisse, charger le sol au prorata de son pouvoir gonflant, construire avec des
matériaux légués et déformables

Tom JAKSON : Quelle est cette roche : reconnaitre 150 roches et minéraux 128p

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