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COURS DE GEOLOGIE GENERALE

ECOLE SPECIALE DU BATIMENT ET


DES TRAVAUX PUBLICS

COURS DE GEOLOGIE GENERALE

PREMIERE ANNEE BTS

ENSEIGNANT : KOFFI KOUADIO DAVID

dakoff007@yahoo.fr
(+225) 05 30 88 40 / 20 32 80 01

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COURS DE GEOLOGIE GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

I. GENERALITE
La Géologie, aussi appelée Science de la Terre est l’une des Sciences les plus anciennes.
Cette science se consacre à l’étude des phénomènes géologiques statiques et des processus
géologiques dynamiques dans un passé très reculé et de nos jours subit par la Terre.
La géologie a pour objet immédiat l’exploration des minéraux, des roches, des débris
organiques fossiles et les processus géologiques modernes. Un rôle particulièrement important
pour la géologie revient donc aux processus géologiques actuels. Les éruptions volcaniques,
les tremblements de terre, les lents affaissements de la surface terrestre dans certaines
régions et ses exhaussements dans d’autres, l’accumulation des sédiments actuels des
fleuves, lacs et mers sont également d’un grand intérêt pour elle.
On appelle géologue en générale, celui qui étudie la terre. Il essaie de comprendre les processus
qui se déroulent sur et dans la terre et aussi de documenter son histoire complexe et longue. Il
peut étudier directement les endroits qui sont accessibles comme par exemple la surface
terrestre, les bassins océaniques et l’atmosphère. Il essaie également de comprendre ce qui
se déroule à l’intérieur de la terre, ce qui exige soit des forages profonds, soit l’utilisation
d’observations indirectes comme les produits fournis par les volcans, les maux créés par les
tremblements de terre, soit l’utilisation de méthodes indirectes comme la géophysique.

II. DEFINITION ET INTERET DE LA GEOLOGIE


La Géologie, en tant qu’écriture est formée de deux mots grecs qui sont :
 « Géo » qui vient de « Geos »: Ce mot signifie Terre ;
 « Logie » qui vient de « Logos » : Ce mot signifie Science.
Nous pouvons donc dire étymologiquement que la géologie est la science de la terre. C’est
une science qui est consacrée à l’étude ou la connaissance de la terre.
En un mot, la géologie est la science qui étudie et décrit la Terre dans sa composition, sa
structure, son histoire et son évolution. Elle possède de nombreuses attaches avec d’autres
disciplines, ce qui a permis l’émergence de plusieurs disciplines géologiques qui forment les
sciences de la terre ou les géosciences. Ses disciplines dérivées et complémentaires sont les
géostatistiques, la géophysique, la géochimie, la géodynamique, la géologie, la tectonique,
la géomorphologie, la minéralogie, la cristallographie, la pétrologie, la pétrographie, la
stratigraphie, la métallographie, la métallogénie, la gîtologie…
L’intérêt de la géologie est surtout de montrer au monde de la science la valeur de l’ensemble
des matériaux qui constituent la Terre, leurs origines, leurs évolutions et leurs utilités. Elle vise
à comprendre et à faire comprendre la nature des composantes des matériaux de la croute
terrestre, leurs genèses, leurs histoires et leurs répartitions.
Les domaines d’application de la géologie sont diversifiés. Nous pouvons citer entre autre :
 Les travaux d’art et de génie civil ;
 La prospection minière
 La recherche pétrolière ;
 La recherche des eaux souterraines ;

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 Etc.
Le rôle de la Géologie est aussi grand dans d’autres branches de l’économie nationale, que ce
soit, entre autres, le génie civil, l’agriculture ou la santé publique. Aucun chantier de quelque
importance ne peut être inauguré sans l’étude géologique préalable qui doit confirmer que dans
les conditions géologiques données la construction est possible. Le développement de
l’agriculture est impensable sans résoudre l’ensemble des problèmes relatifs à l’alimentation
en eau, l’amélioration, l’approvisionnement en engrais minéraux, la protection des terres
arables contre l’érosion, etc.

III. ECHELLE DES TEMPS GEOLOGIQUES

L’établissement de l’échelle des temps géologiques provient de l’étude d’un certain nombre de
phénomènes qui marque des périodes bien précises.

Figure 1 Echelle des temps géologiques simplifiée

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CHAPITRE I LE SYSTEME SOLAIRE (LA PLANETE TERRE)

Les observations instrumentales avec les lunettes astronomiques et les télescopes, les
observations spatiales avec les sondes spatiales robotisées et les explorations humaines
continuent d’être menées afin de découvrir l’univers. Les données astronomiques ont permis de
découvrir, de nos jours que l’univers est formé de plusieurs galaxies (exemples : la voie lactée,
l’Andromède).

I. ORGANISATION DU SYSTEME SOLAIRE


1. ORGANISATION DE LA TERRE
Nous pouvons envisager cette origine en nous appuyant sur des observations rigoureuses à deux
sources différentes :
 Les observations du ciel : Ce sont les données astronomiques ;
 Les observations des météorites et des planètes : Ce sont les données planétologiques.

2. LES OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES


En regardant naitre et disparaitre les étoiles, en observant les galaxies de plus en plus lointaines,
les astronomes observent du coup le passé de l’univers. Ils peuvent reconstituer les étapes de
son évolution et de celles du système solaire.

En admettant que les phénomènes se soient toujours passés de la même façon, on peut dire que
le soleil et les planètes du système se sont formés dans une nébuleuse de nuages de gaz, de
poussières et des étoiles par accrétions successives de tous ces éléments.
3. L’ARCHITECTURE DE L’UNIVERS
a. Le big-bang
Le big-bang est un modèle cosmologique utilisé par les scientifiques pour décrire l’origine et
l’évolution de l’univers. C’est un modèle qui a été initialement proposé par le chanoine
catholique belge Georges Lemaitre qui décrit dans les grandes lignes l’expansion de l’univers.
L’univers se définit comme étant l’ensemble de tout ce qui existe. Il est composé de plusieurs
galaxies.
La galaxie est définie comme étant un vaste ensemble isolé et composé d’étoiles, de
poussières et de gaz interstellaires libérés suite au phénomène du big-bang, ensemble dans
lequel la cohésion est assurée par la gravitation.
La trace (le bras) de la galaxie dans laquelle se trouve le système solaire dans le ciel est la
voie lactée.
De façon générale, le terme Big-bang est associé à toutes les théories qui décrivent l’univers
comme issu d’une dilatation rapide qui fait penser à une explosion accordée à une époque dense
et chaude de l’univers primordial. L’on date la création de l’univers d’environ 15 milliards
d’années, au moment de l’explosion ou du Big-bang, d’un noyau de matière condensée.
Les trois types d’unités de mesure de distance en astronomie sont :
 L’année lumière (al) : elle est exprimée en 9,46 1012 Km.

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 L’unité Astronomique (UA) : elle correspond à la distance moyenne de la Terre au Soleil


et elle s’exprime à 149,6 106 Km.
 Le parsec (Pc) : c’est l’unité la plus utilisée par les astronomes. Du fait de la rotation de
la Terre autour du Soleil, les étoiles proches paraissent effectuer une révolution sur le fond du
ciel. Le Parsec peut donc se définir comme étant la distance à laquelle il faudrait se placer pour
observer le rayon de l’orbite terrestre (1 UA) sous un angle d’une seconde. Cette unité est donc
basée sur l’estimation de l’angle de Parallaxe pour évaluer les étoiles proches. L’angle de
Parallaxe est la distance telle qu’une unité astronomique est vue sous un angle d’une seconde
(1 s). le Parsec est égal à 3,08568 1013 Km.
b. Les galaxies
Les Galaxies sont des systèmes liés (par des forces gravitationnelles) qui échappent à
l’expansion et au refroidissement universel (Exemple : la voie lactée). Elles sont les principales
structures de l’univers. Ce sont, en quelque sorte, des « usines à transformer la matière gazeuse
en étoile ». Elles sont reparties en trois (3) principaux types :
 Les galaxies spirales : Elles sont composées du quart (1/4) des galaxies dont la voie
lactée. Elles sont en forme de disques aplatis avec deux bras spiraux émergeant du noyau
central. Riches en gaz, les compressions résultant de la rotation de la galaxie provoquent la
naissance de nouvelles étoiles au niveau des bras.
 Les galaxies elliptiques : Elles composent les deux tiers (2/3) des galaxies et sont les
plus grandes. Elles sont composées des vieilles étoiles. Du fait, de l’absence de gaz, elles ne
peuvent engendrer la naissance de nouvelles étoiles.
 Les galaxies irrégulières : Elles représentent moins du dixième (1/10) de toutes les
galaxies de l’univers.
Les galaxies ne se répartissent pas au hasard. Elles ont tendance à se grouper en structures plus
grandes : les amas.
4. STRUCTURE DU SYSTEME SOLAIRE
En vous appuyant sur le tableau ci-après ,
1) Classez les planètes de la plus proche à la plus éloignée du soleil.
2) Calculer la densité moyenne de la Terre à partir des données suivantes et du tableau

3) En considérant que 1UA≅150.106 Km, convertissez les distances soleil-planète. Quel


est l’avantage d’une telle unité ?
4) Construire un graphique représentant la densité des planètes et leur diamètre en
fonction de leur distance au soleil. Chaque planète sera représentée par un cercle
proportionnel à son diamètre.
5) Combien de types de planètes pouvez-vous dégager ? Lesquels ? Quelles sont leurs
caractéristiques ?

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 Le Système Solaire est une communauté ordonnée qui comprenait avant la décision du
24 Août 2006, neuf (9) planètes, soixante-treize (73) satellites, des myriades (multitudes)
d’astéroïdes, de comètes et autres petits corps célestes. En tant qu’étoile, le soleil n’est pas
très gros, mais comparé aux planètes, il est gigantesque.

 Selon la décision du 24 Août 2006, le système solaire est composé du soleil et des
corps célestes qui gravitent autour de lui. De façon schématique, le système solaire est
composé du soleil, de quatre (4) planètes telluriques, d’une (1) ceinture d’astéroïdes, de
quatre (4) planètes géantes, d’une (1) autre ceinture appelé ceinture de Kuiper et d’un nuage
de comètes (morceaux de roches et glaces) appelé le nuage d’Oort.
𝐒𝐲𝐬𝐭è𝐦𝐞 𝐒𝐨𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞 = 𝐒𝐨𝐥𝐞𝐢𝐥 + 𝟒 𝐏𝐥𝐚𝐧è𝐭𝐞𝐬 𝐓𝐞𝐥𝐥𝐮𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬

+ 𝟏 𝐂𝐞𝐧𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐝 𝐀𝐬𝐭é𝐫𝐨ï𝐝𝐞𝐬 + 𝟒 𝐏𝐥𝐚𝐧è𝐭𝐞𝐬 𝐆é𝐚𝐧𝐭𝐞𝐬
+ 𝟏 𝐂𝐞𝐢𝐧𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐊𝐮𝐢𝐩𝐞𝐫 + 𝟏 𝐍𝐮𝐚𝐠𝐞 𝐝′ 𝐎𝐨𝐫𝐭.

Le système solaire peut également être subdivisé en deux parties qui sont :
 Le système solaire interne est composé des quatre (4) planètes telluriques et de la
ceinture d’astéroïdes ;

 Le système solaire externe est composé des quatre (4) planètes géantes, de la ceinture
de Kuiper et du nuage d’Oort.

Les planètes tournent autour du Soleil sur des orbites elliptiques pratiquement toutes situées
dans un même plan écliptique qui est perpendiculaire à l’axe de rotation du soleil.
a- Les Planètes
Selon la définition officielle du 24 Août 2006, une planète est un corps céleste qui est en orbite
autour du soleil suffisamment massif et qui a nettoyé son voisinage immédiat de tous les objets
plus petits. Selon cette définition, le système solaire contient huit (8) planètes qui sont, de la
plus proche à la plus éloignée du soleil : Mercure – Venus – Terre – Mars – Jupiter – Saturne
– Uranus – Neptune
(Mon Violon Tombe, Mais Je Sauve Une Note)
Ou
(Mon Vieux-père Tente de Me Jeter Sur Une Nana)

Remarque : La ceinture d’astéroïdes se situe après la planète Mars, entre Mars et Jupiter alors
que la ceinture de Kuiper se trouve après Neptune.
b-Les Planètes naines
Selon la définition officielle du 24 Août 2006, une planète naine est un corps céleste en orbite
autour du soleil, qui, s’il est suffisamment massif, n’a pas nettoyé son voisinage immédiat de
tous les objets plus petits. Certaines planètes naines sont des satellites de certaines planètes.
Comme exemple, nous avons Pluton (il est considéré comme une planète naine du fait de son
orbite particulière qui est la seule à être franchement elliptique. Son orbite est inclinée de

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17° par rapport au plan écliptique) dans la ceinture de Kuiper, Cérès dans la ceinture
d’astéroïdes et ERIS dans le nuage d’Oort.

c- Les Petits Corps


Selon la définition officielle du 24 Août 2006, les petits corps sont les autres objets en orbite
autour du soleil. Comme exemple, nous avons les astéroïdes, les comètes, les objets glacés,
les météroïdes et les météorites.

 Les astéroïdes : Ce sont des corps de compositions voisines de celles des planètes
telluriques mais sont plus petites et de formes plus irrégulières. La plupart évoluent au sein
d’une ceinture installée entre les orbites de Mars et de Jupiter tandis que d’autres plus lointaines
forment la ceinture de Kuiper.

 Les météroïdes : Ce sont des astéroïdes fragmentés après un impact entre deux
corps célestes. Ce sont donc les fragments d’astéroïdes qui entrent dans l’atmosphère terrestre.
Les grands météroïdes qui tombent sur la surface terrestre sont appelés météorites. L’étude de
ses météorites a permis de les classer en trois (3) groupes en fonction de leur abondance relative
en métaux et silicates. Ce sont :

 Les météorites pierreuses (tectites) : riches en Silicates ;


 Les météorites Ferro-pierreuses (aérolites) : riches en Fer et en Silicates ;
 Les météorites métalliques (sidérites et sidérolites ou lithosidérites) : riches
en fer et nickel.

 Les comètes : Contrairement aux astéroïdes, les comètes sont des petits corps du
Système Solaire composés essentiellement de glaces. Lorsqu’une comète entre dans le système
solaire interne, la proximité du soleil provoque une sublimation (le passage de l’état solide à
l’état gazeux sans passer par l’état liquide) et une ionisation de sa surface, créant une queue
qui est une longue trainée de gaz et de poussière.
Cette fragmentation produit des chondrites (composées de granules riches surtout en
pyroxènes et en Olivines) et des achondrites (composées d’Olivines et de Pyroxènes), des
sidérites (corps riches en Nickel et de Fer) et des sidérolites ou lithosidérites (corps composés
de Nickel, fer et de silicates ferromagnésiens), des aérolites (composés de silicates de fer et de
magnésium et du carbone) et des tectites (composés uniquement de silicates).

d- Les Satellites naturels


Selon la définition officielle du 24 Août 2006, les satellites naturels sont les objets en orbites
autour des planètes et des planètes naines plutôt que directement autour du soleil. Comme
exemple nous avons la Lune qui est le satellite naturel de la Terre. C’est une parente proche,
car sa composition chimique globale est identique à celle du manteau terrestre. Son origine
serait liée à la conséquence d’un impact entre la Terre et une autre planète, il y a 4,5 milliards
d’années et qui aurait entrainé une injection de matières satellisées autour de la Terre qui se

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sont agglomérées pour former la Lune. Elle gravite à 385.000 Km de la Terre. Elle tourne sur
elle-même à la même vitesse qu’elle tourne autour de la Terre. Elle est criblée d’impacts de
météorites.
e- Le Soleil

Le soleil est une étoile. Les étoiles sont des gigantesques réacteurs nucléaires produisant
l’énergie nécessaire à leur activité lumineuse.
Le soleil est le principal corps céleste du système solaire. Il contient 99,86% de toute la
masse connue du système solaire. Son diamètre est de 1.391.000 Km, soit 109 fois celui de la
terre. Son volume et sa masse valent respectivement 1.301.200 fois et 333.400 fois le volume
et la masse de la Terre ; sa densité n’est que le¼ de celle de la Terre. Il contient essentiellement
de l’Hydrogène (73%) et de l’Hélium (25%) avec de petites quantités d’autres éléments
chimiques.

Exemple : Oxygène, Carbone, Azote, Fer, Néon, Soufre, etc.

Des réactions en continue se déroulent à l’intérieur du soleil, ce qui produit d’énormes


quantités d’énergie. La majeure partie de cette énergie est rayonnée dans l’espace sous forme
d’ondes électromagnétiques comme la lumière visible.

 Le Système Solaire Interne


i. Les Planètes internes ou telluriques (tellurique = Terre)
Ce sont des planètes qui sont semblables à la terre. Les quatre planètes telluriques sont
Mercure, Venus, Terre et Mars. Elles sont caractérisées par leurs petites tailles, leurs densités
élevées (car composées de roches).
Elles possèdent peu ou pas de satellites naturels [Mercure et Venus n’en possèdent aucun
(0), Terre possède un (1) et Mars deux(2)]. Elles sont composées, en grande partie de
minéraux à points de fusions élevés tels que les silicates (minéral de formule SiO4) et de métaux
comme le Fer et le Nickel.Elles n’ont pas de systèmes d’anneaux.

ii. La Ceinture d’Astéroïdes


Les Astéroïdes sont des petits corps du système solaire composés également de roches et de
métaux. Cette ceinture se situe entre les planètes Mars et Jupiter. On en a découvert des
centaines (Pallas, Junon, Vesta, …).

 Le Système Solaire Externe


i. Les Planètes géantes ou externes ou joviennes
(Jovienne = Jupiter)
Les quatre planètes externes sont Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Elles sont
caractérisées par leur taille volumineuse, leur faible densité (car formées d’Hydrogène et
d’Hélium). Elles ont plus de satellites naturels que les planètes internes [Jupiter en a seize

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(16), Saturne et Uranus vingt (20) chacune et Neptune huit (8)]. Elles possèdent toutes des
systèmes d’anneaux.

ii. La Ceinture de Kuiper


C’est un grand anneau de débris similaire à la ceinture d’astéroïdes, mais composé
principalement de glaces et d’objets glacés. Pluton, la planète naine, est le plus grand objet
connu dans cette ceinture.

iii. Le nuage d’Oort


Cette zone contient des objets épars (ce sont des objets qui ne sont pas trop sous la
dépendance du soleil) qui s’étendent bien au-delà de la ceinture de Kuiper. ERIS est le plus
gros objet épars situé dans cette région.
II. FORMATION ET EVOLUTION DU SYSTEME SOLAIRE
1. FORMATION
a. La Nébuleuse Primitive
Le système solaire s’est formé à partir d’une Nébuleuse primitive issue de l’explosion
d’étoiles plus anciennes : Super Nova. Dans la Nébuleuse primitive, on trouve déjà tous les
éléments qui composent actuellement notre système solaire actuel. Les principaux d’entre eux
sont le Carbone, l’Azote, l’Oxygène et divers Minéraux. Mais il y a surtout de l’Hydrogène
et l’Hélium qui sont les deux composantes nécessaires à la création d’une étoile, ici, c’est le
Soleil. Cette Nébuleuse est en fait formée de nuages de poussières, qui, sous l’effet de la
gravitation, commencent à se concentrer autour d’un centre et à former un disque.

b. La création du soleil
Cette Spirale, se formant ainsi autour du centre de la Nébuleuse, prouve que ce centre attire
une quantité toujours plus importante de matières. Ce rassemblement, très dense, se caractérise
par la rencontre extrêmement violente entre la matière, créant ainsi de l’énergie partiellement
dissipée sous forme de chaleur. Comme la masse de ce nouvel astre augmente, son attraction
fait de même. Il en résulte que le phénomène précédemment expliqué s’amplifie de plus en plus
jusqu’à former une boule de feu énorme : c’est la formation du proto-soleil.
Puisque le disque qui entoure le proto-soleil s’échauffe dès le moment de sa naissance, dont la
taille peut atteindre les 200 UA, celui-ci commence à se solidifier, les atomes se collent les uns
aux autres pour former des grains de matière. En ce moment, se met en place le
phénomène d’accrétion.
L'accrétion est la première source d'énergie interne pour les planètes telluriques et le
soleil. C'est le phénomène par lequel un embryon planétaire grossit en agglomérant les
petits corps (les Planétoïdes ou les planétésimaux) aux alentours par collision.

En effet, deux (2) processus physiques interviennent au cours de la formation du Système


solaire. Il s’agit de l’effondrement et des collisions. Le premier, très rapide, semble
prépondérant dans la formation du Soleil et des planètes géantes tandis que les planètes

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internes se formaient plutôt par agglomération, lors des collisions de petits corps de moins
de 20 Km de diamètre : les Planétoïdes ou les planétésimaux.

c. La création des planètes


Lorsque les grains ne vont pas trop vite et se percutent, ils forment des planétoïdes. Ce sont
en fait des petits astres qui tournent sur orbite autour d’une étoile, dans notre cas l’étoile est
le soleil. Puis, ils s’assemblent entre eux et forment une planète. Pour qu’une planète naisse,
il faut compter entre 50 et 100 Ma (Millions d’années). A cette période, le système solaire est
pratiquement terminé. En effet, le proto-soleil est devenu soleil à part entière puisqu’il a atteint
la température qui lui permet de mettre en place son mécanisme nucléaire. Les planètes sur
leur orbite attirent les derniers planétoïdes ou poussières et les plus éloignées du soleil captent
les gaz les plus légers tels que l’Hydrogène ou l’Hélium et deviennent des planètes gazeuses
(Planètes externes). Au contraire, les plus proches du soleil ont plus de difficultés à garder leur
atmosphère car le soleil attire les éléments légers. Elles ont alors un noyau dur et peu ou pas
d’atmosphère (Planètes telluriques). Enfin, il reste le cas de Pluton qui est probablement un
ancien satellite de Neptune.
Par ailleurs, on remarque que le nombre de satellites naturels que possède chaque planète
varie avec la distance au soleil. Ainsi, plus la planète est loin du soleil et de son attraction,
plus elle a de la chance de posséder de satellites. De ce fait, on remarque que Venus n’a aucun
satellite, la terre n’en a qu’un seul (la lune), Mars en a deux et à l’opposé, Jupiter en possède
vingt. C’est ainsi qu’est apparu notre système solaire actuel.

Figure 2 Formation de la Terre par accrétion

NB : Pour expliquer l’origine structurale concentrique des planètes il s’est développé une
polémique quant aux rapports temporels entre les notions d’accrétion et de condensation.
Il a été révélé deux types d’accrétions :

L’accrétion hétérogène : Pendant ce processus, la formation s’est effectuée dans l’ordre de


densités des éléments. Les plus lourds comme le Fer se sont condensés et rassemblés les

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premiers pour former le noyau. Puis, d’autres corps solides plus légers comme les silicates sont
venus s’accoler pour créer le manteau et la croute. Enfin, les matériaux gazeux ont été capturés
pour donner l’atmosphère. Dans ce cas, l’accrétion et la différentiation sont simultanées et
conduisent à une planète ‘’chaude’’ car l’accrétion transforme l’énergie cinétique en chaleur
pendant la différentiation.
En effet au cours de l’accrétion, les multiples impacts violents qui ont prévalu dans les premiers
temps de la formation des planètes ont déposé une telle quantité d'énergie que la planète entière
était en fusion (état liquide). Cet état liquide généralisé a permis au processus
de différenciation d'entrer en jeu. Sous l'effet de la gravitation, les matériaux les plus denses
(les métaux) coulent dans le noyau de la planète alors que les roches les plus légères restent à
la surface. La différenciation produit de la chaleur en transformant l'énergie gravitationnelle en
énergie thermique.
L’accrétion homogène : elle s’effectue avec la présence de poussières de composition
homogène. Par la suite, le corps accrété subit une différentiation qui conduit à la formation des
différentes enveloppes. Le Fer, élément le plus lourd, migre vers le centre. Les silicates solides
restent à la périphérie tandis que les produits volatils migrent vers l’extérieur (surface) pour
former l’atmosphère. Dans ce cas, les phénomènes d’accrétion et de différentiation sont
successifs et conduisent à la formation d’une planète ‘’froide’’.

2. EVOLUTION
La chaleur dégagée par le soleil augmente au fil du temps. On peut extrapoler qu’à très long
terme (plusieurs centaines de millions d’années), elle atteindra un niveau tel que la vie sera
impossible sur terre. Dans plus de cinq milliards d’années (5.000.000.000), le soleil aura
épuisé ses réserves d’Hydrogène, qui seront transformées en Hélium et changera de structure.
Son noyau se contractera mais l’étoile entière deviendra beaucoup plus volumineuse. Il devrait
se transformer en géante rouge, cent (100) fois plus grande qu’à l’heure actuelle. Les planètes
les plus proches, Mercure et Venus, devraient être détruites.
Il entamera alors un nouveau cycle de fusion avec l’Hélium fusionnant en Carbone et Oxygène
dans son cœur et l’Hydrogène fusionnant en Hélium dans une couche périphérique du cœur.
Dans cette configuration, il aura soufflé son enveloppe externe, devenant une sous-géante,
environ dix (10) fois plus grande qu’actuellement. Il va ensuite brûler son Hélium assez
rapidement. A la fin de ce cycle il regonflera de manière encore plus importante, grillant
complètement la terre au passage. Une fois ses réserves d’énergie nucléaire complètement
consommées, le soleil va s’effondrer sur lui-même et se transformer en naine blanche très
dense et peu lumineuse. Il refroidira petit à petit et finira par ne plus rayonner.

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Exercice Le système solaire : mots-croisés


Horizontalement Verticalement

1. Mouvement d’une planète sur elle-même A. Corps qui tourne autour d’une
planète
2. Corps céleste qui tourne autour d’une étoile et qui
n’émet aucune lumière B. La principale étoile de notre
système
3. Planète surnommée “Planète bleue”
C. La plus grosse planète du
4. Corps céleste qui émet sa propre lumière
système solaire
5. Planète surnommée “Planète rouge”
D. Ses anneaux sont célèbres
6. Satellite naturel de la Terre
E. Septième planète du système
7. Planète surnommée “l’étoile d Berger” solaire

8. Mouvement d’une planète autour du Soleil F. Seule planète du système


solaire où la vie s’est développée
9. La planète la plus proche du Soleil et maintenue

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Horizontalement Verticalement

2. Ils peuvent entrer en collision avec la 1. Notre étoile !


Terre.
3. La deuxième planète du système
4. Trajectoire (chemin) d'une planète
solaire par la taille.
autour du soleil.
5. Mouvement d'un astre qui
7. Nom d’un télescope spatial.
tourne autour d'un autre astre.
10. Nom d'un satellite de Jupiter et nom
6. Astre qui semble se déplacer
d'un continent.
devant les constellations.
11. Petit astre.
8. Boule de gaz très chaude qui
14. Mouvement d'un corps qui tourne sur
nous envoie de la lumière.
lui-même.
9. Elle fait un tour du soleil en 165
15. Nom de la planète la plus proche du
ans.
soleil.

12. Planète qui dispose d'eau à


16. La sœur jumelle de la Terre
l'état liquide.

1
13. Nom d'une constellation ou d'un
animal fantastique.
2 3

4 5

7 8

9 10

11 12 13

14

15

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CHAPITRE II STRUCTURATION DU GLOBE TERRESTRE


La terre est décrite comme étant un objet constitué d’une enveloppe double concentrique
emboitée et séparée par des discontinuités de densité croissante de l’extérieur (Atmosphère)
vers l’intérieur (Noyau).

I- GEOSPHERE EXTERNE
L’Energie Solaire reçue par les planètes varie en fonction de la distance au Soleil.
La répartition en latitude des climats et l’alternance des saisons sont des conséquences de la
sphéricité de la Terre et de sa rotation autour d’un axe incliné par rapport au plan écliptique de
révolution autour du Soleil.

La Terre possède des enveloppes concentriques parmi lesquelles se distingue l’enveloppe qui
est la plus externe. Cette enveloppe, qui prend le nom de Géosphère Externe, est constituée
de deux sous-enveloppes qui sont l’Hydrosphère et l’Atmosphère. Ces deux sous-enveloppes
ne sont pas indépendantes car l’eau à l’état gazeux est aussi un constituant de l’Atmosphère.

1. L’HYDROSPHERE
L’Hydrosphère est la partie de la planète Terre occupée par les eaux sous toutes leurs formes.
Exemple : les Océans, les Mers, les Fleuves, les Rivières, les Lagunes, les Lac, … (Etat
Liquide) ; les Glaciers, … (Etat Solide) ; la Vapeur d’eau (Etat Gazeux).
 Océan # mer : L’océan est plus étendu que la mer. En plus, les substratums
géologiques (la roche sur laquelle repose l’eau) ne sont les mêmes [océan (substratum basique)
et mer (substratum acide)].
 Fleuve # rivière : La rivière est une branche du fleuve.
 Lagune : une partie de la mer abandonnée.
 Lac : une étendue d’eau entouré de terre. Il ne peut pas se déplacer.
L’Hydrosphère est une sphère qui s’étend depuis environ 8 Km d’altitude sur les cimes des
chaînes de montagnes, jusqu’à près de 11 Km de profondeur au niveau des fosses océaniques.

Cependant, si cette sphère était repartie uniformément sur le Globe Terrestre, elle serait épaisse
de 2500 m à 2400 m pour les océans, de 60 m pour les glaciers et de 1 m pour les eaux douces.
2. L’ATMOSPHERE
L’enveloppe externe gazeuse ou atmosphère terrestre est constituée de plusieurs couches
de gaz et de particules en suspension. Sa densité et sa température diminuent avec l’altitude.
Seule la couche la plus basse de l’atmosphère, renferme des êtres vivants et se trouve brassée
par les courants atmosphériques à l’origine des phénomènes climatiques. L’Atmosphère
terrestre est donc une masse fluide en mouvement. Elle tourne globalement à la même vitesse
que la Terre et sa présence est directement liée à l’existence de la vie.

L’homme à l’écoute de la roche Page 15


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a. Structure et composition chimique de l’atmosphère

Figure 3 Structure de l'atmosphère terrestre

En partant de l’espace, lorsque l’on se rapproche de la surface terrestre, on traverse les


différentes couches suivantes :
 La thermosphère (200-80 km d’altitude): représente la transition entre l’espace et
l’atmosphère. Il y règne une température de 400 à 1400°C dans la partie supérieure et -
80°C au bas de cette couche.
 La mésosphère (80-50 km d’altitude): c’est en entrant dans la mésosphère que les
poussières venues de l’espace chauffent et formes « les étoiles filantes ».
 La stratosphère (10-50 km d’altitude): cette couche est très importante car elle
protège la surface terrestre d’une trop forte irradiation en ultra-violet au moyen de la
couche d’ozone. Les activités humaines sont responsables de la destruction d’une partie
de cette couche protectrice.
 La troposphère (0-10 km d’altitude): couche « vivante » de l’atmosphère, elle
contient 90% de la masse totale de l’atmosphère terrestre. La température y passe de 15
à -60°C. Elle est le siège des phénomènes météorologiques.
L’air que nous respirons est caractérisé par un mélange gazeux. Sa composition actuelle est la
suivante : 78,084% d’Azote (N), de 20,946% d’Oxygène (O2), de 0,934% d’Argon et de
composantes mineures qui sont par exemple le Dioxyde de Carbone (CO2), l’Ozone (O3),
l’Hydrogène (H), l’Hélium (He), le Néon, le Méthane, … qui ne représentent que 0,376%.

A l’origine notre atmosphère ne contenait pas d’oxygène, mais énormément de CO2. C’est avec
l’apparition de phénomènes comme la photosynthèse qui a fixé le CO2 et libéré de l’oxygène
que l’air est devenu respirable à la surface de la terre.
Aujourd’hui, l’industrialisation a pour conséquence une déstabilisation de l’équilibre planétaire
qui régnait entre la fixation du CO2 (absorption océanique, photosynthèse) et la libération du
CO2 (respiration, fermentation, combustions, volcanisme). Notre activité produit un surplus de

L’homme à l’écoute de la roche Page 16


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CO2 stocké dans l’atmosphère et induit une augmentation de la température moyenne à la


surface de la planète par un renforcement de l’effet de serre.
COMPLEMENT DE COURS
3. L’EFFET DE SERRE

3.1 Le fonctionnement réel de l’effet de serre


a. Le principe
Lors de l’arrivée du rayonnement solaire sur le globe terrestre, une partie est immédiatement
réfléchie au niveau de l’atmosphère et du sol. Le rapport entre le rayonnement réfléchi et le
rayonnement incident est appelé l’albédo, l’autre partie de l’énergie solaire est absorbée. Au
niveau du sol, l’énergie accumulée va être réémise sous forme d’infrarouges (IR) qui vont se
diriger vers l’espace. Cependant, l’atmosphère absorbe une partie de ces IR et en réémet de
nouveau vers la Terre et vers l’espace, ce phénomène se répète : il s’agit de l’effet de serre.
L’équilibre entre les réceptions et les émissions de rayonnement permet d’établir une
température moyenne et stable si le système global ne subit pas de perturbations.
b. Le pouvoir effet de serre des gaz atmosphériques
Tous les gaz contenus dans l’atmosphère ne participent pas à la même hauteur dans le
phénomène effet de serre. La vapeur d’eau est le gaz qui représente environ 56 % du phénomène
(pour une concentration atmo- sphérique de 2 % en moyenne) en absorbant les IR dans des
zones où la Terre en émet peu. En revanche, le CO2, dont la concentration atmosphérique est
plutôt faible, absorbe énormément dans la zone où la Terre émet le plus d’IR, ce qui en fait un
acteur principal de l’effet de serre (24 % du phénomène pour une concentration atmosphérique
de 0,03 %).
3.2 Les variations des paramètres influant sur l’effet de serre
a. Les variations de la composition atmosphérique
Au cours des temps géologiques, les concentrations des gaz ont évolué, et particulièrement la
concentration de CO2. Il est possible de corréler cette concentration au cycle de Wilson où
l’alternance de période de divergence, engendrant un dégazage du manteau, et de période de
convergence, présentant une forte érosion, induit une forte variation de la concentration de
CO2, donc une variation de l’effet de serre et de la température moyenne de la Terre.
Depuis la révolution industrielle, on assiste à une forte augmentation de la concentration
atmosphérique de CO2 mais aussi d’autres gaz à effet de serre comme le CH4, le NO2 et les
CFC. Ces variations de concentration engendrent une augmentation de température de la
planète.
b. Les variations de l’albédo
L’albédo moyen de la Terre est à mettre en relation avec les matériaux qui la recouvrent. Ainsi,
une planète recouverte de glace aura un fort albédo, ce qui aura pour effet de réfléchir plus de
rayonnement incident, donc de réduire l’effet de serre et la température moyenne, agissant
comme une rétroaction renforçant le climat froid. Au cours des temps géologiques, l’albédo
varie selon la position des continents et la couverture de ceux-ci, ce qui fait évoluer l’effet de
serre, donc la température de la planète.
c. Les variations des paramètres astronomiques

L’homme à l’écoute de la roche Page 17


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La quantité d’énergie solaire qui arrive sur Terre est le premier facteur à prendre en compte
pour quantifier l’importance de l’effet de serre qui s’instaurera. La variation du rayonnement
incident est corrélable aux variations de l’activité solaire, et l’on constate que cette dernière
présente des cycles courts de 11 ans et des cycles de plus grande ampleur de l’ordre du
millénaire. Quand l’activité solaire est moins forte, on constate une diminution de l’effet de
serre et une baisse de la température. En revanche, en période de forte activité solaire, on
assiste à un renforcement de l’effet de serre et à une augmentation de la température globale.
Les paramètres orbitaux de la Terre que sont l’excentricité de son orbite, l’inclinaison de son
axe de rotation et la précession des équinoxes varient au cours du temps selon des fréquences
propres à chaque paramètre. Ces fluctuations induisent des variations de l’énergie solaire reçue
par notre planète et, par conséquent, une évolution cyclique de l’effet de serre et donc de la
température moyenne.
3.1 Le fonctionnement réel de l’effet de serre
a. Les variations des paramètres astronomiques
Les connaissances acquises sur les changements climatiques au cours des temps géologiques
permettent de modéliser l’évolution future du climat. La prise en compte des paramètres
astronomiques, géologiques et anthropiques, mais aussi de l’évolution des comportements et
des mentalités de l’humanité, ont amené à prévoir des scénarios dont les variations de
température sont comprises entre 1 °C et 6 °C. De telles évolutions impliquent nécessairement
des changements environnementaux comme la montée des eaux, des désertifications...
b. Les solutions de lutte contre le réchauffement climatique
Pour éviter un réchauffement climatique qui pourrait devenir problématique pour l’humanité
mais aussi pour tous les êtres vivants de notre planète, des solutions sont mises en place en vue
de ralentir l’effet de serre. Ces solutions agissent sur trois axes qui sont des leviers de
modulation de l’effet de serre. Il s’agit de la maîtrise de l’utilisation de l’énergie pour limiter
les émissions de CO2, de la mise en place des énergies renouvelables non productrices deCO2
et du piégeage du CO2 produit par l’industrie. L’ensemble de ces techniques agit pour freiner
l’augmentation de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre. D’autres actions
peuvent également être envisagées pour réduire la quantité d’énergie solaire incidente, mais
elles sont actuellement difficilement réalisables.

III. LE GLOBE TERRESTRE


1. STRUCTURE INTERNE SIMPLIFIÉE DE LA TERRE :
La Terre comprend trois (3) couches ou géosphères internes de compositions et d’épaisseurs
différentes. Ce sont la Croûte ou l’Ecorce Terrestre (0,60 %), le Manteau (83,20 %) et le
Noyau (16,20 %).
Manteau

Noyau Croûte

L’homme à l’écoute de la roche Page 18


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Les analyses chimiques ont montré que les huit (8) éléments les plus importants dans la Croûte
sont :
- l’Oxygène (46,60%) ; - le Silicium (27,72%) ;
- l’Aluminium (8,13%) ; - le Fer (5%) ;
- le Calcium (3,63%), - le Sodium (2,83%) ;
- le Potassium (2,59%) ; - le Magnésium (2,09%) ;

Ces huit éléments donnent FASSOM PC (nous pouvons aussi citer l’Hydrogène).
Ils représentent en masse à eux seuls plus de 98% du total des éléments.
Parmi ces huit (8) éléments importants, l’Oxygène et le Silicium qui sont les plus abondants
vont se combiner pour former l’anion silicate encore appelé le Tétraèdre de Silice noté
(SiO4)2-qui est le motif élémentaire des silicates.
A cause de l’abondance du Silicium et de l’Aluminium dans les roches de la Croûte
Continentale, SUESS proposa de la désigner par le nom de SIAL (Silicium-Aluminium).
Le nom de SIMA (Silicium-Magnésium) a été retenu pour désigner la Croûte Océanique ou
le Manteau et celui de NIFE (Nickel-Fer) pour le Noyau.
GOLDSMIDT (1954) a montré également que l’on pouvait regrouper les éléments chimiques
en quatre (4) grandes familles géologiques qui sont : les éléments atmophiles et hydrophiles,
les éléments lithophiles, les éléments chacophiles et les éléments sidérophiles

L’homme à l’écoute de la roche Page 19


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Exercice 1

Document 1 Le dégazage volcanique de la Terre, un exemple actuel

L’hélium est un élément volatil qui est très peu présent dans l’atmosphère terrestre. Pourtant,
on trouve des quantités importantes d’hélium à des endroits particuliers qui nous donnent une
idée de la manière dont s’est déroulé autrefois ce dégazage.

Document 2 Comparaison des compositions en pourcentage des gaz volcaniques


et des gaz des réservoirs des volatils terrestres

Document 3 Composition en pourcentage des gaz contenus dans les météorites chondritiques

En laboratoire, il est possible de faire fondre des météorites chondritiques récoltées aux quatre
coins du monde et de récupérer la phase gazeuse qui s’en échappe lors de cette fusion. On peut
alors identifier les gaz contenus dans ces météorites et leurs pourcentages relatifs. On obtient
les résultats suivants:

L’homme à l’écoute de la roche Page 20


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1) Quel phénomène permet la naissance d’une atmosphère primitive ?


2) Quelles informations concernant la composition de l’atmosphère primitive nous
apportent ces documents ?
Exercice 2 Effet de serre

Document 1 L’équilibre des rayonnements des différents systèmes

La température de surface d’une planète sans atmosphère peut être calculée par la formule
𝟒
suivante : 𝑻 = √𝑬 Pour une planète avec atmosphère qui reçoit deux fois plus d’énergie, on
𝟒
pourra utiliser la formule suivante : 𝑻𝑨𝑨 = √𝟐 ∗ 𝑻 donc 𝑻𝑨𝑨 = 𝟏, 𝟐 𝑻
Où 𝑻𝑨𝑨 : température de surface de la planète avec atmosphère,
T : température de surface de la planète sans atmosphère.
Document 2 Schéma simplifié du bilan radiatif incluant l’effet de serre

L’homme à l’écoute de la roche Page 21


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Évidemment, la situation n’est pas aussi schématique que celle présentée dans le document
précédent. On peut cependant approcher
de la réalité sans pour autant
complexifier à l’excès le schéma initial.
Les rayonnements immédiatement
réfléchis lors de leur arrivée dans
l’atmosphère et sur le sol terrestre
correspondent à ce qu’on appelle
l’albédo, c’est-à-dire la capacité d’un
corps à renvoyer immédiatement une
partie du rayonnement qu’il reçoit. Ici,
l’albédo moyen de la Terre correspond à 31 % (26 % + 5 %) du rayonnement incident.
1) Quel type de rayonnement est principalement à l’origine du réchauffement de la
planète? Qui émet principalement ce rayonnement ?
2) Compléter le tableau du document 2. Que constatez-vous ?
3) Sachant que le rayonnement incident arrive sur notre planète en transportant
342 W.m-2, quantifier pour chaque système la quantité d’énergie reçue et émise.

L’homme à l’écoute de la roche Page 22


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CHAPITRE III STRUCTURE INTERNE DE LA TERRE

I. METHODES D’INVESTIGATION
Les connaissances actuelles sur la Structure Interne de la Terre ont diverses sources.
On peut citer par exemple les investigations directes comme les explorations humaines faites
sur des zones accessibles, comme par exemple la surface terrestre, les fonds océaniques, et
dans les Mines Souterraines., les forages profonds et l’étude des météorites.
On peut également noter les méthodes indirectes telles que les méthodes géophysiques.
Parmi les méthodes d’investigations indirectes, on peut citer l’étude des produits rejetés
par les volcans, les mouvements créés par les tremblements de terre et les méthodes
géophysiques.
Parmi ses méthodes, c’est la méthode géophysique appelée sismologie qui a fourni plus
d’investigations (informations) sur la structure interne de la Terre.
II. SISMOLOGIE OU SEISMOLOGIE
1. DEFINITIONS ET ENREGISTREMENTS DES SEISMES
La Sismologie encore appelée Séismologie est la Science qui étudie la propagation des ondes
générées par les séismes ou tremblements de terre.
Un Séisme ou Tremblement de terre est une secousse ou une succession de secousses plus
ou moins violentes dues au relâchement brutal des contraintes dans la Croûte Terrestre. Cela
provoque le glissement de deux (2) compartiments le long d’une faille (cassure qui déplace
un terrain. La faille est donc une fracture ou une ouverture suivie d’un déplacement de
terrain), avec la libération instantanée (brusque) de toute l’énergie accumulée.
 Le Foyer ou l’Hypocentre est le lieu en profondeur où se produit réellement le
Séisme. C’est précisément le point où débute le mouvement initial et où se libère l’énergie.
 L’Epicentre est le point situé à la surface terrestre verticalement au-dessus du foyer.
 Les fronts d’ondes matérialisent les positions successives des matériaux qui entrent
en vibrations simultanément.
 Les rais sismiques symbolisent les directions de propagation et sont perpendiculaires
aux fronts d’ondes.
Les appareils qui enregistrent les ondes sismiques sont des sismographes, des séismographes,
des sismomètres et des séismomètres. Les enregistrements obtenus par les sismographes sont
appelés sismogrammes.

Figure 4 Anatomie d'un séisme

L’homme à l’écoute de la roche Page 23


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Figure 5 Exemple de sismogramme

2. CONSEQUENCES DES SEISMES


Les Séismes sèment la mort en détruisant les habitations, les ponts, les barrages et aussi les
édifices publics.
Les Séismes provoquent aussi la liquéfaction (perte de la cohésion) des sols. Certains sols,
notamment les sables, gorgés d’eau, peuvent perdre leur cohésion aussi. Ainsi, certains
bâtiments, fondés sur ces types de sols, peuvent subir des tassements et des basculements
importants.
Les Séismes peuvent provoqués des glissements de terrains et aussi des coulées de boue.
Lorsqu’un Séisme se trouve en milieu marin ou à proximité de la côte, cela peut provoquer un
Raz de Marée ou un Tsunami. Pour ce type de séisme, l’eau gagne du terrain sur la terre.

3. PREVISIONS ET PROTECTION CONTRE LES SEISMES


En ce qui concerne la prévision, on peut citer par exemple, la cartographie des failles actives,
l’utilisation des satellites, la détection par géophone, les grondements qui se produisent dans
les profondeurs de la terre. Il faut également surveiller les comportements des animaux.
Concernant la protection contre les séismes, il faut éviter de construire des quartiers
sommaires. Il faut aussi bâtir des constructions parasismiques. Il faut faire une étude des
séismes antérieurs. Il faut éviter de construire sur les zones de failles et aussi à cheval sur deux
sortes de terrains différents.

L’homme à l’écoute de la roche Page 24


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4. QUANTIFICATION OU MESSURES DES SEISMES


La quantification des séismes se fait selon deux (2) types d’échelles qui tiennent compte de
deux (2) notions très distinctes qui sont d’une part l’intensité et d’autre part la magnitude.
L’intensité indique les effets d’un séisme à un endroit donné. C’est l’ampleur des dégâts
associés au séisme qui est appréciée. C’est aussi la perception qu’a eu la population du séisme.
L’intensité est indiquée en chiffres romains avec une limite supérieure subjective. Pour
apprécier l’intensité, on utilise les échelles suivantes : ROSSI et FOREL ; MERCALLI ;
Medvedev – Sponheuer - Karnik (MSK); EMS-98(DEVOIR DE MAISON).
La magnitude d’un séisme mesure l’énergie libérée lors du séisme. Pour déterminer la
magnitude, on utilise l’échelle de Richter (DEVOIR DE MAISON). Cette échelle est
objective. Elle est numérotée en chiffres arabes de 1 à 12.
La magnitude, dite de Richter est basée sur la mesure de l’amplitude maximale des ondes
sismiques sur un sismogramme. Elle est donc définie comme étant le logarithme décimal de
l’amplitude. Cette échelle logarithmique simple est de la forme :

𝐌𝐋 = 𝐋𝐨𝐠 (𝐀) − 𝐋𝐨𝐠 (𝐀 𝟎 ) + 𝐂. 𝐋𝐨𝐠 (𝐞)


ML : magnitude locale A0 : amplitude de référence dans une région donnée A : amplitude
maximale enregistrée C : constante de calibration e : distance entre l’épicentre et le
sismographe qui a mesuré la magnitude encore appelé distance épicentrale (m)

III. ONDES SISMIQUES


1. ONDES SISMIQUES
Le séisme est aussi un ébranlement brutal du sol provoqué par l’arrivée des ondes élastiques
initiées en profondeur, à la suite d’une rupture et d’un mouvement relatif brusque de deux
compartiments lithosphériques.Il en résulte une libération instantanée d’une énergie élastique
qui s’est lentement accumulée à partir d’une source appelée foyer. L’énergie ainsi libérée sous
forme de chaleur et de vibrations se propage de proche en proche : Ce sont les ondes sismiques.
Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation
réversible de propriétés physiques locales. Elle transporte de l'énergie sans transporter de
matière. Les ondes mécaniques requièrent un milieu de propagation tandis que les ondes
électromagnétiques peuvent se propager dans le vide.
Parmi les ondes sismiques, on distingue plusieurs catégories d'ondes dont les ondes de volumes
(ondes P et ondes S) et les ondes de surfaces (ondes R et ondes L).

 Les ondes P ou ondes Primaires encore appelées ondes de compression ou ondes


longitudinales se déplacent en créant au niveau des matériaux, dans leur direction de
propagation, successivement, des zones de compression et de dilatation. Elles se
propagent dans tous les milieux solides, liquides et gazeux.

 Les ondes S ou ondes secondaires encore appelées ondes transversales ou ondes de


cisaillement sont moins rapides que les ondes P (environ 1,7 fois moins rapides). A

L’homme à l’écoute de la roche Page 25


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leur passage, ses ondes déplacent les matériaux perpendiculairement à leur sens de
propagation. Elles ne sont détectables que dans les milieux solides (le liquide et le gaz
ne cisaille pas). Elles ne sont polarisées, c’est-à-dire qu’elles oscillent soient
verticalement, soient horizontalement
 Les ondes de Love ont été découvertes en 1911 par l’anglais Augustin Edward Love.
Ce sont des ondes de cisaillement comme les ondes S mais elles sont polarisées, c’est-
à-dire qu’elles oscillent horizontalement.
 Les ondes de Rayleigh ont été découvertes en 1885 par John William Rayleigh. Leur
mouvement est assez complexe. A leur passage, les particules se déplacent selon une
ellipse à grand axe vertical et à petit axe dans la direction de déplacement de l’onde, ce
qui constitue à la fois un mouvement vertical et horizontal.

Figure 6 Ondes sismiques


En tenant compte également du comportement des ondes sismiques vis-à-vis des couches
traversées les géophysiciens ont proposé la succession des couches internes de la Terre.

En effet, la vitesse des ondes de fond est fonction de la densité des matériaux traversés et de
leur rigidité. Les ondes de fond sont plus rapides dans les matériaux plus rigides.

L’homme à l’écoute de la roche Page 26


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2. QUELQUES PROPRIETES SUR LES ONDES SISMIQUES


 Une onde qui se propage dans un milieu homogène à une vitesse constante;
 La vitesse de propagation est une fonction croissante de la masse volumique du matériau
dans lequel elle se propage. On aura ainsi des vitesses caractéristiques de la nature de la
roche traversée.
 Lorsqu’une onde passe d’un milieu à un autre, sa vitesse varie brutalement.
 De plus, d’autres expériences ont également révélé que les ondes P (plus rapides) se
propagent dans les milieux liquides et solides tandis que les ondes S ne se propagent
pas dans les milieux liquides.
 Les ondes sont déviées lorsqu’elles rencontrent un milieu physiquement et / ou
chimiquement différent. La zone à la surface de laquelle, l’onde est réfléchie et réfractée
correspond à une limite entre deux milieux de composition physico-chimique différente;
elle est appelée une discontinuité.

IV. GEOSPHERE INTERNE

1. RECONSTITUTION DE LA GEOSPHERE INTERNE


En laboratoire, il est possible de mesurer la vitesse de propagation des ondes dans différents
milieux. De plus, des études sur le terrain, en créant des miniséismes dans les océans, ont permis
de mesurer la vitesse des ondes en fonction de la profondeur du milieu traversé.
1) A partir du tableau 1, construire les courbes des vitesses de propagations des ondes P
et S. la figure 1 est un exemple à suivre.
2) Analyser et interpréter les graphes obtenus
Tableau 1 Vitesse de propagation des ondes de volume et densité des couches en fonction de
la profondeur.

Profondeur
Onde P Onde S Densité
(km)
0 6 4 3
6 6,1 4,1 3
7 6,8 4,3 3,2
25 7 4,4 3,22
40 7,5 4,45 3,25
80 8 4,5 3,3
150 8,5 4,7 3,3
400 9 5 3,7
1000 11 6 4,6
2000 13 7 5
2900 13,5 7,5 5,5
3000 8 0 10
4000 9 0 11,3
5000 10 0 12
5150 11 3,5 12,5
6000 11 4 13
Echelle : 1cm pour 250 Km ; 1cm pour 1 Km/s ; 1cm pour 1 unité densimétrique.

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2. GEOSPHERE INTERNE

Figure 7 : SCHEMA BILAN DE LA STRUCTURE INTERNE DU GLOBE TERRESTRE


C'est la partie superficielle de la Terre qui forme environ 1,5% du volume terrestre et est solide.
On distingue 2 types de croûtes, une croûte continentale (vieux de 3,8 Ga) et une croûte
océanique (maximum 200 Ma), surmontées d’une couverture sédimentaire (mince pellicule)
produite et redistribuée à la surface de la croûte par les divers agents d'érosion (eau, vent et
glace) :

- La croûte continentale se situe au niveau des continents est composées de roches


métamorphisées et de granites et surmontée par endroits de roches sédimentaires. Elle est plus
épaisse (30 km à 100 km sous les massifs montagneux) à cause de sa plus faible densité (roches
granitiques à intermédiaires de densité 2,7 à 3) est nommée SIAL (silicium-aluminium). La
couverture sédimentaire est une mince pellicule de sédiments (d = 2,25) produits et redistribués
à la surface de la croûte par les divers agents d'érosion (eau, vent, glace) et qui compte pour très
peu en volume.

- La croûte océanique, plus ou moins épaisse (7 à 12 km) se situe sous les océans, est
formée essentiellement de roches basaltiques, pauvre en silice (SiO2) de densité 3,2 et nommée
SIMA (silicium- magnésium) ;

- Formé de 81% du volume terrestre, le manteau se divise en manteau supérieur


principalement plastique, mais dont le toit est rigide mais déformable et en manteau inférieur
(ou Mésosphère) possédant les propriétés d’un solide élastique. Ensemble, les deux couches
solides, soit la couche solide de la partie supérieure du manteau supérieur et la croûte terrestre,

L’homme à l’écoute de la roche Page 29


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forment la Lithosphère. Celle-ci constitue l’armature des plaques mobiles sur l’asthénosphère.
La couche plastique du manteau supérieur appelée Asthénosphère (profondeur entre 100 et 700
km) est constituée de roches fondues ou magma, réservoir volcanique offrant une faible
résistance aux contraintes. Elle est animée de mouvements de convection et moteur probable
de la tectonique des plaques. Le manteau inférieur (situé entre 700 et 2 885 km) est composé
de péridotitiques (roches ultra basiques) et chalcopyritique (sulfure de fer).

- Formé de 17% du volume terrestre, le noyau est constitué de noyau externe liquide et de
noyau interne solide et. Le noyau interne solide ("graine") est essentiellement métallique,
composé d'un alliage fer-nickel. La pression de 3,5 millions de bars le maintien dans un état
solide malgré une température supérieure à 5 000°C. Ce noyau est entouré par le noyau externe
liquide qui est essentiellement composé de l'alliage fer- nickel (80% à 15% environ). Sa densité
varie de 12 à 13. La température varie entre 6 000°C et 8 000°C.

V. SYNTHESE
L’intérieur de la Terre est constitué d’un certain nombre de couches superposées appelées
Géosphères internes qui se distinguent par leur état solide (rigide ou ductile) ainsi que par leur
densité.
Cette connaissance a été possible à partir du comportement des ondes sismiques lors des
séismes.
La Vitesse de Propagation des Ondes sismiques est fonction de l’état et de la densité des
matériaux. Les vitesses croissent des matériaux les moins rigides et moins denses aux matériaux
les plus rigides et plus denses.
Ses différentes enveloppes terrestres sont séparées des Discontinuités qui provoquent des
réflexions et des réfractions. On a trois (3) Discontinuités majeures qui sont :
 La Discontinuité de MOHO qui se situe entre la Croûte Terrestre et le Manteau.
Nous sommes en présence ici d’un contraste de densité.

 La Discontinuité de Gutenberg qui se situe à environ 2900 Km de profondeur entre


le Manteau inférieur et le Noyau externe. Nous sommes en présence ici d’un contraste de
densité et de propriétés physiques. En effet, l’on passe d’un domaine rigide (Manteau
inférieur) à un domaine pseudo-liquide (Noyau externe).

 La Discontinuité de Lehmann qui se situe à environ 5100 Km de profondeur entre


le Noyau externe et le Noyau interne. Nous sommes en présence ici d’un contraste de densité
d’un milieu pseudo-liquide (Noyau externe) à un milieu rigide (Noyau interne).

On a aussi une Discontinuité mineure Low Velocity Zone (LVZ) qui marque un contraste
de propriétés physiques car on quitte un milieu rigide (Lithosphère) à un milieu ductile
(Asthénosphère).

L’homme à l’écoute de la roche Page 30


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Exercices
A) Notion de sismologie

On dispose de données sur un séisme survenu à Los Angeles en Janvier 1994. Plusieurs stations ont
enregistré les temps d’arrivée des ondes L.

1) Expliquez comment un séisme provoque la propagation d’ondes sismiques.

2) Quels sont les différents types d’ondes enregistrées ? Indiquez leurs caractéristiques.

3) Calculez la vitesse de propagation des ondes L en expliquant votre démarche.

4) Que constatez_vous ? Expliquez votre constat à l’aide de vos connaissances.

B)
Le séisme de Kobe (Japon) a eu lieu le 17 janvier 1995 à 20h46 et a été enregistré dans plusieurs
stations sismiques du monde.
1) Donner la définition des mots suivants : sismogramme, sismomètre.
2) Indiquer en vous appuyant sur le document en annexe A, quel sismogramme a été enregistré en
Australie, situé à 7 870 km de Kobe, et à Hawaii situé à 6 630 km de Kobé.
3) Repérer sur l’annexe, les ondes profondes et les ondes de Love.
4) Sachant que, pour une station située à 2 000 km de l’épicentre, on a enregistré le passage des ondes
P, 290 secondes après le séisme de Kobé, calculez pour chaque station, la vitesse de propagation des
ondes P et S. Que peut-on constater ?

L’homme à l’écoute de la roche Page 31


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C)
Le document ci-dessous donne les résultats obtenus par sismique-réfraction en différents endroits du globe. Les
vitesses indiquées sont celles des ondes P (Vp en Km/h).

Document 1 Document 2

1) Donnez les caractéristiques des ondes P.


2) Situez la profondeur du MOHO dans les divers domaines du globe.
3) A partir de vos connaissances et des documents 1 et 2, proposer une nature
géologique du globe dans les Andes, les Alpes et dans le domaine
océanique. Que peut-on conclure ?
4) Donnez la nature géologique du manteau supérieur.
5) A votre avis, la vitesse des Ondes P est-elle plus élevée dans la croûte
continentale ou dans la croûte océanique ?

L’homme à l’écoute de la roche Page 32


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CHAPITRE IV GEODYNAMIQUE INTERNE : LES PROCESSUS INTERNES


I. GENERALITES
La Terre est une planète active. Sa surface lithologique est l’objet de séismes, d’éruptions
volcaniques, etc., autant de mouvements verticaux et horizontaux qui font évoluer sa forme
dans le temps et dans l’espace.
Tous ses déplacements de matières à diverses échelles sont nécessairement en relation avec des
forces, lesquelles supportent des transferts d’énergie (la Terre dispose d’une source de chaleur
interne qui se libère à sa surface vers l’atmosphère).
Toutes ses données s’intègrent dans un même schéma thermodynamique de fonctionnement de
la Terre.
Dans ce chapitre, la caractérisation du visage de la Terre portera sur l’animation tant horizontale
que verticale de la couche lithosphérique terrestre en réponse des questions suivantes :
 Comment l’enveloppe terrestre superficielle solide peut-être découpée en unités
cinématiques (les plaques lithosphériques) mobiles les unes par rapport aux autres ?
 Comment les géologues ont pu établir des modèles cinématiques, lesquels décrivant le
mouvement des plaques à l’échelle globale et quelles en sont les caractéristiques et les
conséquences ?
 Quels sont les grands processus géodynamiques qui se déroulent aux frontières des
plaques lithosphériques ?
 Quelles sont les modalités suivant lesquelles la chaleur interne du Globe est libérée à sa
surface et quel est le lien entre les différents transferts d’énergie et la dynamique des
plaques qui anime cette même surface ? En somme :
 Quelles sont les origines de la chaleur interne de la Terre ?
 Comment est – elle transférée des profondeurs vers la surfaces ?
 Quel couplage existe entre cette libération d’énergie et la dynamique
lithosphérique ?
Si les méthodes sismiques ont permis de mieux connaître la structure interne de la Terre,
l’existence des phénomènes tels que les séismes, le volcanisme, la formation des chaînes de
montagnes, l’océanisation, etc., dans des régions spécifiques du Globe, devrait trouver des
explications plausibles.

L’homme à l’écoute de la roche Page 33


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II. LA FORME DE LA TERRE ET SES MOUVEMENTS


1. LE CHAMP DE GRAVITE ET SES VARIATIONS
La gravimétrie est l’étude des variations du champ de pesanteur ou champ de gravité.

a) La pesanteur

On appelle pesanteur, l’attraction de tout corps par la Terre. L’intensité de cette pesanteur est
la gravité. Cette attraction est liée d’une part à la gravitation universelle dite newtonienne et
d’autre part, à la rotation de la Terre dont l’influence sur l’attraction est de l’ordre de 0,3%.

En tout point de la Terre, la masse m d’un objet en chute libre et la force m qui lui est appliquée
sont liée par l’intensité de la pesanteur g ou gravité.

La valeur de g à la surface du globe varie en fonction de la latitude, de l’altitude et du relief :

- Latitude : l’influence de la rotation de la Terre sur le champ de gravité g sera maximum


à l’équateur et minimum aux pôles. Voici quelques valeurs de g :

- Altitude : plus l’altitude est élevée, plus l’intensité de la pesanteur est faible

- Relief : la surface topographique terrestre n’est pas régulière mais elle présente des
irrégularités importantes qui ont des effets gravitationnels. En effet, la masse d’une montagne
exerce une attraction sur tout corps dans la plaine voisine. Cette attraction due à la masse d’une
montagne tend à diminuer la pesanteur. Au niveau d’une vallée, le déficit de masse tend à
augmenter la pesanteur.

b) Géoïde et ellipsoïde

Géoïde : c’est une surface équipotentielle de gravité correspondant au niveau moyen des mers.
Ce géoïde présente souvent des dépressions ou des épaississements dus aux océans la plupart
du temps.

Clairault a calculé la figure d’équilibre d’un fluide en rotation et trouve une surface complète
dite sphéroïde. Si le fluide est un liquide homogène elle devient un ellipsoïde dit de Clairault
du nom de son calculateur. L’ellipsoïde de Clairault est une approximation du géoïde. Son
intérêt est de permettre le calcul théorique de la valeur de g en chaque point du globe caractérisé
par une altitude donnée.

D’après les calculs, la différence entre le géoïde et l’ellipsoïde ne serait en aucun cas supérieure
à 200 m. Il convient de donner à la Terre le nom de géoïde qui est une surface conventionnelle
obtenue en prolongeant la surface des océans à l’intérieur des continents.

L’homme à l’écoute de la roche Page 34


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Figure 8 illustration de Géoïde et d’Ellipsoïde permettant les différentes corrections


gravimétriques (altitude, plateau, relief,...)

c) Anomalies de la gravité et correction gravimétrique

Tout écart entre la valeur de g mesurée dans une station et calculée sur l’ellipsoïde de Clairault
s’appellera anomalie et sera imputable à une inhomogénéité de répartition des masses à
l’intérieur du globe.

La surface de compensation topographique encore appelée surface d’égale pressions est


une surface virtuelle située en profondeur. Toutes les colonnes de roches de même section la
reliant à la surface topographique devraient avoir la même masse donc la même densité. Cela
suppose que toutes les roches ont la même répartition sous cette surface de compensation
jusqu’au centre de la Terre quelque soit le rayon considéré : c’est la théorie de l’isostasie.

Dans ce processus d’explication de la surface de compensation il y a eu :

 Le modèle de Pratt(1854) qui repose sur l’idée que le dessus d’une surface de
compensation, située 100 Km de profondeur est une couche superficielle qui est
assimilable à une juxtaposition d’un même matériau en colonne et de masses
équivalentes. La différence de densité est due ici au fait de la topographie qui détermine
une irrégularité volumique.

 Le modèle d’Airy (1855) qui est basé sur les variations d’altitudes qui sont compensées
par des variations d’enfoncement de la base de la croute au sein du manteau ou de
l’épaisseur lithosphérique au-dessus de l’asthénosphère selon que le modèle soit
appliqué dans le cadre d’une dualité croute – manteau ou d’une dualité lithosphère
– asthénosphère.

 Le modèle de Vening – Meinesz qui constitue une forme plus évoluée du modèle
d’Airy qui intègre la dualité entre au sommet, la partie élastique de la lithosphère et
plus en profondeur, les matériaux plus ductiles.

Les compensations n’y sont plus réalisées localement mais surtout sur le plan régional en
prenant en compte la flexure de la partie supérieure et l’élasticité de la lithosphère au-dessus

L’homme à l’écoute de la roche Page 35


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des niveaux plus fluant qui constituent la partie inférieure de la lithosphère et


l’asthénosphère sous – jacente.

Il faut savoir qu’il s’effectue trois types de corrections pouvant être réalisées à partir de la
détermination de la valeur de g à un endroit donné.

 La première correction est « la correction à l’air libre ». Elle a pour but de tenir compte
du fait que la mesure a été réalisée en un endroit présentant une certaine altitude qui le
place au-dessus de l’ellipsoïde de référence.

 La deuxième correction est « la correction de plateau » dans laquelle la matière est


prise en compte en lieu et place de l’air avec une densité de la matière. Il s’agit donc
pour nous ici de corriger la masse.

 La troisième et dernière correction est « la correction topographique ». Cette


correction, beaucoup plus fine, permet de prendre en compte les effets locaux de la
topographie. Son évaluation est favorisée par l’application des abaques.

La confrontation entre mesures de champ de pesanteur et modèle isostatique permet également


de tester la validité de l’équilibre isostatique d’une région donnée. Il est possible, si le modèle
est retenu, de calculer une correction dite « isostatique » due aux masses compensatrices et de
l’appliquer à la valeur mesurée déjà corrigée. L’écart résiduel entre la valeur mesurée
doublement corrigée et la valeur théorique est appelée « anomalie isostatique ».

• Une anomalie isostatique négative signifie qu’à la verticale de la station de mesure


existe un déficit de masse donc un excès de roche à faible densité par rapport à ce qui existerait
s’il y avait une compensation isostatique. Dans le modèle d’Airy, pour que cette anomalie
disparaisse, une adjonction de matériau dense se produira et soulèvera le secteur considéré.

• A l’inverse, une anomalie isostatique positive impliquera qu’à la verticale de la station


de mesure existe un excès de matière de forte densité. Pour qu’il y ait compensation du secteur,
une diminution de matériau dense située au-dessus de la surface de compensation devra se
produire : la partie de l’écorce faite de matériaux légers doit s’enfoncer.

Remarque : L'isostasie n'explique pas tous les mouvements verticaux. Tous les mouvements
verticaux observables ne sont pas dus à l'isostasie. La subsidence peut engendrer de tels
mouvements. La subsidence peut être identifiée sous trois formes différentes :

• tectonique due aux processus de déformations de la lithosphère (amincissement crustal),

• thermique par refroidissement du plancher océanique en s'éloignant de l'axe des zones


d'accrétion,

• gravitaire ou isostatique en fonction du remplissage des bassins sédimentaires par la


production terrigène ou biogénique in situ (carbonatée ou siliceuse).

L’homme à l’écoute de la roche Page 36


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Dans tous les cas, la sédimentation est la conséquence et non la cause de la subsidence, même
si le poids des sédiments intervient dans un second temps.

 Les mouvements verticaux


Il existe un certain nombre d’endroits où l’équilibre isostatique n’est pas réalisé. Ceci est
caractérisé par une dynamique verticale de la lithosphère, indépendamment de toute mobilité
lithosphérique horizontale ou de toute mobilité mantellique sous-jacente.

Dans ces multiples cas, la durée du déséquilibre dépend de la rapidité des phénomènes qui
modifient l’équilibre initial au regard des vitesses de corrections isostatiques autorisées par les
propriétés mécaniques des matériaux terrestres.
2. LE CHAMP MAGNETIQUE TERRESTRE
Le champ magnétique terrestre est engendré par les mouvements du noyau métallique liquide
des couches profondes de la Terre. Selon les études de John Tarduno de l'Université de
Rochester (États-Unis), la terre possédait déjà un champ magnétique il y a 3,45 milliards
d'années.

L’importance du champ magnétique terrestre est observée à différents niveaux :

- Le paléomagnétisme et anomalie magnétique

Anomalie positive (+) : le champ magnétique fossile est dans le même sens avec le champ
actuel

Anomalie négative (-) : le champ magnétique fossile est dans sens contraire de champ actuel.

Lorsque des roches riches en minéraux ferromagnétiques (roches magnétiques) se mettent en


place, non seulement elles fossilisent le champ existant, mais de plus, leur aimantation va
s’ajouter à la valeur du champ moyen actuel, créant une anomalie positive.

A l’inverse, de grandes épaisseurs de roches sédimentaires ou de dômes de sel peuvent


provoquer des anomalies négatives locales.

- L'exploration minière

La prospection minière constitue un des grands domaines d'application de l'étude du


géomagnétisme. Différentes roches possédant différentes aimantations, la valeur de l'intensité
du champ magnétique terrestre s'en trouve modifiée. Il est ainsi possible d'obtenir une carte des
structures en profondeur, selon les variations d'aimantation des roches.

- Un bouclier protecteur pour la Vie

Le champ magnétique terrestre joue un rôle essentiel dans le développement de la vie sur Terre,
en déviant les particules mortelles du vent solaire formant ainsi les aurores boréales et australes.
Les scientifiques observent toutefois une diminution du champ magnétique terrestre, l'anomalie

L’homme à l’écoute de la roche Page 37


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magnétique de l'Atlantique sud en étant le signe le plus spectaculaire. Lorsque le noyau se sera
refroidi et solidifié (dans quelques milliards d'années) et qu'en conséquence le champ
magnétique aura disparu, il est probable que les formes de vie existantes ne pourront plus
subsister. Ces conditions sont celles qui règnent aujourd'hui sur la Lune et Mars.

3. LE CHAMP THERMIQUE
La Terre est une gigantesque machine thermique, dont les effets sont extrêmement variés, les
séismes et les éruptions volcaniques étant les plus spectaculaires. Ces phénomènes libèrent une
quantité d'énergie considérable et sont liés au refroidissement de la Terre. La Terre contient des
éléments radioactifs, qui produisent de la chaleur, et cette chaleur est évacuée par des
mouvements de convection dans le manteau et par conduction dans la lithosphère. On peut
estimer à quelle vitesse la Terre perd sa chaleur, en mesurant le flux de chaleur à la surface
terrestre. Les mesures de flux de chaleur nous renseignent sur la structure thermique de la Terre,
à condition de savoir les interpréter.

Au-delà de 30m de profondeur, la température augmente régulièrement de 1° pour 30 m de


profondeur : c’est le gradient géothermique ; il varie d’un endroit à un autre.

Des variations importantes du flux géothermique s’observent suivant les régions : les zones des
dorsales océaniques, les régions volcaniques se caractérisent en particulier par les des flux
géothermiques remarquables qui peuvent être dix fois plus importants que la moyenne.

Le flux thermique terrestre provient du soleil (source externe) mais la principale source de
chaleur est la désintégration d’isotopes radioactifs de longues périodes tels que l’uranium, le
thorium et le potassium. Leurs concentrations dans les matériaux terrestres sont faibles mais
suffisantes pour produire une quantité notable de chaleur.

Des travaux ont montré que la chaleur radioactive accumulée à l’intérieur de la Terre
réchaufferait le manteau et créerait des courants de convections ascendants au niveau des
dorsales et aussi des courants de convections descendants au niveau des fosses océaniques.
Ce gradient thermique et le flux de matière induit sont les moteurs de la tectonique des
plaques.

Schéma des
cellules de
convection

L’homme à l’écoute de la roche Page 38


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III. DERIVE DES CONTINENTS ET TECTONIQUE DES PLAQUES

1. LA DERIVE DES CONTINENTS

La dérive des continents est une théorie proposée au début du siècle par le physicien-
météorologue Alfred Wegener, pour tenter d'expliquer entre autres, la similitude dans le tracé
des côtes de part et d'autre de l'Atlantique, une observation qui en avait intrigué d'autres avant
lui. Wegener avançait des "preuves" pour appuyer sa théorie. Ce sont entre autres :
- Le parallélisme des côtes de l'Atlantique
On observe un certain parallélisme des côtes entre d'une part les Amériques et d'autre part,
l'Europe et l’Afrique. Cela suggère que ces ensembles constituaient un même bloc (figure 7A
et 7B). Ce qui amena Wegener à concevoir que dans un passé lointain toutes les masses
continentales étaient réunies en un seul mégacontinent appelé la Pangée.
- La répartition de certains fossiles
On retrouve, de part et d’autre de l’Atlantique, sur les continents actuels, les fossiles de plantes
et d'animaux terrestres datant de 240 à 260 Ma (figure 7C). Selon Wegener, le fait de trouver
les mêmes fossiles confirme bien qu’autrefois, tous ces continents n'en formaient qu'un seul, la
Pangée.
- Les traces de glaciations
On observe, sur certains continents actuels (Afrique du sud, Inde), des marques anciennes de
glaciation datant de 250 Ma, indiquant que ces portions de continents ont été recouvertes par
une calotte glaciaire (figure 7D). Cette glaciation ayant eu lieu sur des continents se trouvant
dans la zone tropicale où il est improbable de trouver des glaciations, conforte Wegener dans
sa théorie.
Le rassemblement des masses continentales à la Wegener donne un sens à la répartition de
dépôts glaciaires datant d'il y a 250 Ma, ainsi qu'aux directions d'écoulement de la glace,
relevées sur plusieurs portions de continents. La répartition sur la Pangée montre que le pôle
Sud était recouvert d'une calotte glaciaire et que l'écoulement de la glace se faisait en périphérie
de la calotte, comme il se doit.
- La correspondance des structures géologiques
Wegener a montré non seulement qu’il existe une nette concordance entre les côtes, mais il y a
aussi une concordance entre les structures géologiques à l'intérieur des continents, un argument
lourd en faveur de l'existence du mégacontinent, la Pangée. Plusieurs blocs continentaux ou
boucliers plus vieux que 2000 Ma sont définis sur ces deux continents (Figure 7E). Autour des
boucliers, les chaînes de montagne plus récentes ont des âges de 450-650 Ma (Mauritanides,
Calédonides, etc.). La correspondance des structures géologiques entre l'Afrique et l'Amérique
du Sud appuie l'argument de Wegener. La carte ci-dessus (Figure 7E) montre la répartition de
blocs continentaux (boucliers) plus vieux que 2 Ga (milliards d'années) selon la géographique
actuelle.
Autour de ces boucliers, les chaînes de montagnes plus récentes ont des âges allant de 450 à
650 Ma. Les traits indiquent le "grain" tectonique de ces chaînes. À remarquer, dans les régions
de São Luis et de Salvador au Brésil, la présence de petits morceaux de boucliers.

L’homme à l’écoute de la roche Page 39


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La correspondance des structures géologiques entre l'Amérique du Nord et l'Europe confirme


aussi l'idée de Wegener. Les trois chaînes de montagnes, Appalaches (Est de l'Amérique du
Nord), Mauritanides (nord-est de l'Afrique) et Calédonides (Iles Britanniques, Scandinavie),
aujourd'hui séparées par l'Océan Atlantique, ne forment qu'une seule chaîne continue si on
rapproche les continents à la manière de
Wegener (Figure 7). Les géologues savent depuis longtemps qu'effectivement ces trois chaînes
ont des structures géologiques identiques et qu'elles se sont formées en même temps entre 470
et 350 Ma.
Le géophysicien Wegener était bien au fait que la croûte continentale était plus épaisse sous les
chaînes de montagnes que sous les plaines, et que cette situation répondait au principe de
l'isostasie qui veut qu'il y ait un équilibre entre les divers compartiments de l'écorce terrestre dû
aux différences de densité.
Wegener n’avait fait que des observations et des constatations, qui soulevaient des questions
importantes auxquelles il fallait trouver des explications. Or le problème majeur de Wegener,
c'est qu'il ne proposait aucun mécanisme pour expliquer la dérive des continents.

L’homme à l’écoute de la roche Page 40


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Figure 9 Dérive des continents. [A] La position actuelle des continents. [B] La position des
continents selon Wegener. [C] La répartition de certains fossiles. [D] Les traces d'anciennes
glaciations [E] La correspondance des structures géologiques

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IV. THEORIE DE LA TECTONIQUE DES PLAQUES


1962, avec l’idée d’accrétion à l’axe des dorsales de Hess par reprise de l’idée du mobilisme
horizontal, fut une époque marquée par l’émergence du nouveau concept « La tectonique des
plaques lithosphérique » dont la première formulation fut publiée en 1968.Depuis cette
période la tectonique des plaques s’est imposée comme une réalité que personne n’envisage de
contester.
Cette théorie unificatrice est ainsi le nouveau cadre conceptuel dans lequel s’inscrivent la
plupart des phénomènes géologiques naturels :

Les séismes volcaniques, les séismes océaniques, les orogénèses, ...


Pour bien comprendre la théorie de la tectonique des plaques, il est essentiel de connaître
quelques notions de base.
 Une plaque tectonique par définition est un morceau de lithosphère épais d’environ
100 Km et capable de se mouvoir sur l’asthénosphère.
 La tectonique est cette partie de la géologie qui étudie la nature et les causes des
déformations des ensembles rocheux, plus spécifiquement les déformations à l’échelle
de la lithosphère. Une plaque est un volume rigide, peu épais par rapport à sa surface.
 La tectonique des plaques est donc la théorie scientifique unificatrice qui propose
que les déformations de la lithosphère sont reliées aux forces internes de la terre et que
ces déformations se traduisent par le découpage d e l a l i t h o s p h è r e e n p l a q u e s
glissant sur un épais manteau visqueux (asthénosphère), le magma.

On distingue seize (16) plaques qui sont par ordre de grandeur décroissante :le
Pacifique ;l’Eurasie ;l’Afrique ; l’Antarctique ;l’Inde ;l’Australie ;l’Amérique du
Nord ;l’Amérique du Sud ;la Nazca ;la Philippine ;l’Arabie ;la Cocos ;le Caraïbe ;la
Scotia ;le Juan de Fuca ;la Somalie.
1. LA CINEMATIQUE COMME IDENTIFIANT DES FRONTIERES
DES PLAQUES
L’idée de répartition des séismes a favorisé l’idée que la lithosphère est découpée en plusieurs
unités cinématiques appelées ‘’ plaques ‘’. Certaines études ont validé cette hypothèse. Il en
ressort que les frontières des plaques séparent deux portions voisines de lithosphère présentant
entre elles un mouvement relatif significatif durable. En fonction de ce mouvement relatif et de
la nature des deux portions lithosphériques en présence, l’on distingue différents schémas
géodynamiques.

La cinématique est donc considérée comme étant un identifiant des frontières des plaques.
Selon la cinématique, trois types de limites entre plaques sont distinguées: les limites
convergentes, les limites divergentes et les limites transformantes.

L’homme à l’écoute de la roche Page 42


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Figure 10 Les trois (3) types de limites entre les plaques

2. GRANDS PHENOMENES GEODYNAMIQUES AUX LIMITES DES


PLAQUES LITHOSPHERIQUES
a. Divergence lithosphérique
Les limites divergentes, là où les plaques s'éloignent les unes des autres et où il y a la production
de nouvelles croûtes océaniques.
En effet, la concentration de chaleur, due à la désintégration radioactive de certains éléments
chimiques, conduit à une fusion partielle du manteau qui produit du magma. Elle engendre des
courants de convection dans le manteau plastique (asthénosphère), à l’origine des forces de
tension qui font que deux plaques divergent.
Entre deux plaques divergentes, la venue de magma crée une nouvelle croûte océanique (Figure
9). C’est ainsi que se forment les dorsales médio-océaniques et les Océans.

Figure 11 Formation d’une nouvelle croûte océanique (limites divergentes)


En ce qui concerne les océans, leur formation se déroule en 4 étapes (Figure 14) :

L’homme à l’écoute de la roche Page 43


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1- Amorce d’un rift continental ; ici, l'accumulation de chaleur sous une plaque
continentale cause une dilatation de la
matière qui conduit à un bombement
de la lithosphère. Il s'ensuit des forces
de tension qui fracturent la lithosphère
et amorcent le mouvement de
divergence conduit par l'action
combinée de la convection
mantellique et la gravité (mouvement
vertical). Le magma viendra s'infiltrer
dans les fissures, ce qui causera par endroits du volcanisme continental.
2- Rift continental: La poursuite des tensions produit un étirement de la lithosphère; il y aura
alors effondrement en escalier, ce qui produit une vallée
appelée un rift continental. Il y aura des volcans et des
épanchements de laves le long des fractures.

3- Premier plancher océanique : Avec la poursuite de


l'étirement, le rift s'enfonce et les eaux marines envahissent
la vallée. Deux morceaux de lithosphère continentale se
séparent et s'éloignent l'un de l’autre progressivement. Le volcanisme sous-marin forme un
premier plancher océanique basaltique (croûte océanique) de part et d'autre d'une dorsale
embryonnaire; c'est le stade de mer linéaire.

4- Formation d’un Océan type Atlantique : L'élargissement de la mer linéaire par l'étalement
des fonds océaniques conduit à la formation d'un océan de type Atlantique avec sa dorsale bien
individualisée

b. Convergence lithosphérique

Les limites convergentes, là où les plaques entrent en collision. Les résultats de ce phénomène
diffèrent selon la nature des plaques (océaniques ou continentales) qui entrent en collision.

L’homme à l’écoute de la roche Page 44


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-Un premier type de collision résulte de la convergence entre deux plaques océaniques. Dans
ce genre de collision, une des deux plaques (la plus dense,
généralement la plus vieille) s'enfonce sous l'autre pour
former une zone de subduction (Figure ).

Dans ce cas, l'asthénosphère digère peu à peu la plaque


lithosphérique. Il se produit un phénomène de fusion
partielle de la plaque engloutie. Le magma résultant
monte vers la surface. Une grande partie de ce magma
reste emprisonnée dans la lithosphère, mais une partie est
Figure 12 Dans le Pacifique-Ouest, on a les expulsée à la surface, produisant des volcans sous la
grandes fosses des Mariannes, de Tonga, des
Kouriles et des Aléoutiennes, etc
forme d'une série d'îles volcaniques (arc insulaire
volcanique).

-Un second type de collision est le résultat de la convergence entre une plaque océanique et
une plaque continentale. Dans cette collision, la plaque
océanique plus dense s'enfonce sous la plaque continentale
(Figure 11). Rendue à une profondeur excédant les 100
km, la plaque est partiellement fondue. Comme dans le cas
précédent, la plus grande partie du magma restera
emprisonnée dans la lithosphère (ici continentale); le
magma qui aura réussi à se frayer un chemin jusqu'à la
Figure 13 Collision croûte océanique-croûte
surface formera une chaîne de volcans sur les continents
continentale
(arc volcanique continental). Dans une phase avancée de
la collision, le matériel sédimentaire qui se trouve sur les fonds océaniques vient se concentrer
au niveau de la zone de subduction pour former un prisme d'accrétion.
-Un troisième type de collision implique la convergence de deux plaques continentales.

L'espace océanique se refermant au fur et à mesure du


rapprochement de deux plaques continentales, le
matériel sédimentaire se concentre de plus en plus et
le prisme d'accrétion croît (Figure 11).

Lorsque les deux plaques entrent en collision, le


mécanisme se coince. Tout le matériel sédimentaire
est comprimé et se soulève pour former une chaîne
de montagnes intercontinentale où les roches sont
Figure 14 Soudure de l'Inde au continent asiatique,
plissées et faillées (Figure 13). Des lambeaux de la
croûte océanique peuvent même être coincés dans des failles.

L’homme à l’écoute de la roche Page 45


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Figure 15 Formation d’une chaîne de montagne

c. Coulissage lithosphérique
Les limites transformantes ou coulissantes c’est lorsque les plaques glissent latéralement les
unes contre les autres. Les limites transformantes correspondent à de grandes fractures qui
affectent toute l'épaisseur de la lithosphère; on utilise plus souvent le terme de failles
transformantes (Figure 15).

Elles se trouvent le plus souvent, mais pas exclusivement, dans la lithosphère océanique. Ces
failles permettent d'accommoder des différences dans les vitesses de déplacement ou même des
mouvements opposés entre les plaques, ou de faire le relais entre des limites divergentes et
convergentes (ces failles transforment le mouvement entre divergence et convergence, de là
leur nom de failles transformantes).

Figure 16 Failles transformantes et mouvements de convergence et de divergence

3. SEISMES ET TECTONIQUE DES PLAQUES (Voir chapitre 3)


Les séismes naturels se classent en séismes superficiels, intermédiaires et profonds selon la
profondeur du foyer. Il se répartissent aux limites des plaques tectoniques.
Le tsunami (tiré du japonais) engendre un phénomène très destructeur consécutif à un
mouvement du fond sous-marin généré par un séisme, une éruption volcanique ou un glissement

L’homme à l’écoute de la roche Page 46


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de terrain. Il est sournois parce qu'il peut survenir plusieurs heures après l'événement. La figure
illustre la nature d'un tsunami engendré par un soulèvement du fond marin causé par un séisme.

Figure 17 Répartition et localisation des séismes

4. LES VOLCANS
4.1- PRESENTATION
Le volcanisme est la manifestation la plus spectaculaire de l’existence des magmas. Cette
manifestation se traduit par l’épanchement de laves, la formation d’un relief, la projection de
matériaux solides, liquide ou gazeux, des explosions brutales et des secousses du sol. Les
volcans mettent en relation la surface du globe avec des zones internes où les roches sont à une
température permettant leur fusion. Ces roches en fusion viennent s’épancher à la surface du
sol. Ce phénomène est intermittent. Les phases d’émission alternes avec les phases de repos qui
peuvent être très longues. Le volcan est dit éteint. Certains le sont sans doute définitivement
mais d’autres exemples montrent qu’il est pratiquement impossible de l’affirmer.
En résumé, le terme volcan évoque habituellement l’image d’une montagne au sommet de
laquelle s’ouvre un entonnoir : le cratère d’où s’échappe habituellement un panache de fumée.
Ceci constitue un aspect moyen d’un volcan actif en période de rémission. Il y a des volcans
d’aspect différents et les types d’appareils sont liés à la nature des produits émis, également à
la nature des éruptions.
Il existe différentes formes d’appareils volcaniques. Ces formes dépendent fortement du type
d'éruption qui affecte les volcans. La reconnaissance des produits émis par un volcan
détermine les différents types de d’éruption. Il existe plusieurs types d'éruptions :
Les éruptions fissurales correspondent à la sortie d'une lave très fluide par des fissures qui
affectent le sol. On y observe peu d'explosions. Il n'y a donc pas de cône volcanique ni de
cratère.
Les éruptions locales, limitées à un appareil volcanique, il en existe de plusieurs types plus ou
moins explosif. Elles sont classées selon leur dynamisme.
- Les éruptions effusives où la lave très fluide est la principale émission du volcan. Il y a
peu de projections. C'est le type Hawaïen (d’Hawaï). Le cône est donc constitué quasiment
uniquement par les coulées successives de laves qui ont refroidi. La lave est de type
basaltique ;

L’homme à l’écoute de la roche Page 47


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- Les éruptions riches en projections : La lave reste fluide mais de nombreuses


projections de bombes, lapillis et cendres accompagnent les coulées. C'est le type Strombolien
(de Stromboli en Italie) ;
- Les éruptions explosives : La lave, visqueuse, ne sort pas du volcan et provoque de
nombreuses explosions en empêchant la libération des gaz. Lors de ces explosions des nuées
ardentes peuvent se former. C'est le type Vulcanien (Vulcano en Italie). Dans certain cas la
lave très visqueuse forme un dôme, c'est le type Doméen. La lave est souvent du type
Trachyte ou andésite. On note également les volcans peléens (de la Montagne Pelée en
Martinique), à lave très visqueuse, qui tend à former des aiguilles en s'élevant au travers des
fissures des extrusions précédentes.
Un volcan n'est pas fixé dans un type d'éruption mais peut avoir une activité modulée en
fonction des changements survenant dans le magma. C'est ainsi que l'on peut observer des
séries volcaniques (tholéïtiques, calco-alcalines et alcalines).

Figure 18 Anatomie d'un volcan

4.2 MECANISME ET TYPOLOGIE DU VOLCANISME


L’existence d’un magma va induire la formation d’un système de tension dans les couches
supérieures de l’écorce terrestre. Selon la direction et la vitesse des courants de convection, il
va se produire des failles dans lesquelles vont s’engouffrer des liquides formés au dépend du
manteau. La pression qui règne dans la chambre magmatique entraîne une sortie brutale du
liquide magmatique au toit de la fracture. Ce phénomène ressemble à ce qui se passe dans une
bouteille de champagne. Le liquide est entraîné à la montée des gaz.
 Le volcanisme de dorsale.
Nous savons, pour l'avoir observé directement grâce à l'exploration sous-marine par
submersibles, qu'il y a des volcans sous-marins tout le long des dorsales, particulièrement dans
le rift central, là où il se forme de la nouvelle lithosphère océanique. La composition de la lave
de ces volcans indique qu'on est tout près de la zone où se fait la fusion partielle du manteau.
S'il n'y avait pas de tensions dans cette zone de dorsale, il n'y aurait pas de fractures qui
permettent justement au magma produit par la fusion partielle de s'insinuer dans la lithosphère
et de former des volcans. Ce volcanisme nous est connu par l'exploration des fonds océaniques,

L’homme à l’écoute de la roche Page 48


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mais aussi par un cas particulier, celui de l'Islande, carrément assise sur la dorsale de
l'Atlantique-Nord et qui est formée uniquement de volcans. Dans ce cas, le volcanisme de la
dorsale a réussi à s'élever au-dessus du niveau marin pour former une île volcanique qui
constitue un laboratoire naturel pour l'étude du volcanisme de frontières divergentes. Certaines
hypothèses récentes proposent, qu'en plus, il y aurait un point chaud sous l'Islande, donc aussi
du volcanisme de point chaud.
 Le volcanisme de zone de subduction.
Le volcanisme relié à l'enfoncement d'une plaque sous l'autre va former des chaînons de
volcans. La fameuse Ceinture de feu autour du Pacifique est l'expression de ce volcanisme de
convergence, mais selon qu'il s'agisse d'une collision entre deux portions de lithosphère
océanique, ou entre une portion de lithosphère océanique et une portion de lithosphère
continentale, la nature du volcanisme diffère. Dans le cas où il y a convergence entre deux
portions de lithosphère océanique, il y aura formation d'un chaînon de volcans qui s'élèvent au-
dessus de la surface des océans pour constituer un arc insulaire. Par exemple, toute la portion
de la Ceinture de feu qui se situe dans le Pacifique-Ouest et le Pacifique-Nord est associée à ce
type de collision. Dans le cas de la convergence entre une portion de lithosphère océanique et
une portion de lithosphère continentale, les volcans se trouvent sur la marge du continent et
forment un arc continental. Un bon exemple de cette dernière situation est la Chaîne des
Cascades (Cascades Range), dans l'ouest du continent nord-américain.
 Le volcanisme de point chaud.
Le volcanisme de point chaud est un volcanisme intraplaque, qu'on retrouve principalement,
mais pas exclusivement, sur la lithosphère océanique. Les chaînons volcaniques de points
chauds viennent appuyer la théorie de l'étalement des planchers océaniques. Pour des raisons
que l'on comprend encore mal, il se fait en certains points à la base du manteau supérieur, une
concentration locale de chaleur qui amène une fusion partielle du matériel. C'est ce qu'on
appelle un point chaud.
Le matériel fondu au niveau du point chaud est moins dense que le matériel ambiant; de ce fait
il remonte vers la surface et vient percer la lithosphère pour former un volcan. Ces volcans de
point chaud sont très abondants à l'intérieur des plaques lithosphériques, surtout sur les portions
océaniques des plaques. Les fonds océaniques du Pacifique en constituent un bon exemple où
on a une multitude de ces volcans, dont la plupart sont sous-marins (guyots), mais dont un bon
nombre percent la surface des océans pour former des archipels comme les Carolines, les
Marshall ou les îles Hawaii. Les points chauds sont stationnaires et peuvent fonctionner pendant
plusieurs millions d'années, jusqu'à 100 Ma même.
Si une plaque lithosphérique se déplace au-dessus d'un point chaud qui fonctionne
sporadiquement, il se construit un chaînon de volcans. Les volcans les plus vieux se situent à
l'extrémité du chaînon qui est la plus éloignée du point chaud, alors que les plus jeunes se situent
à proximité du point chaud. On retrouve plusieurs de ces chaînons de volcans de point chaud
sur les plaques océaniques, comme par exemple, le chaînon qui va des îles Hawaii jusqu'aux
fosses Aléoutiennes-Kouriles (Chaînon Hawaï-Empereur) dans le Pacifique-Nord. La figure
qui suit illustre la formation d'un chaînon de volcans de points chaud.

L’homme à l’écoute de la roche Page 49


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4.3 LES PRODUITS DU VOLCANISME


Ils sont émis sous trois formes différentes :
• des gaz, essentiellement de la vapeur d'eau (90%), du CO2, de l'acide chlorhydrique et
des vapeurs de soufre. Ces gaz sont libérés du magma lors de sa remontée en surface en raison
de la diminution de la pression. Ils participent à la fluidification de la lave ;
• des coulées : Ce sont les laves, coulées de roches en fusion, mais aussi les lahars, coulées
boueuses de cendres et lapillis souvent issues de la présence d'un lac volcanique ou d'une
épaisse couche de neige sur le volcan ;
• des projections (projectiles solides). Selon leur diamètre on distingue :
- les bombes (plus gros blocs), scories (5-30 cm) et blocs (plus de 32 mm de diamètre). Il
s'agit de blocs arrachés au cratère ou de morceaux de lave plus ou moins solidifiée qui
refroidissent en tombant.
- les lapillis (= petite pierre en italien, entre 4 et 32 mm) et les cendres (les plus fins). Ce
sont souvent de petits fragments de lave pulvérisés lors de l'éruption. C'est parmi ces projections
que l'on trouve les ponces (sorte d'écume de lave solidifiée) et pouzzolanes.
- les nuées ardentes et ignimbrites. Les nuées ardentes correspondent à un mélange de
gaz, gouttes de lave en suspension et blocs expulsés du cratère à très grande vitesse. Le nuage
formé, est très chaud (jusqu'à 500°C) et dévale les pentes du volcan à plus de 200 km/h. Ces
nuées sont extrêmement meurtrières (catastrophe de la montagne pelée de 1902). Les
ignimbrites sont formées selon le même principe mais ne sont composées en majorité que de
lave en suspension et de gaz formant une sorte d'écume épaisse.
Mesure d’une éruption volcanique

Figure 19 Produit de l'activité volcanique

L’homme à l’écoute de la roche Page 50


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4.3 LA REPARTITION DES VOLCANS.


La carte de répartition du volcanisme est très voisine de celle de la séismicité terrestre. Ceci
traduit le fait que la plus grande partie de l’énergie libérer par la terre est évacué au niveau des
frontières des plaques lithosphériques. Il existe plus de 1000 volcans actifs à la surface de la
terre. La très grande majorité se concentre soit dans les zones d’extension ou d’accrétion, c’est-
à-dire des rifts qui lorsqu’ils sont immergés, constituent des dorsales médio-océaniques ; soit
dans les zones de subduction où s’affrontent les plaques océaniques ou continentales. Il existe
toutefois un volcanisme plus restreint intraplaque océanique et continentales liée à l’existence
de points chauds. 62% des volcaniques actifs se distribuent autour de l’océan pacifique

L’homme à l’écoute de la roche Page 51


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CHAPITRE V GEODYNAMIQUE EXTERNE : LES PROCESSUS EXOGENES


La Géodynamique externe regroupe l’ensemble des phénomènes géologiques qui se
déroulent à la surface terrestre. Elle s’intéresse à l’étude des phénomènes exogènes tels que
l’altération, l’érosion des roches, le transport des éléments qui en résultent, leurs dépôts,
leurs premières transformations après leur dépôt à l’exclusion des transformations
métamorphiques. Les facteurs responsables de ces phénomènes sont : l’eau, l’altération et les
êtres vivants.

I. L’ALTERATION
1. DEFINITIONS
C’est l’ensemble des mécanismes chimiques (désagrégations chimiques) qui libèrent les
particules de roches et soustrait des éléments dissous à la surface du globe sous l’effet
dominant des eaux d’infiltration avant l’intervention des processus d’érosion, de transport
et de dépôt.
La topographie, le climat et la végétation jouent un rôle important au cours de ce processus
dont le résultat dépend de la nature de la roche et de l’agressivité de l’eau d’infiltration (liée
à sa température, à son pH et à sa composition), de la nature et de la composition chimique
ou minéralogique de la roche mère.
Les produits d’altération sont composés de produits en solution issus de l’hydrolyse des
minéraux de la roche mère et de produits solides qui sont des minéraux résistants soient à
l’altération soient à la néoformation.
L’altération est plus avancée dans les couches ou horizons proches de la surface qu’à proximité
de la roche mère. On observe en général plusieurs horizons qui sont les suivants à partir de la
surface :

Figure 20 Profil d'altération en zone tropicale

2. MECANISMES DE L’ALTERATION
Les mécanismes de l’altération sont les suivants :
 L’Hydratation : comme exemple, nous avons l’hydratation de l’anhydride (CaSO4) en
gypse (CaSO4, 2H2O) avec augmentation du volume (l’effet dans les mines ou dans les TP est
désastreux) : CaSO4 + 2H2O ⇄ (CaSO4, 2H2O) ;

L’homme à l’écoute de la roche Page 52


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 L’action biochimique dans les sols : la matière organique tend à s’oxyder dans les milieux
aérobies et à libérer les ions CO32-, PO43-, SO42- agressifs vis-à-vis de la roche saine.

 L’hydrolyse : c’est le mécanisme fondamental de l’altération des silicates par la mise en


solution des ions alcalins (Na++, K+) et alcalino-terreux (Ca++, Mg++).

Les ions Ca++et Mg++, au cours de leur écoulement donneront respectivement des carbonates
(CaSO4) et des dolomites (MgSO4).
Le Silicium (Si++++), le Fer (Fe+++) et l’Aluminium (Al+++) sont difficilement mobilisables à
cause de leur charge ionique élevée. Le plus caractéristique et le plus important est le Fer dont
sa libération donne la couleur rouge caractéristique des sols tropicaux.
Si l’arène est débarrassée des ions bivalents et des reliquats de plagioclases grâce à un drainage
très bon (milieu acide), on voit apparaître la Kaolinite qui si les valeurs du pH sont
suffisamment élevées dans le milieu, peut se dissoudre et donner la gibbsite, minéral des croûtes
latéritiques dans les pays tropicaux qui peut conduire à la formation de la bauxite :
3. Al4Si4O10(OH) 8(kaolinite) ⇄ Al(OH) 3(gibbsite) + Si(OH) 4 (solution)
EXEMPLE DE PROCESSUS D’ALTERATION DES MINERAUX
CONSTITUTIFS DU GRANITE
Le Quartz reste ferme et inaltérable, sous la forme de quartz et deviendra grain de sable sous
nos climats.

Les Feldspaths, par hydrolyse, perdent leurs ions Ca++, Na+ et K+. Ils subissent une altération
en une variété de micas très petits appelée la séricite donnant lieu à leur tour à une argile, l’Illite
qui est la base des minéraux argileux des arènes :

Feldspath → Séricite → Illite→ Ion alcalin et alcalino-terreux.

Les micas blancs, encore appelés muscovites s’altèrent pour fournir un minéral argileux,
l’illite et des ions K+ qui passent en solution :

Si3AlO10(OH)2Al2K(muscovite) ⇄ (Si3,5AlO,5O10)(OH)2K0,5Al2(illite) + 0,5K+

Les micas noirs encore appelés biotites et les autres ferromagnésiens tels que les amphiboles
ont leur hydrolyse qui conduit à :
 la formation d’autres types d’argile, qui sont les chlorites ;
 la libération des ions alcalins et alcalino-terreux et d’oxydes de fer et de magnésium.

L’homme à l’écoute de la roche Page 53


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II. L’EROSION
1. DEFINITION
C’est l’ensemble des phénomènes d’enlèvement et de désagrégations physiques des matériaux
constitutifs de la roche sous l’action de la pluie, des contraintes thermiques, des vagues, du
transport et des activités humaines.

2. MECANISMES DE L’EROSION
Les mécanismes de l’érosion sont :
 L’alternance gel-dégel encore appelée la cryoclastie ou la gélifraction : c’est la
pénétration de l’eau dans les fissures des roches. Cette eau, en gelant, provoque l’éclatement
des roches. Ce phénomène est fréquent dans les pays de haute montagne et de haute altitude.
 L’alternance humidité-dessiccation : cette alternance, due aux variations de température
entre les jours et les nuits donnant naissance à des contraintes thermiques qui désagrègent les
roches. C’est le cas du Sahara actuel.

 La dilatation thermique différentielle : c’est l’exploitation de l’hétérogénéité des


coefficients de dilatation dans les différentes directions de l’espace pour les cristaux constituant
les roches. Les effets de dilatation et de contraction thermique différents suivant les cristaux
constituant les roches contribuent à dissocier ces roches. Par exemple, un minéral hydraté
comme la montmorillonite (une argile) ne se comportera pas de la même manière qu’un
minéral anhydre comme le pyroxène (MgSiO3).

 L’action des vagues de mer chargées de sable sur les roches d’une côte va produire un
travail d’abrasion et d’usure de ces roches.

 La cristallisation des sels à partir des solutions saturées. L’exemple le plus banal est la
désagrégation accélérée des granites en bordure de mer sous l’effet des embruns chargés de sel.

III. LE TRANSPORT ET LE DEPOT


Une fois dissous par l’altération et/ou démantelés par l’érosion, les éléments des roches encore
appelés produits des phénomènes d’altération et/ou d’érosion vont être transportés sous
plusieurs formes :

 A l’air :
 sous l’effet de la gravité le long des pentes ;
 En suspension sous la force du vent.
Exemple : les sables du Sahara apportés par l’harmattan ;
 Dans l’eau qui est le principal agent de transport :
 En solution sous forme d’ions K+, Na+, Ca++, Mg++,… ;
Sous la forme de solutions colloïdales ou en suspension, c’est le cas des oxydes de fer et de
la silice. C’est aussi le cas des particules fines ;

L’homme à l’écoute de la roche Page 54


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 Sous la forme de grains, par transport mécanique. C’est-à-dire par saltation


(particules moyennes) ou par roulement (particules grossières).

Surface de l’eau (solution)


Suspension

Saltation

Différentes formes de transport

Pendant le transport, les phénomènes d’altération et d’érosion ont toujours lieu. Les
particules les plus résistantes pourront franchir des distances plus grandes que les particules
friables.

Le dépôt de ces particules s’effectue lorsque les conditions propices au transport cessent. Les
particules les plus denses se déposeront plus rapidement que les particules légères. On observe
alors un classement granulométrique : c’est le granoclassement.

Le dépôt des particules en suspension se fait par gravité tandis que celui des particules en
solution est conditionné par la composition chimique du milieu.
Dans ce dernier cas, le rassemblement en grumeaux des éléments en solution (c’est la
floculation) est nécessaire pour permettre la sédimentation.
Selon la vitesse d’un cours d’eau contenant des particules de diverses formes, les phénomènes
d’érosion, de transport et de dépôt sont illustrés par le diagramme de HJÜLSTROM (voir GG
image). La figure définit en fonction de la taille des particules d’un sol meuble, les effets d’un
courant de vitesse variable (Erosion, transport, sédimentation).
IV. LA DIAGENESE
La Diagenèse recouvre l’ensemble des transformations physiques et chimiques qui affectent
les sédiments après leurs dépôts dans des conditions de pression et de température faibles.

Si la pression et la température dépassent un certain seuil, on rentre dans le domaine de


métamorphisme.

La diagenèse comprend quatre (4) processus principaux que sont :


 La compaction des sédiments sous l’effet de la pression lithostatique ;
 La cimentation des éléments ;
 La recristallisation de certains minéraux ;
 La métasomatose.

1. LA COMPACTION

L’homme à l’écoute de la roche Page 55


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La compaction correspond à la consolidation des sédiments. Ceux-ci sont écrasés par le poids
des couches qui se déposent au-dessus d’eux. L’eau interstitielle est chassée et la porosité
diminue.

2. LA CIMENTATION
Les éléments dissous dans l’eau interstitielle qui imprègnent les sédiments précipitent ou
s’organisent en minéraux de néoformation qui vont cimenter les grains entre eux. Comme
exemple, nous pouvons citer le cas des grès siliceux qui sont d’anciens sables cimentés par la
silice secondaire.

3. LA RECRISTALLISATION
La recristallisation est le résultat d’une série d’échanges entre les sédiments et la solution qui
les imprègne.
Certains minéraux seront dissous et contribueront à la croissance d’autres minéraux.

D’autres minéraux, par contre, instables se transformeront en minéraux stables. C’est le cas de
l’aragonite (CaCO3) qui forme les coquilles des mollusques et qui se transforme en calcite
(CaCO3) de forme cristalline plus stable.
4. LA METASOMATOSE
Dans ce cas, la solution interstitielle apporte aux sédiments des éléments qui n’y étaient pas
contenus au départ. Par exemple une eau magnésienne imprégnant des boues calcaires les
transformera en dolomies suivant la réaction suivante :

2CaCO3 + Mg2+(en solution)⟶ CaMg(CO3)2 + Ca2+ (passe en solution)

V. CONCLUSION AUX PROCESSUS


ENDOGENES ET EXOGENES
Ces processus, encore appelés phénomènes géodynamiques internes et externes forment un
cycle qui se déroule depuis l’origine de la Terre.

L’homme à l’écoute de la roche Page 56


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CHAPITRE VI LES ROCHES


INTRODUCTION
Les roches (du latin populaire Rocca) sont des matériaux naturels généralement solides et
formés, essentiellement ou en totalité, par un assemblage de minéraux, comportant parfois :
 Des fossiles, notamment dans les roches sédimentaires ;
 Du verre résultant du refroidissement rapide d'un liquide : le volcanisme, la friction ;
 Des agrégats d'autres roches.
Les roches peuvent être formées d'une seule espèce minérale (roches monominérales) ou de
plusieurs espèces minérales (roches polyminérales).
La classification des roches est complexe car elle est basée sur un grand nombre de critères. La
roche présente une grande diversité d'aspects. Elle peut être souvent :
 Dure et cohérente : elle est dénommée pierre (marbre), caillou, galet, … ;
 Friable ou inconsistante comme la craie et du talc pressés sous les doigts ;
 Plastique comme l'argile humidifiée ou liquide (huile) ou gazeuse ;
 Meuble à l'exemple du sable qui coule dans le sablier ;
 Perméable comme le calcaire ou imperméable comme l'argile.
La pétrographie (du grec Petra, « pierre » et graphê, « description ») est la science de la
description et de l'analyse des roches. Alors que la pétrologie (du grec Petra« pierre » et logos,
« étude ») est la science qui étudie les mécanismes de formation et de transformation des roches.
La discipline scientifique associée à l'étude des mouvements et des déformations des roches
s'appelle la mécanique des roches.
Ainsi une roche est une matière solide constituée d’un assemblage de minéraux qui se
forment :

 Soit à partir du refroidissement et de la solidification d’un magma : c’est le cas des roches
magmatiques ;
 Soit à partir du dépôt des éléments provenant de la destruction, c’est-à-dire de l’altération
et/ou de l’érosion d’une roche préexistante, c’est le cas des roches sédimentaires ;
 Ou encore soit à partir de la transformation partielle ou totale d’une roche magmatique
ou d’une roche sédimentaire sous l’effet de la température et/ou de la pression, c’est le cas
des roches métamorphiques.
Selon l’origine, nous distinguons deux grandes familles de roches. Il s’agit :
 Des roches endogènes composées des roches magmatiques et des roches
métamorphiques ;
Des roches exogènes composées des roches sédimentaires et des roches résiduelles.
I. LE VOLCANISME
Les volcans sont situés à la limite des plaques tectoniques. On distingue trois types de
volcanismes :

 Dans les zones de subduction (magma andésitique) ou les zones d’explosion (magma
Acide) ;

L’homme à l’écoute de la roche Page 57


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 Dans les points chauds des dorsales océaniques et des rifts (magma basaltique
(basique)) ;

 Dans les zones d‘accrétion (milieu des plaques). Ce sont des zones de collision
(métamorphisme, magmatisme, granitique).
Les plaques se déplacent de 8 cm à 10 cm par an. Les magmas se situent entre 700° C et 1200°
C, soient en phase liquide de 10% à 70%, soient en phase solide et gazeuse riche en gaz
dissout au moment de l’éruption.

La lave solidifiée est la roche magmatique. Le magma est chargé en silice. Si :


 Le pourcentage de Silice est inférieur à 52% : Le magma est basique, fluide et chaud (+
1000°C). La coulée de lave est de type effusif ;

 Le pourcentage de Silice est supérieur à 52% : Le magma est acide, visqueux et froid
(+700°C). Une colonne grise de type éruptif se forme alors.

Au cours d’une éruption un volcan peut présenter plusieurs types successifs de dynamismes.
Il s’agit des dynamismes Hawaïen, Strombolien, Vulcanien, Plinien et Péléen.

II. LES ROCHES MAGMATIQUES


1. GENERALITES
Les roches magmatiques font partie de la famille des roches endogènes, c’est-à-dire qui se
forment à l’intérieur du globe. Elles sont issues du refroidissement et de la solidification du
magma volcanique avec ou sans cristallisation complète des minéraux les composant.

Elles sont aussi qualifiées de roches ignées ou éruptives. Elles diffèrent de leur texture, des
modes de gisement et des modalités de mise en place très différentes. C’est pourquoi, nous
en distinguons trois grandes familles qui sont :

 Les roches plutoniques encore appelées roches intrusives se forment par le


refroidissement lent, la solidification et la cristallisation du magma en profondeur de
l’écorce terrestre et sans dégazage dans la chambre magmatique. Les éléments sont donc
visibles à l’œil nu.
 Les roches volcaniques encore appelées roches effusives ou roches extrusives se forment
par le refroidissement et la solidification rapide du magma à la surface de la croûte après
une éruption volcanique. Ici les éléments ne sont visibles qu’au microscope.

 Les roches hypovolcaniques ou périplutoniques encore appelées roches intermédiaires


ou roches filoniennes ou encore roches hypoabyssales se forment par le refroidissement
relativement lent ou rapide du magma à mi - profondeur de l’écorce terrestre et ayant subi
un dégazage partiel. Comme leur nom l’indique, elles sont intermédiaires aux deux autres.

L’homme à l’écoute de la roche Page 58


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Les roches magmatiques les plus courantes sont le granite et le basalte : la famille des granites
représente 95%des roches plutoniques et celle des basaltes représentent 90%des roches
volcaniques. Les roches magmatiques constituent la majeure partie des roches continentales
et océaniques.

2. LES DIFFERENTS TYPES DE ROCHES MAGMATIQUES


a. Les roches plutoniques
Si un magma se trouve piégé dans les profondeurs de l’écorce terrestre, dans les chambres
magmatiques au cours de son ascension vers la surface, il va alors se refroidir lentement et
cristallisé sur place pour former des roches plutoniques. Celles-ci apparaîtront à la surface
du globe à la faveur des mouvements tectoniques, isostatiques et de l’érosion.

Elles présentent de nombreux phénocristaux dans une pâte microlithique (matrice) plus ou
moins importante, avec une texture grenue. Certaines de ces roches sont entièrement
cristallisées (roches « holocristallines »).

Comme exemples de roches plutoniques, nous pouvons citer les granites, les gabbros, les
diorites, les péridotites, …
b. Les roches volcaniques
Si le magma n’a pas pu être piégé dans les profondeurs ou semi-profondeur de l’écorce
terrestre, dans les chambres magmatiques au cours de son ascension vers la surface, il va
alors se refroidir rapidementau contact de l'air ou de l'eau (phénomène de trempe donnant
une roche « hyaline ») sans avoir le temps de cristalliser sur place pour former des roches
volcaniques.

Nous en distinguons deux (2) catégories. Il s’agit des roches effusives qui sont des laves
refroidies et des roches pyroclastiques qui sont des fragments de roches volcaniques qui
suivent l’explosion. Elles sont donc hémicristallines. Ces roches ne développent en général pas
de phénocristaux et présentent des textures microlithiques variées, avec plus ou moins de
verre volcanique.

Exemple : les basaltes, les andésites, les trachytes, les dacites, les rhyolites, …

c. Les roches périplutoniques ou hypovolcaniques


Toute une gamme de roches intermédiaires existe entre ces deux pôles classiques. Ces roches
de semi-profondeur se forment par le refroidissement plus ou moins lent du magma piégé dans
le réservoir proche de la surface. On parle de roches périplutoniques ou hypovolcaniques. Ce
sont des roches de semi-profondeur à texture microgrenue, typiquement des intrusions
filoniennes, d’où leur nom de roches filoniennes.

Exemple : les microgranites, les microgabbros

L’homme à l’écoute de la roche Page 59


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Ces différents types de roches mobilisent les mêmes éléments majeurs et présentent des
minéraux similaires. Pour une composition minéralogique et chimique très proche, la roche
plutonique, la roche intermédiaire et la roche volcanique correspondante sont désignées par
des noms différents qui dénotent le contexte de mise en place de la roche magmatique.

Ainsi, le granite (roche plutonique) est à relier au microgranite (roche intermédiaire) et à la


rhyolite (roche volcanique). Gabbro–microgabbro–basalte.
3. CLASSIFICATION DE STRECKEISEN (1974)
(EXERCICE DE MAISON)

Elle s'applique pour les roches magmatiques contenant – de 90 % de minéraux ferromagnésiens,


c.-à-d. + de 10 % de minéraux incolores (achromatiques). Elle concerne donc toutes les roches
magmatiques à l'exception des ultramafiques.

Elle repose sur le fait que feldspathoïdes et quartz sont incompatibles, ce qui permet de séparer
la classification en deux champs à trois composants chacun, le côté [AP] étant commun : d'un
côté les roches à quartz, de l'autre les feldspathoïdes.

Par ailleurs, elle reprend la distinction plutonique/volcanique et s'organise donc en quatre


diagrammes ternaires, plus celui des ultramafiques.

Le pôle Q est le quartz Le pôle P les plagioclases


Le pôle A les feldspaths alcalins Le pôle F les feldspathoïdes.

III. LES ROCHES SEDIMENTAIRES


Les roches sédimentaires se forment à la surface de la Terre par accumulation de sédiments
le plus souvent au fond de l’eau (en mer, dans un lac, dans une lagune ou dans un delta) et
parfois en milieu terrestre aérien, à la surface des continents (comme au niveau d’anciennes
moraines= bord de glacier). Ce sont donc des roches exogènes.

Les roches sédimentaires représentent 5% du volume de la croûte terrestre alors qu’elles


recouvrent 75% de sa surface. Donc elles sont peu présentent en profondeur mais beaucoup en
surface. Ces roches sont très présentent dans les paysages.

Il existe 4 origines possibles aux roches sédimentaires :


 Origine détritique : la roche sédimentaire se forme par altération et érosion des roches
préexistantes puis le transport et dépôt des sédiments et leur consolidation. Ce sont les
conglomérats, les brèches, les grés et les marnes.

 Origine biochimique : la roche sédimentaire se forme grâce aux dépôts des sédiments liés à
l’activité des êtres vivants. Ce sont les calcaires.

L’homme à l’écoute de la roche Page 60


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 Origine biologique : la roche sédimentaire se forme par la formation de sédiments à partir


des restes d’organismes en décomposition. Ce sont le pétrole et le charbon.
 Il existe également deux types de roches sédimentaires : les roches meubles (sables, limons)
et des roches solides (grès, calcaire).
1. FORMATION DES ROCHES SEDIMENTAIRES
Quatre processus conduisent à la formation des roches sédimentaires :
 L'altération superficielle des matériaux qui produit des particules ;
 Le transport de ces particules par les cours d'eau, le vent ou la glace qui amène ces
particules dans le milieu de dépôt ;
 La sédimentation qui fait que ces particules se déposent dans un milieu donné pour former
un sédiment ;
 La diagenèse qui transforme le sédiment en roche sédimentaire.
Le matériel sédimentaire peut provenir de trois sources :
 Une source terrigène, lorsque les particules proviennent de l'érosion du continent ;
 Une source allochimique, lorsque les particules proviennent du bassin de sédimentation,
principalement des coquilles ou fragments de coquilles des organismes ;
 Une source orthochimique qui correspond aux précipités chimiques dans le bassin de
sédimentation ou à l'intérieur du sédiment durant la diagenèse.
a. L'altération superficielle
Les processus de l'altération superficielle sont de trois types : mécaniques, chimiques et
biologiques.
 Les processus mécaniques ou physiques sont ceux qui désagrègent mécaniquement la
roche, comme l'action du gel et du dégel qui à cause de l'expansion de l'eau qui gèle dans les
fractures ouvre progressivement ces dernières. L'action mécanique des racines des arbres ouvre
aussi les fractures.
 L'altération chimique est très importante : plusieurs silicates, comme les feldspaths,
souvent abondants dans les roches ignées, sont facilement attaqués par les eaux de pluies et
transformés en minéraux des argiles (phyllosilicates) pour former des boues.
 Certains organismes ont la possibilité d'attaquer biochimiquement les minéraux. Certains
lichens vont chercher dans les minéraux les éléments chimiques dont ils ont besoin.
L'action combinée de ces trois mécanismes produit des particules de toutes tailles. C'est
là le point de départ du processus général de la sédimentation.

b. Le transport
Outre le vent et la glace, c'est surtout l'eau qui assure le transport des particules. Selon le mode
et l'énergie du transport, le sédiment résultant comportera des structures sédimentaires variées:
stratification en lamelles planaires, obliques ou entrecroisées, granoclassement, marques
diverses au sommet des couches, etc.

Les roches sédimentaires hériteront de ces structures. Le transport des particules peut être très
long, car, ultimement toutes les particules devront se retrouver dans le bassin océanique.

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c. La sédimentation
Tout le matériel transporté s'accumule dans un bassin de sédimentation pour former un dépôt.
Les sédiments se déposent en couches successives dont la composition, la taille des particules,
la couleur, etc., varient dans le temps selon la nature des sédiments apportés.
C'est ce qui fait que les dépôts sédimentaires sont stratifiés et que les roches sédimentaires
issues de ces dépôts composent les paysages stratifiés.

d. La diagenèse
L'obtention d'une roche sédimentaire se fait par la transformation d'un sédiment en roche
sous l'effet des processus de la diagenèse.
La diagenèse englobe tous les processus chimiques et mécaniques qui affectent un dépôt
sédimentaire après sa formation. La diagenèse commence sur le fond marin, dans le cas d'un
sédiment marin, et se poursuit tout au long de son enfouissement, c'est-à-dire, à mesure que
d'autres sédiments viennent recouvrir le dépôt et l'amener progressivement sous plusieurs
dizaines, centaines ou même milliers de mètres de matériel.
Les processus de diagenèse sont variés et complexes : ils vont de la compaction du sédiment
à sa cimentation, en passant par des phases de dissolution, de recristallisation ou de
remplacement de certains minéraux.
Le processus diagénétiques qui est principalement responsable du passage de sédiment à
roche est la cimentation.
Il s'agit d'un processus relativement simple : Si l'eau qui circule dans un sédiment, par exemple
un sable, est sursaturée par rapport à certains minéraux, elle précipite ces minéraux dans les
pores du sable, lesquels minéraux viennent souder ensemble les particules du sable; on obtient
alors une roche sédimentaire qu'on appelle un grès.
 Le degré de cimentation peut être faible et on a alors une roche friable ;
 Le degré de cimentation peut être très poussé et on a une roche très solide.
La cimentation peut très bien se faire sur le fond marin (diagenèse précoce), mais il est aussi
possible qu'il faille attendre que le sédiment soit enfoui sous plusieurs centaines ou même
quelques milliers de mètres de matériel (diagenèse tardive).
2. LES DIFFERENTES CATEGORIES
DE ROCHES SEDIMENTAIRES
a. Les roches détritiques
Les roches détritiques sont formées d’éléments arrachés aux roches préexistantes sous l’effet
dominant de l’érosion. Elles sont composées essentiellement de 80 à 90%d’animaux et de
coquillages. Elles sont donc constituées d’éléments apportés et sédimentés à nouveau. Il
existait avant une roche ayant fourni ces éléments par altération chimique, climatique, … Ces
éléments libérés vont être transportés avant la sédimentation. Elles proviennent de l'érosion de
roches préexistantes continentales. On distingue deux parties dans ces roches :
 La partie héritée : c’est ce qui a été transporté.
 Le liant : c’est ce qui lie la partie transportée.

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Nous distinguons de deux (2) types de roches détritiques. Il s’agit :


 Des roches détritiques meubles : leur classification est fondée sur la taille des particules.
On distingue :
 Les cailloux ou ballast : diamètre des grains variant entre 1m à 2 mm ;
 Les sables : diamètre des grains variant entre 2 mm à 0,2 mm ;
 Les poudres : diamètre des grains variant entre 0,02 mm à 0,001 mm.
 Des roches détritiques consolidées : elles sont issues de la consolidation des éléments des
roches détritiques meubles liés entre eux par un ciment. On distingue :
 Les conglomérats qui sont des galets et des graviers : on en distingue deux
catégories :
 Si les éléments sont anguleux cimentés par l’argile et la silice, ce sont des
brèches ;
 Si les éléments sont arrondiscimentés par l’argile et la silice, ce sont des
poudingues.
 Les grès qui sont la consolidation des sables agglomérés par un ciment siliceux;
 Les grauwackes constitués de ciment, de chlorite, de feldspath, de quartz et de
micas.

b. Les roches d’origines chimiques et biochimiques


Certaines de ces roches sont formées à la suite de précipitation. Ces dernières ont lieu dans les
milieux de sédimentation à partir de solutions obtenues des phénomènes d’altération. Les
roches chimiques ne sont formées que par des dépôts minéralogiques indépendants de l'action
d'êtres vivants contrairement aux roches biochimiques.

Nous distinguons dans ce groupe :


 Les roches carbonatées : elles sont composées de :
 Roches Continentales : Ce sont les dépôts formés généralement par précipitation à la
suite d'une diminution de la pression de CO2, d'une augmentation de la concentration en
Carbonate de calcium ou encore quand la température s'élève. Cela aboutit à la formation
des stalactites et stalagmites ainsi que des tufs et travertins. Il ne faut pas oublier les
calcaires lacustres et les dolomies.
 Roches Marines : ce sont
 les calcaires oolithiques (petites concrétions qui se forment dans les mers agitées
et chaudes) ;
 les calcaires marneux et les marnes (mélanges plus ou moins important d'argile
et de calcaire. Un apport détritique peut intervenir dans leur formation).
 Les dolomies I (MgCa)2CO3 ou les dolomies II (la majorité des dolomies est
secondaire à la calcite, l’aragonite et la giobertite). La dolomitisation peut se faire
pendant la diagenèse, dans ce cas c'est la giobertite (MgCO3) qui remplit les pores du
ciment. Après la diagenèse, c'est lors de la rencontre entre eaux interstitielles différentes
(lagune, eau douce) que se produisent les remplissages, mais surtout un échange de Ca
avec Mg qui donne les dolomies II (les structures deviennent peu visibles).

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 Les roches siliceuses : elles sont composées essentiellement de silice : la Glauconite, le


tripoli, le silex, …
 Les évaporites ou les roches salines : provenant d'un lessivage continental ou d'une
évaporation lagunaire : on a les chlorures de Mg, Br, K, le Gypse (Température inférieure à
20°C), l’anhydrite (> à 20°C), le Sel gemme, la halite (NaCl), …
 Les roches ferrugineuses comme les latérites et les grès ferrugineux ;

c. Les roches argileuses


L’argile est une roche sédimentaire d’origine détritique constituée d’éléments fins. C’est
une roche poreuse, friable et tendre composée de 30 à 70%de minéraux argileux.
En présence d’eau, l’argile gonfle et devient imperméable et plastique (malléable). En
séchant l’argile redevient poreuse et friable, cette roche se rétracte et se fissure en dessinant
des pentes polygonales (fond de mare, falque séchée).
Les couches d’argile constituent des couches imperméables du sous-sol qui peuvent délimiter
des nappes phréatiques.
Une marne est une roche sédimentaire constituée d’un mélange d’argile (50%) et de calcaire
(50%). Cette roche possède à peu près les mêmes propriétés que les argiles avec néanmoins
une imperméabilité et une plasticité moindre.
L’argile provient de la sédimentation d’éléments fins et légers qui ne se déposent qu’en eau
calme (lac, berges de rivières, estuaires, au large des océans).
L’argile peut également se transformer en argilite qui est une roche sédimentaire plus solide
(argile tassée).
Ainsi, on peut distinguer les calcaires argileux (95% de calcite et 5%d’argile) et les marnes
argileuses (de 5 à 35% de calcite et de 65 à 95% d’argile).
Les roches argileuses représentent 70% des roches sédimentaires.
d.
e. Les roches résiduelles
Les roches résiduelles résultent de la composition d’éléments restés sur place lors de
l’altération des roches préexistantes.
Comme exemple, nous pouvons citer les latérites, les bauxites, …

IV. LES ROCHES METAMORPHIQUES


1. INTRODUCTION – DEFINITION
Lorsque des contraintes s’exercent sur les roches, les déformations mécaniques
apparaissent : fracturation aux profondeurs faibles puis déformation plastique plus bas.
Ces déformations ne sont pas les seules à se produire sous la contrainte en profondeur ; elles
s’accompagnent en général de transformations d’ordre minéralogique. L’ensemble de ces
transformations qui affectent les roches constituent le métamorphisme.

Le métamorphisme peut donc être défini comme étant l’ensemble des transformations et
des réactions que subit une roche initialement solide, sédimentaire ou magmatique,
lorsqu’elle est soumise à des conditions de pression et de température plus élevées que celles

L’homme à l’écoute de la roche Page 64


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de sa formation avec apparition de nouveaux minéraux et acquisition de texture et de


structure particulières.
Le métamorphisme correspond aux transformations des roches sous l'effet de la pression
et/ou de la température.
Si le plus souvent, ces deux paramètres évoluent ensemble, il existe :
 Un métamorphisme dû à la seule élévation de la pression : le métamorphisme de choc ;
 Un métamorphisme dû à la seule élévation de la température : le métamorphisme de
contact.
On exclut du métamorphisme, la diagenèse qui se déroule dans les conditions de température
et de pression voisines de la surface ainsi que l’altération des roches, même si cette dernière
aboutit à des transformations minéralogiques considérables.
De manière simple, le métamorphisme commence là où finit la diagenèse (consolidation des
roches sédimentaires) et se termine avec la fusion de la roche et la formation d'un magma. Bien
sûr on passe en continuité des uns aux autres, ce qui rend difficile la délimitation des domaines.

2. LES DIFFERENTS FACTEURS DU METAMORPHISME


Pour simplifier, on peut écrire qu'une roche métamorphique résulte le plus souvent de la
recristallisation sous contrainte d'assemblages des minéraux. L’une des manifestations des
contraintes est l'apparition d'un débit en plaques parallèles, la schistosité. S'il y a
cristallisation de minéraux sous contraintes, ces derniers se positionnent dans les plans de
schistosité définissant ainsi une foliation.

Selon la forme des cristaux impliqués on observera des textures :


 Granoblastiques : ce sont les cristaux en grains (quartz, feldspath) néoformés ;
 Lépidoblastiques : ce sont les cristaux en paillettes (micas) néoformés ;
 Nématoblastiques : ce sont les cristaux en aiguilles (amphiboles) néoformés.
L’on peut combiner les termes. Ainsi, les gneiss ont généralement des textures grano-
lépidoblastiques.
Pour simplifier encore, on considère que le métamorphisme se fait par transformations
isochimiques c'est à dire sans apport ni départ d'éléments. Ce caractère permet de remonter
aisément au chimisme des roches originelles.
Le métamorphisme est essentiellement dû à l’élévation de la température et de la pression.
A ces principaux facteurs, il faut ajouter la nature du matériel ou les échanges d’éléments
chimiques avec l’encaissant dus à la migration des composants autres que l’eau et le dioxyde
de carbone.

3. NOMENCLATURE DES ROCHES


METAMORPHIQUES COURANTES
 Les Schistes: ce sont des roches présentant une schistosité bien exprimée. On fait suivre
généralement du nom d'un ou de plusieurs minéraux caractéristiques. Comme exemple, nous
avons le schiste à chlorite ou chloritoschiste. Ce sont le plus souvent des roches de faible degré
métamorphique.

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 Les Schistes ardoisiers ou les ardoises : ce sont des roches à grains fins, constituées surtout
de micas, de quartz, avec une schistosité bien marquée.
 Les Micaschistes: ce sont des roches présentant une foliation (on peut grossièrement définir
une foliation comme étant une schistosité dans laquelle ont cristallisé des minéraux, souvent
des micas), à grains plus grossiers et essentiellement formée de quartz et de micas accompagnés
de silicates de métamorphisme. Comme exemple, nous avons le micaschiste à grenat, la
staurotide, la cordiérite, l’andalousite, la sillimanite, …
 Les Gneiss :ce sont des roches à grains grossiers et essentiellement formée de quartz, de
micas et de feldspath, présentant une foliation souvent imparfaite déterminée par des surfaces
enrichies en micas et éventuellement en amphiboles suivant les proportions relatives des teneurs
originelles en Ca et en Al ; ex: gneiss à amphibole, gneiss à grenat. On peut parler aussi de
gneiss amygdalaires ou de gneiss œillés en fonction de la structure.
 Les Amphibolites : ce sont des roches majoritairement formées d'amphibole et de feldspath.
 Les Anatexites: ce sont des roches présentant des caractères de fusion.
 Les Granulites : ce sont des roches avec une foliation marquée, sans micas, constituée des
assemblages quartz + feldspaths ou grenats + pyroxènes + feldspaths. Il s’agit de roches des
zones de métamorphisme sévères.
 Les Cornéennes : ce sont des roches à grains très fins, sans foliation composée d’un agrégat
très serré de minéraux à peine visibles à l’œil nu.
 Les Marbres : ce sont les calcaires ou les dolomies recristallisées par le métamorphisme.
 Les Quartzites : ce sont les grès quartzeux recristallisés.
 Les Skarn :
On peut rajouter en préfixe les termes « para » pour désigner une origine sédimentaire ou «
ortho » pour désigner une origine magmatique.
Comme exemple, nous avons les paragneiss ou les orthogneiss.

4. LES PRINCIPAUX TYPES DE METAMORPHISME


7.4.4 - Types de Métamorphisme

Métamorphisme régional
C’est un métamorphisme de haute température, encore appelé métamorphisme
d’enfouillissement. Il affecte des superficies de milliers de kilomètres carrés à la suite soit de
la subsidence des bassins sédimentaires, soit lors de la formation des chaînes de montagnes. On
distingue dans le métamorphisme régional, trois faciès métamorphiques avec des minéraux
caractéristiques auxquels on associe leur degré de métamorphisme :

- faciès schiste verts (Chlorite, Epidote, Séricite), métamorphisme épizonal;


- faciès amphibolite (Amphibole, Biotite, Muscovite), métamorphisme mésozonal;
- faciès granulite (Pyroxènes), métamorphisme catazonal.

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Métamorphisme de contact
Ce métamorphisme doit sont origine à la chaleur d’une intrusion magmatique. Ainsi autour
d’un batholite, les roches encaissantes constituées de roches sédimentaires sont d’autant plus
affectées qu’elles sont plus proches du granite. Il se crée alors autour du granite intrusif, une
auréole de métamorphisme. Cette auréole est constituée de roches métamorphiques. Ce
métamorphisme évolue suivant la séquence : diagenèse – schiste tacheté – cornéennes.

Métamorphisme dynamique ou cataclastiques


Ici la transformation de la roche est sous la seule dépendance de la pression. On trouvera ces
roches dans la partie haute de la lithosphère.

Métamorphisme de choc
Ce type de métamorphisme est produit par les impacts des grandes météorites qui font
apparaître la coésite et la stischovite (forme de très haute pression de la silice) ainsi qu’une
phase vitreuse indiquant que les conditions de fusion sont atteintes.

7.4-5- Séries ou Séquences métamorphiques.

On appelle série ou séquence métamorphique un ensemble de roches de même composition


chimiques mais de composition minéralogiques différentes et qui résultent du métamorphisme
de plus en plus intense d’une roche initiale. C’est la roche initiale qui donne son nom à la série.

Exemples de quelques séries métamorphiques :

Degré croissant de métamorphisme

Argile ardoises schistes micaschistes gneiss


(série argileuse)

marnes micaschistes amphibolites pyroxénites


(série marneuse)

basalte amphibolite
(série basaltique)

Grès quartzite
(série siliceuse)

Calcaire marbre
(série calcaire)

carbone graphite diamant


(série carbonée)

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CHAPITRE VII : LES GRANDS ENSEMBLES GEOLOGIQUES DE LA CÔTE


D’IVOIRE

7.1- DEFINITION

En Côte d’Ivoire, il existe deux grands ensembles géologiques à savoir le socle cristallin très
vieux, d’âge précambrien (Archéen et Protérozoïque) représentant 97.5% du territoire et, le une
couverture sédimentaire limitée à un étroit bassin côtier et le plateau continental au Sud (2,5%
du territoire) (voir figure 1).

7.2 - LE SOCLE CRISTALLIN DE LA COTE D’IVOIRE

Le socle cristallin, précambrien, représente 97,5% du territoire et se subdivise en deux


domaines :

7.2.1-Le domaine Archéen (4000 MA-2500 MA1)

Le domaine Archéen (précambrien inférieur) couvre toute la partie du territoire à l’Ouest de


l’accident (faille) de Sassandra, dans la région montagneuse de Man, caractérisée en particulier
par le mégacycle orogénique libérien (2850 MA – 2500 MA). L’Archéen est formé de roches
métamorphiques : gneiss gris, migmatites, quartzites à magnétites stratifiés et quartzites
ferrugineux lités (itabirites). Elle est aussi caractérisée par la présence d’intrusions de
charnockites (granites à gros cristaux d’hyperstènes).

Dans l’ensemble, les trois types de roches : gneiss, migmatites, quartzites sont affectées par des
déformations importantes attribuées à l’orogenèse libérienne.

L’Archéen est souvent un complexe ultrabasique renfermant du Fer, du Cuivre, du Nikel, siège
d’une minéralisation métasédimentaire. Il s’agit d’un type de minéralisation primaire parce
qu’elle a lieu dans des roches mères ; la minéralisation est dite secondaire quant elle a lieu après
un transport des sédiments provenant de la roche mère.

Quelques formations appartenant à cette époque sont :

- les formations ferriques des Monts Klohoyo,Tia,Gao,de la region de Man


- les formations nickélifères de Touba et Biankouman
- les formations de titane de Sangouiné
- les formations de molybdène de Guehiébly(Duekoué)

1
MA : million d’année

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7.2.2- Le domaine Protérozoïque (2500 MA -540 MA)

Le domaine protérozoïque (2500 – 540 MA) correspondant à l’ensemble du territoire ivoirien


situé à l’Est de la faille de Sassandra, avec en particulier le cycle birrimien (orogénèse
éburnéenne) (2500- 1500 MA).

Le protérozoïque est formé par un ensemble de sillons volcaniques séparés par des panneaux
de formations granitiques (granitoïdes) ou granito-gneissiques et de sillons sédimentaires,
métamorphiques, orientés dans la direction SSO-NNE. Il comprend des bassins sédimentaires
qui ont été comblés par des fossiles de foramminifères et matériels péliteux (roches à grains
très fins). Cet ensemble ou complexe volcano-sédimentaire est surmonté dans le Sud-Est par
un supergroupe de comblement à faciès flysch (catégories dans laquelle on range une formation
sédimentaire détritique) caractéristique, présentant un métamorphisme faible. Le complexe
volcano-sédimentaire est le siège d’une minéralisation métallique (cuivre, or, nickel).

Quelques gisements formés sont :

- Le gisement de manganèse de Mokta (Grand-lahou)


- Le gisement d’or d’Ity(Danané)
- Le gisement d’or d’Afema (Aboisso)
- Le gisement de bauxite d’Elingué, Bénéné (bongouanou), Sinfra

7.3 - LE BASSIN SEDIMENTAIRE

Le bassin sédimentaire côtier ivoirien est d’âge crétacé supérieur à quaternaire. Il est représenté
sous forme de croissant recouvrant seulement 2,5% du pays. Il est constitué de deux unités
géologiques bien distinctes séparées par une discordance majeure avec la lacune Fin
Précambrien-Crétacé :

 le substratum Précambrien représenté par les schistes métamorphiques et les granites


intrusifs.
 les formations sédimentaires constituées de sédiments argileux et sableux d’âges
secondaire, tertiaire et quaternaire en bordure de la côte jusqu’au plateau continental.
Le bassin sédimentaire de Côte d’Ivoire est traversé par une faille Est-Ouest encore appelée
faille des lagunes. Elle a un pendage sud, un rejet pouvant atteindre 5000 m et un tracé passant
d’Ouest en Est passant par Grand-Lahou, Akounougbé et Allangouanou au Ghana.

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Figure 21 Carte géologique de la Côte d’Ivoire

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