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Lahcen KABIRI

I- GÉNÉRALITÉS
1 Définition de la géologie

La géologie, est la science qui explique la composition, la structure, l'histoire de


l'évolution des couches de la Terre et les processus qui les changent.

La géologie a pour objectif la reconstitution de l’histoire de la Terre depuis ses


origines (l’âge des plus anciennes roches connues approche les 4 milliards d’années)
jusqu’à nos jours par le biais de l’étude des matériaux constitutifs accessibles à
l’observation.

Il s’agit d’une science récente dont les précurseurs furent Léonard de Vinci et
Bernard Palissy aux XVe et XVIe siècles. Au passage du XVIIIe au XIXe siècle, Hutton,
Werner, Cuvier, Lamarck et Darwin lui donnèrent une nouvelle impulsion en
introduisant les notions de plutonisme (distinction entre roches ignées et roches
sédimentaires), de neptunisme (origine marine de tous les terrains, en raison de la
présence de fossiles), de créations successives puis d’évolution. Wegener formule
l’hypothèse de la dérive des continents au début du XXe siècle, mais ce n’est que depuis
une trentaine d’années que la tectonique des plaques ou tectonique globale a donné un
cadre cohérent à beaucoup d’observations jusque là disparates.

Dans son aspect appliqué, la géologie intervient, dans la recherche et/ou


l’exploitation des ressources naturelles notamment le pétrole, le charbon, les minerais,
l’eau,… etc.

2 Intérêt de la géologie

La géologie est liée avec d'autres sciences, et comporte plusieurs disciplines au sein
desquelles on compte :

 la géochimie qui étudie la chimie des couches superficielles de la Terre ;


 la géodésie, qui étudie la forme et les dimensions de la Terre ;
 la géomorphologie, qui étudie les formes du relief terrestre ;
 la métallogénie, qui étudie les gisements métallifères ;
 la minéralogie, qui étudie les minéraux ;
 la paléontologie, qui étudie les restes fossilisés (fossiles) ;
 la pétrologie, qui étudie les roches ;

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 la sédimentologie qui étudie les roches et les formations sédimentaires ;


 la sismologie, qui étudie les tremblements de terre ;
 la spéléologie, qui étudie les cavités naturelles ;
 la volcanologie, qui étudie les phénomènes volcaniques ;
 L'hydrogéologie, qui est une branche de la géologie appliquée à la prospection,
étude, exploitation et planification des ressources en eaux souterraines.
 L'astrogéologie, ou exogéologie, qui étudie la géologie des astres ;
 … etc.

3 Notion de l’espace et du temps en géologie

Avant de focaliser notre intérêt sur la Terre, il est utile de placer cette dernière
dans son cadre spatio-temporel. La Terre est donc une planète tellurique qui fait partie
du système solaire, faisant partie de la galaxie "la Voie Lactée", elle-même appartenant
au "Groupe Local", qui représente une fraction minuscule de l’Univers. Ceci nous
permettra de mieux sentir la notion d’échelle des distances et comparer la Terre à son
environnement spatial.

De la même façon, il est nécessaire de placer la Terre dans le temps de l’Univers,


est source de la matière qui a donné les minéraux et les roches. Mais comment peut-on
placer les grands événements affectant l’Univers et la Terre sur un axe de temps ? La
géochronologie apporte des réponses à ce problème par toute une série de méthodes
diverses, qui relèvent de la physique, la chimie, la biologie,…etc.

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II- LA TERRE DANS L’UNIVERS


1 Généralités

1.1 L’Univers

La compréhension de l'Univers où nous vivons a toujours été un souci pour


l'Homme, tant dans l'antiquité que de nos jours. Evidemment l'Univers a longtemps été
limité aux étoiles visibles à l'œil nu, qui font toutes parties de notre Galaxie. Ce n'est
qu'au début du XXème siècle que l'on a pu montrer que l'Univers était en fait beaucoup
plus grand qu'on ne le pensait.

L'Univers est une notion scientifique qui désigne l'ensemble de la matière


distribuée dans le temps et dans l'espace. Son étude fait l'objet de la cosmologie.

Dans l’état actuel des connaissances, on s’accorde à dire que la naissance de


l’Univers a suivi immédiatement une libération d’énergie comparée à une gigantesque
explosion appelée "Big-Bang" avec des températures énormes. Cette théorie repose sur
les datations isotopiques qui permettent de situer la naissance de l’Univers à environ 15
Ga. Dans les conditions extraordinaires de densité d’énergie, et donc de température, le
Big-Bang fut une gigantesque explosion dans l’Univers qui a dispersé dans l’espace de
formes très élémentaires de la matière, à très haute énergie.

1.2 Composition actuelle de l’Univers

L’Univers est constitué à plus de 99,9 % de vide, le reste étant occupé par la
matière sous toutes ses formes: Galaxies, Nébuleuses, Etoiles, Novae et Supernovae,
Etoiles à neutrons et les Pulsars, Trous Noirs, et Quasars. Le temps s’y écoule, et tout ce
qui transite par le vide sans être de la matière s’y propage, comme la lumière.

1.2.1 Les galaxies

Dans l'Univers, les étoiles ne sont généralement pas isolées mais regroupées au
sein de vastes ensembles appelés galaxies. Il y a plusieurs centaines de milliards de
galaxies dans l'Univers, et dans chacune plusieurs centaines de milliards d'étoiles. On
peut regrouper les galaxies en amas, eux-mêmes groupés en superamas. En effet, Une
galaxie est un gigantesque amas d’étoiles, de gaz et de poussières interstellaires. La plus

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petite galaxie contient près de 100.000 étoiles tandis que la plus grosse en regroupe plus
de 3.000 milliards. Les galaxies selon leur forme peuvent être elliptiques, spirales,
lenticulaires ou irrégulières

Les galaxies ne sont pas isolées dans l’espace les unes des autres, mais sont
regroupées en :

 Amas : avec un nombre de galaxies dépassant la centaine ;


 Groupes : dont le nombre est inférieur à 100 galaxies.

Notre galaxies, dite la "Voie Lactée" fait partie de ce qu’on appelle le "Groupe
Local", qui contient une quarantaine de galaxies.

1.2.2 La voie Lactée

La voie Lactée, appelée aussi "Galaxie", est de type spiral possédant quatre bras qui
s’enroulent en disque autour de son bulbe central, et est entourée d’un halo sphérique
peu dense.

Nous ne pouvons pas voir sa forme spirale du faite que le système solaire se trouve
lui-même à l’intérieur des bras spiraux, le Bras d’Orion, aussi appelé le bras local.

La galaxie la plus proche de nous est la "galaxie d’Andromède" ; c’est une galaxie en
forme de spirale comme la voie Lactée mais elle est 4 fois plus grosse et est à 2 millions
d’années lumières de nous (l’Année Lumière est la distance parcourue par un rayon
lumineux en une année 1AL = 9,5 1011km = 9.46 1015 mètres).

2 Classification des étoiles

2-1 Classification des étoiles selon T et la luminosité


On sait que notre le Soleil (outre le fait qu'elle permet la vie sur Terre!) n'a rien
d'extraordinaire. Elle est de taille moyenne et de luminosité moyenne par rapport aux
autres étoiles de notre. La classification des étoiles se fait selon deux paramètres : la
température de surface et la luminosité. Si l'on place les étoiles dans un graphique qui
donne la luminosité en fonction de la température de surface, on constate que les étoiles
ne sont pas distribuées de manière uniforme. Ce graphique est appelé DIAGRAMME HR,
en l'honneur des astronomes Hertzsprung et Russel qui firent cette découverte. (Figure
1°ci-dessous (diagramme HR Hertzsprung et Russel)

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Figure 1° : Classification des étoiles (Diagramme HR Hertzsprung et Russel)

La majorité des étoiles se groupent sur une bande diagonale : la séquence principale.
Elle reflète le lien entre la température de surface d'une étoile et sa luminosité. Une
étoile plus chaude est plus lumineuse. La couleur de l'étoile est aussi directement liée à
sa température. Une étoile chaude est bleue, une étoile froide est rouge. L'intensité des
raies spectrales varient également avec la température. On définit ainsi le type
spectral : O, B, A, F, G, K, M (la phrase mnémotechnique suivante permet aux
astronomes de mémoriser cette séquence : "Oh be a fine girl, kiss me", version masculine,
"Oh be a fine guy, kiss me", version féminine). Les étoiles O et B sont chaudes, les étoiles
M sont froides. Le Soleil est une étoile jaune, de type spectral G (figure 1).

2-2) Masse et position des étoiles

Il existe une relation entre la masse et la position des étoiles sur la séquence principale
(figure 2): les étoiles massives ont une luminosité plus grande et sont plus chaudes,
elles se placent en haut de la séquence, les étoiles de petite masse en bas.

La séquence principale n'est pas peuplée uniformément : environ 90% des étoiles sont
moins massives et moins lumineuses que le Soleil, pour la plupart de type M. Il faut
également mentionner les naines brunes, objets si peu lumineux que le premier fut
découvert en 1995 seulement. On estime cependant qu'ils pourraient être aussi
nombreux que toutes les étoiles de notre Galaxie. Leur température centrale n'est pas
suffisante pour permettre la fusion de l'hydrogène en hélium, ou alors seulement

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pendant une courte période de leur vie sans atteindre un équilibre. Les modèles actuels
placent la limite étoile - naine brune à 7% de la masse du Soleil.

La luminosité dépend par ailleurs de la taille d'une étoile. Les étoiles situées au-dessus
du diagramme HR sont systématiquement plus brillantes que les étoiles de la séquence
principale de même température parce qu'elles sont plus grosses : il s'agit de la branche
des géantes et supergéantes. Elles ne représentent que quelques % des étoiles mais
elles sont plusieurs milliers de fois plus brillantes que le Soleil. Ce sont elles qui
dominent parmi les étoiles visibles à l'oeil nu.

Figure 2 : Quelques étoiles brillantes de notre ciel dans le diagramme HR


3 Le Système Solaire

Faisant partie de notre galaxie "La voie Lactée", le Système Solaire est composé
d'une étoile, le Soleil, de 9 planètes, de 159 satellites gravitant autour de ces planètes et
de nombreux petits astres appelés météorites, astéroïdes, comètes… (Figure 3). Le Soleil,
cœur du Système solaire, représente 99,90 % de la masse de l'ensemble.

Les planètes sont des corps non lumineux qui gravitent autour du Soleil. Ces
dernières se répartissent en deux familles (Figure 3 et Tableau 1) :

 les planètes telluriques (Mercure, Vénus, la Terre et Mars) sont de dimension


modeste mais possèdent une densité élevée et une fine couche d'atmosphère car
leur gravité est faible ;

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 les planètes joviennes ou les géantes gazeuses (Jupiter, Saturne, Uranus et


Neptune), sont les plus lointaines et les plus grandes. Elles ont une densité bien
plus faible. Elles sont composées d'une épaisse couche d'hydrogène et d'hélium
entourant un noyau de glace massif. Ces planètes possèdent de nombreux
satellites et des anneaux plus ou moins bien développés.

Figure 3 : Représentation schématique du système solaire. Mercure, Venus, Terre, Mars


(telluriques), et Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune (joviennes), et Pluton (entre les deux classes).

Tableau 1 : Caractéristiques générales des planètes du système solaire et de la lune.

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III- Structure du globe terrestre


1 Caractéristiques de la Terre

1.1 Forme et dimensions


Elle correspond à la troisième planète à partir du soleil. Elle est située à une distance de 150
Millions de Km par rapport au soleil. La terre semble être immense, robuste et possède un océan
d’air inépuisable. Quelques caractéristiques de la planète Terre sont résumées dans le Tableau 2.
Tableau 2 : Caractéristiques Physiques de la planète Terre.

Masse 5.976. 1024 Kg


Rayon équatorial 6378 Km
Densité moyenne 5.515 G/cm3
Gravité de surface à l’Equateur 9.78 m/s2
Période de Rotation 23.9345 heures
Période Orbital 365.256 jours
Température moyenne de surface 15°c
Pression Atmosphérique 1.013 bars
Composition de l’Atmosphère 77% Azote, 21% Oxygène, 2% autres

1.2 Composition des enveloppes terrestres externes

La terre est entourée par des enveloppes terrestres externes caractérisées par un
état physique, une composition chimique et une densité très distinctes de l’une à l’autre.
Leur superposition se faisant par ordre de densité croissante vers le centre du globe, on
a alors l’Atmosphère, l’Hydrosphère et la Lithosphère (Figure 4 et Tableau 3). La
Biosphère étant la faune et la flore vivant sur Terre.

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Figure 4 : Les différentes enveloppes externes de la terre.

Tableau 3 : Principaux éléments caractérisant les enveloppes externes de la Terre.

Atmosphère Hydrosphère Biosphère Lithosphère

Azote 75.6 Traces 0.3 traces

Oxygène 23.1 88 70 46.4

Hydrogène traces 11 10.5 0.14

Carbone traces Traces 18 traces

Autres éléments traces Traces traces 52.5

1.2.1 Atmosphère

L’atmosphère est la couche d’air qui entoure le globe terrestre. Il est subdivisé en 4
parties : Troposphère, Stratosphère, Mésosphère et Thermosphère.

1.2.2 Hydrosphère

L’hydrosphère désigne l'ensemble de l'eau qui se trouve sur la Terre, qu'elle soit
sous forme liquide, solide ou gazeuse.

Plus de 70% de la surface terrestre est couverte d'eau. Vue de l'espace, cette
abondance d'eau a valu à la Terre le surnom de "planète bleue". On estime qu'il y a
environ 1,34 milliard de km3 d’eau sur Terre. L'eau s'y retrouve sous les trois états de la

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matière : solide, liquide ou gazeux. On la retrouve donc sous forme de vapeur d'eau dans
l'atmosphère, sous forme de cristaux de glace dans les glaciers, la banquise et la neige et,
aussi, sous forme liquide dans les océans, les mers, les lacs, les cours d'eau, les nappes
d'eau souterraine et les gouttes de pluie.

1.2.3 Lithosphère

La lithosphère est la couche externe solide de la Terre. Elle comprend la croûte


terrestre et la partie supérieure du manteau. Sa base est située à environ –70 Km selon
les données géophysiques, tandis que les données géologiques l’ont placé entre 15 et 20
Km sous les continents et quelques mètres sous les océans. Cette partie présente une
stratification qui est souvent perturbée par la tectonique.

1.3 Le cycle annuel de la Terre

Pendant des siècles, on a pensé que notre planète était immobile dans l’espace.
Aujourd’hui, nous savons qu’elle est animée de plusieurs mouvements. Elle tourne
autour su Soleil à près de 30km/s (en une année, la terre parcours son orbite elliptique
autour du soleil), tandis que le Système Solaire tout entier se déplace vers la
constellation d’Hercule à environ 20km/s, et la galaxie elle-même de déplace à quelques
centaines de kilomètres par seconde par rapport aux galaxies voisines.

L’orbite de la Terre autour du Soleil est elliptique. La distance qui sépare les deux
(Soleil et Terre) varie de 147,1 millions de kilomètres (périhélie) à 152,1 millions de km
(aphélie).

D’autre part, notre planète tourne autour de l’axe des pôles à une vitesse d’environ
1600km/s à l’équateur. A cause de cette rotation, elle est légèrement renflée à
l’équateur. Ainsi, En une journée la terre effectue une rotation complète sur elle même.
Comme une gigantesque broche elle offre, tour à tour chacun de ses paysages au flux
solaire. Chaque jour une zone particulière, le Maroc par exemple, présente un « midi
solaire » lorsque le soleil est à son zénith. Il reçoit alors son plein ensoleillement. 12
heures après, lorsque la Terre a fait un demi-tour, cette zone ne reçoit plus aucun soleil,
il est minuit.

Si l’axe de rotation de la terre était rigoureusement perpendiculaire au plan de


l’écliptique (plan passant par les centres du soleil et de la terre) la nuit et le jour seraient
toute l’année de durées parfaitement égales et le flux solaire entre été et hiver ne

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dépendrait que de la distance terre/soleil. Cependant, nous savons tous qu’il n’en est pas
ainsi. Nuit et jour sont égaux 2 jours par an aux équinoxes d’été et d’hiver ; la plus
grande inégalité se produisant aux solstices d’été et d’hiver. Il y a donc dans un cycle
annuel 4 positions remarquables de la terre sur son orbite qui correspondent aux 4
saisons différenciées sur terre. Ceci parce que l’axe de rotation de la terre est incliné (de
23,5°) par rapport à ce plan. Cette inclinaison est due à la « précession terrestre », ce qui
veut dire que l’axe de rotation de la terre parcours un cône de demi-angle au sommet
égal à 23,5° et ce en environ 26000 ans (Figure 5).

Figure 5 : Différnece entre précession, rotation et révolution de la Terre.

La révolution dure 365,256 jours (Figure 6), ce qui nécessite une année bissextile
tous les quatre ans. Actuellement, la durée du jour est de 23,934 heures. Les études
récentes montrent que la Terre s’est ralentie au cours des temps géologiques.

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Figure 6 : Trajectoire de la Terre autour du Soleil. Pour une meilleure compréhension, la forme de
l’ellipse a été exagérée.

2 La structure Interne de la Terre

La Terre peut être considérée comme un solide entouré d’une enveloppe liquide
discontinue, l’hydrosphère, et d’une enveloppe gazeuse, l’atmosphère. La connaissance
directe de la structure de la Terre ne concerne que l’atmosphère, l’hydrosphère et la
partie supérieure de l’écorce. La connaissance des couches profondes du globe ne peut
résulter que de déductions.

L’observation directe dans les zones de reliefs et l’examen des données des puis de
mines et de forages carottés permettent de connaitre les roches qui constituent la partie
supérieure de la pellicule de la Terre. Les observations directes ne concernent que
quelques kilomètres. Pour savoir ce qui se passe au delà, on utilise des méthodes
géophysiques indirectes, principalement la sismologie et la gravimétrie.

2.1 La sismologie

Les outils d’analyse permettent d’avoir une image du globe terrestre sont rares.
Parmi ces méthodes on trouve l’étude du champ gravitaire, du champ magnétique et la
sismologie. Cependant, cette dernière méthode, basée sur la propagation des ondes
sismiques est la mieux adapté et la plus utilisé pour obtenir une image de la structure du
globe terrestre.

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L’accès à la structuration interne du globe terrestre n’a été rendu possible que pas
développement des réseaux sismologiques mondiaux et de l’amélioration de la mesure
du temps. Avant la deuxième guerre mondiale, les études ne se sont réalisées qu’à partir
de quelques enregistrements. Cependant, l’après-guerre a été marqué par un effort de
déploiement d’instruments de mesure. C’est ainsi qu’à l’occasion de l’année de
géophysique de 1956, qu’un effort colossal a été déployé pour installer des stations
sismologiques, et surtout suite aux deux séismes de très forte magnitude qui ont touché
la Sibérie et le Chili, pendant les années 1960.

La période de la guerre froide marque aussi un essor important de la sismologie à


des fins militaires. Des antennes de sismographes à faible ouvertures ont été installées
aux Etat Unis, en Norvège et en Russie pour localiser et estimer la puissance des tests
nucléaires. Certains de ces réseaux sont encore en activité et sont toujours utilisées pour
détecter les explosions nucléaires dans le cadre de non-prolifération des armes
nucléaires.

Parallèlement au déploiement de ces réseaux, la mesure du temps par les


sismographes gagne en précision avec les horloges à quartz durant les années 1970.

2.1.1 Propagation des ondes sismiques

Lors de la propagation des ondes sismiques dans le sous-sol, celles-ci se


réfléchissent, se réfractent ou diffractent sur des discontinuités séparant des milieux à
vitesse et à densité différentes (Figure 7).

Figure 7 : Ondes réfléchie et réfractée.

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Selon les lois de Descartes (ou Snell) on a :

La représentation graphique de ces ondes sur un graphique mettant en relation le


temps et la distance parcourue s’appelle Hodographe (Figure 8).

Figure 8 : Hodographe des ondes sismiques dans le cas d’une structure simple.

2.1.2 Définition d’un séisme

Un séisme, ou tremblement de terre, est une secousse plus ou moins violente de la


croûte terrestre résultant de la libération d'une grande quantité d'énergie dans la
lithosphère

La cause d'un séisme est presque toujours la même : il est provoqué par la rupture
brutale des roches en profondeur en un point appelé foyer ou hypocentre ; point
d'origine du séisme. Il peut se positionner entre la surface et 700km de profondeur qui
correspond à la limite inférieure du manteau supérieur. L’épicentre du séisme est le
point de la surface de la terre qui se trouve à la verticale de l'hypocentre (Figure 9).

La propagation des ondes sismique se fait dans toutes les directions du globe à
partir du foyer, et leurs enregistrements se font dans des stations sismologiques
(sismomètre) sous formes de sismogrammes. Ces outils ont permis de déduire la
structure interne du globe terrestre.

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Figure 9 : Terminologie d’un séisme.

2.1.3 Les différents types d'ondes sismiques

Les ondes sismiques générées à la source se propagent à l'intérieur du globe, dans


toutes les directions. Leur vitesse de propagation dépend du matériau traversé, mais
généralement, cette vitesse augmente avec la profondeur.

On distingue deux grands types d'ondes émises par un séisme (Figure 10) :

 Les ondes de Volume ou de Fond, celles qui se propagent à l'intérieur du globe et


qui comprennent les ondes P et S ;
 Les ondes de surface, celles qui se propagent à la surface et qui comprennent les
ondes L (Love) et R (Rayleigh).

Figure 10 : Exemple de sismogramme enregistré dans une station sismologique.

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2.1.4 Paramètres d'un tremblement de terre

Dans un séisme, la mesure de son ampleur est estimée soit par intensité basée sur
l’observation des dégâts, soit par mesure de l’énergie libérée par le séisme (magnitude).

a. Intensité d’un séisme

Les effets d'un séisme peuvent être mesurés en utilisant une échelle d'intensité
telle que l'échelle de Mercalli (1902). C'est une échelle arbitraire basée sur des
observations de phénomènes produits lors du séisme. Cette intensité dépend du lieu
d'observation des effets causés par le séisme. Elle décroît généralement lorsqu'on
s'éloigne de l'épicentre du séisme mais varie aussi selon la structure géologique.

L’exemple le plus fréquent d’échelles est celle dite MSK adoptée en 1964 (du nom
des trois sismologues européens Medvedev, Sponheuer et Karnik). Cette échelle reprend
l'échelle de Mercalli et précise les dégâts pour chaque type de construction. L'échelle
MSK décrit les effets d'un tremblement de terre en termes de destructions des
installations humaines et de modifications de l'aspect du terrain, mais également en
termes d'effets psychologiques sur la population (sentiment de peur, de panique,
panique généralisée). Cette évaluation qualitative très utile ne représente en aucun cas
une mesure d’un quelconque paramètre physique des vibrations du sol (Figure 2.6).

b. Magnitude d’un séisme

La magnitude est une mesure de l'énergie libérée sous forme d'onde élastique. Elle
correspond à une valeur intrinsèque du séisme, indépendante du lieu d’observation et
des témoignages de la population. Cette méthode a été développée par Richter. Elle est
égale à :

Avec : M (magnitude) ; A (amplitude maximale du 1er cycle) ; T (T=Ts-Tp) ; f(∆)


(terme empirique compensant l’amortissement du signal en fonction de la distance).

La magnitude est calculée en utilisant la formule après avoir déduit l’amplitude (A)
et la durée (T) du signal enregistré par un sismomètre. Comme on peut utiliser, dans le
cas d’un séisme local, la méthode graphique (Tableau 4).

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Tableau 4 : Échelle de MSK

Echelle de M.S.K.

Magnitude
Degré Type de réponse A l'échelle de
Richter
2
I Seulement enregistré par les sismographes

3
II A peine ressenti par les personnes au repos aux étages élevés

III Ressenti par peu de monde; il est analogue au passage d'un


camion

IV Ressenti par beaucoup. Craquements, léger balancement des 4


lustres.

V Beaucoup de dormeurs s'éveillent, fort balancement des


lustres
5
VI Petites fissures dans les murs d'adobe et les plâtres

Larges fissures dans les constructions A, faibles dans les 6


VII constructions B, chutes de cheminées

Ecroulement partiel des constructions A, gros dégâts dans


constructions B. Statues et dalles tombales déplacées.
VIII Variations du niveau d'eau dans les puits, eaux des lacs 7
boueuses, fissures dans les sols.

Ecroulement partiel des constructions B, gros dégâts dans les


IX constructions C; Glissement de terrain.

Ecroulement partiel de constructions C. Fissures dans le sol


X atteignant 1m parfois. Rupture des routes, voies ferrés, 8
canalisations enterrées, barrages.

XI Mêmes dégâts généralisés

9
Bouleversement total de la surface du sol. Toute construction
XII humaine est détruite. Nouveaux lacs ou cascades, changement
du cours des rivières.

 A: Construction d'adobe (plots d'argile séchée au soleil ou en pierre des champs


non taillées et mal liés.
 B: Maison en briques, en bois et briques, en pierre taillée.

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 C: Maison à chaînage de béton armée, chalets de bois bien construits

Tableau 4 : Echelle d'intensité M.S.K. et comparaison avec l’échelle de Richter.

2.1.5 Localisation de l’épicentre d'un séisme

Sur un sismogramme, on constate un décalage entre le début d'enregistrement des


deux types d'ondes (P et S) en raison que les ondes P se propagent plus rapidement que
les ondes S. C’est cette propriété qui permet de localiser l’épicentre d’un séisme.

Egalement, on peut calculer la distance épicentrale (d) à partir des sismogrammes.


En effet, la déduction de la différence en temps d'arrivée des ondes P et S à partir du
sismogramme et sa projection sur la courbe hodochrone permet d'avoir la distance
épicentrale pour chaque station sismologique (Figure 11).

Une fois la distance épicentrale est déterminée, on passe à la localisation de


l’épicentre. Pour cela, il nous faut au moins trois stations pour définir la position du
séisme. On détermine alors 3 cercles de rayonsd1, d2 et d3 (Figure 12).

Si le foyer est superficiel, la méthode convient parfaitement : les trois cercles se


coupent en un seul point qui est le foyer du séisme. Sinon chaque distance d définit une
sphère, et les trois sphères se coupent à une profondeur que l’on ignore et la projection
C
en surface donne la zone où s’est produit le séisme.

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Figure 11 : Méthode graphique de détermination de la distance épicentrale.

Figure 12 : Localisation de l'épicentre par la méthode des trois cercles (dn : distance épicentrale de
la station n).

2.2 Structure interne du globe terrestre

2.2.1 Structure de la terre vue par les ondes sismiques

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L’étude des ondes se propageant dans les couches intérieures de la Terre


permettent de modéliser la structure interne de la Terre. En fait, une onde ne réagit pas
de la même façon si elle se propage dans un solide, un liquide ou un gaz. Les densités et
les états de la matière différents dans chaque couche de la Terre expliquent les
changements dans la vitesse des ondes.

Lors d'un séisme suffisamment intense, les stations sismologiques qui sont plus au
moins bien équipées et dispersées sur tout le globe, enregistrent l'ébranlement. Les
ondes sismiques traversent plus ou moins profondément le globe, éventuellement, son
centre. L'analyse de ces signaux sismiques a apporté aux géophysiciens des informations
précieuses sur la valeur des vitesses de propagation des ondes P et S dans la terre, ce qui
a permis de localiser la profondeur des discontinuités dans le Globe terrestre. Ainsi le
Modèle du Globe a été mis en évidence et qui montre les caractéristiques physiques
suivantes (Figure 13).

D’après le PREM, et de façon simplifiée, le globe terrestre est constitué de 3


couches principales : la croûte terrestre, le manteau (divisé en deux : supérieur et
inférieur), et le noyau (aussi en deux parties : externe et interne).

a. La croûte terrestre

Il s’agit de la couche externe de la Terre. Au total, elle n’occupe que 2% du volume


de la terre. La croûte terrestre comprend une croûte continentale et une croûte
océanique. La croûte continentale possède une épaisseur qui varie entre 30 et 100 km,
alors que la croûte océanique ne dépasse généralement pas 5 km. Cette différence
d’épaisseur s’explique par le fait que le relief terrestre est parfois formé de plaines, mais
parfois aussi de hautes chaînes de montagnes.

A noter que la croûte continentale a été divisée en deux : supérieure et inférieure


séparées par une discontinuité dite de Conrad. Discontinuité

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Figure 13 : Modèle PREM (Preliminary Reference Earth Model) des vitesses des ondes P et S (Vp et
Vs) et de la densité (ρ) dans la terre (Dziewonski et Anderson, 1981), (modifié).

b. Le manteau

Séparé avec la croûte terrestre par la discontinuité de Mohorovičić (abrégée


Moho), le manteau se localise immédiatement sous la croûte. Il est divisé en deux
parties : supérieure et inférieure, qui toutes les deux totalisent environ 81 % du volume
de la Terre.

 Manteau supérieur : Caractérisé par une vitesse croissante des ondes P et S. Sa


partie supérieure constitue, avec la croûte terrestre, ce qu’on appelle
l’Asthénosphère, séparée du reste du manteau par une discontinuité mécanique
dite la LVZ. L’épaisseur du manteau supérieur varie entre 550 et 630 km.

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 Manteau inférieur : Il est moins visqueux que le manteau supérieur et possède les
propriétés d’un solide élastique. L’épaisseur du manteau inférieur atteint les
2185 km.

En effet, près de 200 km au-dessus de cette limite, les vitesses des ondes sismiques
P et S cessent d’augmenter ; ce comportement anormal caractérise une couche "D" dont
l’interprétation demeure controversée. A la base du manteau on remarque une zone à
faible gradient de vitesse pour les ondes P qui s’étend sur 200 Km d’épaisseur. Cette
entité sismologique est appelée la couche "D", et correspond à la couche limite
thermique de la convection dans le manteau. La présence de fortes hétérogénéités dans
cette couche est marqué par des hétérogénéités de vitesses des ondes P et S qui vont
jusqu’au 4%. De plus, les variations de vitesses des ondes P et S ne sont pas corrélées
dans cette couche, suggérant ainsi la présence de matériaux de compositions chimiques
différentes.

c. Le noyau

Séparé avec le manteau par la discontinuité de Gutenberg, le noyau est


majoritairement composé de fer, mélangé avec un peu de nickel. À lui seul, le rayon du
noyau équivaut à la moitié du rayon de la terre. C’est aussi la structure la plus dense. Le
noyau se divise toutefois en deux couches : le noyau externe et le noyau interne. Le
noyau occupe 17% du volume terrestre. Comme le manteau, le noyau est également
divisé en deux parties : noyau externe liquide et noyau interne solide séparés vers 5100
Km par discontinuité de Lehmann.

Une conséquence majeure de la présence du noyau est l’existence d’une zone


d’ombre des ondes P (Gutenberg, 1913) : sur les stations sismiques situées entre 105°
et 142° de distance angulaire à l'épicentre d'un séisme (soit de l'ordre de 11500 à 14500
km environ), on observe une zone d'ombre sismique, c’est-à-dire une zone dans laquelle
aucune station n'enregistre d'ondes sismiques directes provenant d'un séisme. Après
142°, les ondes P réapparaissent mais elles ont subi une double réfraction sur la
discontinuité de Gutenberg à 2900 km de profondeur formant l'interface entre le
manteau et le noyau et leur énergie est plus faible (Figure 14).

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Figure 14 : Trajet des rais sismiques à l'intérieur de la terre et zone ombre.

2.3 Gravimétrie

2.3.1 Introduction

La gravimétrie (de latin gravis : pesant et du grec metron : mesure) est une
méthode géophysique qui étudie les variations spatiales du champ de pesanteur. Elle
permet ainsi de déterminer la répartition spatiale de matériaux de densités différentes
au sein des diverses enveloppes de la terre.

2.3.2 Principes de la gravité

La loi de gravitation universelle définie par Isaac Newton (1665), a permis de


poser les bases pour calculer une valeur approchée de la pesanteur. Cette loi prédit que
«deux corps ponctuels massiques s’attirent avec une force (F) proportionnelle au
produit des masses (m1 et m2) et inversement proportionnelle au carré de leur distance
(r) (Figure 15).

(1)

Avec G : constante gravitationnelle (6.6742.10-11 m3.Kg-1.s-2) et u: vecteur unitaire


séparant m1 et m2/

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Figure 15 : Loi de gravitation universelle.

Ainsi, si on considère la terre comme une sphère de rayon r et de masse M, on


obtient l’accélération gravitationnelle par application du principe fondamentale de la
dynamique appliquée à un corps de masse m :

(2)

La pesanteur s’exprime dans le Système International (SI) en m.s-2. A la surface du


globe terrestre, la valeur moyenne de la pesanteur est égale à 9,81 m.s-2. Les
géophysiciens étudient les variations spatiales et temporelles de la pesanteur, variations
de l’ordre de 10-8 à 10-3m.s-2. L’utilisation de l’unité conventionnelle (m.s-2) devient alors
difficile. C’est pourquoi, les géophysiciens préfèrent l’utilisation plus pratique du milligal
(mGal), sous-multiple du Gal (en l’honneur de Galilée) issu du système Centimètre-
Gramme-Seconde (CGS). La relation entre ces différentes unités est la suivante :

1 µm.s-2 = 10-6m.s-2 = 0,1 mGal.

2.3.3 Géoïde et Ellipsoïde

La bonne connaissance de la forme de la Terre est capitale pour déterminer avec


précision les valeurs de la pesanteur g à la surface du globe.

Sur la Terre, la surface moyenne des océans se confond avec une surface
équipotentielle appelée Géoïde (Figure 3.2).Le géoïde se définit comme la surface du
champ de gravité de la Terre, qui est quasiment identique au niveau moyen de la mer. Il
est perpendiculaire à la direction de la force de gravité. Comme la masse de la Terre
n'est pas uniforme en tout point et que la direction de la force de gravité change, la
forme du géoïde est irrégulière.

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La forme mathématique la plus proche de celle du géoïde (forme de la Terre) est


un ellipsoïde de révolution, dit ellipsoïde de référence (Figure 16).

Figure 16 : Relations entre la surface topographique des continents, la surface des océans,
l’ellipsoïde de référence et le géoïde.

2.3.4 Mesure de la gravité

En tout point de l’ellipsoïde de référence, Il est possible de calculer une valeur


théorique de l’accélération de la pesanteur par la relation suivante (3) :

(3)

Avec g0 : la pesanteur à l’équateur (g0= 978032,7 mGal) et φ : la latitude du point


considéré sur l’ellipsoïde de référence.

La valeur absolue de l’accélération de la pesanteur g ne peut pas être mesurée


directement avec un appareillage de mesure relative (Figure 17). En effet, il faut
connaître la valeur absolue de la pesanteur pour un point donné, et mesurer la variation
de la pesanteur entre ce point connu et le point de mesure. Il est alors possible de
déterminer de façon relative la valeur de la pesanteur pour le point de mesure
considéré.

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A B

Figure 17 : Principe du Gravimètre (A) et Variation de la gravité (B).

2.3.5 Obtention de l’anomalie de Bouguer complète

Le calcul de la valeur théorique de la pesanteur en tout point d’un ellipsoïde est


donné par la relation ci-dessus (3), et la valeur mesurée de la pesanteur est donnée par
un gravimètre. La comparaison de ces deux valeurs permettrait de mettre en évidence
des anomalies gravimétriques analysables et d’interprétables. Les anomalies de Bouguer
(nom du physicien français), représentatives des anomalies de densités des roches dans
le sous-sol (Figure 3.3B) est le signal qui nous intéresse pour pouvoir déduire les
structures du globe terrestre.

Néanmoins, les valeurs obtenues doivent être corrigées puisqu’il existe une
distance entre le point de mesure et l’ellipsoïde de référence, ainsi que des densités
différentes pour les matériaux à l’aplomb du point de mesure. Les anomalies
gravimétriques sont calculées en utilisant la formule du g théorique sur un ellipsoïde
(par exemple GRS de 1967).

Pour obtenir l’anomalie de Bouguer complète, il faut effectuer les corrections de la


dérive instrumentale, de la marée, à l’air libre, de plateau et de terrain pour chaque
station de mesure. Concernant les deux dernières corrections, on utilise une densité
moyenne de 2,67 g.cm-3.

a. Correction de l’anomalie à l’air libre (AAL)

Le premier facteur induisant des anomalies (écarts entre la pesanteur théorique et


celle mesurée) est celui lié à la différence entre l’altitude du géoïde et celle au point de
mesure, indépendamment de la présence de matériau entre ces deux surfaces.

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Dans l’air, le gradient de pesanteur lié à ce phénomène est d’environ 0,3086


mGal.m-1. De ce fait, un point de mesure éloignée verticalement du centre de la Terre,
dans l’air, de 3,24 m impliquera une diminution de l’intensité de la pesanteur de 1 mGal.

L’anomalie à l’air libre (AAL) est la différence entre la valeur mesurée à une altitude
h donnée et la valeur théorique modifiée en tenant compte de la correction à l’air libre.

(4)

b. Correction de plateau (Ap)

La correction à l’air libre néglige l’effet de la matière terrestre située entre le


géoïde (approché par calcul sous la forme de l’ellipsoïde) et la surface terrestre où se
trouve le point de mesure. Pour la correction de plateau, on assimile la surface terrestre
à une horizontale et l’espace restant est comblé par une matière de densité ρ. La matière
ajoutée forme ainsi un plateau (Figure 3.4).

(5)

Avec ρ: densité (en g.cm-3) ; h: altitude du point considéré (en mètres) et G:


constante de gravitation universelle.

c. Correction de terrain (ou topographique) (AT)

Les irrégularités topographiques (montagnes, vallées) influent sur la valeur de la


pesanteur (Figure 3.4). Il est donc important de procéder à une correction
topographique locale (de 0 à 53 m de distance autour du point de mesure) mais aussi
plus grossière, à l’échelle régionale (de 53 m à 167 km du point de mesure). Ainsi, il faut
faire une correction de terrain (AT) en champ très proche et en champ lointain.

2.4 Isostasie : comportement hydrostatique de la lithosphère

2.4.1 Définition

Le terme isostasie fut proposé en 1889 par le géologue américain Clarence Edward
Dutton. Il est dérivé du mot grec isostasios, de iso (égal) et statikos (stable). L'isostasie
est une théorie proposée en géophysique pour expliquer des anomalies du champ de
gravitation à la surface de la Terre. C’est en fait une simple application du principe
d’Archimède d’équilibre isostatique. Ce phénomène fut découvert pour la première fois

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au 18ème siècle par le Français Pierre Bouguer lors de son expédition au Pérou. Il
remarqua que l'attraction gravitationnelle des Andes n'était pas aussi importante que
leur masse pouvait le laisser croire (le fil à plomb était moins dévié de la verticale que
prévu). Cette observation fut confirmée dans l'Himalaya un siècle plus tard par George
Everest.

2.4.2 Modèles d’isostasie

Afin de comprendre ce phénomène d’Isostasie, Pratt et Airy ont proposé deux


modèles, où ils supposent que la croûte peut être représentée par des blocs flottant sur
un manteau plus dense ayant les propriétés d'un fluide (tel un iceberg), chaque
compartiment pouvant éventuellement se déplacer verticalement et indépendamment
de son voisin (Figure 18).

a. Modèle d’Airy

Airy suggère que, les montagnes qui sont très lourdes, ne peuvent pas être
supportées par l'écorce terrestre, et elles "flottent" sur une substance de forte densité
selon le principe d'Archimède. Plus les montagnes sont élevées, plus leur racine est
importante. Dans ce modèle et à une certaine profondeur, il existe une surface dite de
compensation, où les pressions seront hydrostatiques. Les reliefs seront donc
compensés par une racine crustale et les dépressions par une anti-racine.

b. Modèle de Pratt

Ce modèle est basé sur l'hypothèse que les densités varient latéralement dans des
colonnes en fonction de leur élévation par rapport au géoïde. Plus la colonne est élevée,
moins elle est dense et vice versa, de telle sorte qu'à une certaine profondeur, appelée
"profondeur de compensation", les pressions seraient hydrostatiques (même pression).

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Figure 18 : Modèles isostatiques : Pratt et Airy.

2.4.3 Les anomalies isostasiques

L'anomalie isostatique est la différence entre la valeur de la pesanteur mesurée et


la valeur théorique corrigée de l'effet d'altitude, de plateau et de l'effet des masses
compensatrices profondes. Ces anomalies isostatiques sont en général faibles, et la
plupart des régions sont en équilibre isostatique. Cependant, certaines régions
présentent de fortes anomalies isostatiques, ce qui indique que l'équilibre n'est pas
encore réalisé. En effet, les phénomènes de compensation sont lents à l'échelle humaine
(on parle de temps géologiques).

 Une anomalie isostatique négative indique un déficit de masse sous la région


concernée (excès de matière à faible densité). L'équilibre isostatique sera rétabli
par adjonction de matériau dense et soulèvement.
 Une anomalie positive traduit un excès de masse (excès de matière à forte
densité). L'équilibre isostatique est rétabli par affaissement (diminution du
matériau dense au-dessus de la surface de compensation).

On met ainsi en évidence la possibilité de mouvements verticaux de grande


ampleur dans les enveloppes externes du globe.

2.4.4 Les réajustements isostatiques

a. Soulèvement de la lithosphère

Il s’agit des mouvements verticaux de soulèvement à grand rayon de courbure


indépendants des mouvements orogéniques liés à la formation des chaînes de

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montagnes. L’exemple représentatif est celui de la Scandinavie. C’est une région où l’on
observe un lent soulèvement de 1 cm/an. Cette région est le siège d’une anomalie
négative attestant un déficit de masse. Cette remontée est due à la fonte des glaces. Ainsi,
la région se met à retrouver un nouvel équilibre par un soulèvement pour compenser le
déficit de masse crée par la fonte des glaces.

b. Erosion des chaînes de montagnes

Au cours des temps, les chaînes de montagnes jeunes subissent une érosion de
l’ordre de 200 m/Ma. À cette allure, et sans réajustement isostatique, tout le relief actuel
serait arasé en 100 Ma ! Au fur et à mesure de la destruction du relief, la masse disparue
est compensée en profondeur par l’arrivée de la matière dense du manteau. On assiste
alors à une remontée progressive de la racine des chaînes de montagnes, ce qui permet
l’affleurement des roches de profondeurs telles que les granites.

c. Subsidence

Certaines régions du Globe ont connu au cours des temps géologiques de grandes
accumulations de roches sédimentaires de 2000 à 3000 m d’épaisseur. La croûte
s’alourdit progressivement et tend à s’enfoncer. L’apport de matière légère en surface
est compensé en profondeur par le départ de matière dense: c’est la subsidence. La
subsidence est donc un phénomène tectonique qui, localement, provoque l'enfoncement
de l'écorce, ce dernier est associé en surface au dépôt de sédiments de forte épaisseur.

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IV- Dynamique de la lithosphère


1 Dérive des continents

La dérive des continents, étudie l’évolution et la déformation des plaques


lithosphériques constituant la surface de la terre.

La lithosphère qui englobe la croûte continentale ou océanique et la partie


supérieure du manteau, est formée de plaques relativement rigides, épaisses d’une
dizaine de kilomètres et flottant sur l’asthénosphère, relativement plastiques.

1.1 Evolution des idées de la tectonique des plaques

L’hypothèse de la dérive des continents a été formulée pour la première fois, dans
ses grandes lignes par Alfred Wegener en 1915. Il s’est basé sur plusieurs constatations
et arguments (Paléontologiques, géologiques, climatiques) (Figure 19) :

 La complémentarité de formes de part et d’autres de l’Atlantique (entre


l’Amérique et l’Afrique), notamment celle des cotes et la poursuite des chaînes de
montagnes calédoniennes et hercyniennes (chaînes formées au Primaire) ;
 Les similitudes de la faune et la flore de l’âge primaire d’Afrique du Sud et
d’Amérique du Sud ;
 Les traces glaciaires qui ne peuvent se comprendre que si les continents du
Gondwana ont été autrefois réunis (Figure 20).

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Figure 19 : Les marqueurs paléontologiques.

Figure 20 : Traces actuelles des anciennes glaciations.

1.2 Géomagnétisme et Paléomagnétisme

1.2.1 Introduction

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Le champ magnétique terrestre ou le champ géomagnétique ressemble, en


première approximation, au champ produit par un dipôle magnétique placé au centre de
la terre. L’axe de ce dipôle magnétique fait un angle de 11° avec l’axe de rotation de la
terre et perce la surface de la terre aux pôles géomagnétiques. Les lignes de force du
champ magnétique établissent tout autour de la planète un champ magnétique terrestre
(Figure 1), et c’est la raison pour laquelle l’aiguille d’une boussole s’aligne automatiquement
selon les lignes de forces, dans une direction nord-sud. Ce champ présente deux aspects
importants à savoir le paléomagnétisme et les inversions magnétiques. L’étude de ces
deux aspects va nous permettent de suivre les mouvements du globe terrestre par le
biais de la migration des pôles magnétiques dans le temps.

1.2.2 Champ magnétique Terrestre

a. Définitions

Le champ magnétique terrestre, ou plus correctement le vecteur champ


magnétique F peut être décomposé à la surface de la Terre selon trois directions.
Considérons un point de mesure constituant l’origine d’un système Cartésien de
référence, l’axe x étant le méridien géographique dirigé vers le Nord, l’axe y étant le
parallèle géographique dirigé vers l’Est, et l’axe z parallèle à la verticale du point et
compté positivement vers le bas, nous pouvons définir trois composantes du champ
magnétique terrestre tels que X, Y et Z sont respectivement parallèles aux axes
précédemment cités (Figure 4-1). Nous obtenons ainsi :

&

Où H est la composante horizontale du champ magnétique terrestre (Figure 21).

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Figure 21 : Modèle du champ magnétique dipolaire axial géocentrique montrant des lignes de force
du champ magnétique terrestre (A), ces lignes pénétrant par le nord et sortant par le sud indiquent
que la polarisation du champ est normale. Les caractéristiques de ce champ sont indiquées en (B).
D : déclinaison, F : intensité du champ, I : inclinaison.

Afin de mieux définir le champ magnétique, deux composantes angulaires sont


définies. La première correspond à l’angle que fait le vecteur F avec le plan horizontal,
c’est l’inclinaison I. La deuxième composante est l’angle entre la composante
horizontale H du vecteur F par rapport à la composante X selon le méridien
géographique, c’est la déclinaison D. En pratique :

 La déclinaison D : c’est la déviation de l’aiguille de la boussole par rapport au


Nord géographique.
 L’inclinaison I : c’est l’angle entre le champ total et sa composante horizontale
(inclinaison de l’aiguille de la boussole vers le bas ou vers le haut).

Les unités utilisées pour mesurer l’intensité du champ F sont le gamma (γ) et le
nanotesla (nT).

Pour le champ magnétique terrestre, il varie en magnitude principalement selon la


latitude, d’environ 20 000 nT à 60 000 nT entre l’équateur et les pôles, respectivement.
Il est au Maroc de l’ordre de 49000 T.

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Pour la déclinaison et l’inclinaison magnétique, elles varient également selon les


régions du globe. En effet, l’inclinaison I est horizontale à l’équateur et verticale au pôle
Nord. Cela veut dire qu’elle indique la position entre l’endroit de formation d’une roche
et l’équateur. Elle est positive quand le vecteur champ géomagnétique est dirigé vers le
bas (c.à.d. dans l’hémisphère nord) et varie entre +90° au pôle Nord magnétique et -90°
au pôle Sud magnétique.

b. Origine du champ magnétique terrestre

Au XIXe siècle, Gauss (1839) a démontré que l’origine du champ magnétique


terrestre serait due à un corps constitué essentiellement de fer situé à l’intérieur de la
Terre. Cette théorie fut longtemps critiquée, notamment par les températures calculées
pour le centre de la Terre qui étaient largement supérieures à la température de Curie
du fer (770°C, température au-delà de laquelle, le corps considéré perd son
aimantation). L’origine du champ magnétique ne pourrait alors être imputée qu’à une
fine couche (25-30 km) de matériaux ferromagnétiques présente à la surface de la Terre.

L’avènement de la sismologie au début du XXe siècle va apporter de nouveaux


éléments de réponse quant à l’origine du champ magnétique terrestre. En effet,
l’hypothèse que la Terre possédant un noyau liquide constitué de matériaux à haute
conductivité électrique tels que le fer, va de nouveau étayer la thèse d’une origine
interne pour le champ magnétique.

Le champ terrestre serait généré par un courant électrique issu du mouvement de


fluides conducteurs présents à grande profondeur dans le globe. Le champ magnétique
terrestre que l’on mesure est en fait le résultat de la superposition de contributions
ayant des origines différentes. Ainsi, le champ magnétique terrestre est généré par :

 Le champ principal dû aux mouvements de fluides dans le noyau terrestre selon


un mécanisme de dynamo (95%). L’intensité de ce champ nucléaire (principal)
est d’environ 40000 nT à la surface de la terre. Ce champ présente des variations
temporelles à l’échelle du siècle ou variation séculaire ;
 Le champ magnétique crustal lié aux roches aimantées dans la croûte terrestre
(5%). L’intensité de ce champ à la surface de la terre est généralement de l’ordre
de 100 nT (par exemple à la surface des océans) mais peut localement atteindre
quelques milliers de nT (suivant la nature des roches rencontrées) ;

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 Le champ externe causé par des courants électriques dans la magnétosphère et


l’ionosphère, étant donné l’interaction des radiations électromagnétiques solaires
et des vents solaires avec le champ magnétique terrestre (1%). Ce champ
présente des variations temporelles très rapides (observables sur une journée de
mesure). Au sol, l’intensité du champ externe est de l’ordre de 10 nT pendant les
périodes calmes mais peut atteindre 1000 nT au cours d’un orage magnétique ;

c. Classification des minéraux en fonction de leur comportement magnétique

Lorsqu’on applique un champ magnétique (H) à un matériau quelconque, il


acquiert un moment magnétique (M). Le rapport entre les deux étant la susceptibilité
magnétique (K). Cette propriété physique permet de classer les minéraux en 3
catégories, à savoir :

 Les minéraux diamagnétiques dont la susceptibilité magnétique est toujours


négative et faible. Exemple : le quartz, les feldspaths et la calcite.
 Les minéraux paramagnétiques ont une susceptibilité magnétique est toujours
positive et faible. Exemple de minéraux : micas, amphiboles, pyroxènes, olivine,
grenat, pyrite,…
 Les minéraux ferromagnétiques sensu lato (s.l.) présentent quelques différences
par rapport aux deux premiers types décrits précédemment. En effet,
l’aimantation due aux phénomènes diamagnétique et paramagnétique n’apparaît
qu'en présence d’un champ magnétique. Si on coupe ce champ, leur aimantation
disparaît. Au contraire, les minéraux ferromagnétiques (s.l.) conservent une
aimantation même après suppression du champ magnétique. C’est ce que l’on
appelle l’aimantation rémanente sur laquelle se basent les études
paléomagnétiques. Exemples de minéraux : magnétite, l’hématite, la goethite,…

1.2.3 Paléomagnétisme

a. Définition

Le paléomagnétisme désigne la mémoire magnétique des roches (aimantation


rémanente) pour diverses époques géologiques. Grâce à cette mémoire, on peut
positionner le Pôle magnétique pour des périodes géologiques tout en connaissant l’âge
des roches.

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En effet, le champ magnétique terrestre étant, à chaque période de l’histoire du


globe et pour un emplacement donné, caractérisé par une déclinaison (D), une
inclinaison (I) et une intensité (F) (Figure 21). La latitude λ du pôle magnétique peut
être retrouvée puisqu’elle est directement liée à l’inclinaison du champ par la relation
TanI=2Tanλ. Cette relation permet de calculer la position du Pôle Géomagnétique Virtuel
(PGV) attaché au site où les minéraux ferromagnétiques ont été formés. La datation par
paléomagnétisme s'obtient en comparant le PGV d'un site à la Courbe de Dérive
Apparente du Pôle (CDAP) du continent sur lequel ce site se situait.

b. Enregistrement

Lors de la cristallisation d’une roche, les éléments ferromagnétiques la constituant


enregistrent les caractéristiques du champ magnétique de l’époque. Cette aimantation
rémanente est fossilisée dans les minéraux une fois la température baisse au-dessous de
la température de Curie.

Sous l’effet du champ magnétique externe, les grains qui ont chacun leur moment
magnétique propre, vont vouloir s’aligner entre eux. Ces ajustements demandent de
l’énergie et ne sont donc possibles que si la température de la roche est suffisamment
élevée. La température seuil en dessous de laquelle les ajustements ne sont possibles est
la température de Curie qui diffère d’un minéral à un autre (Figure 22). Lorsqu’un corps
ferromagnétique est chauffé au-dessus de son point de curie, il perd toute propriété
magnétique, en se refroidissant il s’aimante dans la direction du champ magnétique
existant.

Figure 22 : Exemple de température de Curie de la magnétite.

c. Mesure indirecte du champ magnétique ancien (Paléomagnétisme)

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Pour les époques anciennes, on ne dispose pas de mesure directe du champ


géomagnétique. Celui-ci peut cependant être étudié grâce à l’existence de roches
possédant une aimantation naturelle stable (rémanente) ayant fossilisé le champ
magnétique de l’époque de formation de la roche. L’aimantation de ces roches est portée
par des minéraux ferromagnétiques tels que la magnétite. Lors de la mise en place de ces
roches, celles-ci acquièrent une aimantation parallèle à l’orientation du champ
magnétique ambiant et proportionnelle à son intensité.

Ces roches peuvent être des roches volcaniques ou sédimentaires. Une lave se
refroidissent en surface acquiert en effet une aimantation stable lorsque sa température
passe en dessous d’un seuil de température de Curie.

d. Migration du Pôle au cours du temps géologique

Les mesures du paléomagnétisme sur des échantillons d’âgé différents sur les
continents (Europe et Amérique du Nord) a permis d’établir la trajectoire de "migration"
du pôle Nord au cours des temps géologiques (Figure 23). C’est la courbe de Dérive
Apparente du Pôle (CDAP).

Figure 23 : Exemple de migration du Pôle nord.

2 Expansion des fonds océaniques

2.1 Les anomalies magnétiques

En étudiant les enregistrements paléomagnétiques sur de longues périodes, on


trouve des séquences pour lesquelles le pôle Nord magnétique se transforme
brutalement en pôle Sud magnétique et vice versa (Figure 24). C’est ce qu’on appelle des

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inversions magnétiques. Le champ magnétique terrestre s'oriente en fonction des


mouvements des fluides de la partie externe du noyau du globe, composée à 80 % de fer.

Les inversions du champ magnétique terrestre ont été découvertes pour la


première fois par David (1904) et Brunhes (1906) dans des roches volcaniques
anciennes, puis par Matuyama (1929) dans des laves du Quaternaire. Ces inversions du
champ terrestre sont d'échelle globale et une fois datées, elles servent de référence
géochronologique.

Le phénomène d’inversion magnétique est bien illustré au niveau des roches


volcaniques émises dans les dorsales médio-océaniques (Figure 24).

Figure 24 : Enregistrement de l’inversion du champ magnétique au niveau d’une ride médio-


océanique (A), et l’évolution de l’âge de la croûte océanique avec la profondeur.

2.2 L’hypothèse de Heiss et Vine & Matthews

En 1962, un géologue présenta une explication pour le système global des rifts.
Harry Hess proposa que le nouveau plancher océanique soit formé dans les fossés des
rides médio-océaniques. Le plancher océanique, et la roche sous-jacentes, sont produits
par du magma qui monte depuis des niveaux profonds. Hess suggéra que le fond
océanique se déplace latéralement depuis la ride et plonge dans une fosse océanique le
long d'une marge continentale.

Au moment où Hess formulait son hypothèse, Robert Dietz indépendamment


proposa un modèle similaire et l'appela l'expansion des fonds océaniques. Le modèle de
Dietz à un ajout significatif. Il affirme que la surface de glissement est à la base de la
lithosphère, non à la base de la croûte.

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Hess et Dietz réussirent où Wegener avait échoué. Les continents ne traversent


plus la croûte océanique, mais sont considérés comme faisant partis des plaques qui se
déplacent sur l'asthénosphère plastique et molle. Une force dirigeante, les courants de
convection, déplace les plaques. Les avances technologiques et les études détaillées du
fond océanique, non disponibles du temps de Wegener, permirent à Hess et Dietz de
créer leurs nouvelles hypothèses.

Quant à l’enregistrement du champ magnétique, une hypothèse fut présentée en


1963 par Fred Vine et Drummond Matthews. Ils proposèrent que la lave émise à
différentes époques le long du rift au sommet de la ride médio-océanique préserve
différentes anomalies magnétiques. Par exemple, la lave émise dans le passé, quand le
pôle nord magnétique était dans l'hémisphère nord, conserva une anomalie magnétique
positive. Au contraire, la lave émise dans quant le pôle nord magnétique était dans
l'hémisphère sud, conserva une anomalie magnétique négative.

Vine et Matthews proposèrent que la lave émise sur les fonds océaniques sur les 2
côtés du rift, se solidifie, et s'éloigne avant que plus de lave soit émise. Si le champ
magnétique terrestre s'est inversé (change d'un pôle géographique à l'autre) entre les
éruptions, les coulées de lave pourront conserver un ensemble de bandes parallèles
avec des propriétés magnétiques différentes. La capacité de l'hypothèse de Vine et
Matthews à expliquer le modèle observé des anomalies magnétiques des fonds
océaniques apporta un support important pour l'expansion des fonds océaniques.

2.3 Evolution thermique et mouvements verticaux

3 Les limites des plaques

3.1 Définition d’une plaque

Une plaque (lithosphérique) correspond à la partie rigide et superficielle de la


terre, épaisse d’une dizaines de kilomètre. Elle est constituée d’une partie du manteau
supérieur surmontée, suivant les cas, de croûte continentale ou océanique. On distingue
12 grandes plaques tectoniques à la surface de la terre (Tableau 5 et Figure 25). Les
grandes plaques contiennent à la fois des parties d’océans et de continents, mais il existe
de petites plaques uniquement océaniques.

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Tableau 5 : Les 12 plaques tectoniques et leur vitesse de déplacement.

Ordre Nom Vitesse de déplacement


1 PACIFIQUE 10 cm/an vers Nord-Ouest
2 EURASIE 1 cm/an vers Est
3 Grande AFRIQUE Tourne sur elle même
4 dimension ANTARCTIQUE Tourne sur elle même
5 INDE-AUSTRALIE 7 cm/an vers Nord
6 AMERQIUE DU NORD 1 cm/an vers Ouest
7 AMERQIUE DU SUD 1 cm/an vers Nord
8 NAZCA 7 cm/an vers Est
9 Petite PHILIPPINE 8 cm/an vers Ouest
10 dimension ARABIE 3 cm/an vers Nord-Est
11 COCO 5 cm/an vers Nord-Est
12 CARAIBE 1 cm/an vers Nord-Est

Figure 25 : Les plaques lithosphériques (Ph : philippine ; Co : Coco ; Ca : Caraïbes).

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Aux frontières des plaques, on assiste à une forte activité tectonique et la plupart
des séismes et des volcans. On distingue alors trois types de déformations (Figure 26) :

 Les zones de divergence ou d’expansions océaniques, dans lesquelles naissent


de la croûte océanique ;
 Les zones de convergence (collision, subduction ou obduction), dans
lesquelles disparaît du matériel crûstal ;
 Les zones transformantes, le long desquelles coulissent des plaques ou de
fragments de plaques sans naissance ni disparition de croûte.

3.2 Zone de divergences

Deux plaques peuvent s’écarter l’une de l’autre, on a formation de fossés (Rifts) au


niveau des mers (rifts océaniques des dorsales qui sont les montagnes que l’on trouve
dans les grands océans) ou au niveau des continents (Rift Est Africain).

3.3 Zones de convergences

Deux plaques peuvent se rapprocher l’une de l’autre, on distingue soient:

 Des zones de subduction : la partie océanique d’une plaque s’enfonce sous une
autre plaque, et peut former une chaîne de montagnes comme les Andes (chili).
Le phénomène prend naissance, en général, le long d’une bordure continentale.
La plaque océanique plonge alors sous la plaque continentale, moins dense. La
surface de contact entre les deux plaques, le plan de subduction, est le siège de
séismes nombreux et importants, notamment au Japon ;
 Des zones de collision : les deux parties continentales de deux plaques
s’affrontent en formant des chaînes de montagnes, exemples l’Himalaya et les
Alpes ;
 Des zones d’obduction : la partie océanique d’une plaque passe au-dessus de la
partie continentale d’une autre plaque. Ce phénomène peut être expliqué par la
transformation de la dorsale océanique en zone de convergence (subduction),
résorption du domaine océanique. L’affrontement du continent et de la zone de
subduction provoque l’expulsion du fond océanique sur le continent (exemple de
la Nouvelle Calédonie).

3.4 Zones transformantes

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Ce sont des zones de coulissage le long des failles transformantes (il n’y ni
destruction ni création de la lithosphère). Exemple de la Faille de San Andreas.

Figure 26 : Schématisation des trois types de frontières entre les plaques lithosphériques.

3.5 Moteur de la tectonique des plaques

Les plaques peuvent se déplacer horizontalement sur le substratum visqueux


appelé asthénosphère, leur déplacement s’effectue à des vitesses qui vont presque de 1
cm/an jusqu’à 18 cm/an dans certaines régions du Sud-Est asiatique (Nouvelle Guinée)
(Tableau 5).

On associe généralement le mouvement des plaques à un effet d'entraînement par


des courants convectifs du manteau terrestre. D'autres forces sont cependant
impliquées, dont l'injection de matériel frais au niveau des dorsales qui provoquerait
une poussée horizontale des plaques (Figure 27).

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Figure 27 : Exemple de mécanisme de mouvements de plaques.

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V- MINÉRALOGIE
1 Introduction

Les minéraux sont des composés chimiques, naturels et solides, constitués de


molécules qui s’agencent de manière organisée et répétitive. Ils sont classés selon leur
composition chimique et leur structure. Les minéraux sont les composants des roches,
des sols et de l’environnement. Ils sont les constituants de base de notre Terre mais aussi
des planètes du système solaire.

La structure interne atomique permet de distinguer deux catégories de minéraux :

 Les minéraux cristallisés ou cristaux. Un cristal est un corps homogène dont les
atomes présentent un arrangement régulier. Même si la forme extérieure n’est
pas régulière par suite de circonstances physiques, un cristal conserve son
architecture à l’échelle atomique (exemple quartz = silice cristallisée).
 Les minéraux amorphes dont les atomes sont distribués de manière quelconque
(exemple : certaines variétés d’opale).

A noter qu’il ne faut pas confondre le minéral avec le minerai qui peut être défini
comme un minéral ou une roche contenant un ou des minéraux utiles à l’Homme. En
pratique, le terme s’applique surtout aux minerais métalliques.

La minéralogie et la cristallographie sont les sciences qui étudient les minéraux et


les cristaux, respectivement.

Une roche est constituée d’un seul minéral ou d’une association de minéraux. Elle
peut être sédimentaire, magmatique ou métamorphique. La pétrologie est la science qui
étudie les roches, tandis que la pétrographie s’occupe de leur description.

2 Propriétés des minéraux

2.1 Structure des substances minérales

2.1.1 Notions de cristallographie

Comme avancé en introduction, les minéraux et la matière de façon générale se


trouve sous l’état cristallin ou amorphe. L’état amorphe correspond à une organisation

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imparfaite de la matière au niveau atomique. On le retrouve dans les gaz, les liquides
(pétrole) et dans certains solides (verres). Tandis que l’état cristallin se caractérise, au
contraire, par des atomes ordonnés (Figure 28).

Figure 28 : Exemple de silice cristalline (A) et amorphe (B)

Lorsque les minéraux se développent dans des conditions physico-chimiques


statiques, ils acquièrent des formes cristallines régulières. Ces formes sont le résultat
géométrique de la répartition des atomes dans l’espace. Les atomes se répartissent alors
dans un intervalle régulier dans les trois dimensions de l’espace. Ils forment ainsi un
réseau cristallin.

Ainsi par exemple le sel gemme (ou Halite), est cristallisé dans un système cubique
qui est un empilement régulier de cubes. C’est cet empilement qui représente le
système cristallin cubique du sel gemme, et chaque cube élémentaire est appelé maille
(plus petit arrangement définissant le réseau cristallin) (Figure 29).

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Figure 29 : Exemple de système cristallin cubique : la halite (ou sel de table).

La maille est donc le plus petit volume possédant toutes les propriétés
géométriques, physiques et chimiques du cristal (Figure 30).

Figure 30 : Réseau cristallin formé d’une juxtaposition de plusieurs mailles élémentaires (A) et les
éléments d’une maille élémentaire : a, b et c sont longueurs des arêtes alors que α, β et γ sont les
angles entre les arêtes.

2.1.2 Eléments de symétrie des systèmes cristallins

Tout système cristallin, ou maille élémentaire, peut être défini par un ensemble de
paramètres qu’on appelle éléments de symétrie (Figure 31). Ces éléments qui sont les
centres, les axes et les plans permettent de réduire de manière considérable le nombre
de paramètres qui décrivent la forme des cristaux (ou des systèmes et mailles).

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Figure 31 : Axes (A, B, C et D), plans (E et F) et centre (G) de symétrie.

 Centre de symétrie : on parle de centre de symétrie (ou d’inversion) lorsque


toutes les faces de la forme cristalline sont reproductibles deux à deux par
inversion de leurs sommets et de leurs arêtes par rapport à ce centre. Autrement
dit, si tous les points d'un objet peuvent être répétés sur des droites
concourantes à un point, et à égales distances de part et d'autre de celui-ci, on dit
qu'il possède un centre de symétrie.
 Axes de symétrie : si, au cours d'une rotation de 360° autour d'une droite, un
objet prend n positions identiques telles qu'une d'entre elles ne peut pas être
distinguée de la précédente, on dit qu'il possède un axe de symétrie d'ordre n.
 Plans de symétrie ou miroir : c'est un plan qui caractérise les symétries
bilatérales. Il dédouble les éléments d'un objet, agissant comme un miroir. Toutes

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les faces, arêtes et sommets d'un cristal retrouvent une image identique de l’autre
côté du plan. Ainsi, vue dans un miroir, la main droite aura l’air d’une main
gauche. Autrement dit, si tous les points d'un objet peuvent être répétés sur des
normales à un plan, à égale distance de part et d'autre de celui-ci, on dit qu'il
possède un plan de symétrie.

2.1.3 Les sept systèmes cristallins

L’étude de la structure des cristaux a permis d’identifier sept systèmes de


symétrie, et dons sept systèmes cristallins. Ils vont des mailles élémentaires les moins
riches en éléments de symétrie (triclinique) aux plus élaborés (cubique) (Tableau 6 et
Figure 30).

Tableau 6 : Propriétés des sept systèmes cristallins

Systèmes cristallins Paramètres de maille Eléments de symétrie

a≠b≠c
Triclinique ‫ܥ‬
α≠β≠γ

a≠b≠c ‫ܣ‬2
Monoclinique ‫ܥ‬
α = γ = 90° & β ≠ 90° ‫ܯ‬

a≠b≠c 3‫ܣ‬2
Orthorhombique ‫ܥ‬
α = γ = β = 90° 3‫ܯ‬

a=b≠c ‫ܣ‬4 4‫ܣ‬2


Quadratique (Tétragonal) ‫ܥ‬
α = β = γ = 90° ‫ ܯ‬4‫ܯ‬

a=b≠c ‫ܣ‬6 6‫ܣ‬2


Hexagonal ‫ܥ‬
α = β = 90° & γ = 120° ‫ ܯ‬6‫ܯ‬

a=b=c 3‫ܣ‬2
Rhomboédrique ‫ܣ‬3 ‫ܥ‬
α = γ = β ≠ 90° 3‫ܯ‬

a=b=c 3‫ܣ‬4 6‫ܣ‬2


Cubique 4‫ܣ‬3 ‫ܥ‬
α = β = γ = 90° 3‫ܯ‬ 6‫ܯ‬

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Tableau 7 : Prorriétés géométriques des septs systèmes cristallins.

Remarque : Certains minéraux correspondent à des formes simples ou à des


formes complexes, mais qui dérivent toujours d’une forme primitive homothétique
(homologue) de la maille élémentaire par troncature (substitution d’une arête ou d’un
angle par une face). Ainsi l’octaèdre ou le tétraèdre dérivent du cube, et par conséquent
font partie du système cubique (Figures 33 et 35).

Figure 33 : Différentes formes dérivant de la maille cubique.

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Figure 35 : Trois aspects différents de la pyrite.

 Système cubique : la maille élémentaire a la forme d'un cube (ex. la pyrite et le


grenat) ;
 Système quadratique : la maille élémentaire est un prisme droit à base carré (ex.
le zircon et la wulfénite) ;
 Système hexagonal : la maille élémentaire est un prisme droit à base hexagonale
(six faces) (ex. le béryl et l’apatite) ;
 Système rhomboédrique : la maille élémentaire est le rhomboèdre :
parallélépipède dont les six faces sont des losanges (ex La tourmaline, le
corindon, la sidérite et la calcite) ;

Remarque : Le quartz cristallise à basse température dans un système


rhomboédrique (filons) et à haute température dans un système hexagonal.

 Système orthorhombique : la maille élémentaire est un prisme droit dont la base


est un oblongue (ex. l’olivine, la barytine et la topaze) ;
 Système monoclinique : la maille élémentaire est un prisme penché dont la base
est un parallélogramme (ex. le gypse, l’azurite et l’orthose) ;
 Système triclinique : la maille élémentaire ne comprend aucun axe de symétrie
(ex. l’axinite et les plagioclases).

2.2 Les macles

Une macle est une association de 2 ou plusieurs cristaux de même nature, orientés
différemment mais toujours suivant des règles cristallographiques rigoureuses. Ex :
macle simple de Carlsbad pour l’Orthose (F. potassique, K) et macle polysynthétique de
l’Albite (F. plagioclase, Na) (Figure 35).

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Figure 35 : Quelques exemples de macles les plus classiques

2.3 La dureté

C’est la résistance d’un minéral à la destruction mécanique de sa structure ; en


pratique, un minéral est dit plus dur qu’un autre, s’il le raye. Avec une pointe du minéral,
on essai de rayer un objet témoin (minéral, verre, acier) après avoir pris soin d’essuyer
la trace, pour s’assurer qu’il y a bien une rayure réelle, et non un effritement de la pointe.
S’il y a rayure, le minéral est dit plus dur que le témoin.

De façon pratique, les duretés sont classées par rapport à celles de 10 minéraux
tests dans ce qu’on appelle échelle de Mohs : 10 : diamant, 9 : corindon, 8 : topaze, 7 :
quartz, (verre), 6 : feldspath orthose, (lame de couteau), 5 : apatite, 4 : fluorine, 3 :
calcite, (ongle), 2 : gypse, 1 : talc

2.4 Cassures et clivages

L’aptitude d’un minéral à se briser de façon apparemment non organisée (cassure)


ou organisée (clivage), suivant en cela son organisation à l’échelle cristalline. Ex : quartz
(O plans de clivage : cassure uniquement), micas (1 plan de clivage), feldspath (2 plans
de clivage) et calcite (3 plans de clivage).

2.5 L’éclat

C'est l'aspect qu'offre la surface du minéral lorsqu'elle réfléchit la lumière. On


distingue deux grandes catégories : l'éclat métallique, brillant comme celui des métaux,
et l'éclat non métallique que l'on décrit par des termes comme vitreux (comme le verre),
gras (comme si la surface était enduite d'huile ou de graisse), adamantin (qui réfléchit la
lumière comme le diamant), résineux (comme la résine), soyeux (comme la soie), etc.

2.6 Transparence

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Tous les corps à éclat métallique sont opaques. Les corps à éclat vitreux peuvent
être opaques, translucides ou transparents. On distingue comme variété de l’éclat

2.7 La couleur et propriétés optiques

Elle dépend surtout de la nature chimique. Les minéraux purs ont des couleurs
propres (calcite blanche, quartz transparent), mais des impuretés ou des défauts du
système cristallin peuvent les modifier. La couleur n’est donc pas toujours significative.
Ainsi, des spécimens de couleurs différentes peuvent représenter le même minéral,
comme le quartz qui présente plusieurs variétés selon la couleur qui va de l'incolore
limpide (cristal de roche), au blanc laiteux, au violet (améthyste), au rouge (jaspe), au
noir enfumé, au bleu, etc., alors que des spécimens qui ont tous la même couleur peuvent
représenter des minéraux tout à fait différents, comme ces minéraux à l'éclat métallique
qui ont tous la couleur de l'or : la pyrite qu'on appelle l'or des fous, la chalcopyrite qui
est un minerais duquel on extrait le cuivre,… et l'or.

2.8 La densité

La densité des minéraux est une propriété mesurable ; elle est une constante
physique qui caractérise un minéral donné. Beaucoup de minéraux ont une densité qui
se situe autour de 2,7 gr/cm3, soit 2,7 fois plus lourd qu'un volume égal d'eau. Mais
certains ont une densité relativement faible, comme le sel qui a une densité de 2,1.
D'autres se situent à l'autre extrême, comme la galène avec une densité de 7,5 et l'or
dont la densité est de 19,3.

2.9 Autres critères

D’autres critères, plus spécifiques peuvent être utilisé en minéralogie comme la


saveur, la radioactivité, le magnétisme, la réaction avec HCl,… mais seront détaillés et
mis en œuvre en séances de travaux pratiques.

3 Classification des minéraux

Depuis le 18ème siècle Le classement des minéraux est basé sur leur composition
chimique. Il y a huit classes suivant la nature de l'anion dominant, par exemple : les
oxydes, les sulfates, les carbonates,… etc. Les classes sont divisées en sous classes si
nécessaire ; on y regroupe les minéraux dont la chimie ou la structure sont proches, de
même dans les sous classes on trouve des groupes où là aussi le regroupement est lié à

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la chimie et à la structure. Enfin il y a une neuvième classe pour les minéraux d'origine
organique (Tableau 8).

Tableau 8 : Différentes classes de minéraux avec formules, et quelques exemples


d’utilisations.

Classe Exemples Formule Usages


Or Au Echange, joaillerie
Argent Ag Joaillerie, photographie
Cuivre Cu Conducteurs électriques
Eléments
Diamant C Gemmes, abrasifs
natifs
Platine Pt Catalyseurs, alliages
Soufre S Médicaments, produits chimiques
Graphite C Mines à crayons, lubrifiants
Galène PbS Minerai de Plomb
Pyrite FeS2 "Or des fous"
Sulfures et Chalcopyrite CuFeS2 Minerai de Cuivre
Sulfosels Spharélite ZnS Minerai de Zinc
Bornite Cu5FeS4 Minerai de Cuivre
Cinabre HgS Minerai de Mercure
Halite NaCl Sels communs (de cuisine
Halogénures Sylvite KCl fertilisants
Fluorine CaF2 Fabrication des aciers
Hématite Fe2O3 Minerai de Fer
Oxydes et
Magnétite Fe3O4 Minerai de Fer
Hydroxydes
Bauxite Al(OH)3 nH2O Minerai d’Aluminium
Calcite CaCO3 Chaux (broyage + chauffage)
Dolomite CaMg(CO3)2 Ciment
Carbonates
Malachite Cu2(OH)2CO3 Minerai de Cuivre, joaillerie
Azurite Cu3(OH)2(CO3)2 Minerai de Cuivre, joaillerie
Gypse CaSO4 H2O Plâtre et panneaux
Sulfates
Barytine BaSO4 Boue de forage, porcelaine
Phosphates Apatite Ca5(PO4)3(OH,F,Cl) Fertilisant, industrie chimique
Quartz SiO2 Verre, horlogerie, calculatrices
Orthose KAlSi3O8 Gemme, collectionneurs
Silicates Muscovite KAl2AlSi3O10(OH,Fe)2 Résistant à la chaleur (fer à repasser)
Talc Mg3SiO4O10(OH)2 Cosmétique (poudre pour bébé)
Kaolinite Al4Si4O10(OH)8 Céramique
Ambre C40H64O (la succinite : Joaillerie, Industrie, objets
Minéraux
molécules des ornementaux
organiques
ambres)

4 Les Silicates

Cette classe représente 95% des constituants de l’écorce terrestre. Il existe environ
600 espèces minérales de silicates. Leur classification repose sur le mode d’assemblage

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des tétraèdres de (SiO4)4-. Ils sont constitués d’un atome de Silicium (Si4+) et de 4 atomes
d’Oxygène (O2-) avec 6 côtés, 4 faces et 4 sommets.

4.1 Les Nésosilicates ou silicates en îlots

Meso = île (environ 2 % de la croûte terrestre). Composés de tétraèdres isolés :


(SiO4)4-

Quelques exemples :

 Péridots comme l’olivine ((Mg,Fe)2SiO4) caractéristique des roches mantelliques ;


 Grenats (système cubique) fréquents dans roches métamorphiques
 Zircon : ZrSiO4
 Topaz : Al2(F,OH)2SiO4
 Nombreux silicates d’alumine : andalousite, sillimanite, disthène, staurotide
caractéristiques des roches métamorphiques.

4.2 Les Sorosilicates

Sôro = groupe (moins 1 % de la croûte terrestre). Caractérisés par des groupes de


2 tétraèdres unis par un oxygène commun : (Si2O7)6-. Assez rares. Ce sont les épidotes.
Ils résultent de l'altération d'autres minéraux comme les amphiboles.

Quelques exemples : Les épidotes colorées en vert dans les schistes


(métamorphisme faible) sont généralement monocliniques : OH.Ca2(AlFe)3(SiO4)3

4.3 Les Cyclosilicates

Cyclo = anneau (moins 1 % de la croûte terrestre). Silicates en anneau où les


tétraèdres forment une chaîne fermée en étant unis par un atome d’oxygène. Sur 4
sommets, seuls deux sont liés à d'autres tétraèdres. Ils sont caractéristiques des
pegmatites (roches magmatiques à gros cristaux).

Quelques exemples : Les deux plus importants sont :

 les tourmalines, à anneaux de 3 tétraèdres : minéraux très peu altérables


résistant à plusieurs cycles sédimentaires ;
 les béryls, à anneaux de 6 tétraèdres : les variétés pures sont des pierres
précieuses (émeraude, aigue-marine, morganite).

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4.4 Les Inosilicates ou silicates en chaînes

Ino = chaîne (≈ 12 % de la croûte terrestre). Sur 4 sommets, seuls deux sont liés à
d'autres tétraèdres. Les inosilicates rassemblent donc tous les minéraux dont les
tétraèdres sont disposés en chaînes. Ces chaînes peuvent être soit simples ou.

4.4.1 Les chaînes simples : les pyroxènes (px)

Ils sont caractéristiques des roches volcaniques, mais peuvent être trouvés dans
des roches plus profondes basiques ou ultrabasiques (ex : enstatites (Opx), augites
(Cpx))

e. Les orthopyroxènes (Opx) :

Dans cette famille, entre les chaînes, il y a de petits ions Mg2+ et Fe2+. Dans la
structure des pyroxènes, le couplage des chaînes fait apparaître deux directions de
clivages faisant un angle de 90° entre elles .C'est une série isomorphe qui s'étale entre :

 1 pôle magnésien : Enstatite [(SI O3)2] Mg2 ;


 1 pôle ferreux : Orthoferrosilite. [(SI O3)2] Fe2.

f. Les clinopyroxènes (Cpx) :

On retrouve à peu près tous les termes de la série précédente sous une forme
monoclinique, ce sont les espèces les plus nombreuses.

En plus d'être ferromagnésiens, ils sont aussi calciques :

 L'augite, noire ébène, elle est la plus fréquente dans les Basaltes et le
 Le diopside dans les roches métamorphiques.

Dans une roche : on pourra trouver 1 ou 2 pyroxènes, suivant son mode de


formation.

4.4.2 Les chaînes doubles : les amphiboles

Minéraux en aiguilles. Ils ont la même chimie que les pyroxènes mais ils sont
hydratés (+OH). Dans la structure des amphiboles, le couplage des chaînes fait
apparaître deux directions de clivages faisant un angle de 122 à 126° entre elles.

 Pôle Ca : horneblende (vert foncé)


 Pôle Na : glaucophane
 Pôle Fe-Mg : actinote fibreuse (un des constituant de l’amiante).

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Les amphiboles peuvent provenir de la transformation des pyroxènes par


ouralitisation (auréole d’altération (amphibole) autour des pyroxènes suite à
l’hydratation). Aussi, les amphiboles s’altèrent en chlorite, épidote, calcite et talc.

4.5 Les phyllosilicates ou silicates en couches

Phyllo = feuille (≈ 5 % de la croûte terrestre). Sur les 4 sommets, un seul n'est pas
en relation avec un autre tétraèdre. Cette structure forme ainsi un réseau plat à maille
hexagonale.

Quelques exemples :

 Les micas : leur aspect extérieur est lamellaire ou fibreux. On y trouve (i) le mica
blanc ou muscovite, riche en K, et (ii) le mica noir ou biotite, riche en K, Mg et Fe ;
 Les chlorites et serpentines qui proviennent de l'altération d'autres minéraux
ferromagnésiens (pyroxènes, micas, amphiboles, olivine) ;
 Le talc, caractéristique des roches métamorphiques ;
 Les minéraux argileux (illite, kaolin..).

4.6 Les Tectosilicates ou silicates en charpente

Tecto = réseau (Plus de 60 % de la croûte terrestre). Chaque sommet d'un


tétraèdre est en relation avec un autre tétraèdre. Les tétraèdres sont unis les uns aux
autres par leurs 4 sommets. Ce sont :

 La silice : quartz, coésite, calcédoine et opale ;


 Les feldspaths : qui sont soit (i) riches en potassium (orthose, sanidine et
microcline), ou ceux de la série Na-Ca (Les plagioclases) : Na et Ca pouvant
facilement se remplacer ce qui donne une série progressive de minéraux selon
leur pourcentage en Na et Ca (l'albite, constitue le pôle Na, et l'anorthite le pôle
Ca).
 Les feldspathoïdes : de composition proche aux feldspaths, ils sont présents
dans les roches pauvres en silice, mais riches en soude (NaOH) et potasse (KOH).
La leucite est riche en potassium tandis que la néphéline est riche en sodium (on
la trouve principalement dans les phonolites).

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L’altération des feldspaths donne un mica blanc particulier, la séricite ou des


minéraux argileux (chlorite). A noter également que la coexistence est impossible entre
le quartz et les feldspathoïdes qui sont sous-saturés.

5 Principaux minéraux des roches magmatiques

Les principaux minéraux des roches magmatiques sont cités dans le tableau ci-dessous
(tableau 9)

Tableau 9 : Les principaux minéraux des roches magmatiques

Minéral Roche mère

Quartz Granite, gneiss, micaschiste, quartzite

Feldspaths Trach Trachytes, syénites

Olivine Péridotite

Pyroxène Basalte

Amphibole Amphibolites

Andalousite Pegmatites, schiste et gneiss

Chlorite Micaschistes, bauxite.

Séricite Rhyolites

Tourmaline Pegmatites.

Muscovite Granite, pegmatite, gneiss, micaschiste

Biotite Granites, diorites, syénites

Calcite Calcaires, marnes

Aragonite Cornéennes

Felspathoïde Syénites, leucite

Barytine L'anglésite et la Célestine

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6 Silicates des roches métamorphiques

Dans les roches métamorphiques, les assemblages minéralogiques sont


symptomatiques des conditions de pression et de température qui ont présidé à leur
genèse. Chaque minéral présente en effet un champ de stabilité dans un domaine de
pression et de température bien précis. Ces champs de stabilité sont établis par la
pétrologie expérimentale.

La plupart des minéraux des roches magmatiques se retrouvent cependant dans


les roches métamorphiques. A ces minéraux s'ajoutent les minéraux spécifiques du
métamorphisme (Figure 36).

Figure 36 : Diagramme de stabilité Pression - Température de certains minéraux métamorphiques.

6.1 Les grenats

Les grenats sont des nésosilicates (silicates à tétraèdres isolés). Ils se divisent
d'après leur composition chimique en deux grands groupes :

6.1.1 Les grenats alumineux

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De formule chimique générale [SiO4]3Al2X3 dans laquelle X représente des cations


bivalents qui peuvent être :

 Fe2+ dans le cas de la variété almandin ;


 Mg2+ dans le cas de la variété pyrope ;
 Mn2+ dans le cas de la variété spessartine.

6.1.2 Les grenats calciques

De formule chimique générale [SiO4]3Al2Y3 dans laquelle Y représente cette fois des
cations trivalents qui peuvent être :

 AL3+ dans le cas de la variété grossulaire ;


 Fe3+ dans le cas de la variété andradite.

La plupart des grenats sont des solutions solides entre ces différents pôles.

Tous les grenats cristallisent dans le système cubique.

6.2 Les silicates d'alumine : Disthène, Andalousite et Sillimanite

Ces trois minéraux sont des polymorphes c'est-à-dire des minéraux ayant la même
composition chimique mais cristallisant dans des systèmes cristallins différents. Ces
silicates d'alumine sont des nésosubsilicates qui répondent à la formule chimique
suivante Al2SiO5. Ils ne sont pas stables dans les mêmes conditions de pression–
température (voir courbe en rouge sur la Figure 36). Leur coexistence (exceptionnelle)
permet de contraindre les conditions de pression-température du métamorphisme.

6.2.1 Andalousite

Cristallise dans le système orthorhombique. C'est le polymorphe de basse pression


que l'on rencontre surtout dans le métamorphisme de contact mais aussi le
métamorphisme régional de basse pression-haute température.

6.2.2 Disthène

Cristallise dans le système triclinique. C'est le polymorphe de haute pression que


l'on rencontre surtout dans le métamorphisme des zones de subduction (gradient
barrovien) et dans le métamorphisme régional de température et pression moyennes
des séries pélitiques (exemple des micaschistes du Massif des Maures).

6.2.3 Sillimanite

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Cristallise dans le système orthorhombique. Assez fréquent dans le


métamorphisme régional de haut degré (faciès amphibolite et granulite).

6.3 La staurotide

Famille des nesosubsilicates de composition chimique proche de celle des silicates


d'alumine. Du fer rentre cependant dans sa structure et c'est en outre un minéral
hydraté. Sa formule chimique est assez complexe Al2 Al2 [O SiO4]Fe(OH)2. On peut
souligner la présence d'oxygènes non liés à la silice.

Souvent associée au disthène et au grenat dans les séries du métamorphisme


régional, ka staurotide cristallise dans le système orthorhombique.

6.4 La cordiérite

Appartient à la famille des cyclosilicates. La formule chimique Mg2Al3[AlSi5O18]


montre qu'il s'agit d'un silicate d'alumine magnésien. Elle cristallise dans le système
orthorhombique et apparaît dans le métamorphisme de contact avec l'andalousite, et
dans le métamorphisme régional de moyenne à haute température et basse pression

La cordiérite s'altère facilement, et c'est surtout grâce à ses produits d'altération


que l'on peut la reconnaître.

6.5 Les épidotes

Il s'agit d'une vaste famille de minéraux cristallisant dans le système


orthorhombique ou monoclinique. Elles appartiennent à la famille des sorosilicates,
caractérisés par la présence de tétraèdres silicatés associés deux par deux ([Si2O7]6-),
d'oxygènes non liés au silicium, d'ions OH- et enfin de tétraèdres isolés (SiO4). Suivant les
cations présents dans la structure, on distingue :

 La zoïsite [Si2O7|SiO4|O|OH]Ca2Al3 ;
 La clinozoïsite même composition que la zoïsite mais cristallisant dans le système
monoclinique ;
 La pistchite [Si2O7|SiO4|O|OH]Ca2Al2(Fe3+,Al) ;
 La piedmontite [Si2O7|SiO4|O|OH](Ca,Mn)2Al2(Fe3+,Al) ;
 L'allanite, épidote riche en terres rares.

Les épidotes cristallisent le plus souvent sous forme de petits grains imbriqués,
rarement automorphes, présentant une ou deux directions de clivage. La pistachite est la

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variété la plus commune. Zoïsite, clinozoïsite et pistachite sont des minéraux qui se
développent aux dépens des plagioclases et des amphiboles calciques lors de l'altération
hydrothermale des roches magmatiques. Ce sont aussi des minéraux communs dans les
roches du métamorphisme régional de bas degré.

6.6 Les amphiboles des roches métamorphiques

6.6.1 L'actinote

L'actinote est une amphibole présente dans de nombreuses roches


métamorphiques. Il s'agit d'une amphibole calcique que l'on observe fréquemment en
auréole réactionnelle autour de pyroxènes magmatiques ayant subi un phénomène
d'hydratation. On la trouve dans les schistes et cornéennes.

6.6.2 VI.2. Le glaucophane

Le glaucophane est le pôle magnésien de la solution solide glaucophane-riebeckite.


C'est une amphibole sodique (inosilicates à double chaîne) qui apparaît exclusivement
dans les roches métamorphiques de haute pression (faciès schistes bleus). Elle présente
les caractères optiques de toutes les amphiboles.

6.7 VII. La chlorite

La chlorite est un phyllosilicate hydraté (environ 10% d'eau) de composition


ferromagnésienne et pauvre en potassium. Il existe de nombreuses solutions solides
mais les caractéristiques optiques sont assez semblables. La chlorite cristallise dans le
système monoclinique, mais elle est pseudo-hexagonale. Elle est donc très proche de la
biotite mais se différencie principalement par sa richesse en eau et sa pauvreté en
potassium par rapport à la biotite.

La chlorite étant stable dans un assez vaste domaine de pression et de


température, elle peut apparaître dans les conditions de surface. Il ne s'agit alors pas de
phénomène de métamorphisme mais d’altération. C'est ce qui explique sa présence dans
certaines roches magmatiques où elle remplace plus ou moins complètement tous les
silicates ferromagnésiens (biotite surtout, amphiboles, pyroxènes...). La chlorite est
présente dans les roches du métamorphisme régional de bas degré (faciès schistes
verts).

6.8 Le chloritoïde

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Le chloritoïde est un minéral qui se rapproche des micas et des chlorites. Sa


formule chimique est assez complexe ; (Fe,Mg)Al2SiO5(OH)2. Ce minéral contient des
oxygènes non liés à de la silice et la présence d'ion OH-.Il s'agit donc d'un minéral
hydraté. Le chloritoïde est un minéral caractéristique des schistes peu métamorphiques
(faciès schistes verts) correspondant à un métamorphisme de faible pression et faible
température.

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VI- MAGMATISME ET ROCHES MAGMATIQUES


1 Genèse et évolution d’un magma

1.1 Notion d’un magma

Le magmatisme est l’ensemble des processus qui consistent en la fusion de


matériaux à l’intérieur de la terre et leur solidification en profondeur (pour donner des
roches plutoniques) ou leur transfert jusqu’à la surface (roches volcaniques) ou près de
la surface (roches hypovolcaniques). La volcanologie est la science qui s’intéresse à
l’étude du volcanisme.

Les roches magmatiques (ou roches ignées) proviennent de la solidification de


magmas (mélange d’une phase fluide, solide et gazeuse) provenant de la fusion partielle
de la zone mantellique ou crûstale.

Le magma est donc de la roche fondue contenant des gaz dissous. Il se forme à
haute température et sous haute pression par fusion partielle de la croûte terrestre ou
du manteau. Le magma, moins dense que la roche solide de la lithosphère, est entraîné
vers le haut par la Poussée d’Archimède.

1.2 Mécanismes et lieu de naissance des magmas

1.2.1 Origine

Le magmatisme est la preuve de l’existence de températures très élevées à


l’intérieur du globe. Des mesures de températures faites dans des puits montrent que la
température monte avec la profondeur ; c’est ce qu’on appelle le gradient géothermique
qui est de 30°C/km de moyenne.

Les magmas (masses minérales fondues), de viscosité variable se forment en


certains points de profondeur variable (quelques 10aines à quelques 100aines de km), par
fusion partielle des matériaux du manteau ou de la croûte terrestre.

1.2.2 La montée du magma

Parce qu’ils sont fondus, les magmas ont une densité plus faible que celle des
matériaux restés solides qui entourent la source magmatique. Par absence d’équilibre
lithostatique (comparable à un équilibre hydrostatique), avec les matériaux qui les
entourent qui ont une densité plus grande et en raison de la pression que ces derniers

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exercent sur les magmas, ce dernier subissent une poussé verticale (poussées
d’Archimède dans les liquides), ce magmas ont donc tendance à monter jusqu’à une
profondeur où ils seront en équilibre lithostatique avec le milieu qui les entourent.

Cette ascension du magma parvient à repousser les terrains qui le recouvre et/ou
à les traverser en passent par des fractures ou des cassures causées par la poussée
même du magma, ou créées par des forces tectoniques. Parfois ce magma s’accumule
dans de grandes poches appelées chambres (ou réservoirs) magmatiques avant de
continuer ou non sa montée ver le haut.

Selon que des voies d’accès à la surface existent, ces magmas peuvent monter
jusqu’à la surface ou ils peuvent s’arrêter à une profondeur. La solidification du magma
commence quand sa température commence à baisser (en dessous de sa température de
fusion ou point de fusion). Ainsi certains magmas se solidifient lentement en profondeur
en donnant des roches dites roches plutoniques alors que d’autres qui parviennent
jusqu’à la surface du globe se solidifie très vite et donnent des roches volcaniques. A des
profondeurs intermédiaires on trouve une troisième catégorie de roche magmatiques
dites roches hypovolcaniques ou roche de semi profondeur.

Quand le magma arrive à certaine profondeur où la pression est faible, les


composants volatils passent à l’état gazeux, des bulles de gaz apparaissent alors dans ce
magma, ce qui facilite sa remontée vers la surface. Ainsi, le volume du magma augment
par conséquent sa masse volumique te sa densité diminuent et il devient ainsi plus léger.
D’autre part les bulles en remontant à la surface font entrainer avec elles le magma.

La viscosité d’un magma dépend de sa température et sa composition chimique :


essentiellement sa teneur en silice (SiO2).

La viscosité croit lorsque la température diminue et elle est de tant plus grande
que le magma est riche en silice.

Les magmas dits acides (ayant un pourcentage important de silice) ont une
viscosité importante alors que le magma dit basique (ayant un pourcentage faible en
silice) a une viscosité faible (c’est un magma fluide)

Quand la viscosité du magma est importante les explosions sont importante


provoqué par les déchirures des bulles de gaz il en résulte la projection d’une grande
quantité de fragments magmatiques de tant plus que le volcan est bouché contrairement

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au magma fluide où le gaz est moins contrarié et l’ouverture volcanique n’est pas
bouché, les explosions sont moins fréquente et on aura les coulés volcaniques sur
plusieurs km, dans ce cas on parle d’éruptions effusives (effusion = épanchement =
écoulement magmatique) par opposition aux premières éruptions qui sont qualifiés
d’éruptions explosives.

1.3 Gisements de roches magmatiques

2 Classification des roches magmatiques

Les différences principales entre les roches magmatiques sont principalement liées
à la composition chimique du magma initial et la cinétique de la consolidation du magma
lors de son refroidissement. De ce fait, 3 types de classifications peuvent être adoptées
pour classer les roches magmatiques.

2.1 Classification basée sur la texture

La texture d’une roche reflète la cinétique du refroidissement au travers de la taille


et l’arrangement des minéraux. Elle correspond donc au mode d’agencement des
minéraux constituant une roche magmatique donnée. 3 cas sont présents :

Lorsque la mise en place du magma se fait en surface, le refroidissement est rapide,


la cristallisation est incomplète et on a présence de verre volcanique. La texture est
aplitique et caractérise les roches volcaniques. Exemple : Basalte ;

Au contraire, lorsque la mise en place du magma se fait en profondeur, le


refroidissement est lent, la cristallisation est totale et on n’observe pas de verre
volcanique. La texture est grenue et caractérise les roches plutoniques. Exemple :
Granite

Par ailleurs, quand la mise en place se fait en semi-profondeur, le refroidissement


et la cristallisation sont intermédiaires. La texture est microgrenue et caractérise les
roches filoniennes ou hypovolcaniques. Exemple: Microgranite

2.2 Classification basée sur la composition minéralogique

Les roches magmatiques sont formées des types de minéraux :

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 Minéraux cardinaux ou minéraux clairs : il s’agit du quartz, feldspaths et


feldspathoïdes ;
 Minéraux essentiels ou minéraux colorés (Fe-Mg) : tels que les micas noirs,
amphiboles, pyroxènes et olivines ;
 Minéraux accessoires comme l’apatite, zircon, grenat et sphène.

Ainsi, d’après l’abondance des minéraux de l’une des classes sus-citées, on est en
présence de :

 Roches sursaturées : Roches à quartz et feldspaths ;


 Roches saturées : roches à feldspaths ;
 Roches sous-saturées : roches à feldspaths et feldspathoïdes.

2.3 Classification basée sur la composition chimique

Cette classification est basée sur le taux de la silice dans la roche concernée. Le
Tableau 8 résume le principe de cette classification.

Teneur en silice Type de roches Exemple

SiO2>65% Roches acides Granite

55<SiO2<65% Roches intermédiaires Andésite

45<SiO2<55% Roches basiques (Roches mafiques) Basalte

SiO2<45% Roches ultrabasiques (Roches ultramafiques) Péridodite

Tableau 8 : Classification des roches magmatiques basée sur la compostion chimique.

3 Volcanisme et roches volcaniques

3.1 Structure d’un volcan

Tout volcan est structuré comme suit (Figure 35) :

 Une chambre magmatique alimentée par du magma venant du manteau et


jouant le rôle de réservoir et de lieu de différentiation du magma. Lorsque celle-ci
se vide à la suite d'une éruption, le volcan peut s'affaisser et donner naissance à
une caldeira. Les chambres magmatiques se trouvent entre 10 et 50 kilomètres
de profondeur dans la lithosphère.

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 Une cheminée principale qui est le lieu de transit privilégié du magma de la


chambre magmatique vers la surface.
 Un cratère sommital où débouche la cheminée principale.
 Une ou plusieurs cheminées secondaires partant de la chambre magmatique ou
de la cheminée principale et débouchant en général sur les flancs du volcan,
parfois à sa base. Elles peuvent donner naissance à des petits cônes secondaires.
 Des fissures latérales qui sont des fractures longitudinales dans le flanc du
volcan provoquées par son gonflement ou son dégonflement. Elles peuvent
permettre l'émission de lave sous la forme d'une éruption fissurale.

Figure 35 : Structure d’un volcan.

3.2 Différents types d’éruptions volcaniques

Dans l’activité volcanique, on distingue deux types d’éruptions volcaniques


différentes : les éruptions effusives et les éruptions.

3.3 Les éruptions effusives

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Le magma qui s’échappe lors d’une éruption effusive est pauvre en silice(SiO2). Il
s’agit de magma basaltique. La lave produite est très fluide. Ce type d’éruptions amène à
la formation d’un cône volcanique qui présente un cratère. Autour de ce cratère, des
couches successives de laves et de solides projetés, comme les lapillis, s’accumulent. Ce
type d’activité volcanique est plutôt calme car le gaz s’échappe facilement du magma et
donc il y a peu d’explosions. Cependant, de grandes coulées de laves sont produites
pouvant aller à plusieurs dizaines de kilomètres par heure, ce qui peut mettre en danger
les habitants vivants autour de ces volcans. Cette activité volcanique est fréquente sur
les volcans situés sur les dorsales océaniques et concerne la plupart des volcans isolés.

3.4 Les éruptions explosives

Ces types d’éruptions conduisent à la formation d’un appareil volcanique


présentant un cratère obstrué par un dôme de lave, jusqu'à ce que la pression provoque
une explosion qui libère les gaz et la vapeur d’eau sous une grande pression. Les laves
émises sont très riches en silice et sont très visqueuses, il s’agit de laves andésitiques.
Lors de l’éruption, il n’y a pas de coulées de lave mais des explosions qui produisent des
cendres et des blocs de lave projetés à des hauteurs considérables. Cette quantité de
cendre importante donne naissance à des nuées ardentes et des panaches volcaniques.
Ces éruptions sont très dangereuses car elles sont totalement imprévisibles et peuvent
donc mettre en danger les habitants à cause des gaz et des cendres brûlantes. Ils sont
situés, pour la plupart, sur « la ceinture de feu du Pacifique ».

3.5 Les différents types d’éruptions

Les activités volcaniques s’expriment de façons différentes. C’est pour cela que les
géologues ont défini différents types d’éruptions. Ils les ont classés selon le VEI (Volcanic
Explosivity). Il s’agit d’un indice d’explosivité volcanique allant de 0 à 8.

 Le type Hawaïen : il se signale par des émissions de magmas incessants. La lave


émise est très liquide, basaltique et pauvre en silice. La projection de lave peut se
faire soit sous la forme de fontaines de lave ou bien sous la forme d’un lac de
laves. Il s’agit d’une activité effusive.
 Le type strombolien : Ce type d’éruption s’exprime par des explosions
rythmiques qui projettent des blocs et des scories incandescentes. Les laves
émises sont moyennement fluides et un nuage de cendre peut s’élever à quelques

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centaines de mètres dans le ciel. L’activité de ces volcans est partagée entre
l’activité effusive et l’activité explosive.
 Le type péléen : La lave émise est très dense et pâteuse, elle se solidifie au
contact de l’air. Il se forme alors un dôme de lave, ou aiguille mais quand la
pression est trop grande, l’explosion fend le cône ou fait exploser le dôme et le
magma libéré se mélange à l’air pour former des nuées ardentes. Ce type
d’éruption est très meurtrier, comme en Martinique lors de l’éruption de la
montagne Pelée.
 Le type plinien : Il s’agit d’un volcanisme explosif. La lave est très pâteuse et
riche en silice. Le gaz ne peut s’échapper alors la pression augmente à l’intérieur
de la chambre magmatique et produit des explosions extrêmement forte qui
entraîne un panache de cendre qui s’élève à des dizaines de kilomètres.

On peut distinguer deux autres types d’éruptions qui sont produit par la rencontre
de l’eau et du magma.

 Le type surtseyen : C’est un sous type d’éruption hawaïenne, il est réservé aux
éruptions sous-marines peu profondes. Les explosions, due au contact de l’eau et
de la lave, créent un panache de poussières et de cendres à l’allure de cyprès.
L’addition d’éruptions de ce type donne souvent une île volcan. Le nom de ce type
d’éruption vient du Surtsey en Islande qui entra en éruption en 1963.
 Le type vulcanien : Les volcans qui appartiennent à ce type ont la lave très
épaisse et très visqueuse qui bouche la cheminée volcanique. Lorsque la pression
est à son paroxysme, l’explosion pulvérise la lave qui jaillit dans le ciel. L’éruption
entraîne des projections de tous calibres, depuis des blocs de plusieurs tonnes à
des cendres microscopiques, a une hauteur pouvant atteindre 25 km.
Les explosions, tellement puissantes, fissurent les flans du volcan ce qui leur
donne une apparence craquelée. Le nom vulcanien provient d’un volcan italien
appelé Vulcano.

3.6 Différents produits de l’éruption volcanique

Il est possible d'individualiser deux grandes familles de produits volcaniques du


point de vue du faciès : Les coulées de lave et les projections pyroclastiques.

3.6.1 Les coulées de laves

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Les coulées de laves sont généralement produites par des volcans dont la lave est
très fluide (basaltiques). Cette lave s'écoule facilement sur les flancs du volcan. Après
refroidissement, ces coulées forment des roches volcaniques très compactes et très
dures.

Les coulées basaltiques peuvent prendre deux formes différentes : (i) les coulées
de type "aa" qui présentent une surface au faciès très scoriacé, et les coulées de type
"pahoehoe" qui possèdent une surface lisse.

3.6.2 Les projections pyroclastiques

Les produits pyroclastiques sont générés lors d'éruptions volcaniques explosives


par la détente brutale de gaz dans le conduit volcanique qui entraine la fragmentation du
magma. On distingue plusieurs types de projections pyroclastiques selon leur
morphologie et leur taille.

 Les bombes volcaniques qui acquièrent une forme particulière lors de leur
projection. Pour former ce type de bombe volcanique, le magma doit être peu
visqueux et donc dans la plupart des cas basaltiques ;
 Les bombes dites "en croute de pain" se forment généralement à partir d'un
magma visqueux. La croute dure se refroidie très rapidement alors que le cœur
de la bombe reste encore chaud et continu sont dégazage. Les bulles continuent
de grossir au cœur et cette augmentation de volume entraine une fracturation
caractéristique de la croute figée ;
 Les ponces sont des fragments de magmas qui ont emprisonnés une très grande
quantité de bulles. Elles se forment généralement à partir de magmas acides très
visqueux.
 Les scories basaltiques sont des fragments scoriacés sombres, riches en bulles
émis par exemple lors d'éruptions de type Stromboliennes. En France on
rencontre de nombreuses scories basaltiques au niveau des cônes stromboliens
de la Chaîne des Puys.
 Les cendres correspondent à la fraction la plus fine des projections émises lors
d'une éruption volcanique. Le terme "cendre" peut porter à confusion car ce ne
sont pas des cendres au sens de résidus de combustion mais uniquement des
fragments de roches très fins. Au contact de l'air et de l'humidité ambiante, les

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cendres peuvent s'agglomérer en fines gouttelettes millimétrique que l'on appelle


lapilli.

3.7 Les risques liés aux volcans

3.8 L’aspect utile des volcans

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Métamorphisme et roches
métamorphiques
1 Définition

Le métamorphisme est l’ensemble des transformations minéralogiques et


structurales d’une roche, à l’état solide, soumise à des conditions différentes de celles où
elle s’est formée. Autrement dit, c’est l'ensemble des mécanismes qui modifient une
roche, à l'état solide, sous l'effet de la pression, de la température et des fluides. Ces
modifications recouvrent les transformations structurales et minéralogiques et parfois
même chimiques.

2 Facteurs du métamorphisme

Plus on s'enfonce sous terre, plus la température ambiante augmente. En moyenne


l'augmentation est de 3°C tous les 100 mètres, c'est le gradient géothermique moyen. De
même la pression augmente avec la profondeur.

Quand une roche s'enfonce en profondeur, elle subit d'abord les phénomènes de la
diagenèse, puis au fur et à mesure que la température et la pression augmentent, des
réarrangements ioniques viennent perturber la structure de certains minéraux. Il y a
alors métamorphisme.

Le métamorphisme correspond à l'intervalle existant entre la diagenèse des


sédiments (faible température et faible pression) et la fusion des roches (par anatexie)
(Figure 36). La transition entre diagenèse et métamorphisme est appelée
Anchimétamorphisme. On parle d'Anatexie lorsque les températures deviennent
suffisantes pour provoquer la fusion partielle d'une roche métamorphique.

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Figure 36 : Conditions du métamorphisme.

3 Différents types du métamorphisme

3.1 Métamorphisme de Contact

Le métamorphisme de contact est celui qui se produit dans la roche encaissante au


contact des intrusions de roches magmatiques. Lorsque le magma encore très chaud est
introduit dans une séquence de roches froides, il y a transfert de chaleur (les flèches) et
cuisson de la roche encaissante aux bordures. La température est le facteur dominant
dans ce type de métamorphisme ; il y a peu de déformations liées à la pression (Figure
37).

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Figure 37 : Schéma simplifié illustrant le métamorphisme de contact.

3.2 Métamorphisme de régional

C’est ce type de métamorphisme qui accompagne la formation et l’évolution des


chaînes de montagnes et affecte donc de grandes régions et de roches. Il correspond à
des zones métamorphisées de plus de 10 km. On peut y observer une succession de
terrains de plus en plus métamorphisés de même qu'une schistosité de plus en plus
poussée. Cela peut aboutir à un début de fusion (Migmatite) voire même à une fusion
complète de la roche (Anatexie).

La principale cause de ce type de métamorphisme est d'origine tectonique


(pression dominante). C'est pourquoi les minéraux de ces roches métamorphiques sont
souvent aplatis et orientés le long des plans de schistosité ou de foliation
caractéristiques de ce type de métamorphisme (Figure 38).

Figure 38 : Schéma simplifié illustrant la mise en place de la schistosité et de la foliation lors du


métamorphisme régional.

Les conditions du métamorphisme mettent en évidences trois zones distinctes


(Figure 39) :

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 L'Epizone : Elle correspond au métamorphisme de basse pression et de


température faible (300 à 500°C). On y trouve de nombreux minéraux
hydroxylés.
 La Mésozone : Elle caractérise un métamorphisme moyen, avec apparition de
Biotite, Muscovite, Staurotide, Amphiboles et Disthène.
 La Catazone : Elle correspond à un métamorphisme intense. Température et
pression y sont élevées mais il y a peu de contraintes. Les minéraux que l'on y
trouve sont la Sillimanite, l'Andalousite, les Grenats et les Pyroxènes ainsi que des
Plagioclases.

NB : L'Anchizone : C'est la zone intermédiaire entre la diagenèse et le


métamorphisme.

Figure 39 : Les trois zones du métamorphisme régional.

4 Principaux types de roches

Le gros des roches métamorphiques (en volume) provient du métamorphisme


régional. Selon le degré de métamorphisme régional, il se développe une suite bien
spécifique de minéraux. Ces minéraux deviennent donc, pour une roche métamorphique
donnée, des indicateurs du degré de métamorphisme qu'à subit la roche. A partir des
assemblages minéralogiques, on peut établir le niveau des pressions et des
températures auxquelles a été soumise la roche, et ainsi évaluer sa profondeur
d'enfouissement dans les racines d'une chaîne de montagne. Comme pour les roches
ignées et sédimentaires, on applique un certain nombre de noms aux roches

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métamorphiques. Le Tableau 9 présente les plus courants en fonction du degré de


métamorphisme.

Tableau 9 : Origines de roches métamorphiques et leurs nomenclatures.

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