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COURS D’ASTRONOMIE ET
ASTROPHYSIQUE
Introduction à l’astrono-
1 mie
2
1.2. L’ANTIQUITÉ PRÉHELLÉNIQUE 3
étoiles. Ils ignoraient les distances exactes, mais les estimaient d’après la durée
de révolution apparente.
Le mois correspond à la durée de lunation, durée moyenne séparant deux
aspects identiques de la Lune. Les anciens avaient déjà remarqué que le ciel
nocturne change d’aspect et que les premières et les dernières étoiles de la nuit
ne sont pas les mêmes tout au long de l’année. Le Soleil semble se déplacer, en
un an, devant une bande étoilée que les anciens avaient divisé en douze signes
du zodiaque appelés constellations. Le lever héliaque, c’est-à-dire précédant
immédiatement le lever du Soleil, d’une étoile du Zodiaque, marquait le début
de chaque mois et permettait de repérer les saisons, faisant ainsi office de calen-
drier. Le zodiaque comprend 12 constellations sur la bande du ciel que le soleil
traverse en une année. La circonférence décrite par le centre de cette bande est
l’écliptique.
L’année est la durée de révolution apparente du Soleil à travers les constel-
lations du Zodiaque. Pour les chaldéens, l’année comprenait 354 jours groupés
en 12 mois alternés de 29 et 30 jours, l’écart étant compensé par un treizième
mois tous les trois ans. Pour les égyptiens, un calendrier vague comprenait 365
jours et débutait le jour du lever héliaque de Sirius dans la constellation du
Grand Chien (Canis Majoris). Ce jour se plaçait en Eté, en pleine chaleur, d’où
l’expression canicule.
même direction depuis la Terre. Les frontières de l’Univers connu ont éclaté
avec la découverte d’autres galaxies rendues possibles par la construction des
télescopes monumentaux aux Etats-Unis d’Amérique : Mont Wilson en 1919
(2,50m) ; Mont Palomar en 1950 (5,00m).
Enfin, la cosmologie théorique peut se développer grâce aux théories d’Ein-
stein sur la relativité restreinte (1905), puis générale (1915). Mais les observa-
tions modernes sondent avec plus de précision des astres plus lointains, grâce
à l’usage des satellites. L’ère spatiale permet de compléter les observations op-
tiques en ouvrant la voie à l’Astronomie invisible.
est trop forte pour les neutrons et l’effondrement gravitationnel continue. Une
telle étoile forme alors un objet tellement dense que l ’attraction gravitation-
nelle exercée est gigantesque : même la lumière ne peut plus s’en échapper.
L’objet n’émet plus de lumière mais il attire tout ce qui se trouve autour de lui :
c’est un trou noir. Le fonctionnement interne des étoiles est encore mal com-
pris. Les observations du Soleil ont montré , par exemple, que des tremblements
s’y produisent, comme sur Terre. Cependant quelques équations simples comme
celles régissant la fusion ou celles expliquant les relations entre température,
taille et luminosité permettent de décrire et de comprendre les principales ca-
ractéristiques du paysage céleste.
15
16 CHAPITRE 2. LES SYSTÈMES DE RÉFÉRENCE
— Si π2 − ϕ < δ, alors l’étoile est toujours visible, on dit qu’elle est circum-
polaire.
— Si δ < π2 − ϕ, alors l’étoile est invisible.
20 CHAPITRE 2. LES SYSTÈMES DE RÉFÉRENCE
sur la sphere celeste en un an. L’écliptique est incliné d’un angle = 23◦ 270 par
rapport à l’équateur celeste, appellé obliquité de l’écliptique. Le cercle ecliptique
intercepte l’équateur celeste en deux points, à savoir : le point vernal γ (équinoxe
de printemps) et le point automnal Ω (ou équinoxe d’automne). Aux équinoxes
(21 Mars pour l’équinoxe de Printemps et 21 septembre pour l’équinoxe d’Au-
tomne), le jour a exactement la même duréee que la nuit. Les solstices d’été
et d’hiver soint les points de l’ecliptique situés à 90◦ des équinoxes. Au solstice
d’été (21 juin), nous avons le jour le plus long, tandisqu’au solstice d’hiver (21
décembre), nous avons la nuit la plus longue.
de la Figure 2.13, on a :
les relations (2.2a), (2.2b), (2.2c) et (2.2d) peuvent subir des permutations cir-
culaires : a → b → c et A → B → C.
δ = δ, (2.5a)
α = T −H (2.5b)
est alors
hmax = 90◦ − ϕ + 23◦ 270 . (2.9)
Le 22 décembre, la hauteur du Soleil au-dessus de l’horizon atteint son minimum.
On est alors au solstice d’hiver et
On note deux autres positions remarquables de la Terre sur son orbite, le 21 mars
et le 21 septembre, correspondant aux équinoxes de printemps et d’automne
respectivement, dates auxquelles la durée du jour est égale à la durée de la nuit
pour tous les points de la Terre. C’est la valeur de l’inclinaison entre l’écliptique
et le plan de l’équateur qui définit les tropiques, et les cercles polaires. Les
tropiques sont les lieux de la Terre dont la latitude est telle que le Soleil passe
au zénith le 21 juin (ou le 22 décembre dans l’hémisphère sud). Autrement dit,
hmax = 90◦ , ce qui implique que ϕ = ±23◦ 270 . Le tropique du Cancer correspond
à une latitude de ϕ = +23◦ 270 , et le tropique du Capricorne correspond à
ϕ = −23◦ 270 . De manière similaire, on définit les cercles polaires comme les
lieux de la Terre où le Soleil rase l’horizon le 21 juin (ou le 22 décembre), soit
hmax = 0◦, et donc ϕ = 66◦ 330 . Le Soleil de minuit est donc visible le 21 juin
depuis le cercle polaire nord et le 22 décembre depuis le cercle polaire sud. La
zone comprise entre les deux tropiques s’appelle le zodiaque, où se trouvent les
constellations concernées par l’astrologie. On compte 13 constellations dans le
zodiaque, et non pas 12 comme souvent admis.
~
~ = dL .
M (2.11)
dt
Le mouvement imposé à l’axe des pôles s’appelle la précession selon un cône,
dont l’angle d’ouverture est de 23, 5◦ . Comme le point vernal subit ce mouvement
aussi, on dit souvent que les coordonnées équatoriales subissent le mouvement
2.8. LES MOUVEMENTS DE LA TERRE ET SES CONSÉQUENCES 29
2R
GM
~aP − ~aC = cos φ 1 + cos θ − 1 ~i
r2 r
2R
GM
− 2 1+ cos θ sin φ~j. (2.16)
r r
GM R
~aP − ~aC ' 2 cos θ~i − sin θ~j (2.17)
r3
Cette accélération différentielle est une quantité vectorielle dont les Figures 2.16
et 2.17 donne une représentation graphique. Le bilan global est que la Terre subit
2.9. APPLICATIONS 31
un renflement similaire à celui d’un ballon de rugby, dont le grand axe serait
orienté vers la Lune. Attention, le renflement de la Terre dû aux effets de marées
est à ne pas confondre avec l’applatissement de la Terre au niveau des pôles, dû
uniquement à la rotation de la Terre sur elle-même.
2.9 Applications
2.9.1 L’angle horaire H et Azimut A au lever et au coucher
d’un astre.
Au lever(moment d’apparition de l’astre à l’horizon) et au Coucher (moment
ou l’astre disparait à l’horizon) la hauteur d’un astre devient nulle et sa distance
zénithale z atteint 90◦ .
En exploitant les relations (2.4a) et (2.4c) sachant que h = 0, on obtient :
3.1 Introduction
L’énorme majorité des informations recueillies par les astronomes provient de
la lumière, ou, plus généralement des ondes électromagnétiques, dont la lumière
visible n’est qu’un cas particulier. Ces ondes électromagnétiques sont détectées
à l’aide d’appareils différents, et porteront donc traditionnellement des noms
différents. L’oeil humain n’est sensible qu’à un tout petit domaine de longueur
d’ondes, comprises entre 0.4µm et 0.8µm. Le reste du spectre électromagnétique
n’est accessible qu’au travers de détecteurs spéciaux. Les grands radio-télescopes
(immenses antennes paraboliques mobiles) permettent de recevoir les ondes ra-
dio du ciel. Les détecteurs embarqués dans des véhicules spatiaux permettent
de percevoir les ultraviolets lointains, les rayons X et les rayons γ.
Les instruments astronomiques sont essentiellement des collecteurs de lumière
qui recueillent l’énergie lumineuse émise par les objets célestes, en forment une
image, qui est alors examinée à l’aide de l’œil, de la plaque photographique, ou
analysée à l’aide de photomètres, spectrographes, interféromètres, etc.
Le premier problème est donc de développer des outils permettant de capter
cette lumière et éventuellement de l’analyser. Il y a évidemment l’oeil, mais
afin davoir accès à des objets toujours plus faibles ou toujours plus lointains,
les lunettes (utilisée pour la première fois en 1609 par Galilée dans un but
astronomique), puis les télescopes ont été développés. Enfin, on a voulu avoir
accès aussi à d’autre longueur d’onde, ainsi les radiotélescopes, entre autre, ont
été développés. Ces instruments sont de deux types à savoir :
— Les lunettes ou réfracteurs utilisent pour former les images les propriétés
de la réfraction de la lumière à travers les lentilles ;
— Les télescopes ou réflecteurs utilisent les propriétés de réflexion des mi-
roirs.
Remarquons que ces instruments servent dans le domaine des longueurs
d’onde allant de 0, 05µm à quelques dizaines de microns, soit pour l’ultraviolet,
32
3.2. LES RÉFRACTEURS 33
le visible et l’infrarouge. Pour l’étude des rayons X et des rayons γ, les instru-
ments se réduisent en général à des photomètres, tandis que dans le domaine des
radiofréquences, les collecteurs d’ondes électromagnétiques nécessitent des sur-
faces beaucoup plus grandes que pour l’astronomie optique. Nous n’étudierons
ici que les caractéristiques des instruments optiques. L’étude générale de ces
instruments est du domaine de la physique, et nous nous bornerons à rappeler
ici leurs propriétés essentielles.
surfaces d’égal indice de réfraction ne sont pas localement des plans parallèles,
mais des surfaces plus ou moins régulières et qui subissent des variations ra-
pides de forme. Il s’ensuit que la direction du rayon lumineux, perpendiculaire à
la surface d’onde subit des fluctuations rapides et fortuites. Si la dimension des
irrégularités de la surface d’onde est petite par rapport au diamètre de l’objectif,
l’image est diffuse.
Même si nous pouvions observer le ciel à travers une atmosphère idéalement
pure et homogène, ou même en dehors de l’atmosphère terrestre (observations
à l’aide de fusées ou de satellites artificiels), le pouvoir de résolution des instru-
ments ne serait cependant pas illimité. C’est en effet la nature ondulatoire de la
lumière elle-même qui impose une limite au grossissement.
La surface d’onde, plane dans le cas d’une étoile, est perturbée par les bords
de l’objectif et donne lieu au phénomène bien connu de diffraction de la lumière.
La conséquence essentielle de ce phénomène est que l’image d’un objet ponctuel
n’est pas ponctuelle, mais qu’elle est composée d’une tache centrale, appelée
disque d’Airy, entourée d’une série d’anneaux dont l’intensité diminue au fur et
à mesure que leur numéro augmente. Le rayon de disque d’Airy sert à définir le
pouvoir de résolution théorique de l’objectif. il dépend de la longueur d’onde λ
de la radiation utilisée et du diamètre de l’objectif.
F
γ=− , (3.1)
f
3.8.2 L’astrolabe
L’astrolabe est une invention française (1905), améliorée par Danjon, astro-
nome strasbourgeois. Les cercles gradués manquant de stabilité, on évite leur
emploi en définissant la verticale à l’aide d’un bain de mercure, et la direction
du passage des étoiles est fixée à 60ř, à l’aide d’un prisme équilatéral, remarqua-
blement stable. Les images réfléchie et directe observées avec une lunette, se su-
perposent au moment où l’étoile est exactement à 60ř de hauteur. On enregistre
l’instant exact de cette coı̈ncidence. La comparaison des instants théoriques et
observé du passage fournit l’heure exacte, la latitude et la position stellaire à
±0, 1”.
3.8.3 L’astrographe
L’astrographe est un instrument classique à monture équatoriale, où l’ocu-
laire est remplacé par une plaque photo. On mesure les positions X, Y des images
stellaires sur la plaque développée ; connaissant les coordonnées équatoriales de
certaines étoiles fondamentales (observées avec la méridienne), on peut établir
les relations entre X, Y et ces coordonnées, caractérisant ainsi les constantes
du cliché. On peut déterminer ensuite les coordonnées inconnues à partir des
positions mesurées. Une carte du ciel a été établie par cette méthode, avec une
précision de 0, 1”.
3.9.1 Le photomètre
Le Photomètre classique est constitué d’une cellule photoélectrique complétée
par un photo-multiplicateur (P.M). Il permet de mesurer l’intensité du flux lumi-
neux dans certaines couleurs isolées à l’aide de filtres colorés à bandes passantes
étroites. L’appareil est étalonné avec des sources d’éclat connu. L’observation
d’une étoile standard, située dans la même région du ciel que l’astre étudié, per-
met d’évaluer l’absorption atmosphérique qui doit être minimale et invariable
dans le temps. Les fusées et ballons sont équipés de photomètres, pour étudier
les sources I.R et R.X en particulier.
3.9.2 Le spectrographe
Le spectrographe est l’outil de base de l’astrophysique depuis 1860 où il
fut inventé par deux allemands : Kirchhoff et Bunsen. Une lentille collimatrice
transforme le faisceau sortant de la fente en un faisceau parallèle, qui traverse
le système dispersif. Un objectif reçoit les divers faisceaux colorés parallèles et
donne dans chaque couleur une image de la fente dans son plan focal. Le spectre
de l’étoile est formé par l’ensemble des images monochromatiques de la fente.
Selon que le récepteur où se forme l’image spectrale est l’œil, la plaque photo ou
une cellule, l’appareil est appelé spectroscope spectrographe ou spectromètre.
Pour étalonner la plaque en position et densité, on imprime de part et d’autre
du spectre stellaire, un spectre de comparaison.
On photographie un spectre de calibration photométrique et le spectre d’une
étoile très bien connue, assimilable à un corps noir défini. Les récepteurs photoélectriques
actuels (PM, CCD) permettent d’obtenir des données digitalisées. On enregistre
une série de fichiers de calibration avant et après l’acquisition du fichier stellaire :
spectres de lampes de laboratoires, spectres d’étoiles de calibration spectropho-
tométrique bruit thermique éclairement uniforme de la cible pour connaı̂tre sa
réponse, pixel par pixel. Des logiciels de traitement permettent de corrige et
calibrer les images et spectres stellaires.
Le prisme qui disperse la lumière selon les lis de réfraction est remplacé dans
les spectrographes modernes par des réseaux dispositifs plus lumineux et plus
3.10. LES INSTRUMENTS DE L’ESPACE 43
3.9.3 Le prisme-objectif
Le prisme-objectif est formé par un objectif astrographique, devant lequel on
a placé un prisme. Cet ensemble est dirigé vers un champ stellaire dont chaque
étoile forme son spectre sur la plaque photo. Le prisme-objectif est beaucoup
pus lumineux que le spectrographe à fente. De plus une même pose fournit
les spectres de toutes les étoiles d’un champ de plusieurs degrés carrés. Ces
deux qualités font de cet appareil un remarquable instrument d’exploitation.
Mais l’absence de fente diminue fortement la quantité des spectres, il n’est pas
possible d’étalonner les spectres en leur juxtaposant le spectre d’une source
terrestre, et surtout la déviation varie d’un point du champ à l’autre ce qui
complique beaucoup les mesures.
Actuellement, les poses multi-objets sont réalisées avec des récepteurs de
type OCTTOPUS, basés sur l’utilisation de fibres optiques, l’image de chaque
objet d’un champ tant à une fibre qui véhicule la lumière jusqu’au récepteur.
lites UHURU lancés en 1970 avaient localisé les sources X brillantes du ciel.
Le satellite européen COS-B a étudié le rayonnement gamma de 1975 à 1982 ;
Exosat (Européen X-ray Observatory Satellite) a fonctionné de 1983 à 1986.
Le satellite Franco-russe Granat lancé en 1989 est équipé avec le télescope
SIGMA (Système d’imagerie gamma à masque aléatoire), observant dans la
gamme des rayons X mous (30 à 2.000 KeV), les rayonnements correspondant
aux très hautes énergies étant étudiés par le satellite GRO (Gamma Ray Obser-
vatory à lancé en 1991 par la navette spatiale de la NASA. Le projet européen
CLUSTER est destiné à l’étude de la physique des plasmas dans l’espace, et est
combiné avec le projet américain SOHO consacré à la couronne et à l’intérieur
du Soleil (1995).
Dans le domaine des rayonnements infrarouges lointains, la sonde IRA (Infra-
Red Astronomical Satellite) équipée d’un miroir de 57cm a obtenu en 1983
l’image IR de 12 à 100 microns) du ciel, dominée par les régions riches en
poussières chauffées, l’exploitation de cette mission est encore en cours. La pro-
chaine mission ESA dans l’I.R (de 3 à 200 microns) sera ISO (Infrared Space
Observatory) prévue pour 1993 − 2004, avec des performances 100 fois meilleurs
qu’IRAS et axée vers l’étude du système solaire et de lointaines galaxies IR.
La mission européenne HIPPAECOS, lancée en 1989 est consacrée à l’astro-
nomie : il s’agit de mesurer les positions et mouvements de 100.000 étoiles avec
précision de 0, 002” ; la mission TYCHO associée mesurera les magnitudes de
500000 étoiles. Les catalogues d’entrée ont été construits à l’aide du Centre de
Données de Strasbourg. La mission prestigieuse HST (Hubble Space Telescope)
consiste à mettre sur orbite le télescope spatial de 2m de diamètre et à l’utiliser
comme observatoire international.
Le lancement a eu lieu en 1990. Le HST est équipé de caméras, de spec-
trographes et d’un photomètre. Ces instruments fonctionnant de l’UV à l’IR.
Les performances réelles du HST sont dégradées à cause d’une mauvaise correc-
tion de l’optique dans les laboratoires au sol. Cependant les logiciels de traite-
ment ont permis de retrouver des images de qualité. Le gain en résolution a été
considérablement augmenté au fil des siècles, permettant de mieux concentrer
la lumière et donc d’observer des astres de plus en plus faibles et d’obtenir des
données de plus en plus précises.
Chapitre
4 Rayonnement stellaire
45
46 CHAPITRE 4. RAYONNEMENT STELLAIRE
n = c/v (4.2)
où v est la vitesse de la lumière dans le milieu considéré. Cet indice est toujours
supérieur à 1 et diminue lorsque la longueur d’onde augmente. Par exemple,
pour le verre ordinaire, on a : pour le bleu (λ = 480nm, n = 1, 537) ; pour le
vert (λ = 500nm, n = 1, 529) ; pour le rouge (λ = 700nm, n = 1, 518).
Cependant, la lumière visible ne constitue qu’un intervalle très limité de
longueurs d’onde émises par les astres. Les rayonnements émis par les étoiles
s’étendent des fractions d’Angström au km. Ces ondes ont reçu diverses dénominations
correspondant, soit à la longueur d’onde, soit aux instruments utilisés pour leur
observation.
Table 4.1 – Classification des rayonnements
Rayonnement Domaine de λ Principales caractéristiques
Radio λ > 0.3mm Ondes enregistrées avec les radio-télescopes.
Infrarouge(I.R.) 7500 Å à 0.3mm Traversent l’atmosphère et le milieu interstellaire ; utilisées pour la détection
des zones chaudes.
Visible 3900 à 7500 Å sensible à l’œil.
Ultra violet(UV) 200 à 3900 Å Très énergétique, mais absorbé par l’atmosphère.
Rayons X 0, 05 à 200 Å Très pénétrants, mais absorbés par l’atmosphère.
Rayons γ < 0.05 Å Emis en grande quantité lors des réactions nucléaires, nuisibles à la vie, ab-
sorbées par l’atmosphère.
4.1. NATURE ONDULATOIRE ET CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE.47
48 CHAPITRE 4. RAYONNEMENT STELLAIRE
δm = i + i0 − A (4.4)
température d’un corps et la lumière qu’il émet. Pour bien comprendre ce lien,
on doit d’abord définir un corps idéal qui se comporte de la meme manière pour
toutes les longueurs d’onde : un tel corps est appelé corps noir. Un corps noir, est
un corps qui est capable d’absorber le rayonnement électromagnétique à toutes
les longueurs d’onde. Ce sont les corps qui, à température égale, émettent le plus
d’énergie sous forme de rayonnement. Une image d’un corps noir est justement
un bout de charbon dont la couleur va changer avec la température. On assimile
les étoiles à des corps noirs, meme si les raies d’absorption sont clairement
des signes que ce n’est pas le cas. Cependant, on peut supposer que le spectre
continu correspond à l’étoile elle-meme qu’on assimile à un corps noir, et les
raies d’absorption sont dues à l’atmosphère de l’étoile.
Pour un corps noir le spectre et l’énergie rayonnée pour chaque longueur
d’onde ne dépend que de la température. La répartition de l’énergie émise par
unité de surface et de temps suivant la longueur d’onde λ est donnée par la loi
de Planck :
C1 1
E(λ) = 5 C2 (4.6)
λ e λT − 1
E0 = σT 4 , (4.8)
5 4
où σ = 2π15c2 h3 = 5.67X10
kB −5
erg.cm−2 .s−1 .K −4 est la constante de Ste-
fan.
— la loi de Wien : Elle donne la longueur d”onde λm pour la quelle
l’émission d’énergie est maximale :
λm T = 2898µm.K. (4.9)
des éléments. La plupart des noyaux atomiques sont stables, sauf ceux des corps
radioactifs qui se décomposent spontanément. Certains noyaux peuvent aussi
fusionner sous l’effet des conditions extrêmes, comme celles régnant à l’intérieur
des étoiles où la température est de l’ordre de 15 millions de degrés.
2 4
où R0 = 2π ch
me e
3 = 109677, 581cm−1 est la constante de Rydberg.
Pour le cas de l’hydrogène où Z = 1, la longueur d’onde vaut :
912n2 m2
λ = . (4.16)
n2 − m2
Table 4.2 – Spectres de l’hydrogène
Valeurs de m Caractéristiques
m=1 L’électron passe de différents niveaux excités (n varie de l’infini à 2) au niveau 1 fondamental, en
émettant une série de raies, appelées série de Lyman. La longueur d’onde est petite, ces raies sont
émises dans l’UV. Quand n tend vers l’infini, on observe une accumulation de raies, jusqu’à la
limite de 91, 2nm.
4.2. MATIÈRE ET RAYONNEMENT.
m=2 Ces transitions correspondent à la série de Balmer. Celle-ci est la plus observée, car elle est émise
dans le visible : raies Hα à 656, 3nm ; Hβ à 486, 1nm ; Hγ à 434, 0nm ; Hδ 410, 2nm ; etc jusqu’à
la limite à 364, 7nm.
m=3 Ces transitions correspondent à la série de Paschen dans l’I.R. et dont la limite est à 820,2 nm.
m=4 La série de Brackett
m=5 La série de Pfund ; etc
55
56 CHAPITRE 4. RAYONNEMENT STELLAIRE
1 hc
∆E = P + mv 2 = . (4.17)
2 λ
Par exemple, si l’électron est capturé au niveau fondamental 1 de l’atome d’hy-
drogène et si sa vitesse est nulle, on aura simplement émission de la raie limite
de la série de Lyman à 91, 2nm :
P 20 × 1013
= = 912 × 10−8 cm−1 .
hc (6, 62 × 10−27 ) (3 × 1010 )
raies caractérisant chaque élément. Dans un milieu très énergétique, les corps
seront tous ionisés ; les électrons sont de plus en plus difficiles à arracher, d’où
des valeurs croissantes du potentiel d’ionisation. Par exemple, dans le cas de
l’oxygène, pour libérer successivement 1 à 4 électrons, il faut fournir des énergies
rapidement croissantes (Tab. 4.3) :
Dans chacun de ces états d’ionisation, un élément montre un spectre bien ca-
ractéristique, qui permet d’identifier le corps émetteur. L’ionisation des atomes
est favorisée par l’élévation de la température et l’abaissement de la pression
évite les rencontres, les chocs qui provoqueraient la recombinaison.
tion, contigus à ces séries du côté des courtes longueurs d’onde, ce qui introduit
une discontinuité à ces endroits du spectre continu brillant de la source S. La
loi de Kirchhoff relie les coefficients d’absorption et d’émission de la matière :
l’émissivité d’un gaz est proportionnelle à son coefficient d’absorption, multi-
plié par l’intensité du corps noir de même température que la masse gazeuse.
Nous verrons plus loin les cas des spectres astronomiques : spectres stellaires et
nébuleux.
Perturbations at-
5 mosphériques
59
60 CHAPITRE 5. PERTURBATIONS ATMOSPHÉRIQUES
2000 Å chacune, dont les plus connues sont les fenêtres J(1, 25µm), H(1, 65µm)
et K(2, 20µm). Les bandes moléculaires d’absorption perturbent les observations
infrarouges ainsi que submillimétriques. Ces dernières marquent le début du
domaine des ondes radio. Les observatoires submillimétriques sont d’ailleurs
dotés d’antennes plutôt que de télescopes. La principale source d’absorption des
ondes millimétriques est la vapeur d’eau. Les antennes millimétriques sont donc
placées en altitude, sur des sites très secs, comme le volcan de l’ı̂le de Hawaii ou
l’altiplano des Andes sud-américaines.
Le rayonnement radio de plus grande longueur d’onde, en revanche, arrive au
sol sans aucune perturbation. La raie d’émission à 21cm peut par exemple être
observée à travers les nuages. Il en est ainsi jusqu’à environ 23m de longueur
d’onde, après quoi c’est l’ionosphère qui récfléchit la totalité du rayonnement
incident.
En plus d’absorber ou de réfléchir la lumière, l’atmosphère terrestre émet
du rayonnement. Les aurores boréales ou australes en sont l’une des plus belles
illustrations. Elles consistent en l’émission par fluorescence due aux protons du
vent solaire qui, piégés dans le champ magnétique terrestre, viennent exciter
le gaz dans les parties les plus hautes de l’atmosphère. Cette émission est par
définition liée à des transitions atomiques et moléculaires bien précises. Elle
donnent donc lieu à des phénomènes lumineux de couleurs très marquées.
Les aurores polaires sont des phénomènes transitoires et ont un spectre
d’émission caractérisé par de fortes raies. La majeure partie du rayonnement
que l’atmosphère produit, en permanence, est sous forme de spectre continu.
Considérant l’atmosphère comme un gaz optiquement mince, on trouve que
la luminosité du fond de ciel en fonction de la longueur d’onde est très bien
représentée par celle d’un corps noir dont la température moyenne serait de
T̄ = 228K. L’émissivité de ce corps noir est = 0, 184. Le pic l’intensité
se trouve dans l’infrarouge, vers 15µm. Les observations infrarouges d’objets
peu lumineux sont donc beaucoup plus affectées par la luminosité naturelle
du ciel que dans l’optique. Depuis l’espace, la contamination lumineuse par
l’atmosphère devient négligeable. C’est plutôt la diffusion des photons par les
poussières zodiacales qui est la limitation. En effet, lorsque la longueur d’onde
du rayonnement incident devient comparable à la taille (moyenne) des grains
de poussière, on observe le phénomène de diffusion de Raleigh. Elle intervient
aussi bien dans les poussières du plan de l’écliptique, donnant lieu à la lumière
zodiacale qui illumine le ciel hors atmosphère, que dans certaines nébuleuses ou
même dans l’atmosphère terrestre. La diffusion est plus efficace dans le bleu que
dans le rouge. C’est d’ailleurs pour cela que le ciel nous apparaı̂t bleu, pendant
la journée. Sa luminosité reste néanmoins bien inférieure, dans les ultra-violets
et dans l’infrarouge, à sa luminosité perçue depuis le sol.
Chapitre
6 Notions de Spectroscopie
6.1 Introduction
Dans la première partie, nous avons constaté que l’Astronomie est une en-
treprise d’observation et d’interprétation. En effet, l’observation a permis de
dresser la carte de l’Univers tel qu’il apparaı̂t vu de la Terre. Mais l’Astrono-
mie ne consiste pas seulement à identifier la position des astres. Aujourd’hui
le développement moderne de l’Astronomie est dû à son volet Astrophysique.
Celle-ci consiste en l’application des lois de la physique pour comprendre et
expliquer les phénomènes astronomiques.
Cette aventure scientifique a bénéficié de nombreuses contributions depuis
Aristote en passant par Kepler, Newton, Galilée jusqu’à Einstein. Ces savants
notamment Newton et Einstein ont permis d’unifier la physique du ciel et celle
de la Terre. L’Astrophysique repose essentiellement sur la connaissance des com-
portements de la lumière. C’est pourquoi, la connaissance de la lumière a été
soulignée dès la première partie de ce cours. En effet, la lumière seule nous livre
les secrets des astres.
Mais l’Astrophysique, comme l’Astronomie, bénéficie de l’instrumentation
depuis la simple lunette jusqu’aux vaisseaux spatiaux. L’instrumentation est un
domaine assez vaste. La génération actuelle d’instrument incluant les sondes
spatiales a apporté de progrès immenses à nos connaissances relatives à la
magnétosphère, à l’ionosphère, au plasma interplanétaire et maintenant aux
planètes du système solaire y compris les comètes, au Soleil et aux galaxies les
plus lointaines. Les sondes spatiales ont un double intérêt, à savoir :
— Affranchir l’observation des handicaps de l’atmosphère terrestre qui ab-
sorbe une fraction des rayonnements ;
— Faire l’anatomie de l’espace qui entoure notre planète, la Terre.
L’Astrophysique repose sur la conviction que les lois de la nature sont invariantes
dans l’espace et dans le temps. Pour cette raison, nous introduisons une nouvelle
analyse de la lumière, c’est-à-dire, la spectroscopie.
61
62 CHAPITRE 6. NOTIONS DE SPECTROSCOPIE
sique.
Il n’en restait pas moins que quelques éléments abondants n’étaient que très
faiblement représentés dans les spectres des étoiles du type solaire. Le carbone
et l’oxygène atomiques, très abondants sur la Terre, n’étaient représentés dans
le spectre solaire que par quelques raies d’intensité moyenne dans l’infrarouge
proche. Aucune raie du néon, relativement abondant sur la Terre, n’apparais-
sait dans le spectre solaire. Les nébuleuses gazeuses présentaient de réelles diffi-
cultés : leurs spectres montraient, à côté des raies bien connues de l’hydrogène
et de l’hélium, des raies très intenses qui n’avaient jamais pu être produites
en laboratoire. Pendant de nombreuses années, les physiciens ont parlé d’un
mystérieux et hypothétique nébulium, jusqu’à ce que les progrès en physique
aient montré qu’il n’y avait pas place pour un tel élément dans le tableau
périodique des éléments. Une analyse quantitative du Soleil et des étoiles se
heurtait à d’énormes difficultés. De nombreuses questions sur l’interprétation
des spectres ont immédiatement surgi. Comment l’intensité d’une raie spec-
trale est-elle reliée à l’abondance de l’élément qui l’a produite ? La température
d’une atmosphère stellaire peut-elle être déterminée à partir de son spectre ?
Ces questions ne purent recevoir de réponse avant que la structure de la matière
fût comprise, et que furent exprimés quantitativement les processus d’émission
et d’absorption de l’énergie.
n > 1 et entier tandis que la série observée dans l’infrarouge (série de Paschen)
était décrite par l’expression :
1 1 1
= R − 2 , (6.4)
λ 32 n
n > 3 et entier. Rydberg a montré que toute raie appartenant à une des nom-
breuses séries existant dans le spectre de l’atome d’hydrogène pouvait être ob-
tenue par une relation de la forme :
1 1 1
= R − , (6.5)
λ m2 n2
où m caractérise la série et est constante pour toutes les raies de la série n > m,
n caractérise la raie dans la série pour toutes les valeurs entières supérieures à
m. La limite de la série sera obtenue pour n −→ ∞ et aura donc pour nombre
d’onde :
1 R
= . (6.6)
λ m2
En 1908, Ritz généralisa les travaux de Rydberg et montra que le nombre d’ondes
de n’importe quelle raie était donné par la différence de deux termes, appelés
termes spectraux
1
= Tn − Tm , (6.7)
λ
Ze2 mv 2
= , (6.8)
r2 r
puisque, dans ce cas, F est donné par la loi de Coulomb (attraction entre les
charges Ze+ et e−) ; m et v sont la masse et la vitesse de l’électron, r étant
la distance électron-noyau. L’hypothèse de Bohr consiste essentiellement à sup-
poser que seules sont possibles les orbites telles que le moment angulaire de
l’électron | ~r ∧ m~v | est un multiple entier de h/2π. D’où :
nh
mvr = , (6.9)
2π
avec n est appelé le nombre quantique principal. Ainsi donc, le rayon de différentes
orbites s’écrit :
n2 h2
rn = , (6.10)
4π 2 mZe2
6.3. L’ATOME DE BOHR 65
ou encore,
n2 a0
rn = , (6.11)
Z
2
où a0 = 4π2hme2 . Pour n = 1, Z = 1, a0 = 0, 529 × 10−8 cm (qui est le rayon de
l’orbite correspondant à n = 1 et z = 1) est appelé rayon de la première orbite
de Bohr pour l’hydrogène. Ainsi, a0 nous donne une idée du volume occupé par
cet atome. Remarquons que les rayons successifs augmentent en raison de n2 .
de même pour n = 30, r30 = 4, 476 × 10−5 cm, soit 0, 47µm.
En fait, le mouvement de l’électron n’a pas lieu autour du centre du noyau,
mais autour du centre de masse du système. Dès lors, dans les relations ci-dessus,
la masse m de l’électron doit être remplacée par µ masse réduite, tel que :
1 1 1
= + ,
µ Mnoyau m
ou tout simplement
mMnoyau
µ = . (6.12)
m + Mnoyau
où nr est appelé le nombre quantique radial, tandis que nφ nombre quantique
azimutal, est appelé k et peut prendre les valeurs entières de 1 à n. Le nombre
66 CHAPITRE 6. NOTIONS DE SPECTROSCOPIE
— les transitions des niveaux discrets (ou libres) vers les niveaux libres (ou
discrets), par lesquelles l’atome absorbe (ou émet) une quantité d’énergie
supérieure à celle qui est requise pour passer du niveau n au niveau E = 0.
Dans le cas d’une absorption, l’électron passe d’un état discret à un état
continu. A ce moment l’atome est dit ionisé. L’excès d’énergie entre le
quantum ionisant h et l’énergie En nécessaire pour passer du niveau
E = En au niveau E = 0, donne à l’électron libéré une vitesse relative
par rapport au noyau telle que :
1
hν − En = mv 2 . (6.21)
2
Il existe donc un continuum d’absorption tel que ses fréquences sont
supérieures à :
cR
ν = . (6.22)
n2
D’autre part, si un électron libre d’énergie E peut être capturé sur une
orbite de nombre quantique n, sa perte d’énergie donne lieu à l’émission
d’un rayonnement de fréquence
E + En E cR
ν = = + 2. (6.23)
h h n
Les recombinaisons d’électrons tels que E > 0 donnent lieu à un conti-
nuum dont les fréquences sont supérieures à
cR
ν = . (6.24)
n2
— les transitions entre états non quantifiés. L’absorption d’un photon peut
faire passer un atome d’un état non quantifié à un autre état non quantifié
d’énergie supérieure. Le spectre d’absorption qui en résulte peut s’étendre
sur l’ensemble des longueurs d’onde puisque les différences d’énergie entre
deux états du continuum peuvent varier entre zéro et l’infini. Le coeffi-
ν3
cient d’absorption qui résulte de ces transitions est proportionnel à TPe3/2 ;
e
Pe étant la pression électronique et Te la température. Sa contribution
au coefficient d’absorption total est relativement faible, sauf pour les
petites fréquences (infrarouge et rayonnement radio). Les transitions in-
verses (émission d’un quantum d’un état continu à un autre) sont aussi
observées, principalement en radioastronomie. L’énergie nécessaire pour
amener un électron de l’orbite d’énergie En à l’orbite d’énergie Em est
appelée l’énergie excitation. Elle est souvent comptée en électrons-volts.
C’est l’énergie nécessaire pour élever de 1 volt le potentiel d’un électron
(1eV = 1, 601×10−12 ergs). Ainsi, l’intervalle de fréquence correspondant
à l’électron-volt vaudra
soit,
1, 601 × 10−12
∆ν = .
6, 623 × 10−27
1 ∆ν
= = 8067, 5cm−1 .
∆λ c
Le potentiel d’excitation exprimé en volts a numériquement la même
valeur que l’énergie d’excitation exprimée en électrons-volts.
Le spectre d’un élément neutre est désigné par le symbole chimique habituel
de l’élément suivi du numéral romain I (exemple : Si I). Le spectre d’un élément
ionisé une fois, deux fois, ..., se représente par le symbole chimique suivi du
numéral II, III, ...(Exemple : P II, Ca II, Mg II, Fe XV).
nous en aurons plusieurs, associées aux différentes valeurs que prend l. On peut
remarque que pour n = 3, la différence d’énergie entre le niveau s et le niveau
d’ionisation est plus grande que pour les niveaux p ou d. La raison en est que
les orbites s passent plus près du noyau et que les électrons gravitant sur les
orbites s sont ainsi plus attachés au noyau que les électrons des orbites p ou
d. Les transitions observées dans le spectre du sodium, indiquent, par le nom
des diverses séries, l’origine de la dénomination des niveaux l = 0, 1, 2, 3... Les
transitions de la série
— 3p − ns(n = 4, 5, 6) font partie de la Sharp series ;
— 3s − np(n = 3, 4, 5) font partie de la Principal series ;
— 3p − nd(n = 3, 4, 5) font partie de la Diffuse series ;
— 3d − nf (n = 4, 5, 6) font partie de la Fundamental series.
Il est à remarquer les transitions observées ont toujours lieu entre des niveaux
de séries adjacentes, ce qui montre que dans une transition, l(L) ne peut varier
que d’une unité.
Par suite L = l1 + l2 = 0, mais les spins s des deux électrons peuvent être soient
parallèles, soient antiparallèles. Par suite S prendra les deux valeurs 1/2 + 1/2
ou 1/2 − 1/2 = 0. Ainsi, il y aura deux multiplicités possibles 2S + 1 = 3 et
2S + 1 = 1. Les termes tels que 2S + 1 = 3 sont appelés triplets et les termes
2S + 1 = 1 sont des singulets. Ainsi l’état 1s2s donne lieu à deux niveaux
d’énergie :
L = 0, 2S + 1 = 1, J =0 1
S0
L = 0, 2S + 1 = 3, J =0+1=1 3
S1 .
L = 1 S=1 J =0 3
P0
L = 1 S=1 J =1 3
P1
L = 1 S=1 J =2 3
P2
tions des électrons d’une orbite à l’autre peuvent modifier l’état énergétique, il
existe des possibilités de mouvement des atomes au sein de la molécule, mou-
vements qui peuvent se ramener à des vibrations et à des rotations. Ainsi
l’état énergétique d’une molécule sera la somme d’une énergie de rotation,
d’une énergie de vibration et d’une énergie électronique, chacune de ces énergies
étant quantifiée suivant des règles définies. Dans le cas d’une molécule diato-
mique, les vibrations longitudinales (suivant la ligne reliant les centres des deux
atomes) peuvent devenir si importantes qu’elles donnent à chacun des atomes,
une énergie cinétique supérieure à l’énergie potentielle qui les unit, dans ce cas
les deux atomes se séparent, la molécule est détruite, il y a dissociation. Il existe
d’autre part une distance entre les atomes pour laquelle l’énergie du système est
minimum ; à ce moment la distance entre les atomes est dite distance d’équilibre.
A des distances inférieures, les forces répulsives entre les atomes les empêchent
de se rapprocher, à des distances supérieures, les vibrations risquent de dissocier
la molécule. Comme les niveaux de vibration, les niveaux de rotation sont aussi
quantifiés mais comme les énergies en jeu par la rotation des atomes sont plus
faibles que celles intervenant dans le mouvement de vibration, les niveaux de ro-
tation sont plus rapprochés que les niveaux de vibration. A un état électronique
de la molécule (qui est représenté par une notation analogue à la notation ato-
mique, mais où les lettres S, P, D,... sont remplacées par leurs équivalent grecs
Σ, Π, ∆, ...), peuvent être associés une série de niveaux vibrationnels.
A ceux-ci seront associés une série d’états rotationnels. Ainsi nous aurons
plusieurs sortes de transitions :
σ = a + bm + cm2 (6.31)
où m est un nombre entier, positif associé à la raie. Les constantes a, b, c sont
déterminées à partir de l’analyse spectrale. Si l’on porte en abscisse le nombre
d’onde et en ordonnée les valeurs de m, on obtiendra ainsi une parabole dite de
Fortrat. Les principaux systèmes de bandes d’intérêts astrophysiques sont les
suivants :
76 CHAPITRE 6. NOTIONS DE SPECTROSCOPIE
8π 2 e2 ν 2 gn
Amn = fnm , (6.37)
mc3 gm
O−B−A−F −G−K −M
79
80 CHAPITRE 7. LES SPECTRES STELLAIRES
par les raies très intenses de Balmer. La classe F se caractérise par l’apparition
de la bande G due au radical CH, à la longueur d’onde λ = 4300 Å. Les raies de
Balmer restent intenses, mais les raies de H et de K dues à CaII, c’est-à-dire le
doublet 4 2 S − 4 2 P 0 aux longueurs d’onde 3968 et 3933 Å les surpassent. Dans
les étoiles G, les raies de H et de K sont de loin les plus intenses ; le nombre
et l’intensité des raies métalliques de F eI, CrI, M nI, T iI etc y sont fortement
accrus. L’œil n’est plus frappé par l’apparition des raies de la série de Balmer.
Dans les étoiles K, la raie F eI à λ = 4325 Å est plus intense que la raie Hγ
tandis que les raies de H et de K passent par un maximum. La bande de CH est
aussi très intense. L’apparition des bandes de T iO à 4762 et 4954 Å caractérise
les étoiles de la classe M où la raie à 4226 Å de Ca prédomine.
L = 4πr2 σT 4 . (7.4)
Ls = 4πd0 2 Po
= 3, 82 × 1026 W.
Mv = mv − 5 log(d) + 5 − Av , (7.7)
CrI : 4324Å
CaI : 4435Å et 4454Å
T iI : 4535Å
étaient très faibles. De plus, dans les étoiles géantes, les bandes violettes de CN
sont beaucoup plus fortes que dans les étoiles de luminosité plus faible, appelées
naines et qui constituent la majorité d’objets observés. Dans les étoiles de la
classe B, les magnitudes absolues sont difficiles à déterminer puisque leur paral-
laxe trigonométrique est trop faible pour être mesurée. On a, par ailleurs montré
que pour les étoiles de classes A et B, l’aspect de raies de l’hydrogène dépend
de la luminosité. Les raies de la série de Balmer sont relativement étroites et
bien définies dans les étoiles de grande luminosité tandis qu’elles sont larges et
intenses dans les étoiles à faible luminosité. Ces différents critères spectrosco-
piques ont permis de déterminer les magnitudes absolues d’objets dont on ne
pouvait mesurer la parallaxe trigonométrique.
préciser leur classification, chaque classe est subdivisée en 10 sous classes, al-
lant de 0 à 9. Ainsi, une étoile du type A5 est située juste au milieu entre les
classes B0 et A0. La classification de Harvard est une classification en classes de
couleurs. Elle s’est par la suite affinée et la présence ou non de certaines raies
dans les spectres est devenu un critère dans la classification. La température des
couches externes des étoiles détermine leur couleur. Leur masse détermine leur
luminosité intrinsèque, c’est-à-dire leur magnitude absolue. Il est donc logique
de construire des diagrammes montrant une observable relative à la couleur
des étoiles en fonction d’une observable relative à leur luminosité. De tels dia-
grammes, fondamentaux pour se représenter de façon synthétique les principales
caractéristiques des étoiles vues à la même distance, ont été proposés pour la
première fois entre 1905 et 1913 par E. Hertzsprung et H.N. Russell. Ils sont
connus depuis sous le nom de diagrammes de Hertzsprung-Russell, ou encore
diagrammes HR. Les étoiles ne se répartissent pas de façon aléatoire dans le
diagramme HR, mais se regroupent dans des zones bien précises. Par ailleurs,
elles se déplacent dans le diagramme au cours de leur vie. Le diagramme HR
constitue un outil essentiel dans notre compréhension de la façon dont évoluent
les étoiles. L’évolution stellaire représente un pan entier de l’astrophysique mo-
derne. C’est la prédiction de l’endroit où se trouvent les étoiles dans le dia-
gramme HR et la comparaison avec les observations qui guide les modifications
à apporter aux modèles. Il existe plusieurs versions du diagramme HR. Le pre-
mier compare la température de surface et la magnitude absolue. Il s’agit du
diagramme HR dans la version proposée par Hertzsprung et Russell. La me-
sure de la température nécessitant l’observation de spectres, elle est souvent
impossible ou en tout cas grandement limitée par les moyens d’observation.
On se contente donc souvent de remplacer la température effective par un in-
dice de couleur. La conversion de ce dernier en température fait intervenir des
modèles et est donc moins précise qu’une mesure directe de la température en
spectroscopie. Les diagrammes en question s’appellent des diagrammes couleur-
magnitude. Ils permettent des études comparatives entre étoiles, comme par
exemple la détermination des populations stellaires des amas d’étoiles et des
galaxies ainsi que la comparaison de leurs âges.
Dans cette construction graphique du diagramme de Hertzsprung-Russell,
chaque étoile est un point repéré en ordonnée par sa brillance (Luminosité ou
magnitude absolue) et en abscisse par son type spectral (ou température de
surface). En réalisant un tel graphique pour un amas d’étoile, H.N. Russell
identifie ainsi trois zones de peuplement :
1. La séquence principale qui regroupe une grande majorité de la population
des étoiles. Le Soleil est au milieu de cette zone.
2. La zone des géantes rouges. (très brillantes mais plutôt froides)
3. La zone des naines blanches (très chaudes mais plutôt sombres).
Un tel diagramme constitue un puissant outil d’analyse car il permet de tirer
des conclusions sur la masse, la taille, la composition chimique, l’âge et le stade
évolutif d’une étoile. La luminosité est exprimée en luminosité solaire (L ). Le
rayon des étoiles s’exprime en comparaison avec la rayon du Soleil (R ).
86 CHAPITRE 7. LES SPECTRES STELLAIRES
Selon que la luminosité est calculée sur une bande spectrale bleue B (autour
de 436nm) ou visible V (aux alentours de 545nm), la magnitude absolue est
notée MB ou MV . La constante est choisie aujourd’hui telle que les magnitudes
absolues du Soleil dans les bandes B et V soient MB = 5, 48 et MV = 4, 83.
Quand on considère la totalité du spectre électromagnétique, des ondes radio
aux rayons gammas, et pas seulement une bande spectrale donnée, on parle de
luminosité bolométrique, et donc de magnitude bolométrique. Les magnitudes
absolues des étoiles s’étendent généralement de −10 à +17 en fonction de leur
type spectral : une supergéante bleue a une magnitude absolue descendant jus-
qu’à −10 tandis qu’une naine rouge en a une pouvant aller jusqu’à +17. Le
Soleil avec une magnitude absolue de +4, 8 se situe à peu près à mi-chemin de
ces deux extrêmes.
88 CHAPITRE 7. LES SPECTRES STELLAIRES
Les étoiles d’un même rayon se trouvent donc sur une droite dans un diagramme
couleur magnitude puisque la magnitude est proportionnelle au logarithme du
flux et la couleur proportionnelle au logarithme de la température. La valeur du
rayon fixe l’ordonnée à l’origine de la droite. Ainsi, plus le rayon de l’étoile est
grand, plus la droite est haute dans le diagramme. Dans la Figure 7.2, la droite
R = 1R se situe environ sur la séquence principale, où se trouve le Soleil.
Les constantes dans la relation (7.9) peuvent être éliminées en rapportant les
observables aux valeurs pour le Soleil. On a alors
2 4
L R T
= . (7.11)
L R T