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Une brève histoire de la physique.

Joël SORNETTE vous prie de ne pas utiliser son cours à des fins professionnelles ou commerciales sans autorisation.

1- Introduction.

Il est toujours dommage d’étudier la physique sans s’intéresser à son histoire. Malheureusement
l’ampleur du programme nous empêche de lui accorder la place qu’elle mérite. Vous trouverez
donc ici de quoi combler cette lacune. Le résumé est volontairement très bref afin que le lecteur
n’ait aucun mal à dégager le temps nécessaire à sa lecture. Qu’on ne s’étonne pas en contrepartie
de ne pas y trouver tel ou tel développement espéré.
J’ai pu montrer par endroits que l’histoire de la physique est intimement imbriquée dans
l’Histoire tout court ; en revanche, faute des compétences nécessaires, j’ai totalement occulté le
lien avec l’histoire des idées : un philosophe serait bien mieux placé que moi pour le faire.
Enfin, je ne suis pas historien et n’ai donc pas les moyens de vérifier les sources, essentiellement
encyclopédiques, dont je me suis inspiré. En particulier, une même découverte est souvent associée
à des dates différentes selon le document exploité et j’ai parfois tranché de façon totalement
intuitive, la date précise me semblant bien moins importante que l’enchaı̂nement des idées.
Remontons donc le temps jusqu’au tout début de la période historique. . .

2- Au début était l’astronomie.

La première approche scientifique de l’univers débuta avec l’observation de l’alternance des


jours et des nuits, de celle des saisons, des phases de la Lune, du mouvement des étoiles, ob-
servations d’abord utiles aux besoins de la vie quotidienne (mesure du temps, agriculture, na-
vigation,...). Ce sont les préoccupations astronomiques qui ont le plus puissamment contribué à
l’évolution de la pensée humaine.
Les premières traces écrites datent des civilisations mésopotamiennes, ce sont des tables consi-
gnant des observations entre 2800 et 600 av. J.C. Elles prouvent que ces civilisations avaient dressé
une carte du ciel, mis en évidence le mouvement des cinq planètes visibles à l’oeil nu (Mercure,
Vénus, Mars, Jupiter, Saturne), y compris le phénomène de rétrogradation 1 , observé les éclipses
1
On sait maintenant que par un effet de perspective résultant des deux mouvements de la Terre et de la planète
autour du soleil, celle-ci semble par moments se déplacer par rapport aux étoiles dans le sens opposé au sens
habituel

1
du Soleil et de la Lune et tenté des prédictions de celles de notre satellite avec plus ou moins de
bonheur.
Les Egyptiens de leur côté en étaient arrivés au même point. Le plus grand bienfait de ces
observations est l’émergence d’une notion d’ordre et de loi.

3- Le miracle grec.

On assiste en Grèce dès le VIIe siècle av. J.C. à l’invention du rationalisme scientifique et à la
normalisation du raisonnement déductif. Bien évidemment c’est en arithmétique et en géométrie,
sciences purement déductives, que les avancées ont été les plus spectaculaires. Personne n’ignore
les noms de Thalès de Millet, de Pythagore ou d’Euclide.
Pour la physique, le raisonnement inductif se heurte à la justification des axiomes auquel
il conduit, lesquels ne peuvent être démontrés que dans le cadre d’une science plus générale,
la métaphysique. Pendant toute cette période, puis au Moyen Âge et jusqu’à la Renaissance,
physique et philosophie resteront donc intimement mêlées.
Toutes sortes de théories se sont affrontées et le débat philosophique (par exemple entre
stoı̈cisme et épicurisme) a eu des prolongements sur la vision du monde physique. Bien sûr, il y
a eu quelques bonnes intuitions, comme l’atomisme de Démocrite, mais elles ne doivent rien à
l’expérimentation et relèvent de la pure spéculation. Et les résultats les plus aboutis, ceux obtenus
par Archimède, sont oeuvre de géomètre plus que de physicien.
L’astronomie, elle, est la seule science qui ait effectué quelques réels progrès conceptuels :
– on a compris que la nuit est due à l’absence de lumière et non à la venue d’un nuage
d’obscurité.
– on a compris que la Lune est éclairée par le Soleil et ne brille pas par elle-même.
– on a compris qu’il y a éclipse de Lune lorsque celle-ci passe dans l’ombre de la Terre (conçue
donc comme un corps céleste à part entière).
– on a tenté de décrire le mouvement des planètes par les « épicycles » 2
– on a procédé à des mesures avec une assez bonne approximation :
– mesure du rayon terrestre 3 par Héraclite à partir des différentes longueurs des ombres
des gnomons (cadrans solaires primitifs) à midi le jour du solstice d’été.
– mesure du rapport des rayons de la Lune et de la Terre à partir des éclipses de Lune et
du temps qui sépare les «quatre contacts» 4
– mesure de la distance Terre-Lune à partir du diamètre angulaire de la Lune (avec les
deux résultats précédents et un peu de trigonométrie).
– Il faut noter qu’aucune autre mesure n’était techniquement possible à l’époque.
Hipparque (IIe siècle av. J.C.) de son côté a collecté de nombreuses observations qui nous sont
parvenues par la diffusion qu’en a faite Ptolémée ( IIe siècle ap. J.C.) et dont nous possédons
la version arabe (l’Almageste). Elles étaient suffisamment précises pour mettre en évidence la
précession des équinoxes (d’année en année la position du Soleil dans le Zodiaque à l’équinoxe de
2
la planète se déplace sur un cercle dont le centre décrit un autre cercle ; la rétrogradation est qualitativement
bien expliquée ainsi.
3
On savait donc que la Terre est ronde !
4
premier contact : entrée de la Lune dans l’ombre, deuxième : la Lune entre totalement dans l’ombre, troisième :
la Lune commence à sortir de l’ombre, quatrième : la Lune est totalement sortie.

2
printemps se décale).

4- Un long sommeil.

Si la conquête et l’absorption de la Grèce par Rome en 146 av. J.C. a permis la diffusion
de ces connaissances dans tout l’empire romain, la scission de l’empire en deux à la fin du IVe
siècle et la chute de Rome en 476 a conduit à la perte par l’Occident de tout ce patrimoine. Il a
toutefois été conservé par l’empire d’Orient (Byzance) puis transféré au monde arabe dans son
rapide essor (moins d’un siècle entre l’Hégire en 632 et la conquête de l’Espagne en 719).
Il va falloir attendre le Quattrocento (la Renaissance italienne du XVe siècle) pour que l’Oc-
cident redécouvre le corpus culturel gréco-latin dont la diffusion va être accélérée par l’invention
de l’imprimerie (Gutenberg 1440). Ajoutons l’introduction de connaissances nouvelles en pro-
venance d’Extrême-Orient (la boussole utilisée en Occident à partir du XIIIe siècle, la poudre
rapportée de Constantinople en 1204) à la suite des Croisades, des échanges commerciaux accrus
via l’antique route de la soie (voyages de Marco Polo, qu’ils aient été réellement faits par lui
ou que ce soit par d’autres) et des «grandes découvertes» 5 (Vasco de Gama arrive en Inde en
1498 et l’équipage de Magellan boucle son tour du Monde en 1522).
Par ailleurs, la chute de Constantinople à l’est (1453) est contemporaine de la fin de la «Re-
conquista» espagnole : le califat de Cordoue tombe en 1492 et permet la «réacquisition» par
l’Occident des connaissances de la plus raffinée des civilisations médiévales.
Tout est maintenant prêt pour la véritable naissance de la physique moderne.

5- Copernic, Kepler, Galilée, Newton.

C’est sur une courte durée (un siècle et demi) que ces quatre hommes vont véritablement faire
naı̂tre la physique moderne.
Nicolas Copernic (ou plutôt Nikolaj Kopernik), à force d’observations, comprend qu’il est
beaucoup plus simple de décrire le mouvement des planètes si l’on abandonne le géocentrisme
au profit de l’héliocentrisme (sauf pour la Lune). Sa théorie est achevée en 1531 et imprimée en
1540. Des orbites circulaires centrées sur le Soleil et parcourues à vitesse constante expliquent
correctement et simplement le phénomène de rétrogradation 6 et les variations d’éclat des planètes
proches (Vénus et Mars).
Pour fuir les troubles religieux, Johannes Kepler s’exile vers 1600 à Prague où il devient
l’assistant de Tycho Brahé, créateur de l’astronomie de précision, et lui succède à sa mort. Il est
amené à rectifier le modèle copernicien et découvre les trois lois qui portent son nom en 1604–1605
pour les deux premières, en 1618 pour la troisième :
– les planètes décrivent des orbites planes elliptiques dont le soleil occupe l’un des foyers.
– le segment qui joint le soleil à la planète «balaie en des temps égaux des aires égales».
– le carré de la période d’une planète est proportionnel au cube de sa distance moyenne au
5
Désolé pour Christophe Colomb, la découverte de l’Amérique en 1492 n’a pas été décisive pour l’histoire des
sciences.
6
voir note 1

3
Soleil 7 .
La tâche n’était pas aisée. Pour établir l’orbite de Mars, les observations résultent de la
combinaison du mouvement de Mars et de celui de la Terre. De plus, on ne connaı̂t pas par
l’observation la position relative de Mars mais la direction dans laquelle elle se trouve. Il a fallu
beaucoup d’astuce et encore plus de calculs.
Galilée a eu un double rôle dans l’évolution des idées. Tout d’abord, il perfectionne en
1609 la lunette astronomique fabriquée par des opticiens hollandais en 1604 (sans doute à partir
d’un modèle italien de 1590) et recueille une moisson d’observations qui confortent le modèle
copernicien :
– existence de satellites de Jupiter (très important car on reprochait au modèle de Copernic
l’exception faite à la Lune).
– phases de Vénus (en accord avec une rotation autour du Soleil).
– relief de la Lune et taches du Soleil (les astres sont aussi complexes que la Terre).
Mais surtout, il est à la fois le père de la physique expérimentale et celui de la mécanique.
Il étudie à Pise les oscillations du pendule et surtout la chute des corps (1591) puis à Padoue
(de 1592 à 1610) les mouvements sur un plan incliné et la trajectoire des projectiles. Tout cela le
conduit à énoncer le principe d’inertie (un corps isolé conserve sa vitesse8 ).
Enfin sir Isaac Newton réalise la synthèse entre la mécanique naissante de Galilée et les
lois de Kepler en comprenant que la gravitation terrestre est de même nature que la force qui
meut les planètes. Il rédige sa théorie en 1683 et la publie en 1687. Elle comporte deux volets :
– la proportionnalité entre force et accélération ainsi que la loi d’action et réaction.
– la loi d’attraction inversement proportionnelle au carré de la distance.
Avec ces deux lois, on peut désormais démontrer que le mouvement des planètes suit les
lois de Kepler. Le saut conceptuel est immense. Il s’agit de la première théorie établissant une
causalité physique à partir de résultats observés, de la première axiomatisation rendant compte
de l’expérience. La physique telle que nous la concevons aujourd’hui vient de naı̂tre.

6- Le XVIIIe siècle : le triomphe de la mécanique.

La progression des idées en mécanique va de pair avec les progrès des mathématiques, spéciale-
ment ceux en calcul différentiel et intégral. Ce n’est donc pas un hasard si les noms attachés
à la mécanique sont ceux de mathématiciens connus. Du reste la «mécanique rationnelle» a
été enseignée jusqu’à la moitié du XXe siècle non pas en cours de physique mais en cours de
mathématiques.
Les notions qui ont été progressivement introduites et affinées sont celle de quantité de mou-
vement, d’énergie cinétique, de moment cinétique et dynamique, de lois de conservation, de
mécanique du solide.
Les principaux acteurs de ces progrès sont :
– Christiaan Huygens (à noter en outre qu’il conçut en 1670 une horloge à pendule régulateur
qui améliora considérablement la mesure du temps).
7
plus exactement du demi-grand axe de l’ellipse
8
L’intuition faisait croire qu’il fallait une force pour produire une vitesse : le rôle des frottements était méconnu.

4
– les frères Jacques et Jean Bernoulli (respectivement oncle et père de Daniel, le Bernoulli
de la mécanique des fluides).
– Pierre Varignon.
– Leonhard Euler.
– Jean Le Rond d’Alembert.
– Louis de Lagrange.

7- Le XIXe siècle : l’électromagnétisme.

Les succès de la mécanique ont poussé les physiciens à rechercher les lois de ce que nous
appelons aujourd’hui l’électrostatique et la magnétostatique. Longtemps ces deux disciplines ont
été étudiées indépendamment l’une de l’autre.
La constatation des phénomènes électrostatiques date de loin. Les Grecs avaient constaté que
l’ambre («elektron» en grec) frottée attirait les corps légers. Mais il a fallu attendre la toute fin
du XVIIIe siècle pour qu’on propose une loi d’interaction. Priestley en 1771 et Coulomb en
1785, avec des approches différentes, proposent une loi de force analogue à la gravitation, c’est-à-
dire en 1/r2 , et Coulomb introduit la notion de charges électriques, l’équivalent des masses en
gravitation. La théorie est développée par Gauss, Poisson, etc.
La constatation des phénomènes magnétiques est plus tardive ; elle date de l’arrivée de la
boussole en Occident. Là aussi on a proposé une loi de forces en 1/r2 avec l’introduction de «masses
magnétiques». Après de premiers succès, cette théorie s’est avérée ultérieurement incompatible
avec les résultats expérimentaux.
Puis vint la découverte, un peu par hasard, du courant électrique. En 1790, Galvani, étudiant
les muscles des grenouilles, excite ceux-ci par une pile électrique qu’il a construite sans s’en rendre
compte. Il passe à côté de la découverte et attribue à la grenouille l’origine des phénomènes
observés. C’est Volta en 1796 qui donne la bonne explication et en profite pour inventer la pile
électrique. La théorie de l’électrocinétique (tout au moins en courant continu) se met rapidement
en place grâce à Ampère, Ohm, Kirschhoff, Joule, etc.
En 1819, Oersted constate qu’une boussole oubliée sur la paillasse près d’un circuit électrique
dévie quand le courant passe. Il comprend que la source des phénomènes magnétiques est le
courant électrique. Là aussi la théorie avance vite grâce à Biot, Savart, Weber, etc.
En 1831, Faraday découvre le phénomène d’induction dont les lois sont précisées par Fou-
cault, Henri, Lenz, Neumann, Tesla, etc.
Ce foisonnement d’idées et de résultats atteint son apogée lorsque Maxwell en tente une
synthèse, s’aperçoit que le théorème d’Ampère tel qu’on le connaı̂t à l’époque est incompatible
avec la conservation de la charge. Il lui ajoute un terme qu’il appelle «courant de déplacement». Il
unifie ainsi en 1864 les théories électrique et magnétique en une théorie électromagnétique, prédit
l’existence d’ondes électromagnétiques qui seront mises en évidence par Hertz en 1887, ce qui
constitue la validation expérimentale des équations de Maxwell.
A la fin du XIXe siècle, on pense avoir trouvé toutes les lois de la physique, qu’il ne reste plus
qu’à affiner la précision des mesures. Hélas, l’étude fine des équations de Maxwell soulèveront
deux problèmes majeurs qui aboutiront l’un à la théorie de la relativité, l’autre à la mécanique
quantique.

5
Avant d’aborder ce sujet, il faut toutefois rendre compte de la naissance de la thermodyna-
mique qu’on ne saurait taire et de l’évolution de l’optique (évolution qui aura des retombées en
mécanique quantique).

8- La naissance de la thermodynamique.

Etait connue dans l’Antiquité la dilatation des corps avec la température mais guère plus.
Après Galilée, inventeur, rappelons-le, de la physique expérimentale , la thermodynamique
a progressé de façon quasiment indépendante des autres branches de la physique et n’a été reliée
à la mécanique que sur le tard. Il ne lui a fallu qu’un peu plus de deux siècles pour aboutir à la
forme actuelle que nous lui connaissons.
Citons-en quelques étapes importantes :
– en 1643, Torricelli met en évidence la pression atmosphérique et les expériences de
Pascal (en 1648) sa variation avec l’altitude.
– R. Boyle en 1662 en Angleterre et Mariotte en 1676 en France étudient la compressibilité
des gaz.
– en 1730, Réaumur invente le premier thermomètre fiable.
– en 1760, J. Black exprime clairement la distinction entre température et chaleur (on dit
plutôt transfert thermique aujourd’hui), dégage les concepts de chaleur massique et de
chaleur latente.
– en 1842, R. Mayer et Joule établissent et chiffrent l’équivalence entre chaleur et travail.
– Sadi Carnot en 1824 étudie les machines à vapeur et leur rendement ; ses travaux sont
vulgarisés et approfondis par Clapeyron en 1834.
– en 1850, Clausius introduit le concept d’entropie et énonce le second principe.
– en 1852, W. Thompson (lord Kelvin) constate les premiers écarts au modèle du gaz
parfait.
– de 1851 à 1868, Joule, Clausius, Maxwell, Boltzmann établissent la théorie cinétique
des gaz et rattachent la thermodynamique à la mécanique.
– en 1877, Boltzmann donne une interprétation statistique à l’entropie.

9- L’optique : d’une vision corpusculaire à une vision ondula-


toire.

Il est paradoxal que la lunette astronomique, dont on a vu plus haut le rôle dans la genèse de
l’astronomie scientifique, ait été inventée en 1609, avant la découverte des lois de la réfraction.
Depuis leur découverte en 1620 par Snell en Hollande et quelques années plus tard par
Descartes en France et le développement de l’optique géométrique par Fermat entre 1601 et
1665, l’évolution des idées a suivi celle de la physique basculant d’une vision corpusculaire, donc
mécanique, à une vision ondulatoire.
Newton, le père de la mécanique, a observé la décomposition de la lumière, la coloration
des lames minces 9 , la diffraction mais a proposé en 1675 une explication corpusculaire à ces
9
on sait maintenant qu’il s’agit d’un phénomène d’interférences entre les rayons réfléchis par les deux faces de

6
phénomènes : la lumière est constituée de grains qui se déplacent.
Rœmer évalue la vitesse de la lumière en 1676 de façon relativement correcte. Il est intéressant
de constater que c’est le triomphe de la mécanique qui a permis cette mesure. En effet les lois de
la mécanique céleste permettent de calculer avec une bonne précision les moments où les satellites
de Jupiter se cachent derrière lui ou redeviennent visibles. L’observation de ces «immersions» et
«émersions» à partir de la Terre se fait avec un retard plus ou moins grand selon que Jupiter est
plus ou moins loin. C’est là-dessus que s’est basé Rœmer pour ses calculs.
Huygens en 1690 a néanmoins proposé un mécanisme d’agitation se propageant de proche
en proche, typique d’une approche ondulatoire et introduira un concept qui deviendra celui de
surface d’onde. A cette époque de la mécanique triomphante, ses travaux ne trouvent aucun écho.
Bien plus tard, pendant que les lois de l’électromagnétisme prennent forme, Young invente
en 1810 un dispositif générant des interférences qui enterre le modèle corpusculaire au profit du
modèle ondulatoire. Fresnel reprend en 1812 les idées de Huygens et propose une théorie de
la diffraction.
En 1849, Hippolyte Fizeau invente un dispositif qui lui permet une mesure précise de la
vitesse de la lumière. Et l’on constatera que c’est la valeur de la vitesse prévue dans la théorie de
Maxwell (1864) pour les ondes électromagnétiques10 .
Désormais l’optique cesse d’être une discipline à part et s’intègre à l’électromagnétisme. La
théorie corpusculaire semble tombée aux oubliettes de l’Histoire. Mais coup de théâtre, la physique
va traverser à la toute fin du XIXe et au tout début du XXe une grave crise dont elle sortira
totalement renouvelée et qui remettra sur la sellette la théorie corpusculaire, en l’étendant à la
matière.

10 - La crise autour de 1900.

L’analyse des conséquences des équations de Maxwell va vite poser deux problèmes de taille.
Le premier est celui de la vitesse de la lumière. En effet, les vitesses ne sont pas invariantes
dans un changement de référentiel et la lumière ne peut donc pas avoir la même vitesse dans tous
les référentiels galiléens. On a donc cherché à trouver LE référentiel absolu dans lequel la théorie
de Maxwell serait vraie (comme on n’avait pas encore abandonné l’idée que la lumière, comme
le son, a besoin d’un support matériel, ce support appelé éther devait être lié à ce référentiel
particulier). Michelson, seul en 1881, puis avec Morley en 1887, mit au point une expérience
avec l’interféromètre de son invention dont l’idée est la suivante : la composition (vectorielle) des
vitesses ne donne pas le même résultat dans les deux bras de l’interféromètre ; en permutant les
deux bras (par une rotation de 90˚) on modifie les temps de parcours donc la différence de marche
et la figure d’interférence. Michelson espérait ainsi trouver la vitesse de la Terre par rapport à
l’éther. Le résultat a été négatif. Pour éliminer l’hypothèse que ce jour-là, par hasard, la Terre
avait une vitesse nulle par rapport à l’éther, on recommença l’expérience six mois plus tard : dans
son mouvement orbital autour du Soleil, la vitesse de la Terre avait changé. Le résultat resta
négatif.
Expérimentalement donc, la vitesse de la lumière était indépendante du choix du référentiel
la lame
10 √
c’est-à-dire c = 1/ ε0 µ0

7
alors que théoriquement elle aurait dû en dépendre. Même si Lorentz et quelques autres avaient
ébauché des réponses phénoménologiques à cette aporie, c’est Albert Einstein, dans un article
historique publié en 1905, qui franchit le pas d’une révolution conceptuelle majeure : il part de
l’invariance de la vitesse de la lumière, fait abstraction du passé et aboutit à la conclusion logique
qu’il faut abandonner l’idée d’un temps absolu11 et admettre au contraire que deux horloges
mobiles l’une par rapport à l’autre ne peuvent pas être synchrones. Les conclusions immédiates
sont les phénomènes de dilatation du temps et de contraction des longueurs. Ultérieurement,
il aboutit à la célèbre formule «E = m c2 » d’équivalence entre masse et énergie. Il faut sur
cette conséquence lui associer le nom de Poincaré. Mentionnons aussi Paul Langevin dans les
développements de la théorie appelée désormais relativité restreinte.
Le second problème (ou plutôt une série de problèmes) est à replacer dans le contexte de
la découverte de la structure de la matière. Crookes met en évidence l’électron en 1886, J.
J. Thomson, Wieckert, Zeeman et Millikan mesurent sa charge et sa masse. Deux modèles
d’atomes, celui de J. J. Thomson (un électron quasi ponctuel dans une boule positive) et celui de
Jean Perrin (planétaire, l’électron tourne autour du noyau lui aussi quasi-ponctuel) coexistent
un temps et l’expérience de Rutherford (1909) tranche au profit du second.12
Passé au crible des équations de Maxwell, ce modèle conduit à une contradiction : l’électron
qui tourne autour du noyau doit émettre une onde électromagnétique, donc perdre continuellement
de l’énergie, spiraler et tomber sur le noyau avec une fréquence de l’onde variant continûment.
Or l’expérience montre un noyau stable, ou alors émettant après excitation un spectre de raies
avec des fréquences bien précises ( Balmer trouve expérimentalement pour le monohydrogène
une loi en fm,n = C te (1/n2 − 1/m2 )).
Dans le même ordre d’idée, l’effet photoélectrique (émission d’un électron par un métal éclairé)
aurait dû être aisé : il suffisait d’attendre, quelle que soit l’onde utilisée, suffisamment de temps
pour qu’elle apporte l’énergie nécessaire à l’extraction d’un électron. Or l’expérience montrait
l’existence d’une fréquence seuil.
De même l’émission de lumière par un corps chauffé, lorsqu’on lui appliquait les méthodes de
la toute neuve thermodynamique statistique, conduisait à un spectre conforme à l’expérience aux
basses fréquences mais totalement faux aux grandes fréquences («catastrophe de l’ultraviolet»).
C’est encore Einstein, dans deux autres articles et toujours en 1905, qui trouva une expli-
cation correcte aux deux derniers phénomènes en revenant à une hypothèse corpusculaire de la
lumière. La notion de photon était née. Niels Bohr reprit cette idée en postulant une quan-
tification des orbites (donc des énergies) des électrons ; le changement d’orbite se faisait avec
absorption ou émission d’un photon de fréquence proportionnelle à la différence d’énergie. L’ac-
cord avec l’expérience s’avère quantitativement parfait.
En 1923, Louis de Broglie postula que la double nature corpusculaire et ondulatoire de la
lumière pouvait être étendue à la matière ; il ouvrait la voie à la mécanique quantique. Citons
les noms de Schrödinger, Born, Heisenberg, Dirac. Citons aussi l’ «interfaçage» entre
thermodynamique statistique et mécanique quantique avec les notions d’indiscernabilité et de
principe d’exclusion ( Bose, Einstein, Fermi, Dirac). Tout cela s’est construit très rapidement
entre 1923 et 1926. Remarquons aussi que l’atome de la mécanique quantique, à savoir un noyau
ponctuel entouré d’un électron devenu orbitale atomique, réhabilite le modèle de J. J. Thomson
11
fondant en une les deux catégories d’espace et de temps introduites par le philosophe Emmanuel Kant.
12
Pour mémoire, radioactivité : Becquerel en 1896, puis travaux de Marie Curie-Slodowska

8
en inversant les rôles du noyau et de l’électron.
N’oublions pas enfin la théorie de la relativité générale développée par Einstein en 1916
et qui est une théorie de la gravitation. En effet nous avons tu jusqu’ici ce mystère né avec la
physique : la masse «inertielle» qui intervient dans F = m a et la masse «gravitationnelle» qui
intervient dans l’interaction gravitationnelle n’ont aucune raison d’être les mêmes ; la preuve en
est que dans l’interaction coulombienne intervient un coefficient différent, la charge électrique. Or
l’expérience confirme l’identité entre masse inertielle et masse gravitationnelle. Einstein élabora
une théorie selon laquelle d’une part toute masse déforme l’espace autour d’elle et d’autre part
tout corps suit ce qui remplace les droites dans un espace courbe, les «géodésiques» ; en gros
les corps vont toujours tout droit, ce sont les droites qui tournent. La théorie est très ardue à
maı̂triser ; citons-en quelques conséquences :
– la lumière dévie près d’un corps massif (prédiction vérifiée lors d’éclipses de soleil : les étoiles
qui apparaissent autour du soleil éclipsé ne sont plus à leur place habituelle).
– la précession de Mercure (vérifiée, mais c’est peu probant car la précession est aussi due à
d’autres phénomènes).
– la prédiction de l’existence de trous noirs, astres tellement massifs que la vitesse de libération
est supérieure à la vitesse de la lumière.

11 - Conclusion.

Le reste du XXe siècle a été consacré d’une part à la cosmogonie avec l’émergence de l’hy-
pothèse du Big Bang et d’autre part à la structure du noyau atomique, à la découverte de
l’interaction forte puis de l’interaction faible en son sein, à la découverte de particules exotiques
(mésons µ et π et tout un bestiaire de particules) et du (plutôt des) neutrino(s).
L’objectif avoué de la physique actuelle est une théorie unifiée qui explique les interactions
électromagnétique, forte, faible et gravitationnelle. On avance à tout petits pas et il est donc
prématuré de chercher à ajouter un chapitre à cette histoire de la physique. J’en confie la charge
à mes jeunes lecteurs quand le temps de la synthèse sera arrivé.

9
Annexe A

Index des noms cités.

Pour chaque nom cité dans le cours ou les exercices, une brève biographie : nationalité, nais-
sance et mort, principaux travaux en physique, etc. Attention ce n’est pas œuvre d’historien et
les sources d’information n’ont pas été contrôlées.
– AIRY Georges Biddell, astronome anglais, 1801–1892, théorie de l’arc-en-ciel.
– ALEMBERT (Jean le Rond d’), mathématicien, physicien et philosophe français, Paris
1717–1783, encyclopédiste, principes de conservation en mécanique.
– AMPÈRE André Marie, mathématicien et physicien français 1775–1836, électromagnétisme.
– ARCHIMÈDE, mathématicien et physicien grec, Syracuse 287–212 av. J. C., statique des
solides et hydrostatique.
– AVOGADRO Amedeo, physicien et chimiste italien, Turin 1776–1856, théorie moléculaire
des gaz.
– BALMER Johann Jakob, mathématicien suisse, 1825–1898, étude numérique du spectre de
l’hydrogène.
– BARLOW Peter, mathématicien et physicien anglais, 1776–1862,magnétisme, lentilles achro-
matiques.
– BECQUEREL Henri, physicien français, 1852–1908, découverte de la radioactivité
– BEER August, physicien allemand, 1825–1863, absorption de la lumière.
– BERNOULLI Jacques (1654–1705) et son frère Jean (1667–1748), mathématiciens suisses,
calcul différentiel et intégral.
– BERNOULLI Daniel, physicien suisse, fils de Jean et neveu de Jacques,1700–1782, hydro-
dynamique.
– BESSEL Friedrich, mathématicien et astronome allemand, 1784–1846, calcul de la trajec-
toire de la comète de Halley.
– BIOT Jean-Baptiste, physicien français, Paris 1774–1862, lumière polarisée, magnétisme,
théorie de la propagation du son.
– BLACK Joseph, physicien et chimiste écossais, 1728–1799, distinction chaleur et température,
chaleur massique, chaleur latente.
– BOHR Niels, physicien danois, 1885–1962, un des pères de la mécanique quantique.
– BOLTZMANN Ludwig, physicien autrichien, Vienne 1844–1906, théorie statistique des gaz.
– BORN Max, physicien allemand naturalisé anglais, 1882-1970, énergie réticulaire des cris-
taux, un des pères de la mécanique quantique.
– BOSE Satyendranath, physicien indien, 1894–1974, thermodynamique du gaz de photons.

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– BOYLE sir Robert,physicien et chimiste anglo-irlandais, 1627–1691, étude des gaz, entre
autres.
– BRAHE Tycho, astronome danois, 1546–1601, astronomie de précision.
– BREWSTER David, physicien écossais, 1781–1868, lumière polarisée, spectroscopie.
– BROGLIE (de) Louis, physicien français, 1892–1987, un des pères de la mécanique quan-
tique.
– CARNOT Sadi, physicien français, 1796–1832, théorie des machines thermiques.
– CAVENDISH Henry, physicien et chimiste anglais, 1731–1810, étude chimique des gaz,
électrostatique.
– CLAPEYRON Émile, ingénieur et physicien français, Paris 1799–1864, thermodynamique.
– CLAUSIUS Rudolf, physicien allemand, 1822–1888, thermodynamique (entropie).
– COPERNIC Nicolas, astronome polonais, 1473–1543, héliocentrisme.
– CORIOLIS Gaspard, mathématicien français, Paris 1792–1843, mécanique théorique (branche
des mathématiques, à l’époque).
– COUETTE Maurice, physicien français, 1858–1943, viscosité, capillarité.
– COULOMB Charles de, physicien français, 1736–1806, magnétisme (dipôles), électrostatique.
– CROOKES sir William, physicien et chimiste anglais, Londres 1832–1919, décharges électriques
dans les gaz.
– CURIE Pierre, physicien français, Paris 1859–1906, cristallographie, dia- et paramagnétisme
puis avec son épouse Marie Sklodowska, radioactivité.
– CURIE-SKLODOWSKA Marie, physicienne et chimiste polonaise puis française par son
mariage, 1867–1934, radioactivité.
– DÉMOCRITE, philosophe grec, 460–370 avant J.C., théorie atomique.
– DESCARTES René, philosophe et mathématicien français, 1596–1650, optique.
– DIRAC Paul, physicien anglais, 1902–1984, introduit la relativité en mécanique quantique,
prévoit l’existence du positron.
– DUPRÉ Athanase, mathématicien et physicien français, 1808–1869, thermodynamique.
– EINSTEIN Albert, physicien allemand, 1879–1955, mouvement brownien, photon, relati-
vité.
– EULER Leonhard, mathématicien suisse 1707–1783, hydrodynamique, mécanique céleste.
– FABRY Charles, physicien français, 1867–1945, optique physique, spectroscopie.
– FARADAY Michael, chimiste et physicien anglais, 1791–1867, électromagnétisme (induc-
tion), liquéfaction des gaz, électrolyse.
– FERMAT Pierre de, mathématicien français, 1601–1665, approche mathématique des lois
de l’optique.
– FERMI Enrico, physicien italien, 1901–1954, mécanique quantique, prévision de l’existence
du neutrino.
– FICK Adolph, physicien et physiologiste allemand, 1829–1901, diffusion de particules.
– FIZEAU Hippolyte, physicien français, 1819–1896, vitesse de la lumière, déplacement des
raies du spectre des étoiles, interférométrie stellaire, polarisation de la lumière.
– FOUCAULT Léon, physicien français, 1819–1868, vitesse de la lumière, courants induits,
expérience du pendule, gyroscope, miroirs paraboliques.
– FOURIER Joseph, mathématicien français, 1768–1830, propagation de la chaleur.
– FRANKLIN Benjamin, philosophe, physicien, homme d’état américain, 1706–1790, électro-
statique, paratonnerre.
– FRAUNHOFER Joseph von, opticien et physicien allemand, 1787–1826, spectroscope, réseau
de diffraction.

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– FRESNEL Augustin, physicien français, 1788–1827, optique cristalline, biréfringence, dif-
fraction, polarisation circulaire.
– FROUDE William, ingénieur britannique, 1810–1879, recherche de grandeurs sans dimen-
sion en mécanique des fluides.
– GABOR Dennis, ingénieur, Budapest 1900–Londres 1979 (a fui l’Allemagne en 1933), op-
tique électronique, holographie.
– GALILEI Galileo (en français GALILÉE), astronome et physicien italien, 1564–1642, lu-
nette astronomique, père de la mécanique et de la physique expérimentale.
– GALVANI Luigi, physicien et médecin italien, 1737–1798, pile électrochimique.
– GAUSS Carl Friedrich, astronome, mathématicien et physicien allemand, 1777–1855, me-
sure des orbites planétaires, électromagnétisme, systèmes centrés.
– GAY-LUSSAC Louis Joseph, physicien et chimiste français, 1778–1850, étude des gaz,
température absolue.
– GIBBS Josiah Willard, physicien américain, 1839–1903, thermochimie, thermodynamique
statistique.
– GREEN George, mathématicien anglais, 1793–1841, notion de potentiel.
– GUERICKE Otto von, physicien allemand, 1602–1686, étude du vide, baromètre, machine
électrostatique.
– HEISENBERG Werner, physicien allemand, 1901–1976, mécanique quantique, structure du
noyau, relations d’incertitude.
– HELMHOLTZ Hermann von, physicien et physiologiste allemand, 1821–1894, optique, acous-
tique, tourbillons dans les fluides, conservation de l’énergie, etc.
– HENRI Joseph, physicien américain, 1797–1878, électroaimant, auto-induction.
– HÉRACLITE du PONT, philosophe grec (côté Turquie), 390–339 avant J.C., théorie astro-
nomique, son œuvre est perdue.
– HERTZ Heinrich, physicien allemand, 1857–1894, effet photo-électrique, ondes électro-
magnétiques.
– HIPPARQUE, astronome grec (Rhodes ?), IIe siècle avant J.C., découvertes astronomiques
très précises pour l’époque.
– HOOKE Robert, physicien anglais, 1635–1703, élasticité des solides.
– HUYGENS Christiaan, physicien, mathématicien, astronome hollandais, 1629–1695, ocu-
laires, anneaux de Saturne, théorie du pendule, surfaces d’onde en optique physique.
– JOUKOVSKI Nikolaı̈ Iegorovitch, aérodynamicien russe, 1847–1921, écoulement autour des
ailes et des hélices.
– JOULE James Prescott, physicien anglais, 1818–1889, effet Joule, équivalence chaleur-
travail, étude des gaz.
– KEPLER Johannes, astronome allemand, 1571–1630, ses trois lois.
– KELVIN lord, voir Thomson William.
– KIRSCHHOFF Gustav Robert, physicien allemand, 1824–1887, spectroscopie, rayonnement
thermique, électrocinétique.
– KŐNIG Samuel, mathématicien et philosophe allemand, 1712–1757, mécanique théorique.
(ne pas le confondre avec KŒNIG Karl, physicien naturalisé français, 1832–1901, physique
de la musique).
– LAGRANGE Louis de, mathématicien français, 1736–1813, application des mathématiques
à la physique.
– LAMBERT Johann Heinrich, mathématicien et physicien allemand, 1728–1777, absorption
de la lumière.

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– LANGEVIN Paul, physicien français, 1872–1946, travaux considérables dans de nombreux
domaines.
– LAPLACE Pierre Simon de, astronome, mathématicien et physicien français, 1749–1827,
mécanique céleste, thermodynamique, etc.
– LAVAL Gustaf de, ingénieur suédois, 1845–1913, turbine à vapeur, séparateur centrifuge.
– LE CHÂTELIER Henry, chimiste français, 1850–1936, déplacement des équilibres chi-
miques.
– LENZ Heinrich, physicien russe, 1804-1865, induction électromagnétique.
– LLOYD Humphrey, physicien irlandais, 1800–1881, optique physique.
– LORENTZ Hendrik, physicien hollandais, 1853–1928,électromagnétisme, mécanique relati-
viste.
– LYOT Bernard, astronome français, 1897–1952, polarimétrie, observation solaire (corono-
graphe).
– MACH Ernst, physicien et philosophe autrichien, 1838–1916, rôle de la vitesse du son en
aérodynamique.
– MALUS Étienne Louis, physicien français, Paris 1775–1812, lumière polarisée.
– MARIOTTE Edme, physicien français, vers 1620–1684, étude des gaz, élasticité des solides.
– MAXWELL James, physicien écossais,1831–1879, théorie cinétique des gaz, électromagnétisme
(synthèse).
– MAYER Julius Robert von, médecin et physicien amateur allemand, 1814–1878, équivalence
chaleur-travail.
– MEISSNER Walter, physicien allemand, 1882–1974, magnétisme et supraconductivité.
– MELDE Franz, physicien allemand, 1832–1901, acoustique et phénomènes vibratoires.
– MICHELSON Albert, physicien américain, 1852–1931, son interféromètre, pardi !
– MILLIKAN Robert, physicien américain, 1868–1953, mesure de la charge de l’électron,
rayons cosmiques.
– MILLMANN Jacob, électronicien naturalisé américain, né en 1911 en Russie, électronique.
– MORLEY Edward, physicien et chimiste américain, 1838–1923, collaborateur de Michelson.
– NAVIER Henri, ingénieur français, 1785–1836, théorie de l’élasticité, écoulements dans les
tuyaux.
– NEUMANN Franz Ernst, physicien allemand, 1798–1895, notion de potentiel électrique.
– NEWTON sir Isaac, physicien, mathématicien et astronome anglais, 1642–1727, optique,
gravitation universelle.
– NOBEL Alfred, chimiste suédois, 1833–1896, dynamite, fonde son Prix par testament.
– ŒRSTED (Ørsted en fait) Christian , physicien et chimiste danois, 1777–1851, champ
magnétique créé par un courant.
– OHM Georg, physicien allemand, 1789–1854, électrocinétique.
– OSTROGRADSKI Mikhaı̈l Vassilievitch, mathématicien russe, 1801–1861, mécanique céleste,
physique mathématique.
– PARSEVAL Marc-Antoine de, mathématicien français, 1755–1836, théorème sur les séries
de Fourier, rien en physique.
– PASCAL Blaise, mathématicien, physicien, philosophe et écrivain français, 1623–1662, étude
de la pression atmosphérique.
– PÉROT Alfred, physicien français, 1863–1925, interférométrie, spectroscopie.
– PERRIN Jean, physicien français, 1870–1942, mesure du nombre d’Avogadro, modèle planétaire
de l’atome.
– PITOT Henri, ingénieur et physicien français, 1695–1771, machines hydrauliques, mesure

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de la vitesse des fluides.
– POCKELS Friedrich, physicien allemand, 1865–1913, couplage électro-optique.
– POINCARÉ Henri, mathématicien français, 1854–1912, «problème des trois corps», ap-
proche mathématique de la relativité.
– POISEUILLE Jean, médecin et physicien français, 1799–1869, écoulement des fluides vis-
queux (initialement : modélisation de la circulation sanguine).
– POISSON Denis, mathématicien français, 1781–1840, mécanique céleste, capillarité, phy-
sique mathématique.
– POYNTING John Henry, physicien anglais, 1852–1914, aspects énergétiques de l’électro-
magnétisme.
– PRANDTL Ludwig, physicien allemand, 1875–1953, couche limite dans les écoulements.
– PRIESTLEY Joseph, chimiste, philosophe et théologien anglais, découverte de l’oxygène
(entre autres), électrisation des corps.
– PTOLÉMÉE Claude, astronome, mathématicien, géographe grec (côté Egypte) 90–168
(après J.C.), œuvre immense (l’Almageste), synthèse des connaissances scientifiques de
l’époque.
– RAYLEIGH John Strutt, baron de, physicien anglais, 1842–1919, premier calcul du nombre
d’Avogadro, capillarité, diffusion de la lumière.
– RÉAUMUR René Antoine Ferchaut de, physicien et naturaliste français, 1683–1757, ther-
momètre à alcool, alliages du fer.
– REYNOLDS Osborne, ingénieur anglais, 1842–1912, hydrodynamique.
– RÖMER Olaüs, astronome danois, 1644-1710, détermination de la vitesse de la lumière (à
partir des éclipses de Io par Jupiter).
– RUTHERFORD of Nelson, Ernest lord, physicien anglais, 1871 (Nouvelle Zélande)–1937,
radioactivité α et β, taille du noyau atomique, transmutation atomique.
– SAVART Felix, physicien français, 1791–1841, acoustique, champ magnétique créé par un
courant.
– SCHRŐDINGER Erwin, physicien autrichien, Vienne 1887–1961, un des pères de la mécanique
quantique.
– SCHUMANN Wielfried Otto, physicien allemand, 1888–1974, phénomènes électriques at-
mosphériques.
– SCHWARZ Hermann Amandus, mathématicien allemand, 1843–1921, théorème des dérivées
partielles croisées, rien en physique. Ne pas confondre avec Laurent Schwartz (avec un T),
mathématicien français, 1915–2002, théorie des «distributions», capitale en physique. . . plus
tard.
– SNELL (von ROIJEN) Willebrord, astronome et mathématicien hollandais, 1580–1626,
mesures par triangulation, loi de la réfraction.
– STIRLING James, mathématicien écossais, 1692–1770, approximation de ln(n!), rien en
physique. Ne pas confondre avec Robert Stirling, pasteur écossais, 1790–1878, moteur à air
chaud.
– STOKES George Gabriel, mathématicien anglais, 1819–1903, hydrodynamique, optique
(fluorescence, etc.).
– TAYLOR Brook, mathématicien anglais, 1865–1731, physique mathématique : corde vi-
brante, optique en milieu hétérogène.
– TESLA Nikola, ingénieur yougoslave émigré aux USA, 1857–1943, moteurs et génératrices
électriques.
– THEVENIN Léon, physicien français, 1857–1926, électrocinétique.

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– THOMSON William, lord Kelvin, physicien anglais, 1824–1907, thermodynamique, électro-
statique, géophysique, conception du galvanomètre.
– THOMSON Joseph John, physicien anglais, 1856–1940, rapport charge/masse de l’électron,
modèle atomique, spectroscope de masse. N.B. son fils, George Paget, 1892–1975 a démontré
le comportement ondulatoire des électrons (dont son père avait démontré le caractère cor-
pusculaire) et a eu pour cela le prix Nobel.
– TORRICELLI Evangelista, physicien et mathématicien italien, 1608–1647, barométrie et
thermométrie.
– TSIOLKOVSKI Konstantine Edouardovitch, physicien et inventeur russe, fusée à réaction.
– VAN DER WAALS Johannes Diderik, physicien hollandais, 1837–1923, étude des gaz, point
critique.
– VAN’T HOFF Jacobus Henricus, chimiste hollandais, 1852–1911, stéréochimie, cinétique
chimique, équilibres chimiques.
– VARIGNON Pierre, mathématicien français, 1654–1722, statique et mécanique des solides.
– VENTURI Giovanni Battista, physicien italien, 1746–1822, hydraulique.
– VERNIER Pierre, mathématicien français, 1584–1638, inventeur. . .du vernier.
– VOLTA Alessandro, physicien italien, 1745–1827, pile électrique, eudiomètre.
– WEBER Wilhelm Eduard, physicien allemand, 1804–1891, magnétisme, ε0 µ0 c2 = 1.
– WIECKERT Emil, physicien allemand, 1861–1928, champ électromagnétique créé par une
charge mobile.
– WIEN Max, physicien allemand,1866–1938, oscillateurs électroniques haute-fréquence. Ne
pas confondre avec son cousin, Wilhelm, 1864–1928, rayonnement du corps noir, prix Nobel.
– WIENER Otto, physicien allemand, 1862–1927, ondes lumineuses stationnaires.
– YOUNG Thomas, médecin anglais, égyptologue (participe avec Champollion au déchiffrage
des hiéroglyphes), botaniste, chimiste, physicien et c’est à-peu-près tout, 1773–1829, mécanisme
de l’accommodation du cristallin, interférences.
– ZEEMAN Pieter, physicien hollandais, 1865–1943, influence du champ magnétique sur les
niveaux atomiques.

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