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COURS DE GEOLOGIE GENERALE

Programme
Chapitre 1 : La terre dans l’univers

Chapitre 2 : La structure du globe terrestre

Chapitre 3 : De la dérive des continents à l’expansion océanique

Chapitre 4 : La tectonique globale et l’activité interne de la terre

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Chapitre 1 :

LA TERRE DANS L’UNIVERS


Introduction

La planète terre est dense et résulte d’une concentration exceptionnelle d’éléments lourds en
proportion infime dans l’univers qui est majoritairement constitué d’hydrogène et d’hélium.
La planète terre appartient au système solaire qui compte 8 planètes (pl1,fig1). Notre planète
terre diffère aussi d’autres planètes car elle est composée d’une atmosphère terrestre très riche
en oxygène et lui-même extrait de l’eau. Elle est soumise à une dynamique dont la
géodynamique qui est l’étude des événements naturels auxquels est soumise notre planète
terre. Ces manifestations se traduisent de différentes manières ; ce qui nous amène à identifier
la géodynamique externe et la géodynamique interne. La géodynamique interne qui est
l’ensemble des forces induites par les mouvements du magma et par là de l’écorce terrestre.
La terre est une planète présentant une activité importante témoignant la présence d’une
énergie interne par de multiples manifestations : séisme, volcanisme, …

I-L’univers et les galaxies


1-Quelques définitions
L’Univers est l’ensemble de tout ce qui existe. On l'appelle également le Cosmos ou
l'Espace lorsqu'on parle du milieu extraterrestre. C’est l’ensemble de tous les astres, corps
célestes et objets interstellaires. La Cosmologie est l’étude de la structure, de l’origine et de
l’évolution de l’Univers.
L’Astronomie est la science des corps célestes. (Céleste est un mot qui est relatif au ciel).
L'Astrophysique est l'étude des propriétés physiques des corps célestes.

2-L’échelle des distances pour mesurer l’Univers


En astronomie on utilise généralement trois sortes d'échelles :
- L’année lumière : c’est la distance parcourue en un an par la lumière. Elle est notée al et
elle vaut 9,46 .1015 m. (on rappelle que la vitesse de la lumière est d'environ 300.000 km/s).
Ex : la lumière du soleil met 8 minutes pour nous parvenir. Quelle est la distance entre la
Terre et Soleil ?
- L’unité astronomique, notée UA, est la distance entre la Terre et le Soleil :
1 UA = 150.000.000 km environ.

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- Le parsec, noté pc, très utilisé dans l’étude des galaxies ; il correspond à la distance d’un
astre (depuis le Soleil) dont la parallaxe annuelle correspond à 1 seconde.
- 1 parsec = 206.265 UA = 3,23 al = 3100 milliards de km.
- 1Mpc = 1 mégaparsec = 1 million pc.

3-La hiérarchie de l’Univers.


Une galaxie est une entité de base de l’Univers ; elle est constituée de milliards d'étoiles.
Un amas est constitué de milliards de galaxies.
Un superamas est constitué de quelques à plusieurs milliers d’amas.
Notre Galaxie, appelée la Voie Lactée, n’est qu’une parmi les milliards de galaxies ; elle est
constituée de quelques dix milliards d’étoiles. Le Soleil est l’une de ces d’étoiles.
L’univers a une expansion permanente. L’univers a une structure isotrope et homogène et
compte plus de 100 milliards de galaxies. On distingue :
-les galaxies qui sont de véritables constituants de base de l’univers et qui sont regroupées en
amas de galaxies
-les étoiles qui peuvent être naines ou géantes, vieilles ou jeunes, isolées ou multiples
-les planètes gravitant autour d’une étoile (soleil). Les planètes sont des corps célestes non
lumineux par eux-mêmes et dont la surface est plane (planche 1, figure 1).
Les galaxies sont de gigantesques regroupements d’étoiles ; elles ne sont pas fixes et
s’écartent les unes des autres depuis une explosion fantastique il y a 15 Ga (big-bang). Les
galaxies sont lumineuses et sont faites non seulement d’étoiles mais aussi de matières
stellaires.
La voie lactée est une galaxie parmi tant d’autres et la terre est immergée dans la voie lactée.
C’est une large bande aux contours diffus d’aspect blanchâtre et laiteux (planche 1, figure 2).

4-L’histoire de l’univers
En remontant dans le temps on peut imaginer un rapprochement extrême de l’ensemble des
galaxies actuelles. L’image du milieu actuel formé par la réunion de toutes les galaxies serait
celle de particules élémentaires infiniment compactées et condensées baignant dans un
rayonnement très chaud il y a environ 15 Ga. La température de l’univers augmente pour
atteindre des niveaux tels que les lois de la physique classique ne s’appliquent. Cette
température est liée à la vitesse des atomes et s’évalue en kelvin (K) soit 0°K=273°C. 1032K
est la limite d’existence (initiée par Planck) des particules et sans particules connues en

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physique. Une fois la température de Planck franchie toutes les particules qui étaient
concentrées en un point sont dissociées.
Le Big-bang est considéré comme l’instant zéro de l’univers. Donc le big-bang est une
explosion originelle exprimant l’expansion de l’univers dès les premières instances de son
existence c’est-à-dire que l’histoire de l’univers est scindée en ères :
-l’ère de Planck (t<10-43s ; T>10 32K), qualifiée d’ère de la gravitation quantique c’est-à-dire
que toutes les interactions seraient unifiées.
-l’ère hadronique (t=10-4s ; T≤1012K), au cours de cette ère la température décroît jusqu’à
1012K et la force nucléaire forte associe les protons et les neutrons.
-l’ère leptonique (t=10s ; T=109K), la température décroît de 1012K à 109K et à cette ère
c’est la force nucléaire faible qui agit et les électrons et neutrons se forment.
-l’ère radiative (t=1Ma ; T=103K), la température décroît jusqu’à 103K et à ce stade c’est la
force magnétique qui entre en jeux (début des nucléosynthèses surtout synthèse des isotopes
lourds d’hydrogène, le deutérium 21H).
-l’ère stellaire ou galactique (t=1Ga ; T≤300K) actuel, durant cette ère il n’y a plus
d’intersection entre le rayonnement et la matière devenue neutre mais la force en jeux c’est la
force gravitationnelle. La matière se condense et une hiérarchisation de la condensation va
créer étoiles, galaxies, amas de galaxies, super amas de galaxies,…

5-Formation et évolution d’une étoile


On distingue 5 étapes dans la formation d’une étoile (ou d’une planète) :
a-concentration d’un nuage interstellaire
b-formation d’une protoétoile dans une nébuleuse en rotation lente
c-formation des grains de matières émises en forme du disque
d-agglutination de poussières
e-accrétion et fin de protoplanètes puis de planètes de grande masse.
Une étoile est constituée d’enveloppes emboîtées de plus en plus denses et de plus en plus
chaudes vers le cœur. L’étoile naît donc à partir d’amas de gaz et de poussières qui se
condensent en certains points de l’univers. Elle évolue lentement vers la mort en se rétractant
pour s’éteindre définitivement, soit elle subit une expansion catastrophique qui la disloque
dans l’espace. Au cours de son évolution l’étoile consomme son hydrogène, grandit et donne
une géante rouge, puis une supernova qui grandit démesurément et s’explose.

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II-Les planètes du système solaire
1-Les planètes telluriques (Mercure, Venus, Terre, Mars)
Ce sont les planètes les plus internes et les plus proches du soleil. Ces planètes ont une densité
moyenne de 3,3-3,5 et sont en couches de nature et d’épaisseurs différentes. La plus grosse
des planètes telluriques est la terre qui a un rayon de 6378Km.

2-Les planètes géantes ou planètes gazeuses (Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune)


Elles sont constituées d’hydrogène et d’hélium donc ne permettent pas la vie. Ce sont des
planètes éloignées du soleil et de grande taille (rayon>60 000Km). Elles sont de faible
densité (0,7-1,5). Elles sont toutes entourées d’anneaux et possèdent un système complet de
satellites.

3-Les objets de diamètre compris entre 200 et 2600Km


De nombreux satellites, des planètes géantes et les plus gros astéroïdes (pluton) en font
partie. Ce sont des corps de densité>3 avec des surfaces criblées d’impacts.

4-Les petits corps de diamètre inférieur à 200Km


Ici on regroupe :
*les astéroïdes qui sont des blocs de roches comparables à une planète.
*les comètes qui sont des boules de gaz, de glaces et de poussières dont l’orbite peut recouper
celle des autres planètes.
*les satellites qui sont des corps célestes, naturels ou artificiels en orbite autour d’une planète.
On connaît aujourd’hui plus de 70 satellites tous différents les un des autres.
*les météorites qui sont des produits de collision des astéroïdes. On a 3 catégories :
-les sidérites ou météorites métalliques composées d’un alliage de Fe-Ni à 5-10% de Ni.
-les sidérolites constituées de cristaux d’olivine dans une matrice métallique.
-les météorites pierreuses ou aérolites qui regroupent les chondrites et les achondrites. Elles
sont formées surtout de silicates avec quelques éléments métalliques.

 Les chondrites possèdent un noyau appelé chondre (olivine+pyroxène+plagioclase).


 Les achondrites constituées de gabbro terrestre (pyroxène+plagioclase).

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5-Le milieu interplanétaire et les poussières
Le système solaire contient une grande quantité de grains de poussières.

6-L’âge du système solaire


Il est fourni par trois méthodes :
-isotopes radioactifs (U, Th, Pb, t=5.109Ma)
-étude de météorites
-mouvement des galaxies
En combinant ces 3 petits points on a vu que la roche la plus vieille est de 3,8Ga et les
météorites primitives dates de 4,5Ga donc cet âge est considéré comme l’âge de formation des
planètes.

III-Différenciation de la terre
Notre planète terre a subit des grandes subdivisions et on distingue aujourd’hui l’atmosphère,
la géosphère, la biosphère et l’hydrosphère.

1-L’atmosphère (planche 3, figure 1)


C’est l’interface de protection de la terre solide ou liquide face au cosmos. C’est l’enveloppe
gazeuse qui entoure de nombreux corps célestes. Toutes les planètes du système solaire (sauf
Mercure) et deux satellites (Titan et Triton) en possèdent. L’atmosphère terrestre (planète
bleue) dont la masse est faible est une enveloppe tenue qui a évolué au cours des temps
géologiques. L’atmosphère est composée de gaz rares (plus d’argon 1%, oxygène 21%, azote
78%). Notre atmosphère joue un rôle régulateur car sa présence est une condition nécessaire
au maintien de la biosphère. Notre atmosphère est également structurée en plusieurs couches
en fonction de la variation de la température.
-la troposphère : couche la plus proche du sol (7Km au pôle et 18Km à
l’équateur=épaisseur). Elle représente ¾ de la masse atmosphérique. C’est elle qui contient
d’eau et la température baisse de 6°C/Km.
-la stratosphère : s’étend jusqu’à 50Km d’altitude. Sa température est de 0°C et c’est là où il
y a les vents violents qu’on appelle jet Stream. C’est ce vent qui dérange les avions.
-la mésosphère : altitude 50-85Km et la température passe de 0 à 90°C
-la thermosphère (ionosphère) : se développe jusqu’à près de 500Km d’altitude, la
température passe à plus de 1200°C et c’est dans cette couche que les molécules gazeuses

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s’ionisent et donnent naissance à l’ionosphère responsable dans l’atmosphère des ondes radio
de grande longueur d’onde.

2-La géosphère
Regroupe l’ensemble des enveloppes solides de la terre : l’écorce, manteau, noyau. La
géosphère est le support de la biosphère.

3-La biosphère (animale et végétale)


Elle est constituée de l’ensemble du monde vivant (flore, faune dont l’Homme) ayant
progressivement colonisé les surfaces continentales au cours des temps géologiques. La
biosphère accompagne naturellement la présence d’eau. La vie qui s’y développe sous toutes
ses formes (microbienne, végétale, animale) constitue un facteur actif des réactions physico-
chimiques. Elle contribue en particulier au développement des sols superficiels par l’apport de
matière organique et la production de dérivés métaboliques.

4-L'hydrosphère
C'est la sphère liquide qui, si elle était répartie uniformément sur le globe serait épaisse
d'environ 2 500m dont 2 440m pour les océans, 59m pour la glace (cryosphère) et seulement
1m pour l'eau douce. Elle est donc en fait concentrée dans les océans. La densité de l'eau de
mer =1,025 et c'est à l'interface de l'hydrosphère, de l'atmosphère et de la lithosphère qu'est
née et s'est développée la vie, dominée par la chimie du carbone élément qu'on peut
considérer comme biophile par analogie avec les éléments atmophiles (ozone O3); lithophiles
(Si), chalchophiles (éléments se combinant avec le S : Pb, Zn, Fe) et sidérophiles (éléments se
combinant avec Fe).

IV-L’avenir de la planète terre


1-A court terme : la biosphère de l’homme
Dans notre monde actuel, la médiatisation des découvertes scientifiques fait croire que
l’homme est en train de bouleverser son évolution et celle de la biosphère qui l’entoure. Cette
biosphère est un système naturel autorégulé dans lequel l’homme ne représente qu’une infime
fraction pondérale mais dont l’action est très importante. Mais malgré ses actions et quelque
soit le ou les avenirs, la biosphère survivra à l’homme. Enfin ce dernier aspect concerne
l’utilisation d’énergies non renouvelables par l’homme (charbon, pétrole). Les exploitations
de ces ressources sont assujetties à des crises.

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2-A moyen terme : la planète terre figée
La planète terre sera figée (mobilisée, piégée) car l’énergie du globe qui provient de la
désintégration radioactive va finir pour ces éléments à demi-vie et donc tôt ou tard les
géodynamiques de la terre vont s’estomper. Avant que la terre ne s’y mobilise, les
mouvements actuels de la tectonique des plaques vont se poursuivre.
Ex : l’atlantique va continuer par s’ouvrir, l’Australie n’arrêtera pas sa marche vers le nord, le
rift Est-africain deviendra un océan étroit qui libèrera le radeau somalien.
Quand toute l’énergie de la machine terre sera épuisée, les dernières orogenèses seront
soumises à l’aplanissement. Séismes et volcanismes vont disparaître et notre géosphère sera
figée (piégée).
L’hydrosphère est issue des volcans ou par cristallisation fractionnée du liquide magmatique
qui donne l’eau dans les cratères.

3-A long terme : la mort du soleil


Les réserves d’hydrogène de notre soleil nous assureront encore 5Ga de ses bons et loyaux
services. Puis de l’épuisement de ses réserves d’hydrogène, le soleil va brûler son hélium
(He=C+O) et il devient une géante rouge. On a généralement étoile-géante rouge-naine
blanche-supernova puis explosion.
L’accroissement de la surface du soleil va surcompenser son refroidissement. Sur la terre, la
température augmente entraînant la fonte des glaciers et l’élévation du niveau de la mer. Si la
terre poursuit inexorablement son augmentation, les océans vont s’évaporer et les cieux
(clairs) et la biosphère (cendre), alors notre système solaire va devenir une nébuleuse, planète
(presqu’une supernova).

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Chapitre 2 :

LA STRUCTURE DU GLOBE TERRESTRE


Introduction
La terre est l’une des 8 planètes du système solaire et est âgée de 4,5Ga. Elle n’est pas
sphérique mais ellipsoïdale car le rayon aux pôles diffère de celui à l’équateur et que la
planète terre est constituée de 3 enveloppes (planche 4, figure 1) : la croûte à moins de 2%
du volume terrestre, le manteau 81% et le noyau 17%.
Grâce aux données de la géophysique on connaît la structure du globe terrestre. Surfaces
limites sismiques, minéralogiques ou chimiques caractérisent ces enveloppes.

I-Connaissance du globe
L’intérieur du globe n’est pas accessible et n’est connu que grâce aux données géophysiques.
Disciplines de la géophysique : la sismologie, la gravimétrie, le magnétisme, le
paléomagnétisme/flux de chaleur.
Les forages les plus profonds ne dépassent pas 12Km. La constitution interne du globe peut
être établie à partir :
-des observations directes de sa composition de surface
-des sondages qui atteignent quelques km de profondeur
-observations indirectes (mesures géophysiques)
-étude des météorites ou astéroïdes

II-La structure de la terre (planche 4, figure 2 et planche 5, figure 1)


1-La croûte
Elle peut être continentale ou océanique et représente 1,5% du volume de la terre.
-la croûte océanique mince (6-8km), basaltique, elle est formée de sédiments, basalte et de
gabbro (42-52%) : plagioclase+pyroxènes ± olivine. Elle a une densité de 3,3.
-la croûte continentale plus épaisse (30km ou 70km sous les chaînes de montagnes) est
constituée de roches granitiques c’est-à-dire acides (>63% de silice). Dans cette croûte, on a
une discontinuité mineure appelée discontinuité de Conrad vers 15Km de profondeur qui la
sépare en deux croûtes dont la croûte continentale supérieure (constituée de roches
sédimentaires (grès, gravier) et de roches intrusives) et la croûte continentale inférieure
(constituée de roches métamorphiques (gneiss,…) qui appartiennent au faciès granulites qui

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sont des roches anhydres). Elle est de densité 2,7. Ces deux croûtes se séparent du manteau
supérieur de la discontinuité de Mohorovicic ou le MOHO du nom du croate Adrija
Mohorovicic. Conrad et MOHO sont des discontinuités chimiques.

2-Le manteau
De volume 82,5%, de nature péridotitique, il est épais de 2900Km et riche en SiMa. Il est
subdivisé en manteau supérieur (670Km) et en manteau inférieur (670-2900Km). Dans le
manteau supérieur on note la LVZ (Low Velocity Zone ; ductile) dans laquelle on note un
ralentissement de vitesse des ondes sismiques. Dans le manteau la température atteint 1300°C
(point de fusion anhydre de la plupart des roches magmatiques). Il se sépare du noyau externe
de la discontinuité de Gutenberg.

3-Le noyau
Il représente 16% du globe terrestre et s’étend de 2900km à 6378km de profondeur. Il est
séparé du manteau par la discontinuité de Gutenberg (Beno) qui se manifeste par un
ralentissement des vitesses des ondes sismiques traduisant un changement de composition par
rapport au manteau. Le noyau contrairement à la croûte et au manteau n’est pas silicaté. Il est
constitué de deux ensembles :
-le noyau externe (2900-5150km) séparé du noyau interne par la discontinuité de Lehman. Il
est essentiellement formé de fer et de sulfure (FeS) et a un comportement liquide (T=3000°C ;
d=10). Il est à l’origine d’un champ magnétique terrestre.
-le noyau interne encore appelé graine (T=4000°C ; d=13) a un comportement solide parce
que constitué de fer et de Nickel (NiFe).

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III-Méthodes d’investigation indirecte

A-La sismologie
1-Définition
La sismologie est la science qui étudie les tremblements de terre (séismes). Son objet est
l’étude de la propagation des ondes sismiques. La sismogénèse étudie les mécanismes des
séismes. La sismotectonique est une discipline qui étudie les relations entre les séismes et les
tectoniques.
Un séisme est un ébranlement brutal du sol provoqué en profondeur par un mouvement brusque de
deux compartiments. L'épicentre est un point de la surface du globe à la verticale du foyer. Le foyer,
ou source, ou hypocentre est le lieu en profondeur où la roche se fissure.

2-Origine et causes (planche 13, figure 1)


Origine : l’énergie des séismes est toujours localisée dans la lithosphère (rigide, fragile,
cassante, solide).
Causes : elles peuvent être tectoniques c’est-à-dire rejet des failles avec libération d’énergie ;
peuvent être magmatiques : l’intrusion d’un magma peut engendrer un séisme ; séisme
d’effondrement (ancienne cavité). Ces trois types de séismes sont appelés séismes naturels.
On peut citer des séismes artificiels dont les séismes induits : remplissage de barrages.

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3-Enregistrement (pl1anches 3, figure 2)
Les ondes sont mesurées par les sismographes ou sismomètres. Les ondes transmises lors
d’un séisme sont enregistrées par des sismomètres (sismographes) qui sont des appareils
détecteurs des mouvements du sol.
Un sismographe est composé d’un capteur mécanique, amplificateur, enregistreur.
L’aspect d’un enregistrement sismique dépend de la nature du séisme et de la profondeur du
foyer ou hypocentre, de la distance épicentrale et des milieux traversés. Les courbes
enregistrées par les sismographes sont les sismogrammes.

4-Nature des ondes sismiques (planche 13, figure 3; planche 14, figure 2)
a-Les ondes de volume
Il existe deux types d’ondes :
-ondes P (premières)

Encore appelées ondes de compression, de dilatation ou encore onde longitudinale. Ceci


parce que le déplacement de la particule se fait parallèlement par rapport au sens de
propagation de l’onde. Elles sont les plus rapides et ont une vitesse de 6km/s dans la croûte
continentale. Elles sont responsables des premiers grondements et se propagent dans tous les
états de la matière.
-ondes S (secondes)
Elles arrivent en seconde position. Elles sont les ondes de cisaillement ou transversales.
Déplacement des particules perpendiculairement à la vitesse de propagation de l’onde. Elles
ne traversent pas les milieux liquides.

b-Les ondes de surface


-ondes L (Love)
Les ondes de surface sont moins rapides que les ondes de volume. Les ondes L sont encore
appelées les ondes de cisaillement mais à la différence des ondes S c’est qu’elles cisaillent
dans un plan horizontal. Les ondes L se propagent seulement dans les solides non homogènes
et sont responsables des destructions et dégâts causés entre elles.

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-ondes R (Rayleigh)

Elles sont des ondes elliptiques résultant de l’interférence entre les ondes P et S. Elles sont
assimilables à une vague ; les particules du sol se déplacent selon une ellipse, créant une
véritable vague qui affecte le sol lors des grands tremblements de terre.

5-Structures sismologiques de la terre (planche 16, figure 1)

Figure : Propagation des ondes P et S à l’intérieur de la terre

La vitesse de propagation des ondes sismiques et leur gradient de vitesse sont fonction des
caractéristiques physiques naturelles des milieux naturels. Les variations brutales de
propagation des ondes P et S ont permis de mettre en évidence des discontinuités à l’intérieur
de la terre. Au passage des croûtes-manteau supérieur on note une accélération brutale des
ondes P et S (discontinuité de MOHO). A l’intérieur du manteau il existe des variations
progressives des vitesses des ondes. On note d’abord un ralentissement de ces vitesses dans le
manteau (LVZ). Ce ralentissement est également le signe des changements de rhéologie des
roches. Ensuite dans le manteau on a une transition manteau supérieur-manteau inférieur
qui se traduit par une augmentation régulière de la vitesse des ondes. Au passage manteau
inférieur-noyau (discontinuité de Gutenberg) on remarque un arrêt de propagation des ondes
S et un ralentissement des ondes P. C’est la transition noyau externe-noyau interne
(discontinuité de Lehman) qui se traduit par un ralentissement de vitesses des ondes P et les
ondes S sont réfractées.

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6-Localisation d’un tremblement de terre (planche 16, figure 2 et 3)
Les vitesses de propagation des ondes sismiques dans la croûte ont permis l’établissement de
courbes étalonnées appelées hodochrones ou hodographes (planche 16, figure 2). Elles
représentent les temps d’arrivées des ondes P et S en fonction de la distance épicentrale. La
différence d’arrivée des ondes P et S (ts-tp) permet de donner une indication sur
l’éloignement du séisme. Cette différence est fonction de la distance épicentrale mais ceci
n’est possible qu’à partir des relevés de trois stations sismiques.

7-Mesure des séismes (planche 14, figure 1; planche 15, figure 1)


Elles sont mesurées sur l’échelle de Richter. La magnitude la plus utilisée est celle de
Richter. Il s’agit d’une méthode de mesure fondée sur l’amplitude maximale des ondes
sismiques et cette amplitude décroît avec la distance. La magnitude de Richter est dépendante
de la quantité d’énergie dégagée au foyer et indépendante du lieu d’observation et des
témoignages de la population :

M= log ( ) + f (∆, h) + a

M=magnitude (valeur intrinsèque)


A= maximum d’amplitude des ondes (en 10-6m) enregistrée à 100km à l’épicentre.
T=période (s)
f (∆, h) = correction de la dimension de l’amplitude des ondes sismiques en fonction de ∆ et
de h
∆=distance épicentrale
h=profondeur du foyer
a=constante empirique
L’énergie dissipée lors d’un séisme est liée à la magnitude selon la relation : log E=1,5M+4,8
où E est l’énergie libérée en joules ; M=magnitude.
NB : un séisme de magnitude 7 libère 30fois plus d’énergie qu’un séisme de magnitude 6.
On note quelques exemples d’échelle :
-l’échelle MSK (Medvedev Sponheuer Karnik)
-l’échelle EMSK 92 (European Macrosismic Scale)
-l’échelle de Mercalli

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B-La gravimétrie (planche 9)
1-Définition
La gravimétrie est la répartition des masses en profondeur à partir du champ de la pesanteur
terrestre. Elle a pour objet l’étude du champ de la terre. Elle consiste à mesurer, étudier et
analyser les variations dans l’espace et dans le temps le champ de pesanteur de la terre. La
pesanteur est la somme de plusieurs termes (essentiellement 3) d’abord :
-la gravité ou le champ gravitationnel (g=9,81m/s2).
-la force centrifuge due à la rotation de la terre autour de son axe encore appelée force
axifuge.
-l’attraction de tous les corps de l’univers : Pour la sismologie la forme du globe terrestre est
sphérique, par contre pour la gravimétrie elle est un ellipsoïde. La gravitation est l’attraction
des corps entre eux proportionnellement à leurs masses et à l’inverse du carré de leurs
distances. G=6,672.10-11m3/Kg/s2 (G=constante d’attraction universelle).

2-Notion de base en gravimétrie


a-L’accélération de la pesanteur (planche 9, figure 1)
L’accélération de la pesanteur à la surface de la terre est calculée à base de la loi de
l’attraction universelle c’est-à-dire pour deux corps de masses m1 et m2 séparés par une
distance d, la force d’attraction est déterminée par la force de Newton : F=G×m1×m2/d2.
Pour un corps en chute libre: F=m×g.
Dans le cas de la terre on va appliquer la loi de Newton à une particule de rayon r et de masse
m=1g située au bord de la mer :
F=G×m×M/(r+R)2; g=G×M/R2 avec R=6378Km et M=5,976.1024Kg ; g=9,81m/s2

b-Densité moyenne du globe


Elle est déterminée par la formule de la pesanteur g calculée précédemment : M=d×V ;
V=4ᴨR3/3 ; d=5,52.
La densité moyenne des roches constituants l’écorce terrestre admise par les géophysiciens est
de d=2,67. On doit donc conclure que l’intérieur de la terre est constitué de matériaux de
haute densité.

3-Les facteurs de variation de la pesanteur g


La pesanteur g varie en fonction de :
-l’altitude : plus l’altitude augmente, plus g diminue car le rayon augmente.

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-la latitude : le rayon terrestre est minimum selon l’axe des pôles (6357Km) et maximum à
l’équateur (6378Km). Aplatissement : b-a/b=1/298,25.
-la topographie (relief) : la surface terrestre n’est pas régulière, il existe des vallées et des
collines. Au niveau d’une vallée le déficit de masse tend à augmenter la pesanteur.

4-Le géoïde (planche 9, figure 2)


C’est la surface représentant la forme de la terre ; elle correspond à une surface
équipotentielle coïncidant avec la surface d’équilibre des mers (niveau zéro). Au niveau des
montagnes on l’appelle ellipsoïde de Clairaut. La surface du géoïde n’est pas régulière avec
des creux et des bosses dus aux hétérogénéités de l’écorce terrestre. La géodésie est la science
qui étudie la forme et les dimensions de la terre.

5-Les corrections et anomalies gravimétriques (planche 9, figure 3)


Il existe plusieurs types de corrections :
-correction de Faye (d’altitude ou à l’air libre) : qui consiste à corriger l’effet d’altitude en
supposant qu’il n’existe aucune masse au-dessus du géoïde (pas d’air).
-correction de plateau : permet d’éliminer l’influence des masses rapprochées mais néglige
des masses éloignées.
-correction de relief (de terrain ou topographique) : tient compte des mesures
supplémentaires et des déficits de masses par rapport au géoïde.
-correction de Bouguer : qui vise à déduire l’effet des masses situées au-dessus du géoïde.
Elle comporte un terme dit correction de plateau et une correction topographique (relief).
Bouguer=air libre+plateau+topographique.
*La signification des anomalies : correction de Bouguer
La correction de Bouguer a pour but de révéler l’influence des masses profondes. Tout se
passe comme si dans la nature l’effet des reliefs sur la pesanteur est compensé en profondeur
par un déficit de masse. D’une manière générale, on note que sur les continents l’anomalie de
Bouguer est négative (déficit de masse) et au niveau des océans elle est positive (excès de
masse). La gravimétrie montre que l’épaisseur de la croûte terrestre varie considérablement :
elle est épaisse sous les continents et mince sous les océans.

6-L’isostasie (planche 9, figure 4)


C’est un phénomène naturel de mise à l’équilibre. C’est un phénomène de rééquilibrage de
l’épaisseur de la croûte par rapport au géoïde. Selon le principe de l’isostasie il existe dans (ou

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sous) la lithosphère une surface de compensation où toutes les pressions s’égalisent et
deviennent isostatiques.
-modèle de Pratt : les variations d’altitude seraient compensées par des variations latérales de
densités au-dessus d’une surface de profondeur constante, ces densités étant plus faibles sous
les reliefs.
-modèle d’Airy : les variations d’altitudes seraient compensées par les variations latérales
d’une croûte de densité constante. Ce modèle est le plus souvent utilisé.
-modèle de Vening-Meinesz : modèle du même type que celui d’Airy mais avec un
étalement latéral de la racine sur une région plus étendue que le relief.

Figure : Modèle de Vening-Meinesz

7-Anomalies isostatiques
C’est la différence entre la valeur de la pesanteur mesurée et la valeur théorique corrigée de
l’effet d’altitude, de plateau et de relief.
Une anomalie isostatique est positive signifie qu’à la verticale de la station de mesure il y a un
excès de masse donc un excès de charge.

8-Réajustements isostatiques
a-Soulèvement de la lithosphère
Il y a 10 000 ans la Scandinavie était couverte d’une calotte glaciaire mais depuis on assiste à
une fonte de cette calotte et à un soulèvement de la Scandinavie (soulèvement épirogénique).

b-Erosion des chaînes de montagnes


Au cours des temps géologiques, les chaînes de montagnes subissent une érosion de l’ordre de
200m/Ma. S’il y a érosion les chaînes de montagnes s’allègent et tendent à remonter. On
assiste donc à une remontée progressive de la racine des chaînes de montagnes ce qui permet
l’affleurement des roches de profondeur.

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c-La subsidence
C’est un phénomène tectonique qui provoque localement un enfoncement de l’écorce
terrestre. Certaines régions du globe ont conduit au cours des temps géologiques à de grandes
accumulations de roches sédimentaires de 2000 à 3000m d’épaisseur. La croûte s’alourdie et
tend à s’enfoncer. L’apport de matière en surface est compensé en profondeur par un départ
de matières denses. La science qui se charge de l’étude des cavités souterraines est appelée la
spéléologie.

C-Le magnétisme terrestre


1-Définitions
La terre se comporte comme un aimant et se caractérise comme les autres planètes par
l’existence du champ magnétique terrestre. Le magnétisme terrestre est un phénomène très
intéressant mais complexe à interpréter. Il a deux comportements :
*champ principal : produit par le noyau externe liquide et qui représente 90% du champ total
(Fe/Ni). Ce champ principal est induit par les courants électriques qui circulent dans le noyau
externe essentiellement liquide. Il peut être assimilé à celui produit par un dipôle situé en son
centre et dont l’axe fait un angle de 11° avec l’axe de rotation de la terre.
-le nord magnétique est à 1900km du nord géographique qui est actuellement au Canada.
-le sud magnétique est à 2300km du sud géographique situé en Terre Adélie en
Antarctique.
*champ superficiel : qui est fourni par l’aimantation des roches de la croûte. Il est non
dipolaire alors que l’autre est dipolaire. Il se caractérise par des anomalies s’étendant sur
plusieurs centaines de Km. Ces anomalies sont dues aux courants électriques ionosphériques
et aux variations d’aimantation des roches de la croûte. Le champ magnétique est caractérisé
par sa déclinaison (D), son intensité (I) et son inclinaison (planche 10).
L’angle entre la composante horizontale et le nord géographique est la déclinaison
magnétique. L’angle entre le champ magnétique total et sa composante horizontale est
l’inclinaison. L’inclinaison varie avec la latitude : 0° à l’équateur et 90° aux pôles.
L’intensité est égale à OB=force avec laquelle la boussole est attirée. La valeur maximale du
champ se rencontre au niveau des pôles sud ; elle est de 70000nT (nT=nanoteslat). La valeur
la plus faible se trouve au niveau de l’équateur, elle est de 33000nT.

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2-La fossilisation du champ magnétique terrestre
Le magnétisme terrestre passé a contribué en son temps à imposer aux roches une
aimantation permanente dite rémanente qui est une mémoire géologique. La théorie qui se
rapporte au paléomagnétisme se développe autour du 20è siècle par le japonais Matuyama
(planche 10) et cette théorie stipule que lors de cette cristallisation les minéraux
magnétiques présents à l’intérieur du magma s’orientent dans le champ magnétique
présent actuel (ambiant). Il existe dans les roches un certain nombre de minéraux
ferromagnétiques qui en se plaçant dans un champ magnétique peuvent acquérir une
aimantation forte. Ces minéraux ferromagnétiques se rencontrent aussi bien dans les roches
magmatiques que dans les roches sédimentaires et sont généralement des oxydes (FeO, Fe2O3,
Fe3O4, Fe2TiO4=ulvöspinelle).
Une roche présente une aimantation rémanente naturelle dite ARN qui est acquise par le
passé. Mais en géologie cette aimantation primaire acquise lors de la genèse des roches est
dénommé ARP=ARN.
-pour les roches magmatiques il s’agit d’une aimantation thermorémanente (ATR) :
cette aimantation est très stable, résistante fort utile. Le point de Curie pour la magnétite est
de 580°C (celui général est compris entre 500 et 700°C), cette température est nettement
inférieur à la température de fusion de la roche magmatique ce qui permet de fossiliser le
champ magnétique ambiant et de conserver tous ses paramètres.
-pour les roches sédimentaires on parle d’une aimantation rémanente détritique (ARD)
ou de dépôt.
Autres types d’aimantations
*aimantation rémanente chimique (ARC) acquise au moment de la néogenèse des minéraux.
*aimantation rémanente visqueuse (ARV).

3-Comportement de la matière
En présence d’un champ magnétique terrestre la matière peut acquérir des comportements
suivants, d’abord :
-s’aimanter inversement au champ magnétique : diamagnétisme
-d’autres corps prennent une aimantation positive dans le sens du champ magnétique dans
lequel ils sont plongés : paramagnétisme
-certains corps ont eux-mêmes une aimantation forte qui se poursuit même si on supprime le
champ ambiant : ferromagnétisme

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4-Inversions magnétiques et échelle paléomagnétique
a-Inversion (planche 10)
En 1906, Brunhes découvre que les laves ont une mémoire magnétique mais que certaines
présentent des inversions du magnétisme.
En 1950, Graham émet l’idée que les inversions ne sont pas dues à une inversion du champ
magnétique terrestre mais plutôt à un phénomène d’autoinversion régulier qui interviendrait
lors de la cristallisation des minéraux. Finalement la réalité des inversions du champ
magnétique a été démontrée entre 1960 et 1966 par une équipe américaine (Fred, Vine,
Drummond) qui ont utilisé les inversions du champ magnétique pour fabriquer une échelle
paléomagnétique ; une inversion peut être positive ou négative.
Une anomalie magnétique négative indique le champ magnétique fossiles est dans le sens
contraire au champ actuel.

b-L’échelle
Dans tous les océans les anomalies positives et négatives s’organisent en bandes parallèles.
Ces anomalies constituent une méthode pour déterminer l’âge, et la vitesse d’expansion des
océans. Le fait que ces bandes restent parallèles montre que l’emplacement des pôles est resté
sensiblement toujours autour de la position actuelle.
Durant les 4,5Ma il y a eu plusieurs inversions regroupées en époques et événements.

5-Détermination des paléopôles


L’inclinaison du champ magnétique I en un point de latitude L sont reliées par la relation:
tgI=2tgL
-la paléo inclinaison fossilisée dans une roche permet de déterminer la paléo latitude.
-la déclinaison donne le paléo méridien magnétique du lieu
-on défini également le paléopôle magnétique virtuel (PMV) qui se trouve sur le méridien
magnétique correspondant à l’angle entre le point de prélèvement et le centre de la terre et
PMV=90°-L.

Conclusion
La structure de la terre ainsi présentée donne une image statique de notre planète. Cette
activité se traduit par des séismes, volcanisme, etc. et cette activité s’intègre dans une
dynamique globale appelée tectonique globale.

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Chapitre 3 :
DE LA DERIVE DES CONTINENTS A L’EXPANSION OCEANIQUE

I-La dérive des continents


Dérive des continents : Hypothèse avancée par le scientifique allemand Alfred Wegener dès
1915. Celle-ci suppose l’existence d’un gigantesque continent, la Pangée, en place il y a
environ 250 à 300 millions d’années. Celui-ci s’est fragmenté depuis lors en plusieurs blocs, à
l’origine des continents actuels. De la Terre, la lithosphère, est formée de d’éléments rigides,
les plaques lithosphériques, flottant sur l’asthénosphère sous-jacente, de nature dense et
visqueuse.

Figure : La théorie de la dérive des continents

A-Le concept de la dérive des continents (planche 6, figure 1)


Ce concept a été évoqué pour la première fois par Alfred Wegener qui disait que les
continents se déplaçaient les uns par rapport aux autres. En 1912, il publia dans un traité la
théorie de la dérive des continents dans laquelle il supposait que la croûte continentale
appelée SiAl flottait sur une autre croûte plus dense appelée SiMa. Mais cette hypothèse fut
rejetée car Wegener n’arrivait pas à démontrer les causes profondes de cette théorie. C’est
après 50 ans que les progrès de la science ont permis d’apporter des preuves et des arguments
de la dérive des continents.

B-Les arguments en faveur de la dérive des continents


Il existe plusieurs :

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1-Arguments morphologiques
Similitude entre l’Afrique de l’Ouest et le Sud-Est d’Amérique. Wegener a montré que ces
côtes pouvaient s’emboîter tel un puzzle, ceci veut dire qu’ils étaient unis.

2-Arguments géologiques
On a retrouvé sur ces 2 continents des formations glaciaires datées de 250Ma. On a des
arguments paléontologiques où on a retrouvé des algues, des restes de dinosaures c’est-à-dire
que à une certaine époque les continents étaient unis.

3-Arguments magnétiques
On retrouve le paléomagnétisme de l’ère géologique dans les roches sédimentaires anciennes
ou volcaniques grâce à leurs minéraux fossilisés. Au cours des temps géologiques la position
et la direction des pôles ont peu varié par rapport à leur position actuelle, par contre leur sens
a pu varier (changé).

C-Modèle de la dérive des continents


De nombreuses études géologiques tel que la sédimentologie, la géophysique, le
paléomagnétisme, le volcanisme, la stratigraphie, permettent de modéliser la dérive des
continents au cours des temps géologiques. D’une façon schématique, on peut résumer cette
dérive depuis 200Ma et jusqu’à l’actuel (planche 6, figure 2 ; planche 7, figure 1 et 2; planche
8, figure 1):
-Trias (200Ma) : un seul continent (Pangée) + un seul océan (Panthalassa) + une seule mer
(Téthys sea).
-Fin Trias (180Ma) : fracturation de la Pangée donnant naissance, au Nord, la Laurasia
(Amérique du nord+Asie+Europe) et au sud le Gondwana (Afrique du
nord+Inde+Antarctique+Australie+Amérique du sud).
-A la fin du Jurassique (145Ma) : on assiste à la fracturation de la Laurasia laissant place à
l’ouverture de l’Atlantique nord ; fermeture de la Téthys. Le Gondwana se fissure et on
assiste à la séparation de l’Amérique du sud de l’Afrique; l’Inde, l’Antarctique et l’Australie
continuent à migrer vers le nord.
-Crétacé (65Ma) actuel : l’Amérique du sud et l’Afrique se sont largement séparés laissant
place à l’ouverture de l’atlantique sud, fermeture de la Téthys de plus en plus.

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II-Ouverture ou expansion océanique
A-Connaissance des océans
Les océans représentent 70% de la superficie du globe et leur connaissance fut
progressivement acquise grâce de nombreuses expéditions océanographiques, dragages et
forages, plongées sous marines. Ces études montrent que les fonds océanographiques étaient
morphologiquement diversifiés. On y reconnaît un plateau continental (plate forme) composé
des sédiments d’érosion venant des continents. Les plates formes représentent 10% de la
surface des océans. On a une pente (talus continental et glacis continental) qui représente 15%
de la surface des océans et qui est entaillée de profonds canyons correspondant à des cônes de
déjection de sédiments continentaux. Les plaines abyssales dont la profondeur moyenne est de
5000m relativement planes et tapissées de sédiments plus ou moins épais et de petits reliefs
appelés seamants (reliefs sous-marins). Les rides océaniques ou dorsales océaniques
(planche 8, figure 2.4) sont des longues chaînes de montagnes sous-marines qui parcourent
tous les océans du monde sur plus de 60 000 km. Elles font 1000 km de large et -2000 m de
profondeur. La ride présente un relief positif et son axe est affaissé par un effondrement
appelé le rift (fossé d'effondrement fissuré, situé dans l'axe des dorsales et dont la largeur peut
atteindre une dizaine de kilomètre). Les fosses océaniques très profondes de l’ordre de 6000m
en moyenne et plus profondes est celle des fosses de Mariannes dans le pacifique (11000m)
(planche 8, figure 2). Un fossé d'effondrement est un effondrement d’une portion de
lithosphère entre 2 systèmes de failles.

B-Accrétion et expansion océaniques (planche 11, figure 1)


1-La déchirure continentale
On peut amincir la lithosphère de 2 manières :
-soit par amincissement de la lithosphère localisée sous un rift continental.
-soit par la création à l’axe des dorsales de nouvelles lithosphères au dépend de
l’asthénosphère. Entre le stade rift continental et le stade expansion océanique il y a le stade
de rupture continentale. La déchirure lithosphérique est une rupture entière de la lithosphère et
ses 2 compartiments sont appelés marges continentales passives avec plateau continental,
talus et pente (ou glacis). Les marges actives quand à elles ont une fosse océanique profonde (-8
à -11 Km) bordière des continents.

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2-L’ouverture océanique
Les études paléomagnétiques effectuées sur les fonds océaniques mettent en évidence des
anomalies du champ magnétique terrestre. On a découvert que le plancher océanique était
successivement composé de roches basaltiques à magnétisme normal et à magnétisme inverse.
Ces anomalies forment des bandes parallèles aux dorsales et symétriques de part et d’autre de
la ride (planche 8, figure 3). Pour expliquer ce fait Morley (Canada), Vine et Matthews
(Angleterre), ont interprété cette anomalie en disant que : la croûte océanique se forme
continuellement au niveau des rides océaniques et prend le champ magnétique de l’époque
tantôt normal ou inverse. Les dorsales sont ainsi les zones de genèse ou zones d’accrétion de
la croûte océanique. Ils ont écrit qu’au fur et que du magma est généré dans l’axe de la
dorsale, la lithosphère océanique se sépare. La dorsale est donc une zone de divergence ou
zone d’accrétion de la lithosphère océanique. L’océan grandit et s’élargie de part et d’autre de
la ride : on parle d’expansion océanique.

*Hypothèse de HESS
En 1962, Harry Hess à proposé que la topographie du fond marin peut être expliquée si ce
fond se déplace latéralement en s’écartant des rides océaniques. Cette théorie est appelée
théorie de l’expansion océanique. Selon Hess la croûte océanique naît au niveau des rides
et disparaît au niveau des fonds océaniques c’est-à-dire que la croûte océanique est plus âgée
loin de la ride que dans la ride. L’expansion des océans détermine un accroissement de la
surface du globe et cet accroissement est compensé par la résorption de la lithosphère au
niveau des fosses océaniques.

*Hypothèse de Vine et Matthews


Ces géologues ont utilisé l’enregistrement magnétique des roches pour prouver la théorie de
l’expansion océanique. Ils ont écrit : lorsqu’un magma est émis au niveau d’une ride médio-
océanique, la roche qu’il forme se magnétise et enregistre la polarité magnétique qui existe
au moment où la lave se refroidie. Si de nouvelles laves sont éjectées et si la croûte s’éloigne
progressivement de la ride cette croûte doit contenir un enregistrement continu des
changements de polarité magnétique de la terre. La croûte est donc considérée comme un
magnétopôle (enregistreur).

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C-Conclusion
Au fur et à mesure que du magma est généré dans l’axe de la dorsale la lithosphère océanique
se sépare. La dorsale est donc une zone de divergence de la lithosphère océanique. L’océan
grandit et s’élargit de part et d’autre de la ride : expansion océanique (c’est-à-dire naissance,
évolution, maturation d’un océan).
Si on connaît en un point donné de la croûte océanique l’âge des anomalies magnétiques et la
distance qui sépare ce point de la ride on peut calculer la vitesse d’expansion océanique. Cette
vitesse varie de 2-15cm/an : dorsales lentes (2-15cm/an : océan atlantique), dorsales rapides
(7-12cm/an : océan pacifique). C’est ainsi que l’expansion entraîne les continents jusqu’à leur
position actuelle (planche 8, figure 1). L’expansion océanique est ainsi le moteur de la dérive
des continents ce que Wegener n’a pas pu mettre en évidence.

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Chapitre 4 :
LA TECTONIQUE GLOBALE ET L’ACTIVITE INTERNE DU GLOBE

I-Le concept de la tectonique globale


La tectonique globale autrefois appelée dérive des continents, est le modèle actuel du
fonctionnement interne de la terre. C’est la théorie selon laquelle la partie superficielle de la
Terre, la lithosphère, est formée de d’éléments rigides, les plaques lithosphériques, flottant sur
l’asthénosphère sous-jacente, de nature dense et visqueuse. Elle est une théorie scientifique
planétaire unificatrice qui propose que les déformations de la lithosphère sont liées aux forces
internes de la terre. Ces déformations se traduisent par le découplage de la lithosphère en un
certains nombre de plaques rigides qui bougent les unes par rapport aux autres en glissant sur
l’asthénosphère. Selon la théorie de la tectonique des plaques la dorsale océanique présente un
centre d’accrétion le long duquel se produit l’expansion continue du plancher océanique. La
théorie des plaques ou tectonique des plaques permet d’expliquer la formation et l’évolution
de la croûte terrestre au cours des temps géologiques.

A-Notion de plaques (planche 17, figure 2)


La lithosphère est l’enveloppe superficielle rigide de la terre (0 à 120km). Une plaque est un
volume de lithosphère rigide peu épais par rapport à sa surface.
La lithosphère n’est pas une enveloppe continue mais subdivisée en quelques vastes domaines
et peut être considérée comme une mosaïque de grandes plaques rigides qui recouvrent tout le
globe. Les plaques ne sont déformées qu’aux endroits de divergence (subduction, collision,
obduction). Xavier le Pichon en 1968 a définit 12 grandes plaques qui sont (par ordre
décroissant): Pacifique, Eurasique, Afrique, Antarctique, Indo-Australie, Amérique du
Nord, Amérique du Sud, Nazca, Philippines, Arabie, Coco, Caraïbes. (planche 17, figure 2).
Des questions subsistent : à quoi est dû le mouvement des plaques ? Quelle est l’énergie qui
permet de tels mouvements ? Quelles sont les conséquences géologiques de ce dynamisme ?

1-Causes de la mobilité
Les données de la sismique et du paléomagnétisme ont confirmé l’idée de la mobilité
horizontale, mais pour rechercher l’énergie mise en œuvre il faut faire recourt aux méthodes
de la géothermie (science qui étudie la variation de la température en fonction de la
profondeur qu’est le gradient géothermique (30°C/km)). La chaleur interne du globe est
issue de la désintégration radioactive des éléments radiogéniques (radioactifs). Le transfert de

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chaleur de l’intérieur chaud vers l’extérieur est appelé flux géothermique et ces transferts se
font soit par conduction soit par convection. L’ascension de matières chaudes et la descente
de matières froides sont l’expression de grands mouvements de convection dans le manteau.
Une autre forme d’évacuation de la chaleur interne du globe est représentée par les points
chauds. Le globe terrestre est animé d’un mouvement de convection, les matériaux du
manteau supérieur s’accumulent progressivement sur les 670km et, épisodiquement sous la
poussée des courants ascendants lorsqu’un seuil critique est dépassé, pénètrent brusquement
dans le manteau inférieur.

2-Les conséquences géologiques de ce dynamisme


Les conséquences de ce dynamisme sont : l’accrétion océanique, la subduction, la collision,
l’obduction.

B-Les limites des plaques


Les plaques lithosphériques sont séparées entre elles par des zones étroites où se concentre
l’essentiel de l’activité géodynamique interne de la terre. On distingue 3 limites des plaques
ou frontières de plaques : les limites divergentes, les limites convergentes et les limites
transformantes.

Figure : Schéma résumant les principaux mécanismes se produisant aux frontières des
plaques.

1-Limites divergentes (planche 11, figure 1)


Ce sont des zones de divergence de plaques correspondant aux rifts continentaux, aux
dorsales ou rides océaniques et les bassins marginaux. Les dorsales océaniques sont

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également les zones d’extension, de distension ou de séparation des plaques. Elles parcourent
tous les océans sur plus de 60 000Km. Elles sont le siège d’une intense activité volcanique
basaltique avec une géochimie tholéiitique (tholéiites=roches basaltiques à teneur faible en
silice et qui sont sous saturées en quartz). Ces domaines sont également caractérisés par une
activité sismique importante.

2-Limites convergentes (zones de convergence des plaques ou zones orogéniques)


La convergence se dit d’un mouvement rapprochant deux plaques l’une de l’autre compensant
ainsi l’expansion océanique à la surface du globe. Si les plaques se séparent elles peuvent
aussi se télescoper et entrer en collision. Deux types de zones convergentes sont distingués :
les zones de subduction et les zones de collision intracontinentales.

a-Zones de subduction (planche 11, figure 2)


Dans ces zones il y a affrontement entre une croûte océanique et une croûte continentale où la
croûte océanique plus dense plonge sous celle continentale moins dense. On distingue deux
types de zones de subduction :
-subduction de type marge continentale active où la croûte océanique vient plonger sous
celle continentale : on note la présence de fosse océanique donc les fosses océaniques sont
considérées comme marqueurs de la subduction. Exemple de la subduction de la plaque
Nazca sous la plaque sud-américaine.

Figure : Zone de subduction de type marge continentale active


-subduction de type arc insulaire où une croûte océanique plonge sous une autre croûte
océanique (planche 12, figure 1): il se forme une fosse océanique et on note une émergence
d’une succession d’archipels appelés arc insulaires.
A l’échelle mondiale les zones de subduction sont représentées dans la ceinture
circumpacifique.

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Figure : zone de subduction de type arc insulaire

b-Zones de collision intracontinentale


Elles sont caractérisées par l’affrontement de deux lithosphères continentales et c’est le cas
par exemple des plaques indo-australienne et africaine contre la plaque eurasienne.
L’affrontement entre deux lithosphères continentales génère une intense activité sismique.

Figure : Exemple de zone de collision, Himalaya (entre Asie et Inde).

NB : L’obduction
C’est le plongement de la croûte continentale sous la croûte océanique. Situation anormale
dans laquelle la croûte océanique repose sur la bordure d’un continent. Ce phénomène est
assez rare puisque la densité de la croûte océanique (3,3) est très supérieure à celle de la
croûte continentale (2,7) et donc normalement impossible. On l’observe dans les Alpes au
Chenaillet (2700m) et dans l’Oman.

3-Zones transformantes (planche 12, figure 2)


Elles sont encore appelés zones de coulissage ou zones de cisaillement qui correspondent à
des failles transformantes décalant de façon horizontale. On parle de décrochement

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transcurrent c’est-à-dire qu’il y a échappement latérale sans distension. On note une intense
activité sismique. Exemple de la faille de San Andréas en Californie.

II-Sismicité et Géodynamique
Les relations entre tectonique globale et activité de la terre sont résumées en figure 3 de la
planche 12.

1-Les séismes dans le cadre de la tectonique globale (planches 17, figure 2)


Il existe des:
-séismes superficiels (0-15km), représentent 95% des séismes mondiaux ;
-séismes intermédiaires (60-300km), dans la lithosphère ;
-séismes profonds (300-700km), dans l’asthénosphère.

a-Séismes aux frontières des plaques divergentes


-séismes d’effondrement
-séismes tectoniques liés aux failles normales
-séismes volcaniques liés à l’intrusion magmatique.
Au niveau des dorsales ce sont des séismes superficiels qu’on retrouve et ces séismes sont de
faible magnitude.

b-Séismes aux frontières des plaques divergentes


*la subduction : on distingue ici des séismes superficiels, intermédiaires et profonds qui sont
de forte magnitude et plus meurtriers dans le cas de la subduction entre deux croûtes
océaniques ; on observe le plan de Wadati-Benioff (planche 19, figure 1).
*la collision : la sismicité est très intense et est engendrée par des ruptures de la lithosphère
superficielle fragile entre 0 et 15km de profondeur. Cependant, on n’observe plus de séismes
profonds ni de plan de Benioff.

c-Séismes aux frontières des failles transformantes


Le long de ces zones de cisaillement les séismes sont superficiels et de forte magnitude.

d-Séismes intraplaques
En dehors de la sismicité associée aux frontières des plaques il existe une sismicité plus
diffuse dans les domaines intraplaques. Le plus souvent il s’agit des séismes superficiels

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consécutifs à des réactions d’anciennes structures tectoniques. C’est ainsi que la collision de
l’Inde et de l’Asie s’est traduite par de grandes failles dans le domaine asiatique dont certaines
peuvent rejouer et être responsables des séismes meurtriers en Chine.

2-Le bilan des séismes


Chaîne année on dénombre 5000 à 1million de victimes, et également 1million de secousses
sismiques environ. De 1915 à 2005 il y a eu 70 séismes de magnitude supérieur à 7 dans ceux-
ci il y a 15 de magnitude supérieur à 8 dont Sumatra (magnitude=8,4).

3-Danger sismique
Les séismes ont toujours suscité crainte et impuissance au regard de l’homme. Ils terrifient
par : la soudaineté de leur apparition, la violence des mouvements, les dégâts qu’ils causent,
le nombre élevé de victimes.

4-Prévention sismique
La seule manière de se protéger contre les séismes est la prévention et celle-ci s’articule
autour de 3 axes : évaluation des risques sismiques, la protection au génie parasismique (il
faut éviter de construire sur les bords de versants escarpés, sur les zones de changement de
sols, sur des sols meubles, sur les berges et rivages composés de terrains meubles),
information des populations et la préparation des moyens de secours.

5-La prévention sismique


Il faut prévoir les séismes afin d’organiser en temps utile les évacuations des personnes
concernées. On a les prévisions à court terme et celles à long terme :
*prévisions à court terme : elles consistent par un ensemble de méthodes à prédire la date, le
lieu et la magnitude d’un séisme, cependant la précision sismique se heurte à 3 difficultés : on
ne connaît pas avec précision les facteurs et le moment où le séisme se déclenchera ; les
paramètres en jeux au cours d’un séisme sont nombreux ; les paramètres physiques des roches
profondes sont difficiles à déterminer.
*prévisions à long terme : consistes à identifier les zones potentiellement sismiques. A
grande échelle ces zones sont connues dans le cadre de la tectonique des plaques.

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B-Magmatisme et tectonique des plaques
1-Caractères généraux
a-Définition
Le magmatisme regroupe l’ensemble des phénomènes liés à la formation, à la migration et à
la cristallisation du magma (bain silicaté fondu de haute température). Le magmatisme est
aussi un processus efficace de transfert de masse et de chaleur du manteau vers la surface du
globe. La transformation d’un magma en roches magmatiques progressives dans un intervalle
de température définit par le liquidus (température à laquelle apparaît le 1er cristal au cours du
refroidissement du magma) et le solidus (température de disparition de la dernière goutte de
liquide).

b-Caractères physiques des magmas


Ils sont : la pression des fluides, la température, la viscosité. Cette dernière dépend de la
teneur en silice, de la teneur en eau et de la teneur en cristaux du magma.

c-Contamination ou métasomatose
Si le magma subit une modification par interaction avec les roches qu’il a traversé lors de sa
remontée et au sein desquelles il a pu être stoppé temporairement il y a contamination ou
métasomatose (système ouvert).

b-Extraction et ascension du magma


Il y a deux manières pour extraire du magma. On distingue deux types d’extraction : par
fusion fractionnée où le liquide est extrait à plusieurs reprises pendant la fusion ; par fusion
à l’équilibre où le liquide est extrait en fin de fusion.
L’ascension des magmas est conditionné par leur densité c’est-à-dire les magmas les plus
légers sont rapidement chassés vers la surface du globe par la pression.

e-Les édifices magmatiques


Un volcan est un édifice formé par l’arrivée du magma en surface.

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Figure : Les édifices volcaniques
1 : dyke : la roche magmatique recoupe les roches encaissantes.
2 : sill : la roche magmatique est parallèle aux roches encaissantes (concordante).
3 : laccolite : structure de roche magmatique concordante à surface inférieure plane et surface
supérieure convexe vers le haut.
4 : lopolite : structure de roche magmatique concordante en forme de cuvette plate.
5 : batholite : grand massif de roche magmatique qui recoupe l’encaissant.
6 : volcan : relief en forme généralement conique constitué par l’empilement de laves et/ou de
projections ayant atteint la surface.
7 : laves en coussins (Pillow-Lavas) : laves mises en place sous l’eau.

2-Magmatisme dans le cadre de la tectonique des plaques (planche 17, figure 1)


a-Introduction
L’activité volcanique est l’une des expressions la plus spectaculaire de la dynamique interne
de notre planète. C’est au niveau des volcans que la terre perd de la chaleur. La plupart du
volcanisme mondial se retrouve au niveau des frontières des plaques divergentes soit aux
limites convergentes. Certains volcans peuvent également se situer en domaines intraplaques.

b-Magmatisme aux limites divergentes (dorsales) (planche 18, figure 1)


Le volcanisme produit des laves en coussins ou en oreillers connues sous le nom de pillow-
lavas. Celles-ci sont désignées sous le nom de MORB (Middle Océan Ridge Basalt=Basalte
de la Ride Médio-océaniques) ou tholéiites abyssales. Ils sont de nature basique. On distingue
les N-MORB ou normaux, les E-MORB ou enrichis et les T-MORB ou transitionnels.
Sur les 600 volcans actifs recensés dans le monde, les ¾ sont situés dans ce qu’on appelle la
ceinture circumpacifique (planche 18, figure 2).

c-Magmatisme des zones de subduction ou aux limites convergentes (planche 19,


figure1)
*subduction : le volcanisme est calco-alcalin de type andésitique et le plutonisme donne les
diorites ou les granodiorites. On dit que ces roches sont périplutoniques de type I (ignée) ou

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Andin (Andes). Le plutonisme gabbroïque s’accompagne parfois de granites mantelliques
appelés granites de type M.
*collision : le volcanisme donne des rhyolites et le plutonisme des granites alcalins à
hyperalcalins ou parfois alumineux. Ils sont de type I ou S (Sédimentaires). Cristallisation
fractionnée (cristallisation des minéraux les plus denses (ferromagnésiens) vers les minéraux
acides) ; différenciation magmatique (cristallisation fractionnée cogénétique à la
différenciation magmatique). La fin de la collision intracontinentale donne un plutonisme
anorogénique ou encore appelé de type A ou de type Corse.
GAZ
Vulcanien (explosif)
Strombolien (mixte)

Peléen/Doméen Hawaïen (effusif)


(extrusif)

SOLIDE LIQUIDE
Figure : les différents types de volcanisme, (Geze, 1964)

d-Magmatisme intraplaque
-magmatisme intraplaques océaniques :
Dans ce cas les basaltes qui se mettent en place sont appelés les OIB (Basaltes des Îles
Océaniques=Ocean Island Basalt). Ces basaltes ont une origine profonde c’est-à-dire
mantellique et proviennent le plus souvent des panaches mantelliques ou encore points
chauds appelés hot spots qui sont des remontées profondes de hautes températures du
manteau inférieur (planche 19, figures 2 et 3).
-magmatisme intraplaques continentales :
Les basaltes sont du type CFB (Continental Flood Basalt=épanchement basaltique
continental). Ces CFB sont donnés par le volcanisme. On parle de trapps
volcaniques (empilement de coulées de lave, essentiellement des volcanismes tholéiitiques
issu d’un volcanisme fissural engendré par les points chauds): Deccan (Inde), Kano (Afrique
du Sud).

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C-Métamorphisme et tectonique des plaques
1-Généralités
Le métamorphisme est l’ensemble des transformations qui entrainent un réarrangement à
l’échelle atomique des éléments d’une roche suite à des modifications de composition, de
température et de pression. Il dépend de plusieurs facteurs : pression, température,
composition du système, fluides, temps.

2-Les types de métamorphismes


On distingue les métamorphismes locaux et le métamorphisme régional :
*les métamorphismes locaux : le métamorphisme de contact (intrusion magmatique), le
métamorphisme dynamique ou cataclastique (contraintes mécaniques), le métamorphisme
hydrothermal (circulation des fluides), le métamorphisme d’impact ou de choc (chute de
météorites, explosions nucléaires).
*le métamorphisme régional : il est en relation avec les orogenèses.

3-Notions de faciès et de séquence métamorphiques


*Un faciès métamorphique regroupe toutes les roches métamorphiques ou plutôt tous les
assemblages minéralogiques qui correspondent approximativement aux mêmes conditions P-
T de cristallisation, quelque soit leur composition chimique.

Figure : Faciès métamorphiques dans le diagramme P-T

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*Une séquence métamorphique est l’ensemble des roches métamorphiques, de degré
variable, issu d’un même type de roche originelle, caractérisé par une certaine composition
chimique moyenne. Pour les roches sédimentaires on parle de séquence paramétamorphique
et pour les roches magmatiques on utilise le terme orthométamorphique.
*la zonéographie est la reconnaissance et la représentation des zones métamorphiques. On
distingue l’anchizone (transition diagenèse et métamorphisme), l’épizone ou faible degré
métamorphique, la mésozone (métamorphisme moyen), la catazone (métamorphisme fort) et
l’ultrazone (métamorphisme très fort).

2-Métamorphisme et géodynamique
a-Zones divergentes
Le métamorphisme est de type HT-BP et est lié au transfert de magma du manteau vers la
surface. Ce métamorphisme est encore appelé métamorphisme océanique ou hydrothermal car
les roches magmatiques de la croûte océanique subissent une recristallisation entrainant la
transformation à basse température. On note également un resserrement des isothermes.

b-Zones convergentes
-subduction (BT-HP) : ce métamorphisme donne naissance aux roches variées tel que les
SV, A, G, E. Dans ces zones on note une invagination des isothermes, le métamorphisme est
prograde (enfouissement, inhumation).
-collision (HT-BP) : présence d’ophiolites. Le métamorphisme est rétrograde (exhumation).

c-Orogenèse
On appelle orogène un système montagneux dans lequel les structures des roches
apparaissent déformées et plissées. On dénomme orogenèse tout processus conduisant à la
formation des reliefs et plus particulièrement à la formation des orogènes. Les zones
orogéniques correspondent à des zones de collision des plaques.

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