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Chapitre 1

Généralités et structure interne du globe terrestre

I- Objet et domaines de la géologie

La géologie est la science dont l’objet est de reconstruire et définir l’histoire, la


composition et la structure de la terre. Elle regroupe plusieurs disciplines telles que la
pétrologie (étude des roches et leurs origines), la minéralogie (étude des minéraux
constituants des roches), la cristallographie (caractériser la structure atomique des minéraux),
la géochimie( étude de la chimie des roches), la géomorphologie (étude des formes et des
reliefs, leurs origines et leurs évolutions), la stratigraphie (étude des roches déposées en
couches ou strates, principalement sédimentaires), la géophysique (application des principes
de physique à l’étude de la terre), l’hydrologie et l’hydrogéologie (étude des eaux de surface
et souterraines), la géologie de l’ingénieur…

En fait, l’étude du comportement du sol et du sous sol en relation avec les ouvrages est l’un
des éléments à prendre en compte au niveau de la conception : c’est le domaine de la
géotechnique ; elle assure une bonne adaptation des projets d’aménagement (barrages, port,
site de stockage ….) aux conditions géologiques du site. C’est l’application des données,
principes et techniques géologiques à l’étude des conditions naturelles des roches, sols et
fluides souterrains).

En effet, l’exigence de durabilité des ouvrages se traduit par la prise en compte dans la
conception des ouvrages des risques géologiques.

II- Les risques géologiques

Les risques géologiques ont un impact potentiel sur les différents projets d’aménagement. Ces
risques sont des phénomènes géologiques qui présentent des dangers à la fois pour la vie
humaine et les biens. Les risques géologiques sont généralement identifiés durant les phases
d’investigation et d’exploration des sites de projet.

Ces risques peuvent être divisés en deux groupes : ceux associés à quelques matériaux
terrestres tels que le gonflement des sols, minéraux toxiques (amiante), gaz toxique (radon) et
un deuxième type de risque concernant des dangers associés aux processus de la terre tels que
le séisme, le glissement de terrain, l’inondation, les chutes de roches….

Pour faire face à ces risques, il faut :

 Eviter les zones de dangers connus

 Evaluer le risque potentiel d’un danger

 Minimiser l’effet des risques par une conception appropriée et un choix de site adéquat

 Développer un plan d’urgence pour couvrir les éventuelles pertes issues des risques.

III- Structure interne de la terre

1- Introduction :

La planète terre est de forme sphérique légèrement aplatie aux pôles (rayon polaire =
6356,77 km et rayon équatorial = 6378.16 km). La Terre, âgée de 4,6 milliards d'années
environ (basée sur les plus anciennes météorites tombées sur la terre) est l'une des huit
planètes qui gravitent autour du soleil. Elle est caractérisée par une densité moyenne de
l’ordre de 5,52 et une surface totale d’environ 510 millions de Km 2 dont plus de 70 %
recouvert d’eau.

La terre se compose de cinq parties : l’atmosphère (gazeuse), l’hydrosphère (liquide) et les


trois parties : croûte, manteau et noyau dont on va détailler au niveau de la structure interne de
la terre.

L’enveloppe gazeuse autour de la terre est l’atmosphère. Les gaz constituant l'air sec sont :
azote N : 78%; oxygène O2 : 21%; argon Ar : 1%; CO2 : 0,03% + des traces de néon, hélium,
krypton, hydrogène, xénon, ozone et radon + vapeurs d'eau et oxydes d'azote en quantité
variable.

L’hydrosphère est la partie occupée par l’eau à la surface de la terre (océans, lac, cours d’eau).

2- Méthodes de reconnaissances de la structure interne de la terre

La connaissance directe de la structure interne de la terre ne concerne que la partie


supérieure de l’écorce (étude des forages) mais elle est insuffisante car le forage le plus
profond est négligeable vis-à-vis le rayon de la terre. Ainsi, la connaissance de la structure
profonde de la terre a été révélée surtout d’une manière indirecte (des méthodes de
déductions) grâce à l’apport de plusieurs disciplines. Dans ces recherches, l’étude des ondes
sismiques a une importance décisive car ces ondes, qui traversent les régions intérieures de la
terre, fournissent des informations sur l’état des couches qu’elles ont traversées. En effet,
L’augmentation brutale des vitesses des ondes sismiques à certaines profondeurs, (ainsi que
leurs chutes à certains niveaux) veut dire que ces ondes ont passées d’un milieu à un autre de
caractéristiques physiques très différentes et qu’elles ont traversé des limites qu’on appelle
surfaces de discontinuité à l’intérieur de la terre. Ainsi plusieurs surfaces de discontinuité ont
été mises en évidence et qui délimitent, à l’intérieur de la terre, de grandes couches
concentriques dont la nature physique a été affinée par le calcul grâce aux études de
laboratoire

Outre ces observations sismologiques, les résultats des expériences en laboratoire et


des recherches sur la gravitation, le géomagnétisme, les caractéristiques géo-électrique, la
géothermie, la radioactivité, la géochimie et d'autres disciplines, ainsi que les propriétés
mécaniques de la Terre en tant que corps céleste jouent un rôle important dans l’étude de cette
structure profonde de la terre

3- Les apports de la sismologie

a- Définition :

La sismologie est la science qui étudie les tremblements de terre naturels (séismes) ou
tremblements provoqués. Des zones de l’écorce terrestre subissent des contraintes, dans ces
zones les roches sont soumises à des tensions qui deviennent de plus en plus importantes au
fil des années ; ceci aboutit à une accumulation d’énergie qui lorsqu’elle devienne trop
importante conduit à des ruptures brutales à l’origine d’un séisme.

En fait, le séisme est un mouvement bref du sol (quelques secondes à quelques minutes) du à
l’arrivée d’ondes élastiques transmises dans le globe à partir d’un point appelé foyer ou
hypocentre. L’épicentre est un point de la surface du globe à la verticale du foyer (Figure 1).
Figure 1- Naissance d’un séisme

Les enregistrements des vibrations du sol sont réalisés à l’aide de sismographe (Figure 2). La
magnitude est liée à l’énergie dissipée par le séisme. Elle est couramment utilisée pour
évoquer l’importance d’une secousse sismique, il s’agit d’une méthode mise par Richter en
1935 et fondée sur l’amplitude maximale des ondes sismiques enregistrées par un
sismographe, cette amplitude décroit avec la distance épicentrale (figure 3)

Figure 2- Différents types de sismographes


Figure 3- différentes composantes d’un séisme

b- Différents types des ondes sismiques

L’aspect d’un enregistrement sismique (sismogramme) dépend de la source (nature du séisme,


profondeur du foyer, de la distance épicentrale (distance épicentre-station), des milieux
traversés, de la station (nature du sous-sol de la station, caractéristiques des instruments), on
reconnait différents types d’ondes :

Les ondes de volume

Elles se propagent à l’intérieur du globe suivant des lois proches de celles de l’optique
géométrique. On distingue : (figure 4)

 Les ondes premières P : les plus rapides, elles se propagent dans tous les milieux. Ce
sont des ondes de compression déplaçant les particules parallèlement à la direction de
la propagation de l’onde.

 Les ondes Secondes (S) : quelques minutes plus tard, après les ondes P arrivent les
ondes S beaucoup plus amples. Elles se propagent dans les solides et non dans

les liquides. Ce sont des ondes de cisaillement déplaçant les particules


perpendiculairement à la direction de propagation de l’onde.
Figure 4- Les ondes de volume P et S

Les ondes de surface

Lorsque les ondes de volume se réfléchissent sur les surfaces de discontinuités, elle interférent
et génèrent des ondes de surface où elles concentrent le maximum d’énergie.

Le trajet et la vitesse des ondes P et S à l’intérieur du globe renseignent sur sa


constitution. En effet, lorsqu’un rai sismique touche une surface séparant deux milieux de
propagation aux propriétés différentes (surface de discontinuité), il se réfracte ou réfléchit
comme le fait un rayon lumineux au niveau de la surface de séparation entre deux milieux
transparents d’indices différents.

4- Structure du globe terrestre

A partir des résultats des travaux de sismologie, la figure 5 ci-dessous esquisse les grandes
lignes de la structure du globe terrestre.
 Sur la base des discontinuités majeures mises en évidence par la variation brusque
de la vitesse des ondes sismiques du globe terrestre permet de distinguer de
l’extérieur vers l’intérieur : la croûte- le manteau et le noyau.

Figure 5 – Structure interne de la terre

a- La croûte :

C’est la couche superficielle du globe terrestre accessible par forage. Elle est limitée à la base
par la discontinuité majeure de Mohorovicic (dite Moho). La croûte est constituée de :

− la croûte continentale : épaisse en moyenne de 35 km (mais dont l'épaisseur peut


atteindre 70 km sous les hautes chaînes de montagnes)

− la croûte océanique : très mince (5 à 8 km sous les océans) (Figure 6)


Figure 6- Structure de la croûte terrestre

La croûte continentale et la croûte océanique se distinguent par leurs épaisseurs, elles


différent aussi par la nature des roches qui les constituent : la croûte océanique est
essentiellement formée de basalte et de Gabbros alors que la croûte continentale est surtout
granitique. Cette différence de nature chimique entraîne une différence de leurs densités et
donc une variation au niveau de la propagation des ondes sismiques qui les traversent.

La discontinuité de Moho est marquée par une brusque accélération de la vitesse des ondes P
et S (Vp> 8 Km/s) qui marque la limite entre la croûte terrestre et la limite supérieure du
manteau.

b- Le manteau :

Son épaisseur est de 2900 Km, on peut distinguer au sein de ce manteau deux unités : le
manteau supérieur jusqu’à 670Km et le manteau inférieur de 670 Km à 2900 Km.

Le manteau est composé de roches solides de point de vue chimique, le manteau est siliceux
mais comparé à la croûte, il est peu riche ; par contre très riche en magnésium. Le manteau est
limité à la base par la discontinuité de Gutenberg qui sépare donc le manteau du noyau.

La vitesse de propagation des ondes P et S augmente tout au long de la traversée du manteau,


puis la vitesse des ondes P chute brusquement (de 13,6km/s jusqu’à 8Km/s), tandis que les
ondes S sont stoppées. Cet arrêt de propagation des ondes S permet d’indiquer que le noyau
externe est de type liquide ( les ondes S ne se propagent que dans les solides): elle traduit
donc le passage d’un état solide ( le manteau) à un état liquide ( le noyau externe).Ces
changements des propriétés physiques: passage solide/liquide ainsi que la variation de la
densité ( d=5,5 dans le manteau et d= 9,5 dans le noyau) sont également couplés à des
changements de composition chimique ( couche solide: roches silicatés dans le manteau/
couche liquide: fer majoritairement dans le noyau externe).

c- Le noyau

Le noyau contrairement à la croûte et au manteau n’est pas silicaté, on distingue 2 unités :

 Le noyau interne ou graine, il a un comportement solide (fer+Nickel)

 Le noyau externe : d’une profondeur de 2950 Km jusqu’à 5150 Km, il a un


comportement liquide et il est composé principalement de fer et de sulfures.

Une troisième discontinuité majeure a été mise en évidence dans les couches profondes de la
terre, entre le noyau externe et le noyau interne : c’est la discontinuité de Lehman

Figure 7- Propagation des ondes Pet S en fonction de la profondeur


 Sur la base du comportement physique des couches, on distingue :

 La lithosphère : bloc rigide comportant la croûte et la partie sommitale rigide du


manteau supérieur. Son épaisseur est variable selon qu’il s’agit d’une lithosphère
continentale (épaisseur moyenne de l’ordre de 150 à 200 km) ou lithosphère océanique
plus mince (l’épaisseur est de l’ordre de 70km).

 Sous la lithosphère, se situe l’asthénosphère. Cette unité composée du reste du


manteau supérieur a un comportement solide mais plastique et ductile, c’est à dire qui
peut se déformer sans se casser

La lithosphère et l’asthénosphère sont séparées par une zone où les vitesses des ondes
sismiques sont ralenties : cette zone est dite LVZ (Low Velocity Zone= zone à faible
vitesse). L’asthénosphère est animé par des courants de convection qui permettent à la
plaque lithosphérique rigide composée de 12 plaques majeures de glisser et de se déplacer
sur l’asthénosphère créant ainsi une dynamique lithosphérique qui est à l’origine de la
tectonique des plaques.

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