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Module: Géologie de l’ingénieur

Volume horaire : 20h (Cours) – 10h (TD-TP)


Enseignant: Moussa Diop, ingénieur géologue et doctorant de l’UCAD
Contact : moussa04diop@gmail.com

Objectif du module

Ce module s’articulera autour de trois chapitres :


 Chapitre I : structure interne du globe terrestre
 Chapitre II : matériaux constitutifs de l’écorce terrestre
 Chapitre III : Tectonique

L’étudiant devra au sortir de ce module savoir :


 La disposition interne du globe terrestre : organisation des couches terrestres via l’étude de
la propagation des ondes sismiques.
 Notion de maille élémentaire (structure du minéral), polyèdre de coordination, classification
structurale des silicates.
 Notion de magmatisme : formation, migration et cristallisation du magma.
 Classification des roches magmatiques.
 Notion de métamorphisme : formation et classification des roches métamorphiques
 Formation et classification des roches sédimentaires.
 Tectonique souple et cassante, rhéologie des matériaux

Des séances de TD-TP seront prévues pour compléter les acquis.


Chapitre I : Structure interne du globe
terrestre

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I.1. Introduction à la géologie
I.1.1. Definition
La géologie est la science qui a pour objet l’étude :(1) de la nature, de la distribution et
de l’organisation des matériaux du globe terrestre, (2) des phénomènes responsables de leur
genèse, de leur agencement et de leur évolution, (3) de leur histoire.
Donc c’est la science qui traite de la composition, de la structure, de l'histoire et de
l'évolution des couches externes et interne de la Terre, ainsi que les processus qui la
façonnent.

I.1.2. La géologie fondamentale


La géologie fondamentale comporte de nombreuses disciplines scientifiques. Citons
par exemple :
- La cristallographie : C’est l’étude des cristaux, en l’occurrence l’étude des propriétés, en
particulier géométriques, de l’état cristallin de la matière.
- La minéralogie : C’est l’étude de la structure, de la propriété, et de la composition
chimiques des minéraux.
- La pétrographie : est l’étude et la classification des roches. On distinguera la pétrographie
des roches sédimentaires, la pétrographie des roches magmatiques et métamorphiques.
La pétrologie : est l’étude de la genèse des roches. On appellera aussi pétrologie exogène
l’étude des roches sédimentaires, et pétrologie endogène l’étude des roches magmatiques et
métamorphiques.
La volcanologie : elle étudie la structure, la formation et l’évolution des volcans.

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I.2. La structure interne de la Terre

I.2.1. Connaissance de la structure interne de la terre


La connaissance de la structure profonde de la terre a été révélée grâce à l’apport de plusieurs
disciplines des sciences de la Terre, parmi lesquelles l’étude directe des forages, mais reste
insuffisante car le forage le plus profond ne dépasse pas 12 km, alors que le rayon de la Terre = 6370
km.

La terre est constituée d’une série de couches concentriques avec des propriétés
chimiques et/ou physiques différentes. Cette structure interne de la Terre a été mise en
évidence en grande partie grâce à l’étude de la propagation des ondes sismiques émises
pendant les grands tremblements de terre. Lors des séismes, il y a émission d’ondes sismiques.

I.2.2. Caractéristiques des ondes sismiques


On distingue deux grands types d'ondes émises par un séisme :
A- Les ondes de volume
Les ondes P et les ondes S partent du foyer du séisme et se propagent dans toutes les
directions. Elles passent donc par l’intérieur de la Terre avant d’arriver à la surface. Pour cette
raison les P et les S sont appelées ondes de volume.
Les ondes P : Ce sont les plus rapides et sont enregistrées en premier sur un sismogramme.
Sont des ondes longitudinales de compression-dilatation parce que leur propagation se traduit
par des compressions et dilatations successives du milieu (donc des variations de volume).
Elles font vibrer les particules du milieu le long de la direction de leur propagation. Les
ondes P peuvent se propager dans les solides que dans les fluides et les gaz. (fig.1.a)
Les ondes S : Leur vitesse est plus lente que celle des ondes P, elles apparaissent en second
sur les sismogrammes (fig.1.b). Sont des ondes transversales de cisaillement du milieu, à leur
passage les particules du milieu vibrent perpendiculairement à la direction de propagation,
donc transversalement par rapport à cette direction. Les ondes S ne sont transmissibles que
par les solides; elles ne se propagent ni dans les liquides, ni dans les gaz.

B- Les ondes de surface : se propagent à des vitesses constantes ; elles sont de deux types
selon l’ordre d’arrivée à la station d’enregistrement après S, les ondes L et les ondes de
Rayleigh (R).
Les ondes L : sont des ondes transversales comme les ondes S mais les vibrations des
particules du milieu ne se font ici que dans le seul plan horizontal; elles ne peuvent se
propager que dans les solides (fig.1.c)
Les ondes de Rayleigh: à leur passage les particules du milieu décrivent, en tournant dans la
série rétrograde par rapport au sens de propagation, des ellipses allongées verticalement. Les
ondes R se propagent comme des vagues à la surface de l’eau. Les ondes R sont
transmissibles par les solides et les liquides. (fig.7. d).

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a

Fig.1 : Différents types des ondes sismiques : a) les ondes P b) les ondes S, c) les ondes L, d)
les ondes R
Après chaque séisme, les résultats obtenus concernant la vitesse des ondes P et S en
fonction de la profondeur du globe terrestre sont toujours les mêmes. On les exprime sous
forme de graphe = courbes des vitesses des ondes sismiques en fonction de la profondeur
(fig.04). L’augmentation brutale des vitesses Vp et Vs à certaines profondeurs, (ainsi que
leurs chutes à certains niveaux) veut dire que les ondes P et les ondes S sont passées d’un
milieu à un autre de caractéristiques physiques très différentes et qu’elles ont traversé des
limites = surfaces de discontinuité à l’intérieur de la terre.

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Fig.2 : Courbes des vitesses des ondes sismiques en fonction de la profondeur de la terre.

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I.2.2. Modèles sismologiques de la structure interne de la terre. (Fig. 02)
I.2.2.1. Sur la base des discontinuités majeures : Sur la base des discontinuités majeures
mises en évidence par la variation brusque de la vitesse des ondes sismiques, on distingue
trois parties principales : la croûte, d’épaisseur allant de 8 à 70 km, puis le manteau, qui
s’étend de la base de la croûte jusqu’à une profondeur de 2900 kilomètres et enfin le noyau
avec une profondeur de 6371km.
a) La croûte : Est la couche externe qui représente 1,5% du volume de la Terre. Elle est
limitée à la base par la discontinuité majeure de Mohorovicic (dite Moho).La croûte est
divisée en deux parties : la croûte continentale et la croûte océanique.
La croûte continentale : s’étend de 30 à 70 km (l’épaisseur maximale est atteinte sous les
régions montagneuses) et possède près de la surface la composition moyenne des granites.
La croûte océanique : est épaisse de 8 à 10 km et constitue le plancher des océans. Sa
composition est basaltique.
La base de la croûte est caractérisée par un brusque changement de densité (2,9 à 3,3
3
g/cm ). On appelle discontinuité de Mohorovicic ou Moho, la discontinuité sismique qui
marque la limite entre la croûte et le manteau. Le Moho est situé à environ 30 km (jusqu’à 70
km sous les grandes chaînes de montagnes) sous les continents, et à environ 10 km sous les
océans.
b) Le manteau : Sous le Moho se trouve le manteau. Il s’étend en profondeur jusqu’à
environ 2900 km. La composition moyenne du manteau est celle d’une roche nommée
péridotite (roche ultramafique dont la teneur en olivine est supérieur à 40%). La composition
chimique moyenne du manteau ne change pratiquement pas, mais la minéralogie du manteau
varie en fonction de la profondeur. On peut distinguer au sein de ce manteau 2 unités :
Le manteau supérieur : qui s’étend jusqu'à une profondeur de 670 km.
Le manteau inférieur : dont la profondeur est compris entre 670 km et 2900 km.
Une ultime discontinuité située à 2900 km de profondeur, sépare le manteau inférieur du
noyau. Elle se traduit par une augmentation de densité de 5,5 g/cm3 à 10 g/cm3 : c’est la
discontinuité de Gutenberg, découverte en 1913.
c) Le noyau : Constitue la partie centrale de la Terre. Il est divisé en deux couches : le
noyau externe (la brusque interruption de propagation des ondes S à la limite entre le
manteau et le noyau indique que le noyau externe est liquide) et le noyau interne ou graine
(solide), séparé par une discontinuité (discontinuité de Lehmann) à 5150 km de profondeur.
Le noyau seraitformé de fer et d’un peu de nickel.
I.2.2.2. Sur la base du comportement physique des couches : Lorsqu’on tient compte du
comportement physique des matériaux, selon qu’ils se comportent comme des matériaux
rigides ou comme des matériaux mous (souples), on distingue :

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a)- La lithosphère : est caractérisée par sa rigidité et son élasticité. La vitesse des ondes
sismiques est élevée. Son épaisseur est de 100 km en moyenne (70 km sous les océans et 130
km sous les continents). La lithosphère est composée de la croûte terrestre (océanique et
continentale) et la partie sommitale rigide du manteau
b)- L’asthénosphère : est une zone «molle» ou «plastique» qui s’étend depuis la limite
inférieure de la lithosphère jusqu’à 670 km de profondeur. Elle est formée du reste du
manteau supérieur dont la partie supérieure est une zone de moindre vitesse des ondes
sismiques (LVZ) dont l’épaisseur est d’environ 200 km. Sa densité est d’environ 3,3g/cm3.
c)- La mésosphère : est une couche rigide s’étend de 670 km à 2900 km de profondeur ;
marquée par une croissance brutale des vitesses des ondes sismiques jusqu’à la discontinuité
de Gutenberg (2900 km). Sa densité est également croissante avec cette profondeur en passant
de la valeur 3,3 à 5,5 g/cm3
d)- La couche « D’’ » : Les 300 derniers kilomètres du manteau inférieur forment une zone
fortement hétérogène sur les plans thermique et chimique. On pense que la base du manteau
est le siège d’importantes réactions chimiques entre les silicates du manteau et le fer liquide
du noyau..
e)- Le noyau : est divisé en deux couches selon les propriétés physiques : un noyau externe
liquide et un noyau interne ou graine (solide) séparé par une discontinuité (discontinuité de
Lehmann) à 5150 km de profondeur.
Croute
0 LITHOSPHE
Discontinuité de Mohorovicic 70
150
Manteau supérieur ASTHENOSPHE
Discontinuité LVZ 670

Manteau
MESOSPHERE
Manteau Inferieur

Discontinuité de Gutenberg 2900 Couche «D »

Noyau Externe
NOYAU EXTERNE

Noyau Discontinuité de Lehmann 5150

Noyau Interne
NOYAU INTERNE

6371

Fig.3 : Structure interne de la Terre selon des discontinuités majeures (à gauche) et


comportement physique des couches (à droite).

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I.3.1. La croûte continentale : (morphologie et géologie)

Recouvrant 45% de la surface de la géosphère (30% émergée, 15% immergée), sa densité est 2,7 et son
épaisseur moyenne 40 km (mais avec de grandes variations, de 20 à 70 km). La structure de la croûte
continentale est très complexe, très hétérogène aussi bien verticalement qu'horizontalement et reflète
une histoire longue et multi épisodique.
La croûte continentale superficielle, dont l'épaisseur varie de 0 à quelques milliers de mètres, est
constituée de roches de nature très variée, formées à la surface de la géosphère, et que l'on appelle les
Roches Sédimentaires.
La croûte continentale supérieure est formée de Roches Métamorphiques, roches d'origines variées
ayant recristallisé en profondeur sous l'action de l'élévation de la température et de la pression. Dans
ces roches métamorphiques sont venues se mettre en place des magmas essentiellement granitiques,
provenant de la fusion partielle de la croûte continentale en profondeur et qui ont cristallisé en
Plutons et en Batholites de granite s.l.
La croûte continentale inférieure est composée de roches ultra- métamorphiques (Granulites) et
d'intrusions basiques provenant de magmas issus du manteau.

http://mon.univ-montp2.fr/courses/GLST101/document/R%E9sum%E9s_de_cours/1_La_geosphere/index.html

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I.3.2. La croûte océanique : (morphologie et géologie)

Elle occupe 55% de la surface de la géosphère. Sa structure simple et sa composition basaltique, sont
connues par forage sismique et grâce aux parties de croûte océanique qui ont été engagées dans des
phénomènes d'obduction.
La croûte océanique se forme à partir de magmas basaltiques issus de la fusion partielle du manteau à
l'aplomb des rides médio-océaniques (voir partie tectonique globale).
Les gabbros ont cristallisé en profondeur aux flancs de la chambre magmatique, les filons de dolérite
ont amené le magma au fond de l'océan où il s'est épanché et s'est solidifié sous forme de Pillow-lavas
ou laves en coussin.

http://mon.univ-montp2.fr/courses/GLST101/document/R%E9sum%E9s_de_cours/1_La_geosphere/index.html

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