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Aujourd’hui, les géologues peuvent proposer un modèle de la Terre révélant à la fois son organisation
en surface mais aussi ses structures profondes. Comment un tel modèle a-t-il pu être établi, en
particulier pour les enveloppes les plus profondes du globe terrestre alors même que les forages les
plus profonds n’ont pas atteint 12 km sur les 6378 km que constitue le rayon terrestre ?
Ce contraste s’explique par l’existence de deux types de croûte terrestre (croûte : enveloppe la plus
superficielle du globe) : la croûte océanique, présente dans les régions immergées et la croûte
continentale, présente au niveau des continents (la partie périphérique de la croûte continentale,
située sur les bords des océans, est également immergée).
Le contraste entre le domaine continental et le domaine océanique est observable à différents niveaux
(diapo 3). :
a. au niveau de l’altitude : l’altitude moyenne des domaines continentaux est de 840 mètres alors que
celle des domaines océaniques est de -3800 mètres (pour information : altitude maximale en domaine
continental : Mont Everet 8848 mètres – profondeur maximale en domaine océanique : Fosse des
Mariannes -10971 mètres).
Les roches de la croûte continentale présentent une importante diversité avec des roches
magmatiques (ex : granite), des roches métamorphiques (ex : gneiss) et des roches sédimentaires (ex :
calcaires, grès …). Malgré cette diversité, la composition moyenne de la croûte continentale est proche
de celle d’un granite tout comme sa densité qui est de 2,6 environ.
Les roches de la croûte océanique présentent une forte homogénéité : ce sont des roches
magmatiques avec en surface des basaltes (roches magmatiques volcaniques) qui recouvrent des
gabbros (roches magmatiques plutoniques). Cet ensemble est généralement recouvert d’une couche
de sédiments. La densité des roches de la croûte océanique est d’environ 2,9.
c. au niveau de son âge : l’âge moyen des roches de la croûte continentale est plus élevé que celui des
roches de la croûte océanique. En effet, on peut trouver des roches très anciennes dans la croûte
continentale (certaines sont datées de plus de 4 milliards d’années) alors que les roches de la croûte
océanique ne dépassent pas 200 Ma.
– les ondes P (ondes premières) : ce sont les plus rapides et sont donc les 1ères à parvenir en surface.
Elles se propagent dans tous les milieux, solides et liquides.
– les ondes S (ondes secondes) : ce sont les 2des à parvenir en surface. Elles ne se propagent que dans
les solides. Elles sont beaucoup plus destructrices que les ondes P.
La vitesse des ondes augmente avec la densité des matériaux et donc diminue avec leur température
(puisque la densité d’un matériau diminue si sa température augmente).
Lorsque des ondes parviennent à l’interface de deux milieux différents, une partie des ondes est
réfléchie et l’autre partie est réfractée (les ondes pénètrent alors dans le milieu avec une trajectoire
déviée).
– qu’il existait, en profondeur, des surfaces de discontinuités, matérialisant des limites entre deux
enveloppes différentes (exemple : discontinuité du Moho séparant la croûte du manteau),
– qu’il existait des zones plus chaudes se traduisant par un ralentissement de la vitesse de propagation
des ondes sismiques (exemple : la LVZ),
– qu’il existait une enveloppe liquide empêchant la propagation des ondes S (exemple : noyau externe).
En utilisant ces différentes données, les géologues ont pu élaborer un modèle de la structure interne
de la Terre, appelé modèle PREM (Preliminary Reference Earth Model) établi à partir des variations de
la vitesse de propagation des ondes sismiques. Selon ce modèle, la Terre est constituée d’une
succession d’enveloppes concentriques hétérogènes, qui se distinguent par leur composition et/ou
l’état plus ou moins rigide des roches qui composent ces enveloppes :
– une croûte
La couche la plus externe du globe est appelée la croûte. On distingue la croûte océanique et la
croûte continentale selon plusieurs critères : l’épaisseur, la densité la nature et l’âge des roches :
− de type continental (épaisseur moyenne de 30 km mais pouvant varier de 0 à 90 km)
− ou océanique (épaisseur moyenne de 7 km). Sa limite inférieure est la discontinuité du
Moho correspondant à un changement de roches entre celles de la croûte et celles du
manteau.
– un manteau, constitué essentiellement d’une roche, la péridotite dont les deux minéraux principaux
sont l’olivine et les pyroxènes. Cette couche est subdivisée en plusieurs enveloppes :
a. le manteau lithosphérique, rigide et constituant l’enveloppe profonde de la lithosphère. La limite
inférieure de la lithosphère est définie par la température de 1300°C (on parle d’isotherme 1300°C
pour qualifier cette discontinuité). La lithosphère a une épaisseur moyenne de 100 km.
b. l’asthénosphère, dont la couche supérieure est appelée LVZ, se caractérise par une structure
davantage déformable, donc moins cassante que la lithosphère.
N.B : La lithosphère, rigide, repose sur l’asthénosphère qui est ductile, c’est-à-dire qu’elle est
déformable.
c. le manteau inférieur
– un noyau, subdivisé en un noyau externe liquide et un noyau interne (ou graine) solide.
Discontinuité :
La discontinuité est une zone frontière entre deux couches qui n’ont pas la même densité. Les ondes
changent de trajectoire lorsqu’elles passent une discontinuité.
• La discontinuité de Mohorovičić appelée aussi le Moho sépare la croûte etle manteau. Elle se
situe entre 0 et 15 km sous la croûte océanique et entre et sous la croûte continentale. Elle est
plus profonde sous les reliefs montagneux.
– transfert par conduction : il y a transfert d’énergie sans mouvement de matière, ce qui en fait un
mécanisme de transfert d’énergie peu efficace.
– transfert par convection : il y a transfert d’énergie avec mouvement de matière, ce qui est un
mécanisme très efficace pour transférer de l’énergie.
Selon les enveloppes terrestres et les mouvements de matière qui peuvent ou non les affecter, les
modes de transfert d’énergie sont différents :
– dans la lithosphère, le transfert d’énergie se réalise essentiellement par conduction car c’est une
enveloppe très rigide dans laquelle il n’y a pas de déplacement de matière. Ainsi, la chaleur est peu
transférée de la base de la lithosphère (chaude) au sommet de la lithosphère : cela se traduit donc par
une différence importante de température entre la base de la lithosphère et le sommet.
Le modèle thermique de la Terre confirme donc le modèle de la structure interne du globe établi à
partir des données sismiques (modèle PREM).
Le modèle thermique de la Terre présente quelques situations locales particulières et non conformes
avec le modèle général, en particulier quelques phénomènes de convection dans la lithosphère. Ces
situations sont révélées par des anomalies de la vitesse de propagation des ondes sismiques :
– dans les zones de magmatisme (dorsales, points chauds, volcanisme de subduction), il existe un flux
de chaleur particulièrement élevé correspondant à la présence de magma chaud associé à un courant
ascendant de matière chaude. Ce phénomène de convection est révélé par une vitesse de propagation
des ondes sismiques anormalement basse (une faible vitesse de propagation des ondes sismiques
s’explique par une densité plus faible des roches, pouvant s’expliquer par une température des roches
plus élevée).
– dans les zones de subduction, il existe une anomalie thermique négative, révélée par une vitesse des
propagations des ondes sismiques anormalement élevée, correspondant à l’enfoncement de la
lithosphère froide (car âgée, donc refroidie) dans le manteau.
Conclusion
Le globe terrestre est traversé par des ondes sismiques, les ondes P et S. Leur vitesse et leur direction
nous renseignent sur la structure des couches profondes du globe terrestre de la Terre. Nous savons
ainsi que le noyau est solide en son centre, liquide en périphérie, que le manteau est ductile et que la
croûte terrestre est solide et nous avons pu mettre en évidence les profondeurs de chaque couche. La
croûte et le manteau se divisent en deux ensembles : la lithosphère et l’asthénosphère. Des
discontinuités marquent les frontières entre chaque couche.