Vous êtes sur la page 1sur 42

ETUDE DE LA DYNAMIQUE DE LA TERRE

Notions de stratigraphie Licence II

COULIBALY Drissa Décembre 2023


Plan du cours
I. Architecture des roches sédimentaires
II. Notion de stratigraphie
1. Définition et but de la stratigraphie
2. Principes de la stratigraphie
3. Exceptions aux principes
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1. Datation des terrains
2. Echelle stratigraphique
3. Aperçu sur la paléontologie - Relation avec la stratigraphie
I. Architecture des roches sédimentaires
Quelques définitions
• structure : arrangement des grains, au niveau microscopique (microstructure);
• texture : arrangement des grains, au niveau macroscopique (observation visuelle);
• débit : tendance d'une roche à se débiter suivant des plans préférentiels (cf clivage des minéraux);
• stratification : agencement en couches, ou strates, de dépôts successifs et horizontaux de sédiments;
• strate :
- couche de terrain possédant une individualité nette;
- séparées par des joints de stratification horizontaux;
- Diaclases:
 perpendiculaires aux strates;
 surtout dans les roches dures;
 cassures provoquées par des rotations localisées des strates
• irrégularités de stratification :
(a) lentilles : tailles variables (dm à hm);
(b) stratification littorales : alternances de lentilles superposées ou imbriquées;
I. Architecture des roches sédimentaires

• schistosité : débit d'une


roche en feuillets
(a) formation de la roche :
schistes et micaschistes
(b) apparition plus tardive :
roche soumise à de fortes
contraintes
Exemple : schistosité oblique
à la stratification
II. Notions de stratigraphie
1. Définition et but de la stratigraphie (1/3)
La stratigraphie est l'étude de la succession des dépôts
sédimentaires de la croûte terrestre, généralement arrangés
en couches ou strates, souvent riches en fossiles.
Son but est d'étudier ces strates afin de retrouver les
phénomènes géologiques qui sont à l'origine de leur
formation. Parfois nommée géologie historique, la
paléontologie y joue un rôle essentiel. C’est une branche
pluridisciplinaire étudiant l'agencement des différentes
couches géologiques afin d'en tirer des informations
temporelles.
II. Notions de stratigraphie
1. Définition et but de la stratigraphie (2/3)
Elle se base sur plusieurs types d'études différentes, comme
la litho stratigraphie (étude de la lithologie), la bio
stratigraphie (étude des fossiles et des biofaciès) ou la
magnéto stratigraphie (études magnétiques), dont la
corrélation des informations permet de dater les couches
géologiques de façon relative entre elles et de les placer de
manière précise sur l'échelle des temps géologiques.
II. Notions de stratigraphie
1. Définition et but de la stratigraphie (3/3)
allo stratigraphie en fonction d’unités discontinues (fluviatiles
par exemple); chrono stratigraphie en fonction de l’âge des
unités :
- géochronologie (découpage du temps à partir d’âge mesurés);
- climato stratigraphie (du climat ou de ses manifestations
surtout au Quaternaire);
- stratigraphe isotopique (en fonction des isotopes O18);
Ces études reposent sur un certain nombre de principes qui
permettent d'expliquer la logique de l'agencement des couches
géologiques : le principe de superposition, le principe de
continuité, le principe d'identité paléontologique, le principe
d'uniformitarisme.
II. Notions de stratigraphie
II. Notions de stratigraphie
2 . Principes de la stratigraphie (1/11)
 principe de superposition : en l'absence de
bouleversements structuraux, une couche est plus récente
que celle qu'elle recouvre et plus ancienne que celle qui la
recouvre ;
Cas particuliers
- série renversée par tectonique
- injection
- remplissage de cavités (karst) et d’encoches
- (grands glissements de terrain: âge de
mise en place plus récent)
- (terrasses alluviales, mais en fait pas de superposition)
2 . Principes de la stratigraphie (2/11)
Ce principe s’applique aux roches sédimentaires ou volcaniques

« Dans une série sédimentaire


(ou une pile de coulées
volcaniques), une couche (ou
une coulée) est plus récente
que celle qui est sous-jacente
et plus ancienne que celle qui
est sus-jacente. »

Empilement de couches horizontales NB : il ne faut pas que la succession des roches


déposées en milieu marin ( calcaires avec aient été inversées par la tectonique.
intercalations de marnes).
2.Principes de la stratigraphie (3/11)

 Principe d’actualisme (uniformitarisme)

•Énoncé pour la 1ère fois par Lyell en 1830

•« Les lois régissant les phénomènes géologiques actuels


étaient également valables dans le passé » c’est-à-dire les
structures géologiques passées ont été formées par des
phénomènes (tectoniques, magmatiques, sédimentaires ou
autres) agissant comme à notre époque ;
2 . Principes de la stratigraphie (4/11)
 principe de continuité : une même couche a le même âge sur
toute son étendue c’est-à-dire lorsqu’une couche est située entre
deux couches repères identiques dans deux zones géographiques
différentes, on admet qu’elles ont le même âge.
Panorama de la
dent d’Arclusaz
dans
le massif
des Bauges (Savoie)

Panorama près
de Grenoble dans
le massif du
Vercors
(Isère)
2 . Principes de la stratigraphie (5/11)
 principe de recoupement: les couches sédimentaires sont plus anciennes
que les failles ou les roches qui les recoupent ;
«Lorsque des formations
 Evènements tectoniques géologiques se recoupent, la plus
• Les failles récente recoupe la plus ancienne.
Lorsqu’un évènement affecte des
Cendres -30 000 ans
formations géologiques, il est plus
récent que celles-ci et plus ancien
que les plus vieilles formations non
affectées.»
Exemple d’une faille
Basalte -31 000 ans normale qui recoupe les basaltes et blocs
basaltiques de -31000 et -32000 ans mais
ne recoupent pas les cendres de -30 000
ans.
D’après le principe de recoupement,
l’extension à l’origine de cette faille est
Bloc Basaltique -32 000 ans donc survenue entre -31000 et -30000 ans.
2 . Principes de la stratigraphie (6/11)
• Les plis
Plis synformes et antiformes dans des roches sédimentaires.
La compression à l’origine de ces plis est survenu après le dépôt des différentes
couches sédimentaires.

Synclinal

Anticlinal
2 . Principes de la stratigraphie (7/11)
• Evènements magmatiques
. Volcanisme
Le filon de basalte
recoupe le gabbro, il est
donc postérieur au
gabbro d’après le
Gabbro
Filon de basalte
principe de
recoupement.

http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/objets/Images/diversite-des-ophiolites/diversite-des-ophiolites-fig09.jpg
2 . Principes de la stratigraphie (8/11)
• Evènements magmatiques
.Plutonisme
Le granite recoupe les roches sédimentaires, il s’est donc mis en place
après leurs dépôts. Il provoque une auréole de métamorphisme à son
contact.
Remarque : On ne eut précisément dater un granite. On aura une date
inférieure mais pas de date supérieure sauf dans le cas où il serait
recoupé par une érosion, une faille…
2 . Principes de la stratigraphie (9/11)
• Evènements métamorphiques
Coupe de gabbro obs. en LPNA Dans une roche
métamorphique, un
plagioclase minéral inclus dans un
autre lui est généralement
antérieur.

Dans le cas du zircon, il est toujours


antérieur à la biotite qui l’entoure Des inclusions de petites
(datation absolue) mais l’auréole est, cristaux d un minéral dans de
elle, postérieure. Glaucophane grands cristaux d un autre
Inclusion d’un formé par minéral sont souvent
zircon au sein l’interaction du
d’une biotite pyroxène et du
considérés comme
avec son plagioclase à contemporains. Le grand
auréole de haute pression cristal croit et englobe le
désintégration
radioactive
et basse petit.
température.
2 . Principes de la stratigraphie (10/11)
 principe d'identité paléontologique : deux couches ayant les
mêmes fossiles sont considérées comme ayant le même âge ;

• Un fossile stratigraphique permet de dater à distance des couches


géologiques.
• Il doit répondre à 3 critères:
- une durée de vie brève à l’échelle des temps géologiques;
- une répartition sur une vaste aire géographique;
- doit être représentée par un grand nombre d’individus
2 . Principes de la stratigraphie (11/11)

 principe d'horizontalité : les couches sédimentaires se


déposent horizontalement ; une séquence sédimentaire
qui n'est pas en position horizontale a subi des
déformations postérieures à son dépôt ;
Ce principe s’inspire du fait qu’un dépôt de sédiments au
fond des mers et océans, se fait initialement (ou
originellement) en position horizontale.
 principe d'inclusion : les morceaux de roche inclus
dans une autre couche sont plus anciens que leur
contenant.
3. Exceptions aux principes (1/5)
Pour chacun de ces principes on peut trouver des exceptions. Ces exceptions
dépendent du mode de sédimentation et de l'échelle à laquelle on les observe :
 les nappes alluviales les plus récentes peuvent être déposées après
l'encaissement de la vallée et être plus basses que les alluvions antérieures
(néanmoins, les alluvions récentes ne sont pas recouvertes par les plus
anciennes) ;
 les dépôts fluviatiles et deltaïques ne se déposent pas horizontalement, mais
en sédimentation oblique ;
 les sédimentations bio-construites ne sont pas obligatoirement horizontales
(un récif corallien n'est pas horizontal par exemple) ;
 Le principe de superposition s'applique encore dans le cas de terrains plissés,
mais pas si les séries sédimentaires ont été renversées par des mouvements
tectoniques.
3. Exceptions aux principes (2/5)

+ récents

+ anciens

Série stratigraphique selon le principe de superposition


3. Exceptions aux principes (3/5)

Discordance
 Lorsqu'il y a interruption de la sédimentation, suivie d'une déformation (failles,
basculement ou plissement) et d'une érosion, il y a discordance entre les
couches (ou strates) les plus anciennes déformées et celles plus récentes,
horizontales. Il existe aussi des discordances sédimentaires. Elles sont le
résultat d'un changement du milieu de dépôt. Ce changement est provoqué par
une variation du niveau marin.
 Une discordance angulaire existe entre deux couches superposées dont les
pendages sont différents de part et d'autre de la surface de discordance. La
série inférieure de strates a alors subi des déformations (basculement dans le
cas d'une série monoclinale, plissement dans le cas d'un synclinal ou d'un
anticlinal: dans ce cas c'est une discordance angulaire sur structure plissée).
 Certaines strates concordantes en un point, peuvent progressivement devenir
discordantes : c'est une discordance progressive.
3. Exceptions aux principes (4/5)

Discordance angulaire Principe de continuité latérale


3. Exceptions aux principes (5/5)

Lacune
 Lorsqu'il n'y a pas de continuité chronologique entre deux couches, on parle de lacune. Il y a
deux types de lacunes :
 lacune d'érosion : l'érosion a enlevé des couches, puis la sédimentation a repris en laissant la
lacune. Ce phénomène est lié à l'histoire paléo tectonique de la région considérée.
 lacune de sédimentation : pendant la période correspondant à la durée de la lacune, la
sédimentation s'est interrompue. Cela est peut être dû à une régression marine.

Laminations alguaires dolomitisées au En jaune, les laminations Lacunes soulignée par les niveaux de
sommet alguaires dolomitisées laminations alguaires
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1. Datation des terrains
Pour repérer un événement passé (dépôt d'une couche, montée d'un
magma, projection volcanique, …)
on peut :
- le situer par rapport à un autre → chronologie
- essayer d'en connaître la date → chronologie
L'âge d’une couche géologique est donné par deux méthodes de
datations:
 La datation ou chronologie relatives se basant sur les principes de la
stratigraphie; c’est-à-dire qu’elle donne la position d’un terrain par
rapport à un autre mais ne donne jamais l’âge exact de la formation.
Elle établie donc une relation d’antériorité ou de postériorité entre
les différentes formations géologiques.
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1. Datation des terrains
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1. Datation des terrains
 La datation ou chronologie absolue qui permet de placer les
évènements chronologiques dans le temps. La datation absolue
repose sur des témoignages inclus dans les roches qui sont
indépendants des roches qui l’entourent. On a deux types de
datations absolue: usages des rythmes et la radio chronologie.
 Usage des rythmes se basant sur les traces journalières ou
saisonnières laissées par certaines espèces sur les différentes
formations:
 la dendrochronologie (comptage des cernes sur un tronc d’arbre,
mais cela requiert un tronc en bon état de conservation, donc rare ou
possible, mais pour des tps très récents);
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1.Datation des terrains
 les varves (dépôts d’eaux calmes essentiellement dans les
lacs proglaciaires, donc valables surtout pour la datation du
quaternaire, encore une fois…);
 les cycles des paramètres orbitaux;
 les cycles d’alternance pélagique calcaire-marne pour les
régions à sédimentation continue et monotone;
 La radiochrologie repose sur la présence d’éléments
radioactifs en très faible quantité dans les minéraux des
roches magmatiques et métamorphiques, incorporés lors de
leur formation.
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1. Datation des terrains
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1. Datation des terrains
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1. Datation des terrains
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1. Datation des terrains
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
1. Datation des terrains
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
2. Echelle des temps géologiques

L’échelle des temps géologiques résulte de la combinaison de ces 2


âges. Il s’agit d’une sorte de calendrier géologique qui débute avec la
naissance de la Terre et se poursuit au temps actuel, ou temps « zéro
». L’échelle raconte et donne la chronologie des évènements
géologiques qui affectent la croûte terrestre depuis sa formation à nos
jours.
Elle est divisée en grandes unités : les ères : de la récente à la plus
ancienne, on distingue : le Cénozoïque, subdivisé en 2 périodes : le
Quaternaire et le Tertiaire ; le Mésozoïque ( ou ère secondaire), le
paléozoïque (ou ère primaire) et le précambrien ( qui regroupe le
Protérozoïque, l’Archéen et l’Hadéen).
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
2. Echelle des temps géologiques
Les différentes datations absolue
ont permis l’établissement d’une
échelle stratigraphique.
L'échelle stratigraphique divise la
fin de l'histoire de notre planète en
Eres, Etages, sous-étages...
 Les limites entre les Eres se sont
imposées par une modification
drastique de la faune et de la
flore fossile.
 Les limites des étages
correspondent à des
modifications moins importantes
 Les âges absolus de ces limites
ont été déterminés par
géochronologie.
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
2. Echelle des temps géologiques
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
Enfin, la paléontologie, joue un rôle capital dans l’établissement de cette échelle,
dite également, échelle stratigraphique.
3. Aperçu sur la paléontologie - Relation avec la stratigraphie
La paléontologie est la science qui étudie les restes d’organismes disparus, ou
fossiles, ainsi que leur mode de conservation, la fossilisation. Elle se trouve à la
jonction de deux sciences naturelles, la géologie et la biologie
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
3. Aperçu sur la paléontologie - Relation avec la stratigraphie
Qu'est-ce qu'un fossile ? On appelle fossile, des restes d'animaux et de
végétaux conservés dans des roches depuis des époques lointaines. Ils
se trouvent très souvent dans les roches sédimentaires.
Ces restes ou fossiles comportent essentiellement : les animaux, les
végétaux et des traces de vie (des pistes ; des empreintes ; des traces de
nourriture ; des endroits d'habitation ; des terriers : habitats d'animaux
comme les lièvres, les rats ; des déchets de défection (coprolithe :
excréments pétrifiés d'animaux). La fossilisation est le phénomène qui
conduit à la conservation de ces restes.
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
3. Aperçu sur la paléontologie - Relation avec la stratigraphie
Les conditions de fossilisation. Pour
qu’un organisme se fossilise, il faut un
enfouissement rapide après sa mort.
C'est la condition fondamentale d'une
fossilisation. Prenons le cas d’un
poisson qui meurt et tombe au fond
d’un lac. S’il est enseveli dans la vase
qui le couvre et le protège, il présente
la possibilité, des millions d’années
plus tard, de devenir un fossile.

La plupart du temps, les cadavres d'animaux et les végétaux abandonnés à l'air libre
ou immergés (donc : sous l'eau) ne tardent pas à pourrir et à disparaître sans laisser
de traces.
Très peu d'organismes (donc des témoins du passé) arrivent jusqu'à nous. On pense
que moins de 1% de la biomasse du passé nous est parvenue sous forme de fossiles.
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
3. Aperçu sur la paléontologie - Relation avec la stratigraphie
Quelles sont les parties des organismes qui sont susceptibles d'être fossilisées
et sous quelle forme ? On parle de la conservation des fossiles. Ce sont les parties
dures des organismes qui sont conservées. C'est-à-dire les squelettes
lorsqu'il s'agit de vertébrés, les coquilles lorsqu'il s'agit de gastéropodes, de
lamellibranches, etc. Ces restes peuvent donc être fossilisés tels quels ou être
remplacés par des minéraux qui prend exactement leur forme : c'est ainsi qu'on aura
des anciennes coquilles transformées en calcite, en silice, en dolomite, en pyrite…

Les parties dures peuvent être dissoutes et laisser des empreintes ou moules dans le
sédiment. Deux sortes de moules : interne et externe
Moule interne : le sédiment fin remplit une coquille de gastéropode, par exemple.
Au fil des temps la coquille se dissout ; il peut rester un moule parfait des caractères
internes des fossiles. Moule externe : Il s’agit de l'empreinte extérieure du fossile,
souvent en creux.
III. Ages des couches - Echelle des temps géologiques
3. Aperçu sur la paléontologie - Relation avec la stratigraphie

Vous aimerez peut-être aussi