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SOMMAIRE

Définition 1
1. Les failles. 2
2. Types de failles 3
2.1 Faille Normale 3
2.2 Faille Inverse 3
2.3 Décrochement 4
2.4 Relation avec les séismes 5
2.4.1 Processus endogènes 5
2,4,2 Formation d'un Tsunami 6
3. Les plis. 6
4. Le plissement 8
5. Eléments d'un pli 12
5.1 Types de plis. 13
5.2 Anticlinal 14
5.3 Synclinal 14
5.4 Chevauchement 14
5.5 Nappe de charriage 14
6. Mesure des éléments structuraux. 16
6.1 Mesure du pendage 16
6.2 Les courbes de niveau. 17
7. Le volcanisme 18
7.1 Présentation 18
7.2 Formation des geysers 18
7.3 Volcans 19
7.3.1 Volcans fissuraux 20
Volcans centraux 20
Volcans boucliers 20
Volcans des zones de subduction 21
7.3.5 Caldeiras 22
8. Phénomènes magmatiques 23
Types d'éruptions 24
Dépôts volcaniques 25
8.3 Formes magmatiques 26
8.4 Points chauds 27
8.5 Les risques liés au volcanisme 28
Géologie Structurale Naftogaz 2006

Définition
Limitée à l’origine à l’analyse des déformations des couches sédimentaires, la géologie
structurale prend en compte aujourd’hui les déformations des ensembles régionaux. L’étude des
formes structurales conduit à des comparaisons entre les éléments observés et à la classification
des formes apparentées. On distingue la géologie structurale comparative, qui envisage les
grands ensembles, et les approches théoriques et expérimentales, qui portent leurs efforts sur
l’analyse microscopique des minéraux dans les roches déformées. La prospection minière
recourt à la géologie structurale, et notamment la recherche pétrolière qui a pour objet la
détection des « pièges » structuraux susceptibles de retenir les huiles minérales.
La géologie structurale est l'étude des processus par lesquels les forces (contraintes)
appliquée aux roches y transforment les formes (structures) et les agencements granulaires
(microstructures). Cette transformation est une déformation. Les deux grandes familles de
structures que les géologues étudient sont les failles et les plis.
Parmi les processus étudiés, les principaux sont:
• La rupture des roches (dite déformation fragile)

• Le plissement

• La déformation plastique des roches (dite déformation pénétrative ou déformation ductile)

• La rhéologie des roches

• La microstructurale des minéraux, qui étudie la déformation des minéraux au cours de leur
croissance.
Les résultats d'une étude structurale trouvent leur application dans la compréhension de la
tectonique d'une région.

La stratigraphie nous a montré que les couches des terrains sédimentaires se déposent
horizontalement les uns au dessus des autres. Dans les bassins sédimentaires, elles restent à
peu près dans cette position. Les déformations localement observées accompagnent des
soulèvements de toute une région par rapport à des zones voisines plus ou moins affaissées.

L’orogenèse (genèse des montagnes) comprend donc des mouvements verticaux de vastes
régions, accompagnés de bombements à grand rayon de courbure (géo anticlinaux et
géosynclinaux) et des formations plus évidentes à l’échelle locales, atteignant seulement la
couverture sédimentaire (plis et failles de couverture).

Ces déformations visibles en surface (failles, plis), sont des formes tectoniques. La tectonique
étudie leur architecture.

Les mouvements profonds du socle ne sont accessibles que par les méthodes géophysiques
(études des séismes, anomalies de la pesanteur, température interne du globe…).

1. Les failles.

Une faille est une fracture (un plan de rupture) dans l’écorce terrestre. Les couches rocheuses
situées de part et d’autre de la faille bougent ou ont bougé l’un par rapport à l’autre. Ce
mouvement qui est dû au mouvement des plaques tectoniques peut être horizontal, produisant
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un décrochement, ou vertical produisant un rejet dont l’escarpement peut atteindre plusieurs


milliers de mètres. Un déplacement brutal le long d’une faille peut entraîner un séisme.
Les failles peuvent avoir des tailles "continentales" (plus de 1000km), jusqu'à des tailles
décimétriques (visible dans les carrières ou sur le bord des routes).

Dimensions
Il est à noter qu'il existe une relation entre:
• la taille de la faille (en carte)

• la profondeur de la faille

• le mouvement total sur cette faille

• l'épaisseur de la zone fracturée

Typiquement, une faille déca kilométrique (~10 km) de long affectera une épaisseur de roche de
kilométrique (~1 km), le mouvement total sera hectométrique (~100 m) et l'épaisseur de la zone
fracturée décamétrique (~10 m). Cette relation est néanmoins très variable suivant le contexte et
le type de faille.

Un rift est une grande dépression bordée de failles.

En géologie, un horst désigne un compartiment resté haut entre des failles normales. On y
oppose le terme graben, qui désigne le compartiment abaissé.

2. Types de failles
Suivant le type de mouvement relatif, on définit trois types de failles : normale, inverse et
décrochement.

2.1 Faille Normale


En géologie, une faille normale est un plan incliné (le plus souvent d'environ 60°) séparant deux
compartiments rocheux. Le glissement sur ce plan de faille se traduit par un écartement des
deux compartiments, et par l'abaissement du bloc supérieur par rapport au bloc inférieur. Ce
mouvement relatif accommode un allongement horizontal.

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Faille Normale : Elle se forme


lorsque deux blocs de l’écorce
terrestre s’écartent l’un de
l’autre sous l’effet de forces de
distension.

Une faille normale accompagne une extension; le compartiment au dessus de la faille ("toit" ou
"hangingwall") descend par rapport au compartiment situé en dessous de la faille ("mur" ou
"footwall"). La partie affaissée située entre deux failles normales à pendage opposé est appelée
graben. La partie soulevée entre deux failles normales à pendage opposé est appelée horst. Les
failles normales présentant un faible pendage et une signification régionale peuvent être
appelées "faille de détachement" ("detachment fault").

2.2 Faille Inverse


Une faille inverse est un plan incliné (le plus souvent d'environ 30°) séparant deux
compartiments rocheux. Le glissement sur ce plan se traduit par le rapprochement des deux
compartiments et par le soulèvement du compartiment supérieur par rapport au compartiment
inférieur. Ce mouvement relatif accommode un raccourcissement horizontal. La spécificité des
failles inverses est qu'elles provoquent une superposition anormale et un redoublement des
couches sédimentaires.

Une faille inverse se forme


lorsque deux bloques de
l’écorce terrestre subissent
tous deux une compression
et que l’un des blocs
chevauche l’autre.

Une faille inverse, ou chevauchement qui accompagne une compression; le compartiment au


dessus de la faille ("toit" ou "hangingwall") monte par rapport au compartiment situé en dessous
de la faille ("mur" ou "footwall"). Chevauchements lorsqu'elles sont très faiblement inclinées)
caractérisent une déformation compressive. Elles se trouvent donc en général dans les régions
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du globe où la tectonique des plaques induit une convergence relative. Cela peut se produire en
bordure de plaques, comme dans une zone de subduction et le prisme d'accrétion associé, ou au
sein de la croûte continentale, comme dans les chaînes de montagnes, qui résultent de la
collision et du rapprochement de deux plaques tectoniques. Ce sont d'ailleurs les failles inverses
et chevauchements qui y sont à l'origine de l'épaississement de la croûte et de la construction de
la chaîne.

2.3 Décrochement
Un décrochement est souvent une faille presque verticale le long de laquelle un compartiment
rocheux coulisse horizontalement par rapport au compartiment opposé. Ce mouvement relatif
accommode aussi bien un allongement horizontal que le raccourcissement horizontal qui serait
perpendiculaire à cet allongement.
Un décrochement qui accompagne un mouvement de coulissage; les décrochements purs (faille
verticale et déplacement horizontal) ne s'accompagnent d'aucun mouvement vertical. Les
décrochements peuvent être dextre ou sénestre, suivant que le compartiment opposé à
l'observateur se déplace vers la droite ou la gauche (respectivement).
Les décrochements (appelés failles transformantes lorsqu'ils appartiennent à une bordure de
plaque) se rencontrent donc dans tous les types de contextes géodynamiques.
Suivant le sens du coulissement relatif, on définit deux types de décrochements:
• Décrochement dextre lorsque l'observateur faisant face à la faille voit l'autre compartiment
glisser vers sa droite
• Décrochement sénestre lorsque l'observateur faisant face à la faille voit l'autre
compartiment glisser vers sa gauche

2.4 Relation avec les séismes


La rupture et le glissement le long de la faille peuvent s'accompagner d'un tremblement de terre.
Si le glissement est libre, on parle de « creeping », et la déformation est asismique.

2.4.1 Processus endogènes


La fracture des grandes plaques lithosphériques, la dérive continue de la croûte continentale et
l’expansion de la croûte océanique à partir des dorsales médio océaniques : ces trois grands
ensembles de phénomènes sont à mettre sur le compte de forces dynamiques profondes. Le
diastrophisme est un terme général qui désigne toute déformation de l’écorce terrestre produite
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par des forces endogènes. Les bassins océaniques, les continents, les plateaux et les
montagnes trouvent leur origine dans ces mouvements. Le cycle géotectonique établit des
rapports entre ces formes structurales de grandes dimensions et les mouvements
lithosphériques, et les différents types de roches qui correspondent aux diverses étapes de leur
développement.
L’orogenèse ou formation des montagnes, est un phénomène plus localisé qui amène la
déformation des strates préexistantes. L’épeirogénèse affecte de grands domaines continentaux
et océaniques, et se traduit principalement par des mouvements de montée ou de descente à
partir desquels se forment plateaux et bassins. Les déplacements lents et graduels des
compartiments de la croûte affectent particulièrement les cratons, portions stables de la croûte.
Les failles sont des fractures de terrain avec déplacement, dont l’amplitude varie de quelques
centimètres à plusieurs kilomètres. Leur formation est souvent associée aux frontières des
plaques qui coulissent les unes contre les autres — la faille de San Andreas, par exemple au
nord de San Francisco — et aux zones de distension des continents — la Rift Valley, dans l’est
de l’Afrique. Les geysers et les sources thermales, tout comme les volcans, s’observent souvent
dans des zones tectoniquement instables.
Les volcans résultent de l’effusion, à la surface de la Terre, de laves provenant des profondeurs
du globe. Le plateau de la Columbia, dans l’ouest des États-Unis, est recouvert par des basaltes
volcaniques de plus de 3 000 m d’épaisseur et couvre 50 000 km2. Ces basaltes de plateau
proviennent d’éruptions fissurales. On distingue aussi les volcans boucliers, dont les cônes
présentent une pente faible, comme ceux des îles Hawaii, et les strato-volcans, comme le mont
Fuji ou le mont Saint Helens, qui sont composés de couches successives de différents
matériaux.
Vague de tsunami
Certains tremblements de terre et éruptions
volcaniques ont lieu sous les mers et les océans,
en particulier dans l'océan Pacifique. Ces
phénomènes sismiques et volcaniques peuvent
engendrer des tsunamis, c'est-à-dire une série de
vagues d'une force extrêmement dévastatrice
lorsqu'elles atteignent le rivage. La vague de
tsunami présentée sur cette photo a été
engendrée par un séisme de faible magnitude au
large des côtes indonésiennes.

2.4.2 Formation d'un tsunami


Un tsunami a généralement pour origine un tremblement de terre sous-marin. Mais il peut
également être engendré par une éruption volcanique sous-marine, un glissement de terrain ou,
de manière plus exceptionnelle, un impact de météorite.

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3. Les plis.
Un pli est une structure courbe issue d'une déformation ductile anisotrope de la roche. La
connaissance de la forme avant la déformation permet de la quantifier. Le cas le plus simple est
le pli de roches sédimentaires, dont la structure et les marqueurs sont planaires avant la
déformation.
Sous l’effet des contraintes tengeancielles, les couches ont tendance à se plisser. Les plis sont
rarement isolés. Le plus souvent ils sont groupés en faisceaux plus ou moins parallèles. Les plis
peuvent être tous droit ou également déjetés.

La présence des roches très plastiques, comme les couches de sel gemme, peut donner lieu à
des accidents tectoniques particuliers : sous l’effet de la pression, le sel, malléable, glisse entre
les strates et provoque des glissements, ou même s’injecte vers le haut dans les zones de
moindres résistances du sol, formant un pli diapir ou dôme de sel (rocher de sel de Djelfa).

Les roches sédimentaires sont à l'origine disposées en couches à peu près horizontales
puisqu'elles proviennent de la transformation de sédiments qui se sont déposés à l'horizontale.
Mais on les retrouve souvent inclinées, déformées, affectées par des plis et des failles,
particulièrement dans les chaînes de montagnes. Les contraintes responsables de la déformation
des roches de la croûte terrestre ont des sources multiples. Les déformations résultent le plus
souvent des mouvements des plaques lithosphériques qui se traduisent par des contraintes qui
modifient la forme des roches, leur volume et, dans certains cas, leur composition chimique et
minéralogique.
Il y a fondamentalement deux types de contraintes qui déforment les roches: les contraintes de
compression et celles de tension. Dans la compression, les forces convergent; elles peuvent
être coaxiales ou non. La déformation d'un jeu de carte sous contraintes de compression illustre
la différence. Dans le cas d'une contrainte de compression coaxiale, les cartes vont s'arquer,
comme illustré ici:

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Si les contraintes ne sont pas coaxiales, il va se développer du cisaillement; le jeu de carte se


déforme par le glissement des cartes les unes sur les autres:

Dans la tension, les contraintes divergent et ont pour effet d'étirer le matériel.
Les schémas qui suivent illustrent la déformation des couches de roches sous des régimes de
contraintes en compression et en tension. Prenons comme volume de départ, un empilement de
couches de roches non déformées à l'horizontal.

Les plis constituent la manifestation d'un comportement plastique (ductile) des roches sous
l'effet de contraintes de compression.

4. Le plissement
En géologie, flexion de roches stratifiées. La plupart des couches rocheuses qui affleurent dans
les carrières et le long des fleuves et des côtes étaient, à l'origine, des sédiments qui se
déposèrent au fil des ères géologiques sous forme de strates horizontales. Cependant, tels que
nous les observons aujourd'hui, non seulement ces sédiments se sont solidifiés, mais bien
souvent ils présentent également une inclinaison. Si l'affleurement est suffisamment important, il
est possible de suivre les couches jusqu'à des déformations en forme de voûte ou d'auge.
Les strates rocheuses ressemblent à une pile de nappes froissées et présentent une série de
déformations, les plis : elles ont subi des épisodes de plissement. Les plis incurvés vers le haut
sont des anticlinaux : leur axe suit la ligne de crête de la courbure, et leurs flancs retombent vers

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les structures en auge avoisinantes, les synclinaux. Les structures monoclinales présentent une
partie horizontale et un flanc incliné ; les structures isoclinales présentent deux flancs inclinés
dans la même direction et selon le même angle (plis déversés ou couchés) ; les structures
périclinales divergent en éventail vers le bas (sommet d'un dôme) ou vers le haut (fond d'une
cuvette).
Les plis étant des ondulations, on mesure leur longueur d'onde (de crête à crête ou de creux à
creux) et leur hauteur (de crête à creux). Ils peuvent être microscopiques ou mesurer plusieurs
kilomètres de longueur.
Un pli simple est une charnière définie par la courbure maximale des couches. L'axe de la
charnière joint les points de plissement maximal le long d'une strate. La surface axiale, ou plan,
traverse les charnières de couches successives, tandis que l'axe du pli peut être n'importe quelle
ligne de la couche qui est parallèle à l'axe de la charnière.
Les surfaces axiales sont verticales dans les plis droits. Lorsque la surface axiale est inclinée et
que les flancs pendent dans des sens opposés, le pli est « déjeté ». Si la surface axiale est
inclinée et que les flancs pendent tous deux dans le même sens que la surface axiale, le pli est
« déversé ». Dans un pli « couché », la surface axiale rejoint l'horizontale. Il se peut, enfin, que le
flanc du pli situé au-dessus de la surface axiale se détache entièrement et soit entraîné plus loin :
on a alors une nappe de charriage, phénomène fréquent dans les Alpes.

Roches plissées
Ces couches sédimentaires plissées forment un pli anticlinal. La théorie de la
tectonique des plaques explique la formation des montagnes sous l'action de
forces internes. La convergence des plaques crée d'énormes forces de
compression, qui provoquent le plissement des terrains et parfois leur rupture.

On distingue également les plis parallèles (ou isopaques), où l'épaisseur de la couche reste
constante, et les plis anisopaques, où l'épaisseur des couches varie soit que le pli ait été étiré,
soit qu'il ait été comprimé.
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La plupart des plissements résultent des pressions qui s'exercent sur la croûte terrestre. Les
roches sont si dures et cassantes qu'il est difficile d'imaginer qu'elles puissent subir des
déformations et dessiner des courbes et encore moins s'écouler comme de la pâte dentifrice
(c'est le cas des formations « ptygmatiques » observées dans les roches métamorphiques
profondément remaniées où apparaissent de multiples petits plis très rapprochés, mais sans
régularité dans l'orientation des charnières et des surfaces axiales). Dans les profondeurs de la
croûte terrestre, la chaleur est un facteur essentiel : c'est elle qui transforme les roches
cassantes en matériaux souples et malléables.

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Pour décrire les plis, on utilise les termes d'anticlinal quand le pli se ferme vers le haut et de
synclinal lorsqu'il se ferme vers le bas. Les plis sont dits droits lorsque le plan axial est vertical. A
l'autre extrême (non illustré ici), il y a les plis couchés, lorsque le plan axial est horizontal. Entre
les deux, il y a les plis déjetés et les plis déversés. Les plis droits résultent de contraintes de
compression coaxiales, les plis déjetés et déversés de contraintes qui ne sont pas coaxiales.
La déformation cassante se traduit par des plans de cassures, les failles.

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Par convention, on nomme toit le compartiment qui se situe au-dessus du plan de faille, et mur
celui qui est au-dessous. Le rejet est le déplacement net des deux compartiments. Les
contraintes de compression produisent des failles inverses (plan de faille abrupte) ou de
chevauchement (plan de faille près de l'horizontale). Dans ces deux cas, le toit monte par rapport
au mur. Les contraintes de tension produisent des failles normales et listriques; le toit descend
par rapport au mur. Les failles de décrochement (ou de coulissage) constituent un cas particulier;
elles se produisent par le déplacement de deux compartiments l'un par rapport à l'autre dans un
plan horizontal. On les retrouve en régimes compressifs ou extensifs.
Une application très importante de tout cela, c'est qu'en étudiant la géométrie des terrains
déformés, le géologue est en mesure de définir la nature des contraintes qui ont produit une
géométrie donnée et d'en déduire l'histoire de la dynamique d'une région.
Tous ces mouvements de l'écorce terrestre sont régis par la dynamique engendrée par les
roches en fusion dans les profondeurs de la terre et par les mouvements des plaques. Ils
engendrent la formation des chaînes de montagne et des éruptions volcaniques en général dans
les zones qui sont favorables.

5. Eléments d'un pli


Une surface plane courbée admet localement un arc de cercle pour description. L'inverse de ce
rayon est nommé ici courbure de la surface. Plus cette surface est proche d'un plan, plus sa
courbure est faible et plus le rayon du cercle associé est grand. Cette définition correspond à la
notion de courbure. Ainsi la courbure de la terre est plus faible que la courbure de n'importe quel
pli observable.

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La région du pli où la courbure est maximale est la charnière du pli. Les régions de courbure
minimale, situées de part et d'autre de la charnière sont les flancs du pli. Dans le cas d'un pli
dans une roche sédimentaire, les charnières de chaque couche définissent un axe du pli sur une
coupe. En volume, ces axes définissent un plan axial du pli. Dans un pli, le sens de la courbure
est donné par la direction de sa convexité. Ainsi, une Antiforme a sa convexité vers le haut et
une Synforme a sa convexité vers le bas. Les expressions anticlinales et synclinales désignent
des antiformes et des synformes dans des roches sédimentaires.
Dans ces dernières, il est possible de distinguer les variations d'épaisseur des plis dues à la
déformation ou encore de distinguer les longueurs relatives des flancs de pli. Il est aussi possible
d'avoir deux plans axiaux. Il est également possible de hiérarchiser les plis en échelle et dans le
temps.

5.1 Types de plis.

Pli droit, déjeté ou couché: Un pli est droit si son plan axial est vertical, déjeté s'il est oblique et
couché si son plan axial est presque horizontal.
Pli ouvert, serré ou isoclinal: Un pli est ouvert si l'angle entre ses flancs est très important,
serré si l'angle est faible et isoclinal si ses flancs sont parallèles.
Pli principal ou parasitaire: Un pli est dit parasitaire s'il déforme le flanc d'un autre pli, qui sera
dit principal. C'est ainsi qu'une flexure locale d'un marqueur peut former un kink bank. Ces
derniers sont souvent par paires conjuguées.
Tous les plis précédents ont des flancs de même longueur relative et un seul plan axial. Une
forme plissée avec un flanc nettement plus grand est dite monoclinal.
Pli coffré: Un pli coffré est la conjonction de deux monoclinaux dont la relation est analogue aux
kink bank.

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5.2 Anticlinal
En géologie, on appelle anticlinal (opposé : synclinal) un pli dont le centre est occupé par les
couches géologiques les plus anciennes.
Cela signifie que le terme anticlinal prend en considération une notion stratigraphique, donc
chronologique, et fait ainsi référence à un épisode de plissement précis.
Dans les cas simples, un anticlinal est une antiforme au cœur de laquelle se trouvent les
couches les plus anciennes; mais si le pli est déversé, les couches les plus anciennes peuvent
apparaître au cœur d'une synforme : il s'agit d'une "tête plongeante".
Pli présentant une convexité vers le haut
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5.3 Synclinal
En géologie, on appelle synclinal (opposé : anticlinal) un pli dont le centre est occupé par les
couches géologiques les plus jeunes. Comme le terme anticlinal, le mot synclinal comprend une
notion stratigraphique et fait référence à un épisode de plissement précis.
Dans les cas simples, un synclinal est une synforme au cœur de laquelle se trouvent les couches
les plus récentes; mais si le pli est déversé, ces couches peuvent apparaître au cœur d'une
antiforme.

5.4 Chevauchement
Un chevauchement est une faille inverse faiblement inclinée, voire horizontale, responsable de la
superposition de terrains anciens (allochtones) sur des terrains plus récents (autochtones ou
para autochtones lorsqu'ils sont peu déplacés). Le déplacement horizontal de l'allochtone par
dessus l'autochtone peut être de plusieurs dizaines de kilomètres; l'allochtone constitue alors une
nappe de charriage. L'érosion peut percer une nappe et y creuser une fenêtre dans laquelle
l'autochtone apparaît ; l'érosion peut aussi isoler des « îlots » de nappe, appelés klippes (écueil
en allemand).
On trouve principalement les chevauchements dans les chaînes de montagnes (présentes et
passées) et les prismes d'accrétion (zone de subduction).

5.5 Nappe de charriage


Une nappe de charriage est un ensemble de couches géologiques qui, lors d'une orogenèse, se
sont décollées du socle et se sont déplacées sur de grandes distances. On parle alors de
terrains allochtones.
La zone par laquelle la nappe est restée attachée sur son socle s'appelle la racine.
Un morceau de nappe isolé du reste de la nappe par l'érosion s'appelle une klippe.
Une zone de la nappe érodée permettant de voir les terrains autochtones sous jacents s'appelle
une fenêtre.

6. Mesure des éléments structuraux.


Le pendage des strates des terrains sédimentaires, dans la plupart des cas déposées
horizontalement, est la manifestation la plus évidente des déformations structurales ; l’examen
des formes de plis montre en effet les couches basculées, redressées à la verticale et même
complètement renversées.

Le pendage est défini par deux valeurs angulaires :

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• L’azimut qui est l’angle de l’horizontale de la couche et de la direction du Nord, mesuré


dans le sens des aiguilles d’une montre de 0 à 180°.

• L’angle de la ligne de plus grande pente par rapport à un plan horizontal ainsi que le
cadran N, E, S et W de la direction de cette ligne.

La figure ci-dessous montre comment un pendage est indiqué sur une carte de géologie. Il existe
d’ailleurs de nombreuses variantes dans le détail. Il peut s’écrire : N 40°, E 450, S.
Dans les sondages, les méthodes de mesure dites pendagemétries fournissent la direction par
rapport au nord magnétique et la valeur par rapport à l’horizontale de la ligne de plus grande
pente.

6.1 Mesure du pendage


En géologie, le pendage sert à définir la géométrie d’orientation d’un plan, d’une surface. Toute
surface plane contient une infinité de droite, le pendage désigne 2 droites remarquables :

• l’horizontale (droite horizontale porté par la surface)

• la ligne de plus grande inclinaison


Ces deux droites sont toujours orthogonales entre elles.
Pour être complet, le pendage doit est énoncé sous la forme de 2 valeurs d’angles. (ex N45
45°SE)
Le premier se mesure entre le Nord géographique et l’horizontale de la couche, c’est l’azimut de
l’horizontale. Il se mesure avec une boussole. Il est aussi possible d'utiliser la direction de la ligne
de plus grande inclinaison; la convention doit être précisée.
Le second est l’intensité de plongement de la ligne de plus grande inclinaison, et on précise la
direction du plongement (qui peut être dans l’exemple soit Sud-est soit Nord-Ouest).
Il se mesure avec un clinomètre (petit dispositif souvent intégré aux boussoles des géologues qui
donne l'angle avec la verticale, par un système de poids ou de rapporteur).
Très souvent on a tendance à restreindre le terme de pendage à l’intensité de plongement de la
ligne de plus grande pente.
Dans ce cas :
Le pendage est nul si le plan (ou la ligne) mesuré est horizontal. Dans ce cas, il n'y a pas de
direction.
Le pendage est faible si le plan (ou la ligne) mesuré est presque horizontal (moins de 30 degrés).
Le pendage est fort si le plan (ou la ligne) mesuré est presque verticale (plus de 60 degrés).
Le pendage est dit vertical, si le plan (ou la ligne) mesuré est verticale. Dans ce cas, il n'y a pas
de direction pour une ligne, mais il y a une (ou plutôt deux) direction pour un plan.

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6.2 Les courbes de niveau.

Pour représenter un relief sur une carte, on a recours à des courbes d’égal niveau (courbes de
niveau).

On appelle courbe de niveau les courbes d’intersection de plans horizontaux équidistants avec la
surface topographique.

Une courbe de niveau déterminée est le lieu géométrique des points de la surface topographique
situés à une même altitude.

7. Le volcanisme
volcanisme, ensemble des processus et phénomènes par lesquels des matériaux rocheux
fondus, ou magmas, s’élèvent depuis les profondeurs de la Terre jusqu’à la surface, ou vers la

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surface, et par lesquels les gaz associés sont libérés dans l’atmosphère.

7.1 Présentation
Le volcanisme est une des manifestations en surface du régime thermique qui régit l’intérieur du
globe terrestre. L’étude de ces processus et des structures, des dépôts et des formes de relief
qu’il crée est appelée volcanologie.

7.2 Formation des geysers


Le magma et les gaz s’infiltrent par les zones de moindre résistance dans la couche externe de
la Terre, la lithosphère, pour atteindre la surface. Ces zones se trouvent principalement le long
des frontières entre les plaques tectoniques terrestres et c’est là que se produit la majeure partie
du volcanisme. Lorsque le magma et les gaz atteignent la surface, ils forment des structures
géologiques appelées volcans, dont il existe plusieurs types. L’image classique d’un volcan, dont
l’exemple typique est le mont Fuji, au Japon, ou le mont Mayon, dans les Philippines, est celle
d’une structure conique au sommet de laquelle se trouve une dépression (le cratère). Dans le
cas des volcans explosifs, des cendres, de la vapeur d’eau, des gaz, des roches fondues et des
fragments solides sont projetés par ce cratère. En fait, les volcans de ce type représentent moins
de 1 p. 100 de l’activité volcanique terrestre.

Les geysers tirent leur origine des eaux souterraines échauffées jusqu'à ébullition au contact de
corps magmatiques en cours de refroidissement. Lorsque l'eau bout, la pression pousse la
colonne d'eau et de vapeur vers la surface. La surpression à la base de la colonne provoque la
vaporisation brutale de toute la colonne d'eau et le jaillissement de la vapeur en un spectaculaire
panache.

Les fumerolles ont la même origine que les geysers mais dégagent des jets de gaz chaud. Les
sources chaudes sont alimentées de la même manière, mais les eaux, à la pression ordinaire, se
contentent de bouillonner dans des mares au lieu de jaillir à la surface. Ces eaux chaudes
naturelles ont des températures qui dépassent souvent les 60 °C.

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Géologie Structurale Naftogaz 2006

Au moins 80 p. 100 du volcanisme est associé à l’activité des dorsales océaniques qui ceinturent
le globe terrestre et marquent le lieu de divergence entre deux (ou trois) plaques lithosphériques.
C’est à l’axe de ces longues chaînes volcaniques — le plus souvent sous-marines — que
s’épanche le magma venu des profondeurs et que se crée la croûte océanique. La plus grande
partie du volcanisme terrestre se produit donc sous les océans.

7.3 Volcans
Le volcanisme de surface ou continental est beaucoup moins important que le volcanisme sous-
marin en termes de volume de magma éjecté, mais il est bien mieux connu car il est visible et
affecte directement les êtres humains. On sait depuis l’Antiquité que l’activité volcanique est
variable dans le temps et l’espace, depuis des explosions violentes jusqu’à l’émission paisible du
magma, qui s’épanche sous forme de coulées de lave lorsqu’il atteint la surface (activité
effusive).

7.3.1 Volcans fissuraux


Le volcanisme fissural est surtout présent le long des dorsales océaniques, mais il existe
également sur les continents et il a eu dans certains cas des résultats spectaculaires. Le
volcanisme de dorsale associé à l’accrétion océanique est visible à terre en Islande (dorsale de
l’Atlantique Nord) et à Djibouti (prolongation continentale de la ride d’Aden). Les volcans
fissuraux émettent en général de grands volumes de matériaux très fluides, qui s’épanchent sur
de vastes surfaces. Sur les continents, les éruptions successives peuvent donc construire de
grandes plaines ou plateaux. Ce volcanisme, tout comme celui associé aux panaches
mantelliques en milieu continental (appelés points chauds par les spécialistes), est à l’origine
d’immenses régions issues d’une activité volcanique, comme le plateau du Dekkan, au centre de
l’Inde, le bassin du Paraná, au Brésil, le plateau de la Columbia, dans le nord-ouest des États-
Unis, le plateau du Drakensberg, en Afrique du Sud, et le plateau central de l’île du Nord, en
Nouvelle-Zélande.

7.3.2 Volcans centraux


Une grande partie de l’activité volcanique produit des volcans dits centraux (c’est-à-dire
originaires d’un centre ponctuel), dont il existe deux types fondamentaux. Les volcans coniques à
pente raide sont parfois construits entièrement de matériaux solides appelés pyroclastites, éjecta
ou tephra, variant en taille depuis des cendres et des scories jusqu’à des bombes et des lapilli.
Les pyroclastites sont éjectées de manière explosive au cours d’une éruption, ou d’une série
d’éruptions, pour retomber au sol à proximité immédiate du cratère. Un exemple bien connu de
ce type de volcan est le Paricutín, apparu dans le champ d’un paysan mexicain le 20 février 1943
et qui construisit en six jours un cône de scories de 150 m de haut. À la fin de l’année, le cône
avait atteint une hauteur de 336 m.
Rares sont les volcans coniques qui n’éjectent que des pyroclastites au cours de leurs éruptions.
Des coulées de lave peuvent parfois être émises et la structure volcanique résultante est
composée de couches alternées de pyroclastites et de lave. Ces volcans sont appelés strato-
volcans. La majorité des volcans les plus élevés et les mieux connus du monde sont des strato-
volcans : le Stromboli et le Vésuve en Italie, le Popocatépetl au Mexique, le Cotopaxi en
Équateur et le Kilimandjaro en Tanzanie, le mont Fuji au Japon et le mont Mayon aux
Philippines. Les éruptions dites latérales sont caractérisées par la sortie de lave sur les flancs
des volcans à la faveur de conduits secondaires ou de fractures.

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Géologie Structurale Naftogaz 2006

7.3.3 Volcans boucliers


L’autre grand type de volcan central est le volcan bouclier. Ce sont de très grandes structures
pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre, aux pentes relativement douces,
ne dépassant guère 12°. Ils se sont formés par l’empilement de plusieurs dizaines de coulées de
lave basaltique fluide. Dans le Pacifique nord, les îles hawaiiennes sont un complexe de volcans
boucliers se dressant depuis le fond océanique. Le Mauna Loa, sur l’île d’Hawaii, est le plus
récemment formé. C’est la plus massive des montagnes terrestres, s’élevant à plus de 10 000 m
au-dessus du plancher océanique. En Europe, l’Etna est un volcan bouclier.
7.3.4 Volcans des zones de subduction

Éruption du Kilauea (1983)


L'éruption du Kilauea projeta de la lave
basaltique sur les flancs du Mauna Loa,
autre volcan de l'île Hawaii. Les volcans
hawaiiens sont des exemples typiques de
volcans boucliers formés à partir de laves.
Des volcans composites sont formés à la
suite d'alternance d'éruptions de laves et
d'éruptions de cendres.

La subduction est le processus d'enfoncement d'une plaque tectonique sous une autre plaque
de densité plus faible, en général une plaque océanique sous une plaque continentale ou sous
une plaque océanique plus récente.
Lors d'une convergence, deux plaques poussées l'une contre l'autre se rencontrent. La solution
la plus fréquente à cette opposition est la descente de l'une des plaques sous l'autre. Les
séismes profonds et très profonds s'alignent le long de la plaque descendante (appelée slab) et
montrent qu'elle peut plonger dans l'asthénosphère sur plusieurs centaines de kilomètres.
Le volcanisme continental est souvent associé aux zones de subduction qui constituent un des
trois types de frontière entre deux plaques tectoniques. Lorsque deux plaques lithosphériques
convergent, la plaque la plus dense (qui est souvent de type océanique) plonge sous l’autre ; elle
s’enfonce alors dans la partie du manteau supérieur qui se trouve au-dessous de la lithosphère
(asthénosphère) et qui est formé de roches silicatées. Ce phénomène de subduction a pour effet
de réincorporer les roches de la lithosphère dans le manteau. Lorsque les plaques convergentes
sont toutes deux de type océanique, c’est la plaque la plus dense qui s’enfonce sous l’autre. Ce
phénomène de convergence océan-océan peut aboutir, des milliers d’années plus tard, à
l’obduction, c’est-à-dire au chevauchement d’un morceau de croûte océanique sur la lithosphère
continentale entraînée dans le mouvement descendant de la plaque océanique lourde.
La lente descente de la croûte océanique dans le manteau supérieur chaud le long du plan de
subduction entraîne un réchauffement progressif de la plaque plongeante et des sédiments
gorgés d’eau qui la recouvrent et qui ont été entraînés dans la subduction. Le magma ainsi formé
s’élève pour venir faire éruption à la surface et donner naissance aux chaînes de volcans
andésitiques, en arrière des fosses océaniques.

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Géologie Structurale Naftogaz 2006

Ce volcanisme caractérisé par sa forte explosivité est présent en Amérique du Sud, dans les
Andes, et en Amérique du Nord, dans la chaîne des Cascades et dans les montagnes
Rocheuses. Dans ce type de convergence océan-continent, le volcanisme est accompagné d’un
épaississement de la croûte continentale.
Dans nombre de cas, comme au Japon ou en Indonésie, la subduction met en contact une
plaque océanique et des îles de nature continentale disposées en arc de cercle et séparées du
continent le plus proche par des bassins marginaux. Le volcanisme de ces îles, lié à la
subduction, est lui aussi très explosif.
Un volcanisme intense marque le pourtour de la plaque Pacifique : cette ceinture volcanique,
appelée le cercle de feu du Pacifique, est la zone la plus active du globe tant sur le plan éruptif
que sismique. Elle passe par les Andes, la cordillère occidentale de l’Amérique du Nord, les îles
Aléoutiennes, la péninsule du Kamtchatka, l’est de la Sibérie, les îles Kouriles, le Japon, les
Philippines, Célèbes, la Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-
Zélande.

7.3.5 Caldeiras
Après une éruption, qui marque le vidage partiel de la chambre magmatique, le volcan se
dégonfle (un peu à la manière d’un ballon), entraînant l’effondrement du sommet et la formation
d’une grande dépression circulaire de plusieurs kilomètres de diamètre appelée caldeira.
Les caldeiras peuvent également se former par de très violentes explosions qui détruisent le
sommet du volcan en question ; c’est par exemple ce qui s’est passé à la suite de l’éruption
cataclysmale du Krakatau en Indonésie. Les caldeiras de volcans éteints ou endormis peuvent
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Géologie Structurale Naftogaz 2006

se remplir d’eau pour former des lacs de cratère.

8. Phénomènes magmatiques
Sous la plupart des volcans actifs ou potentiellement actifs se trouve une (ou plusieurs)
chambre(s) magmatique(s). C’est dans ces grandes poches réservoirs que séjourne le magma
issu des profondeurs. Ce magma s’est formé à plus ou moins grande profondeur par fusion
partielle des matériaux de la croûte ou du manteau terrestre, constitué pour l’essentiel de roches
silicatées en mouvement. Le réservoir magmatique est un point d’étape pour le magma au cours
de son voyage vers la surface. Lorsqu’il arrive à la surface, il peut être plus ou moins liquide, plus
ou moins pâteux et le dégazage peut être plus ou moins violent.

Coulée de lave à La Réunion


La couche superficielle de lave est
ridée car elle a coulé plus vite que
les couches les plus internes encore
fluides, qui la déforment au
passage.

Le magma contient des gaz dissous en plus ou moins grande proportion, qui sont libérés
progressivement par la chute de pression au cours de son ascension vers la surface. Près de la
surface, cette libération peut être très soudaine et très explosive et faire intervenir différents gaz
comme la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, l’hydrogène, le monoxyde de carbone, le dioxyde
de soufre, l’hydrogène sulfureux, l’acide chlorhydrique, l’ammoniac, etc. Différents types
d’explosions sont possibles, selon l’énergie dispensée aux particules à leur sortie de la
cheminée. Lorsque l’énergie cinétique est suffisamment forte, les fines particules sont entraînées
avec les gaz chauds très haut dans l’atmosphère et forment un panache de plusieurs dizaines de
kilomètres de haut. Lorsque l’énergie cinétique est faible, le mélange particules incandescentes-
gaz retombe rapidement sur l’édifice volcanique, formant une nuée ardente, qui asphyxie et
détruit tout ce qui se trouve sur sa route. Des morceaux de lave incandescente pouvant atteindre
plusieurs tonnes (bombes volcaniques), sont projetées hors de la cheminée du volcan.

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Géologie Structurale Naftogaz 2006

Certains volcans ne connaissent jamais d’éruptions explosives et produisent uniquement des


coulées de lave. Ce type d’éruption est associé à un magma basaltique extrêmement fluide,
contenant peu de silice et de gaz. On le rencontre surtout dans les volcans fissuraux et les
volcans de points chauds tels ceux d’Hawaii ou de l’île de la Réunion (piton de la Fournaise).
Plus le magma contient de silice, plus il est visqueux et plus il s’écoule lentement. Les gaz ont du
mal à se dégager du magma visqueux et lorsqu’ils le font, c’est de façon violente avec des
explosions.

8.1 Types d'éruptions


Tout volcan peut entrer en éruption de différentes façons, mais certains types d’éruption ont
tendance à être associés à des volcans particuliers. Cela se retrouve dans la classification des
éruptions volcaniques, chaque catégorie portant le nom d’un volcan typique. Les éruptions
fissurales et les éruptions de points chauds sont respectivement appelées éruptions islandiques
et hawaiiennes. Les éruptions plus explosives sont classées, d’après l’augmentation de la
viscosité du magma, en types strombolien, vulcanien (d’après le volcan Vulcano des îles Lipari
en Italie), vésuvien, plinien et péléen (d’après la montagne Pelée à la Martinique). Les types
vésuvien, plinien (une forme plus violente de vésuvien) et péléen ont le caractère le plus
paroxysmique et expulsent de grandes quantités de cendres et des bombes volcaniques. Les
éruptions péléennes sont caractérisées par l’émission de nuées ardentes. Le 8 mai 1902,
l’éruption de la montagne Pelée anéantit complètement la ville de Saint-Pierre et causa la mort
d’environ 30 000 personnes. La plupart des victimes furent asphyxiées par la nuée ardente.
Les éruptions les plus violentes ont tendance à se produire le long des zones de subduction. Les
deux plus grandes éruptions volcaniques de la période historique, celle du Krakatau et celle du
mont Tambora se produisirent à la jonction des plaques indienne et philippine. Le Tambora, sur
la côte septentrionale de l’île de Sumbawa, fit éruption en 1815, détruisant la moitié de son cône
et tuant probablement 50 000 insulaires.
L’île volcanique de Krakatau, entre Java et Sumatra, en Indonésie, fit éruption en 1883,
détruisant les deux tiers de sa surface. Le raz de marée produit par l’éruption causa la mort de
dizaines de milliers de personnes dans toute l’Asie du Sud-Est. Le bruit de l’explosion fut
entendu à près de 5 000 km de là, tandis que les millions de tonnes de cendres projetées dans la
haute atmosphère et la stratosphère produisaient des crépuscules spectaculaires dans le monde
entier pendant plus d’un an.
En contraste marqué avec les éruptions explosives, qui ont tué d’innombrables personnes au
cours de l’histoire, les éruptions islandiques et hawaïennes, et dans une certaine mesure les
éruptions stromboliennes, sont rarement dangereuses. La lave peut s’écouler rapidement mais
elle est généralement assez lente pour permettre aux hommes de lui échapper. En revanche,
leurs biens sont souvent détruits. À l’occasion, il a été possible de détourner la coulée de lave
des habitations en creusant des canaux, en construisant des murs de retenue ou même en la
faisant exploser, mais ces méthodes sont rarement très efficaces.

8.2 Dépôts volcaniques


Le magma émerge habituellement à des températures de 800° à 1 200 °C. Il se refroidit ensuite
à mesure qu’il s’écoule en durcissant à partir de sa surface jusqu’à ce qu’il se solidifie
complètement et donne lieu à ce que l’on appelle une coulée de lave (ce terme désigne donc à la
fois le flot de lave liquide et la structure fixe résultant de sa solidification). En fonction surtout de
la viscosité du magma originel, les coulées de lave ont des formes et des textures de surface
différentes. Les trois types principaux de lave sont appelés pahoehoe.

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Géologie Structurale Naftogaz 2006

Lave durcie (Hawaii)


L'île d'Hawaii abrite deux volcans
actifs : le Mauna Loa et le Kilauea.
Ces volcans entrent fréquemment
en éruption (environ tous les quatre
ans). Ils éjectent de la lave
basaltique très fluide, qui parcourt
de grandes distances (volcans de
type effusif ou volcans gris). En se
refroidissant, ce type de coulée de
lave forme des plis ressemblant à
des cordes, appelés pahoehoe.

Les pahoehoe sont produits par une lave très fluide et qui s’écoule donc facilement. Lorsque
cette lave arrive à la surface, elle se répand rapidement en une mince couche plastique, qui est
étirée par la lave qui continue de s’écouler au-dessous et se fige en formant des plis et des
structures ressemblant à des cordes (on parle de laves cordées). Le deuxième type, aa ou
cheire, est produit par une lave un peu plus visqueuse, qui forme une croûte dure et épaisse en
refroidissant. Cette croûte est brisée par la lave qui s’écoule en dessous d’elle et forme une
surface fragmentée, déchiquetée. Les coulées à blocs sont également fragmentées mais leur
surface est plus lisse.
Les bulles de gaz contenues dans le magma ne s’échappent pas complètement dans
l’atmosphère au cours de l’éruption. Une certaine proportion peut rester piégée dans la lave et
former des vésicules. Ces vésicules peuvent persister après la solidification de la lave. La pierre
ponce est une lave fortement vésiculaire. En fait, certaines comportent tellement de vésicules
qu’elles peuvent flotter sur l’eau.
Enfin, les écoulements pyroclastiques retombant sur le sol peuvent se cimenter pour former ce
que l’on appelle des tufs. Les matériaux d’une nuée ardente peuvent également se solidifier en
ignimbrites. Tufs et ignimbrites sont donc des roches composites faites d’une grande variété de
fragments volcaniques.

8.3 Formes magmatiques


Les roches formées à partir d’un magma refroidi et solidifié sont appelées roches magmatiques.
Une coulée de lave en surface est une roche magmatique, mais il en existe d’autres formes.
Parfois, le magma n’atteint pas la surface mais il est détourné vers des cavités souterraines
naturelles, ou bien il se fraie un passage dans les terrains encaissants pour créer ses propres
cavités. Lorsque le magma refroidit et cristallise sous la surface, on parle de plutons ; les granites
sont un exemple de plutons. Le magma peut également être si chaud qu’il fait fondre une partie
des terrains encaissants.
Le magma qui pénètre dans des ouvertures souterraines s’y solidifie et cristallise généralement
pour former des intrusions, souvent de grande taille. Un sill est une intrusion horizontale aplatie
se trouvant entre deux strates sédimentaires. Des exemples en sont les Salisbury Crags, à
Édimbourg, et les Palissades, le long de la rive gauche de l’Hudson, près de New York. Un
laccolithe se trouve également entre des couches sédimentaires. Il se forme lorsque la pression
du magma force la couche supérieure vers le haut pour former un dôme central et créer une
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Géologie Structurale Naftogaz 2006

intrusion en forme de champignon (les granites prennent souvent la forme de laccolithe).


Lorsqu’un volcan est éteint ou endormi, le magma restant dans la cheminée peut se solidifier
pour former un culot volcanique. Si les matériaux du cône qui l’entoure sont enlevés par
l’érosion, le culot peut être exposé et former un trait caractéristique du paysage. Le Castle Rock,
à Édimbourg, est un culot volcanique. Dans le cas du volcanisme fissural, le magma se solidifiant
dans la fissure peut former une intrusion verticale en forme de mur appelée dyke. Le dyke le plus
impressionnant est sans doute le Grand Dyke, riche en minerais, au centre du Zimbabwe, qui
court sur 480 km pour une largeur de 5 à 10 km dans une direction grossièrement nord-sud.

8.4 Points chauds


La majeure partie de l’activité volcanique se produit le long des frontières des plaques
tectoniques. Cependant, le volcanisme existe également loin des bords des plaques, pour des
raisons qui sont parfois claires, parfois encore obscures. Par exemple, on trouve des volcans
dans la région de la Rift Valley, en Afrique de l’Est, en particulier le Kilimandjaro. La Rift Valley
est une zone où le continent africain a commencé de se diviser et où l’on doit s’attendre à voir
des quantités encore plus importantes de magma monter en surface dans l’avenir.
La présence de plus de 10 000 volcans sous-marins sur le fond de l’océan Pacifique a, en
revanche, longtemps défié toute explication. Appelés montagnes sous-marines, la plupart de ces
volcans, mais pas tous, sont maintenant éteints. La majorité d’entre eux semblent être éparpillés
au hasard au fond des océans, mais certains forment des alignements, par exemple la chaîne
Hawaii-Empereur. Leur présence loin des limites de plaques que sont les dorsales ou les zones
de subduction a maintenant été expliquée. De minces remontées verticales de matériaux
chauds, ou panaches, venant sans doute de la base du manteau inférieur, injectent
périodiquement du magma en surface. Ces points chauds, considérés comme fixes par rapport
aux plaques qui défilent au-dessus, sont à l’origine des guirlandes d’îles volcaniques au centre
du Pacifique. Ainsi, le point chaud Hawaii-Empereur se trouve-t-il aujourd’hui à l’extrémité
hawaiienne de la chaîne. Les îles volcaniques qui la constituent (Nishau, Kawaï, Molokaï, etc.)
sont de plus en plus vieilles à mesure que l’on s’éloigne de la position actuelle du point chaud.
Cependant, tous les points chauds produits par la remontée de panaches du manteau ne se
trouvent pas tous en milieu océanique. Un exemple de point chaud continental est le volcanisme
du Yellowstone, aux États-Unis. S’il n’y a plus d’éruptions volcaniques à Yellowstone aujourd’hui,

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Géologie Structurale Naftogaz 2006

la chaleur existe encore dans le sous-sol et génère les sources d’eau chaude et les jets d’eau
appelés geysers.

8.5 Les risques liés au volcanisme


Des millions de personnes dans le monde sont exposées aux dangers créés par les éruptions
volcaniques, surtout les éruptions explosives. Beaucoup habitent même sur les pentes des
volcans. Pourquoi prendre un tel risque quand le danger est si grand ?
La principale raison en est que les sols volcaniques (cendres, etc.) sont extrêmement fertiles et
attirent depuis longtemps les populations. De nombreuses zones de danger volcanique sont
d’anciens centres de civilisation et continuent d’être des endroits très peuplés. Les volcans
continuent donc de faire des victimes, comme le fit par exemple le mont Pinatubo en 1991. Situé
au nord de Manille, le mont Pinatubo entra en éruption en projetant des millions de tonnes de
cendres dans l’atmosphère. Ces cendres se combinèrent aux pluies tropicales pour produire des
coulées de boue massives. On estime à 550 personnes le nombre de victimes directes de
l’éruption ; à la suite de la catastrophe, 650 000 personnes se retrouvèrent sans abri. L’éruption
du Pinatubo montre bien le danger de croire qu’un volcan est inactif ou éteint : dans le cas du
Pinatubo, la dernière éruption remontait à plus de 600 ans. Plus de trois millions de personnes
continuent de vivre dans la région de Naples bien que l’on sache que le Vésuve risque de se
réactiver un jour. La dernière éruption violente date de 1906. Il y en a eu une autre en 1944. Plus
récemment, au milieu des années 1990, on a observé des signes précurseurs d’un éventuel
réveil du volcan.

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