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GEOLOGIE

STRUCTURALE

Pr GBELE OUATTARA
INP-HB / Géologue Structuraliste
Contenu du Cours et Objectifs
Ce cours constitue une initiation à la géologie structurale. Il
concerne:
1. Généralités sur la Tectonique des Plaques
2. Comportement Rhéologique des roches : introduction à la
mécanique des roches
3. Structures tectoniques : identification et classification
Il s'agira d'aborder:
A. quelques rappels sur la tectonique des plaques
B. les notions de base sur les contraintes et le
comportement rhéologique des matériaux solides
C. les modalités de la déformation des roches
D. la description et la caractérisation des structures
tectoniques 2
Contenu du Cours et Objectifs (suite)
A l’issue de ce cours, les étudiants doivent être
capables de :
1. Reconnaître et décrire les principales
structures de déformation
2. Expliquer leur origine et la façon dont elles
se forment
3. Les replacer dans un contexte local ou
régional et comprendre leurs relations

3
PLAN DU COURS
• Première Partie: INITIATION A LA TECTONIQUE DES
PLAQUES
• Deuxième Partie: COMPORTEMENT RHÉOLOGIQUE DES
ROCHES -INTRODUCTION À LA MÉCANIQUE DES ROCHES
→ CONTRAINTES, DEFORMATIONS, MECANISMES DE DEFORMATIONS
• Troisième Partie: STRUCTURES TECTONIQUES –
IDENTIFICATION ET CLASSIFICATION
I. LES DEFORMATIONS DISCONTINUES
→ FRACTURES, FAILLES, FENTES DE TENSION
II. LES DEFORMATIONS CONTINUES
→ PLIS
III. AUTRES STRUCTURES PLANAIRES ET LINEAIRES
→ SCHISTOSITES, FOLIATION, RUBANEMENT, LINEATIONS
IV. MESURES, REPRESENTATION DES STRUCTURES 4
Première Partie:
INTRODUCTION A LA TECTONIQUE
DES PLAQUES

1. STRUCTURE INTERNE DE LA TERRE


2. DERIVE DES CONTINENTS
3. THEORIE DE LA TECTONIQUE DES
PLAQUES

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LA TECTONIQUE DES PLAQUES
La surface de la Terre comprend une quinzaine
de plaques, appelées « plaques tectoniques »,
qui se déplacent les unes par rapport aux
autres.
Ce phénomène dynamique porte le nom de «
tectonique des plaques ». Même si les
mouvements des plaques sont lents, ils
génèrent de très grandes forces. Ces forces
sont, entre autres, à l’origine de la formation
de chaînes de montagnes, de séismes et
d’éruptions volcaniques.
6
7
1. STRUCTURE INTERNE DE LA TERRE

L'intérieur de la Terre est constitué d'une succession de


couches de propriétés physiques différentes
Noyau : 17 % en volume
Manteau : 81 %
Ecorce ou croûte : 2 %

8
9
L'intérieur de la Terre a été établie à partir du comportement
des ondes sismiques lors des tremblements de terre.
Les sismologues Mohorovicic et Gutenberg ont réussi à

déterminer l'état et la densité des couches par l'étude du
comportement des ondes sismiques
La vitesse de propagation des ondes sismiques est fonction de

l'état et de la densité de la matière. ‰ Il existe deux grands
domaines de propagations des ondes :
• les ondes de surface qui se propagent à la surface du globe
• les ondes de fond qui se propagent à l'intérieur de la terre

Les ondes de cisaillement ou ondes S, se propagent dans les


solides
Les ondes de compression ou ondes P, se propagent dans les
solides, liquides et gaz

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2. DERIVE DES CONTINENTS

La dérive des continents est une théorie proposée au début du 20ème


siècle par le physicien-météorologue A. Wegener, pour tenter d'expliquer
la similitude dans le tracé des côtes (par exemple, de part et d'autre de
l'Atlantique).

PREUVES

11
2. DERIVE DES CONTINENTS
PREUVES

12
2. DERIVE DES CONTINENTS

13
2. DERIVE DES CONTINENTS
PREUVES

14
2. DERIVE DES CONTINENTS
PREUVES

15
2. DERIVE DES CONTINENTS
PREUVES

Il faut signaler que l'hypothèse de


Wegener, les questions soulevées sont
suffisamment sérieuses et fondées sur des
faits.
Mais il aura fallu attendre plus de 40 ans
pour que les idées de Wegener refassent
surface et qu'on se mette à la recherche
DU MÉCANISME DE LA DÉRIVE.
ll avait manqué à Wegener les données
fondamentales sur la STRUCTURE INTERNE 16
DE LA TERRE.
3. THEORIE DE LA TECTONIQUE DES PLAQUES

Les déformations de la lithosphère sont reliées aux forces internes de la


terre. Elles se traduisent par le découpage de la lithosphère en plaques
rigides qui bougent les unes par rapport aux autres.
Les mouvements se font selon 3 types de limites :
CONVERGENTE, DIVERGENTE & TRANSFORMANTE
Localisation des plaques

17
LES PRINCIPALES PLAQUES

18
3. THEORIE DE LA TECTONIQUE DES PLAQUES
Le MOTEUR
La convection, dans le manteau, produit, dans la lithosphère rigide, des
forces de tension qui font que les deux plaques divergent. Elle est le
moteur qui entraîne la lithosphère océanique de part et d'autre de la
dorsale.
Entre ces deux plaques divergentes, la venue de magma crée de la nouvelle
croûte océanique.

19
ZONES DE DIVERGENCES ou DORSALES

Les Tensions se traduisent par des failles d'effondrement et


des fractures ouvertes, ce qui forme un fosséd'effondrement
qu'on appelle un RIFT OCÉANIQUE.
Le magma expulsé, cristallise et forme la nouvelle croûte
océanique.

20
DORSALES - GEODYNAMIQUE

21
DORSALES - GEODYNAMIQUE

22
23
ZONES DE DIVERGENCES

ETAPE 1
L'accumulation de chaleur sous la ETAPE 2
plaque continentale cause une La poursuite des tensions produit
dilatation de la matière qui un étirement de la lithosphère et
conduit à un bombement de la effondrement en escalier (rift
lithosphère. continental).
Les forces de tension fracturent la Création de volcans et
lithosphère et amorcent le d’épanchements de laves le long
mouvement de divergence. Le des fractures.
magma vient s'infiltrer dans les Exemple : Grand Rift Africain en
fissures causant par endroits du Afrique orientale.
volcanisme continental. 24
ZONES DE DIVERGENCES

ETAPE 3 ETAPE 4
Le rift s'enfonce sous le niveau de la L'étalement des fonds océaniques
mer et les eaux marines envahissent conduit à la formation d'un océan de
la vallée. Deux morceaux de type Atlantique, avec sa dorsale bien
lithosphère continentale se séparent individualisée, ses plaines abyssales et
et s'éloignent progressivement l'un ses plateaux continentaux
de l'autre. correspondant àla marge de la croûte
La formation de la première croûte continentale.
océanique basaltique de part et Les dorsales océaniques constituent des
d'autre de la dorsale embryonnaire. zones importantes de dissipation de la
Exemple : Mer rouge. chaleur interne de la Terre.
25
convergence CROÛTE OCEANIQUE - CROÛTE OCEANIQUE

Dans ce genre de collision, une des deux plaques (la plus


dense, généralement la plus vieille) s'enfonce sous l'autre
pour former une ZONE DE SUBDUCTION.
26
convergence CROÛTE CONTINENTALE - CROÛTE OCEANIQUE

La plaque océanique et les sédiments du plancher océanique s'enfoncent


dans du matériel de plus en plus dense. Le magma expulsé forme une
chaîne de volcans sur les continents (arc volcanique continental).
Le matériel sédimentaire qui se trouve sur les fonds océaniques et qui se
concentre au niveau de la zone de subduction forme un prisme d'accrétion.
27
convergence CROÛTE CONTINENTALE - CROÛTE CONTINENTALE
(COLLISION)

L'espace océanique se refermant au fur et à mesure du rapprochement de


deux plaques continentales, le matériel sédimentaire du plancher
océanique, plus abondant près des continents, et celui du prisme
d'accrétion se concentrent de plus en plus; le prisme croît.
28
convergence CROÛTE CONTINENTALE - CROÛTE CONTINENTALE
(COLLISION)

Tout le matériel sédimentaire est comprimé et se soulève pour former une


chaîne de montagnes où les roches sont plissées et faillées.
Toute les grandes chaînes de montagnes plissées ont été formées par ce
mécanisme.
Exemple: l'Himalaya
29
RESUME

1. Le moteur = mouvements de convection dans


le manteau, entraînant un flux de chaleur
(désintégration des éléments radioactifs) 5. Formation continue de nouvelle lithosphère
2. Concentration de la chaleur cause une Fusion océanique au niveau de la dorsale et
partielle du manteau et une expansion des élargissement progressif de l'océan
matériaux 6. Formation de zones de convergences et de
3. L’expansion produit une dorsale médio- divergences
océanique 7. Les dorsales sont disséquées par des failles
4. L'écoulement de l'asthénosphère sous la dites transformantes pour accommoder des
lithosphère rigide entraîne cette dernière; des différences de vitesses de divergence.
tensions se produisent au niveau de la dorsale,
causant la divergence et le magmatisme 30
associé
BASSIN DE MARGE ACTIVE
CHAÎNES DE MONTAGNES

• CHAÎNES DE MARGE
❖Chaînes de SUBDUCTION
• Cordillères (Andes)
• Arcs insulaires (Petites Antilles, Arch. indonésienne)
❖Chaînes d’OBDUCTION (Oman)
❖Chaînes de COLLISION (Himalaya)
• CHAÎNES INTRA CONTINENTALES
❖Blocage de COULISSEMENT (Transverse Ranges)
associé au fonctionnement des failles transformantes
Deuxième Partie:
COMPORTEMENT RHÉOLOGIQUE DES ROCHES:
INTRODUCTION À LA MÉCANIQUE DES ROCHES

I. CONTRAINTES
II. DEFORMATIONS
III. COMPORTEMENT DES CORPS
GEOLOGIQUES SOUMIS A DES
CONTRAINTES ou RELATIONS
CONTRAINTES/DEFORMATIONS

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I. CONTRAINTES
La notion de mécanique des roches est étroitement liée aux
contraintes, aux déformations, aux conditions physiques et
aux mécanismes de la déformation
Pour un solide homogène, une CONTRAINTE est une force mécanique
affectant la roche, en 1 point, sur une surface ou sur un volume.

Si la contrainte est la même partout quelque soit le point et


l'orientation de la surface, on dit qu'elle est ISOTROPE. Cette contrainte
peut être représentée géométriquement par une sphère de rayon (si).
La contrainte isotrope est la contrainte
subie par un corps homogène plongé dans
un liquide (cas d'une bille plongée dans un
verre d'eau : contrainte ou pression
hydrostatique). C'est également la
contrainte supportée par les roches au sein
d'un bassin sédimentaire peu turbulent
34
(contrainte lithostatique).
I. CONTRAINTES
Si la contrainte F n'est pas la même quelque soit le point et
l'orientation de la surface ou suivant le point à un endroit de l'objet, on
dit qu'elle est ANISOTROPE. Cette contrainte est exprimée par 3
composantes :
- une contrainte maximale : s1
- une contrainte minimale : s3
- une contrainte intermédiaire : s2
Ces contraintes sont les axes principaux d'un ellipsoïde de contrainte,
qui est généralement proportionnelle et perpendiculaire à l'ellipsoïde
des déformations.

35
II. DEFORMATIONS
Déformation Changements de longueur initiale et peut se traduire
par un raccourcissement ou un allongement de n'importe quel segment
de droite.
Un objet soumis à une compression (contrainte orientée) de direction
perpendiculaire se déforme :
• en s'allongeant dans une direction perpendiculaire à la compression
maximale (s1) et appelée direction d'extension (axe X);
• et en s'aplatissant dans la direction s1 appelée alors direction de
raccourcissement (axe Z).
La déformation peut être également représentée par un ellipsoïde dit
des déformations. Cet ellipsoïde est proportionnel, dans certains cas, à
l'ellipsoïde des contraintes et surtout l'intensité de cette déformation:
• l'axe X (axe d'allongement) // à s3 (contrainte minimale),
• l'axe Z (axe de raccourcissement) // à s1 (contrainte maximale),
• l'axe Y (axe intermédiaire) // à s2 (contrainte intermédiaire).
La plupart des corps géologiques sont peu isotropes et homogènes, la
correspondance entre les deux ellipsoïdes n'est donc vraiment parfaite.36
II. DEFORMATIONS
Lorsqu'un segment de droite d'un objet se déforme et reste droit, on
parle alors de DÉFORMATION HOMOGÈNE. Elle se distingue de la
DÉFORMATION HÉTÉROGÈNE, qui elle montre des lignes courbes à la
place de droites.
Lorsque deux lignes initialement parallèles aux axes principaux de la
déformation le restent chaque instant lorsque celle-ci s'opère, on parle
alors de CISAILLEMENT PUR (APLATISSEMENT PUR). Cette déformation
est également dite DÉFORMATION COAXIALE.

Lorsqu'au cours d'un cisaillement pur s'opère une rotation rigide (les
particules restent en place et tournent sur elles même) des particules,
on parle de CISAILLEMENT SIMPLE ou DE DÉFORMATION
ROTATIONNELLE ou DÉFORMATION NON-COAXIALE.

ON DIT QUE:
LE CISAILLEMENT PUR ET CISAILLEMENT SIMPLE SONT DES RÉGIMES DE
37
DÉFORMATION
II. DEFORMATIONS

38
III. COMPORTEMENT DES CORPS GEOLOGIQUES SOUMIS A DES
CONTRAINTES ou RELATIONS CONTRAINTES/DEFORMATIONS
(Rhéologie des Roches)

On soumet cette éprouvette à des contraintes (si)


connues (pressions latérales si isotropes ou
pressions de confinement et à des pressions
orientées s1). La pression de confinement va
correspondre à la pression lithostatique et dépend,
dans la nature, de la profondeur d'enfouissement de
la roche. A pressions variables, on mesure en % :
la Déformation linéaire e= [l0-l1] / l0.
la Déformation quadratique : l = (1+e)2.

La déformation est fonction de la contrainte


appliquée : e = f(s).
39
Rhéologie (suite)
A des pressions et températures variables, les corps géologiques se déforment
en passant par différents stades :

Stade ELASTIQUE La déformation est réversible, proportionnelle à la


contrainte et indépendante de la durée. La roche est
qualifiée de fragile et compétente.
Stade PLASTIQUE La déformation devient irréversible. La contrainte se
stabilise à un certain seuil alors que la déformation
augmente. La roche est qualifiée de cassante et
compétente.
Stade de RUPTURE La déformation devient irréversible. La contrainte se
stabilise à un certain seuil alors que la déformation
augmente. La roche est qualifiée de cassante.
Stade VISQUEUX La déformation est irréversible mais fonction du temps
d'application de la contrainte. Ici le temps est un
paramètre important. La roche est qualifiée de ductile
et incompétente.
40
Rhéologie (suite)
Ces trois stades permettent de
définir une Déformation Continue
et Progressive. On parle alors de
Modes de Déformation avant la
rupture (R) et sont également
fonction du temps d'application et
de la température. C'est le cas des
plis, des bandes de cisaillement,…

Lorsque la déformation est


interrompue, on parle alors de
Déformation Discontinue. C'est le
cas des fractures, diaclases, joints
et failles.

Déformation Continue Progressive


& Déformation Discontinue
constituent des MECANISMES DE
DEFORMATION 41
NIVEAUX STRUCTURAUX
Niveau structural : domaine de l’écorce où les mécanismes dominants de la
déformation restent les mêmes (M. Mattauer)

42
NIVEAUX STRUCTURAUX

43
NIVEAUX STRUCTURAUX

44
NIVEAUX STRUCTURAUX

45
NIVEAUX STRUCTURAUX

46
Troisième Partie:
STRUCTURES TECTONIQUES : IDENTIFICATION
ET CLASSIFICATION

I. DEFORMATIONS DISCONTINUES ou
TECTONIQUE CASSANTE
II. DEFORMATIONS CONTINUES PROGRESSIVES
III. STRUCTURES PLANAIRES ET LINEAIRES
IV. MESURES, ANALYSES ET INTERPRETATIONS
STRUCTURALES

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I. DEFORMATIONS DISCONTINUES ou TECTONIQUE CASSANTE

Les discontinuités sont les failles, les fentes de tension et les stylolites.

FAILLES = discontinuités planes selon lesquelles des déplacements se


produisent. Lorsque le déplacement est faible ou nul, on parle alors de
joint ou de diaclase.

FENTES DE TENSION = discontinuités ouvertes, pouvant se présenter


isolées, réparties de façon homogène, ou géométriquement organisées en
échelon. Ces fentes sont généralement remplies de minéraux néoformés
(quartz, calcite) pendant leur ouverture progressive.

STYLOLITES = discontinuités irrégulières, indentées mais en moyenne


planes. Ces discontinuités sont liées à la dissolution du matériel déformé.

48
ELEMENTS GEOMETRIQUES DES FAILLES
FAILLE = cassure affectant les couches géologiques. Elle peut avoir un
déplacement vertical, latéral ou rotationnel.

Une faille ou un système de faille est repéré par rapport à la verticale ou


quelques fois par rapport à l'horizontale.

Le rejet réel d'une faille (Rr) est la résultante du rejet vertical (Rv), du rejet
horizontal latéral (Rhl) et aussi du rejet horizontal transversal (Rht). Si le
rejet Rht est positif, on a un étirement (faille de détente), si le Rht est
négatif on a un raccourcissement (faille de compression).

49
CLASSIFICATION GEOMETRIQUE DES FAILLES
Les failles sont classées en fonction du type de déplacement relatif des
deux compartiments. La direction du déplacement peut être horizontale,
verticale, une combinaison des deux ou une rotation.

CAS D'UNE SEULE FAILLE

Plan Vertical

Faille Faille Faille


NORMALE INVERSE CHEVAUCHANTE
Inclinaison du plan de
faille inférieur à 20°

50
CLASSIFICATION GEOMETRIQUE DES FAILLES
CAS D'UNE SEULE FAILLE
Ce sont les failles décrochantes
Plan Horizontal
qui ont un mouvement
essentiellement horizontal (strike
slip fault). On parle de
décrochement pour une faille
décrochante à peu près verticale
(c’est le cas général).
Le mouvement sur une telle faille
DEXTRE est définie par rapport à la
direction dans laquelle « fuit » le
SENESTRE compartiment opposé à celui sur
lequel on se trouve :

▪ à gauche, faille dextre


▪ à droite, faille senestre

51
CLASSIFICATION GEOMETRIQUE DES FAILLES

La plupart des failles ont en réalité des mouvements composites,


qui ne sont pas purement l’un des types décrits (faille normale
dextre, décrochante normale, etc.)

Il existe aussi des failles sur


lesquelles le mouvement est
essentiellement rotationnel :
failles en ciseaux ou failles
F. Normale Senestre F. Inverse Senestre rotationelles

F. Normale Dextre F. Inverse Dextre

52
CLASSIFICATION GEOMETRIQUE DES FAILLES
CAS DE FAILLES CONJUGUEES

Deux failles sont conjuguées lorsqu'elles apparaissent


sous l'effet des mêmes contraintes

Système de failles normales conjuguées Système de failles inverses conjuguées

Décrochements conjugués
53
CLASSIFICATION GEOMETRIQUE DES FAILLES

54
Décrochements Cassants (fractures R et R')

Relations entre les grandes fractures et les petites fractures - Réseau


de fractures conjuguées souvent en échelons se développant dans une
zone affectée d'un mouvement décrochant ductile.
R = fractures de Riedel synthétiques du décrochement (mouvement de
même sens).
R' = fractures de Riedel antithétiques du décrochement (mouvement
de sens inverse).
P = fractures de Skempton.
T = fente de tension.
s1 = bissectrice de l'angle aigu RR'.
55
CLASSIFICATION GEOMETRIQUE DES FAILLES
ELEMENTS DONNANT LE MOUVEMENT D'UNE FAILLE ou TECTOGLYPHES
Si on observe un plan de faille exposé,
différents indicateurs permettent de
déterminer le sens et la direction du
glissement :
❑ Le plan de faille est en général strié
(slickenslide).
L’orientation des stries (lineations) donne le
sens du mouvement
❑ Des stylolithes et des fentes de tension
associées peuvent indiquer le sens du
déplacement
❑ Des cristallisations de minéraux (calcite) se
forment «en aval» de petites irrégularités du
plan de faille et forment des écailles qui
donnent le sens du déplacement (gradins
d'arrachement)
❑ Les roches proches de la faille sont tirées et
tordues de façon ductile et forment des crochons
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AUTRES EXEMPLES DE TECTOGLYPHES

Flèches bleues sens du déplacement


relatif des 2 compartiments (I =
compartiment avec gradins; II =
compartiment manquant)

57
AUTRES EXEMPLES DE TECTOGLYPHES

Quelques Microstructures Cassantes


DIACLASES : cassures ne montrant pas de
traces de mouvements.
FENTES DE TENSION (ft): fractures en
forme de fentes (lentilles), remplies de
minéraux néoformés (calcite, quartz,
sulfures, micas) et correspondant à une
extension de la matière.
* Fentes en échelon
* Fentes en échelon conjuguées
STYLOLITES (sty): discontinuités irrégulières
faites de pics et de creux, et correspondent
à la dissolution de la matière liée àun
raccourcissement tectonique.
STRIES DE FAILLE (st): générées sur le plan
de faillepar le frottement entre les 2 blocs
de part et d'autre de la faille. Elles
marquent la direction de déplacement
relatif des 2 plans.

58
59
II. DEFORMATIONS CONTINUES PROGRESSIVES

Mots clés : Bandes de Cisaillement – Plans C/S – Plis – Boudins – Axes de pli
– Charnière – Flancs.

Les marqueurs de la déformation continue et homogène (aplatissement par


exemple) ne sont pas exceptionnels dans les roches : des objets initialement
sphériques, ellipsoïdaux ou de forme connue permettent de mesurer les
changements. La distance entre plusieurs points va varier dans toutes les
directions de la surface de façon à ce que : 1- l’on reconnaisse les axes
principaux de la déformation, 2- l’on puisse voir les variations de longueur
suivant ces axes. C’est le cas idéal que l’on rencontre que très peu
ponctuellement.

60
BANDES DE CISAILLEMENT
Ce sont des décrochements ductiles.
Elles sont caractérisées par la présence d'un gradient de déformation
perpendiculaire à leur direction. Dans les niveaux supérieurs de la croûte
terrestre, les formations réagissent (de façon souple) avec la création de
schistosités, de microplis, d'étirements des minéraux.

Ces structures sont liées à un cisaillement simple (déformation non-coaxiale).


Il a été convenu de les appeler plans C (pour Cisaillement). Entre ceux-ci, la
schistosité (qui est notée S) marque la déformation interne du matériel.
L'angle entre C et S va être caractéristique de l'intensité de la déformation
cisaillante : on sait en effet, que l'angle entre le plan de cisaillement et le plan
principal XY dépend de  avec [ =tg ()].
L'espacement entre les bandes de cisaillement C diminue avec l'augmentation
de l'intensité de la déformation et donc au fur et à mesure que l'angle CS
devient plus petit; l'expression la plus évoluée de la déformation cisaillante
correspondant au parallélisme des plans C et S est le stade ultramylonite.
Cette évolution correspond à une diminution de la taille des cristaux de
départ (passage progressif d’une protomylonite à une ultramylonite).
61
62
PLIS
= courbure d'une surface initialement plane (sous l'effet de contraintes)

ELÉMENTS GÉOMÉTRIQUES DU PLI


• Crête ou Arête : point le plus élevé;
• Charnière: point de courbure maximale
du pli pour une surface donnée;
• Axe: ligne passant par tous les points de
courbure maximale d'une même surface
plissée;
• Angle d'ouverture: angle formé par
deux droites tangentes aux flancs du pli
aux points d'inflexion; il traduit le serrage
du pli;
• Surface axiale: surface contenant les
axes d'un même pli;
• Trace axiale: intersection de la surface
axiale avec la surface topographique (en
coupe) ou plan de la carte;
• Plan axial: surface axiale plane;
• Isogone: courbe qui relie les points de
même pendage d'un pli 63
PLIS
LES AXES DE SYMÉTRIE DU PLI
Tout comme les cristaux, on peut retrouver dans les plis certains éléments de
symétrie. En fonction de la nature et du nombre de ces éléments, on définit 3 grands
systèmes :
2 miroirs et 1 axe A2, le pli est cylindrique et symétrique ;
l’axe A2 représente l’axe a du pli (axe de fluage ;
ORTHORHOMBIQUE l’intersection du miroir plan axial et de la charnière donne
l’axe b (axe du pli) ; la normale de ce dernier miroir donne
l’axe c (axe de raccourcissement).
MONOCLINIQUE 1 miroir ; le pli est cylindrique et dissymétrique
Pas d’éléments de symétrie ; le pli est dissymétrique et
TRICLINIQUE
conique

64
PLIS
Classification des plis en fonction de la géométrie des isogones

Systèmes plissés sur le terrain

65
MODES DE FORMATION DES PLIS

PLIS PAR FLEXION

66
MODES DE FORMATION DES PLIS

PLIS PAR FLEXION à Déformation de FLANC

Les contraintes sont localisées dans les


flancs.
La déformation interne de la couche est
accommodée en créant des cisaillements
simples dans la couche.
Les structures résultantes impliquent du
glissement banc sur banc, ou des fentes de
tension obliques dans le flanc du pli.

67
MODES DE FORMATION DES PLIS

PLIS PAR FLEXION à Déformation de CHARNIERE


Les contraintes sont localisées dans la
charnière.
C’est le mode de déformation d’une simple
poutre ou plaque.
Dans ce cas, on constate aisément qu’il
existe une « ligne neutre » quelque part au
milieu de la poutre ; ce qui est « au dessus »
est en extension, ce qui est en dessous est
en compression.
On observe donc des structures extensives à
l’extérieur (« extrados ») du pli, et
compressives à l’intrados.

68
MODES DE FORMATION DES PLIS

Par cisaillement Simple


Cas d'une zone de
cisaillement ductile

69
QUELQUES PHOTOGRAPHIES DE PLIS

70
QUELQUES PHOTOGRAPHIES DE PLIS

71
III. STRUCTURES PLANAIRES et LINEAIRES
Mots clés : Schistosités – Foliation – Linéations.
STRUCTURES PLANAIRES * SCHISTOSITES
Ce sont des structures planaires
pénétratives d'origine tectonique Le matériel est simplement
affecté de fractures
tendant à débiter la roche en
Micro- régulièrement espacées. Il n’y
feuillets parallèles entre eux et de Diaclasage a ni aplatissement, ni
même minéralogie. Notons qu'une réorientation de matière
structure est pénétrative lorsqu'on

Sch. Fractures
(fracture cleavage).
la retrouve répétée régulièrement et Des microplis du type knicks
systématiquement dans un peuvent, par cisaillement
ensemble rocheux. Le débit en Micro- suivant leurs plans axiaux,
fractures donner naissance à une
feuillets peut correspondre à de liées à des
simples plans de fracture, à des schistosité. C’est une
microplis
plans de réorientation et de début d’entraîne- schistosité de strain-slip ou
ment schistosité de pli-fracture ou
de recristallisation des minéraux. On encore de crénulation
distingue la schistosité de fracture et cleavage.
la schistosité de flux.
72
III. STRUCTURES PLANAIRES et LINEAIRES
Mots clés : Schistosités – Foliation – Linéations.
STRUCTURES PLANAIRES * SCHISTOSITES

S2

Crénulations S1

73
III. STRUCTURES PLANAIRES et LINEAIRES
Mots clés : Schistosités – Foliation – Linéations.
STRUCTURES PLANAIRES * SCHISTOSITES
La schistosité de flux est la structure planaire
typique du pli d'aplatissement. La matière flue
dans un plan en direction de l'axe a et les
minéraux se réorientent suivant une direction dans
ce plan (linéation minérale). La réorientation se
fait par rotation élémentaire, désagrégation
mécanique, étirement et début de recristallisation.
Cette réorientation suivant une nouvelle surface
par rapport à la stratification (Sa) s'appelle la
transposition.

74
III. STRUCTURES PLANAIRES et LINEAIRES
Mots clés : Schistosités – Foliation – Linéations.
STRUCTURES PLANAIRES * FOLIATION
La foliation est une structure planaire pénétrative consistant en un
réarrangement des minéraux d'une roche en feuillets de compositions
différentes.
La roche ne débite plus aussi facilement qu'un schiste. Elle apparaît nettement
recristallisée et présente souvent une ségrégation minérale (regroupement par
type minéral) se crée entraînant un contraste de teinte des feuillets. C'est le
domaine des roches cristallophyliennes (cas des micaschistes et des gneiss).

75
III. STRUCTURES PLANAIRES et LINEAIRES
STRUCTURES LINEAIRES* LINEATIONS
Les Linéations d’Intersection
Ces structures sont issues de l’intersection de structures préexistantes (cas de
deux plans).
• La linéation la plus classique est celle définie par l’intersection de la
schistosité et de la stratification (cas des plis). La direction de la linéation est
parallèle à l’axe b des plis.
• Le découpage de bancs compétents d’épaisseur millimétrique à centimétrique
par la schistosité détermine la formation de petites structures plus ou moins
parallélépipédiques appelées microlithons ou meneaux. Les allongements de
ces microstructures sont parallèles à l’axe b du pli.
• Dans le cœur des charnières et parfois dans les flancs, à l'intersection de la
schistosité de fracture et d'une roche finement litée, est à l'origine de la
formation de meneaux en forme d'allumettes, de frites ou de crayons suivant
leur taille.
• L'exagération par cisaillement des plis d'entraînement donne des rouleaux (ou
rods). Ces derniers sont des microcharnières rembourrées et isolées.
• Les intersections des knicks et les flans des plis de taille supérieure
correspondent à la crénulation. 76
III. STRUCTURES PLANAIRES et LINEAIRES
STRUCTURES LINEAIRES* LINEATIONS
Les Linéations d’Etirement
• Le boudinage est un étirement dans les flancs du pli. L'axe d'allongement des
boudins est parallèle à l'axe b.
• Des corps géologiques (galets, fossiles, enclaves,...) préexistants dans la
formation vont sous l'effet de l'aplatissement, s'étirer suivant l'axe de fluage
(axe a) . Cette linéation d'étirement classique est perpendiculaire à l'axe b du
pli.
• Les linéations d'allongement ou d'alignement des minéraux correspondent à
la linéation minérale. Elles correspondent à la croissance orientée des cristaux
au cours du développement de la schistosité, sous l'effet des mécanismes de
dissolution-recristallisation et à la déformation des marqueurs passifs dans la
direction d'allongement. Sous l'effet d'un champ de contrainte anisotrope, les
minéraux s'orientent en direction de la contrainte minimale s3. Dans une zone
plissée, la linéation minérale est en direction de l'axe de fluage. La linéation
minérale semble parfois s'organiser parallèlement à l'axe b des plis pour des
raisons diverses: matériel peu compacté au départ, cisaillement trop intense
entre les feuillets, torsion en arc de la charnière pendant le plissement. Dans
les zones profondes, la linéation peut aussi s'orienter parallèlement, sous 77
l'effet de l'écoulement, à l'axe b.

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