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CH1 : Introduction à la tectonique active

- Les mouvements des plaques

Structure de la terre :

La Terre est constituée d'une succession de couches de propriétés physiques différentes


dépendant de la composition chimique, de la densité, de la température. Au centre, le
noyau, qui représente 17% du volume terrestre, et qui se divise en noyau interne solide et
noyau externe visqueux; puis le manteau, qui constitue l'essentiel du volume terrestre,
81%, et qui se divise en manteau inférieur solide et manteau supérieur principalement
plastique, mais dont la partie tout à fait supérieure est solide; et enfin la croûte (ou
écorce), qui compte pour moins de 2% en volume et qui est solide.

Figure 1.1 : - Coupes schématiques sur le globe terrestre (documents Université de Laval, Québec)

La lithosphère : couche solide externe qui comprend une partie du manteau supérieur et
la croûte terrestre, est divisée en plaques (plaques tectoniques) qui se déplacent les unes
par rapport aux autres sous l'effet des courants de convection qui animent
l'asthénosphère, couche plastique inferieur du manteau supérieur.

La lithosphère se présente comme un ensemble rigide et par conséquent fragile; la


température et la pression, qui augmentent avec la profondeur, modifient ce
comportement, qui devient de plus en plus ductile, c'est-à-dire capable de se déformer
sans casser. Ce passage du domaine cassant au domaine ductile marque la limite
lithosphère-asthénosphère.

Ces courants de convection dans l'asthénosphère sont générés par la forte chaleur du
noyau et de l’activité atomique d’éléments radioactive (U : uranium, K : potassium, Th :
thorium) qui se trouve dans le manteau.

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Types de croûte terrestre: on distingue deux types la croûte océanique et croûte
continentale

- la croûte océanique qui est formée de roches basaltiques de densité 3,2 et qu'on nomme
aussi SIMA (silicium-magnésium). C'est un socle rocheux " éphémère " produit par
l'arrivée sur les dorsales océaniques de magma qui refroidit. Sous l'effet des
déplacements des plaques tectoniques océaniques elle " retourne " fondre dans
l’asthénosphère.

- la croûte continentale : qui se situe au niveau des continents. Ce sont des socles rocheux
" originels " formés lors du refroidissement de la planète. Elle est plus épaisse et de plus
faible densité (roches granitiques à intermédiaires de densité 2,7 à 3). On la nomme SIAL
(silicium-aluminium). C'est un socle rocheux persistant.

La couverture sédimentaire est une mince pellicule de sédiments produits et redistribués


à la surface de la croûte par les divers agents d'érosion (eau, vent, glace) et qui compte
pour très peu en volume.

Plaques tectoniques :

Figure 1.2 : La très grande majorité des séismes est localisée sur des failles à la frontière des
plaques tectoniques.

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Les plaques tectoniques sont en général " mixtes " et de tailles très variables: les plaques
continentales sont souvent associées dans leurs déplacements à un " morceau " de plaque
océanique.

La tectonique des plaques est donc une théorie scientifique qui explique que les
déformations de la lithosphère sont les conséquences des forces internes de la terre
(chaleur de convection asthénosphérique) et que ces déformations se traduisent par le
découpage de la lithosphère en un certain nombre de plaques rigides (12) qui bougent les
unes par rapport aux autres en " glissant " sur l'asthénosphère.

Type de frontière entre les plaques tectoniques:

- les zones d'expansion, océanique, dans lesquelles naît de la croûte océanique,

- les zones de subduction, dans lesquelles disparaît du matériel crustal,

- les zones transformantes, le long desquelles coulissent des plaques ou des fragments de
plaques sans création ni résorption de croûte.

Figure1.2: Types de frontières entre les plaques tectonique (Document Université de laval - Québec)
Les mouvements relatifs entre les plaques définissent trois types de frontières entre
elles:

les frontières divergentes, là où les plaques s'éloignent l'une de l'autre et où il y a


production de nouvelle croûte océanique; ici, entre les plaques A et B, et D et E;

les frontières convergentes, là où deux plaques entrent en collision, conséquence de la


divergence; ici, entre les plaques B et C, et D et C;

les frontières transformantes, lorsque deux plaques glissent latéralement l'une contre
l'autre, le long de failles; ce type de limites permet d'accommoder des différences de
vitesses dans le déplacement de plaques les unes par rapport aux autres, comme ici entre
A et E, et entre B et D, ou même des inversions du sens du déplacement, comme ici entre
les plaques B et E.

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Limites Divergentes

Le phénomène de divergence commence sur un continent par la formation d'un fossé


étroit ou rift accompagné d'un volcanisme basaltique. Le rift s'élargit et s'approfondit. Il
finit par être envahi par la mer. Le rift central devient alors une dorsale médio-océanique,
dont l'activité agrandit progressivement la taille de l'océan.

Les schémas suivants illustrent le processus de création d'un rift continental et son
évolution vers une dorsale océanique sous l'action du mouvement divergeant en partie
supérieure des cellules de convection de l'asthénosphère.

Figure 1.3 : création d'un rift continental et son évolution vers une dorsale océanique

Phase .1 : plaque continentale cause une dilatation de la matière qui conduit à un


bombement de la lithosphère. Il s'ensuit des forces de tension qui fracturent la lithosphère
et amorcent le mouvement de divergence. Le magma viendra s'infiltrer dans les fissures,
ce qui causera par endroits du volcanisme continental; les laves formeront des volcans ou
s'écouleront le long des fissures.

Un exemple de ce premier stade précurseur de la formation d'un océan est la vallée du


Rio Grande aux USA.

Phase .2 : La poursuite des tensions produit un étirement de la lithosphère; il y aura alors


effondrement en escalier, ce qui produit une vallée appelée un rift continental. Il y aura
des volcans et des épanchements de laves le long des fractures.

Le Grand Rift africain en Afrique orientale en est un exemple.

Phase .3 : envahissent la vallée. Deux morceaux de lithosphère continentale se séparent


et s'éloignent progressivement l'un de l'autre. Le volcanisme sous-marin forme un

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premier plancher océanique basaltique (croûte océanique) de part et d'autre d'une dorsale
embryonnaire; c'est le stade de mer linéaire, comme par exemple la Mer Rouge.

Phase .4 : L'élargissement de la mer linéaire par l'étalement des fonds océaniques conduit
à la formation d'un océan de type Atlantique, avec sa dorsale bien individualisée, ses
plaines abyssales et ses plateaux continentaux correspondant à la marge de la croûte
continentale.

N-B : Les dorsales océaniques constituent des zones importantes de dissipation de la


chaleur interne de la Terre.

Figure1.4 : Coupe schématique du cycle des fonds océaniques (Document Université de Laval - Québec)

La convection dans l'asthénosphère provoque des concentrations de chaleur en certaines


zones où le matériel chauffé se dilate, ce qui explique le soulèvement correspondant à la
dorsale océanique. La convection produit, dans la lithosphère, des forces de tension qui
font que deux plaques divergent; elle est le moteur du " tapis roulant ", entraînant la
lithosphère océanique de part et d'autre de la dorsale. Entre les deux plaques divergentes,
la venue de magma crée de la nouvelle croûte océanique .

Figure 1.5 : Coupe schématique de détail d'une dorsale (Document Université de Laval - Québec)
L'étalement des fonds océaniques crée dans la zone de dorsale, des tensions qui se
traduisent par des failles d'effondrement et des fractures ouvertes, ce qui forme au milie u
de la dorsale, un fossé d'effondrement qu'on appelle un rift océanique. Le magma produit

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par la fusion partielle du manteau s'introduit dans les failles et les fractures du rift. Une
partie de ce magma cristallise dans la lithosphère, alors qu'une autre est expulsée sur le
fond océanique sous forme de lave et forme des volcans sous-marins. C'est ce magma
cristallisé qui forme de la nouvelle croûte océanique.
A mesure de l'étalement des fonds c'est donc ainsi que se crée perpétuellement de la nouvelle lithosphère
océanique aux niveaux des frontières divergentes, c'est-à-dire sur les dorsales médio-océaniques. Ce
processus explique comment se sont formés les océans entre les continents.
Sur les zones de divergence des plaques océaniques, la lithosphère océanique dépasse
rarement 10-15 km d'épaisseur, les séismes sont donc tous superficiels sur ces zones.

Les plaques océaniques divergent de part et d'autre de la dorsale océanique. Ce


phénomène est compensé par des apports de magma basaltique qui se solidifie en forme
de " coussins ". Ainsi la dorsale océanique est le lieu de création de la croûte océanique.
En se refroidissant, les laves " fixent " l'orientation du champ magnétique du moment.

Figure 1.6 : Datation des fonds océaniques par les inversions de polarité magnétique. (Document
USGS)

Les fonds marins ont la polarité magnétique qui correspond à celle des pôles au moment
où ils ont été créés par refroidissement du magma sortant sur la dorsale. Les relevés de
polarité des fonds sous-marins (que l'on peut dater), permettent de situer les époques
d'inversion de la polarité du globe, donc de définir leur vitesse de progression. La vitesse
d'expansion des fonds océaniques varie de 1 à 2 cm par an pour les dorsales lentes, et
atteint jusqu'à 10 cm et plus pour les dorsales rapides. Les dorsales lentes, telle la dorsale
médio-atlantique, présentent dans leur partie médiane, un rift, fossé profond de 2 000 m
et large de 20 à 30 km, alors que les dorsales rapides, comme la dorsale Est-Pacifique, en
sont dépourvues et ne présentent qu'un relief modéré. Les chambres magmatiques n'y
sont qu'à quelques kilomètres de profondeur.

L'étude de ces champs magnétiques a mis en évidence la symétrie des fonds, d 'autant plus
anciens qu'éloignés de la dorsale. Les fonds océaniques les plus âgés avaient été formés
pendant le jurassique ce qui indique qu'ils " disparaissent " puisqu'il n'y a pas de croûte

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océanique aussi âgée que les croûtes continentales. On observe cette " disparition " sur
les limites convergentes en subduction.

Limites Convergentes

Aujourd'hui les géophysiciens sont d'accord pour dire que la terre n'est pas en expansion.
Si la surface de la terre est un espace fini, le fait qu'il y ait création de matière aux
frontières divergentes implique que de la lithosphère est détruite ailleurs pour maintenir
constante la surface terrestre. Cette destruction se fait sur certaines frontières
convergentes. La destruction de plaque se fait par l'enfoncement dans l'asthénosphère
d'une plaque sous une autre plaque et par la fusion progressive de la portion de plaque
plongeant dans l'asthénosphère : le phénomène de subduction. Les manifestations de cette
convergence diffèrent selon la nature des plaques (océaniques ou continentales) qui
entrent en collision.

Lorsque le mouvement de convergence fait " s'affronter " deux continents, donc deux
plaques " légères ", le mécanisme de subduction d'une plaque plus dense que l'autre ne
peut s'amorcer " aisément ". On assiste à un phénomène de surrection des continents :
formation et croissance de chaînes de montagnes.

Subduction des plaques océaniques

Un premier type de collision résulte de la convergence entre deux plaques océaniques.


Dans ce genre de collision, une des deux plaques (la plus dense, généralement la plus
vieille) s'enfonce sous l'autre : c'est le phénomène de subduction (littéralement: conduire
en-dessous).

La ligne d'émergence du plan de subduction correspond à une fosse océanique.


L'inclinaison des plans de subduction varie de 20 à 45°. Sur la bordure de la plaque
chevauchante, s'accumulent des écailles tectoniques constituées par les sédiments qui
sont refoulés. Cet empilement constitue le prisme d'accrétion tectonique. La plaque
chevauchante peut être une plaque continentale ou, parfois, une autre plaque océanique.
On y observe alors un archipel d'îles volcaniques séparé du continent par un bassin
marginal (Japon, Antilles).

Figure 1.7 : Subduction entre plaques océaniques (Document Université de Laval - Québec)

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L'asthénosphère "digère" peu à peu la plaque lithosphérique subducte. Vers 100 -150km
de profondeur les conditions (hydratation, pression-température- haute pression base
température) provoquent la fusion partielle de cette plaque. Le magma résultant
(visqueux), moins dense que le milieu ambiant, monte vers la surface. Une grande partie
de ce magma reste emprisonnée dans la lithosphère, mais une partie est expulsée à la
surface, produisant des volcans sous la forme d'une série d'îles volcaniques (arc insulaire
volcanique) sur le plancher océanique. De bons exemples de cette situation se retrouvent
dans le Pacifique-Ouest, avec les grandes fosses des Mariannes, de Tonga, des Kouriles
et des Aléoutiennes, chacune possédant leur arc insulaire volcanique, ainsi que la fosse
de Puerto Rico ayant donné naissance à l'arc des Antilles bordant la mer des Caraïbes
Atlantique.

Un second type de collision avec subduction est le résultat de la convergence entre une
plaque océanique et une plaque continentale. Dans ce type de collision, la plaque
océanique plus dense s'enfonce sous la plaque continentale.

Figure 1.8 : Subduction d'une plaque océanique sous une plaque continentale (Document Université
de Laval - Québec)

Les basaltes de la plaque océanique et les sédiments du plancher océanique s'enfoncent


dans du matériel de plus en plus dense. Rendue à une profondeur excédant les 100 km, la
plaque est partiellement fondue. Comme dans le cas précédent, la plus grande partie du
magma restera emprisonnée dans la lithosphère (ici continentale); le magma qui aura
réussi à se frayer un chemin jusqu'à la surface formera une chaîne de volcans sur les
continents (arc volcanique continental). De bons exemples de cette situation se retrouvent
à la marge du Pacifique-Est, comme les volcans de la Chaîne des Cascades (Cascade
Range) aux USA (incluant le Mont St. Helens) résultat de la subduction dans la fosse de
Juan de Fuca et ceux de la Cordillères des Andes en Amérique du Sud reliés à la fosse du
Pérou-Chili. Dans une phase avancée de la collision, le matériel sédimentaire qui se
trouve sur les fonds océaniques et qui est transporté par le tapis roulant vient se
concentrer au niveau de la zone de subduction pour former un prisme d'accrétion.

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Cas particulier de l'obduction

L'obduction est le chevauchement de la croûte continentale par de la croûte océanique.


Elle peut être la conséquence d'une évolution particulière: transformation d'une dorsale
océanique en zone de convergence (subduction), résorption du domaine océanique,
l'affrontement du continent et de la zone de subduction provoquant l'expulsion du fond
océanique sur le continent (c'est le cas de la Nouvelle-Calédonie).

Ce phénomène suscite un grand intérêt chez les géologues. En effet, il permet d'observer
aisément en trois dimensions un fragment de croûte océanique. Dans le Sultanat d'Oman
on trouve une zone d'obduction d'une étendue longue de 500 km et large de 100 km.

Surrection des plaques continentales

Un troisième type de collision implique la convergence de deux plaques continentales,


elle s'accompagne de leur surrection. Les illustrations suivantes décrivent le phénomène.

Figure 1.9 : Phase 1 (Document Université de Laval)

L'espace océanique se refermant au fur et à mesure du rapprochement des deux plaques


continentales, le matériel sédimentaire du plancher océanique, plus abondant près des
continents, et celui du prisme d'accrétion se concentrent de plus en plus; le prisme croît.

Lorsque les deux plaques entrent en collision, le mécanisme se coince: le moteur du


déplacement (la convection dans le manteau supérieur) n'est pas assez fort pour enfoncer
une des deux plaques dans l'asthénosphère à cause de la trop faible densité de la
lithosphère continentale par rapport à celle de l'asthénosphère. Tout le matériel
sédimentaire est comprimé et se soulève pour former une chaîne de montagnes où les
roches sont plissées et faillées. Des lambeaux de la croûte océanique peuvent même être
coincés dans des failles. Les deux plaques continentales se soudent pour n’en former
qu’une seul qui s’épaissit en altitude et en profondeur.

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Figure 1.10 : Phase 2 (Document Université de Laval - Québec)

Toutes les grandes chaînes de montagnes plissées ont été formées par ce mécanisme. Un bon
exemple récent de cette situation, c'est la soudure de l'Inde au continent asiatique, il y a à peine
quelques millions d'années, avec la formation de l'Himalaya.

Exemple de subduction :

Figure 00 - Coupes sur la subduction Antillaise (Documents Géo-Ter)


La coupe schématique de gauche représente les différents domaines sismogènes associés à la subduction est-
caribéenne et leurs mécanismes. En C, le plan de subduction lui-même, ou sont attendues les magnitudes les plus
élevées (les surfaces de ruptures les plus importantes). En A et B les séismes générés par les contraintes en bordure de
la plaque Caraïbe, de magnitudes possibles moins élevées (dimensions des failles moins importantes), mais pouvant
être (zone A) très proches des constructions et in fine aussi violents (mais aux effets plus localisés) sur les terres
émergées. En D et E, les séismes profonds dus aux ruptures de la plaque subducte sous son propre poids (Ces derniers
sont très amortis lorsqu'ils arrivent à la surface).
A droite une coupe sur les épicentres localisés : on reconnaît les différents domaines auxquels s'ajoutent les
séismes dus aux contraintes sur la plaque Amérique (zone de croûte océanique de l'Atlantique) à proximité du
plan de subduction.

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