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Les zones de subduction océaniques sont définies par la présence d’une fosse océanique
profonde d’environ 5000 m à 11 000m et d’un plan de sismicité plus ou moins incliné (le plan
de Wadati-Bénioff) depuis la surface jusqu’à plusieurs centaine de kilomètre de profondeur.
On estime que 80% de l’énergie sismique actuelle est relâchée dans les zones de subduction.
Associées aux plans de sismicité profonde, des chaînes volcaniques s’alignent parallèlement
à la fosse. Ces volcans sont posés sur la bordure continentale (sur la côte Ouest de
l’Amérique du Sud, par exemple) ou bien ils forment un arc insulaire dans l’océan (l’arc des
Marianes, par exemple).
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On peut suivre le plongement de la lithosphère océanique dans l’asthénosphère en
observant la géométrie du plan de Wadati-Bénioff. Les pendages sont variables, depuis un
minimum de 20° (fosse de Chili) jusqu’à un maximum de 90° (fosse des Mariannes). Dans les
zones de subduction, la convergence des plaques est absorbée par le passage d’une plaque
sous l’autre. Le glissement des plaques, l’une contre l’autre, s’exprime par des déformations
très variées dans les fosses océaniques.
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Une des conséquences de la subduction est l’introduction des matériaux froid (la
lithosphère) dans un milieu chaud (l’asthénosphère). En effet, la rigidité, la forte masse
volumique et le comportement sismogène de la lithosphère océanique dans les zones de
subduction résulte de sa faible température par rapport aux matériaux asthénosphériques.
La subduction provoque donc un déséquilibre thermique qui a été imagé en modélisant la
forme prise par les isothermes autour de la plaque plongeante (figure 3.4). Le
réchauffement des matériaux lithosphériques se produit par conduction jusqu’à l’obtention
d’une température homogène. Du fait de la mauvaise conductivité thermique des roches, la
lithosphère plongeante ne se réchauffe que très lentement. Cette inertie thermique permet
le maintien des caractéristiques rhéologiques de la lithosphère qui conserve un
comportement cassant jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres de profondeur, attesté par
la présence de séisme à très grande profondeur.
Le modèle thermique suggère que l’équilibre entre l’asthénosphère et la plaque
plongeante n’est pas encore réalisée à 800 km de profondeur car on observe toujours un
contraste de température supérieur à 700°C (Cf. figure 3.4). Mais le réchauffement est alors
suffisant pour que les matériaux de la lithosphère plongeante adoptent un comportement
ductile et qu’il n’y ait plus de sismicité au-delà de 700 km de profondeur. La longueur du
panneau sismogène serait principalement fonction de la vitesse de subduction et de
l’épaisseur de la lithosphère océanique. Ainsi, les fortes variations de vitesse de convergence
et d’âge de la lithosphère océanique permettraient d’expliquer les différences de longueur
des plans de sismicité d’une zone de subduction à l’autre.
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Figure 3.1 : Structure superficielle de la zone de subduction des Mariannes (vers 17°N). Ce schéma a été établi
à partir des données de vitesse des ondes P et des relevées bathymétriques. Les numéros associés à
une flèche correspondent aux puits de forage du leg DSDP-60.
Figure 3.2 : Données géophysique le long d’une coupe transversale à la zone de subduction du Japon vers 40°N.
(a) Topographie, (b) structure crustale déduite de la vitesse des ondes P, (c) Anomalie à l’air libre, (d)
mesure du flux de chaleur, (e) foyer des principaux tremblements de terre (la zone hachurée
correspond à la position possible du contact interplaque) (f) Carte des isobathes du toit de la plaque
pacifique plongeant sous le Japon, les flèches indiquent la direction de convergence de la plaque
pacifique et de la plaque Mer des philippines par rapport au Japon fixe, les triangles représentent les
chaînes calco-alcalines et les traits gras les frontières de plaques.
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Figure 3.3 : Modèle de distribution des contraintes dans une plaque océanique passant en subduction. . Les
profondeurs sont indicatives et peuvent varier suivant les zones. (a) la résistance et la forte densité de la
lithosphère océanique sont à l’origine de l’initiation d’une zone de subduction qui se caractérise par des
séisme en extension au niveau de la zone de flexure et dans les premières centaines de kilomètres de
l’asthénosphère (la plaque a tendance à plonger dans l’asthénosphère sous son propre poids) et par des
séisme en compression dans la zone de friction interplaque. (b) et (c) à partir d’une certaine profondeur
le contraste de densité entre les matériaux lithosphérique et asthénosphérique devient moins important
et l’enfoncement de plus en plus difficile de la plaque se manifeste par une sismicité en compression qui
remonte le long du panneau plongeant (effet de blocage). (d) Dans certains cas, une rupture du panneau
plongeant pourrait expliquer les lacunes de sismicités observées en profondeur dans certaines zones de
subduction.
Figure 3.5 : Les deux types de subduction océanique (type Mariannes et type Chili) sont caractérisés par le
pendage de la lithosphère océanique plongeante et le degré de couplage mécanique entre la plaque
inférieure et la plaque supérieure. Le couplage est faible dans le cas des Mariannes, la plaque
supérieure est en régime extensif et la tendance est à l’ouverture d’un bassin arrière-arc. Le
couplage est fort dans le cas du Chili, la plaque supérieure est en régime compressif.
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Figure 3.4 : Modèle de structure thermique pour une lithosphère océanique en subduction. La variation de
température avec l’enfoncement du panneau plongeant est calculée à partir des équations de
conduction de la chaleur d’un milieu chaud 8l’asthénosphère) vers un milieu froid (la lithosphère)
pour une plaque plongeant d’épaisseur 125 km, avec une inclinaison de 45°C, une vitesse de
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convergence de 80 mm.an et un dégagement de chaleur par friction dans la zone interplaque. En
dehors de la zone de subduction, les plaques supérieure (continental) et inférieure (océanique) sont
soumises à un géotherme moyen. L’invagination des isothermes qui suivent la forme de la plaque
plongeante est caractéristique de l’introduction de matériaux froids dans l’asthénosphère. Les
isothermes des transitions de phases olivine/spinelle et spinelle/oxyde des minéraux du manteau
supérieur ont été figurées à 1600°C et 1700°C.
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Les zones de subduction de type Mariannes (convergence océan-océan)
Fosse moins profonde (jusqu’à 6 km) qui subducte de la croûte plus jeune et
donc plus chaude.
Un plan de Wadati-Benioff présentant un pendage faible jusqu’à des
profondeurs de 200 km, puis un pendage plus incliné dans la partie plus
profonde du manteau sous le gap sismique.
Présence de nombreux chevauchements dans la plaque supérieure.
Pas de zone arrière-arc en extension (compression dominante).
Des tremblements de terre plus fréquents et de plus forte énergie dans la
plaque chevauchante que dans la plaque plongeante.
Le plutonisme est dominant par rapport au volcanisme.
Le volcanisme est généralement andésitique-dacite-rhyolitique, les basaltes
sont beaucoup plus rares. Des éruptions volcaniques violentes, présentant des
laves de forte viscosité avec cônes d'éjection de grande taille.
La croûte continentale est épaisse (environ 70 km), et diminue peu à peu vers
la fosse pour atteindre environ 10 km