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Géologie

La structure du globe terrestre et sa dynamique

La Terre est la plus grosse planète tellurique (rocheuse) du système solaire avec un
diamètre de 12800km, qui se caractérise par une activité interne trop intense.

Problématiques :
• Comment peut-on savoir la structure externe et interne du globe terrestre?
Quelle est cette structure?
• La Terre a-t-elle toujours eu cette forme actuel? Va-t-elle la garder toujours?
• Quelle est la dynamique interne de la Terre est quelle est sa machinerie?
Chapitre 1
Structure de la Terre
Plan :
I. Structure externe: contraste du domaine continental et océanique.
II. Les enveloppes terrestres et les discontinuités qui les séparent
III. L’identification de la lithosphère et de l’asthénosphère.
IV. Les propriétés thermiques de la Terre.

I. Les contrastes du domaine continental du domaine océanique :

La bimodalité des altitudes donne des informations sur les croûtes terrestres

Croûte : est la partie la plus superficielle du globe terrestre. Son épaisseur, son âge et sa
composition diffèrent selon le type de croûte qui est considéré. L'étude des reliefs positifs
et négatifs de la Terre indique une distribution bimodale des altitudes moyennes.

A. La bimodalité des altitudes :


La distribution des altitudes moyennes de la planète Terre présente deux pics, +100 m pour la
croûte continentale et –4 500 m pour la croûte océanique, c'est une distribution bimodale.
Cette distribution suppose l'existence de deux croûtes. Une distribution bimodale : en
statistique, est une distribution présentant deux pics.

On observe deux pics d'altitude


moyenne :

• +100 m : altitude moyenne des


continents ;
• -4 500 m : profondeur moyenne
des océans.

Cela suggère qu'il existe deux croûtes de


natures différentes, une croûte
océanique plus dense et une croûte
continentale moins dense.

B. La croûte océanique
La croûte océanique mesure entre 7 et 10 kilomètres d'épaisseur. Elle est formée de basalte en
couche supérieure et de gabbro en couche inférieure. La densité de la croûte océanique est
d'environ 2,9.
Basalte : est une roche volcanique avec des microlites (microcristaux), principalement composée de
feldspath, plagioclase, pyroxène et éventuellement de l’olivine dans une importante matrice de
verre.

Gabbro : est une roche plutonique sombre, de texture grenue, principalement composée de
feldspath, plagioclase, de pyroxène et d'olivine. Il a la même composition que le basalte, seule sa
structure varie.

C. La croûte continentale
La croûte continentale mesure entre 30 et 70 kilomètres d'épaisseur. On observe à l’affleurement
trois grands types de roches. Les roches sédimentaires, les roches magmatiques (volcaniques et
plutoniques) et les roches métamorphiques mais cette croûte continentale est essentiellement
formée de granite.
Granite : est une roche plutonique, de texture grenue, formée essentiellement de quartz, feldspath
et mica. La densité de la croûte continentale est d'environ 2,7.
II. L’apport de la sismologie dans la découverte de la structure terrestre interne
A. Les séismes
Une rupture brutale de roches soumises à des contraintes avec libération d'énergie sous forme
d’ondes qui traversent les roches dans toutes les directions. Il existe des milliers de station de mesures
d’ondes sismiques partout sur le globe terrestre.

Les contraintes sont les forces exercées sur les roches en conséquence des mouvements tectoniques
ou du magmatisme. Lorsque ces contraintes s'accumulent de manière trop importante, les roches se
brisent et des failles apparaissent, ou bien les roches se déplacent soudainement le long de failles
existantes.

Une faille est une zone de fracture de l'écorce terrestre, sous l'influence de contraintes mécaniques.
Ces mouvements brusques s'accompagnent de la libération de l'énergie accumulée dans les roches.
Cette énergie se transmet dans toutes les directions sous forme d'ondes sismiques.
B. L'étude des ondes sismiques pour comprendre la structure interne de la Terre

1. La découverte du Moho

L'étude des phénomènes de réflexion et réfraction des ondes sismiques a permis la découverte
d'une discontinuité séparant la croûte du manteau : le Moho.

Quand le milieu change, donc quand l'onde sismique circule dans des roches différentes, elle est
réfractée ou réfléchie, ce qui entraîne une modification de sa trajectoire. L'interface entre ces
deux milieux est une discontinuité. En 1909, en étudiant des phénomènes de réflexion et de réfraction
des ondes sismiques, A. Mohorovicic (géologue croate) découvre une discontinuité séparant la croûte
du manteau : le Moho.

Réflexion des ondes est un phénomène physique au cours duquel les ondes rebondissent sur le
support sur lequel elles se projettent.

Réfraction des ondes est un phénomène physique au cours duquel les ondes modifient leur trajet sous
l'influence d'une différence de nature ou de composition du support qu'elles traversent. La déviation
d'une onde passant d'un milieu à un autre se mesure par l'angle de réfraction.
D’après le modèle étudié, les ondes Pn (P réfractées), au-delà d’une certaine distance du foyer,
arrivent avant les ondes Pg (P directes). Ces ondes sont accélérées car elles traversent un milieu plus
dense. Ce milieu est le manteau formé d’une roche appelé péridotite. Sa densité 3,2, plus
importante que celle des croûtes océanique (2,9) et de la croûte continentale (2,7) a permis
l’accélération des ondes.

L'étude des ondes sismiques d'un séisme permet l'identification de plusieurs épaisseurs des croûtes
terrestres.

2. La mise en évidence du manteau et du noyau

L'étude des phénomènes de réfraction des ondes sismiques et de la zone d'ombre a permis la
découverte des discontinuités séparant le manteau du noyau et le noyau externe et interne.

Une zone d'ombre est une zone de la planète où l'on ne perçoit pas d'ondes sismiques suite à un
séisme.

En 1923, Gutenberg (géologue et sismologue allemand) a mis en évidence la zone d'ombre, qui est
une zone ne recevant aucune onde sismique. Elle se trouve entre 105° et 143° angulaire de l'épicentre.
Il met ainsi en évidence une discontinuité située à 2 900 kilomètres de la surface qui est appelée la
discontinuité de Gutenberg et qui marque la limite entre le manteau inférieur et le noyau.
La disparition des ondes S en dessous de cette discontinuité indique un milieu liquide : le noyau
externe. Au centre se trouve la graine ou noyau interne, solide. La limite entre ces deux zones du
noyau est la discontinuité de Lehmann, située à 5100 Km de profondeur, décrite en 1936 par Inge
Lehmann (1888-1993, sismologue danoise).

L'étude à la surface de la Terre de l'arrivée et du temps de propagation d'une ou plusieurs des ondes
d'un séisme permet de comprendre la structure interne de la Terre, avec la découverte du Moho et la
mise en évidence du manteau et du noyau. Ces informations ont permis l'établissement du modèle
PREM, Preliminary Reference Earth Model.
Le model PREM (Preliminary Reference Earth Model): La courbe suivante présente la vitesse des
ondes P et S en fonction de la profondeur :

Toutes les stations d’observations à la surface du globe enregistrent le même type de courbes de la
variation de la vitesse des ondes sismiques en fonction de la profondeur. On peut donc penser que le
globe est composé d’enveloppes concentriques.

C. La découverte de la lithosphère et de l'asthénosphère

L'étude des variations de vitesse des ondes sismiques permet la découverte de la LVZ qui est la
discontinuité séparant la lithosphère de l'asthénosphère. L'étude de la distribution des foyers
séismiques au voisinage des fosses océaniques, contexte de subduction, permet de différencier le
comportement d'une lithosphère cassante par rapport à une asthénosphère plus molle (ductile).

La lithosphère est la partie rigide du globe terrestre, constituée de la croûte et de la portion


superficielle du manteau.
L’asthénosphère est la portion ductile du manteau supérieur située sous la lithosphère.

À une profondeur voisine de 100 kilomètres (mais cela varie selon l'endroit considéré), les ondes
sismiques ralentissent fortement. C'est la Low Velocity Zone (= LVZ). Elle marque la limite entre une
couche superficielle très rigide, la lithosphère, et une couche plus molle mais non liquide, dite ductile,
l'asthénosphère.
La LVZ est une zone où la péridotite du manteau est en fusion partielle. Elle correspond à l'isotherme
1 300 °C. La comparaison des deux courbes dans les schémas ci-dessus indique que la lithosphère
continentale est plus épaisse que la lithosphère océanique.

Distinction lithosphère asthénosphère : Le comportement cassant ou ductile de la lithosphère et


de l'asthénosphère respectivement est observable dans les zones de subduction, à proximité des fosses
océaniques où la lithosphère océanique s'enfonce dans l'asthénosphère.

Subduction est la plongée de la lithosphère océanique sous une lithosphère continentale ou une
lithosphère océanique plus jeune (et moins dense).

On observe des séismes profonds inhabituels puisqu'en dessous de la LVZ, la péridotite mantellique
est ductile. Elle se déforme sous l'effet des contraintes mais ne rompt pas.
III. L’apport des études thermiques et le modèle thermique du globe terrestre :

Le changement de température avec le profondeur est estimé par le gradient géothermique. Le


gradient géothermique de la Terre est presque toujours positif.

A. Le géotherme de la Terre : est la courbe qui représente la variation de la température en


fonction des profondeurs.

Comme on peut le constater des variations


importantes du gradient géothermique
dans les différentes couches internes
peuvent être mis en relation avec des
différents modes de transferts thermiques
selon l’enveloppe interne de la Terre :

La conduction thermique : C’est le transfert de chaleur de proche


en proche sans déplacement de matière. L’efficacité de ce mode
n’est pas très efficace car les roches ont un pouvoir conducteur
faible.

La convection thermique : c’est le transfert de chaleur par


transfert de matière. Le matériel chaud devient moins dense par
rapport à son entourage et monte vers la surface. En surface il se
refroidit et devient plus dense ce qui cause un mouvement
descendant. Ce cycle forme une cellule de convection.

B. L’hétérogénéité thermique du manteau Terrestre : Le manteau terrestre n’apparaît pas


homogène du point de vue thermique, des variations importantes existent.
La tomographie sismique est une méthode qui utilise les
variations de la vitesse des ondes sismiques provoquées par
les variations de températures de la roche. Les ondes
sismiques accélèrent quand elles traversent une région
plus froide (par rapport à la normale de la géotherme) et
elle ralentissent quand elles traversent une région pus
chaude.

Bilan
Un séisme résulte de la libération brutale d’énergie lors de rupture de roches
soumises à des contraintes.
Les informations tirées du trajet et de la vitesse des ondes sismiques permettent de
comprendre la structure interne de la Terre (croû te – manteau – noyau ; modè le
sismique PREM (Preliminary Reference Earth Model), comportement mé canique du
manteau permettant de distinguer lithosphè re et asthé nosphè re ; é tat du noyau
externe liquide et du noyau interne solide).
Les é tudes sismologiques montrent les diffé rences d’é paisseur entre la lithosphè re
océ anique et la lithosphè re continentale.
L’é tude des sé ismes au voisinage des fosses océ aniques permet de diffé rencier le
comportement d’une lithosphè re cassante par rapport à une asthé nosphè re plus
ductile.
La tempé rature interne de la Terre croît avec la profondeur (gradient gé othermique).
Le profil d’é volution de la tempé rature interne pré sente des diffé rences suivant les
enveloppes internes de la Terre, lié es aux modes de transfert thermique : la
conduction et la convection. Le manteau terrestre est animé de mouvements de
convection, mé canisme efficace de transfert thermique.
La propagation des ondes sismiques dans la Terre ré vè le des anomalies de vitesse par
rapport au modè le PREM. Elles sont interpré té es comme des hé té rogé né ité s
thermiques au sein du manteau.

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