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1ère EDS SVT, chap.

Chapitre 1 : La structure du globe terrestre


Introduction (diaporama disponible sur Pearltrees)

Comment peut-on étudier la structure interne du globe, de manière directe et indirecte ?

I) Des contrastes importants entre océans et continents


Activité 1 et 1 bis : Comparer les caractéristiques de la croûte continentale et la
croûte océanique (à grande échelle puis à l’échelle des roches)

1) Des reliefs contrastés


La distribution des altitudes à la surface du globe révèle un contraste entre les reliefs
continentaux dont l’altitude moyenne est inférieure à 1km et les reliefs océaniques dont l’altitude
moyenne est de l’ordre de -4,5km. On parle de distribution bimodale des altitudes, qui est à
mettre en relation avec la nature de la croûte océanique ou continentale.

2) Des roches très différentes


En 1987, des explorations sous-marines de la dorsale médio-atlantique, au niveau de la faille
VEMA, permettent d’observer pour la première fois les roches de la croûte océanique (CO), en
place. Elles révèlent, de la surface vers la profondeur, des sédiments, des basaltes et des
gabbros. Les basaltes et les gabbros sont des roches magmatiques* qui partagent une même
composition chimique (Mg, Fe, Ca surtout) et minéralogique (pyroxènes et feldspaths
plagioclases, parfois de l’olivine) mais leur texture est différente : grenue* pour le gabbro
(=roche plutonique), traduisant un refroidissement lent du magma en profondeur / microlithique*
pour le basalte (= roche volcanique), traduisant un refroidissement rapide en surface.
La surface des continents présente une grande diversité de roches : sédimentaires* (ex :
grès), magmatiques (ex : granite) mais aussi métamorphiques* (ex : gneiss). Les forages
révèlent toutefois que la roche la plus représentative de la croûte continentale (CC) est le granite,
roche plutonique très riche en silicium (Si) qui est enrichie en potassium (K) par rapport aux roches
magmatiques océaniques mais appauvrie en fer et magnésium, d’où une densité* plus faible (2,7
pour le granite contre 2,9-3 pour basalte et gabbro)

Le contraste des altitudes entre CO et CC reflète donc un contraste géologique entre les
deux domaines, lié à la nature des roches et à leur densité.

La dualité entre CC et CO (d’après Nathan, 1ère EDS SVT, éd. 2019)

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1ère EDS SVT, chap.1
Tableau comparatif de la croûte continentale et de la croûte océanique
Caractéristiques Croûte continentale Croûte océanique
comparées

Altitude 0<altitude<1km -4,5 km<altitude<0


moyenne Plus élevée Plus basse (sous l’eau)

Epaisseur 30-40 km 7 à 10 km
moyenne Plus épaisse Plus fine

Age > 540 Ma (jusqu’à 4Ga)  210 Ma


maximum Plus ancienne Plus jeune
Surtout des roches magmatiques Surtout des roches magmatiques de
Roches apparentées au granite types basalte ou gabbro
constitutives Mais roches assez diversifiées
(sédimentaires, métamorphiques)
Particularités
chimiques des riche en Si (silicium), riche en Mg (magnésium), Fe (fer),
roches K (potassium), Na (sodium) Ca (calcium)
magmatiques
Densité moins dense (d=2,7) Plus dense (d=2,9)
Composition
Quartz, biotite, Pyroxène augite, feldspath
minéralogique
de ces roches feldspaths (alcalin et plagioclase) plagioclase (+ éventuellement olivine)

Problème : Sachant que le forage le plus profond réalisé (« Kola Superdeep Borehole » en
Russie) n’a atteint que -12 km alors que la Terre possède un rayon de 6370 km, comment
peut-on étudier de façon indirecte la structure interne du globe ?

II) Une reconstitution progressive de la structure interne du globe grâce


aux ondes sismiques

Activité 2 : Etudier la structure interne de la Terre grâce aux séismes


1ère partie de l’activité 2 : découverte de la démarche d’un sismologue
Voir éléments de correction disponibles sur Pearltrees

Exercice : Sismologie et découverte de la limite entre les croûtes et le manteau


terrestre : le Moho (Voir corrigé disponible sur Pearltrees)

Un constat étrange : Les 8 stations les plus éloignées de l’épicentre du séisme du Népal étudié dans la
partie 1 de l’activité 2 (stations à plus de 12 000 km de l’épicentre) n’ont pas enregistré d’ondes P, ni
d’ondes S. On note cependant l’enregistrement d’ondes PKIKP ou PKiKP qui correspondent à des ondes P
très retardées. Comment peut-on expliquer cette observation surprenante ?

Seconde partie de l’activité 2 : application de la démarche du sismologue à l’étude


de la zone d’ombre sismique (Voir éléments de correction disponibles sur Pearltrees)

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1ère EDS SVT, chap.1
Bilan des connaissances acquises grâce à l’activité 2 et à l’exercice « Moho » :

1) Séismes et propriétés des ondes sismiques


Déf : Un séisme* résulte de la libération brutale d’énergie lors de la rupture de roches
soumises à de fortes contraintes (= forces). L’énergie libérée au foyer se dissipe sous forme
d’ondes sismiques (3 grands types P, S et L, aux propriétés variables : voir doc.2 p146 à
apprendre !), se propageant à l’intérieur des roches et à leur surface, dans toutes les directions.
Lorsqu’une onde sismique atteint une discontinuité* (=limite entre deux milieux aux
propriétés physico-chimiques différentes : rigidité, densité, état physique, température…), elle est
en partie réfractée (sa trajectoire est déviée vers le nouveau milieu donc sa vitesse est modifiée),
en partie réfléchie (renvoyée dans le même milieu donc à la même vitesse par la surface de
discontinuité). En étudiant les variations de vitesse des ondes sismiques à l’intérieur du globe, les
sismologues peuvent ainsi étudier de façon indirecte la structure interne de la Terre.

2) Les principales discontinuités révélées à l’intérieur du globe par l’étude des


ondes sismiques
L’analyse des sismogrammes (enregistrements de séismes) révèle 3 discontinuités majeures
à l’intérieur de la Terre.

a) Le Moho
La discontinuité la plus superficielle appelée le Moho* (= discontinuité de
Mohorovicic), sépare la croûte du manteau. Elle est caractérisée par une augmentation
brutale de la vitesse des ondes P et S lorsque celles-ci passent de la croûte (océanique ou
continentale) au manteau : celui-ci est donc constitué d’une roche différente, plus dense que
celles des croûtes : la péridotite, roche ferromagnésienne majoritairement composée d’olivine
associée à des pyroxènes (voir fiche de cours sur Pearltrees : « Etude macroscopique et
microscopique de la péridotite »). Ce saut de vitesse au niveau du Moho permet de mettre en
évidence le contraste d’épaisseur entre croûte océanique et croûte continentale : la croûte
continentale est plus épaisse (30-40 km en moyenne) que la croûte océanique (7 à 10 km).
Le Moho : discontinuité marquant la limite entre les roches crustales et les péridotites denses du manteau
(d’après Nathan, 1ère EDS SVT, éd. 2019)

b) La discontinuité de Gutenberg

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1ère EDS SVT, chap.1
La deuxième discontinuité, discontinuité de Gutenberg (révélée par les zones d’ombre
sismique : voir 2e partie de l’activ.2, se situe à 2900 km de profondeur et sépare le manteau
du noyau externe liquide dans lequel les ondes S ne se propagent pas.
Mise en évidence historique des discontinuités de Gutenberg et Lehmann (Source : Manuel de 1ère spé. éd. Belin 2019)

c) La discontinuité de Lehmann
Enfin, la discontinuité de Lehmann (voir doc. ci-dessus), située à 5100 km de profondeur,
sépare le noyau externe liquide d’un noyau interne solide (la graine).

 Ce modèle concentrique de la structure interne du globe, basé sur les études


sismologiques, constitue le modèle PREM (Preliminary Reference Earth Model) (voir
doc.4 p151 du manuel numérique et schéma-bilan)

3) Les notions de lithosphère et asthénosphère


Doc.1 p152 du manuel + diagramme ci-dessous (voir exercice sur Pearltrees « Définir les
notions de lithosphère et d’asthénosphère »
Géotherme et courbe de fusion commençante (solidus) de la péridotite (Source : pst.chez-alice.fr)

Géotherme* (courbe bleue) = courbe qui représente les


variations de la température à l’intérieur de la terre en
fonction de la profondeur.

Solidus* (courbe rouge) = courbe qui délimite le domaine


pression(ou profondeur)-température à l’intérieur duquel
une roche est 100% solide du domaine où elle est
partiellement liquide = courbe de début de fusion d’une
roche.

L’étude de la vitesse des ondes sismiques en fonction de la profondeur montre en général sous
les continents et les océans, comme on le voit sur le doc.1 p152 une diminution de la vitesse
des ondes sismiques pour des profondeurs supérieures à 100 km : c’est la LVZ* (Low Velocity
Zone), zone de faible vitesse (c’est une discontinuité). On observe sur le diagramme ci-dessus
qu’à cette profondeur, le géotherme recoupe presque le solidus, ce qui signifie que les
conditions de pression et température (on est aux alentours de 1300°C d’après le diagramme)
auxquelles sont soumises les péridotites du manteau s’approchent de celles qui permettent le
début de fusion de ces roches : les roches sont alors toujours solides mais plus ductiles*
(=déformables sans se casser).
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1ère EDS SVT, chap.1

On appelle lithosphère* l’ensemble des roches rigides situées au-dessus de la LVZ et


asthénosphère* les roches ductiles situées en-dessous. La lithosphère comprend ainsi la
croûte (océanique ou continentale) et la partie rigide (manteau lithosphérique) du manteau
supérieur.

Cette vidéo (dispo sur Pearltrees) peut servir de complément à vos révisions du début de ce chap. :
https://sciencetonnante.wordpress.com/2017/10/17/voyage-au-centre-de-la-terre-video/

La distinction entre lithosphère et asthénosphère (d’après Nathan, 1ère EDS SVT, éd. 2019)

III) L’apport des études thermiques au modèle de la structure du globe

Activité 3: Etudier la structure thermique de la Terre grâce à une modélisation


expérimentale et des documents
Activité sur le site QuiZinière : voir sur Pearltrees comment accéder aux 3 parties de l’activité

1) Un modèle thermique du globe terrestre


Le géotherme* terrestre montre que la température augmente avec la profondeur à
l’intérieur de la Terre mais révèle des variations importantes du gradient géothermique* suivant
les couches traversées. Cela s’explique par l’existence de deux modes de transfert de l’énergie
thermique, aux efficacités bien différentes : dans la lithosphère rigide, l’énergie thermique ne
peut s’évacuer, des zones les plus chaudes vers les zones les plus froides que par
conduction* thermique, c’est-à-dire de proche en proche, sans déplacement de matière. Ce
mode de transfert est peu efficace : le gradient géothermique est donc fort entre la surface
et la base de la lithosphère.

Lorsque la température du manteau dépasse 1300°C, c’est-à-dire en moyenne à partir de


100 km de profondeur, la rigidité des péridotites du manteau diminue fortement : elles deviennent
ductiles. Cette température limite de 1300°C est à l’origine du contraste entre lithosphère et

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1ère EDS SVT, chap.1
asthénosphère (voir diagramme profondeur-température dans le II.3 du cours et voir sur le
géotherme terrestre dans l’activité 3).

Rq : Il y a donc 2 manières de repérer la limite entre la lithosphère et l’asthénosphère : la LVZ ou


l’isotherme 1300°C (une isotherme* est une courbe le long de laquelle la température reste
égale)

Sous la lithosphère, le gradient géothermique est nettement plus faible. Cela


s’explique par un transfert d’énergie thermique plus efficace, par convection* thermique :
soumises à une forte augmentation de la température, les roches deviennent moins denses et ont
alors tendance à remonter. Ce faisant, elles refroidissent, leur densité augmente et elles ont donc
tendance à s’enfoncer. Des boucles de circulation de matière, appelées « cellules de
convection » se mettent en place à grande échelle au sein du manteau ductile et dans le noyau
externe liquide : elles assurent un transfert efficace de l’énergie thermique.

Remarque : La production de chaleur à l’intérieur de la Terre est principalement liée à la


désintégration des éléments radioactifs contenus dans les roches.

2) Des hétérogénéités thermiques au sein du manteau terrestre


La tomographie sismique* permet d’identifier dans le manteau des anomalies
significatives (quelques %) de vitesse des ondes sismiques par rapport au modèle PREM,
qui sont interprétées le plus souvent comme des anomalies thermiques : en traversant les zones
froides, plus rigides, les ondes sismiques sont accélérées, alors qu’au niveau des zones
plus chaudes, moins rigides, les ondes sont ralenties. Les hétérogénéités thermiques mise en
évidence par la tomographie sismique au sein du manteau confirment l’existence de mouvements
convectifs dans le manteau (matériaux chauds ascendants et matériaux plus froids, donc plus
denses, descendants).

L’analyse des transferts thermiques au sein de la Terre permettent donc de compléter notre
modèle de la structure interne du globe en apportant une vision dynamique à sa représentation.

Schéma-bilan du chapitre

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