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LA PLANÈTE TERRE 4.

568 Ga
L'histoire de la planète Terre est liée comme nous venons de le voir à celle du système
solaire, tant pour son origine que pour sa composition. Comme les autres planètes du
système solaire, elle s'est formée par condensation des gaz et accrétion (agglomération)
des particules solides (poussières, ...) tournoyant autour du soleil dans le disque
protoplanétaire.

Quatre grandes périodes géologiques appelées éons décrivent son évolution, elles se
nomment respectivement: l'Hadéen, l'Archéen, le Protérozoïque et le Phanérozoïque.
Le Précambrien - Les trois premières grandes périodes ou éons que sont :l'Hadéen,
l'Archéen et le Protérozoïque sont parfois regroupées au sein d'un superéon appelé: le
Précambrien qui commence à la création du globe il y a 4,568 milliards d’années, et
s'achève, il y a 544 millions d’années.

Le Phanérozoïque va de l'ère Paléozoïque qui démarre il y a 544 Ma jusqu'à l'ère


quaternaire dans laquelle nous vivons.

Le Précambrien (4,568 Ga à 544 Ma), première grande période géologique de l'histoire


de la Terre appelée superéon se divise en trois longues périodes géologiques appelées:
éons:

 l'Hadéen (4,568 à 3,8 milliards d’années) ;


 l'Archéen (3,8 à 2,5 milliards d’années) ;
 le Protérozoïque (2,5 milliards d’années à 544 millions d’années).
le Protérozoïque est lui-même divisé en trois ères : le Paléoprotérozoïque (2.5 à 1.6 Ga),
le Mésoprotérozoïque (1.6 à 0.9Ga) et le Néoprotérozoïque (900 à 544 Ma).

L'HADÉEN (4.568 Ga à 3085 Ga).

Image de la Terre à l'Hadéen vers 4.468 Ga.


La croûte terrestre primitive recouvre l'océan magmatique. Le manteau solide se
forme en profondeur.

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L'Hadéen est la division la plus ancienne des temps géologiques, il s'étend du début de la
formation de la Terre jusqu'à -3,85 milliards d'années. Le nom: Hadéen est une
référence à Hadès : le dieu grec des enfers. De cette époque très lointaine, il n'existe à
l'heure actuelle pratiquement plus aucune roche à la surface du globe. Plusieurs
transformations physiques et chimiques caractérisent l'Hadéen: une période d'accrétion,
l'existence d'un océan magmatique, la structuration de la planète Terre en plusieurs
enveloppes et la formation de la croûte terrestre primitive.

La période d'accrétion de la planète Terre commence dès le début de l'Hadéen après


une phase de condensation en éléments minéraux des gaz de la nébuleuse primitive.
Processus d'accrétion de la planète Terre à partir des poussières du disque
protoplanétaire

1. les grains de poussières s'agglomèrent par collision et forment progressivement des corps
de un kilomètre à 10 kilomètres de diamètre.

2. les corps devenus plus gros attirent plus fortement la matière, leur masse croît
exponentiellement: c'est l'emballement gravitationnel qui construit d'abord des objets de
plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre puis en un peu moins de trois millions
d'années des planétésimaux de plusieurs centaines de kilomètres de diamètre.

Nombreux ces planétésimaux de la taille de petites planètes vont entrer en collision. Leurs
impacts et leurs accrétions vont peu à peu construire les différentes planètes du disque
protoplanétaire dont la Terre.

Au bout de 40 millions d'années, 99 % de la planète Terre est accrété. Un événement va


amener la planète Terre pratiquement à sa taille actuelle et donner naissance à son
satellite: la Lune. Il s'agit de sa collision entre 50 et 100 Ma après le début de l'origine de
la Terre (4.568 Ga), avec une planète de la taille de Mars: la planète Theia.

Pendant la période de l'accrétion, la Terre est recouverte d'un océan magmatique. La


chaleur qui existe et qui maintient les roches en fusion provient des impacts
météoritiques et de la désintégration des nombreux éléments radioactifs. Les roches sont
en fusion jusqu'à une profondeur de 1000 kilomètres.

Un océan magmatique va recouvrir la Terre pendant les 160 premiers millions d'années
de son existence. Puis la chaleur va progressivement se dissiper, l'océan magmatique se
refroidit, se cristallise en surface développant des plaques solidifiées qui à l'image d'une
banquise vont flotter, s'accoler et progressivement former une croûte solide de faible
épaisseur, discontinue appelée: la croûte terrestre primitive.

La croûte terrestre primitive est constituée de roches composées de basaltes* et de


silicates cristallisés. Elle flotte sur l'océan magmatique sous-jacent qui progressivement
par des phénomènes physique et chimiques va se modifier et se solidifier à son tour pour
former le manteau, jusqu'à une profondeur de 2900 km. Des plaques vont également
couler et s'enfoncer dans le magma de l'océan magmatique agité par des courants de
convection. L'activité volcanique est intense, de nombreuses chaînes volcaniques percent
la croûte terrestre primitive et déversent sur celle-ci de grandes quantité de laves
appelées: les komatiites*.

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La structuration de la planète Terre commence dès le début de l'accrétion, les éléments
les plus denses (fer, nickel), présents dans le magma en fusion, accompagnés d'éléments
plus légers (silicium et oxygène) vont convergé du manteau vers le centre de la planète
pour y former progressivement le noyau. La formation du noyau est datée à 30 Ma après
la formation du système solaire soit 4538 millions d'années (Ma). Les silicates, plus légers
et réfractaires vont se consolider en surface pour former avec les komatiites : la croûte
terrestre primitive. (voir ci-dessus l'image de la Terre à l'Hadéen vers 4.468 Ga).

A ce stade les continents n'existent toujours pas. La croûte terrestre primitive est différente
de la croûte terrestre actuelle* que nous connaissons avec une croûte continentale* et
une croûte océanique*. Les premiers embryons de continents ne vont se former que
vers la fin de l'Hadéen.

Basaltes* : roches magmatiques effusives issues du refroidissement des laves de l'océan


magmatique et du volcanisme.

Les komatiites* sont des laves très fluides, riches en magnésium , température 1600°C,
provenant de la fusion du manteau et amenées en surface par les cheminées des
nombreux volcans. On les trouve dans les parties les plus anciennes des cratons (noyaux
des continents). Elles ont été Identifiées près de la rivière Komati en Afrique du Sud. Ce
sont des roches volcaniques de composition mantellique.

La croûte terrestre actuelle* existe en deux "variétés" radicalement différentes: la


croûte continentale* qui porte les continents de composition pétrologique principalement
granitoïdique, et la croûte océanique* de nature essentiellement basaltique sous les
océans.

De nombreux autres critères différencient ces deux types de croûtes : épaisseur


caractéristique (typiquement 35 km pour la croûte continentale contre environ 6 km pour la
croûte océanique), densité moyenne (2,7 contre 2,9), âge moyen des matériaux (en
majorité entre 1 et 3 Ga contre moins de 200 Ma).

Comment est structurée la planète Terre ?

La Terre est un corps composé d'une croûte terrestre continentale et océanique, d'un
manteau, d'un noyau et d'une graine qui a reçu sa matière des systèmes stellaires
précédents.
.

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Comment la Terre s'est-elle structurée ?

Les éléments les plus denses du magma ont migrés et se sont concentrés pour former le
noyau de la Terre constitué de fer et de nickel. Sous l'effet de la pression et du
refroidissement le fer s'est en partie cristallisé formant la graine.

Les éléments moins denses, moins lourds ont formés progressivement le manteau solide,
et les silicates se sont consolider pour former avec les komatiites la croûte terrestre
primitive qui soumise à un intense bombardement météoritique et aux courants de
convection va évoluer pour former des embryons de continents et progressivement la
croûte terrestre actuelle que nous connaissons composée d'une croûte continentale et
d'une croûte océanique.

Formation à la fin de l'Hadéen, des cratons, les premiers embryons de


continents.
De 4.3 Ga à la fin de l'Hadéen, les plaques rocheuses de forte densité composées de
silicates et de komatiites qui forment la croûte terrestre primitive animées par des
phénomènes de convection vont s'enfoncer dans la matière en fusion sous-jacente où
elles vont se transformer chimiquement et donner naissance en profondeur à des massifs
de roches de faible densité, non basaltiques, appelés plutons. Ces roches composées de
feldspaths, micas et quartz sont de la famille des granitoïdes*.

Ces plutons de faible densité vont remonter en surface, s'accoler et avec les massifs de
laves volcaniques présents en surface former ce qu'on appelle des cratons*. Les cratons

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sont les noyaux des proto-continents*, leur faible densité les empêchera à tout jamais de
sombrer dans le magma sous-jacent. Ils vont évoluer en boucliers* et plateformes* et se
développer tout au long de la période suivante qu'est l'Archéen. Les premiers océans en
formation isolent les noyaux des proto-continents. La présence d'eau va favoriser les
phénomènes d'érosion et de sédimentation et la formation de nouvelles roches.

Les granitoïdes*: ce sont des roches grenues ou foliées (des gneiss) si elles ont été
déformées, métamorphisées.

Cratons*: Assemblage de matériaux légers (granite, gneiss,, sédiments, ...), ils forment
des masses continentales : les embryons des premiers continents. Agés de 2.5 à 3.5 Ga.
Ils flottent et dérivent sur le manteau terrestre, plus dense. C'est là qu'affleurent les
ceintures de roches essentiellement composées de roches sédimentaires et volcaniques
déformées et transformées, comme celles de la région d'Isua au Groenland, 3.8 Ga.

Les boucliers* sont des cratons constitués de roches magmatiques et métamorphiques


d'age précambrien.

Les plateformes* sont des cratons avec une couverture sédimentaire d'âge plus récent.

Boucliers et plateformes constituent les noyaux les plus anciens des continents : voir ci-
dessous chapitre Archéen la carte des principaux cratons archéens et leur répartition sur
les continents actuels.

Proto-continents*: futur continents.

L'atmosphère à l'Hadéen
Le champ de gravitation qui existe à l'Hadéen va retenir autour de la Terre , une
atmosphère composée d'éléments volatils provenant du dégazage de l'océan
magmatique: diazote (N2), ammoniac (NH3), gaz carbonique (CO2), Méthane (CH4),
vapeur d'eau (H2O), .... Le gaz carbonique va se fixer sur les silicates à la surface de
l'écorce terrestre primitive.

L'hydrosphère à l'Hadéen
Quand la température arrive en dessous du point critique qui est pour l'eau 374 °C sous
220 atmosphères de pression, la vapeur d'eau se condense, il pleut et des océans se
mettent en place dans les bassins. Les eaux sont chaudes et salées. La température de
l'océan était de 80°C, il y a 3.5 Ga. Les premières roches sédimentaires, formées dans
ces océans primitifs sont datées de 3.8Ga : on en trouve la trace à Isua, au Groenland.

Un événement daté entre 3.9et 3.8 Ga marque la fin de l'Hadéen : suite à un


déplacement de Jupiter vers le Soleil, la Terre subit un bombardement d'astéroïdes qui se
détachent de la ceinture d'astéroïdes. Ce bombardement de météorites appelé
bombardement tardif termine la période d'accrétion et va enrichir la composition de la
croûte terrestre d'éléments sidérophiles, de fer et d'or.

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L’ARCHÉEN (3.8 Ga à 2.5 Ga)

La période archéenne correspond au développement des cratons et à leur accrétion en


zones continentales appelées: boucliers. Certaines seront recouvertes de sédiments et
formeront ce que l'on appelle des plateformes. Boucliers et plateformes constituent le
croûte continentale. Ces mécanismes géologiques sont accompagnés de plusieurs cycles
orogéniques

Formation des proto-continents et de la croûte continentale

Des rides océaniques vont s'ouvrir dans la croûte terrestre primitive permettant la mise en
place de la croûte océanique alimentée en basaltes par le magma du manteau sous-jacent
qui se différencie et s'appauvrit. Parallèlement, la croûte continentale se développe, des
chaînes de volcans recouvrent sa surface, la composition du manteau change entraînant
la formation de granites qui vont remplacer progressivement les granitoïdes et de fait la
composition des plutons qui remontent en surface. Les courants de convection du
manteau rapprochent et accolent les plutons et les îlots volcaniques. Comprimés entre les
îlots volcaniques qui se soudent, les restes de roches constituants les plaques océaniques
prises en étau, se métamorphisent en bandes de roches vertes pour former des ceintures
de roches vertes*.

Roches vertes et granitoïdes, puis granites vont composées les roches qui structurent les
cratons et donc les noyaux des proto-continents. Cette tectonique des plaques primitives,
due aux courants de convection du manteau qui engendrent la formation des noyaux
continentaux a été mise en évidence dans le bouclier canadien. Les cratons vont ainsi
fusionner pour former les masses continentales et la croûte continentale.

Mais ce mécanisme de construction des masses continentales n'est pas le seul. Un autre
mode de mise en place des massifs de granitoïdes et de roches vertes a été découvert
dans les socles archéens de Pibara (Australie) et de Barberton (Afrique du Sud). Dans
ces régions, on observe des dômes de granitoides séparés les uns des autres par des
ceintures de roches vertes. Ce mécanisme porte le nom de sagduction. Dans ce
mécanisme les roches denses (basaltes, komatiites) s'enfoncent entre les plutons de
granitoïdes moins denses qui remontent. Compressés et déformés entre les dômes de
granitoïdes, les bandes de roches de basaltes sont métamorphisées en ceintures de
roches vertes. Dômes et ceintures de roches vertes forment ainsi les noyaux de ce type
de cratons.

Les masses continentales (cratons) s'assembleront à leur tour pour former


des supercontinents*. Ces mécanismes géologiques sont accompagnés de cycles
orogéniques.

Les ceintures de roches vertes* (greenstone belts) sont généralement issues de


ceintures volcaniques métamorphosées. Elles sont constituées de roches
métamorphiques issues du mélange de roches mafiques à ultramafiques (basaltes,
andésite, komatiites) avec des roches sédimentaires à l'intérieur des cratons de l'Archéen
et du Protérozoïque, entre les couches granitiques et gneissiques.

Un supercontinent* est, en géologie, une masse continentale comprenant plus d’un


craton. Les supercontinents se forment par cycles, se rassemblant et se fragmentant par
le jeu de la tectonique des plaques tous les 400 à 500 millions d’années : ce sont
les cycles de Wilson*.

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Les cycle de Wilson* : Les cycles de Wilson décrivent le « ballet » des continents à la
surface de la Terre au cours des temps géologiques. Ceux-ci, emportés par les
mouvements des plaques lithosphériques tels que les décrit la tectonique des plaques, se
retrouvent parfois fragmentés et dispersés à la surface du Globe, comme actuellement, ou
parfois sont regroupés en un unique supercontinent, comme durant la période entre il y a
300 et 200 millions d'années (époque entre le début du Permien et la fin du Trias),
supercontinent appelé « la Pangée ». D'une durée de l'ordre de 400 à 600 Ma, ce cycle a
dû se reproduire de l'ordre de 8 à 12 fois sur la durée des temps géologiques. (article
extrait de wikipédia : cycle de Wilson.)

Image de la répartition géographique des cratons (plates formes et boucliers)


archéens sur les continents actuels.

Les terrains archéens affleurant sont en rouge alors que ceux recouverts par des formations sédimentaires
sont figurés en jaune.

Caractéristiques des cratons archéens

Les cratons archéens sont constitués de 10-20% de ceintures de roches vertes (basaltes
métamorphisés) inclues dans des assemblages de granitoïdes. Les principales ceintures
représentent des bandes de 10-50 km de large sur 100-300 km de longueur.

Les orogenèses* et la formation des reliefs à l'archéen.


L'Archéen est caractérisé par une forte activité tectono-magmatique, les mécanismes
géologiques qui se déroulent durant cette période conduisent à la formation des reliefs
accompagnée de plusieurs cycles orogéniques. La principale phase orogénique de
l'Archéen étant l'orogenèse Saamienne (3.75-3.5 Ga) relative à la constitution de la croûte
continentale par accrétion verticale.

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A la fin de l'Archéen 80 % de la croûte continentale est constituée, les premiers
supercontinents se forment et se disloque au gré de la tectonique des plaques. La
croûte continentale archéenne atteint une épaisseur de 35 km. C'est de cette période que
datent les plus vieilles roches connues. Un début de tectonique des plaques s'amorce.
Les proto-continents dérivent, rentrent en collision, forment des supercontinents
(assemblage de plusieurs cratons), puis se séparent à nouveau.

On suppose vers 3.5 Ga, l'existence d'un premier supercontinent appelé Vaalbara
regroupant le craton de Kaapvaal (Afrique du sud) et le craton de Pibara (nord-ouest
Australie). Ce continent se serait fragmenté vers 2.700 Milliards d'années. Un autre mini
supercontinent appelé Uhr, va également se former vers 3 Ga, il se disloquera tardivement
à 180 Ma. Un supercontinent appelé Kenorland se formera vers environ 2,7 Ga à la suite
d’une série d’accrétions de cratons et la formation d’une nouvelle croûte continentale.
Kenorland rassemblait les masses continentales suivantes appelées : Laurentia, Baltica,
Australie Occidentale et Kalahari. La Laurentia regroupe l'Amérique du Nord actuelle et le
Groenland), la Baltica regroupe la Scandinavie et Baltique actuelle. (voir schéma
Rodania ci-dessous). Kenorland se disloquera à son tour vers 2.1 Ga.

* Orogenèse: Processus conduisant à la formation de reliefs, de montagnes.

L'atmosphère et les traces de vie à l'Archéen


L'Archéen se termine par l'oxygénation lente de l'atmosphère. Les premiers fossiles de
bactéries sont identifiés dans des roches vieilles de 3.4 Ga en Australie et en Afrique du
Sud : les stromatolithes..

A savoir
Les masses continentales (croûte continentale) occupent un tiers de la surface du globe terrestre, formées
de roches légères (granites, gneiss, sédiments, ...), elles sont pratiquement insubmersibles , elles flottent et
dérive sur le manteau terrestre, plus dense, sans jamais sombrer, elles ont enregistré près de 90 % de
l'histoire de la Terre. Gneiss d'Amitsoq , qui affleurent dans le craton du Groenland (3.8 Ga).

La croûte océanique, de composition différente de la croûte continentale est continuellement détruite au


niveau des dorsales océaniques, son age n'excède pas 200 Ma.

LE PROTEROZOÏQUE (2,5 Ga à 544 Ma)


Le Protérozoïque, correspond à la croissance des masses continentales. En effet, après
l'établissement des premiers noyaux continentaux et proto-continents à l'Archéen, le
volume de la croûte continentale a augmenté tout au long du Protérozoïque qui a une
durée de près de 2 Ga. Son épaisseur atteint 45 km. Pendant cette période se succèdent
plusieurs grands épanchements basaltiques qui vont former des massifs gigantesques de
roches basiques et ultrabasiques comme le massif de Bushveld en Afrique du sud : 8 km
d'épaisseur sur 300km de longueur.

Les grands ensembles continentaux se dessinent. Chaque grande phase de convergence


et de collision sera l'occasion de la surrection d'une chaîne de montagne (orogenèse)
avec la formation de roches métamorphiques et magmatiques. Chaque étape de
divergence et de dislocation entraînera la formation de bassins océaniques avec dépôts
de roches sédimentaires et remontée de roches magmatiques. Tous ces mécanismes
géologiques accompagnent la structuration du manteau, la formation de la lithosphère et

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son découpage en plaques lithosphériques séparées par des dorsales médio océaniques.
(voir ci-dessous manteau et lithosphère)

Le manteau se structure en un manteau supérieur jusqu'à 700 km et en manteau inférieur


de 700 à 2900 km.

Le manteau supérieur se divise en deux couches : une première couche qui démarre
sous la croûte terrestre jusqu'à 150 km et qui forme avec la coûte terrestre selon sa
position: la lithosphère océanique ou la lithosphère continentale, et une seconde couche
de 150 à 700 km appelée l'asthénosphère. (voir schéma ci-dessous).

La lithosphère est une couche rigide, épaisse de 70 km sous les océans et de 150 km
sous les continents. Elle est découpée en une quinzaine de plaques mobiles appelées
plaques lithosphériques qui flottent et glissent sur l'asthénosphère. Les plaques
lithosphériques sont constituées en surface de croûte continentale et océanique et en
profondeur par la partie supérieure du manteau supérieur. (voir tectonique des plaques ci-
dessous).

L'asthénosphère est une couche plastique.

Schéma - Lithosphère océanique et lithosphère continentale

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La tectonique des plaques

La lithosphère est découpée en une quinzaine de plaques mobiles qui flottent et se


déplacent sur l'asthénosphère. Le découpage et le mouvement des plaques résultent de la
montée du magma dans des zone de failles et d'effondrements, donnant naissance à des
rifts et à des dorsales médio-océaniques. Le magma remonte , s'épanche et se cristallise
sous forme de basalte, formant la croûte océanique de part et d'autre du rift, les plaques
s'écartent l'une de l'autre. Ces plaques sont constituées soit uniquement de croûte
océanique, soit à la fois de croûte océanique et de croûte continentale (les continents).

Lorsqu'une plaque océanique entre en collision avec une plaque continentale, plus dense,
elle plonge sous cette dernière et s'enfonce dans les profondeurs de la terre, c'est la
subduction. Cette zone de subduction est marquée par des phénomènes géologiques :
tremblements de terre, séismes, volcanisme, formation de massifs montagneux comme la
Cordillère des Andes. Lorsque deux plaques continentales se rencontrent, leur densité
étant la même, la collision provoque la formation de chaînes de montagnes comme la
chaîne himalayenne.

Les mers prises en tenaille entre deux plaques continentales disparaissent. Dans les
zones d'effondrement, lieux de séparation d'une plaque continentale en blocs
continentaux, des océans s'ouvrent. Les avancées et régressions des espaces
océaniques sont liés aux déplacement des continents.

La position des continents et des océans est donc en perpétuel mouvement. La


tectonique des plaques va amener à plusieurs reprises les continents à se réunir pour
former des super-continents comme la Rodinia (1100 Ma), la Pannotia (600 Ma) et plus
tard au paléozoïque: la Pangée. La tectonique des plaques est bien marquée à partir de
900 Ma.

Carte des principales plaques lithosphériques

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Les supercontinents du Protérozoïque: Rodinia, Columbia et Pannotia

Rodinia

Un supercontinent appelé Rodinia entouré d'un océan appelé Mirovia se forme vers 1 100
millions d'années, il regroupe toutes les masses continentales émergés existantes. Il se
fragmentera vers 750 millions d’années en 8 continents principaux: Australie, Antartique
oriental, Sud de l'Afrique qui regroupe les cratons de Kalahari et du Congo , Laurentia qui
regroupe l'Amérique du Nord, le nord de l’Écosse et de l'Irlande, Baltica qui correspond à
l'Europe du Nord, Sibéria qui correspond à la Russie, Amérique du sud qui regroupe les
cratons d'Amazonia et du Rio de la Plata et l'Afrique de l'ouest. (voir schéma ci-dessous :
Supercontinent de la Rodinia vers 800 Ma entouré de l'océan Mirovia).

Columbia

Avant Rodinia , aurait existé il y a environ 1,5 à 1,8 milliard d'années (Ga), un autre
supercontinent appelé Columbia.

Supercontinent de la Rodinia vers 900 Ma entouré de l'océan Mirovia

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Pannotia

Vers 600 Ma un nouveau supercontinent appelé Pannotia aurait existait. Il se disloquera à


son tour à la fin du Précambrien ( 544 Ma) en quatre continents: Laurentia, Sibéria,
Baltica (Europe du Nord) et Gondwana.

Le Gondwana est un grand continent qui regroupe les cratons : Australie, Antartique
oriental, sud de l'Afrique (cratons de Kalahari et du Congo), Amérique du sud et Afrique
de l'ouest. Il restera stable pendant des centaines de millions d'années. Un nouvel océan,
le Iapetus s'ouvre, il va séparer Laurentia et Baltica. Installé à peu prés sur
l'emplacement de l'océan Atlantique actuel, il est appelé océan proto-Atlantique, il lui
donnera son nom. Il se refermera au Silurien, il y a 420 millions d'années.

Pendant cette période les continents occupent une position centrée sur et sous l'équateur.
Ils s'assembleront de nouveau vers 358 Ma pour former un supercontinent appelé
la Pangée. La Pangée se disloquera entre la fin du Permien (245 Ma) et la fin du Trias
(205 Ma). Les continents occuperont leur position actuelle à partir du Crétacé , il y a 60
Ma.

Image du supercontinent Pannotia, vers 544 Ma. Il se disloque en quatre continents principaux :
Laurentia, Baltica, Sibéria et Gondwana. Un nouvel océan, l'océan Iapetus s'ouvre, il va séparer
la Laurentia de la Baltica

Source site: http://www2.ggl.ulaval.ca/personnel/bourque/s4/cambrien.pangee.html - Carte légèrement


modifiées à partir de celles de Christopher R. Scotese de l'Université du Texas à Arlington. Elle est tirées
de: Scotese, C.R., 2001, Digital Paleogeographic Map Archive on CD-ROM.

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L'atmosphère à la fin du Protérozoïque

Le Paléo-protérozoïque (2.5 à 1.6 Ga) est marqué par l'oxygénation de l'atmosphère et


par les glaciations dont certaines sont totales. (Terre boule de neige). Les micro-
organismes se développent, ils consomment le CO2 présent dans leur environnement et
rejettent de l'oxygène dans l'atmosphère. la vie se développe: éponges, algues,méduses,
vers;, mollusques, premiers vertébrés.

Les orogenèses et la formation des reliefs au Protérozoique

Le Protérozoïque est marqué par plusieurs phases orogéniques. Les continents


entrent en collision, des océans se ferment, d'autres s'ouvrent (océan Iapetus), des
chaines de montagnes s'élèvent (orogenèses). Les principales orogenèses étant
l'orogenèse greenvilenne (1000/900 Ma) et l'orogenèse panafricaine. L'orogenèse
panafricaine (650 - 544 Ma) marque la fin du Précambrien et élabore la chaîne
cadomienne la périphérie du supercontinent Gondwana.

À la fin du Protérozoïque, le volume des masses continentales avait, à toutes fins


pratiques, atteint celui que nous connaissons aujourd'hui.

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