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La naissance de la Terre
Les premiers instants de la Terre, c'est-à-dire ses 100
premiers millions d'années, ont déterminé sa structure
interne. Le noyau métallique et le manteau silicaté formés,
une pluie météoritique a parachevé l'apparence de notre
planète, la parant de ses océans et de son atmosphère.
Le matériau terrestre
Une tâche importante consiste à identifier le matériau
d'origine de la Terre tel qu'il existait avant sa
différenciation. La suite d'événements qui créa les
différentes couches terrestres a effacé la composition de
départ en répartissant les éléments chimiques de façon
différente entre le noyau et le manteau. Néanmoins, on
sait que le matériau terrestre initial était dans un état très
réduit, c'est-à-dire que le fer y était à plus de 85 pour
cent sous forme métallique (réduite) et à moins de 15
pour cent sous forme oxydée. Si l'on tient compte du
fait que le silicium contenu dans le noyau devait d'abord
être réduit à partir des silicates, et que le seul réducteur
en quantité suffisante pour réaliser cette réaction était le
fer métallique, on peut conclure que le matériau initial
ne contenait pas du tout de fer oxydé. Les chondrites
dites à enstatite, car elles contiennent 45 pour cent de
pyroxène enstatite (voir la figure 3 à gauche) sont en
effet dans un état très réduit qui résulte d'une
transformation globale du matériau primordial par
adjonction de silice, de fer et d'éléments ayant une forte
affinité pour le fer, tels l'or et le platine et, à un degré
moindre, de sodium, de potassium et d'autres éléments
de la même famille (celle des alcalins). Cet indice réduit
le champ d'investigation aux météorites primitives, les
chondrites. Ces dernières tirent leur nom des chondrules
(petites sphères résultant de phénomènes de fusion
locale) qu'elles contiennent. Ces chondrules ont été les
témoins des phénomènes chaotiques qui ont eu lieu au
tout début de la nébuleuse solaire, ce que confirment les
âges très précoces indiqués par les divers
radiochronomètres. Contrairement à la Terre, elles n'ont
pas subi de différenciation.
La formation de la Terre
Cet hydrogène chaud a un effet réducteur puissant, et il
transporte avec lui d'autres molécules très réductrices,
certaines familières (monoxyde de carbone), d'autres
moins connues (monoxyde de silicium gazeux). Ainsi,
tant du point de vue de la température que de l'âge de
formation, les chondrites à enstatite apparaissent
comme des objets T Tauri. Pour résumer, les chondrites
à enstatite ont été formées avant la Terre, elles sont les
seuls objets connus qui possèdent un état de réduction
du fer et une composition isotopique de nombreux
éléments compatibles avec la composition de la Terre et
avec son âge.
Le vernis tardif
Plusieurs scénarios ont été proposés pour préciser la
chronologie du dépôt du vernis tardif. Le
bombardement du vernis a affecté la Lune autant que la
Terre, mais la surface de la Lune, astre mort, a conservé
la plupart des traces de ces impacts sous forme de
cratères, et les roches rapportées par les missions
lunaires ont permis de les dater. On peut en déduire que
l'essentiel du bombardement lunaire s'est produit avant
4,4 milliards d'années, mais que des impacts très forts
ont continué jusqu'à 3,8 milliards d'années. On en déduit
que 95 pour cent environ du vernis s'est déposé dans les
100 premiers millions d'années de l'histoire conjointe de
la Terre et de la Lune. Sur Terre, l'effacement des traces
de la période hadéenne a résulté de la poursuite
d'impacts importants jusqu'il y a 3,8 milliards d'années.
Les impacts de météorites (et de comètes) se sont
poursuivis, bien que très atténués, jusqu'à notre époque
(comète de la Toungouska au début du XXe siècle,
météorites variées recueillies encore aujourd'hui), mais
l'essentiel est tombé dans les premiers 100 millions
d'années.
Auteur
Marc Javoy
En savoir plus
M. JAVOY,Where do the oceans come from ? C.R. Acad. Sci.
Paris,vol. 337, pp. 139-158, 2005.
Guillaume CARO, Bernard BOURDON, Jean-Louis BIRCK et
Stephen MOORBATH, 146Sm–142Nd evidence from Isua
metamorphosed sediments for early differentiation of the Earth's
mantle, in Nature, vol. 423, pp. 429-431, 2003.
Anne DAVAILLE, Simultaneous generation of hotspots and
superswells by convection in a heterogeneous planetary mantle, in
Nature, vol. 402, pp. 756-760, 1999.
M. JAVOY, Chemical Earth Models, C.R. Acad. Sci., vol. 329, pp.
537-555, Paris, 1999.
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