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Thème 1: Une longue histoire de la matière

Chapitre 1: Un niveau d'organisation: les éléments chimiques.

Introduction:
Depuis Aristote et jusqu'au XIXème siècle, les savants croyaient savoir
que la matière était constituée d'eau, de terre, de feu et d'air.
Cependant, dés 450 avant J-C, l'idée que la matière est constituée
d'éléments indivisibles, appelés alors «atomos» est émise; à l'image
d'une étendue de sable, formant un tout de loin, mais en réalité
constituée d'une multitude de petits grains semblant invisibles. Ce n'est
qu'à partir du début de XIXème siècle que les scientifiques définissent
que la matière qui nous entourne, les objets, les planètes, les étoiles,
l'Univers tout entier sont constitués d'éléments chimiques. Comment
peut-on expliquer l'origine de ces éléments chimiques dans l'Univers?
Ces éléments chimiques étant composés des mêmes «briques» dont
seul le nombre varie, comment les désintégrations expliquent-elles la
formation de ces éléments?

1- Composition de la matière en éléments chimiques.

A- Composition d'un atome

On a vu en classe de seconde que l'atome est constitué d'un noyau


central, lesquel contient des protons (charge positive) et des neutrons
(sans charge). Autour de ce noyau gravitent des électrons (charge
négative).
Dans le cas d'un atome, le nombre de protons (numéro atomique) est
égal au nombre d'électrons. Si ces deux nombres sont différents, on
parle alors d'ions («cations» quand ils sont positifs, «anions» quand ils
sont négatifs).

Rappel: Un élément chimique est caractérisé par son numéro atomique


(Z) et représenté par son symole chimique comportant une lettre
majuscule. Il ne tient pas compte du nombre d'électrons.

À retenir: L'ensemble de la matière existante est constitué d'éléments


chimiques plus ou moins variés.

Les entités chimiques (atomes, ions) ayant le même nombre de protons


dans leur noyau sont des «formes» différentes d'un même élément
chimique. Par exemple, Cu et Cu2+ sont deux entités chimiques issues
de l'élément cuivre. Ces entités chimiques snt réparties différemment
dans l'Univers selon la nature du milieu (étoiles, planètes,...).

B- Matière stellaire et matière terrestre.

À retenir: un eétoile est composée dans sa très grande majorité de deux


éléments chimiques: l'hydrogène et l'hélium.

Ces deux éléments sont les plus «légers». Voici la composition des
éléments hydrogène et hélium:

Particules du noyau
Élément
Proton Neutron
Hydrogène 1 0
Hélium 2 2

L'hydrogène et l'hélium constituent à eux seuls 98% de la masse du


soleil. Les 2% restants sont constitués d'autres éléments chimiques, tels
que le carbone, l'oxygène, l'azote ou encore le fer.

À l'inverse, sur terre, l'hélium est absent et l'hydrogène représente


moins de 1,5%.

A retenir: les éléments les plus abondants dans la croûte terrestre sont
le fer, l'oxygène, le silicium et le magnésium.

En raison de la forte teneur en oxygène sur Terre, ces éléments sont la


plupart du temps associés sous forme d'oxydes métalliques (FeO,
FeO2O3, MgO, SiO2, …).
L'eau, qui pourtant semble très présente, ne représente que moins de
1,5% de la matière terrestre, d'où le faible pourcentage d'hydrogène.
Toutefois, il faut différencier la matière du vivant (végétaux, animaux,...)
de la matière du non-vivant, telles que l'eau ou la croûte terrestre.

À retenir: en effet, la matière du vivant est articulée autour de trois


éléments essentiels au développement de la vie: l'oxygène, l'hydrogène
et le carbone.

On constate donc qu'il existe des différences importantes entre la


composition d'une étoile et la composition de la matière sur la Terre par
exemple.
Pour comprendre ces différences, nous allons maintenant étudier
comment sont produits les éléments chimiques.

II- Les réactions nucléaires

Il existe deux grandes catégories de réactions nucléaires: les réactions


de fusion nucléaire et les réactions de fission nucléaire.

A- La fusion nucléaire

Définition: Une réaction de fusion nucléaire est une réaction nucléaire


au cours de laquelle des noyaux légers s'unissent pour former un noyau
plus lourd. Cette réaction s'accompagne d'une libération d'énergie.
La fusion nucléaire se fait uniquement à des températures très élevées
(> 107 K). On parle de fusion thermonucléaire.
→ La fusion nucléaire de l'hydrogène au sein du Soleil

On constate que le Soleil consomme de l'hydrogène pour former un


élément plus gros, l'hélium, en libérant de l'énergie. Par la suite, quand
une grande partie de l'hydrogène a disparu, c'est au tour des noyaux
d'hélium de fusionner pour donner des noyaux plus lourds (carbonne ou
oxygène) qui, après la «mort» de l'étoile, seront dispersés dans
l'Univers.

À retenir: le soleil et les étoiles en général sont donc des «générateurs»


d'éléments chimiques lourds.

À l'inverse, dans certains cas, des éléments lourds peuvent produire des
éléments plus légers par le biais d'autres réactions chimiques que sont
les réactions nucléaires.

B- la fission nucléaire

Définition: une réaction de fission nucléaire est une réaction nucléaire


au cours de laquelle un neutron entre en contact avec un noyau lourd dit
«fissile» et le divise en deux noyaux plus légers, avec émission d'autres
neutrons et d'énergie.

→ Par exemple, ces réactions nucléaires sont mises en œuvre


dans les centrales nucléaires pour produire de l'énergie qui sera
convertie par la suite en électricité.
À la suite d'une réaction nucléaire, certains éléments produits peuvent
ne pas être stables et vont alors subir des modifications, appelées
désintégrations, pour se transfoormer en éléments stables.

III- Désintégration et datation

A- Les désintégrations

A retenir: des noyaux instables du fait de leur constitution (trop riche en


protons ou en neutrons) se désintègrent en un ou plusieurs autres
noyaux plus légers et plus stables. Ces noyaux instables sont dits
radioactifs. Cette évolution vers davantage de stabilité ne se fait pas
nécessairement en une seule étape; il peut y avoir des désintégrations
en cascade.
→ L'uranium 238 doit subir quatorze désintégrations successives
avant de devenir un élément stable: le plomb 206.
Il est important de comprendre que, dans un milieu donné, tous les
noyaux ne subissent pas une désintégration au même moment, cela se
fait de façon aléatoire. Ainsi, le nombre de noyaux de départ décroît
progressivement.

B- Demi-vie

Pour traduire cette temporalité de la désintégration, chaque élément


radioactif (instable) possède une durée d'existence précise, caractérisée
par le temps de demi-vie.

Définition: La demi-vie (notée t1/2) est la durée au bout de laquelle la


moitié des noyaux radioactifs présents à l'instant t dans un échantillon a
été désintégrée.

Exemple:

Pour un élément donné, à partir du nombre de noyau de départ, et du


temps de demi-vie, l'évolution du nombre de noyaux au cours du temps
peut-être connue et représentée par une courbe de décroissance. En
effet, à chaque fois qu'une demi-vie s'écoule, la moitié des noyaux
restants subissent une désintégration radioactive.

Grâce à ce modèle de décroissance, il est possible de mesurer des


durées, et donc de faire des datations.
C- Datation: la cas du carbone 14

Le carbone 14 est un isotope radioactif du carbone 12 (99,9% du


carbone présent sur Terre).

Définition: on appelle «isotopes» des éléments chimiques possèdent le


même numéro atomique (Z) mais un nombre de neutrons différent.

Il est produit par l'interaction des rayons cosmiques avec une partie de
l'atmosphère. Cette interaction conduit à la production de neutrons qui
vont eux-mêmes réagir avec l'azote 14 pour former le carbone 14, qui
sera par la suite intégré aux organismes vivants, notamment via le CO2.
La proportion de carbone 14 sur Terre est relativement fixe au cours du
temps, du fait de son instabilité (radioactivité): il y a autant de carbone
14 produit dans la stratosphère qui «arrive» sur Terre qu'il n'en disparaît
par désintégration radioactive. Au fil du temps, des noyaux de carbone
14 se désintègrent pour redonner de l'azote. La période de demi-vie du
carbone 14 est t1/2 = 5 730 ans.

À retenir: la mesure du nombre de noyau de carbone 14 permet la


datation de la matière organique (issue du vivant) morte.

Après la mort, le CO2 et donc le carbone cesse d'être absorbé. En


raison de son instabilité, le carbone 14 subit des désintégrations
radioactives, sa quantité diminue alors au cours du temps. Ainsi, en
étudiant la quantité de carbone 14 restante, il est possible, grâce à la
connaissance du temps de demi-vie, de déterminer la durée séparant le
moment de l'analyse et le moment de la mort.

Exemple: On arrive à déterminer par des mesures qu'il reste 300 000
noyaux de carbone 14 dans un échantilon. À l'aide du graphique
précédent, il est alors possible de déterminer à quand remonte la mort.
Conclusion:
La totalité de la matière présente dans l'Univers est produite dans les
étoiles, grâce à des réactions de fusion nucléaire à partir d'éléments
chimiques légers, comme l'hydrogène (c'est le cas du Soleil). Puis ces
réactions de fusion nucléaire se poursuivent pour créer des éléments
stables de plus en plus lourds, qui finissent par être expulsés dans
l'espace. C'est ca qui se produit ainsi lors de l'explosion d'une
supernova (étoile en fin de vie).
Certains des noyaux produits lors des réactions de fusion ne sont pas
stables. La désintégration nucléaire est un phénomène naturel
permettant aux éléments de devenir plus stables. L'étude de ces
désintégrations permet entre autres la datation.

Chapitre 2: Les édifices ordonnés: les cristaux.

Introduction:
Les atomes sont capables de s'organiser en molécules, comme s'est le
cas dans un milieu liquide ou gazeux. Cependant, lorsque le milieu
change et devient solide, certains atomes peuvent s'organiser sous une
autre forme: le cristal. Cet état cristallin est très répandu dans la matière
nous environnant, comme par exemple les minéraux, les roches, les
pierres précieuses, la neige ou encore le silicium pour les panneaux
photovoltaïques.

I- La formation et la structure d'un cristal

Ici, nous prendrons l'exemple d'un cristal connu et naturellement présent


sur Terre: le chlorure de sodium, à savoir le sel.

A- Formation d'un cristal

Le chlorure de sodium, de formule chimique NaCl, est constitué d'ions


sodium (Na+) et d'ions chlorure (Cl-). Ces ions sont présents en grande
quantité dans l'eau de mer sous forme solvatée (dissouts), c'est-à-dire
que chaque ion est entouré de plusieurs molécules d'eau.

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