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Chapitre 2: L’énergie solaire

1. Introduction
Ce chapitre a pour but d’étudier la chaîne énergétique du soleil, c’est-à-dire, de l’émission du
rayonnement jusqu’à l’énergie utile. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés en
particulier à l’aspect conversion de l’énergie et non à celui du stockage ou du
dimensionnement. Il s’agit de caractériser le soleil, d’étudier les outils trigonométriques
permettant de le repérer dans le ciel et les principaux phénomènes atmosphériques limitant
son rayonnement au sol sans oublier les appareils de mesure et de calibration. Comme plat de
résistance, nous avons étudié à partir de la littérature plusieurs modèles d’estimation des
paramètres solaires et en fonction des données disponibles, nous avons évalué le potentiel
solaire du Cameroun. Pour clore le chapitre, nous avons étudié les différentes technologies de
conversion de cette source d’énergie renouvelable.

2. Le soleil
Le soleil fait l’objet de nombreuses études où se rejoignent l’astronomie et la physique dans
une discipline appelée Astrophysique. Il suscite plusieurs interrogations parfois sans réponses,
certaines relevant de la science et d`autres des religions ou des croyances. Pour ce qui est du
ressort de la science, les progrès énormes en astrophysique et en physique des particules
permettent d’élaborer des scénarios qui tentent d’apporter certaines réponses. Restant
modestes sur leurs connaissances, les spécialistes ont tout de même de bons arguments pour
avancer ce que nous allons tenter d’exposer simplement dans les lignes qui suivent.
Le soleil est une étoile, donc une énorme boule de gaz chaud qui produit de l’énergie et qui
rayonne. Par définition, le soleil est un réacteur thermonucléaire1 naturel dont le rayonnement
est reçu sur la terre. Il est à l’origine de toutes les autres formes d`énergies renouvelables
(éolienne, hydraulique, biomasse, marémotrice…) à l`exception de la géothermie. Le Soleil
est l’étoile la plus proche de la Terre (150 millions de kilomètres) parmi les milliards d’autres
qui appartiennent à la Voie lactée, notre Galaxie, et qui sont distantes de plusieurs années-
lumière2 [1]. C`est une sphère gazeuse de 1400000 km de diamètre et 2.1030 kg de masse
essentiellement composé d'hydrogène (environ 90 %) et d'hélium (environ 10 %) [2, 3].
D`autres éléments tels que le carbone, l'azote, l`oxygène et les métaux (fer, cuivre, nickel...)
sont aussi présents, mais en trace.

2.1. La structure du soleil


De l’intérieur vers l’extérieur, le soleil se divise en deux grandes zones : la zone opaque (ou
invisible) et la zone visible. Les différences de densité, de pression et de température entre le
centre et la surface déterminent la structure de l’intérieur du soleil [1, 4].
La zone opaque (invisible). Elle comprend :
 Le cœur (ou noyau) : très dense et très chaud (15.106 °C), il est le siège des réactions
nucléaires comme nous le verrons au paragraphe suivant.
 Une zone dite radiative : Selon l’altitude, sa densité varie de 150 à 1 fois celle de
l’eau. Cœur et zone radiative représentent 98% de la masse du Soleil.
 Une zone dite convective, plus externe.
Le nom de ces zones est lié au mode de transport de l’énergie, produite dans la partie centrale
et évacuée ensuite vers l’extérieur du Soleil. Le transport se fait soit par radiation

1
Thermonucléaire car une température élevée de 10-15 millions de degré Celsius est nécessaire pour démarrer la réaction.
2 Unité astronomique de longueur correspondant à la distance parcourue par la lumière dans le vide en une année. La
vitesse de la lumière dans le vide étant de 300000 kilomètres par seconde, la lumière émise par le Soleil ne met que 8 minutes
à atteindre notre planète tandis que celle provenant de l’autre étoile la plus proche de nous, Proxima du Centaure (éloignée
de 4,2 années-lumière de la Terre), met plus de quatre ans.
(propagation sous forme d’ondes électromagnétiques) soit par convection (principe du
radiateur électrique: le chauffage entraîne le déplacement des particules, c’est le mouvement
de la matière qui assure le transfert de la chaleur).
La zone visible :
La zone visible du Soleil représentée par les couches externes constitue son «atmosphère».
Cette partie du Soleil est observable directement. Elle regroupe la photosphère (frontière avec
la zone opaque), la chromosphère et la couronne. Ces deux dernières ne sont visibles que lors
d’éclipses totales (naturelles ou artificielles) du Soleil. La couronne est la couche la plus
externe de l’atmosphère du Soleil.
Avec un instrument d’observation, on découvre des taches, qui sont des régions un peu plus
«froides» (4000 K) qui présentent un champ magnétique très important (0,1 T) [2]. Le
magnétisme est responsable de la plupart des phénomènes visibles dans l’atmosphère solaire.
On pense qu’il est généré par des mouvements de charges dans les couches situées sous la
surface en liaison avec la rotation différentielle de l’étoile (on parle d`effet dynamo). La
figure 2.1 présente la structure du soleil en coupe.

Figure 2.1: Structure du soleil en coupe [2]

2.2. Les réactions thermonucléaires


C’est au cœur du Soleil que les réactions thermonucléaires de fusion transmutent l’Hydrogène
en Hélium en produisant l’énergie et le rayonnement que nous observons. Les réactions
nucléaires sont celles qui concernent le noyau des atomes. Ceux-ci étant très stables de façon
générale, les réactions qui modifient la configuration des noyaux mettent en jeu des quantités
importantes d’énergie. Nous connaissons en général deux types de réactions nucléaires : la
fission et la fusion.
Dans les réactions de fission, de gros noyaux, comme celui de l’Uranium, sont cassés en plus
petits morceaux sous l’action d’une particule incidente comme un neutron très énergétique
[4]. C’est ce qui se passe dans les centrales nucléaires et dans les bombes atomiques. La
fission peut aussi être naturelle, le noyau lourd se cassant spontanément. C’est la radioactivité
naturelle. Les proportions des éléments radioactifs naturels varient avec le temps. Cette
propriété est utilisée pour dater le milieu étudié. On a ainsi pu dater la Terre et le Soleil. On
connaît également la datation au 14C. Dans les réactions de fusion au contraire, on utilise de
petits noyaux pour en construire de plus gros. C’est ce que fait le Soleil.

2.2.1. La réaction de fusion


Le Soleil est constitué en majorité d’hydrogène (environ 90 % en masse) et d’hélium (environ
10 % en masse). Le noyau de l’atome d’hydrogène est constitué d’un seul et unique proton,
celui de l’hélium contient deux protons et deux neutrons.
La description faite ci-dessous est très schématique car la réalité est bien plus complexe et fait
intervenir une foultitude d’entités nucléaires. Voyons d’un peu plus près la réaction qui
démarre le processus. Elle consiste à fusionner 4 noyaux d’hydrogène pour donner un noyau
d’hélium. Au passage, deux des protons devront être transformés en neutrons. Ceci est illustré
à travers le schéma ci-dessous.

Figure 2.2: Fusion de 4 noyaux d’hydrogène en un noyau d`Hélium [4]

Le schéma ci-dessous décrit les étapes de transformation de l’Hydrogène en Hélium.

Figure 2.3: Transformation de l’hydrogène en hélium dans le Soleil [1]

La transformation de l’Hydrogène en Hélium est complexe, en voici les principales étapes:


Première étape : deux protons interagissent pour former un deuton (noyau de deutérium). Au
cours de ce processus, un proton est transformé en neutron en émettant un positron ou
électron de charge positive et un neutrino, particule de la même famille que l`électron
transportant de l`énergie, mais de masse encore inconnue et très faible.
Deuxième étape : un deuton se combine avec un proton pour former de l`hélium 3 en libérant
de l`énergie sous la forme d`un rayonnement gamma (ou photon).
Troisième étape : deux noyaux d`Hélium 3 fusionnent pour former de l`Hélium 4 en éjectant
deux protons. De façon grossière, ces étapes peuvent être modélisées selon la relation :
4𝐻 → 𝐻𝑒 + 2𝑒 + + 2𝜈 + 𝛾 (2.1)
Où H est le noyau d’hydrogène (proton); He est le noyau d’hélium (2 neutrons et 2 protons);
e+ est un positron (électron chargé positivement); ν est un neutrino; γ est un photon qui
transporte de l’énergie.
Si l’on mesure la masse de 4 noyaux d’hydrogène, et celle d’un noyau d’hélium, on s’aperçoit
bien que le compte n’y est pas. Le noyau d’hélium est moins lourd que la somme de 4 noyaux
d’hydrogène. La différence est transformée en énergie selon la fameuse formule d’Einstein : E
= ∆m.c2. Dans cette relation, la différence de masse est multipliée par le carré de la vitesse de
la lumière (3.108 m/s au carré !). Le résultat donne une énergie colossale, et explique à lui seul
la luminosité du Soleil, et sa durée de vie.
La répartition de l’énergie des rayonnements se traduit par le spectre électromagnétique qui
s’étend, par ordre de longueurs d’onde décroissantes, des ondes hertziennes (radioélectriques)
aux rayons gamma, en passant par les micro-ondes, les domaines de l’infrarouge, du visible et
de l’ultraviolet, et les rayons X. Ceci est illustré à travers le schéma ci-dessous :

Figure 2.4: Le spectre électromagnétique [1]

Physiquement, la terre reçoit chaque année en moyenne une énergie d'environ 134000
milliards de Tonne Equivalent Pétrole3 [1] soit 1,55×1018 kWh en provenance du Soleil, ce
qui représente 15000 fois la consommation mondiale d’énergie ! La température au cœur
du soleil est de l'ordre de 107K (env. 15.106 °C) et à sa surface elle est de 5800 K [4].

2.3. Repérage du soleil dans le ciel


Nous allons nous intéresser dans ce paragraphe aux aspects géométriques du rayonnement
solaire intercepté par la Terre dans le but ultérieur de calculer le flux reçu par un plan
quelconque placé à la surface de la Terre et orienté dans une direction donnée. La
connaissance de ce flux est la base du dimensionnement de tout système solaire.

2.3.1. Les mouvements de la terre autour du soleil


La trajectoire de la terre autour du soleil est une ellipse dont le soleil est l’un des foyers. Le
plan de cette ellipse est appelé l’écliptique. L’excentricité de cette ellipse est faible ce qui fait
que la distance Terre/Soleil ne varie que de ±1,7% par rapport à la distance moyenne qui est
de 149 675.106 km [5]. La Terre tourne également sur elle-même autour d’un axe appelé
l’axe des pôles. Le plan perpendiculaire à l’axe des pôles et passant par le centre de la Terre
est appelé l’équateur. L’axe des pôles n’est pas perpendiculaire à l’écliptique : l’équateur et
l’écliptique font entre eux un angle appelé inclinaison et qui vaut 23°27’ [5]. Les mouvements
de la Terre autour de son axe et autour du Soleil sont schématisés sur la figure 2.5 ci-dessous :

3 Une Tonne Equivalent Pétrole (TEP) représente une énergie thermique de 11600 kWh produite par effet Joule électrique.
Figure 2.5: Schématisation des mouvements de la Terre autour du Soleil [5]

Un point à la surface de la terre est repéré par deux coordonnées angulaires: la latitude et la
longitude.

2.3.2. La latitude (φ)


La latitude φ permet de repérer la distance angulaire d'un point quelconque par rapport à
l'équateur. Elle varie de 0° à l'équateur à 90° au pôle Nord (ou de 0° à l'équateur à -90° au
pôle Sud).

2.3.3. La longitude (λ ou L)
C’est la mesure de l’angle entre le méridien du lieu et le méridien origine des longitudes
(Greenwich en Angleterre). Les lieux qui sont situés à l'Est sont comptés avec le signe +. Le
grand arc de cercle qui joint le pôle Nord, Greenwich et le pôle Sud s'appelle méridien
origine. Il y a 23 méridiens séparés de 15° donnant naissance aux 24 fuseaux horaires.
On a décidé par convention de fixer la ligne de changement de date sur le méridien n° 12 au
beau milieu du Pacifique. Quand il est midi le jour j à Greenwich, il est minuit du même jour
sur la bordure Ouest de la ligne de changement de date et minuit du jour j-1 sur sa bordure Est
[6]. Pour le comprendre, il suffit de déployer mentalement la projection cylindrique de la
sphère terrestre.

Figure 2.6: Coordonnées géographiques d’un point du globe

2.3.4. La déclinaison solaire (δ)


La déclinaison solaire δ (en degré) est l'angle formé par la direction du soleil et le plan
équatorial terrestre. Elle varie au cours de l’année entre -23,45° et +23,45°. Elle est nulle aux
équinoxes (21 mars et 21 septembre), maximale au solstice d’été (21 juin) et minimale au
solstice d’hiver (21 décembre). La valeur de la déclinaison peut être calculée par la relation
7, 8:
𝛿 = 23,45° × sin⁡[0,980°(j + 284)] (2.2)
Où j est le numéro du jour de l’année.

2.3.5. L'angle horaire (ω ou AH)


L'angle horaire (encore noté AH) du soleil est déterminé par la rotation diurne de la terre
autour de son axe. C'est la mesure de l'arc de trajectoire solaire compris entre le soleil et le
plan méridien du lieu. L`après-midi, ω est compté positivement. Il est donné par
l`expression [6]:
𝜔(⁡°) = 15 × (𝑇𝑆𝑉 − 12) (2.3)
4
Où TSV est le temps solaire vrai exprimé en heures.

Figure 2.7: Angle horaire du soleil [6]

A chaque heure qui s'écoule correspond une augmentation de l'angle horaire de 15°, soit
encore 4mn de temps par ° de longitude.
Le repérage du Soleil s’effectue par l’intermédiaire de deux angles, l`azimut et la hauteur du
soleil. Ces deux angles sont fonction de la latitude φ du lieu, la date j (numéro du jour dans
l’année) et de l’heure solaire TSV dans la journée.

2.3.6. L’azimut (a)


C’est l’angle que fait la direction de la projection du Soleil sur le plan horizontal avec la
direction Sud. C'est aussi l'angle a compris entre le méridien du lieu et le plan vertical passant
par le soleil. Cet angle est compté positivement vers l’Ouest. L'azimut est relié à l'angle
horaire, à la hauteur et à la déclinaison solaire par la relation [5, 7]:
cos(𝛿)sin⁡(𝜔)
sin(𝑎) = (2.4)
cos⁡(ℎ)
Et si l’on souhaite exprimer l’azimut indépendamment de la hauteur h, on peut utiliser la
formule [6] :
sin⁡(𝜔)
tan(𝑎) = sin(𝜑) cos(𝜔)−cos(𝜑)tan⁡(𝛿) (2.5)
La connaissance de l'azimut est indispensable pour le calcul de l'angle d'incidence des rayons
sur une surface non horizontale. L'origine des azimuts correspond à la direction du Sud dans
l'hémisphère Nord.

2.3.7. La hauteur du Soleil (h)


C’est l’angle que fait la direction du Soleil avec sa projection sur un plan horizontal. Il est
donné par la relation:
sin(ℎ) = 𝑠𝑖𝑛𝜑𝑠𝑖𝑛𝛿 + 𝑐𝑜𝑠𝜑𝑐𝑜𝑠𝛿𝑐𝑜𝑠𝜔 (2.6)
L`azimut et la hauteur du soleil sont représentés sur la figure 2.8 suivante :

4C’est le temps solaire local corrigé de l’équation du temps (donnée astronomique universelle liée à l’excentricité de l’orbite
de la terre autour du soleil).
Figure 2.8: Repérage de la position du Soleil par l`azimut (a) et la hauteur (h) [5]

La hauteur du soleil est une donnée fondamentale pour au moins deux raisons: cette hauteur
intervient explicitement dans les calculs d'apport énergétique. D`autre part, l'implantation
d`un système solaire dans un site donné demande une étude des ombres portées par
l'environnement bâti ou naturel. Il est donc commode de traduire au moyen d'abaques, la
hauteur du soleil aux différents mois. Des diagrammes solaires tels que ceux présentés ci-
dessous peuvent ainsi permettre une détermination rapide, en un lieu donné de latitude φ, des
valeurs de a et h pour chaque heure (solaire) de la journée et chaque mois de l’année. Ces
mêmes diagrammes permettent aussi de localiser tout éventuel masque5 susceptible d`occulter
l`installation pendant un temps de la journée ou une période de l`année.

100 Maroua: Latitude 10,42° N


90

80

70

60
Hauteur °

50

40

30

20

10

0
60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 210 220 230 240 250 260 270 280 290 300
Azimut °
23 jan/nov 23 fev/oct 23 mar/sept 23 avr/aou 23 mai/juil 23-Juin 23 dec Masques

Figure 2.9: Diagramme solaire de la ville de Maroua

2.3.8. Heures et temps


2.3.8.1. Heure légale
Pour des raisons évidentes de commodité, il est bon que les horloges d'un même pays
indiquent la même heure. On définit ainsi le temps des horloges de façon arbitraire pour tout
un territoire. Aux USA par exemple, le territoire s'étend sur 4 fuseaux horaires; il a fallu
définir trois temps d'horloge: Eastern time, Central time et Western time ce qui fait que le
décalage horaire entre Washington et Paris est de +6h, il est de + 8h avec Denver et + 9h avec
Los Angeles [6].

5
Un masque, tout comme la position du soleil, se définit par un ensemble de couples (hauteur ; azimut). On détermine donc
pour chaque heure de la journée l’azimut du soleil, et on en déduit la hauteur de masque correspondant.
Bien que Paris soit situé dans le même fuseau horaire que Greenwich, la France a avancé ses
horloges d'une heure en 1940 pour s'aligner sur ses voisins continentaux (l’Angleterre et le
Portugal restent alignés sur Greenwich).

2.3.8.2. Heure d’été


En outre, en France et dans la plupart des pays européens, l'heure légale est changée deux fois
par an pour réaliser des économies d'énergie (fort contestées d'ailleurs par certains qui n'y
voient que l'arbitraire de la bureaucratie). Pour des raisons évidentes de calcul, il n’est pas
tenu compte du décalage de l’heure d’été dans les logiciels.

2.3.8.3. Relation entre temps légal et temps solaire


On définit le jour comme le temps mis par la Terre pour effectuer un tour sur elle-même. Un
jour a été divisé en 24h et on a défini l’heure solaire TSV en fixant TSV = 12h lorsque la
hauteur du Soleil est maximale (le Soleil est à son «zénith»). La durée du jour est de 12h aux
équinoxes, elle est inférieure à 12h entre le 21 septembre et le 21 mars, supérieure à 12h entre
le 21 mars et le 21 septembre [6].
De la hauteur du soleil h, on peut déduire les heures de lever et de coucher du soleil.
On le trouve, en faisant h=0 dans la relation précédente:
𝑐𝑜𝑠𝜔0 = −𝑡𝑎𝑛𝜑𝑡𝑎𝑛𝛿 (2.7)
𝜔0
L’heure solaire au lever du Soleil a donc pour valeur [5]: (𝑇𝑆𝑉)0 = 12 − 15 (2.8)
L’angle horaire c au coucher du Soleil est l’opposé de l’angle horaire à son lever, nous avons
𝜔
donc c = -0 et la durée du jour vaut : 𝑑0 = 2 150 (2.9)
Les relations se rapportant au mouvement du Soleil utilisent le temps solaire TSV qui diffère
généralement du temps légal TL (heure des montres) du lieu considéré. Cette différence est
liée à trois paramètres essentiels [5, 7]:
- La différence (fixée par chaque pays) entre l’heure légale TL et l’heure civile TCF du fuseau
horaire dans lequel il se trouve : 𝐶 = 𝑇𝐿 − 𝑇𝐶𝐹 (2.10)
L’heure civile TCF du fuseau horaire est égale au temps universel TU 6 (temps solaire du
méridien de Greenwich) augmenté de la valeur du décalage horaire que l’on trouvera sur la
figure 2.10.

Figure 2.10: Décalage horaire par rapport au méridien de Greenwich [5]

- La variation de la vitesse de la Terre sur sa trajectoire autour du Soleil qui introduit un terme
correctif appelé équation du temps et noté ET :

6 Le temps universel (TU) est défini par l'heure de passage du soleil au méridien origine (Greenwich).
𝐸𝑇 = −[0,0002⁡ − ⁡0,4797cos⁡(ω’j) + ⁡3,2265cos⁡(2ω’j) + ⁡0,0903cos⁡(3ω’j) + ⁡7,3509sin⁡(ω’j) +
⁡9,3912sin⁡(2ω’j) + ⁡0,3361sin⁡(3ω’j) (2.11)
Où ω’ = 0,984 ; j le numéro du jour de l’année et ET l`équation du temps (terme correctif) en
mn ;
- La différence de longitude (L – Lref) entre le lieu considéré et le lieu servant de référence au
temps légal (en général le centre du fuseau).
Le temps solaire TSV se calcule finalement par la formule :
𝐿 −𝐿
𝑇𝑆𝑉 = 𝑇𝐿 − 𝐶 + 𝐸𝑇 + 𝑟𝑒𝑓 (2.12)
15
La correction maximale due à l’équation du temps est de l’ordre de 16 mn, on peut ne pas en
tenir compte en première approximation. On trouvera les variations annuelles de la
déclinaison δ et de l’équation du temps (ET) sur la figure 2.11 ci-dessous :

Figure 2.11: Equation du temps (ET) et déclinaison δ en fonction du jour de l’année [5]

2.4. Interactions du rayonnement solaire avec l’atmosphère


Dans la suite de ce chapitre, les termes insolation/éclairement/irradiance sont utilisés
indifféremment pour définir le rayonnement solaire incident sur la terre par unité de surface et
par unité de temps telle que mesurée en watts par mètre carré (W/m2) ou en wattheures par
mètre carré par jour (Wh/m2/jour).
Lorsque le rayonnement solaire se propage dans l’atmosphère, il interagit avec les
constituants gazeux de celle-ci et avec toutes les particules présentes en suspension
(poussières, aérosols, gouttelettes d’eau et cristaux de glace). Les particules dont on parle ici
ont des dimensions variant du centième de μm à quelques centaines de μm [9].
La valeur du flux de rayonnement solaire E reçu par une surface perpendiculaire aux rayons
solaires placée à la limite supérieure de l’atmosphère terrestre varie au cours de l’année avec
la distance Terre-Soleil. Sa valeur moyenne E0 est appelée la constante solaire et vaut 1367
W.m-2. En première approximation, on peut calculer la valeur de E en fonction du numéro du
jour j de l’année par la relation [5]:
𝐸 = 𝐸0 [1 + 0,033 cos(0,984𝑗)] (2.13)
2
Calculée en moyenne sur l'ensemble de la Terre, cette puissance équivaut à 342 W/m . Apres
absorption et réflexion, on dispose sur le sol terrestre et par beau temps d'une puissance
maximale d'environ 1000 W sur chaque mètre carré de surface perpendiculaire au soleil à
midi.
E0 varie au cours de l’année au maximum de ±7% en raison des légères variations de la
distance Terre-Soleil dues à la trajectoire elliptique de la Terre. Cette valeur a été déterminée
dans le cadre de la norme ASTM E-490 réalisée par la Société Américaine de Tests et des
Matériaux (ASTM: American Society for Testing and Materials) à partir de données
provenant de satellites, et des missions effectuées avec des navettes spatiales, des avions à
haute altitude et des fusées, ainsi que des télescopes solaires basés au sol et des modèles
d’irradiance spectrale [10]. La figure 2.12 schématise les interactions entre le rayonnement
solaire et l’atmosphère terrestre :

Figure 2.12: Echanges énergétiques moyens entre la surface terrestre, l’atmosphère et l’espace [11]

Une partie du rayonnement incident est renvoyée vers l’espace (31%) et l’autre partie (20%)
est absorbée par l`atmosphère. Dans les 20% absorbés, une partie est encore renvoyée vers
l`espace et l`autre diffusée. Le sol reçoit en définitive, un rayonnement diffus (18%) et un
rayonnement direct (31%). L’ensemble de ces des deux rayonnements constituent le
rayonnement global (49%) dont 93% sont absorbés par le sol et 7% rétrodiffusés vers l’espace
sous forme d`infrarouge.
Une fraction du rayonnement reçu par le sol, en provenance de l’atmosphère, est diffusée vers
celle-ci. Ce pouvoir de diffusion s’appelle l’albédo. Sa valeur est comprise entre 0 et 1. Plus
une surface est réfléchissante, plus son albédo est élevé. Le corps noir7 par exemple possède
un albédo nul [6].
L’atténuation du rayonnement solaire est difficile à connaître en raison du caractère aléatoire
de la météorologie en un lieu et un moment considérés. Cependant, des expressions
empiriques permettent une estimation de l’énergie reçue au sol. Le rayonnement global au sol
est fonction de la composition et de l’épaisseur d’atmosphère traversée par les rayons au cours
de la journée en un lieu donné [9].

2.4.1. Structure et composition de l'atmosphère


L’atmosphère est la bande gazeuse qui enveloppe la terre. Elle est constituée des couches
suivantes [6, 12]:
 la troposphère qui s'étend jusqu'à 10 à 12 km d'altitude et où la température décroît de
6.5°C par km, pour atteindre - 56 °C à la base de la couche suivante.
 la stratosphère de 12 à 55 km où la température croît de -56 °C à 0 °C jusqu'à la
stratopause. C'est elle qui contient une mince couche d'ozone.
 la mésosphère de 50 à 85 km où la température décroît à nouveau de 0°C à -90 °C.

7
Un corps noir est par définition un corps idéal parfaitement absorbant pour la lumière et parfaitement émissif pour le
rayonnement thermique. On dit que la radiation électromagnétique absorbée par les parois de l'enceinte est en équilibre
thermique.
 l'ionosphère (confondue avec la thermosphère) et où la température croît
régulièrement pour atteindre 1500 °C. C'est elle qui contient les couches
réfléchissantes pour les ondes radio (couches d’Heavyside); elle s'étend jusqu'à 700km
d'altitude.
 l'exosphère au-delà de 700 km qui s'ouvre sans frontière sur l'espace intersidéral.
Ces différentes couches sont représentées sur le schéma ci-dessous :

Figure 2.13: La structure de l'atmosphère [6]

La composition de l'atmosphère est à peu près la même pour les trois premières couches: 78%
d'azote, 21% d'oxygène, 0.9% d'argon, 0.03% de CO2 et des traces d'autres gaz, avec de la
vapeur d'eau dans la troposphère et une mince couche d'ozone dans la stratosphère dont le rôle
est si important dans l'absorption des rayons ultraviolets les plus durs [6, 13]. L'essentiel des
modifications subies par le rayonnement solaire se fait dans la troposphère par diffusion,
diffraction, absorption, réfraction par des gaz de température et de densité croissante [14].
La masse gazeuse totale traversée est de 10 tonnes/m²; elle équivaut à 7,8 km d'atmosphère
ramenée aux conditions de température et de pression dites normales: T=0°C; P=1013 mbar.
Si ces gaz étaient tous ramenés aux conditions normales, on aurait 6,2 km d'azote, 1,7 km
d'oxygène, 74 m d'argon, 30m de vapeur d'eau, 24 m de CO2, 14 cm de Néon, 4 cm d'Hélium,
quelques mm de Krypton, de méthane, de NO et de NO2 et seulement 5 mm d'ozone [6].
2.4.2. Le nombre d’Air-Mass (m)
Précédemment, nous avons vu qu’à la limite supérieure de l’atmosphère terrestre, le flux
solaire reçu était de 1367 W.m-2 en valeur moyenne. Lors de la traversée de l’atmosphère, ce
rayonnement de 1367 W.m-2 subit des déperditions, du fait de son absorption partielle par les
gaz atmosphériques, les particules et la vapeur d’eau. Ainsi, le flux reçu sur la Terre est
inférieur à ce flux initial et dépend de l’angle d’incidence (et donc de l’épaisseur
d’atmosphère traversée).
En effet, si l’on fait face au Soleil, on le voit à une certaine hauteur, qu’on appelle hauteur
apparente. C’est l’angle h entre le plan horizontal situé sous nos pieds et une droite pointée
vers le Soleil.
On voit bien sur la figure 2.14 que cet angle h détermine la distance parcourue par le soleil à
travers l’atmosphère et donc les pertes engendrées.

Figure 2.14: Définition du nombre d’Air Mass (m)

Prenant pour référence unité, l’épaisseur verticale de l'atmosphère moyenne réduite à 7,8 km
(conditions dites normales), supposant cette couche plane et stratifiée horizontalement, la
longueur du trajet rectiligne d'un rayon lumineux incliné d'un angle h par rapport à
l'horizontale sera donnée par la formule [6, 8]:
𝑂𝐴 1
𝑂𝑀 = 𝑠𝑖𝑛ℎ ; D’où : 𝑚 = 𝑠𝑖𝑛ℎ (2.14)
m est appelé masse atmosphérique ou Air Mass.
1
Sur cette figure, 𝑚 = 𝑠𝑖𝑛90° = 1 si le Soleil entre dans l’atmosphère par le zénith (point A), et
1
𝑚 = 𝑠𝑖𝑛30° = 2 s’il y entre en M (d’où le spectre AM2).
1
Si le soleil est à 42° sur l'horizon, on a: 𝑚 = 𝑠𝑖𝑛42⁡° = 1,5 d` où le spectre AM 1,5.
A une pression p différente de 1013 mbar et à une altitude z (km), on désignera par masse
atmosphérique ou nombre d'air masse le nombre [6]:
𝑝𝑚 1 𝑧
𝑚 = 1013 × 𝑠𝑖𝑛ℎ × exp⁡(− 7,8) (2.15)
Où pm est la pression atmosphérique au niveau de la mer. La pression atmosphérique au
niveau de la mer peut varier autour de sa valeur de référence de 1013 hPa (mbar) entre
950 hPa (dépression) et 1050 hPa (anticyclone).
Une autre formule est possible, qui calcule la pression atmosphérique à n’importe quelle
altitude et en déduit la masse d’air traversée :
𝑝𝑚 (0,88)𝑧
𝑚 = 1013 × 𝑠𝑖𝑛ℎ (2.16)
En fonction de l`altitude et de la pression atmosphérique, le tableau 2.1 donne les valeurs
correspondantes de la masse d`air traversée.
Tableau 2.1: Correction d’altitude pour la masse d’air traversée [6]
Altitude m 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000
Pression hPa 1013 950 891 836 784 736 690 648 607 570 535
Masse d'air 1,00 0,94 0,88 0,83 0,77 0,73 0,68 0,64 0,60 0,56 0,53
traversée m

a) Discussion
Avant leur commercialisation, tous les modules solaires PV sont testés en usine selon les
conditions standards normalisées caractérisées par un rayonnement instantané de 1000 W/m2,
un spectre solaire AM 1,5 et 25 °C de température ambiante. Ces conditions sont appelées
STC (Standard Test Conditions). La figure 2.15 montre ce spectre AM 1,5 normalisé : les
«trous» que l’on observe correspondent aux absorptions par les gaz de l’atmosphère. Cela
correspond à un ensoleillement assez fort, soleil pratiquement au Zénith (au plus haut de sa
course) et ciel parfaitement dégagé. Ce n’est pas très représentatif, en tout cas dans les zones
tempérées (souvent riches en nuages) ou même dans les zones tropicales où l`on atteint
parfois 45°C à l’ombre et rarement 1000 W/m2.

Figure 2.15: Spectre solaire AM 1,5 normalisé [15]

b) Remarque sur la norme STC


Ce graphe montre bien que cette norme impose des conditions de mesure des panneaux qui ne
sont pas du tout réalistes, car dans la réalité l’ensoleillement est presque toujours inférieur à
1000 W/m2 et l’imperfection de cette norme va plus loin puisque le panneau doit aussi être
mesuré à 25 °C, ce qui est carrément incompatible avec l’ensoleillement élevé de 1000 W/m2.
Sous un tel ensoleillement, le panneau s’échauffe forcément, jusqu’à 40 voire 60 °C et parfois
plus (selon la manière dont il est installé et ventilé). En effet, pour un module solaire ayant un
rendement de 20% par exemple, seulement 20% de rayonnement est converti en électricité et
le reste (soit 80%) se dissipe sous forme de chaleur contribuant ainsi à augmenter la
température du module.
Malheureusement, c’est bien à 1000 W/m2 et 25 °C que sont comparées les technologies, ce
qui déprécie celles qui sont performantes à éclairement moyen ou moins sensibles aux
élévations de température. Le silicium en couche mince notamment, toujours mal considéré,
est meilleur aux éclairements faibles et diffus, et il baisse moins que le cristallin quand la
température augmente [15]. Aujourd’hui, il est prouvé qu’en Europe en tout cas, et semble-t-il
aussi sous climat très chaud, l’énergie totale annuelle produite par des panneaux au silicium
amorphe est supérieure à celle des panneaux au silicium cristallin, pour une même puissance
installée [15, 16] ; tout simplement parce que l’ensoleillement est en moyenne bien inférieur à
1000 W/m2 et la température du panneau supérieure à 25 °C.
En somme, le lieu géographique, l’orientation, l’inclinaison, la saison, l’heure de la journée,
etc... jouent directement sur le rayonnement instantané. C’est ce qui déroute bien souvent les
utilisateurs pour définir leurs systèmes solaires. L’énergie délivrée par un panneau solaire est
hautement variable! L’éclairement instantané n’est d’ailleurs pas très utile, on se servira plutôt
de valeurs globales intégrées sur une journée pour chiffrer l’énergie récupérable.

3. Rayonnement solaire au sol


Énergie naturelle par excellence, le Soleil nous dispense chaleur et lumière. Centre de notre
système planétaire, sa place est si grande dans l’activité terrestre sous toutes ses formes qu’il
fut bien souvent objet d’adorations.
L’énergie dégagée par le Soleil, distant de 150 millions de kilomètres de la Terre est évacuée
dans l’espace par rayonnement électromagnétique. Les réactions thermonucléaires qui ont lieu
dans le cœur du Soleil entretiennent et renouvellent en permanence cette source d’énergie
[17]. Une partie de cette énergie radiative traverse l’atmosphère et atteint la terre. En première
approximation, le rayonnement solaire peut être assimilé au rayonnement d’un corps noir à la
température de 5800 K. On trouvera sur la figure 2.16 la répartition spectrale du rayonnement
solaire hors et dans l`atmosphère.

Figure 2.16: Répartition spectrale du rayonnement solaire hors atmosphère et au sol [18]

Dans cette figure, le spectre réel hors atmosphère est donné par la courbe b et le spectre au sol
est représenté par la courbe c. Les «trous» observés sur cette dernière représentent les
différentes interactions (absorption, diffusion, réflexion, etc.) que subit la lumière durant sa
traversée de l`atmosphère. La courbe régulière a (en noire) est celle d`un corps noir. Les
longueurs d’onde du rayonnement solaire sont comprises entre 0,2 μm (ultraviolet) et 4 μm
(infrarouge) [12]. On constate que l`essentiel (environ 98%) de l’énergie est émise dans des
longueurs d’onde inférieures à 2,5 μm, notamment dans la zone du rayonnement visible
comprise entre 0,4 et 0,78 μm. La figure 2.17 montre les différentes composantes du
rayonnement solaire qui parviennent effectivement au sol.
Figure 2.17: Composantes du rayonnement solaire arrivant au sol [16]

Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’atmosphère ne transmet pas au sol la totalité
du rayonnement solaire qu’elle reçoit. Le rayonnement reçu au sol est donc constitué de [6,
16]:
Rayonnement direct : C`est la fraction du rayonnement global qui traverse l`atmosphère
sans subir de modifications.
Rayonnement diffus : C`est la part du rayonnement solaire diffusé par les particules solides
ou liquides en suspension dans l’atmosphère. Cette composante provenant de toute la voute
céleste (mais aussi du sol) n'a pas de direction privilégiée. Elle ne peut donc être concentrée
par des instruments optiques. Les photopiles étant des détecteurs sélectifs, ce point a son
importance.
Albédo : Nom masculin originaire du bas latin, le mot "albédo" veut dire blancheur. C'est la
fraction d'un rayonnement incident diffusée ou réfléchie par un obstacle [6]. Ce terme étant
généralement réservé au sol ou aux nuages, c'est une valeur moyenne de leur réflectance pour
le rayonnement considéré et pour tous les angles d'incidences possibles. Sa valeur est
comprise entre 0 et 1. Par définition, le corps noir possède un albédo nul. Plus une surface est
réfléchissante, plus son albédo est élevé.
Rayonnement global : c`est la somme de toutes les autres composantes.
Dans la pratique, les composantes directes et diffuses sont les plus exploitées par les
générateurs solaires [19].

3.1. Rayonnement solaire sur un plan horizontal


Dans ce sous-paragraphe, les notations utilisées pour les composantes du rayonnement solaire
sur une surface horizontale sont S pour l`éclairement solaire direct, D pour le diffus et G pour
le global. Toutes ces grandeurs sont exprimées en W.m-2.
En fonction des données disponibles, l’éclairement solaire direct S sur un plan horizontal peut
être déterminé de plusieurs manières [5]:
a) Par la mesure de G et D, on en déduit : S=G-D.
b) A partir de la mesure de l’irradiation journalière globale G, on évalue l’irradiation
journalière diffuse D par la corrélation de Collares-Pereira et Rabl [20]:

𝐷 = 0,99𝐺;⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡𝐾𝑇 ≤ 0,17
𝐷 = (1,188 − 2,272𝐾𝑇 + 9,473𝐾𝑇2 − 21,865𝐾𝑇3 + 14,648𝐾𝑇4 )𝐺; ⁡0,17 < 𝐾𝑇 ≤ 0,75
(2.17)
𝐷 = (−0,54𝐾𝑇 + 0,632)𝐺; ⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡0,75 < 𝐾𝑇 ≤ 0,80
{𝐷 = 0,2𝐺;⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡⁡𝐾𝑇 ≥ 0,80
𝐺
Où : 𝐾𝑇 = 𝐺 ; G0 étant l’irradiation journalière sur un plan horizontal placé au-dessus de
0
l’atmosphère calculable par :
𝜋𝜔
𝐺0 = 3,795. 104 𝑐𝑜𝑠𝜑𝑐𝑜𝑠𝛿[𝑠𝑖𝑛𝜔0 − 1800 𝑐𝑜𝑠𝜔0 )] (2.18)
Où 0 est en degré et G0 en kJ.m-2. On calcule ensuite S = G – D et on est ramené au cas
précédent.
c) A partir de la mesure du taux d’ensoleillement σ, on évalue G par :
𝐺 = 𝐺0 [0,29𝑐𝑜𝑠𝜑 + 0,52𝜎] (Zone tropicale) (2.19)
𝐺 = 𝐺0 [√2𝜎 + 1 − 0,72] (France) (2.20)
Et on est ramené au cas précédent.
d) On ne dispose d’aucune mesure : on peut évaluer le rayonnement direct sur un plan
perpendiculaire au rayonnement solaire par la relation :
𝑇𝐿
𝐼 = 1370exp⁡[− 0,9+9,4sin⁡ (2.21)
(h⁡)
Où TL est le facteur de trouble de Linke calculable par :
𝑇𝐿 = 2,4 + 14,6𝛽 + 0,4(1 + 2𝛽)ln⁡(𝑝𝑣 ) (2.22)
β est le coefficient de trouble atmosphérique que l’on peut prendre égal à :
β = 0,05 en zone rurale
β = 0,1 en zone urbaine
β = 0,2 en zone industrielle ou polluée
pv est la pression partielle de vapeur d’eau exprimée en mmHg et calculée par l’équation
suivante :
760
𝑝𝑣 = 101325 (𝑃𝑎𝑡 − 𝑃𝑠𝑒𝑐 ) (2.23)
Où Pat est la pression atmosphérique (en Pascal) et Psec , la pression de l’air sec (Psec =
1,01222.105 Pa).
On en déduit: 𝑆 = 𝐼𝑠𝑖𝑛(ℎ) (2.24)
De la même façon, en l’absence de toute mesure le rayonnement diffus peut être déterminé
par la corrélation suivante :
𝐷 = 54,8√sin⁡(ℎ)[𝑇𝐿 − 0,5 − √sin⁡(ℎ)] (2.25)
Connaissant l’éclairement direct et diffus, l’éclairement global sur un plan horizontal est
donné par l’équation : G = S + D (2.26)
Ne disposant d’aucune mesure sur le Cameroun, l’application des relations (2.24) et (2.25) sur
les localités de Yaoundé et Garoua a donné les résultats suivants :

Yaoundé "17 Janvier"


1200
1000
Irradiation (W.m-2)

800
600 Directe
400 Diffuse

200 Globale

0
6 8 10 12 14 16 18
Temps légal (heures)

Figure 2.18: Variations journalières de l’irradiation solaire (directe, diffuse et globale) sur plan horizontal à
Yaoundé et à Garoua

Avec les données issues de la base de données de PVGIS [21], nous avons obtenu les
graphiques suivants pour les localités de Yaoundé et de Garoua.
Figure 2.19: Moyennes journalières reçues à Yaoundé et à Garoua (Données PVGIS)

3.2. Rayonnement solaire sur un plan quelconque


Soit une surface plane inclinée d’un angle i par rapport à l’horizontale et orientée vers une
direction faisant un angle γ avec la direction Sud (γ compté positivement vers l’Ouest). Le
rayonnement global G*(i,γ) reçu par cette surface est la somme de 3 termes [5]:
𝐺 ∗ (𝑖, 𝛾) = 𝑆 ∗ (𝑖, 𝛾) + 𝐷 ∗ (𝑖, 𝛾) + 𝑅 ∗ (𝑖, 𝛾) (2.27)
Chacun des 3 termes se calculant de la façon suivante :
Eclairement direct
𝑆
𝑆 ∗ (𝑖, 𝛾) = sin⁡(ℎ) [cos(ℎ) sin(𝑖) cos(𝑎 − 𝛾) + sin(ℎ) cos(𝑖)] (2.28)
Où :
𝑎 = 0,409 + 0,502sin⁡(𝜔0 − 60°) (2.29)
Eclairement diffus
𝐷
𝐷 ∗ (𝑖, 𝛾) = 2 [1 + cos(𝑖)] (2.30)
Eclairement réfléchi
𝐺
𝑅 ∗ (𝑖, 𝛾) = 𝜌[1 − cos(𝑖)] (2.31)
2
Où ρ est le facteur de réflexion du sol vis-à-vis du rayonnement solaire (aussi appelé albédo).

4. Instrumentation : Appareils de mesure, calibration


Des données précises sur le rayonnement solaire sont nécessaires pour la conception, la
simulation et une bonne performance de tout projet impliquant l'énergie solaire (systèmes
photovoltaïques, systèmes thermiques, concentrateurs solaires, etc.). Le principe classique des
mesures d'éclairements est l'effet thermoélectrique: un corps noir reçoit le rayonnement
solaire, l'augmentation de sa température est mesurée par une série de couples
thermoélectriques; on enregistre donc une force électromotrice. Une mesure précise est
toujours délicate d'autant plus que l'appareil est situé à l'extérieur.

4.1. L'héliographe
Selon les conditions atmosphériques, le ciel peut être plus ou moins couvert de nuages au
cours d’une journée. Ceux-ci occultent le Soleil, totalement ou partiellement, empêchant ainsi
le rayonnement d’atteindre directement le sol. On dit que la nébulosité est plus ou moins
importante selon qu’il y a beaucoup ou peu de nuages.
La durée d’insolation correspond à la durée pendant laquelle le rayonnement solaire direct
reçu sur un plan normal dépasse un seuil fixé par convention à 120 W/m2 [22]. En absence
permanente de nuages, la durée d`insolation est pratiquement égale à la durée du jour, qui
s'appelle aussi durée astronomique ou théorique du jour. La durée d'insolation est mesurée
avec des héliographes (Cf. figure 2.20). On notera que le nombre théorique maximal est de
2
4380 h (soit 12 h/jour). Elle est donnée par la relation : 𝑑0 = 15 𝜔0 (2.32)
Avec : ω0 l’angle horaire au lever du soleil (en degré) et d0 la durée du jour (en heures).

Figure 2.20: Héliographe de Campbell [6]

L'héliographe mesure les périodes de la journée pendant lesquelles l'intensité du rayonnement


direct a dépassé un certain seuil. Tant que l'on peut observer des ombres sur le sol (E > 120
W/m²), les météorologistes parlent de radiation directe à laquelle est sensible l'héliographe. La
somme de ces périodes représente la durée d'insolation journalière permettant de définir la
fraction d'insolation. Dans l'héliographe de Campbell-Stokes, une sphère de verre concentre le
rayonnement direct en un point qui brûle un papier spécial. En se déplaçant, le point brûlé
décrit le mouvement apparent du soleil en traçant une courbe dont la longueur est
proportionnelle à la durée d'insolation [6]. L'héliographe de Jordan quant à lui utilise du
papier photographique.
Cet appareil n’est pas très intéressant pour le photovoltaïque car il ne renseigne pas sur
l’intensité du rayonnement. De nos jours, on utilise des héliographes automatiques constitués
de cellules photovoltaïques disposées sur une bande cylindrique dont l’axe est perpendiculaire
au plan de la trajectoire apparente du soleil. Un dispositif électronique totalise les intervalles
de temps d’ensoleillement ; il faut veiller à ce que chaque héliographe ait le même seuil, c’est-
à-dire l’éclairement direct minimal enregistré.

4.2. Le pyranomètre
Les pyranomètres mesurent le rayonnement global (direct + diffus) de toute l'hémisphère
céleste dans la bande de longueur d'onde 0.3 à 3 μm. Le pyranomètre d'Eppley est une
thermopile adaptée à cet usage. La surface réceptrice comporte deux anneaux concentriques
en Argent; l'anneau intérieur est recouvert de noir, l'anneau extérieur recouvert de blanc. La
différence de température mesurée entre les deux anneaux par des thermocouples en contact
thermique avec les surfaces intérieures des anneaux mais isolés électriquement, peut être
enregistrée à raison d'une lecture par heure sous forme d'une tension de sortie de l'ordre du
mV (en fait 10μV/W/m²) [6].

Figure 2.21: Capteurs actinométriques du CIFRES


Pour éliminer la fraction directe du rayonnement, certains pyranomètres sont munis d'un
cache à orienter suivant la saison pour suivre la déclinaison (figure 2.22-a).

Figure 2.22: Pyranomètre muni d'un cache (a) et Anémomètre-Girouette (b)

4.3. Le pyrhéliomètre
Les pyrhéliomètres mesurent le rayonnement direct. Ils comportent une ouverture réduite et
une surface réceptrice qui doit être maintenue normale au rayonnement par un système de
poursuite automatique. La surface sensible est un disque d'argent noirci placé à la base d'un
tube muni d'un obturateur et d'un diaphragme limitant l'angle d'ouverture à 5.7° (le diamètre
apparent du soleil est de 0.5°) [6]. Le tube est fixé sur une monture équatoriale. On mesure la
température du disque d'argent à intervalles réguliers en ouvrant et en occultant
alternativement l'entrée de l'appareil.

4.4. Anémomètre-Girouette
La figure 2.22 (b) est celle d’un anémomètre couplé à une girouette. Un anémomètre dans une
station météo sert tout simplement à mesurer la vitesse du vent. En général, on utilise dans les
stations météo des anémomètres à coupelles (inventé par John Thomas Romney Robinson). Il
se compose de 3 demi-coquilles disposées sur des bras horizontaux disposés à 120 degrés et
montées sur un axe vertical équipé d’un dispositif de comptage de tours ; la vitesse de rotation
de l’anémomètre est proportionnelle à la vitesse du vent. De plus, à la fonction première de
l’anémomètre est associée une seconde fonction qui est la mesure de la direction du vent
grâce à la girouette associée (d’où la dénomination Anémomètre-Girouette). Il est important
de noter que la pointe de la flèche montre la direction d'où provient le vent.

4.5. Acquisition et traitement des données


Tous ces capteurs (à l’exception de l’héliographe) sont reliés à un Datalogger (centrale
d’acquisition de données), lui-même connecté à un terminal par l’intermédiaire d’une
interface RS232. Le terminal héberge un logiciel d’exploitation de données. Avant de pouvoir
effectuer la moindre action, le Datalogger doit être programmé. Il enregistre les données
issues des capteurs à une fréquence régulière de 10 minutes (i.e., les données sont stockées
toutes les 10 secondes, et les valeurs moyennes sont calculées et enregistrées toutes les 10
min).

Figure 2.23: Datalogger de marque Campbell Scientific CR10X


Figure 2.24: Terminale d’acquisition des données du CIFRES (ESP-Dakar)

5. Le gisement solaire du Cameroun


Le gisement solaire d’une localité est un ensemble de données décrivant l'évolution du
rayonnement solaire disponible sur cette localité au cours d'une période donnée. Les études de
faisabilité pour l’implantation d’un système solaire dans une localité quelconque ne
sauraient se faire sans la connaissance des paramètres solaires propres à cette localité.
Ceci rend donc indispensable la détermination du gisement solaire de toute localité où de
telles études vont être entreprises. Il est utilisé pour simuler le fonctionnement probable du
système et donc faire un dimensionnement le plus exact possible compte tenu des demandes à
satisfaire. En dehors des systèmes énergétiques solaires, ces données sont aussi indispensables
dans d’autres domaines tels que l’aéronautique, l’architecture, l’agriculture, la météo, etc. La
connaissance du gisement solaire d'une région est plus ou moins précise :
 Selon la densité des stations pour lesquelles on a des données ;
 Selon le nombre d'années de mesures disponibles ;
 Selon le pas de temps des données (mois, jour, heure, etc.) ;
 Selon la nature des données : durée d'ensoleillement, composante directe, diffuse et
globale du rayonnement solaire, albédo du sol, position du soleil, etc.
Globalement, à l’échelle mondiale, les valeurs mesurées de ces grandeurs ne sont disponibles
que pour très peu de sites. Pour les localités où l'on ne dispose d'aucune mesure, l'usage des
modèles empiriques devient une alternative intéressante.
Dans le paragraphe qui suit, nous avons passé en revue plusieurs de ces modèles et en
fonction des données disponibles, nous avons simulé et validé certains à travers les dix
régions du Cameroun. A l’aide des outils statistiques nous avons évalué leurs performances et
à l’issue de cette évaluation, nous avons proposé pour chaque région du pays le modèle le plus
adapté ce qui nous a permis d’estimer le potentiel solaire du Cameroun.

5.1. Revue de la littérature


La connaissance de l'évolution des paramètres climatiques constitue un facteur déterminant
pour la conception, le dimensionnement, l'évaluation de la performance et la gestion des
systèmes de conversion d'énergies renouvelables. En particulier, les systèmes de conversion
de l'énergie solaire sont essentiellement sensibles à la lumière du soleil et à la température
ambiante. Cependant, pour un meilleur fonctionnement et une bonne performance de ces
systèmes, les informations sur le rayonnement solaire et ses composantes à un endroit donné
sont indispensables. Dans les pays en développement, le nombre de stations d'observation et
de mesure est insuffisant et les mesures directes ne sont pas toujours disponibles pour diverses
raisons [23, 24]. Au Cameroun, le réseau de mesure des paramètres solaires est peu dense
relativement à la superficie du pays. En effet, sur 58 stations météorologiques placées sous la
tutelle du Ministère des transports, seulement 3 fonctionnent en deçà de l’acceptable et 55
sont hors service depuis belle lurette. Pour celles qui fonctionnent, les infrastructures sont
désuètes, les instruments de mesure et d'observation incomplets et obsolètes avec un
personnel qualifié quasi inexistant. Ainsi, pour pallier à ces insuffisances de réseaux de
mesures, plusieurs auteurs ont développé sur la base des valeurs mesurées des modèles
théoriques d'estimation que l'on retrouve dans la littérature.
A. Angstrom [25] fût le premier en 1924 à établir une forte corrélation entre l’irradiation
solaire globale reçue à la surface de la terre et la durée d’insolation mesurée. Cette relation
s’écrit sous la forme :
𝐻 𝑛
𝐻
= 𝑎’ + 𝑏’ 𝑁 (2.33)
𝑚𝑎𝑥 𝑚𝑎𝑥
Où H et n désignent respectivement l’irradiation solaire globale et la durée d’insolation, Hmax
et Nmax les valeurs de H et n correspondant à un jour parfaitement clair. Pour des mesures
effectuées au Cameroun en 1984, D. Njomo [26] propose deux corrélations du type
Angstrom, l’une pour la partie septentrionale du pays et l’autre pour la partie méridionale. Les
deux relations proposées sont les suivantes :
- Partie septentrionale :
𝐻 𝑛
= 𝑂, 24 + 0,56⁡ (2.34)
𝐻0 𝑁
- Partie méridionale :
𝐻 𝑛
𝐻0
= 𝑂, 21 + 0,48⁡ 𝑁 (2.35)
Dans ces relations, H0 et N désignent respectivement le rayonnement extra-atmosphérique et
la durée théorique du jour.
Page (1964) [27] a présenté un modèle de type Angstrom, mais modifié. C’est un modèle de
régression linéaire utilisé pour corréler les données de rayonnement solaire global avec la
durée d'ensoleillement. Badescu (1999) [28] a étudié les relations existant entre la moyenne
mensuelle de l'indice de clarté et le nombre d'heures d’ensoleillement en utilisant les données
obtenues de la Roumanie. A partir des données de différentes localités d’Egypte, Shaltout
(2000) [29] a étudié la corrélation entre les mesures du rayonnement solaire global et les
paramètres météorologiques tels que le rayonnement solaire, la moyenne journalière de la
température maximale, la moyenne journalière de l'humidité relative, la moyenne journalière
de la pression de vapeur et du niveau de la mer et le nombre d'heures d’ensoleillement.
Sfetsos et Coonick (2000) [30] ont quant à eux utilisé les techniques de l'intelligence
artificielle pour prédire la valeur horaire du rayonnement solaire global.
Dans une autre étude, Ulgen et Hepbasli (2002) [31] ont proposé une corrélation d’ordre cinq
entre les paramètres du rayonnement solaire (rayonnement solaire global et diffus) et la
température ambiante. Plusieurs études ont démontré la capacité de prédiction du modèle de
type Angstrom, qui établit une corrélation entre le rayonnement solaire global et la durée
d’ensoleillement sous forme de régression linéaire simple [32-34]. Kaplanis (2006) a proposé
un modèle simple et efficace pour estimer le rayonnement solaire horaire global sur une
surface horizontale [35]. Dans cette étude, seuls les modèles uniquement basés sur les valeurs
moyennes de la température sont utilisés pour estimer le rayonnement solaire global sur plan
horizontale.

5.2. Estimation du potentiel solaire du Cameroun


En tant que pays tropical tout proche de l’équateur, le Cameroun est l’un des pays les plus
ensoleillés au monde comme le montre la carte d’ensoleillement ci-dessous :
Figure 2.25: Carte d’ensoleillement de l’Afrique et du Cameroun [36]

Le tableau 2.2 donne les coordonnées géographiques des dix chefs-lieux de régions.

Tableau 2.2: Coordonnées géographiques des dix régions du Cameroun


Site Maroua Garoua N’déré Bertoua Yaoundé Bamenda Bafoussam Douala Buea Ebolowa
Latitude (°N) 10.42 9.44 7.25 4.42 3.86 6.01 5.35 4.06 4.11 3.01
Longitude (°E) 14.19 13.37 13.35 13.39 11.52 10.09 10.24 9.43 9.13 11.08
Altitude8 (Km) 14.99 14.86 15.82 8.05 30.32 16.01 16.18 29.64 15.63 7.99
Élévation (m) 386 424 808 692 539 782 785 389 389 539
Source: Google Earth

5.2.1. Matériel et méthode


En raison du manque de données, la moyenne journalière du rayonnement solaire global sur
plan horizontal et celle des températures minimales et maximales de l'air des dix régions du
pays ont été obtenues de la base de données de la National Aeronautics and Space
Administration (NASA) [37] pour une période de vingt et un an (1984-2004). Afin de valider
les modèles étudiés, les données mesurées en 1984 à Yaoundé ont été utilisées.
Toutes les données utilisées dans cette étude ont été soumises à un contrôle de qualité et à des
tests statistiques pertinents avant de les appliquer aux modèles. Ceci a été fait en traçant sur
un graphique leur variation dans le temps afin de déterminer les valeurs parasites. Les
données manquantes ont été générées en utilisant la technique d'interpolation. Les moyennes
journalières et mensuelles des températures minimales et maximales de l'air ont été calculées
et utilisées comme paramètres d'entrée des modèles. Tous les calculs ont été effectués sous
environnement Matlab.

5.2.2. Modélisation mathématique et simulations numériques


Au fil des ans, plusieurs auteurs ont montré que les valeurs moyennes mensuelles du
rayonnement solaire global sur plan horizontal sont corrélées à la température de l'air [38-45].
Certains de ces modèles sont appliqués dans les dix régions du pays avec des latitudes

8L’altitude d’un point correspond à la distance verticale entre ce point et une surface de référence théorique (niveau moyen
de la mer), on l’exprime généralement en mètre ou en kilomètre.
différentes et des conditions climatiques variées. Ils utilisent comme paramètres d'entrée la
latitude du site ainsi que la moyenne journalière de la température minimale et maximale de
l'air (en degrés C) enregistrée à 10 m au-dessus du sol. Ces modèles sont respectivement:

5.2.2.1. Le modèle de Hargreaves et Samani (1982)


Hargreaves et Samani (1982) [38] ont été les premiers à suggérer que le rayonnement solaire
(Rs) peut être estimé à partir de la différence entre la température maximale et minimale de
l'air à l’aide de la relation:
𝑅𝑠 = 𝑎𝑅𝑎 (𝑇𝑚𝑎𝑥 − 𝑇𝑚𝑖𝑛 )0,5 (2.36)
Où Rs (MJ.m-2.j-1); Tmax et Tmin sont respectivement, la température journalière maximale et
minimale de l'air (° C); Ra est le rayonnement extraterrestre (MJ.m-2.j-1), fonction de la
latitude et du jour de l'année; Et a est un coefficient empirique, la valeur de a étant de 0,16
pour les régions intérieures et de 0,19 pour les régions côtières [39]. Le rayonnement
extraterrestre Ra (MJ.m-2.j-1) peut être calculé pour une latitude et un jour donnés de l'année
selon les équations de Duffie et Beckman (1980) [7]:
1440
𝑅𝑎 = ( 𝜋 ) . 𝑆𝑐. 𝐷𝐹. (cosφcosδsinωs + ωs sinφsinδ) (2.37)
Où Sc est la constante solaire (1367 W/m ou 0.082 MJ.m .min ou encore 118.08 MJ.m-2.j-
2 -2 -1
1
), DF est le facteur de correction dû à l'excentricité de l'orbite de la terre. Il peut être calculé
par l'expression:
JulianDay
𝐷𝐹 = 1,0 + 0,033cos⁡(2π ( 360 )) (2.38)
𝜋
Où φ, la latitude du site peut être calculée par l'expression: 𝜑 = 𝑙𝑎𝑡𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒. 180 et δ, la
déclinaison solaire peut être calculée par l'expression:
π JulianDay
𝛿 = (23,45. 180)sin⁡(2π (284 + 365 )) (2.39)
Où ωs (en degré) est l'angle horaire au lever du soleil:
𝜔𝑠 = 𝑐𝑜𝑠 −1 ⁡(−𝑡𝑎𝑛𝜑𝑡𝑎𝑛𝛿) (2.40)

5.2.2.2. Le modèle de Annandale et al. (2002)


Annandale J. G. et al. (2002) [46] ont modifié le modèle de Hargreaves et Samani en
introduisant un facteur correctif selon la relation:
𝑅𝑠 = 𝑎. 𝑅𝑎 . (1 + 2,7. 10−5 𝑍)(Tmax − Tmin )0,5 (2.41)
Où Z est l'élévation en m.

5.2.2.3. Le modèle de Bristow et Campbell (1984)


Bristow et Campbell (1984) [47] ont proposé la relation suivante pour les valeurs journalières
du rayonnement solaire global (Rs) comme une fonction du rayonnement solaire journalier
extra-terrestre (Ra) et de la différence de température (ΔT):
𝑅𝑠 ⁄𝑅𝑎 = 𝐴[1 − exp(−𝐵. ∆𝑇 𝐶 )] (2.42)
Avec ΔT=Tmax-Tmin et A, B et C les coefficients empiriques du modèle qui prennent
respectivement les valeurs 0,7; 0,004-0,01 et 2,4.

5.2.2.4. Le modèle de Allen (1997)


Allen (1997) [48] a estimé la moyenne mensuelle du rayonnement solaire global (Rs) comme
une fonction du rayonnement solaire extra-terrestre (Ra), de la moyenne mensuelle de la
température maximale de l'air (TM) et de la moyenne mensuelle de la température minimale
de l'air (Tm):
𝑅𝑠 ⁄𝑅𝑎 = 𝑘𝑟 (𝑇𝑀 − 𝑇𝑚 )0.5 (2.43)
𝑃 0.5
Où kr est défini par: 𝑘𝑟 = 𝑘𝑟𝑎 (𝑃 ) (2.44)
0
En suivant Lunde (1979) [49], kra=0.17, et P/P0 peut être défini par:
𝑃
= exp⁡(−0.0001184ℎ) (2.45)
𝑃0
Où P est la pression atmosphérique locale, P0=1,01325x105 Pa la pression standard et h
l'altitude du lieu en mètres.

5.2.2.5. Le modèle de Weiss et al. (2001)


Le modèle de Weiss et al. (2001), est une version modifiée du modèle de Bristow et Campbell
présenté ci-dessus [50].
∆𝑇 2
𝑅𝑠 = 0,75[1 − exp (−0,226 )]𝑅𝑎
𝑅
(2.46)
𝑎

5.2.2.6. Le modèle de Goodin et al. (1999)


Goodin et al. (1999) [51] ont évalué une forme du modèle de Bristow et Campbell:
𝑅𝑠 ⁄𝑅𝑎 = 𝐴[1 − exp(−𝐵. (∆𝑇 𝐶 /𝑅𝑎 ))] (2.47)

5.2.3. Evaluation de la performance des modèles


Dans la littérature, plusieurs outils statistiques sont utilisés pour évaluer les performances des
modèles d’estimation de l’irradiation solaire. Les indicateurs utilisés dans cette étude sont [22,
52]:

5.2.3.1. La Root Mean Square Error (RMSE)


La RMSE (racine carrée de l’erreur quadratique moyenne) est une mesure de la variation des
valeurs prédites autour des valeurs mesurées. Plus sa valeur est petite, plus le modèle est
meilleur. Elle est donnée par la relation :
1 1
𝑅𝑀𝑆𝐸 = ⁡ [𝑛 ⁡x⁡ ∑𝑛𝑖=1(𝑅𝑠 𝑚𝑒𝑎𝑠 (𝑖) − 𝑅𝑠 𝑒𝑠𝑡 (𝑖))2 ]⁡ ⁄2 (2.48)
Où R s meas (i) et R s est (i) (en kwh.m .j ) sont respectivement, la i valeur mesurée et la ième
-2 -1 ème

valeur estimée du rayonnement solaire journalier et n, le nombre total de valeurs.

5.2.3.2. La Mean Bias Error (MBE)


La MBE (erreur de biais moyen) donne une indication sur la déviation moyenne des valeurs
prédites par rapport aux valeurs mesurées correspondantes. Une valeur positive indique une
surestimation dans l’irradiation globale prédite et une valeur négative indique une sous-
estimation. Ce test fournit des informations sur la performance à long terme. Une faible valeur
de la MBE est souhaitée. Plus sa valeur absolue est faible, plus le modèle est performant. La
MBE est donnée par la relation :
1
𝑀𝐵𝐸 = ⁡ 𝑛 ⁡x⁡ ∑𝑛𝑖=1( 𝑅𝑠 𝑒𝑠𝑡 (𝑖) − 𝑅𝑠 𝑚𝑒𝑎𝑠 (𝑖)) (2.49)

5.2.3.3. Le coefficient de détermination (R2)


Le coefficient de détermination est une mesure statistique, qui indique comment la droite de
régression ajuste les données réelles. Une valeur de R2 proche de 1 indique que la droite de
régression ajuste bien les données. Cet indicateur varie entre 0 et 1. Une valeur de 1 indique
un parfait accord entre mesure et modèle, alors que la valeur 0 indique un total désaccord. Il
est donné par la relation :
2
2 ∑𝑛
𝑖=1(𝑅𝑠 𝑚𝑒𝑎𝑠 (𝑖)−𝑅𝑠 𝑒𝑠𝑡 (𝑖))
𝑅 = 1 −⁡ 2 (2.50)
∑𝑛
𝑖=1(𝑅𝑠 𝑚𝑒𝑎𝑠 (𝑖))

5.2.3.4. L'indice d'agrément (ou indice de concordance) de Willmott (d)


L’indice de concordance de Willmott est donné par la relation ci-dessous [53, 54]:
∑𝑛
𝑖=1(Rs est (i)−Rs meas (i))
2
𝑑 = 1 − [∑𝑛 ̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
(i)−R (i) (i)−R̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅̅
(i)|)2
] (2.51)
𝑖=1(|Rs est s meas |+|Rs
meas s meas
Pour une bonne précision des modèles, les valeurs de d doivent tendre vers 1.

5.2.3.5. La t-statistic (t)


L'un des indicateurs statistiques les plus utilisés pour évaluer la performance des modèles est
la t-statistic. D’après Jacovides et al. (1995) [55], l'utilisation de la MBE et de la RMSE
séparément peut conduire à une mauvaise décision dans le choix du meilleur modèle parmi
une série de modèles-candidats. Pour éviter cette situation, la t-statistic doit être utilisée
conjointement avec la MBE et la RMSE. Elle est définie par la relation [55, 56]:
1/2
(𝑛−1)𝑀𝐵𝐸 2
𝑡 = ⁡ [𝑅𝑀𝑆𝐸2 −𝑀𝐵𝐸 2 ] (2.52)
Plus t a une faible valeur, meilleure est la performance du modèle.
Tous les modèles étudiés ont été appliqués à l’ensemble des dix régions du pays. Pour une
bonne couverture territoriale, nous avons procédé à un maillage du pays selon le découpage
administratif (cf. figure: 2.25) et les capitales régionales ont été retenues comme sites
échantillons. A l’aide d’outils statistiques précédemment étudiés et pour chaque région, nous
avons évalué la performance de chaque modèle en le comparant aux données réelles mesurées
au sol (lorsqu’elles existent). A l’issue de cette étape, le meilleur modèle est retenu et utilisé
pour l’estimation du potentiel solaire de la région considérée. D’une région à l’autre et de
proche en proche, le potentiel solaire du pays tout entier a ainsi été estimé. Les résultats sont
présentés au chapitre 5 (§ 2).

6. Domestication de l’énergie solaire : de la ressource à l’énergie finale


6.1. Introduction
L'énergie solaire est une source d'énergie accessible à tous (industriels, collectivités et
particuliers). Grâce à celle-ci, il est possible de produire trois types d'énergies : l'énergie
calorifique avec les installations solaires thermiques (chauffe-eau solaire ou climatiseur
solaire), l'énergie électrique avec les installations solaires photovoltaïques et le solaire à
concentration thermodynamique [57]. L’électricité photovoltaïque a dans un premier temps
été développée pour des applications autonomes sans connexion à un réseau électrique pour
par exemple des satellites de télécommunication ou pour des habitations isolées. On la trouve
maintenant dans des applications de diverses puissances comme les calculatrices, les montres
et d’autres objets d’utilisation courante. Plus récemment, avec l’émergence d’installations
photovoltaïques connectées au réseau de distribution, le photovoltaïque a connu un
développement important en tant que moyen de production d’électricité.

6.2. Les différentes technologies de conversion


Il existe trois principales filières de conversion de l'énergie solaire: la filière thermique, la
filière thermodynamique et la filière photovoltaïque.

6.2.1. Solaire thermique


Le principe de l’énergie solaire thermique consiste à transformer la chaleur issue du soleil en
énergie thermique grâce à un fluide qui circule dans des panneaux exposés au soleil comme
nous le montre les figures ci-dessous. Cette forme de conversion d’énergie peut être directe
si on veut uniquement chauffer de l’eau sanitaire. Par contre, si on veut générer de
l’électricité, il faudra utiliser des générateurs qui convertissent l’énergie thermique générée en
électricité (par exemple, moteurs à air chaud).
Figure 2.26: Chauffe-eau solaire monobloc (a) et son schéma de principe (b)

Le principe de fonctionnement du capteur solaire thermique est montré par la figure 2.27.
Pour commencer, le rayon solaire traverse une plaque de verre transparente ; le rayon
lumineux sera alors absorbé après avoir traversé la plaque de verre, par une plaque de métal
noir qui absorbera environ 80 à 90% des rayons solaires. Puis, la chaleur ainsi générée est
transmise à un circuit d’eau qui alimente un circuit secondaire qui, à son tour, alimente une
habitation en eau sanitaire ou en chauffage.

Figure 2.27: Schéma de principe d’un chauffe-eau solaire à éléments séparés (a) et capteurs solaires sans
vitrage (b) [5]

L’énergie thermique utilise la chaleur du rayonnement solaire pour le chauffage de bâtiments


ou de l’eau sanitaire. Pour cette dernière il est intéressant de savoir que dans certains pays le
chauffage d’eau sanitaire représente environ 20% des dépenses énergétique d’un foyer et que
l’énergie solaire thermique peut subvenir à environ 80% de cette dépense énergétique [58].

Figure 2.28: Capteur solaire thermique conçu et fabriqué localement (ESP-Dakar)


6.2.2. Solaire (à concentration) thermodynamique
Le solaire à concentration thermodynamique est une technologie qui utilise des miroirs qui
concentrent l’énergie solaire vers un tube contenant un fluide caloporteur qui chauffe jusqu’à
une température pouvant atteindre 500°C. La chaleur obtenue est transférée à un circuit d’eau,
la vapeur alors produite actionne une turbine couplée à un alternateur qui produit de
l’électricité. L’un des grands avantages de cette technologie provient du fait que la chaleur
peut être stockée, permettant ainsi aux centrales solaires de produire de l'électricité pendant la
nuit. La centrale ANDASOL 1, à Grenade, a ainsi une autonomie de 7 heures, mais des
projets en cours de développement ont comme objectif une autonomie de 20 heures [62].

Figure 2.29: Capteurs thermodynamiques à concentration parabolique (a) et cylindro-parabolique (b)

En dehors des capteurs paraboliques et cylindro-paraboliques, d’autres technologies existent


comme les centrales solaires à tour. Dans ce type de centrale, une multitude de miroirs
orientables, appelés héliostats, concentrent l’énergie solaire sur une chaudière unique située
au sommet d’une tour (figure 2.30). La chaudière contient un liquide (généralement du sel
fondu) qui se chauffe jusqu’à 2000°C. Ce liquide porte ensuite à ébullition de l’eau dont la
vapeur actionne des turbines et produit de l’électricité.

Figure 2.30: Tour solaire de Barstow en Californie (USA) avec ses 1926 miroirs, délivrant 35,5 MWth et 10
MWelc [60]

L'avantage de la tour solaire par rapport aux capteurs cylindro-paraboliques est que les pertes
dues à l'ambiance sont inférieures car la surface exposée est limitée. Chaque héliostat traque
le soleil individuellement et le réfléchit en direction d'un récepteur au sommet de la tour
solaire. Le facteur de concentration varie de 600 à plusieurs milliers, ce qui permet d'atteindre
des températures importantes, de 800 °C à 1000°C [60]. Dans les conditions connues à ce
jour, toutes ces technologies à concentration nécessitent un ensoleillement direct important.

6.2.3. Solaire Photovoltaïque (PV)


Contrairement aux deux autres filières qui utilisent la chaleur du soleil, le solaire
photovoltaïque utilise plutôt la lumière du soleil (photons) pour produire de l’électricité.
D’ailleurs, la chaleur lui est plutôt défavorable comme nous le verrons dans les paragraphes
qui suivent. Cette lumière transmet son énergie aux électrons contenus dans un matériau semi-
conducteur (qui constitue la cellule PV). Cette transformation (effet photovoltaïque) est sans
action mécanique, ne génère aucun bruit, aucune pollution et ne nécessite aucun combustible.
De toutes ces trois technologies de conversion, le photovoltaïque mérite une attention
particulière à cause de la relative rentabilité et viabilité économique qu’il offre par rapport aux
deux autres technologies, mais aussi à cause de l’engouement qu’il suscite auprès des usagers.
En effet, le développement des systèmes de conversion rentables et économiquement viables,
passe nécessairement par la compréhension des différents composants du système à leur tête,
le panneau solaire PV. Ce dernier est composé des cellules solaires qui nécessitent étude et
compréhension.

7. L’effet photovoltaïque
L'effet photovoltaïque est un des effets photoélectriques9 [61]. L’effet photovoltaïque est
obtenu par absorption des photons dans un matériau semi-conducteur qui génère alors des
paires électrons-trous (excitation d'un électron de la bande de valence vers la bande de
conduction) créant une tension ou un courant électrique. Plusieurs types de composants
électroniques peuvent être créés à partir de ce principe. Ils sont appelés photodiodes,
phototransistors ou des photopiles.

7.1. Définition
Le terme «photovoltaïque» désigne le processus physique qui consiste à transformer l'énergie
lumineuse en énergie électrique par le transfert de l'énergie des photons aux électrons d’un
matériau. Le principe photovoltaïque a été découvert par le physicien français A. Becquerel
en 1839 et expliqué par Albert Einstein en 1905 (c’est pour cette explication qu’il a reçu le
prix Nobel de Physique en 1921) [62]. Le préfixe Photo vient du grec «phos» qui signifie
lumière. «Volt» vient du patronyme d’Alessandro Volta (1745-1827), physicien qui a
contribué aux recherches sur l’électricité. Photovoltaïque (PV) signifie donc littéralement
électricité lumineuse.

7.2. Historique
 En 1839, Antoine-César Becquerel constate les effets électriques que produisent les
rayons solaires dans une pile.
 En 1905, Einstein découvrit que l’énergie de ces quanta de lumière est proportionnelle à
la fréquence de l'onde électromagnétique. L'utilisation des cellules solaires débute dans
les années quarante. Le domaine spatial a besoin d'une énergie sans combustible
embarqué, les recherches s'intensifient sur le photovoltaïque.
 En 1954 est créée par les laboratoires BELL aux USA la première cellule photovoltaïque
avec un rendement de 4%.
Le spatial devient le banc d'essai de la technologie photovoltaïque. Les coûts de fabrication
élevés des cellules et leurs rendements médiocres ne leur permettent pas encore une
exploitation à grande échelle. Il faudra attendre les années 70 pour que les gouvernements et
les industriels investissent dans la technologie photovoltaïque [66].

7.3. Principe de fonctionnement d’une cellule solaire PV


La cellule solaire PV, aussi appelée photopile, constitue l’élément de base de la conversion
photovoltaïque. Il s’agit d’un dispositif semi-conducteur qui transforme en énergie électrique
l’énergie lumineuse fournie par une source d’énergie inépuisable, le soleil en l’occurrence.
9En Physique, l'effet photoélectrique (EPE) désigne en premier lieu l'émission d'électrons par un matériau soumis à l'action
de la lumière.
Elle exploite les propriétés des matériaux semi-conducteurs tels que les diodes, les transistors
et les circuits intégrés utilisés dans l’industrie de l’électronique.

Figure 2.31: Représentations en coupe d'une cellule photovoltaïque [62]

Comme nous venons de le mentionner, la cellule PV est constituée d’un matériau semi-
conducteur (le silicium en général). Les matériaux semi-conducteurs sont des corps dont la
résistivité est intermédiaire entre celle des conducteurs et celle des isolants. Les quatre
électrons de valence du silicium permettent de former quatre liaisons covalentes avec les
électrons de valence de quatre atomes voisins. Dans ce cas, tous les électrons sont utilisés et
aucun n’est disponible pour créer un courant électrique.

Figure 2.32: Structure moléculaire (a) et diagramme énergétique (b) du Silicium [63, 64]

Les électrons situés sur la couche la plus éloignée du noyau, qui participent aux liaisons
covalentes peuvent, sous l’effet de l’agitation thermique, devenir porteur de charge. Le
diagramme énergétique est constitué de deux bandes, la bande de conduction (où les électrons
peuvent se déplacer librement) et la bande de valence séparée par une bande interdite. Cette
dernière a une largeur Eg (Eg < 3,5 eV pour un semi-conducteur et Eg > 3,5 eV pour un
isolant) [64]. Les électrons de la bande de valence peuvent être excités vers la bande de
conduction, dans ce cas ils laissent derrière eux un trou libre de se déplacer dans la bande de
valence. Pour franchir la bande interdite, l’électron doit acquérir de l’énergie (thermique,
photon, etc.). Mais le nombre d’électrons libres dans un semi-conducteur intrinsèque reste très
faible. Ici le nombre de trou est égal au nombre d’électron. Pour augmenter la conductivité
des semi-conducteurs on y introduit des impuretés. Ce procédé est appelé dopage et il en
existe deux types, le dopage de type N et le dopage de type P.

7.3.1. Dopage de type N


On remplace un atome de silicium par un atome pentavalent (par exemple le Phosphore).
Quatre de ses cinq électrons assurent des liaisons covalentes avec les atomes voisins de
silicium et le cinquième resté disponible va être excité vers la bande de conduction très
facilement par l’agitation thermique. D’où le nombre d’électron libre qui va fortement
augmenter : dans ce cas le nombre de trou est très inférieur au nombre d’électron libre. On
obtient ainsi un cristal dopé N (négatif).

Figure 2.33: Dopage de type N [63]

7.3.2. Dopage de type P


De la même façon on introduit des atomes trivalents (le Bore par exemple), ses trois électrons
vont assurer les liaisons covalentes avec trois atomes voisins mais laisser un trou au
quatrième. Ce trou se déplace de proche en proche dans le cristal pour créer un courant. Ici le
nombre de trous est très supérieur au nombre d’électrons libres du cristal intrinsèque, on
obtient donc un cristal dopé P (positif).

Figure 2.34: Dopage de type P [63]

7.3.3. La jonction p-n (ou n-p)


En accolant la région dopé P et la région dopée N, on obtient la jonction P-N. Lors de cet
assemblage, les porteurs de charges libres s’attirent et se recombinent dans la zone de jonction
où les porteurs libres disparaissent : c’est la zone de transition.
Il ne reste donc plus que les ions dans cette zone qui vont créer un champ électrique interne au
niveau de la jonction et qui empêchent les charges libres restantes dans chaque zone de
traverser la jonction pour se recombiner.

Figure 2.35: Jonction p-n [63]

Sous l'effet de ce dopage, un champ électrique est présent dans le matériau de manière
permanente (comme un aimant possède un champ magnétique permanent). Quand un photon
incident (grain de lumière) interagit avec les électrons du matériau, il cède son énergie hν à
l'électron qui se retrouve libéré de sa bande de valence et subit donc le champ électrique
intrinsèque. Sous l'effet de ce champ, l'électron migre vers la face supérieure laissant place à
un trou qui migre en direction inverse. Des électrodes placées sur les faces supérieure et
inférieure permettent de récolter les électrons et de leur faire réaliser un travail électrique pour
rejoindre le trou de la face inférieure à travers un circuit extérieur, d’où le passage du courant
électrique (cf. figure 2.31-b).
La face supérieure de la cellule est traitée de manière à optimiser la quantité de lumière
entrant dans la cellule au moyen de traitement de surface, par l’application d’une couche anti
réflexion.

7.3.4. Association de cellules en modules et champs PV


La cellule cristalline prise individuellement ne permet pas d’utiliser l’énergie photovoltaïque
de manière efficace et pérenne. En effet, une cellule ne développe qu’une puissance
relativement faible (de l’ordre de 3 W) et la tension générée est limitée à la valeur du gap de
son matériau [57, 64, 65]. La tension générée peut varier entre 0.3 V et 0.7 V en fonction du
matériau utilisé, de sa disposition ainsi que de la température et du vieillissement de la cellule
[66]. On associe ainsi les cellules afin de pouvoir délivrer des tensions de 12V, 24V ou 48V.
D’autre part, la cellule est extrêmement fragile et sensible aux éléments extérieurs
(intempéries, corrosion, etc.). Pour utiliser l’énergie PV à grande échelle, les cellules sont
connectées entre elles en série pour augmenter la tension, en parallèle pour augmenter le
courant ou une combinaison des deux montages pour augmenter la tension et le courant à la
fois. Elles sont ensuite encapsulées entre une feuille de verre et une feuille de Tedlar
(Polyvinyl fluoride-PVF) ou -(CH2CHF)n-) à l’aide d’un polymère (Ethylene Vinyl Acetate
EVA).

Figure 2.36: Schématique d’assemblage d’une cellule PV au Si cristallin [67]

Après ce processus d’encapsulation, on obtient un module photovoltaïque. Les modules les


plus courants mesurent 1580 x 808 mm et contiennent 72 cellules pour une puissance de 200
Wc. Il existe bien entendu des modules de tailles différentes. Actuellement, des modules de
300 Wc et plus se développent sur le marché. Les cellules d’un module typique sont séparées
en plusieurs segments d’environ 18 cellules qui sont protégées par des diodes. Si une de ces
cellules venait à être ombragée, la diode se déclencherait de manière à protéger les cellules de
la chaîne. Au bout du processus, chaque module est testé sous des conditions normalisées
appelées Standard Test Conditions (STC): éclairement de 1000W/m², température des cellules
de 25° et un nombre d’Air Mass de 1,5.
De la même façon, pour une application de plus grande puissance et en fonction des besoins,
on peut associer en série et/ou en parallèle (ou les deux à la fois) plusieurs modules PV pour
obtenir un champ solaire PV. Le schéma ci-dessous illustre cette situation.
Figure 2.37: Association de cellules en module et des modules en champs PV [15]

7.3.5. Les déséquilibres dans les groupements de modules


Nous avons vu plus haut que tout ce qui a été dit pour une cellule élémentaire peut se
transposer au cas d'un groupement de cellules en modules et de modules en champs. Dans la
réalité, malgré un tri soigneux des cellules et des modules, il arrive, d'une part que l'on trouve
quelques disparités intrinsèques dans les caractéristiques électriques des modules, d'autre part
que les conditions de fonctionnement induisent ces disparités. Par exemple l'occultation
partielle ou totale d'une cellule par une feuille morte la transforme immédiatement en un
récepteur, une charge électrique, qui au lieu de générer de l'énergie va en recevoir de la part
des autres cellules bien éclairées. Elle devra dissiper une énergie thermique qui peut dépasser
largement l'énergie qu'elle est habilitée à dissiper de par sa structure et son encapsulation. On
peut donc s'attendre à des dégradations redoutables qui peuvent aller jusqu'à l'incendie si des
précautions ne sont pas prises au niveau des installations.

7.3.5.1. La photopile fonctionnant en récepteur


La figure 2.38 montre la caractéristique complète (dans les trois quadrants) d'une photopile
sous illumination. Le quadrant 1 correspond au fonctionnement en générateur avec I>0 et
V>0.
Si en raison du circuit extérieur, la tension aux bornes de la cellule est amenée à dépasser Voc
(quadrant 2), la cellule travaille alors en récepteur de très faible impédance, comme une diode
polarisée en direct [68]. Si c'est le courant qui traverse la cellule qui, en raison du circuit
extérieur, est amené à dépasser la valeur du courant de court-circuit, la cellule va à nouveau
travailler en récepteur, mais cette fois de très forte impédance, comme une diode polarisée en
inverse. On notera dans ce cas, qu'en raison de la résistance série Rs, la jonction n'est
polarisée en inverse qu'à partir du point A pour lequel V= -RsI.

Figure 2.38: Caractéristique (I-V) d’une photopile éclairée et polarisée par une source extérieure [68]
7.3.5.2. Généralisation des protections par diodes
Il peut arriver qu'une photopile occultée ait à supporter la tension directe de plusieurs modules
en série, donc une polarisation inverse dépassant 30V, soit la tension de claquage. Une
photopile standard ne peut supporter que des tensions inverses de l'ordre de la dizaine de volts
[68, 69].
Si l'on monte une diode au silicium en parallèle tête-bêche (figure 2.39-a), sur une branche de
18 photopiles en série (la moitié d'un module), la cellule occultée ne peut alors être polarisée
que par 17 cellules au maximum. En cas de déséquilibre, il faut bien sûr que la diode puisse
laisser passer le courant des modules qui se trouvent dans la branche et en fonctionnement
normal la diode de protection doit pouvoir être polarisée avec une tension inverse égale à la
tension de travail du module. Moyennant ces précautions dans le choix de la diode de "by-
pass", on peut être assuré que les modules ainsi protégés ne subiront pas de "hot-spot" (point
chaud) à cause d'un déséquilibre d'éclairement ou de réseau.
Pour éviter qu'une branche de cellules connectées en série ne reçoive de l'énergie d'autres
branches connectées en parallèle, il faut installer dans chacune des branches des diodes série
comme indiqué dans la figure 2.39-b.

Figure 2.39: Protection par diode anti-parallèle d’un groupement de photopiles en série [68]

En fonctionnement normal, ces diodes séries devront supporter le courant débité par la
branche et induiront une chute de tension de 0.6 V dans la branche [68, 70]. Il n'est pas
nécessaire de monter une diode par panneau. Mais une par branche est recommandée. Dans
certaines installations, plusieurs branches sont regroupées pour une seule diode série. La
plupart des installateurs remplacent ces diodes anti-retour par un fusible laissant passer deux
fois le courant nominal de la branche.

Figure 2.40: Plaque signalétique (gauche) et boîte de jonction avec diodes antiparallèles (droite) du module de
marque SUNPOWER

7.3.6. Recyclage des modules


Les modules sont recyclables en fin de vie (après 25 à 30 ans). Il est possible de récupérer le
verre, l’aluminium des cadres, le silicium des cellules et le cuivre des connecteurs. Ce
recyclage permet de réduire le coût énergétique des modules suivants, car une partie des
opérations d’extraction et de raffinage n’est plus nécessaire. L’industrie photovoltaïque
européenne a lancé l’initiative PVCycle [71] qui vise à recycler gratuitement les modules
photovoltaïques en fin de vie.

7.4. Les filières technologiques


Il existe aujourd’hui différentes technologies de cellules PV à des stades différents de maturité
technologique: le silicium cristallin, les couches minces et les cellules organiques. Ces filières
se partagent inégalement le marché.

7.4.1. Silicium cristallin (1ère génération)


Les cellules sont constituées de fines plaques de silicium, élément que l’on extrait du sable ou
du quartz. La filière silicium représente aujourd’hui l’essentiel de la production
mondiale des panneaux photovoltaïques. Il s’agit d’un matériau extrêmement abondant,
stable et non toxique. Cette filière est elle-même subdivisée en plusieurs technologies
distinctes de par la nature du silicium employé et/ou de sa méthode de fabrication. Cette
filière comporte deux technologies : le silicium monocristallin (de meilleure qualité mais
plus cher à produire) et le silicium multi-cristallin ou poly-cristallin (moins cher à produire
mais offrant des rendements moins élevés) [65, 72]. Le schéma ci-dessous décrit les
différentes étapes de fabrication d’une cellule à base du silicium cristallin.

Figure 2.41: Etape de fabrication des cellules [62]: - (1) minerai de Silicium – (2) raffinage (pour augmenter la
pureté) –(3) Silicium en fusion donnant des lingots - (4) après solidification – (5) wafer obtenu par sciage du
lingot –(6) traitement de surface par procédés physico chimiques et (7) cellule finie avec électrodes

La durée de vie des modules PV fabriqués à partir de ces cellules est estimée entre 25 et 30
ans.

Figure 2.42: Cellules PV monocristalline (a) et multi-cristalline (b).

7.4.2. Couches minces (2ieme génération)


Ces cellules sont obtenues en déposant des couches de matériaux semi-conducteurs et
photosensibles sur un support en verre, en plastique, en acier, etc. Ces procédés de fabrication
(dépôt sur ruban) visent la diminution de l’épaisseur des cellules. Différents matériaux
peuvent être utilisés, le plus répandu étant le silicium amorphe, mais d’autres matériaux
intègrent des éléments chimiques rares tels que le diséléniure de cuivre et d'indium (CIS) et de
gallium (CIGS) et parfois sujets à controverse (comme le tellurure de cadmium CdTe,
composé toxique). Cette technologie permet de baisser les coûts de production mais les
cellules ont un rendement moindre que dans le cas du silicium cristallin. Elle a connu un
développement important ces dernières années. La technologie à couche mince dont la plus
mature est le silicium amorphe (Sia) représentait en 2008 plus de 7% du marché mondial [73].
L'avantage de cette technique est l'utilisation de substrats à bas coût.
Malgré les potentialités de ces trois technologies, les problèmes de toxicité sur
l’environnement et d’approvisionnement en matières premières qu’elles soulèvent les
cloisonneront au laboratoire ou à des applications très spécifiques [73]. A noter que le
tellurure de cadmium est un alliage de métal lourd, très toxique, et peut tout comme le plomb
ou le mercure se concentrer dans la chaine alimentaire. L'UE en a interdit l'usage pour les
appareils électriques, exception faite pour les cellules PV.

Figure 2.43: Module PV souple au silicium amorphe αSi triple jonction (gauche) et module hybride
microcristallin-amorphe (droite) [62]

7.4.3. Cellules organiques (3ieme génération)


Ces cellules sont constituées de molécules organiques. Les capteurs solaires se présentent
sous forme de films de type photographique, souples, légers et faciles à installer. Il y a
actuellement trois types de cellules photovoltaïques organiques [65]: les moléculaires, celles
en polymères et les organiques hybrides. L’intérêt de ces technologies est d’offrir une énergie
solaire à un prix significativement inférieur aux technologies de première et de deuxième
génération mais elles sont encore au stade de la recherche et développement. Ces cellules sont
toutefois déjà utilisées dans certaines applications spécifiques à faible consommation et forte
valeur ajoutée comme les calculatrices ou le rechargement des appareils nomades.
Toutes ces technologies coexistent sur le marché dans des proportions équivalentes depuis de
nombreuses années malgré des prix et des rendements très différents. L’augmentation des
rendements focalise particulièrement l’intérêt des chercheurs.

Figure 2.44: Evolution du rendement des cellules en laboratoire de 1993-2015 [74]


Toutes les filières continuent de progresser de façon remarquablement continue depuis une
trentaine d’années. Il n’y a pas eu de grandes ruptures dans cette progression et les nouvelles
filières suivent sensiblement la même pente que les anciennes comme nous le montre la figure
2.44. On a pu montrer que la limite théorique du rendement de la conversion énergétique se
situe au-delà de 80% et n’est pas, a priori, hors d’atteinte. Les records en laboratoire le
rappellent régulièrement, tel celui de 41,6% obtenu en 2008 aux USA [72]. Le tableau 2.3
donne le comparatif des rendements des différents types de cellules.

Tableau 2.3: Evolution des rendements des différentes technologies [59]


Type Cellule Module Module Niveau de développement
(labo) (labo) (commercial)
1ère génération
Silicium mono-cristallin 24,70% 22,70% 12-20% Production industrielle
Silicium poly-cristallin 20,30% 16,20% 11-15% Production industrielle
2ième génération
Silicium amorphe 13,40% 10,40% 5-9% Production industrielle
Silicium cristallin en couche mince // 9,40% 7% Production industrielle
CIS 19,30% 13,50% 9-11% Production industrielle
CdTe 16,70% // 6-9% Prêt pour la production
3ième génération
Cellule organique 5,70% // // Au stade de la recherche
Cellule de Graëtzel 11% 8,40% // Au stade de la recherche
Cellule multi-jonction 39% 25-30% // Au stade de la recherche, production
exclusivement applications spatiales

7.5. Avantages et inconvénients du photovoltaïque


Comme pour toutes les autres technologies, le photovoltaïque présente beaucoup d’avantages
mais aussi des inconvénients que l’on ne peut nier.

7.5.1. Avantages
La technologie photovoltaïque présente un grand nombre d'avantages.
 D'abord, c’est une technologie de très haute fiabilité (aucune action mécanique, pas de
transport et zéro combustible pour son fonctionnement).
 Ensuite, le caractère modulaire des panneaux PV permet un montage simple et
adaptable à des besoins énergétiques divers. Les systèmes peuvent être dimensionnés
pour des applications de puissances allant du milliwatt au Mégawatt.
 Coûts d’entretien et de fonctionnement très faibles par rapport au système classique et
ne nécessite pas un personnel hautement spécialisé.
 Production décentralisée, au plus près du lieu de consommation.
 Temps de réalisation d’une centrale PV minimum.
 Enfin, la technologie photovoltaïque présente des qualités sur le plan écologique car le
produit fini est non polluant, silencieux et n'entraîne aucune perturbation du milieu, si
ce n'est l'occupation de l'espace pour les installations de grandes dimensions.

7.5.2. Inconvénients
Toutefois, le photovoltaïque présente des inconvénients non négligeables:
 La fabrication du module photovoltaïque relève de la haute technologique et requiert
des investissements d'un coût élevé.
 Source intermittente, dépend de l’ensoleillement toujours variable.
 Rendement réel de conversion encore faible.
 Pollution et énergivore à la fabrication.
 Enfin, lorsque le stockage de l'énergie électrique est nécessaire, le coût du générateur
PV est accru.
Malgré ces inconvénients, le marché photovoltaïque ne cesse de trouver des applications et de
s’agrandir. En plus, la technologie photovoltaïque est dans un processus de maturation dans
laquelle les inconvénients pourraient s’attendrir, surtout en ce qui concerne les coûts de
production [75].

7.6. Modélisation mathématique d’une photopile


La modélisation mathématique des cellules solaires est indispensable pour toute opération de
caractérisation du générateur photovoltaïque. En effet, plusieurs modèles empiriques ont
été présentés dans la littérature pour étudier le comportement de la photopile et déterminer ses
caractéristiques en particulier la caractéristique courant-tension et la caractéristique puissance-
tension. Ces modèles se différencient entre eux par les procédures mathématiques et le
nombre de paramètres intervenant dans le calcul de la tension et du courant du module PV. Ils
peuvent être classés en deux groupes : les modèles à une diode (ou exponentielle simple) et
les modèles à deux diodes (ou double exponentielle) [73, 76]. En raison de sa simplicité, le
modèle à une diode est actuellement le plus utilisé. Il permet d’exprimer l’intensité d’un
module PV en fonction de la tension à ses bornes et des conditions climatiques
(ensoleillement et température ambiante) [77]. Ainsi, le modèle à une diode est présenté dans
cette étude. Une cellule photovoltaïque peut être décrite de manière simple comme une source
idéale de courant qui produit un courant Iph proportionnel à la puissance lumineuse incidente,
en parallèle avec une diode qui correspond à l’aire de transition P-N de la cellule PV. Le
schéma électrique équivalent de la cellule PV pour le modèle à une diode est représenté par la
figure 2.45 ci-dessous:

Figure 2.45: Schéma électrique équivalent du modèle à une diode

Les caractéristiques électriques d’une cellule PV soumis à un rayonnement incident (S) sont
appréhendées à travers les paramètres de sortie de la cellule, à savoir le courant (I) et la
tension (V). En appliquant la première loi de Kirchhoff au schéma électrique équivalent ci-
dessus, les équations de base décrivant les caractéristiques électriques de la cellule peuvent
être formulées à travers les relations suivantes [78-85]:

7.6.1. La cellule «idéale»


Le schéma électrique équivalent de la cellule idéale est représenté dans le cercle en pointillé
de la figure 2.45. La caractéristique correspondante est donnée par l’équation de Shockley
[78]:
𝐼 = 𝐼𝑝ℎ − 𝐼𝑑 (2.53)
La diode étant un élément non linéaire, sa caractéristique I-V est donnée par la relation:
𝑞𝑉
𝐼𝑑 = 𝐼0 (𝑒𝑘𝑇 − 1) (2.54)
Le courant débité équivaut donc à :
𝑞𝑉
𝐼 = 𝐼𝑝ℎ − 𝐼0 (𝑒𝑘𝑇 − 1) (2.55)

7.6.2. La cellule réelle


Pour une cellule réelle, la caractéristique est bien différente de celle d’une cellule idéale. En
plus de la diode, son schéma électrique comporte une résistance série et une résistance shunt
comme nous le montre la figure 2.45 (rectangle en pointillé). On a donc la relation:
𝐼 = 𝐼𝑝ℎ − 𝐼𝑑 − 𝐼𝑠ℎ (2.56)
Où :
𝑆
𝐼𝑝ℎ = [𝐼𝑠𝑐𝑟 + 𝑘𝑖 (𝑇 − 𝑇𝑟 )] (𝑆 ) (2.57)
𝑟
𝑉𝑑 𝑉
𝐼𝑑 = 𝐼0 [𝑒𝑥𝑝 ( 𝑛𝑘𝑇 ) − 1] = 𝐼0 [𝑒𝑥𝑝 ( 𝑑 ) − 1] (2.58)
𝑉𝑡
𝑞
𝑇 3 𝑞𝐸𝑔 1 1
𝐼0 = 𝐼0,𝑟 ( ) 𝑒𝑥𝑝 [
𝑇𝑟 𝑛𝑘
( − )]
𝑇𝑟 𝑇
(2.59)
𝛼𝑇 2
𝐸𝑔 = 𝐸𝑔0 − 𝑇+𝛽 (2.60)
𝑛𝑘𝑇
𝑉𝑡 = 𝑞
(2.61)

𝑇𝑟 = (𝑇𝑟1 − 32) + 273 (2.62)

𝑉𝑠ℎ = 𝑉𝑑 et 𝑉𝑑 = 𝑉 + 𝐼𝑅𝑠 (2.63)


𝑉𝑠ℎ 𝑉𝑑 𝑉+𝐼𝑅𝑠
𝐼𝑠ℎ = = = (2.64)
𝑅𝑠ℎ 𝑅𝑠ℎ 𝑅𝑠ℎ

Alors :
𝑉+𝐼𝑅𝑠 𝑉+𝐼𝑅𝑠
𝐼 = 𝐼𝑝ℎ − 𝐼0 [𝑒𝑥𝑝 ( 𝑛𝑘𝑇 ) − 1] − 𝑅𝑠ℎ
(2.65)
𝑞

7.6.3. Modélisation mathématique du module ou panneau PV


De façon pratique, la puissance délivrée par une cellule individuelle est assez faible pour
pouvoir alimenter un système quelconque. Ainsi, pour augmenter cette puissance, on associe
plusieurs cellules en série et/ou en parallèle (ou une combinaison des deux). Si Ns désigne le
nombre de cellules connectées en série et Np le nombre de branches en parallèle, les relations
liant les grandeurs à la sortie du module sont données par [81, 86]:
𝐼𝑝ℎ,𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 = 𝑁𝑝 𝐼𝑝ℎ (2.66)
𝐼0,𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 = 𝑁𝑝 𝐼0 (2.67)
𝑛𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 = 𝑁𝑠 𝑛 (2.68)
𝑁
𝑅𝑠,𝑓𝑖𝑛𝑎𝑙 = 𝑁𝑠 𝑅𝑠 (2.69)
𝑝

L'équation (2.65) peut être explicité comme ci-dessous:


𝑁 𝑁
(𝑉+𝐼 𝑁 𝑠 𝑅𝑠 ) 𝑉+𝐼 𝑁 𝑠 𝑅𝑠
𝑝 𝑝
𝐼 = 𝑁𝑝 𝐼𝑝ℎ − 𝑁𝑝 𝐼0 {𝑒𝑥𝑝 [ 𝑛𝑘𝑇 ] − 1} −
𝑅𝑠ℎ
(2.70)
𝑁𝑠 ( )
𝑞
𝑉 𝐼𝑅𝑠 𝑁𝑝
(𝑁 + 𝑁 ) 𝑉+𝐼𝑅𝑠
𝑠 𝑝 𝑁𝑠
𝐼 = 𝑁𝑝 𝐼𝑝ℎ − 𝑁𝑝 𝐼0 {𝑒𝑥𝑝 [ 𝑛𝑘𝑇 ] − 1} −
𝑅𝑠ℎ
(2.71)
( )
𝑞

Cette dernière expression décrit le comportement électrique du module PV et détermine la


relation entre la tension et le courant fournis par ce module. C’est une relation non linéaire.
Dans les conditions idéales, Rs est négligeable (Rs=0) et Rsh est trop grand (Rsh = ∞) [81], par
conséquent :
𝑉
( )
𝑁𝑠
𝐼 = 𝑁𝑝 𝐼𝑝ℎ − 𝑁𝑝 𝐼0 {𝑒𝑥𝑝 [ 𝑛𝑘𝑇 ] − 1} (2.72)
( )
𝑞

Dans ces relations, on a:


Eg: Énergie de bande interdite du semi-conducteur (eV);
Eg0: Énergie de bande interdite à T=0K (eV);
I: Courant fourni par la cellule (A);
I0,final: Valeur finale de I0 (A);
I0: Courant de saturation (densité de courant de fuite de la diode en l'absence de lumière) (A);
Id: Courant de diode (A);
Io,r: Courant de court-circuit de la cellule à STC (2.10-5 A);
Iph,final: Valeur finale de Iph (A);
Iph: Photocourant (A);
ISC: Courant de court-circuit (A);
Iscr: Courant de court-circuit à la température de référence (3.75 A);
Ish: Courant traversant la résistance shunt (A);
k: Constante de Boltzmann (1.38×10-23 J/K);
Ki : Coefficient de température du courant de court-circuit de la cellule (A/K);
n : Facteur d'idéalité ou de qualité de la diode (compris entre 1 et 2 ; en général, il augmente
quand le courant diminue);
nfinal: Valeur finale du facteur d'idéalité n;
Np: Nombre de cellules connectées en parallèle;
Ns: Nombre de cellules connectées en série;
q: Charge de l’électron (1.602×10-19 C);
Rs,final: Valeur finale de Rs (Ω);
Rs: Résistance série de la cellule (Ω);
Rsh: Résistance Shunt de la cellule (Ω);
S: Rayonnement solaire (W/m2);
Sr : Rayonnement solaire de référence (1000 W/m2);
T: Température de fonctionnement de la cellule (K);
Tr: Température de référence de la cellule (K)
Tr1: Température de référence de la cellule en degré Fahrenheit (40);
V: Tension de sortie de la cellule (Volt);
Vd: Tension de la diode (Volt);
Vt: Tension de jonction thermique (mV);
α, β: Paramètres définissant l’énergie du band gap du semi-conducteur (eV/K2, K).
Le circuit équivalent du module constitué de Ns cellules connectées en série et Np branches en
parallèle est:

Figure 2.46: Schéma équivalent du module [82, 83]


Le facteur d'idéalité (n) présenté dans le tableau 2.4 dépend de la technologie photovoltaïque
utilisée.
Tableau 2.4: Facteur d'idéalité (n) [82, 83]
Technology Si-mono Si-poly a-Si:H a-Si:H tandem a-Si:H triple CdTe CIS AsGa
n 1.2 1.3 1.8 3.3 5 1.5 1.5 1.3

Tableau 2.5: Paramètres Eg0, α et β de la relation (2.60), [78]


Eg(T=0K), eV α x 10-4, eV/K2 β, K
Si 1.17 4.730 636
AsGa 1.52 5.405 204
InP 1.42 4.906 327

7.6.4. Le facteur de forme (ff)


La puissance fournie au circuit extérieur par une cellule PV sous éclairement dépend de la
résistance de charge (résistance externe placée aux bornes de la cellule). Cette puissance est
maximale (notée Pmp) pour un point de fonctionnement (Imp, Vmp) de la courbe courant-
tension (courants compris entre 0 et Icc et tension comprise entre 0 et Voc) (Figure xxxx
chapitre 5). Le facteur de forme (fill factor) est défini par la relation suivante:
𝑃𝑚𝑝 𝑉𝑚𝑝 ×𝐼𝑚𝑝
𝑓𝑓 = 𝑉 ×𝐼 = 𝑉 ×𝐼 (2.73)
𝑜𝑐 𝑠𝑐 𝑜𝑐 𝑠𝑐

7.6.5. Le rendement de conversion


Le rendement de conversion de la cellule (ou du module) est défini comme étant le rapport
entre la puissance maximale délivrée par la cellule (module) et la puissance lumineuse
incidente Pin.
𝑃𝑚𝑝 𝑓𝑓×𝑉𝑜𝑐 ×𝐼𝑠𝑐
𝜂= 𝑃 = (2.74)
𝑖𝑛 𝑃 𝑖𝑛
Avec :
Pin : Puissance solaire incidente (W/m2). La densité de puissance incidente est égale à : 𝑃𝑖𝑛 ⁄𝐴,
A (m2) étant l’aire de la cellule. D’après cette relation, le rendement peut être amélioré en
augmentant le facteur de forme (ff), le courant de court-circuit (Isc) et la tension à circuit
ouvert (Voc).

8. Conclusion
Au terme de ce chapitre, nous pensons avoir atteint l’objectif initialement fixé. Ainsi, nous
nous sommes en premier lieu familiarisés avec quelques notions importantes assez souvent
mal maîtrisées dans la pratique. Nous avons caractérisé le soleil et donné les outils
trigonométriques permettant de le repérer dans le ciel. Ensuite, nous avons étudié les
principaux phénomènes atmosphériques limitant le rayonnement solaire au sol ainsi que les
appareils de mesure et de calibration. Plusieurs modèles d’estimation des paramètres solaires
ont été étudiés et ceux qui conviennent le mieux à notre zone d’étude ont été validés et utilisés
pour évaluer le potentiel solaire du Cameroun. Les résultats des simulations sont présentés au
chapitre 5 de ce mémoire. En fin, nous avons étudié les différentes filières et technologies de
conversion de l’énergie solaire. Malgré les nombreux défis (technologiques, économiques,
politiques, environnementaux, etc.) qui subsistent, la plupart de ces technologies sont de nos
jours, matures et éprouvées. Elles ont connu ces dernières années un développement industriel
spectaculaire et l’on a bon espoir qu’elles se développeront davantage les années à venir pour
le bonheur de l’humanité toute entière.
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