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Chapitre 2
Matériaux Magnétiques
2.1 Introduction
De nos jours, l’importance du magnétisme dans notre vie a poussé les physiciens vers la
compréhension avancée et approfondie des propriétés magnétiques des solides ainsi qu’à
l’origine des moments magnétiques et leur arrangement naturel.
Les matériaux magnétiques sont actuellement au cœur du développement scientifique et
technologique moderne. Leur utilisation est étendue à travers les champs d'applications à savoir,
l'énergie électrique, l'informatique, dans les machines électriques….
Cela revient aux propriétés magnétiques très variées que possèdent ces matériaux,
propriétés qui se manifestent à différentes échelles telles que l'échelle atomique, microscopique
et macroscopique, ce qui les rend un vaste domaine de recherche que se soit pour les physiciens
ou pour les technologues.
Pour la maîtrise des matériaux magnétiques, les recherches s'orientent ces dernières
années vers le développement de :
• Modèles caractérisant le cycle d'hystérésis qui est la propriété la plus remarquée dans ces
matériaux.
• Modèles pour la quantification des pertes d'énergie dans ces matériaux pendant leur
fonctionnement.
• Nouveaux matériaux plus performants.
2.2 Définition
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Un matériau magnétique est composé d’un ensemble de cristaux. Chaque cristal est une
structure spatiale périodique d’ions d’éléments simples. Chacun de ces ions étant formé d’un
noyau et d’un nuage d’électrons. En physique l’électron décrit une orbite dont le déplacement de
charge est équivalent à un courant. D’après la loi d’Ampère, ce courant crée un moment
magnétique appelé «moment orbital ». En parallèle, on décrit improprement le spin de l’électron;
comme la rotation de l’électron sur lui-même qui donne un moment magnétique dit « moment de
spin ».
Les propriétés magnétiques d’un matériau sont attribuables au spin des électrons et, à leur
mouvement orbital autour du noyau.
Le moment magnétique total de l’atome est la somme des moments orbitaux et des
moments de spin.
Ce moment est lié au moment cinétique (Gl) résultant du mouvement orbital par la
relation:
Ml = - (e/2m)Gl
La direction opposée des deux moments est due à la charge négative de l’électron.
En tournant sur lui-même l’électron crée un moment cinétique de spin Gs qui peut
prendre deux valeurs distinctes. Gs = 1/2(h/2π) et Gs = -1/2(h/2π).
Proposée initialement par S.A.Goudsmit et G.Uhlenbeck pour rendre compte des spectres
atomiques (1925), la notion de spin a été justifiée ensuite par Dirac en application de la
mécanique quantique. A ce moment cinétique de spin est associé un moment magnétique de spin
tel que:
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Ms = - (e/m)Gs
Il apparaît que le spin est deux fois plus efficace qu’un moment orbital dans la production
du moment magnétique.
Le moment magnétique atomique total est la somme des moments magnétiques orbitaux
et de ceux produits par le spin. Dans une situation fréquemment rencontrée appelée « couplage
de Russel-Saunders » ou couplage L.S.
r la perméabilité relative du matériau. Les matériaux peuvent être classés suivant leur
comportement, c’est-à-dire suivant leur susceptibilité magnétique .
Les matériaux magnétiques laissent passer les lignes de force avec une certaine facilité.
Ils sont caractérisés par une perméabilité relative. La perméabilité relative est symbolisée par la
lettre grecque µ(mu). Elle représente la facilité avec laquelle les lignes de force magnétiques
peuvent s'établir dans le matériau.
Tous les matériaux ont une perméabilité, même s'il ne s'agit pas de matériaux
magnétiques, comme le vide par exemple. L'air se comporte de façon identique au vide. Sa
perméabilité est symbolisée par µo et elle est donnée par la relation suivante :
La perméabilité relative est la valeur dont il faut tenir compte lorsque nous introduisons
un noyau dans une bobine. Pour les matériaux non magnétiques elle a été admise comme 1,
puisque ces matériaux ne facilitent pas le passage des lignes de force. Par contre, il n'est pas
possible de faire pareil avec les matériaux magnétiques. Ils ont tous un comportement différent
en fonction de leur composition.
C'est pourquoi leur perméabilité a été appelée perméabilité relative. Elle est symbolisée
par µr .Elle qualifie la facilité avec laquelle les charges magnétiques peuvent se déplacer dans le
matériau.
La perméance Λ n'exprime avec quelle facilité les charges peuvent passer à travers la
matière, en fonction du flux magnétique Ф par rapport à la différence de potentiel magnétique:
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2.5.5 Réluctance R
3
2
1 H=kI
H=kI
On peut donc appliquer les lois de Kirchhoff et les formules d’association de réluctances
sont les mêmes que pour les résistances.
2.6.1 Aimantation
C’est un critère qui représente une grandeur physique privilégiée, lors du choix des
matériaux magnétiques pour la construction électrique, qui est basé sur l’importance de la
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polarisation magnétique. Mais il existe des matériaux magnétiques exceptionnels, comme le fer
et un certain nombre d’aciers et alliages pouvant atteindre une aimantation importante dans un
environnement favorable.
A la place de l'aimantation, les spécialistes des matériaux qui travaillent en construction
électrique préfèrent utiliser généralement la polarisation magnétique : J 0 M
J s'exprime en Teslas, unité commode pour évaluer les performances de nombreux
matériaux magnétiques industriels.
Remarques :
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2 2 2
P
6
e Bmax f 2 W / m3
Cette formule est donnée à titre indicatif. Nous retiendrons simplement que les pertes par
courants de Foucault augmentent avec e, Bmax et f, et qu'elles diminuent quand la résistivité du
matériau augmente
Remarques :
Les pertes par hystérésis et par courants de Foucault prennent naissance à l’intérieur du
matériau. Elles sont très souvent cumulées et prénommées « pertes magnétiques ou pertes fer » :
Pertes fer = CFER * (f/fo)k * (B/Bo)2 * M
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Ces Matériaux sont caractérisés par une susceptibilité relative positive, de faible
amplitude (10-6 à 10-2) et pratiquement constante par rapport à la variation de la température.
Les vecteurs M et H sont de même sens et l’aimantation disparaît avec le champ d’excitation.
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Dans ces matériaux, les moments magnétiques permanents s’alignent sous l’effet d’un champ
magnétique. Le moment magnétique est non nul.
Dans la matière paramagnétique, les moments magnétiques sont en général orientés
aléatoirement. Ces matériaux sont rares (exemples : aluminium et platine). Le tableau suivent
donne quelques valeurs de susceptibilité à température ambiante.
Tableau 2.2 Susceptibilité relative de quelques éléments paramagnétiques.
Matière χr Matière χr
Na 8,6.10-6 Pt 1,2.10-5
Al 7,7.10-6 U 3,3.10-5
Mn 1,2.10-4 CoO 0,75.10-3
Ta 1,1.10-6 Fe3C* 3,7.10-5
W 3,5.10-6 Feγ* 2,5.10-5
Ce type de matériaux est caractérisé par une susceptibilité χ négative, de faible amplitude
et indépendante de la température et de l’intensité du champ magnétique excitateur. Les vecteurs
M et H sont de sens contraires et l’aimantation disparaît avec le champ d’excitation. Le
moment magnétique résultant est nul.
Lorsqu’on le soumet à un champ magnétique extérieur, il réagit faiblement en créant un
champ magnétique contraire. Sur le plan technologique les matériaux diamagnétiques ne
présentent aucun intérêt, à l’exception toutefois des matériaux supraconducteurs qui peuvent être
utilisés pour réaliser des écrans magnétiques. Ils sont très abondants et forment la masse des
matériaux qu’on appellera « non magnétique » tel que le bois, le plastique
Tableau 2.3 Groupes et éléments des matériaux diamagnétiques.
Dans cette catégorie, la susceptibilité est très élevées r >>1(jusqu’à +106), positive et
variable avec l’excitation magnétique. D’autre part la température influence particulièrement :
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Ces matériaux sont d’une classe d’oxydes appelés ferrites. Dans la structure cristalline de
ces matériaux, on peut distinguer deux familles de sites A et B (deux réseaux) occupés par des
ions possédant des moments magnétiques mA et mB respectivement. Le nombre de site A diffère
du nombre de sites B et le plus souvent mA ≠ mB. Le fort couplage antiferromagnétique existant
entre les sites A et B provoque une aimantation spontanée M même en l’absence d’un champ
magnétique appliqué. Le tableau suivant résume les principales caractéristiques des différents
matériaux magnétiques.
Tableau 2.4 Principales caractéristiques des différents matériaux magnétiques
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D’après le marché mondial des matériaux magnétiques pour le génie électrique illustré
sur le Tableau 5, nous montrons l’évolution économique des matériaux magnétiques, ce qui
traduit son importance et son impact économique. Ceci nous donne rapidement une idée sur
l’application très étendue de ces matériaux magnétiques essentiellement les domaines du génie
électrique, de l’informatique, de l’électronique,…
Les matériaux magnétiques sont généralement séparés en deux type : les matériaux doux
et les matériaux durs (aimants permanents). Les matériaux magnétiques doux peuvent être
aimantés à l’aide de champs magnétiques faibles. Ils sont utilisés dans les machines électriques
pour canaliser et concentrer le flux magnétique. Les matériaux magnétiques durs conservent leur
état d’aimantation initial même lors de l’application d’un champ magnétique relativement élevé.
Ils sont utilisés comme source de champ magnétique dans les machines électriques.
Matériaux à cycle d’hystérésis étroit pour minimiser les pertes par hystérésis, Hc : faible
(<1000 A/m), Br : élevée, ils s’aimantent et se désaimantent très facilement. Ils sont en général
feuilletés et à base de fer (le fer pur a une résistivité trop importante). On distingue
essentiellement :
Les aciers électriques (au silicium): basses fréquences : f = 50 Hz;
Les alliages fer nickel ou cobalt: moyennes fréquences : f < 100 kHz;
Les ferrites (oxydes de fer): hautes fréquences : f < 1000 kHz
Ce sont en général des matériaux doux mécaniquement. La propriété fondamentale de ces
matériaux magnétiques doux est la capacité à réagir à un champ magnétique extérieur de faible
intensité. Le champ coercitif, moHc, doit être le plus faible possible (de l'ordre de 1 mT dans les
matériaux les plus performants) et la perméabilité initiale M/H doit être maximale au contraire
(elle peut être supérieure à 105). Matériaux (ex : fer et ses alliages) qui possèdent une
aimantation rémanente facile à annuler (Hc est petit). Super Malloy( fer, nickel, molybdene…):
Hc = 0.16 Am-1; Br = 1.2T ( l'un des plus doux)
On les utilise pour réaliser des électroaimants ou des circuits magnétiques fonctionnant en
régime alternatif (machines électriques, transformateurs, …).
En d’autres termes ces matériaux présentent peu de défauts dans leur structure cristalline et
un très haute perméabilité.
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On utilise un matériau magnétique doux lorsque celui-ci doit canaliser un flux magnétique
variable à de hautes fréquences. Le matériau magnétique doit réagir rapidement et franchement à
de faibles variations du champ inducteur sans subir d’échauffement ou sans que sa réaction soit
trop sensible à la fréquence du champ. Pour cela les matériaux magnétiques doux sont utilisés
dans les noyaux (ou circuits magnétiques) des transformateurs, des moteurs et des générateurs,
dans les inductances de précision des circuits électroniques, les écrans magnétiques,…etc
Tableau 2.5 Propriétés des matériaux magnétiques doux les plus usuels
Aciers électriques
Ils sont essentiellement utilisés, dans les machines électriques travaillant aux fréquences
industrielles (transformateurs et machines tournantes).
Ils sont constitués de tôles en acier allié à du silicium (1 à 5 %), ce qui a l’avantage
d’augmenter la résistivité mais l’inconvénient de rendre les tôles cassantes. On distingue :
- les tôles classiques à grains non orientés. CFER 5 W / kg
Elles sont obtenues par un laminage à chaud suivi d’un décapage chimique, d’un
dernier laminage à froid et d’un traitement thermique.
Elles sont essentiellement utilisées dans les machines tournantes et les
transformateurs de faible puissance (< 100 kW).
- les tôles à grains orientés. CFER 1 W / kg
Le procédé de fabrication est plus complexe et comporte un laminage à chaud suivi
de plusieurs laminages à froid et traitements thermiques intermédiaires.
Des propriétés magnétiques optimales sont obtenues, mais uniquement dans le sens
du laminage : forte perméabilité, induction à saturation importante, très faibles
pertes fer.
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Elles sont essentiellement utilisées dans les transformateurs de forte puissance (> 1
MW).
Le nickel et surtout le cobalt sont des métaux onéreux et sont alliés au fer dans des
proportions importantes (30 à 80 %) ce qui rend ces alliages beaucoup plus chers que les aciers
électriques.
Ils sont essentiellement utilisés en moyenne fréquence (< 100 kHz) et généralement dans des
domaines où la puissance mise en jeu est plutôt faible :
- électrotechnique miniaturisée (appareils de mesure, tachymètres, certains relais...)
- téléphonie
- dispositifs de sécurité (disjoncteurs différentiels, blindage magnétique)
Ferrites douces
Elles sont très utilisées en Electronique de Puissance et plus particulièrement dans les
alimentations à découpage où la fréquence de fonctionnement est élevée (f > 100 kHz)
Ce sont des céramiques ferromagnétiques à base d’oxydes de fer (X.Fe 12O19 -- X = Mn
ou Ni, Zn). Elles sont fabriquées sous atmosphère inerte : Après mélange et broyage des
composants, les poudres sont assemblées par frittage à haute température (1200 °C). On obtient
ainsi un matériau de grande résistivité, massif, mais malheureusement très cassant.
Ces matériaux sont utilisés pour la réalisation d’aimants permanents, les aimants de
levage, les noyaux des haut-parleurs, les moteurs électriques de faible puissance, les lentilles
magnétiques pour tube cathodiques,…etc. Ils possèdent une surface du cycle d’hystérésis élevée
(Pertes par hystérésis importantes), une induction rémanente importante et un champ coercitif
élevé (généralement supérieur à 10 KA/m),. Ils s’aimantent et se désaimantent très difficilement
Ils sont en général massifs et à base de fer ou de terres rares ( Sm : samarium - Nd :
Néodyme). Ils sont souvent associés à du fer doux qui canalisent les lignes d’induction et sont
aimantés lors du procédé de fabrication. On distingue essentiellement, aujourd’hui :
Les ferrites dures: moins chères et le plus utilisé;
Les alliages à base de terres rares: très performants et en expansion;
Les « alnico » (alliages fer + Al Ni Co).
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On utilise les matériaux magnétiques durs lorsque le champ magnétique engendré par le
matériau doit rester stable dans le temps et être si possible élevé, et ce même en présence de champs
magnétiques extérieurs parasites.
Dans les matériaux magnétiques durs, l'aimantation rémanente et le champ coercitif sont
les paramètres physiques essentiels. Il existe deux grandes catégories d'aimants, les ferrites et les
aimantes hautes performances de type Nd-Fe-B. A chaque catégorie correspond un type
d'applications bien spécifiques. Les aimants ferrites, de rémanence et coercitivité modestes,
trouvent l'essentiel de leurs applications dans les moteurs de faible puissance, utilisés dans
l'industrie automobile. Les aimants de haute performance sont principalement utilisés dans la
micro-informatique et les télécommunications.
Tableau 5.6 Propriétés des matériaux magnétiques durs les plus usuels
Champ Induction Facteur de
Matériau Composition ( ٪ ) coercitif rémanente mérite,
Hc (103 A/m) Br (T) (BH)max
(KJ/m3)
Acier au chrome 0,9 C-3,5 Cr-0,3 Mn 5.2 0.97 2.3
Acier au cobalt 0,7 C-17 Co-8 W-2,5 Cr 11 0.95 5.2
Alni-a 59,5 Fe-24 Ni-13Al-3,5 Cu 43 0.62 10
Alnico-I 63 Fe-20 Ni-12 Al-5 Co 35 0.72 11
Cunife 60 Cu-20 Ni-20 Fe 44 0.54 11.2
Co-Pt 77 Pt-23 Co 250 0.52 74
NdFeB (fritté) Nd2Fe14B 848 1.16 255
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BHmax : Ce produit représente l'énergie maximum qui peut être emmagasinée dans un
aimant.
T max : Température maximale en (ᵒc) à laquelle l’aimant fonctionnera sans détérioration
(réversible).
Figure 5.3 Courbes de désaimantation pour les grandes familles de matériaux magnétiques durs
(Aimants permanents)
Exemple FMM
Un aimant permanent en alnico possède les dimensions données à la suivante. Les pièces
polaires ajoutées aux extrémités de l'aimant sont en fer doux, et servent a canaliser le flux vers
l'entre fer. On suppose que la longueur de l'entrefer est variable, ce qui permet de faire varier le
flux Φ. Calculons la FMM développée par l'aimant lorsque le flux vaut : (19,2 mWh, 15kA/m) et
(3.2Wb, 50kA/m).
Solution
La section de l'aimant est: A = 100 mm x 160 mm = 16 000 mm2 = 0,016 m2
a) Pour un flux de 19,2 mWb, la densité de flux dans l'aimant est : B = Φ/A = 1.2 T.
il produit une FMM de : FMM = Hl = 15 000 x 0.200 = 3000 A
L'aimant agit donc comme une bobine qui développe une FMM de 3000 ampères-tours .
b) Lorsqu'on augmente l'entrefer de façon que le flux tombe à 3,2 mWb, la densité de flux
devient :
B= 0,2 T, cette densité, la valeur de H développée par l'aimant est de 50 kA/m. Il s'ensuit que la
FMM créée par l'aimant est : FMM = Hl = 50000X 0.200 = 10 000 A
L’aimant agit maintenant comme une bobine qui développe une FMM de 10 000 A. tours
Une modélisation linéaire (Br, Hdem, a) est bien adaptée aux aimants modernes dits
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Ha
Hcj Hcb
Dans le cas des aimants durs de type ferrite et terres rares, H cb correspond sensiblement à
Ba = 0 (perméabilité relative proche de 1), mais il ne s’agit que de la valeur du champ pour
laquelle l’induction s’annule, généralement la valeur limite, conduisant à une désaimantation
irréversible significative, est bien plus élevée.
C’est la valeur HcJ correspondant à l’annulation de l’aimantation qu’il ne faut absolument
pas atteindre sous peine de désaimantation irréversible.
La caractéristiques B(H) des aimants modernes est alors bien modélisée par une droite et
on peut utiliser aisément un modèle magnétique avec une force magnétomotrice constante et une
réluctance interne qui nous permettra de calculer simplement le flux généré.
Par exemple pour un aimant de section et d’épaisseur constantes S a et ea :
Sa
1 ea
Ba Ra .
ea Ba Ea .e a a . 0 Sa
a . 0
a
Droite de charge
ou d’entrefer
Caractéristique
intrinsèque de l’aimant
Point de
fonctionnement
Ha
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Notons que la présence d’un bobinage, entourant le circuit magnétique et alimenté par un
courant, conduirait à un décalage horizontal de la droite de charge et contribuerait à réduire ou
augmenter le champ selon son signe.
Wa BB a H a .dBa .Va
r
Ba
Ba B r
Ha avec a . o
Br
B
Ba
B'a2 Br .B'a a Br Ba 2 Droite d’entrefer Wa
B r H a .dB'a Va
2.
Br
2. Caractéristique
Ba
de l’aimant We
L’énergie stockée dans l’aimant est nulle Ve
quand Ba = Br (aimant en court-circuit
magnétique)
Ha
et maximale lorsque Ba = 0.
Br Ha
WaMax B2r
Va 2.
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Bibliographie
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