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Turbomachines 1

Chapitre 1 : Généralités sur les Turbomachines


1-1 Introduction

Le transfert de l'énergie des fluides à une roue en rotation, sur laquelle sont montées des
aubes ou des pales, et vice versa, a donné naissance à une classe spéciale de machines
appelées "turbomachines". La roue en rotation est appelée " rotor ". Le flux du fluide est
continu.

Il est devenu habituel de diviser les turbomachines en deux groupes principaux : les
machines qui consomment la puissance et les machines qui produisent de la puissance.

Dans les machines qui consomment de puissance, le transfert d'énergie se fait de l'arbre
aux pales, puis au fluide qui tend à accroître le niveau d'énergie du fluide en dissipant la
puissance de l'arbre. D'autre part, les machines de production d'énergie utilisent
l'énergie disponible du fluide pour effectuer le travail de l'arbre. Les machines
appartenant aux premiers types sont principalement appelées pompes, ventilateurs et
compresseurs, tandis que celles de la seconde catégorie sont appelées turbines

Remarque : Les mots rotor et écoulement continu distinguent les turbomachines des
moteurs alternatifs (à piston).

• Classement des turbomachines


Il est possible de classer les turbomachines selon des caractères suivants :
1— Au sens de l’échange d’énergie :
• machines génératrices (ou de compression)
• réceptrices (ou de détente) ;
2—l’état du fluide : liquide ou gazeux ;
3— le trajet du fluide par rapport à l’axe, qui conduit à distinguer :
• les machines radiales : centrifuges (figure 1) ou centripètes
• les machines axiales (Figure 2 et 3)
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• les machines mixtes hélico-centrifuges ou hélico-centripètes,


centripètes, ce type de
machines sont rares en pratique (Figure 4)

4— le comportement compressible ou incompressible de ce fluide ;


5— le nombre d’étages : machines monocellulaire
mono (mono-étagée) ou multicellulaires
(multi-étagée) (figure 5) .

Figure 1-a : Pompe centrifuge

Figure 2-a : Turbine à gaz


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Figure 2-b : Turbine à gaz (Coupe B-B)

Figure 3-b : Turbine à vapeur ( coupe C-C)


Figure 3-a: Turbine à vapeur
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Figure 3-c : Turbine à vapeur ( coupe B-B) Figure 4 : Machine mixte

Figure 5 : machine centrifuge de compression multicellulaire à 5 étages


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1-2 Constitution des turbomachines


Une turbomachine ne comportant qu’un seul rotor est dite à simple étage ou encore
monocellulaire. Les machines comportant plusieurs étages sont également appelées
multicellulaires.

Une machine monocellulaire complète se compose de trois organes distincts que le


fluide traverse successivement :

1- Le distributeur dont le rôle est de conduire le fluide depuis la section d’entrée de


la machine [identifiée par l’indice 0] à la section d’entrée du rotor [identifiée par
l’indice 1] en lui donnant une vitesse et une direction appropriées. Le
distributeur peut être une simple canalisation ou comprendre une couronne
d’aubes fixes (stator, indispensable s’il faut dévier l’écoulement
tangentiellement), appelées en anglais « Inlet Guide Vanes (IGV) ». Ces aubes sont
parfois orientables afin de régler le débit.
2- Le rotor au sein duquel s’effectue l’échange d’énergie par travail des forces
aérodynamiques sur les aubes en rotation.
3- Le diffuseur dont le rôle est de collecter le fluide à la sortie du rotor [identifiée
par l’indice 2] et l’amener à la section de sortie de la machine [identifiée par
l’indice 3]. Comme pour le distributeur, le diffuseur peut inclure une (voire deux)
couronnes d’aubes fixes. Ces aubes fixes sont notamment utiles lorsque
l’écoulement à une composante tangentielle de vitesse à la sortie du rotor et
servent à ramener l’écoulement dans la direction principale du tube de courant
(axiale ou radiale), raison pour laquelle on utilise parfois le terme redresseur. Le
distributeur et le diffuseur ne sont pas toujours présents, ou sont parfois réduits
à un tronçon de canalisation. C’est notamment le cas pour les hélices et éoliennes.
Dans les machines multicellulaires, chaque étage ne comprend généralement que
deux éléments, à savoir un distributeur et un rotor pour les turbines, et un rotor
et un diffuseur pour les pompes et compresseurs.
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1-3 Principaux organes constitutifs d’une machines monocellulaire

Afin d’obtenir une idée concrète sur ces organes on se propose de décrire
sommairement deux types de machines parmi les plus classiques.

- Une pompe centrifuge entant qu’exemple de turbomachine de compression


radiale à fluide incompressible.
- Une turbine à gaz entant qu’exemple de turbomachine de détente axiale à fluide
compressible.

1-3.-1 Description d’une pompe centrifuge

Coupe B-B Coupe A-A

Figure 6 : Schéma descriptif d’une pompe centrifuge.

La turbomachine est délimité par les brides d’entrée B1 et de sortie B2, par lesquelles
elles se raccordent aux tubes d’aspiration T1 et de refoulement T2.

La partie active de la machine est constituée par la roue ou rotor qui comporte les aubes

(appelées aussi ailettes ou pales) mobiles qui tourne à une vitesse constante ω autour

de l’axe o-o’. L’espace entre deux aubes mobiles constitue un canal mobile.
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Du faite de la rotation, les aubes mobiles exercent sur le fluide des efforts de pression.
Ceci se traduit par l’existence d’une surpression le long de la face menante (extrados) et
une dépression sur la face menée (intrados).

Le travail des forces de pression ainsi engendrées nécessite l’apport d’énergie


mécanique par le rotor. C’est ainsi qu’il y a un transfert d’énergie entre le rotor et le
fluide pendent la traversé des canaux mobiles.

Le transfert se manifeste par une augmentation de la pression et de l’énergie cinétique


du fluide.

La couronne d’aubes fixes qui porte le nom de diffuseur provoque l’augmentation de la


pression par transformation d’une partie de son énergie cinétique.

Enfin le fluide est récupéré dans un espace enroulé, nommé volute, dont sa section va en
augmentant. Cet espace est utilisé dans certaine mesure pour une transformation
complémentaire de l’énergie cinétique en énergie piézométrique.

1-3-2 Description d’une turbine à gaz


Dans une turbine à gaz l’alimentation (admission) et l’échappement sont sensiblement
axiaux. Le rôle du conduit d’admission est d’alimenter la couronne d’aubes fixes. Ces
aubes fixes délimitent les canaux fixes nommé distributeurs fixes où le fluide subit une
augmentation de sa vitesse par transformation de l’énergie piézométrique en énergie
cinétique. On utilise souvent le terme tuyère pour désigner ces canaux fixes.

Les aubes mobiles délimitent les canaux mobiles. En traversant le rotor, le fluide exerce
sur chaque aube mobile un effort qi se manifeste par une surpression sur l’intrados et
une dépression sur l’extrados.

S’il n’y a pas de détente dans entre l’entrée et la sortie des canaux mobiles, les effets
aérodynamiques sur les aubes résultent uniquement du changement de direction que le
fluide subit au contact des aubes, la roue dans ce cas est dite à action.

Dans le cas où une détente complémentaire à lieu dans les canaux mobiles vient
d’augmenter la vitesse du fluide à la sortie des aubages mobiles, la roue dans ce cas est
dite à réaction.
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Dans les deux cas, les efforts aérodynamiques entrainent


ent le rotor à une vitesse
constante ω et produisent
roduisent un travail moteur. C’est ainsi que l’énergie
énergie est soustraite au
fluide et transformée
ormée en énergie mécanique.

A laa fin du rotor, le fluide est collecté dans un espace appelé « Fond d’échap
échappement ».

Coupe B-B
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Cinématique de l’écoulement rotorique — triangle des vitesses

Pour analyser l’écoulement dans un rotor de turbomachine, il est commode


d’exprimer la vitesse tantôt dans un repère lié aux parties fixes de la machine
(distributeur, diffuseur, stator) appelée vitesse absolue et notée ⃗, tantôt dans un
repère lié aux parties tournantes de la machine (axe, roue) appelée vitesse relative et
notée ⃗ . La relation entre ces vitesses est simplement :

⃗= ⃗+ ⃗

Où ⃗ est la vitesse d’entraînement correspondant au mouvement du repère


tournant. S’agissant d’un mouvement de rotation pure, la vitesse d’entraînement est :

= ×

La vitesse d’entraînement est purement tangentielle.

Figure 6 : trajectoire relative et absolue en un point M sur une roue

Les vitesses absolue, relative et d’entraînement étant dans un même plan, on les
visualise aisément à l’aide d’un diagramme vectoriel dans ce plan, auquel on donne le
nom de triangle des vitesses.
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Figure 7 : Triangle des vitesses


On note α est l’angle entre le vecteur vitesse absolue et le vecteur vitesse
d’entraînement.
L’angle β est l’angle entre le vecteur vitesse relative et le vecteur vitesse
d’entraînement.

Vu et Wu sont respectivement la projection du vecteur ⃗ et ⃗ sur U.

Vm est la projection sur le méridien, la direction perpendiculaire à U, donc c’est la


direction radiale pour une machine radiale et la direction axiale pour une machine
axiale.

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